La soirée se déroulait assez agréablement, à la grande surprise de la sorcière qui s'attendait d'avantage à n'être entourée que de personnes pompeuses en précieuses qu'elle ne connaissait pas. Rachel s'était attendue à ne croiser qu'un amas de sorciers vaniteux, or à la place elle avait découvert de la vie (coucou les enfants) et de l’excentricité (un serpent, vraiment ?) en plus de quelques personnes très apprécier. Donc non, pour le moment l'ancienne verte n'avait pas besoin de se forcer pour sourire, cela lui venait naturellement. Tout comme son côté naïve, alors autant vous dire que la remarque d'Azaël lui fit un sacré choque. Quoi qué passa ?

- Ouais, nous deux. Et vous deux. J'pensais que t'aurais un peu plus de goût que ça.

Rachel se crispa légèrement, ne sachant pas exactement de quoi il en retournait et ce qu'il convenait de faire. En fait, elle ne remarqua presque pas l'arrivée de Kohane et d'Arty, mais nul doute que si elle avait su que sa colocataire viendrait ce soir... bah qu'elle serait venue avec elle, à quatre quoi. Manque de communication bonsoir ! En fait elle ne les remarqua que lorsque Alice en fit la remarque dans une médulleuse -mais louable- tentative pour faire diversion. Visiblement il se passait quelque chose et encore une fois elle était la dernière au courant. Néanmoins elle comprenait à l'attitude d'Alice qu'il ne valait mieux pas s'aventurer sur ce terrain ce soir et que des réponses, elle n'en aurait pas dans l'immédiat. A son grand désespoir.

Rachel ne comprenait d'autant pas la remarque, que Peter et elle était loin de former un couple. Néanmoins, à bien y regarder ce n'était pas une idée si grotesque. Ils se connaissaient depuis toujours, il avait été là dans les grosses périodes noires. Il était l'un des sorciers les plus gentils qu'elle avait jamais rencontré. Un homme fiable ! Serviable ! Il n'y avait qu'à voir comment il l'a traitait depuis le début de la soirée, comme il l'avait toujours traité. Rachel n'avait aucun doute sur ce point : elle avait besoin de lui.

- Et maintenant Azaël, depuis ton récent départ du Château, tu as trouvé une activité ? Ou tu es retourné vivre chez ta soeur ?

La sorcière fit une grimace étranglée, mais ça n'avait rien à voir avec le Mojito qui lui était parfait. Aza ! Qu'est-ce que fait ? Elle ne parvenait pas à comprendre l'inimitié -le dégoût !- qui liait les deux hommes et ne pas avoir de réponse était particulièrement angoissant. Peter ! T'as quel âge déjà ? Car oui, dans les querelles entre des adultes et les enfants -désolée Aza-, c'était toujours les adultes qui étaient en tord. Parce qu'ils étaient adultes justement et Peter aurait normalement dut être capable de maîtriser ses émotions même en face de quelqu'un d'aussi méprisable d'Azaël (en apparence, Rachel t'aime beaucoup, promis !).

- Hm ! D'ailleurs comment va ton dragon Azaël ?

Comment ça elle faisait diversion ? Mais non, point du tout, on vous jure !

- Qui aurait put prévoir que notre Alhena travaillerait un jour au bras du Ministre. Ils ont l'air très proche d'ailleurs,
vous ne trouvez pas ?

HRP : j'ai décidé que Rachel n'était pas encore au courant pour Luke et Lena. #dernièreaucourant #naïveté

Peter n'avait pas su se retenir. Il fallait dire que la tentation était grande, de ridiculiser Azaël devant tout le monde. Après, il fallait qu'il prenne garde. Celui-ci avait probablement toujours une cicatrice à exhiber devant tout le monde, marque d'une volonté passée de meurtre de la part de Peter. Mais, avec l'absence de retenue de l'ancien préfet, il était devenu évident pour les deux sorcières qui les accompagnaient, que les deux hommes se détestaient copieusement, ce qui avait été jusque là peu souligné.

D'ailleurs, Rachel se lança dans une piètre diversion. Néanmoins, celle-ci avait au moins le mérite de calmer les ardeurs des deux vipères. Car, autant Peter ne se serait pas permis de contredire la belle, autant son rival semblait disposer à ne pas la contrarier. Les voilà qui semblaient donc d'accord sur un point. D'un air entendu, Peter reporta donc son regard sur celui qui s'était fait virer de Poudlard.

- Qui aurait put prévoir que notre Alhena travaillerait un jour au bras du Ministre. Ils ont l'air très proche d'ailleurs, vous ne trouvez pas ?

La preuve que la phénix souhaitait à tout prix éviter une prise de bec entre les deux sorciers était que tous les prétextes étaient bons pour lancer la conversation sur un autre sujet. Elle n'avait donc pas laissé une seconde au rival de Peter pour parler de son dragon. Déjà elle avait jeté son dévolu sur l'ancien professeur d'Histoire de la Magie. Le devin, qui n'avait strictement aucune idée des relations potentielles de celle-ci, redressa la tête et commença à chercher l'un des deux protagonistes de la soirée du regard. Ce fut alors qu'il tomba sur Kohane, qui avait épousé son petit-cousin et qu'il tentait désespérément d'oublier, un peu plus loin dans la foule. Sentant son échine se redresser légèrement, il questionna les autres :

- Tiens, vous saviez que Kohane venait ce soir ?

Alice tente désespérément de changer le sujet de conversation. Tu lui adresses un léger sourire. Un peu désolé. Parce que tu sais que c'est à cause de ce que tu viens de dire qu'elle est mal à l'aise. Mais face à McKinnon t'arrives pas à t'en empêcher. Alors autant dire que la saison de Quidditch, tu t'en tamponnes un peu l'oreille avec une babouche. Tu hoches cependant la tête pour lui répondre.

- Ouais, ça va reprendre.

T'as envie de lui dire que si ça lui manque, vous pouvez toujours jouer ensemble, ça ne demande que deux balais et un souafle après tout. Juste pour vous entraîner, garder la forme, et lui faire plaisir si elle aime tellement ce sport. Mais les mots ne sortent pas. Ils restent coincés, parce que l'autre abruti de McKinnon est déjà revenu avec des verres à la main et se met à te poser des questions indiscrètes. Qu'est ce que ça peut lui foutre, ce que tu fais de ta vie ? Tu fais encore ce que tu veux, tu n'as de comptes à rendre à personne. Du moins tu aimes t'en persuader. Tu lui lances un regard méprisant.

- J'ai un boulot et un appart, et j'ai pas attendu de partir du château pour les avoir.

Comme si tu avais déjà vécu chez ta soeur... Tu y passes de temps en temps, c'est vrai. Mais t'as jamais considéré une de ses habitations comme étant tienne. Ton chez toi, c'est la Crèche, quoi que t'en dise. Même si l'ambiance s'est dégradée. Même si t'as la boule au ventre quand t'y remets les pieds en sachant qu'ils seront là. C'est chez toi. Et tu aimerais que ça redevienne ce que c'était avant. Uniquement des bons moments. Sans prise de tête. Des délires. De l'amusement. Pas de non-dits. Pas de silences destructeurs. Mais tu n'y crois pas tellement. Tu n'y crois plus en tous cas. Tu te contentes d'espérer. Nouvelle tentative de changement de sujet. Amorcée par Rachel cette dois. Léger soupir.

- Il va bien.

Décidément, t'es vraiment le meilleur mec du monde pour foutre des malaises. Répondre trois mots à une question sans même faire un effort minime pour relancer la conversation... Quelle sociabilité ! Mais Rachel soulève ensuite un point des plus importants. Parce que c'est vrai qu'ils ont l'air proches. Et que le Ministre se tient non loin des gosses d'Alhena. Et qu'elle t'a dit qu'elle te présenterait leur père. T'as un peu peur d'additionner les données par toi-même sur ce coup. Tu finis par abandonner Alice en lui précisant que tu reviens rapidement. Ce que tu fais, avec deux coupes de champagne. Et tu lui donnes la seconde. Sans écouter le moindre mot de ce que McKinnon peut raconter. Tu adresses un sourire à ta belle.

- T'veux que j'te présente les enfants ? Paraît que j'suis leur oncle, j'crois que j'suis sensé aller leur dire bonjour...

Sous-entendu : me laisse pas y aller tout seul. Bah ouais, t'aimes pas les gosses. T'as du mal avec eux. Sauf qu'en plus d'être leur oncle, t'es aussi le parrain d'une des gamines. Par contre pour les reconnaître, tu vas devoir y aller au hasard. T'as une chance sur deux quoi...

Les invités semblaient satisfaits par le déroulement de la soirée et le premier buffet paraissait leur convenir. Ils s'y servaient, discutaient, échangeaient des banalités. Le Serpentard ne prêtait pas grande attention à ce qui se disait, les conversations étaient de toute façon tellement nombreuses et les invités tellement dispersés dans la salle de réception qu'il aurait eu du mal à tout suivre. Il se contentait juste de saisir quelques vagues bribes de temps en temps, histoire de cerner à qui il avait affaire. Tout ce petit monde faisait partie des proches de ses enfants et de leur mère, il fallait donc qu'il apprenne un minimum à les connaître, au moins pour faire bonne figure. Ce ne serait pas évident, ils risquaient d'être intimidés par son nouveau statut de Ministre de la Magie.

Alors que le jeune homme commençait à se demander quand William et Kyara arriveraient, le premier fit son apparition dans la salle, suivit quelques minutes après par sa cousine.

L'ancien Directeur de la SISM se dirigea aussitôt vers son ami, si l'on pouvait désigner de la sorte leur complexe relation, qui réprima une grimace en voyant le chien qui l'accompagnait. Les salutations et les explications du Serpentard ne rassurèrent pas particulièrement Luke quant à la nécessité de la présence d'une telle bestiole lors d'une telle soirée. Il y avait certes le problème des aboiements, mais aussi le risque que l'animal sème la discorde en renversant des verres ou en bousculant des invités. Et si jamais un des enfants se mettait à jouer avec au lieu de se tenir convenablement ? Non, il était hors de question de laisser ce fameux Zwei ici.

- Bonsoir William, c'est un plaisir de voir que tu es venu ! Ton chien ne va malheureusement pas pouvoir rester ici, ce n'est pas correct, surtout pour fêter une telle occasion. Préfères tu le laisser dehors ou bien dans la véranda ? Mon elfe l'y emmènera, glissa Luke juste après avoir appelé Crevure. Je te laisse te décider et je te présenterai à quelques personnes, après.

Kyara fit ensuite son apparition, au bras d'un homme au visage familier et... de Pan. Décidément. En temps normal le politicien n'y aurait vu aucun inconvénient, mais il était hors de question que la cérémonie qu'il tenait en l'honneur de son élection et de celle d'Alhena devienne une animalerie, surtout que la probabilité qu'un invité tienne en horreur les serpents était particulièrement forte. Le Ministre ne se souciait en réalité pas de leur bien être mais surtout de l'impression qu'ils devaient garder de la réception.

Luke regarda la Fourchelang s'approcher et dévisagea le sorcier à son bras jusqu'à se rappeler pourquoi il connaissait son visage : il s'agissait d'Aaron Jiménez, le nouveau directeur de Poudlard. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du blond, sa cousine était bien une Serpentard. Elle savait se rapprocher des bonnes personnes et l'ancien Magenmage pourrait peut-être en profiter pour nouer des liens avec le brésilien. Tout était à gagner dans une union entre les deux hommes les plus puissants du pays. La soirée s'annonçait bien mieux que prévue.

- Bonsoir Kyara, je suis ravi que tu sois venue ! C'est un plaisir d'enfin vous rencontrer, Monsieur Jiménez, salua le Serpentard en échangeant une poignée de main avec son aîné.

Le Ministre de la Magie n'essaya pas d'entamer une conversation, ils auraient toute la soirée pour le faire. Il se contenta de glisser quelques mots à sa cousine avant que celle-ci ne se fasse entraîner vers le bar.

- Ton serpent ne va pas pouvoir rester ici. Tu peux appeler un elfe, il s'occupera de l'emmener ailleurs. Et il faudra qu'on discute après !

Des discussions, il allait y en avoir cette nuit, et pas des moindres. Le regard de Luke balaya la pièce, jusqu'à tomber sur deux petites filles puis sur un petit garçon. Ses enfants. Il n'arrivait pas à se faire à cette idée, il n'arrivait toujours pas à comprendre l'ampleur de la chose. Jamais il n'avait songé à fonder une famille, cela sortait complètement de ses ambitions et de son schéma de vie. Mais ça lui était tombé dessus, sans qu'il s'y prépare et sans choix possible. Il allait devoir les intégrer dans ses raisonnements, dans ses habitudes. Certes, il aurait pu s'enfuir, nier ses responsabilités, mais cela aurait été agir comme son père biologique. L'histoire se serait répétée et le politicien voulait éviter cela. Il ne savait pas à quoi ressemblait un bon père, mais il savait au moins comment ne pas en être un mauvais, alors il ferait tout pour offrir à ses enfants une meilleure enfance que la sienne. Le Fourchelang avait peut-être neuf années de retard, mais il se rattraperait.

Le Serpentard, remarquant qu'Adrian était tout seul, saisit deux cocktails sans alcool et se dirigea vers le môme. Il s'installa sur le canapé à ses côtés puis lui tendit un des deux verres. Ils discutèrent quelques instants, puis un duo aux visages juvéniles s'approcha de la petite famille. Le sorcier se redressa, les salua, serra la main tendue de la jeune femme puis en fit de même avec l'adolescent. La sorcière expliqua ensuite, en bégayant, être la marraine du garçon. Luke hésita alors un instant quant à l'attitude à adopter. Devait-il en retour se présenter comme père ou agir de façon naturelle, comme si tout était normal ?

- Ravi de faire votre connaissance ! Comment vous prénommez-vous ? interrogea-t-il le couple.

Le Ministre reporta son attention sur l'enfant, qui semblait lorgner avec avidité le buffet. Un léger sourire étira les lèvres du blond, il avait l'impression de se voir au même endroit, vingt ans plus tôt, lors des grandes réceptions organisées par son père.

- Tu veux manger quelque chose ?

L'adulte attendit la réponse puis fit signe à un elfe qui apporta plusieurs petits canapés et toasts sur un plateau.

Mince, t'es vraiment pas douée pour ce genre de choses. Tu captes un sourire gêné de ton cavalier, avec une réponse. Ça te rassure presque. Rachel aussi a l'air un peu perdue entre les regards revolvers des serpentards. Alerte, alerte, Peter revient déjà avec deux mojitos. Ça y est, c'est la fin du monde. Sur le coup, t'as envie de lui arracher les boissons des mains pour les vider d'une traite. Surtout qu'il rappelle immédiatement à Aza son renvoi, avec la subtilité d'un coup de poing en pleine face. Tu lui lances un regard noir qu'il ne verra sûrement pas. C'est lui l'adulte ou bien?

Au tour de ton alliée de tenter une diversion: tu souris pour l'encourager, et même si tu n'as strictement aucune idée des relations qu'entretiennent une ancienne prof de Poudlard et le nouveau Ministre de la Magie, tu hoches vivement la tête. Les aiguilles sur l'horloge de l'apocalypse se rapprochent de minuit, et elles portent le nom de deux crétins. Deux adorables crétins qu'il n'y a que vous pour arrêter. Un miracle se produit soudain: la tension redescend! Tu comprends à quel point ça doit être difficile pour eux de se voir sans s'entre-tuer, alors tu apprécies vraiment l'effort. Il y a une tempête qui s'est déchaînée entre eux, une haine si profondément ancrée qu'ils ont dû faire appel à tout leur bon sens pour se calmer.

Ton partenaire s'éloigne à son tour vers le buffet. Tu as confiance en lui, tu sais qu'il réussira à se contenir malgré ce qu'il s'est passé. Et puis tu comptes bien l'aider à pas exploser pour le reste de la soirée. McKinnon mentionne quelqu'un, un nom qui sonne nuage à tes oreilles. Ta collègue est ici? Tu suis son regard pour tomber sur Kohane, magnifique, au bras d'un mec qui t'est pas inconnu, saluant le Ministre. Tu souris et te retiens de lui faire de grands signes. Tu ne manqueras pas de la croiser à la moindre occasion... Tu sais pas si ça vient des règles de bienséances trop appliquées, des expressions trop retenues ou des tenues trop serrées, mais t'es bien contente de voir des têtes familières.

Tu en profites pour laisser traîner tes yeux sur le reste de la salle. C'est comme un bal masqué, mais avec une mascarade encore plus étrange. Comme si le naturel avait été laissé à la porte d'entrée. T'exagères mais t'y peux rien, tu psychotes. Il va falloir ravaler ton dégoût des montres en or et de la politique... Azaël revient enfin, te tendant une coupe de champagne. Avec lui, tout a soudainement l'air moins impressionnant. Tu le remercies et la portes à tes lèvres en l'écoutant:
- T'veux que j'te présente les enfants ? Paraît que j'suis leur oncle, j'crois que j'suis sensé aller leur dire bonjour...
Alors si tu comprends bien, les mômes c'est ceux d'Alhena? Trop mignon! Pour l'instant, l'arbre généalogique est facile à suivre, mais tu sens que ça va se compliquer... en plus t'es vraiment pas douée pour ça.
- Ouais, allons-y! Ils s'appellent comment?
Tu lances un sourire à Rachel et reprends le bras de ton cavalier, pour vous diriger vers les enfants.

Les regards se tournèrent très vite sur Kohane. Elle savait lier des liens particuliers avec tout le monde et Rachel lui jalousait presque sa relation avec Azaël. Elle avait toujours su comment se comporter avec lui, il n'y avait aucune gêne, aucune honte entre eux, juste le plaisir de se voir. Pour le moment la sorcière espérait juste retrouver un peu de légèreté dans ses relations. Peut-être que ça venait d'elle. Peut-être sa vision du monde était-elle biaiser ? Peut-être en attendait-elle trop de son entourage sans s'en rendre compte. Et en même temps... Rachel avait beau y réfléchir, elle ne voyait aucun mal à exiger que ses proches servent la lumière. Ils pouvaient bien avoir la vie qui leur plaisait, tant qu'ils ne cautionnaient pas le meurtre et le sang... Enfin bref, c'était un sujet qui n'avait rien à faire dans cette soiré mondaine pas si mondaine que ça. Ils étaient tous bien habillés, bien servis, mais cela ressemblait d'avantage à une réunion de famille/amis. Pour autant, si dans la pièce tout le monde semblait être heureux d'être ici, ce n'était pas le cas de leur petit groupe qui, malgré les tentatives de sauvetages des deux demoiselles, partaient à la dérive dans un océan de rage et de rancœur.

Ester souffla, agacée. Elle savait qu'elle n'aurait pas ce qu'elle voulait ce soir et qu'il lui faudrait attendre la prochaine rencontre pour essayer de se frayer une place dans le cœur de son frère. Comme s'il y avait des occasions tous les deux jours... D'autant qu'il y avait peu de chance qu'elle en ait une auprès de sa sœur, vu qu'elle serait très certainement sollicité toute la soirée. Peter serait donc son seul point d'encrage de la soirée et bien qu'elle l'appréciait beaucoup, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir un peu. Aussi elle se permis de lui envoyer une petite pique suite à sa question sur Kohane :

- Tu crois vraiment que j'aurais pris la peine de venir avec toi si j'avais su qu'elle venait ?

Le couple s'en va alors. Petit sourire à Alice, dernier regard vers Azaël et Ester soupire sans aucune considération pour les émotions de Peter. De toute manière ils se connaissent depuis assez longtemps pour qu'il ne puisse pas ignorer qu'elle n'était jamais énervé bien longtemps. Le temps de se faire une raison donc... trois, deux, un...

- Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?

Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait prévu de poser comme question. En fait, elle était d'avantage partie sur l'idée de lui proposer de se rapprocher des têtes importantes. Alhena, Belt ou le nouveau Kohlov, parce qu'elle venait de se souvenir que cette soirée était aussi un peu une mission. En dehors du fait qu'il était un ami proche et qu'elle l'aimait beaucoup, Peter était là pour ça. Pourtant la curiosité avait prit le dessus. Elle n'était déjà plus en colère, mais elle voulait savoir.

LA de Kohane

Non. Non il n’a pas vraiment entendu parce que la vie d’Alhena Peverell ne l’intéressait absolument pas. Et qu’il y avait, genre, énormément de monde dans cette pièce gigantesque. Du grand monde. Du monde sérieux, beau, intéressé et vachement adulte. Mature. Ça respirait le sérieux. Vous parlez d’une soirée vous. Mais Arty continue de se faire tout petit, se contente d’hocher la tête entre le oui et le nom. De toute façon, il a du mal à imaginer l’ancienne professeure de l’histoire de la magie proche de quiconque, alors avoir des enfants avec quelqu’un, c’était une annonce plus incroyable encore que celle qu’il avait reçu à ses onze ans. Au fait, mec, t’es sorcier. C’est dire à quel point il considérait la sœur autoritaire d’Azaël comme un bloc d’iceberg. Le même qui a fait couler le Titanic, exactement.
Le gamin croise alors le regard de Kohane, de toute façon, il ne lâcherait pas, pas maintenant, pas au milieu de toute cette maturité ministérielle. Il comprend qu’elle observe le nouveau Ministre de la Magie, pas moche du tout et à côté d’un gamin. Celui de Peverell, du coup.

Ça lui fait froid dans le dos. Il ne sait pas pourquoi, mais il suit l’ancienne Gryffondor. Pas le choix. Kohane gère la situation à merveille, elle salue le Ministre avec une voix posée, presque adulte, elle aussi. Tandis qu’Arty revêt un faux sourire de façade, on dirait qu’il a la mâchoire cassée. Il apprend alors que la brune est proche de Miss Peverell, forcément, puisqu’elle était la marraine de son fils. Décidément, c’était la soirée des révélations. Pour cette raison, il se détendit. S’il pouvait apprendre quelques potins sur la haute sphère de la communauté magique, pourquoi pas. Il tend lui aussi le bras, par mimétisme, essaie de ne pas trembler. De ne pas se dire. Oh. My. God. Je viens de serrer la main du ministre de la magie. Mais il n’y a personne à qui se vanter. Après tout, tout le monde semblait le connaître ici. Vous parlez d’une guest star vous. Décevant. Anyway. Il enchaîne alors à la suite de Kohane. Heu moi j’suis Arty. Tout simplement. S’il pouvait éviter de faire sonner à l’oreille du ministre son nom de famille à mettre en lien avec son exclusion de la prestigieuse école de magie Poudlard, ce serait pas plus mal.

Il donne alors un léger coup de coude à Kohane. Toujours la même question, cette fois-ci silencieuse. Qu’est-ce qu’ils étaient supposés faire ? Causette avec le ministre ? Vraiment ? Il regarde alors autour de lui, il aurait voulu aller avec les enfants, s’amuser un petit peu. La stoïcité de la soirée lui faisait peur en réalité, comment les gens pouvaient-ils rester si calme ? Alors, bon, effectivement, admettons, le fait de se trouver en présence du Ministre de la Magie pouvait en imposer un peu. Il admire les échanges entre la Gryffondor et son filleul, c’est que c’est mignon, la façon dont elle est attentive. On va faire honneur au buffet ? J’ai faim. Il hoche la tête en direction de Belt, petite salutation d’au-revoir-merci-et-à-bientôt avant de se diriger vers la nourriture offerte, le tout en tirant délicatement Kohane par le bras.
Et puis là-bas, ils se sociabiliseraient, peut-être. Parce que oui, il y avait assez peu d’inconnus dans cette pièce, tout compte fait. Tu veux aller voir des copains à toi ? Avec ses yeux de chatons, pour qu’elle n’oublie pas de le prendre avec elle.

S'il ne lui vouait pas une haine particulièrement féroce, Peter aurait probablement pu être impressionné par la façon qu'avait Azaël de conserver son calme. Et pourtant les évènements ne tournaient pas en faveur du sorcier, et le Professeur faisait tout son possible pour remettre un peu d'huile sur le feu dès que c'était possible. Sourire presqu'arrogant en coin, il regardait son adversaire se débattre posément et aller jusqu'à trouver une issue à leur compagnie. Il fallait bien que Peter se concentre sur si dégoût du Serpentard renvoyé pour éviter de penser trop à la femme de son petit-cousin, qu'il essayait désespérément d'oublier.

- Tu crois vraiment que j'aurais pris la peine de venir avec toi si j'avais su qu'elle venait ?

Le devin se retourna brusquement, interloqué, vers sa cavalière. Qu'est-ce qu'il avait bien pu lui faire pour qu'elle se laisse aller à une remarque aussi acerbe ? Peut-être qu'elle souhaitait simplement qu'il lâche Azaël ... De toutes façons, celui-ci se faisait la malle avec sa cavalière bleue et bronze. Dans un réflexe séducteur, Peter laissa sa main libre aller se poser sur le bras de sa cavalière. Cet élan affectif avait pour objectif de la calmer et d'essayer de recréer un semblant de contact. Après tout, il savait que parfois Rachel pouvait avoir des réactions imprévisibles ...

Il n'eut même pas le temps de lui dire quoique ce soit, déjà elle reprenait la parole. La voilà qui posait la question fatidique. Instinctivement, le Professeur déplaçait son regard vers l'endroit où il avait vu Kohane un peu plus tôt. En l'espace d'un instant, son visage se ferma avant qu'il ne reprenne le contrôle de ses émotions.

- Rien justement ...

Cette fois, Peter accorda toute son attention à Rachel, bien décidé à ce que la soirée redémarre. Il choisit donc soigneusement ses mots, pour ne pas avoir à discuter du cas de l'ancienne rouge et or plus longtemps.

- En fait, j'espérais prendre un peu de distance avec Kohane. Ces derniers temps, je leur ai beaucoup rendu visite à elle et Asclépius. Je crois que je sature un peu ... Ca ne t'ennuie pas si on profite d'être un peu nous deux ce soir ?

Rachel resta bloquée un bon moment sur les paroles de son compagnon, à chercher un sens à ce qu'il venait de dire. Instinctivement, elle se rapprocha de lui, comme si cela allait lui permettre de mieux le comprendre. Ou peut-être cherchait-elle simplement à voir littéralement le monde de son point de vu ! Quoi qu'il en fut elle ne comprenait pas et avait beau retourner la chose de mille et une manière, elle ne voyait pas ce que Kohane et Asclépius pouvaient bien à faire dans leur histoire. En fait, il lui fallu quelques longues secondes pour se rendre compte qu'il n'avait tout simplement pas compris la question.

Restant proche de lui -elle n'était pas non plus dans ses bras-, la sorcière lui fit donc remarquer qu'en réalité... elle parlait d'Azaël. Mais du coup elle était maintenant doublement curieuse ! Qu'est-ce que rien voulait dire ? Pourquoi ce regard et cette saturation ? Pourtant tant de haine envers un adolescent caractériel ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi  ?!

- Bon alors ? J'peux savoir sous quel motif tu fous la Mhh dans mes réunions de familles ?

Ton humoristique. Ester resta calme malgré son envie de savoir, attendant simplement les explications de Peter, le regardant dans les yeux. C'est alors qu'il se produisit quelque chose d'assez exceptionnel dans la tête de la sorcière : elle se vu entrain de l'embrasser. Rachel n'était pas voyante donc cela n'avait rien à voir avec une prophétie, c'était juste une idée fugace, comme ça, qui lui avait traversé l'esprit.  A cause d'Azaël sans doute. Et de ses insinuations à propos d'eux. Assez plaisant. Tout à fait envisageable de son côté. C'est-à-dire qu'elle l'aimait vraiment bien même si ce n'était pas d'amour. Mais la demoiselle n'en laissa presque rien paraître, attendant toujours sa réponse. Désolé, mais on ne s'en prend pas à son petit frère devant elle aussi facilement ! Pas question ! Non ! Jamais !

Alice comprend rapidement que tu n'as aucune envie de t'attarder ici et te prend aussitôt le bras pour aller voir les gamins. Tu lui adresses un sourire de remerciements. Et tu ne lances même pas le moindre regard vers Rachel et McKinnon. Comme s'ils n'existaient pas. Comme s'ils n'étaient même pas venus à cette soirée. Au fond de toi, tu aurais aimé discuter un peu avec Rachel. Aller voir vos neveux ensemble. Mais tu en es incapable. Pas uniquement parce que c'est McKinnon qui l'accompagne, mais aussi parce que tu refuses de faire le moindre pas vers elle. Tu n'oses pas. T'as peur de ce qui pourrait arriver si elle aussi, elle devenait importante. Tu restes un peu à l'écart des gosses le temps de les présenter à Alice.

- Sur le balai, c'est Rosemary. J'suis son parrain aussi. L'autre c'est Vesper. Et le gamin Adrian.

Enfin... Tu crois que c'est Rosemary sur le balai. C'est bien elle, hein ? Ton regard va de l'une des gamine à l'autre en essayant de repérer un truc pour les différencier. Le problème, c'est que t'as jamais été vraiment doué au jeu des sept différences avec elle. Du coup, on va dire que t'as raison. Profitant du fait qu'Alice te tienne toujours par le bras, tu daignes enfin t'approcher à une distance un peu plus raisonnable des enfants, afin de leur dire bonjour. Tu reconnais la vendeuse aveugle de Barjow & Beurk. Tu la salues d'un signe de tête avant de te rappeler que ce n'est peut être pas la meilleure façon de te faire entendre.

- Bonjour Miss...

Et tu te rends compte que, malgré le fait que tu aies tenté de la cambrioler et qu'elle t'ait laissé partir, mais aussi sa gentillesse envers toi dans sa boutique, t'es même pas foutu de lui avoir demandé son nom. Tu retiens un soupir. Tant pis, c'est pas comme si elle était la seule personne dont tu ignorais l'identité. C'est la phrase lancée par Alhena d'un peu plus loin qui t'apprend qu'elle s'appelle Liz. Tu le notes dans un coin de ta tête avant de t'intéresser davantage aux gosses. Malgré le fait que tu ne les portes pas forcément dans ton coeur.

- Salut les Clones. J'vous présente Alice. C'ma copine, z'êtes gentils avec.

Les trois gamins semblent se précipiter sur toi pour te dire bonjour, mais tu les tiens à distance en tendant la main devant toi pour leur faire signe de ne pas approcher davantage. Ils t'apprécient sans doute un peu. Bien que tu n'aies jamais rien fait pour ça. Tu fais même tout pour le contraire. Mais, pour dire vrai, tu n'es pas vraiment venu jusqu'ici pour saluer les gamins. C'est le nouveau Ministre qui t'intéresse. Leur père. Tu poses ta main sur celle d'Alice un instant pour qu'elle te lâche le bras.

- J'reviens dans deux minutes, d'accord ?

Et tu te diriges directement vers le Ministre. Tête haute. Tu lui lances un regard pas très avenant. C'est que t'as pas envie qu'il redevienne trop proche avec Alhena. C'est ta soeur, t'as pas envie de la partager. Tu ne lui tends pas la main, préférant éviter tout contact physique. Non, tu te contentes de le toiser une demie seconde avant de lâcher quelques mots.

- Alors c'vous l'père des gosses ? J'suis Azaël. Le frère d'Alhena. Comptez les récupérer pour vous en occuper ?

Quoi ? Tu vas au plus rapide. Tu les aimes pas des masses ces gamins là. T'en es même un peu jaloux, il faut bien le dire. Parce que toute l'attention qu'Alhena leur porte ne t'est du coup pas destiné. Lorsqu'ils sont là, t'as comme cette désagréable sensation de ne pas avoir le choix, d'avoir la responsabilité qu'ils soient bien, qu'ils aillent bien, et surtout qu'il ne leur arrive rien. Alors que t'as aucune envie de t'en approcher. Alors si tu peux t'en débarrasser... Ne serait-ce quelques jours, ce serait parfait.