Re: St. James's Park et ses environs Elhiya Ellis, le Mer 11 Juil - 16:55
Dessine-moi un mouton (de lumière)
Pv Lysse En venant de London Eye ♫♫
Un regret glissé au creux de son oreille, un qui, d’une morsure interne de sa joue pour se faire taire, restait sans réponse. Il suffisait qu’il ouvre les yeux, qu’il réalise ce qu’il était, ce qu’il pouvait faire pour comprendre qu’il pouvait panser toutes les douleurs de sa simple présence, de ses simples gestes. Mais pour ça, fallait-il encore vouloir l’accepter. Quand les mensonges étaient bien plus simples que la vérité, il fallait parfois juste concéder que les choses étaient mieux ainsi. Que ferait-elle s’il comprenait ? Conscience viendrait s’éveiller, réveillant quelques craintes déjà présentes donnant place légitime à la peur de le voir arraché à son monde comme ça avait été le cas pour Lucy. Les conséquences étaient impensables, alors, elle avait juste souri en retour avec douceur, chassant les hypothèses se bousculant en son esprit. Car c’était ce qui devait être fait.
Pour quelque part, le protéger de ce qu’il était pour elle.
Et comme il le disait, il y’avait d’autre façon pour mettre à l’abris les êtres chers et choyés. Elle le savait que trop bien ayant décidé de ne plus rester passive à attendre que la roulette russe de la vie lui arrache ceux qu’elle aimait. Elle ne voulait plus rester inerte, tétanisée face à une situation d’urgence, ne plus se sentir inutile et laisser encore quelqu’un disparaitre sous ses yeux. Mais ses choix pas forcement partagés avec tous n’avaient à s’exprimer. Pas pour l’heure, il ne comprendrait surement pas, et elle n’aurait pas la force de se justifier, pas maintenant… Pas quand une caresse sur sa joue, trop tendre, vrillait son estomac doucereusement. Encore une fois. Ce n’était pas de réconfort qu’elle réclamait, pas cette nuit, pas réellement. Mais juste qu’il comprenne l’importance qui s’était gonflée à mesure de ses attentions ou juste qu’il l’entrevoie… Elle, elle l’avait saisi tout ça… c’était si évident une fois que les mirettes acceptaient de se poser sur le détail qui faisait tout. Ce qui était simple depuis toujours
Comme ce baiser volé aussi délectable que fugace.
C’était de ce genre de petite chose qu’elle était devenue dépendante, ou de la simplicité naturelle de chacun de leurs échanges. Glissé de nouveau dans son dos, les bras l’enserrant d’un coccon de chaleur, le soupir de bien-être s’échappait. Besoin de rien de plus, juste de rester là, de prétendre que plus rien n’existait à part lui, son parfum, son odeur, les battements de son cœur résonnant dans tout son être. Que le monde veuille bien s’arrêter, juste pour lui graver cet instant dans l’éternel absence de peine lancinante. Qu’un sortilège lui soit offert pour ne jamais oublier, cette sensation de ne plus rien craindre, de ne plus rien redouter, qu’il soit tatoué au plus profond de sa chair s’il le fallait. Que réalité aille se faire voir ailleurs et qu’elle ne la secoue pas d’une question sur un patronus auquel elle n’avait jamais trop pensé. Comme ce qui était fait maintenant
Un rappel aux vérités de l’instant un peu trop violent.
Les épaules s’affaissaient un peu, déçue, très légèrement, de devoir reprendre le fil de l’exercice appelant à la réflexion profonde. La pointe de l’encre gribouillait machinalement pendant qu’elle réfléchissait. L’animal devait être une représentation de ce qu’elle était vraiment et non ce qu’elle faisait paraitre, une introspection nécessaire, mais pas sans être aiguillée. Machinalement les courbes d’un loup s’étaient dessinées comme souvent quand elle avait besoin d’apaiser quelques sombres envies alors que là, le calme fusait dans son esprit. Grace à lui. C’était plus un réflexe nourrit par sa présence trop proche et si loin en même temps, mais ce n’était pas ce genre d’animal qui la représentait. Elle savait parfaitement que c’était quelque chose qui pouvait être aussi doux que méfiant. Une bestiole qui se laissait apprivoiser un peu par défaut mais qui tachait de mordre dès qu’on empiétait sur son territoire. Pas quelque chose de grand, mais quelque chose qui se fichait du reste quand il se sentait en confiance. Un animal terrestre, pas un volatile ou un aquatique. Quelque chose avec des hautes oreilles pour écouter, des yeux ouverts sur le monde pour l’observer même s’il lui donne envie de gerber. Quelque chose sur un perchoir.
Un arbre rejoignait le loup griffonné, une branche longue et large accueillait un animal la tête posée dessus, le regard vers le bas, les pattes recroquevillées sous son corps. Des petites oreilles pointues étaient aplaties de chaque côté de la bouille ronde et poilue. La danse du crayon se stoppait sur l’hésitations d’une queue. Un félin ? Un canidé ? les chiens ne montaient pas aux arbres, avaient tendance à être trop obéissant, rien à voir avec elle. Alors une arabesque s’étirait dans l’air, gigotant de gauche et de droite dans un mouvement d’irritation certaine d’avoir un intrus au pied de sa cachette. Elhiya reculait un peu, se calant complétement contre sa source de lumière, levant la feuille après qu’il posait un bisou sur son épaule.
Ce geste, encore… trop doux… retournant les sens… changeant le monde, d’une simple caresse alors qu’elle luttait pour garder le fil, sachant que trop que ce n’était pas d’un sortilège de magie pure dont elle avait besoin pour être sauvée de ses Ombres, mais de lui. Juste de ses mèches blondes dans les sillages, de son sourire plus lumineux que les astres de nuits devenus jaloux enviaient. Juste ce qui le composait... Maintenant elle savait, mais restait interdite dans l’aveu. Ce n’était pas ce qui devait être fait Pas de suite, pas ce soir, peut-être jamais.
– T’en penses quoi ? Toi, tu m’voyais comment de base ? Ce n’était pas comme si on avait commencé en bon terme. On n’était pas vraiment prédestiné à finir par s’entendre. Encore moins à … en arriver là...
Le sourire en coin se parait de malice. Le « là » englobant tant la complicité acquise que la relation épistolaire qu’ils entretenaient aux détours d’envies légères. Un équilibre qui plaisait assez à la demoiselle au final. Un moyen de continuer à le voir, se perdre en lui sans jamais avoir de compte à rendre, sans jamais à avoir trop de mot à mettre sur cette envie de fondre contre lui à chaque instant. Une bouffée d’air fraiche à chaque fois, un repère dans la nuit noire et l’idée soudaine, qui ne lui avait jamais traversé l’esprit, que si le blond avait quasi le même effet sur elle que Lucy, il était possible de s’en servir pour ce sortilège. Comme l’évidence de l’instant, comme l’évidence de ses propositions de prendre soin chaque nuit, comme l’évidence qu’il faisait déjà partit de sa vie. Une évidence logique glissait innocemment sur sa langue.
– Lysse ? Et si t’es dans un bout de mon bonheur, ça passe ? J’peux faire un mix de plusieurs souvenirs non ? Je n’ai pas besoin de m’arrêter à un souvenir précis normalement, ce n’est qu’une sensation qu’il faut ressentir et ne plus la perdre non ? Du coup…
Le bloc abandonné sur le côté avec le stylo, la baguette avait pris place entre les doigts avant qu’elle ne se remette debout et adresse un sourire amusé au jeune homme.
– J’ai rien à perdre au pire hein ? En tout cas pas toi
Elle ne se le permettrait pas, quoi qu’il advenait, qu’importait ses choix. Elle avait perdu la blondinette par manque de cran, par indolence peut être, et avait juré que ça n’arriverait plus jamais. Quitte à s’éloigner de la lumière de l’innocence pour préserver la leur, la sienne, qu’importait les moyens tant que le résultat prévalait ? Elle se penchait en un mouvement fluide et rapide pour coller un baiser volé sur les lèvres du garçon vu que tant que le résultat prévalait.. Tant que lui brillait toujours. Qu’importait cette allégresse au cœur qu’elle ne pouvait se permettre. D’un petit sourire amusé, elle avait repris la baguette, se positionnait face au lac, celui que Lucy aimait temps, celui qui reflétait la lune d’argent qui paraissait bien pale qui qui portait sur sa face cachés plusieurs souvenirs doucereux. Ce n’avait jamais qu’une seule et unique chose qui avait pu la transporter dans des instants dénués de la moindre ombre, mais bien un petit assemblement de plusieurs Alors… autant essayer.
Les cils dorés abattus sur les opales se laissaient bercer par la douce brise légère. Des images d’une gamines qui courrait ici, au tour de l’arbre, avant de tomber en plein milieu du miroir d’eau, la sensation douçâtre qui l’accompagnait le regard de l’enfant innocent. Ce sentiment qui s’était éveillé après, non loin de là avec Eury dont les chutes dans le lac avait le don d’affoler ses sens de mère poule qui aimait couver avec soin. Et toujours cette même impression de n’avoir jamais aucune bavure sur le tableau du paradis quand il était dans les parages lui. Cette sensation qu’elle chérissait, qu’elle cherchait à sentir de nouveau quand elle le kidnappait sans lui demander son avis, ce n’était qu’une petite flamme qu’elle connaissait mais qu’elle avait peur d’alimenter de peur de la voir s’enfuir à jamais. Pourtant, elle la visualisait parfaitement maintenant qu’elle n’était pas lié qu’à un seul moment du passé. Elle pouvait y rajouter des pièces de plus, du petit bois pour nourrir la flammèche timide et vacillante et la regarder danser en un « #Spero patronum »[/colr] murmuré.
Cette fois, les voluptés d’argent s’étiraient un peu plus en longueur, tournoyant au-dessus de l’eau sans prendre une forme précise, esquissant quelques contours hésitants, sans vraiment statuer. Les reflets scintillaient agréablement au-dessus de l’étendue liquide, laissant deviner vaguement à l’imagination fertile une bestiole à 4 pattounes. Mais rien de bien plus distinct. Une seule différence notoire dessinait que les joues de la demoiselle un large sourire lumineux : la nostalgie et la douleur associé à un souvenir disparu ne faisait plus surface. Elle se retournait, tout excitée, secouant sa baguette pour interrompre le sortilège.
– Hey Lysse ! T’as vu ? Ça passe mieux si je me focalise pas sur un seul souvenir ! Ca.. ça te gêne pas ? Que j’utilise un bout de « nous » pour le sortilège ?
Quitte à se laisser aller aux confessions depuis le départ sans en avoir en retour, autant continué, après tout. Et puis, il était bien trop tard pour nier qu’elle s’y était attachée sans trop savoir comment à ce blond qui lui mentait par omission. Car si elle voulait bien jouer les élèves assidus, elle ne comptait pas passer outre qu’il cachait quelque chose qui perturbait ses nuits.
– Quoi que vu que tu veux pas me dire les causes de tes insomnies, j’crois que t’as même pas ton mot à dire !
Elle avait tiré la langue comme une enfant fière de son chantage qui pourtant ne pouvait avoir aucun effet réel, à part décrocher un sourire d’étoile au blondinet à qui elle piquait le dessin qu’il avait fait pour l’animer d’un coup de baguette. Le hérisson lui arrachait un pouffement avant qu’elle ne reprenne place à ses côtés, lui tendant son propre dessin en souriant de plus belle.
–C’est vraiment trop mignon. Mais je crois pas que les hérissons soient vraiment amateurs de calins….
Et comme pour appuyer ses dires, elle s’était blottie tout contre le créateur de l’animal aux aiguilles piquante, ronronnant presque si chaton elle avait été.
Galatéa Peverell
Serpentard
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Re: St. James's Park et ses environs Galatéa Peverell, le Dim 16 Sep - 21:01
RP avec Arty
C'était bien la première fois qu'elle venait ici. L'envie de se balader était venue en même temps qu'elle écrivait sa lettre et ce parc s'était imposé à elle surtout grâce à une brochure qui avait atterri là, allez savoir comment. Rachel appréciait le calme presque autant que l'arbre sous lequel elle s'était allongée, bien au frai au bord de l'eau en attendant l'Auror. C'était, d'après ce qu'elle en avait comprit, le plus vieux parc de Londres ou quelque chose comme ça. Un truc très précieux et très princier qui pouvait presque choquer lorsque -comme elle- on s'était un peu trop habitué aux rues bien trop sombre des sorciers. Ici le soleil semblait briller avec plus d'éclat. Comme s'il savait que la guerre n'était pas là.
Se redressant pour dessiner un peu -un petit projet en cours- la sorcière prit la peine d'observer un groupe de palmipède qui passait devant elle en glissant sur l'eau. Et allez savoir pourquoi ça lui avait fait penser au fait, que quitte à étudier tout ce qui touchait de près ou de loin à l'eau, il n'y avait pas de raison qu'elle ne s'intéresse pas aussi aux plantes.
Mais cette simple idée lui donna la flemme et elle dut reposer son calepin pour s'allonger et fermer les yeux. Sa fatigue soudaine devait être à cause du calme et de la paix qui régnait ici. La sorcière avait presque l'impression de n'attendre qu'un ami et non pas un enfant trop jeune pour avoir à se battre dans cette guerre.
- Pfff. Ce qu'on perd dans le feu on le retrouve dans les cendres... se dit-elle à elle-même pour se donner du courage.
Artemis Wildsmith
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Loup-Garou
Re: St. James's Park et ses environs Artemis Wildsmith, le Mer 19 Sep - 0:12
Que lui valait l’honneur d’être convoqué par un membre émérite de l’Ordre du Phénix ? Aucune idée, il s’était empressé de répondre à Rachel qu’il y serait, sans vraiment réfléchir, c’est que cette idée de cadeau n’avait fait qu’un tour de son cerveau soudainement enjaillé. Alors qu’il devrait prendre quelques précautions, transplaner dans un lieu plus discret que la devanture du parc le plus fréquenté de la capitale, regarder derrière son épaule si une ombre indésirable ne s’y était pas faufilé, mais non, absolument pas. Le gamin sautille et embrasse la verdure qui signait là sa dernière fraîcheur avant l’automne. Ses yeux scrutent les moldus prétendument campagnards du dimanche à la recherche de la bouille adorable de Rachel, c’est pour ça qu’elle faisait partie des adultes qu’il appréciait, elle avait cet air gentil collé sur les prunelles, on ne pouvait lui souhaiter aucun mal. Parfois, il se demandait d’ailleurs, comment elle pouvait être la sœur d’Azaël et de Miss Peverell, les deux étant largement connus dans la communauté sorcière pour afficher un air renfrogné qui faisait froid dans le dos. Il balaie cette idée dans un ébrouement de nez, avant d’apercevoir la propriétaire de Waddiwasi. Il s’approche, pas chassé gambillant, à peine refroidi par la moue sombre que la jeune femme revêtait aujourd’hui. Il ne comprend pas, pouvait-elle avoir une mauvaise nouvelle à lui annoncer ? Après tout, leur dernière rencontre remontait à ce petit incendie volontaire du stand de sa boutique, pas vraiment absolument gai.
Il frappe au passage dans un ballon égaré avant de remarquer que les lèvres de la brune gesticulaient, presque inquiètes. A quelques mètres d’elle, il s’informe en riant : Tu parles toute seule Rachel ? Boute-en-train n’ayant peur de rien, il refuse le bonjour conventionnel, préfère s’asseoir rapidement. Ou plutôt, sauter dans l’herbe de façon à se placer aux côtés de la sorcière, en tailleur. Puis, sans perdre une brindille de temps, osant dévoiler devant un soleil lumineux sa puérilité enfantine, il lance : il est où mon cadeau ? Vraiment, parfois ses neurones n’étaient pas parfaitement connectés, puis à d’autres moments, sans aucune raison adulte valable, certaines informations ne voulaient pas se déloger. Difficile de croire qu’il pouvait être un allié important des Oiseaux de feu, qu’il était Auror et que s’entremêlaient dans ses cheveux filous des informations à faire trembler la communauté magique, enfin, c’est c’qu’il aimait croire. Il tourne la tête, à droite à gauche, surveiller les alentours ? Non, il tente de trouver de quoi goûter.
Galatéa Peverell
Serpentard
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Re: St. James's Park et ses environs Galatéa Peverell, le Mer 19 Sep - 21:36
Les yeux fermés et les voix lointaines en guise de berceuse, la sorcière aurait presque pu s'endormir si Arty n'avait pas choisit précisément ce moment pour se jeter près d'elle. Plus habitué à ce que ses réveils en sursaut soit l'oeuvre de quelques actes malveillants, Rachel se redressa d'un bon et -heureusement- eu juste le temps de reconnaître les boucles blondes et le sourire enfantin avant que l'idée de sortir sa baguette ne lui vienne. Finalement elle se retrouvait juste comme une pauvre idiote, à s'être fait avoir.
Ce qui l'a fit bien rire, mais moins que de voir le jeune Auror tout heureux de se voir offrir quelque chose. Peut-être n'aurait-elle pas dut utiliser le terme de "cadeau" dans sa lettre. S'attendait-il vraiment à recevoir un paquet avec du papier coloré et un joli nœud ? Faite que non, autrement il serait bien déçu. Rachel s’habituait peu à peu au jeune homme et n'était pas peu fière lorsqu'elle réussissait à percer à jour l'une de ses émotions. Comme lorsqu'il guettait un peu partout autour de lui en quête de nourriture. Aussi attrapa-t-elle son sac et à défaut d'en sortir le cadeau fit apparaître quelques patacitrouilles et gâteaux au chocolat.
- Regardez-le. Un vrai ventre sur patte ! s'exclama-t-elle en riant.
Qui aimait manger aimait vivre après tout et malgré ses... quelques petites minis maxi erreurs de jugement -de la rancune pour ce qui s'était passé avec Aidan. Elle ? Nooooon voyons-, Arty n'avait jamais manqué de joie de vivre. Une qualité que la sorcière appréciait à sa juste valeur et c'était peut-être pour cela que tôt ou tard elle finirait par lui pardonner entièrement, comme elle avait pardonné à Azaël. Le sourire qu'elle arborait en attrapant elle-même une friandise ne laissait rien paraître de cette histoire.
Elle garda son sac sur ses genoux. C'était que se trouvait la raison de cet entrevu au parc, ça et le besoin de faire une sieste aussi. Erreur ou pas, elle n'avait pas vraiment songé à la manière dont elle allait expliquer les choses à l'Auror. Rachel n'était d'ailleurs pas certaine qu'elle le lui en aurait parlé dès son arrivé, mais puisqu'il avait posé la question...
- Tu te souviens, on se demandait comment faire comprendre à Lhow que le Ministère n'a rien à craindre des Phénix. Ou en tout cas que l'on n'est pas responsable des récentes attaques... Eh bien j'ai peut-être trouvé la solution.
Artemis Wildsmith
Poufsouffle
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Loup-Garou
Re: St. James's Park et ses environs Artemis Wildsmith, le Ven 21 Sep - 13:32
Tout à fait, c’était ça, Rachel était une figure maternelle pour le gamin. Elly, bien qu’elle l’avait recueilli et donné une famille, n’endossait pas ce rôle de maman, la Phénix, un peu. Toujours, elle se montrait d’une bienveillance peu commune envers lui, une gentillesse qui faisait flancher l’insolence habituelle du Blaireautin. Une niaiserie incomparable se dessine alors sur son visage avec un yaaaay tandis qu’il se frotte les mains de voir débarquer des friandises hors du sac de la jeune femme. Petites étincelles dans les yeux quand il enfourne une patacitrouille dans son sourire d’enfant. Étonnant, les différentes facettes avec lesquelles il se déguisait, aujourd'hui plutôt joyeux et détendu, la Bête dormait profondément. Une deuxième parce que les yeux sont décidément plus gros que l’estomac, il mâche difficilement, hochant la tête aux paroles sérieuses qui se faufilaient entre les lèvres de la sœur d’Azaël. Le sujet détonnait avec le moment tout doux du goûter et le décor verdoyant, bucolique. Mais c’était des choses dont il fallait parler, discuter, essayer de se préparer à l’orage qui continuait de gronder, dont les secondes entre les éclairs alarmants et le tonnerre se faisaient plus rares – il se rapprochait dangereusement. Il lève l’index en avalant, soulignant qu’il était à elle dans une seconde et demi. Oui, me souviens. Très bien. Il se souvient surtout de la situation délicate dans laquelle il se trouvait par rapport au Bureau, lui savait que ce n’était pas les Phénix qui faisaient des dégâts, alors que tout les accusait. Mais, j’pense que le chef Lhow se doute que c’n’est pas vous, ce serait trop facile, ou idiot.
Il s’empare ensuite d’un gâteau au chocolat, dont le goût épouse délicieusement les restants de citrouille sur les papilles. Vraiment, la dégustation n’allait pas avec la conversation, mais le jeune Auror y est obligé, répondre aux les responsabilités qui pesaient sur son dos. Alors il se penche vers Rachel, l’air faussement adulte & convenable : alors, c’est quoi ton plan ? Parce qu’elle devait en avoir un, sinon il ne serait pas là. Les oreilles attentives durant un bref instant attendent, attendent, attendent, avant qu’un bruissement de feuilles ne réveille ses idées d’hyperactif. Et mon cadeau ? C’est vrai qu’il n’avait pas tellement éclairci cette histoire, et le gamin n’en démordrait pas, on ne pouvait pas lui écrire pour lui parler de cadeau et ne rien lui offrir par la suite, c’était de la malhonnêteté, et il n’aimait pas se sentir comme une poire leurrée. En réalité oui, cette après-midi, l’ancienne Serpentard avait rendez-vous avec un enfant de dix ans. Enjoy.
Galatéa Peverell
Serpentard
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Re: St. James's Park et ses environs Galatéa Peverell, le Mar 25 Sep - 21:04
Son sac toujours sur ses genoux, la sorcière s'adossa à l'arbre pour mieux se reposer. Cette journée était vraiment belle, la sorcière aurait aimé pouvoir en profiter sans avoir eu besoin de se poser des questions existentielles sur le monde et la guerre. M'enfin ! Elle était tout de même très bien ici, sans n'avoir rien d'autre à faire que jeter des pierres sur les canards et analyser le comportement d'Arty. Difficile de penser qu'un gamin si solaire, si heureux de vivre puisse se montrer violent au point de s'en foutre de tuer. Azaël lui avait-il dit qu'elle était en colère ? Ou est-ce que leur relation se limitait réellement à quelques bêtises de temps en temps ?
La bouche pleine de friandise, le sorcier ne semblait que partiellement avec elle aujourd'hui. L'autre moitié de lui -voire 99 % de lui- devait se trouver dans les nuages. Ailleurs en tout cas, mais cela n'inquiétait pas plus que cela Rachel qui le savait sérieux malgré tout. Ou presque...
Et mon cadeau ?
Rachel se redressa vivement pour lui asséné quelques coups qui, ma fois, ressemblèrent davantage à des chatouilles. Sourire aux lèvres elle s'exprima entre chaque coup.
- Tu. Vas. Arrêter. Avec. Ton. Satané. Cadeau oui ? Puis elle reprit normalement. De toute manière ce n'est pas ce que tu crois.
C'était vrai, il ne devait très certainement pas se douter de ce qu'il allait recevoir. Si toute fois il acceptait de marcher dans la combine. S'il refusait, il ne recevrait rien. Et s'il changerait d'avis un jour, il savait comment la contacter. Rachel se cala une nouvelle fois le dos contre le tronc de son arbre et essaya de reprendre un air plus sérieux. Essaya hein...
Il me semble que c'est toi qui est chargé de l’enquête. Donc est-ce que tu penses que tu pourrais dire à Lhow que tu as trouvé un moyen de communiquer avec l'Ordre ? J'suis pas la seule à considérer les Aurors comme des alliés et à vouloir les aider tu sais. Il est temps que le ministère comprenne.
Artemis Wildsmith
Poufsouffle
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Loup-Garou
Re: St. James's Park et ses environs Artemis Wildsmith, le Ven 28 Sep - 18:17
Tsss. Il n’en verrait donc jamais le bout du ruban de ce fichu cadeau. Les bras avaient déjà commencé à aller toucher les nuages, totalement vexés de ne pas recevoir le présent promis épistolairement. Mais la moue boudeuse n’a pas le temps de s’installer correctement sur ses traits que ces derniers sont secoués par les vives éclaboussures de rire qui s’échappent de ses lèvres. Les chatouilles, taquineries et la proximité avec la jeune femme, ça amplifie son humeur enfantine du jour. Alors il rigole, ponctue les guilis de hé-hé-hé, avant de s’arrêter brusquement. Elle avait le don de mettre fin au suspens. Ce n’était pas ce qu’il croyait. Difficile cependant pour Arty de jeter derrière son épaule une idée bien accrochée à ses boucles capricieuses. Mais de nouveau, il est obligé de reposer sur son visage le masque sérieux de l’Auror consciencieux. Pas facile, mais ses oreilles sont à l’écoute, presque. Immédiatement, ses prunelles rêvassent pour aller jouer avec les enfants occupés un peu plus loin. C’est qu’il imaginait le moment où il dirait au chef Lhow qu’il était en contact avec l’Ordre du Phénix. Le lien pyromanique ne le surprendrait pas tellement, quant au partage d’idées, il n’y croirait pas. Les mois-années ont passé depuis qu’il soutenait les Oiseaux de feu, non pas qu’il n'était plus d'accord avec eux ou plus proche des Ténébreux. Pourtant, il avait du mal avec ces maudits masqués qui faisaient tout exploser sans rien revendiquer. Question de respect et d’amour propre, tout simplement.
Alors il dodeline positivement de la tête, j’vais essayer, j’vais voir pour lui dire. Petite grimace dubitative, mais il va vouloir savoir exactement le pourquoi du comment pour vous percer. Ça va m’foutre hors la loi ça, un peu. Avant de réfléchir un quart de seconde, il était plus brigand qu’Auror après tout, haussement d’épaules donc, mais c’pas grave, j’lui dirai. Après lui avoir annoncé qu’il était un loup-garou non recensé, avoir à moitié avoué qu’il avait un trouble explosif intermittent et qu’il était bandit, il pouvait bien évidemment digérer le fait qu’il ait un orteil dans l’organisation de l’Ordre du Phénix. J’te préviendrai quand ce sera fait, s’il ne s’était pas fait étriper par Lhow avant, lui qui serait de nouveau obligé de le couvrir parce que le gamin refusait de jouer selon les règles. Tout de même, cette histoire d’espion et d’agent double avait quelque chose d’intéressant. Il s’allonge alors dans l’herbe non sans avoir piquer une nouvelle friandise auparavant. Magnifique après-midi pour parfaire un bronzage qu’il n’avait absolument pas eu le temps de travailler cet été.
Galatéa Peverell
Serpentard
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Re: St. James's Park et ses environs Galatéa Peverell, le Mar 9 Oct - 20:43
Il était énervant. Beaucoup trop chou quand il s'y mettait avec sa tête d'enfant. Comment est-ce qu'elle était censée lui en vouloir après ça ? Ce gosse avait besoin d'un bon exemple à suivre, pas de fesser. Depuis toujours et malgré ses périodes casse-c****, Rachel sentait qu'il avait un bon fond. On pouvait étrangement lui faire confiance. Elle en tout cas avait toujours pu. Et à le voir dévisager avec envie les autres enfants jouer un peu plus loin, elle eu presque envie de lui proposer une partie.
Mais il n'y avait rien à faire pour ça non plus : elle était bien trop à l'aise sous son arbre pour réellement songé à bouger. Le soleil, l'air frai, l'eau qui brillait au-devant et les rire joyeux de ceux qui ignorait tout de ce qui se déroulait non loin en secret. Les veinards. C'était quand qu'elle pourrait devenir juste une enfant-sirène-princesse rose et toutes brillantes ? Et Rachel secoua vivement la tête avec un air faussement désespéré. D'abord parce que cette idée était ridicule, ensuite parce qu'Arty semblait vraiment croire qu'elle allait le laisser se débrouiller comme ça ! Pff.
- Cadeauuuu ! s'écria-t-elle alors en sortant le gallion et en lui tendant. Puis elle baissa la voix, sant-on jamais. C'est avec ça qu'on communique entre Phénix. J'avais cru comprendre que tu n'avais jamais eu le tient.
Elle aurait bien aimé lui en donner un vrai d'ailleurs. Au fond, il était encore un peu allié non ? Même si c'était surtout elle qui venait vers lui pour donner des informations et aider quand elle le pouvait.
- Celui-ci est truqué par contre. Il n'est connecté qu'au mien, comme ça on va pouvoir communiquer sans nous vendre complètement. Tu penses que c'est jouable ?
La dernière chose qu'elle voulait, c'était qu'il se trahisse ou se mette en danger car comme il l'avait si bien dit "ça le mettait un peu hors la loi". Enfin encore un peu plus.
Artemis Wildsmith
Poufsouffle
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Loup-Garou
Re: St. James's Park et ses environs Artemis Wildsmith, le Mer 24 Oct - 13:29
Le piaffement des pinsons préparant leur départ pour l’hiver, l’agréable tintamarre des jeunes éclatant d’exclamations joyeuses pas très loin, rien ne pouvait déconcentrer les oreilles attentives du gamin qui restaient sourdes devant l’objet que lui tendait Rachel. Il savait exactement ce que c’était. Un gallion magique de super-héros, permettant aux justiciers masqués de communiquer rapidement, chasser les Ténèbres qui osaient recouvrir la communauté sorcière – parce qu’à l’époque il pensait réellement de la sorte. Ça lui dépose sur le visage un sourire d’enfant grandement satisfait le matin de Noël. Il se saisit du précieux objet pour le faire rouler entre ses doigts tremblants de fierté. L’Ordre du Phénix continuait de lui tendre une moitié de main. Parce qu’il n’y eut aucune déception à savoir que la pièce secrète-magique n’était en lien qu’avec celle de Rachel, c’était déjà ça. Comme l’acte providentiel de l’alliance entre la sœur d’Azaël et lui. Bizarrement, ça lui mettait un léger baume au cœur, toujours cette certitude arrogante de penser être au milieu de l’action. Alors il parvient finalement à s’émerveiller verbalement, il ferait presque un gigantesque câlin à la propriétaire de Waddiwasi, merci Rachel, merci merci merci, promis, je ne te décevrai pas ! Il s’agit là d’une promesse qu’il avait lancée de façon tout à fait hasardeuse et que la narratrice ne soutient absolument pas.
Puis il se met sur ses genoux, fait grimacer les brindilles d’herbe brutalement écrabouillés, il était grand temps de bouger. Non pas qu’il craignait d’être une quelconque façon surveillé, mais sait-on jamais. Gallion délicatement glissé dans la poche, bon, dès qu’il se passe un truc, j’te contacte, et inversement ok ok ? Il n’attend pas de réponse, comme à son habitude, super ! Un bisou sur la joue de la sorcière, et au fait, dites aux Mangemorts d’arrêter d’vous faire porter le chapeau, ça devient vraiment vraiment ennuyeux, faut qu’ils se renouvellent un peu ! Il bondit sur ses baskets, et merci pour les gâteaux, t’es géniale ! Ça c’était profondément très vrai, son engouement soulignait l’estime qu’il avait pour la brune, de plus en plus à chacune de leur rencontre d’ailleurs. Un regard à droite, à gauche, vérifier qu’un moldu ne s’intéressent au couple ordinaire qu’il formait, et il disparaît dans un crac traditionnellement sorcier non sans avoir envoyé à la jeune femme un brillant sourire. Il n’a pas le temps de voir la tête de Rachel de le voir transplaner dans un lieu public, too bad.
Re: St. James's Park et ses environs Robert Gold, le Jeu 29 Nov - 22:00
RP n°2 : The First Born RP avec Shae L. Keats LA de Shae accordé
-Tu dois te demander pourquoi nous sommes ici. Pourquoi Je t'ai écris de nous retrouver entre deux arbres, sur ce banc. Il est des choses qu'un gaucher contrarié ne peut écrire Il est aussi des récits qui ne sont fait que pour être entendu. Je suis un homme fatigué, Shae, qui parle peu J'ai l'impression que tu as toujours dû faire le premier pas avec moi Première rencontre, Premier passage Nouvelles retrouvailles.
Mais, Shae, J'ai tant à te dire, tant à t'apprendre, Tout ce que je n'ai pas pu, ou peut-être pas su, te souffler.
Tu vois ce banc où nous sommes assis, Shae ? C'est ici que je t'ai vue pour la première fois.
Lydia, ta mère, avait accepté que je ne te vois, cela faisait déjà Quinze jours ? Que tu étais là. Elle m'a retrouvée ici, tu étais dans ses bras, Dans cette sorte de poche, parce qu'il fallait que tu la gardes contre toi.
J'ai vu sa silhouette se détacher du brouillard, des passants, qui se faisaient rares, Les cheveux au vent et son air épuisé de jeune maman, Et tu étais dissimulées derrières eux. Elle s'est assise, Mais je ne pouvais pas bouger.
J'avais vingt-sept ans, Shae Et pourtant, vingt-sept ans de lecture, de culture, d'attente M'ont semblé si peu, lorsqu'elle a détaché le harnais, Et que je t'ai aperçue.
Tu étais si petite, peut-être grande pour ton âge, mais comment l'aurais-je su, je n'avais Jamais vu de bébé Je te fixais, et le monde autour de moi... Dire qu'il s'était arrêté de tourner, cesser d'exister sont des clichés, Ils étaient toujours là, mais comment pouvaient-ils comparer, Tu étais là.
Je regardais le brun de tes cheveux, plus clairs que les miens mais plus sombres que les siens Je découvrais la courbe d'une joue, d'une main Qui n'aurait même pas pu s'enrouler autour de mon doigt. Je continuais de te regarder, immobile, impossible D'esquisser un geste, parce qu'à ce moment Shae, Lorsque j'ai vu ma première née Je me suis senti Cesser d'exister.
Si les passants continuaient d'arpenter Les rues de ton monde, de ton Londres, Moi, j'ai disparu pour laisser place à autre chose, une autre cause
Je sentais les tressaillements de cette transformation quand elle t'a détachée Peut-être mon air suppliant lui a-t-il inspiré Un peu de pitié ?
Tu étais bientôt dans mes bras, pour la première et la dernière fois Et tes yeux ouverts aveuglés par la lumière ne me regardaient pas, ils fixaient un univers tellement plus grand que toi Tu étais ébloui par le monde Et mon monde, c'était toi.
Je tremblais, tellement fort, je pensais te faire tomber Mais je ne l'aurais jamais fait. Je ne savais pas comment te tenir, mais je savais que je devais te garder près, contre moi.
Tes yeux, avaient besoin de temps pour s'ajuster, mais je me suis laissé éblouir Et que pouvais-je dire ? A part te promettre de te donner tout ce que j'avais, t'apprendre tout ce que je savais, De te tenir près de moi en sachant que je devrais à mon tour savoir te laisser partir,
Le renard en peluche que j'avais amené, laissé à l'abandon quand j'ai réalisé qu'elle verrait l'emblème comme une insulte Et mes seuls cadeaux ont été ses larmes que je ne savais pas verser.
Au moment de ta venue, j'ai fait ce souhait, ces promesses, ces vœux, Pour un bref moment, je ne voyais pas la famille que nous aurions pu former, comme mon amertume me le dictait d'ordinaire Je sentais juste ton poids, inconsistant mais réel Tes quelques cheveux qui effleuraient les miens quand je t'ai bercée.
Je savais que ces mots n'avaient pas été les premiers A t'atteindre, Mais ils ont été dit, Les seules paroles que je pouvais prononcer ont été dites
Mais tu ne les as pas entendues.
Du moment où je t'ai vue, j'ai su que chaque instant que j'avais te serait dédiés Un serment, une allégeance
Il ne s'est pas écoulé un jour sans que je ne jure de faire au mieux Où je n'ai promis de défendre chacun de tes souffles enfantins des miens
Du moment où tu es arrivée, tu as été aimée.
Et aujourd'hui, alors que je ne te l'ai jamais dit Peut-être est-ce trop brusque, peut-être suis-je un mauvais père sans titre, Mais excuse-moi s'il-te-plaît, je n'en ai jamais été un pour toi Tu as cet homme, et il t'a toi, et ce n'est pas un choix Que je te demande, Juste de savoir que pour moi Cela a toujours été le cas Dans mon silence, dans mon absence Cela a toujours été là.
Dernière édition par Robert Gold le Dim 10 Fév - 13:52, édité 1 fois
Shae L. Keats
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Re: St. James's Park et ses environs Shae L. Keats, le Lun 3 Déc - 21:42
Il est des mots que l'oreille ne pense plus entendre, comme une libération tardive inespérée. Des mots qui si ils étaient arrivés plus tôt -bien plus tôt- auraient certainement limité multitude de dégâts. La compréhension de son existence même. Comprendre que ce ne fut un poids pour personne si ce n'est uniquement soi-même.
Et pourtant ils coulent, l'eau salée lèchent les plaies, éteignant les flammes mais dévorant la chair.Ce besoin de ne point être à vif. Mais cette incapacité monumentale à ne pas être touchée par les mots d'un père que l'on a jamais réellement perçu comme tel, avant cette lettre, ce jour, et ce banc où tant de fois elle t'a amenée, enfant. Sans qu'à l'époque tu penses qu'il y ait un sens à ses actes. Mais les clefs sont remises entre tes mains, et la compréhension aussi. Et il est toujours difficile d'admettre que le jugement ait pu être aussi faussé pour un parti comme un autre.
Le sens tombe et le souvenir de la chaleur d'une mère reprend brusquement du volume lorsqu'il est approfondi. Car tant de fois tu as foulé ces mêmes graviers, sans soupçonnait que pendant ce temps, elle s'accrochait aux bribes d'un présent qui n'avait pas été, de part ses propres choix. Tu te demandes si elle a regretté, parfois, d'avoir privé un père de son enfant, tout en offrant un à un autre homme. Tu te demandes si elle a elle même songé que tout aurait pu être autre, comme semble l'avoir fait ce même homme vieilli qui hantait alors ses pensées. Ce même qui se tient à présent à tes côtés. Et qu'il devient compliqué de considérer comme un ennemi une fois son être humanisé.
Et il y a cette émotion particulière, naissante et très certainement indéfinissable qui se montre lorsque tu apprends qu'il t'a un jour tenu dans ses bras. Contre vents-et-marrées. La réalisation tardive que tu as toujours eu des ombres protectrices, des gens pour s'inquiéter de ce que tu allais devenir, et ce dès le commencement. Trois parents, et certainement aucune raison de s'en plaindre finalement. Trois âmes-sang parmi les déchirures.
Alors tu aimerais, que leur rancœur se croise, que leurs mots soient posés. Il y a un besoin d'une entente entre les deux paternels, ou peut-être juste la nécessité de comprendre qu'aucun choix ne t'es demandé. Il n'y a nulle trahison dans le fait de se rapprocher de l'un. Nul abandon de l'autre. Et voici les mots des gênes se superposant aux liens tissés Car l'évidence frappe, et les deux hommes meurtris semblent se ressembler d'avantage qu'ils le pensent.
Alors tes doigts s'enroulent lentement autour du contenu de ta poche, te demandant si l'idée est bonne ou non.La porte entrebâillée se devait d'être ouverte, et pour une fois le courage semble venir d'ailleurs. Les mains tendues trop rares pour être négligeables. Gratitude imprévue pour les mots-cotons qui marqueront l'esprit plus profondément que les précédents. Savoir que tu existes pour une raison. Certes bancale, peu commune, imprévue, mais les gardiens ont toujours veillé de loin. Serviteur de Thèbes n'ayant jamais réussi à s'éloigner de l'enfant maudit même une fois ce dernier de retour parmi les siens.
une racine nouvelle qui s'étend que tu n'attendais plus.
Elle t'avait amenée là, quelques mois avant la fin. Tu avais huit ans, et les histoires des grandes personnes n'avaient que peu d’intérêt à tes yeux. Elles n'étaient que des lubies, bien loin des dinosaures qui hantait alors ce monde d'enfance que tu t'étais construit. Et pourtant ce jour là vous étiez tous les deux, toi mangeant un de ces énièmes goûter car tu n'avais pas encore besoin de te cacher pour le faire sans honte, elle pensive. Comme elle l'était toujours les deux dernières années. Et pourtant ses mots ont coulé, sans discontinuer. Je crois maintenant qu'elle aimait faire des parallèles entre sa vie peu originale et les grandes tragédie, mais voilà à peu près ce qu'elle a dit: Il y a très longtemps, avant les voitures, avant le père de ta mère, mais quand même après les dinosaures, il y avait un petit garçon que tout le monde appelait Oedipe. Il n'avait pas beaucoup de chance, car une dame bizarre avait dit à ses parents qu'il aimerait sa mère et tuerait son père. Du coup ils l'ont abandonné sur le mont Corinthe. Mais il a fini par être adopté par une autre reine et un autre roi qui l'ont aimé très fort. Seulement la dame est venu le trouver lui aussi et lui à rencontrer. Vois-tu Leo, c'est en voulant fuir son destin qu'il l'a lui même accomplit. Tel Oedipe à Thèbes, tout ce qu'on a caché fini toujours par revenir. Puis elle t'avait regardé longuement, avant de sourire faiblement, et de t'entraîner doucement vers la maison. Tu crois qu'elle n'est jamais passée aussi proche de tout te dire ce jour là. Mais tu ne seras pas celle qui tue son père. Pas après avoir manqué d'achever James. Il y a quelques années de ça.
Alors tes doigts sont toujours enroulés autour de contenu de ta poche, tu t'interroges sur la pertinence de ce que tu t'apprêtes à faire.Peur que cela soit perçu comme une demande voilée. Et certainement peur de ce que cela risquerait d'impliquer. Mais il y a quelques nuits de ça, tu as mis les pieds dans un endroit que ni James ni toi n'avait osé souiller depuis le pire jour. La penderie de Lydia. Elle était devenue un peu comme un de ces lieu de rien, qui ne disparaît pas vraiment mais devient invisible. Vous en avez passé des jour à traverser le couloir, passer devant sans même la voir. Mais cette fois-ci, tu avais cherché. Sans trop savoir quoi, jusqu'à ce que tu trouves ce que tu tends à présent à celui qui restera un père. Que tu le veuilles ou non.
Il s'agissait d'une petite boite cartonnée, tout ce qu'il y a de plus simple. Peu en apparence, mais elle contenait tout ce qu'avait été ta mère sans que tu t'en aperçoives. Une photo, simple, moldue, sur laquelle elle se tenait avec l'homme à tes côtés. Ce devait être un jour de vie, de liberté. Parce qu'elle avait un de ces sourires que tu n'as jamais pu voir après. Mais ce n'était pas l'important, non. Il y avait des pages pliées, manuscrite. Couverte parfois de taches, parfois déchirées par la rage. Une dizaine de lettres, plus d'autre que tu avais tenu à conserver. Pour toi, pour une trace. Et sûrement parce qu'il y avait dans ces notes des choses qui auraient achevé Goldfather.
Elle t'écrivait des lettres qu'elle n'envoyait jamais.
Tu les avais lues, évidemment, de la curiosité malsaine. Et un besoin de comprendre très certainement. Elles étaient toutes un peu semblables. Quelques regrets, beaucoup de nostalgie. Et un respect pour lui plus grand que tu ne l'aurais pensé. Elle avait aimé James et sa sécurité. Sûrement l'idéal de famille qu'il représentait, et sa passion pour les moldus. Mais il était claire qu'elle n'avait jamais pu s'y attacher autant qu'elle l'avait fait avec Gold. Et le nier ne te servirait plus.
Re: St. James's Park et ses environs Robert Gold, le Lun 3 Déc - 23:27
Vous n'aviez pas osé la regarder après vos aveux, ces mots qui continuaient de vous échapper comme un exorcisme. Des démons qui se logeaient dans les entrailles et dévoraient peu à peu ce qui passait, votre âme, vos membres, émotions et pensées Jusqu'à tout occulter, si ce n'est votre discours. Vous l'aviez répété, tourné dans tous les contours d'un rappel-tout qui ne cessait de virer au rouge vif, malgré votre détermination, votre désir d'en finir et de tout révéler, dans quelques mots travaillés. Jusqu'au moment où elle s'était installée près de vous.
Vous aviez senti sa présence, ses gestes presque gracieux et ses yeux changeants profondément ancrés dans son entourage sans parfois les voir. Ses mains fines, et la chevelure que vous aviez un jour partagé, avant que la racine près de vos tympans ne vire au gris. Vous n'aviez pas osé la regarder, alors que les premières phrases sont apparues par magie dans l'air sans se dissiper, restant dans un silence pesant qui retenait chaque parcelle de vos pensées comme des particules de poussière dont vous êtes constitué. Ces phrases qu'aucune préparation n'avait annoncées, et une vérité pure qui heurtait vos molécules voulant se jeter vers leurs héritières dans un élan désespéré d'honnêteté. Qu'elle sache enfin d'où elle vient.
A près de trente ans d'intervalle, vous n'en revenez pas de tout ce que vous avez manqué, et traversé. Vous pensiez ne pas survivre un mois, vous voilà installé sur le socle de votre oisiveté, à observer ce bébé que vous n'avez pas vu se transformer. Seuls restes de cette unique journée, vos deux ombres sur les arbres qui se dessinaient en silhouettes se cherchant, finissant par se rejoindre à la faveur d'une lueur vacillante, à l'image de vos pensées il fallait l'espérer.
Revenir sur la première fois que vous l'avez tenue vous fait revenir à des temps lointains et pourtant, ce sont ceux que vous revivez chaque matin en ouvrant les yeux. Cette chaleur ténue qui avait gracié vos bras et votre joue en contradiction avec la sensation glacée de cette soie dans laquelle vous vous drapiez chaque soir. La présence de la Mère toute en lumière qui irradiait sans vous toucher et la cassure de la Beauté en union que vous avez accepté de sceller. Le baiser sur le haut de son front ayant embrasé votre paternité et vos milles volontés de vous plier pour et contre cet être qui l'instant d'après, vous avait été enlevé - et ce pour toutes les prochaines années.
Vous en étiez là, quand vos lèvres se sont tues et que vous réalisiez l'étendue de ce que vous aviez prononcé. Et finalement, vous l'aviez regardée.
A la lumière, et si près, elle changeait de côté. Aucune image figurée, bien que ses ondulations fantasmées par Ovide ne cessaient de vous fasciner, mais un air posé, tourmenté, réfléchi. Vous aimez à penser qu'elle a le même regard lointain que vous aviez à son âge, que les similitudes ne s'arrêtent pas à une lignée. Vous auriez voulu encore une fois vous en assurer par un simple toucher, reflet de ces trente années en arrière, mais les limites sont encore fixées, et pour être sincère, vous ne savez pas si vous êtes prêt. Mais elle ne l'est certainement pas, et c'est assez la brusquer que la confronter au passé dont elle ne peut même pas se remémorer Le squelette.
Vous attendez sa réaction, alors qu'elle erre dans sa poche, main vagabonde à la propriétaire voyageuse, aventurière, qui avait accepté de rencontrer un inconnu aujourd'hui pour avoir des indices sur ce qui suit. Une hésitation, et une peur muette et sourde d'avoir mal agi, d'avoir dépassé ce qu'elle était prête à traverser pour l'instant. Toujours cette peur d'échouer à un rôle que vous n'avez jamais assumé, peur qui vous poursuivra jusqu'à ce que vous n'atteigniez ne serait-ce que les marches d'un trône déjà occupé, Roi d'un fief sans joyaux ni autorité Et vos droits parentaux reposant ce ceux qu'elle accepterait de vous accorder.
Un mouvement vous fait recouvrer la vue, vous devenez souvent aveugle lorsque les réflexions s'installent en nuage brumeux, gris comme vous, devant vos yeux. Une vision d'herbe et de terre-en-gravier qui n'existait plus devant votre regard évaporé. Avant de percevoir le nouveau point d'attention.
Des feuilles blanches devenues jaunies, or décrépies comme votre blason et des marques noirâtres semblables à celles qui envahissent votre âme depuis les premiers décès. Des lignes, des arabesques rompues et des points bavés. Vous mettez quelques secondes à comprendre, à reconnaître. Vous qui vous félicitez de toujours naviguer dans les eaux troubles de votre mémoire, il semble que vous ayez passé trop de temps à errer entre Félicité et Enfers, jusqu'à en laisser les détails dans le Champs des Oubliés, dont quelques débris ont fini dans le Styx, fleuve bleuté qui s'enfonce dans vos tempes quand vous partez trop loin, que vous sombrez trop, veines contractées pour une psyché qui a voulu soulever le voile de l'amant-e adoré-e.
Elle t'écrivait des lettres qu'elle n'envoyait jamais.
Vous percutez d'abord son tutoiement, ses pas exécutés envers vous, encore, un rapprochement qu'elle accepte de délivrer - trop grande récompense pour ce que vous avez fait, et vous le récoltez comme un affamé lâché dans les marais de la solitude sans enfant pour s'en échapper.
Et puis, la lente compréhension qui atteint l'homme qui se croit brillant, une langueur d'acceptation face à cette révélation qui vous engloutit tout entier, et le placement des précieuses lettres dans vos mains, que vous ne parvenez même pas à appréhender. Des lignes qui ont un sens, un message, peut-être même, le besoin d'un demi-siècle détruit dans l'attente d'une telle réception, mais aucune parole ne peut se frayer un chemin jusqu'à vous, alors que vos yeux sont troublés Non par un nuage Mais une pluie.
Vous finissez par sentir ces gouttes se glisser contre vos joues, torrent lent qui prend son temps, même pour vous qui ne vous en êtes pas rendu compte auparavant. Un mouvement finalement, révérencieux, pour arranger les lettres, oser les manipuler sans gants, gardien d'un secret éventé, et le désir mordant, désespéré d'une santé enfin dévastée de tout découvrir et s'assurer d'une nouvelle version de l'histoire que vous n'aviez qu'à peine voulu imaginer.
Je pense qu'elles te reviennent.
Un cadeau, presque plus grand que tout ce que vous avez reçu à présent en plus de sa venue : une reconnaissance. Vos mains tremblantes contre les coins écornés auraient besoin de votre pommeau pour retrouver une stabilité que votre esprit ne pourra jamais recouvrer. Qu'elle y ait pensé, qu'elle ait même envisagé de prendre la plume pour une rencontrer de pensée que vous aimiez tant, de ces traits d'esprit qui avait réussi à vous faire cesser de sur-interpréter. Les mots font peur, ils sont salvation et destruction, ces lettres contiennent l'un, l'autre, sûrement un peu des deux. Des nuits à finir par se demander, qui étiez-vous vraiment, qui était l'homme dans l'ombre, qu'est-ce que ce masque qu'elle avait apposé cachait pour elle, une difformité trop grande à assumer ?...
Elle t'aimait.
Une bénédiction que vous n'attendiez plus. Vous lui aviez dit, un soir, fou de colère ou était-ce de désespoir ? Qui étiez-vous réellement, un amusement Une question lancinante qui n'avait trouvé de réponses que dans le soir, dans l’entrebâillement d'un cauchemar, de n'être que le reflet des douces compagnies que vous preniez l'année d'après pour tenter de l'oublier, une passade, un regret. Une erreur qui n'aurait pas dû exister, une question existentielle pour vous qui n'a cessé de vous tourmenter.
Et qui trouve enfin une réponse dans un entonnoir de trois quatre nouvelles larmes.
Une vérité, que vous n'aviez jamais su de votre vivant, une rage qu'elle avait senti mais qu'elle n'avait pas effacé, l'avait laissé s'enliser, et vos doutes ne trouvaient enfin un espoir de réponse dans ses lettres que vous lirez plus tard. Shae.
Toujours cette ancre à la réalité, ce conducteur de lumière qui brillait encore plus que sa mère Celle qui vous aidait à toujours rester droit, rester sur terre Rester.
Shae, qui avait lu les lettres pour en connaître les secrets Et vous en êtes heureux, qu'elle connaisse un peu de l'histoire, de la sienne Une fondation à deux qui se doit d'être connue de l'oeuvre finale, ce n'est que justice, que logique.
Mais vous les lirez plus tard, inutile de lui infliger la vue d'un Vieux qui ne peut supporter aucune autre blessure, qui ne veut pas qu'elle voit à quel point vous êtes brisé et que ces lettres vont juste accentuer les creux que vous sentez entre vos jointures. Vous attendrez, quitte à en agoniser, quitte à ne pas être sûr d'en réchapper, sans elle pour vous raccompagner.
Vous les pliez soigneusement, cela met du temps, un laps ridiculement Long parce que vos doigts vous trahissent en sanglots de gestes si ce n'est pas en thorax. Vous les rangez dans l'intérieur de votre veste, endroit stratégique.
Vous essuyez votre visage, plat de la main presque rageur, Comme une excuse de la faiblesse dont elle a hérité sans en avoir les traits, juste à devoir la supporter avec pitié, Honteux de ce que vous étiez, mais tout ce que vous aviez à offrir.
-Je ne sais pas comment te dire merci.
Vous avez envie de nouveau de regarder au loin, contempler l'horizon et vous perdre pour peut-être ne jamais réapparaître. Mais vous ne fuyez pas cette fois. Vous gardez contact, vous serez plus solide que vous ne l'êtes réellement.
Vous restez un moment ainsi, à la contempler elle et non pas les vagues d'étrangers sans les voir. Juste elle, et essayer de formuler une possibilité que vous craignez offensante. Vous ne voulez pas vous y risquer, maintenant que vous êtes à mi-chemin, à presque pouvoir sentir un lien et vous Renoncez à votre projet dans l'immédiat.
Parler argent, seul langage que l'abandon subi par la Maîtresse de toutes choses - qu'elle a emporté quand elle est partie - n'était qu'une limite que vous devez abandonner.
Au lieu de cela, ne pas se presser, Et se contenter de la douceur du semblant de foyer.
-Tu me la rappelles, par moment.
Shae L. Keats
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Re: St. James's Park et ses environs Shae L. Keats, le Mar 4 Déc - 20:32
Les mots sont plus faciles à prononcer que ce que tu l'aurais espéré.Ils accordent un crédit qu'il est temps de donner. L'heure n'est plus à l'orgueil, et la culpabilité d'avoir raviver des plaies commence à poindre. J'aurais voulu je crois, dire les mots comme elle les avait tournés elle. Mais ils ne m'appartenaient pas. Il fallait que j'apprenne à laisser le passé à ceux à qui il appartient. Alors l'aveu est murmuré, c'est certainement le plus important à retenir de ces lettres.Tu découvriras toi même ce qu'elles renferment après tout. Et je vois que l'impact a brisé la fine couche de glace qui protégeait encore les eaux du lac. Je vois mais ne dit rien. Les larmes ne sont pas pour moi. Mais pour elle, et les conséquences de ses actes. Et pourtant la cible être atteinte. Tout commence avec Lydia, et peut-être au fond est-elle la clef pour terminer le chapitre. J'aime à croire qu'elle n'a pas fait tout ça pour rien, que les abeilles n'avaient pas encore butiné sa raison. Par petits coups. Peut-être savait-elle quelque part, que ce jour arriverait. J'ai arrêté de prendre pour acquis tout ce que je sais. Parce qu'elle sera pour moi toujours plus que les histoires que l'on a pu me raconter. Ou quelques bouts de papiers.
J'le vois pour toi, elle est jamais vraiment partie en fait. Elle reste dans tous nos gestes, tous nos mots. Son ombre plane sur tout ce qui se déroule maintenant, et je crois que la colère s'apaise enfin un peu. L'épée de damoclès s'est transformée en abri qui s'étend sur le parc, un entre-deux temps où ne restent que les mots que l'on arrivait pas à dire. Les peines qui se montrent timidement. Il faudra y aller doucement, mais s'apprivoiser prend du temps Alors je ne dis rien, j'attends que la vague qui te submerge passe. Il est trop tôt pour les mots-pansement, on se contentera de soutien silencieux. La décence de ne pas relever la détresse d'un autre. Perdu dans le dédale avec une fille qui n'ose plus voler. On se croirait chez Beckett, l'imposant silence dans l'attente d'un après. après les mots, la reconnaissance. Et Godot qui ne vient pas. Mais je ne le considère plus comme indispensable.
Je crois qu'on est au dessus de ça maintenant. Les mots ont coulés, l'encre transmise d'une légitime à un autre. Et la filiation renaît quelque peu. La gratitude exprimée n'atteint pas sa cible, parce que l'ordre des choses semblent avoir été tout simplement rétabli. La barricade s'amenuise peu à peu. Il est temps. D'enterrer la hache de guerre que je me suis forcée à brandir face à tout déséquilibre depuis quelques années. Les gens doivent cesser d'en pâtir.
Les souvenirs de Lydia retrouve leur saveur lentement. Le sucre doux et la poussière des après-midi au parc ont cessé de noircir. J'suis pas sûre que ça puisse faire marche arrière un jour. La colère n'est plus mais le nombre de vies abîmées par ses choix reste le même. Et je pense qu'au final, il n'y a que l'absence d'explications à blâmer. Ses raisons restant obscurs à nous trois, quoique nus fassions.
Je pense qu'elle n'étais pas vraiment elle même vers la fin, beaucoup de nostalgie, elle avait les yeux qui se voilent parfois qu'on les gens qui vivent dans le passé, et une fêlure dans la voix qui auraient dû nous inquiéter. Mais j'étais enfant et James dans un déni qu'il ne maîtrisait pas. Famille de brindilles exposée à un brasier qui la consumait doucement, je crois qu'elle a juste voulu précipiter les choses. Elle était comme ça, allant au devant de tout.
Tu me la rappelles, par moment. Léger sourire qui accuse le coup. Sans savoir si la sensation est agréable ou douloureuse, sûrement un peu les deux en y réfléchissant. Il y a toujours cette même admiration pour la mère, cette tendance à la mettre sur un pied d'estale car il n'y a plus personne pour le faire. Les pères attachant sûrement trop de douleur à son souvenir pour en parler avec cet émerveillement enfantin. Et en même temps ce besoin de s'en détacher, car il est des erreurs que je ne veux pas reproduire encore. Et qui pourtant sont. Enzo n'a plus que toi, sa mère disparue depuis longtemps, et Timothy n'a jamais eu que toi. Nul parenté partagée, la peur finalement d'avoir trop isolé les petits. Elle était l'une de ces rares personne que je n'ai jamais tenté d'imiter par mon don, tant croisé son reflet serait une dague entre les côtes. L'absence d'explications ont toujours servi au mysticisme d'un être. Et le fait qu'elle n'ait rien pu dire était au fond ce qui faisait d'elle le nœud de toutes les situations.
Ces mots là avaient été répétés par James, maintes et maintes fois, mais les entendre continuaient à te placer dans un entre-deux bancal. Entre peur et tendresse.
Tu me la rappelles, par moment. Et pourtant c'est en toi que je la vois. Parce qu'elle semble être dans toutes tes pensées, les mots que tu prononces. Tu es la définition même de l'homme hanté par des souvenirs qui ne sont plus, des fantômes sans raison d'être. Tu es si semblable à James sans même t'en douter, marques tout deux par la même déchirure de l'avoir perdu, et toujours ce même amour qui de ton côté n'a jamais été à sens unique.
J'essaie d'être une meilleure mère. En imitant sa force mais limitant la casse.
Les erreurs des autres s'apprennent comme une leçon. Et pourtant aucun de nous n'avait été une erreur, les choses devaient se dérouler ainsi, il serait bête d'en douter désormais. J'aime à croire qu'elle avait tout prévu, que tout ceci n'était qu'une mise en scène. L'âme enfantine espérant encore la voir rentrer un soir. Comme une mauvaise plaisanterie qui a assez duré. Mais ça n'arrivera pas. La réparation ne se montrera jamais et il serait temps d'apprendre à vivre avec, tant pour toi que pour moi. Et d'y survivre.
On brûle tous les deux, on se confond en sentiments. Il y a nombre de prières silencieuses, mais le silence ressort toujours vainqueur. La gêne dévore les mots, et les sensations se confondent en regards. Et pourtant il n'y a plus de rejet, de retenu. De la douceur peut-être, ça me connait pas vraiment, j'suis plutôt du genre brutale. Sans détour. Mais je pense ne pas me tromper en pensant à la douceur.
Je ne sais plus quoi penser de ses choix. Aucune des versions n'est la même.
Nulle douleur, nulle peine à dissimuler, seulement un constat des faits. Aucun reproche à percevoir, non. Juste une vérité étrange, de ne connaître rien de celle qui a pourtant façonné tout mon être. Qui intrigue encore, vingt ans après. Une peur brusque de l'abandon sûrement. Alors j'appose ma main sur l'avant bras du père trop longtemps oublié. Un besoin de me rassurer quant à son existence, sa présence.
mais je crois qu'il faut cesser de vivre dans le passé ?
Encore une fois, il y a nulle intention de nuire, un conseil, une autre tentative de rapprochement, à croire que les barrières tombent les unes après les autres. J'ai perdu trop de temps à me perdre dans une vie qui n'était pas la mienne.
Re: St. James's Park et ses environs Robert Gold, le Jeu 6 Déc - 0:08
Elle a déposé sa main sur vous, comme une plaie refermée, un concentré de douceur dans un monde d'angles cassés. Elle enserre le tissu qui couvre votre bras, dans un rappel de peau à peau que vous n'avez jamais vécu quand elle née, juste le contact joue contre joue sur ce même banc trente ans après, Une grâce impossible à mesurer dans un mouvement innocent Et votre main qui vient lentement se poser, Sans trop y croire, sans oser s'imposer Et le premier contact depuis cette fameuse journée Deuxième fois dans une vie qu'un père connaît sa fille.
Vous sentez cette main fine qui a grandit, qui ne savait pas s'élever ni bouger la première fois, ses doigts maintenant capable de rivaliser avec vos paumes usées Une réunion de quiétude qui apaise pour un temps vos questions, vos démons Se perdre dans le dos de sa main contre vous et un faible sourire brisé Mais apaisé Naît sur vos lèvres.
Vous gardez sa main précieusement, sans appuyer, de peur de l'écraser, Elle n'est plus le bébé fragile qu'elle avait été Mais rien n'a changé, vous êtes toujours ici pour la protéger, y compris de vos excès Vous vous sentez libéré d'un poids pour la première fois Parce qu'elle est votre rédemption, sauveuse de celui qui aurait dû inverser Les rôles. Une gratitude délicate exprimée par un silence reposé, Une tendresse dans sa propre version de landau Elle vous berce de sa présence comme vous l'avez fait de vos mots.
mais je crois qu'il faut cesser de vivre dans le passé ?
Vous n'osez pas répondre pendant un instant. Comment lui avouer Que vous n'avez jamais cessé d'avoir un pied dans l'autre monde depuis des années Une partie déjà de l'autre côté Du voile endeuillé. Seule la nouvelle naissance vous avez sauvé.
Mais dire, révéler Que le passé était une notion floue, le temps dissipé pour juste donner place à un simple environnement Un entourage, une façon d'avancer entre les fantômes et les regrets Qui n'a plus été soulevée depuis.
Lui souffler que vous repensez sans cesse à ce qui aurait été, ce qui aurait pu se passer Dans les parallèles prophéties d'une Pitié retentissante Revivre les jours heureux, la douceur mielleuse de l'idéaliste que vous ne pensiez pas avoir éveillé Revoir se dérouler les événements, La suavité de la rencontre Les moments moins avouables de sensualité Les souffrances d'une délivrance à un sens
Avouer que vous ne savez même pas par où commencer.
Vous repensez aux femmes de vos vies, parfois très rarement, A des pages vieillies avant même sa naissance Voudrait-elle seulement connaître un peu de son héritage, de l'histoire qui est désormais la sienne D'une fratrie et d'une parenté en couperet Des vérités parfois meilleures tues.
Toujours à rester, trop courageux ou inconscient pour fuir un mal qui vous rongeait Ne s'en échapper que pour amasser et sauver la fille sacrée qui vous avait été laissé Et vous finirez peut-être par réaliser, un jour, Grâce à elle, grâce à eux Que vous n'avez jamais vécu Pour vous.
Vous êtes déjà fantôme, déjà cendres qui pour tout son savoir, ignore comme se raviver Un ancien qui n'a jamais véritablement goûté aux fous rires et aux plénitudes d'une paix, d'une clarté d'esprit Il était peut-être temps de vous le rappeler, Si seulement vous saviez Comment. Comment remplacer les vieilles draperies, Se projeter et aimer Plus que leur portrait... ... Commencer par le reflet D'une glace qui ne serait Pas du Désir inversé.
Vous en êtes incapable, vous ne l'avez jamais même imaginé Vous avez besoin d'elle pour vous raccrocher à ce morceau de temps que vous aller leur dédier. Vivre dans le passé malgré vous Tout en faisant quelques pas vers ce qu'elle vous offrait.
Un maigre sourire donc, une preuve de vitalité C'est déjà bien plus que vous n'avez expérimenté ces dernières années. Vous allez être un homme dévoué, et vous espérez qu'elle le sait désormais, Qu'elle a compris votre volonté, perçu cette obsession d'être bon, D'être cette sphère dans laquelle elle pourra toujours demander Soulagement et affection débordante Un réceptacle prêt à donner quelque chose qu'il ne saurait se prodiguer Sans savoir Qu'il pourrait recevoir.
Vous vous rapprochez, gardant un peu de décence dans votre prévenance excessive, Incliner la tête vers la sienne Et acquiescer Parce que vous ferez tout pour essayer.
-Je me tourne vers l'avenir, avec vous deux, vous six.
Était-ce véritablement ce qu'elle voulait, pour la première fois sûrement, vous échouez à comprendre et à exécuter ce que vous pensez Lui devoir Parce qu'il s'agit de vous préserver et que vous n'avez jamais été instruit de la chose Mais vous consacrer à laisser le passé et nourrir vos prochaines années par des rires et des conseils Qu'elles ont désormais accordé sur leur enfant Et aujourd'hui, grâce aux miettes du conte Enfant vers le parent, comme toujours, Elle trace votre chemin, Un univers doux d'enfance comme ces épices embaumant leurs pas De ce qu'elle vous accorde, un lien rétabli.
Vous êtes trop reconnaissant pour permettre à une nouvelle défaite D'en réchapper.
Je ne partirai pas.
Une promesse-éclipse qu'elle saisira sans que vous n'en doutiez un instant Vous ne vous échapperez pas Mais surtout Vous ne vous laisserez pas sombrer dans ces réminiscences où vous ne cessez de vous noyer Vous êtes là pour ça.
En la voyant repartir, en la sentant s'éloigner mais sans souffrir comme cela était la coutume Vous créez une nouvelle destinée, une musique de la Fatalité altérée Car vous savez que vous la reverrez, promesse de la retrouver De nouvelles perspectives comme pour vous assurer cette immortalité qu'elles ne savent pas réclamer Mais que vous vous faîtes obligation de donner
Et qui sait, trouverez-vous un peu de vous, de lentes caresses purement égoïstes, que vous ne savez pas N'avoir - malgré les insultes et les menaces - jamais été.
Leurs noms, engravés dans votre psyché-responsabilités Peut-être un jour, Celui de Lydia Parviendrait à passer en dernier.
Pas aujourd'hui, non, pas avec ces lettres, ces espoirs et ces plaies rouvertes Mais une nouvelle fois Vous allez essayer.
Shae L. Keats
Gryffondor
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Re: St. James's Park et ses environs Shae L. Keats, le Mer 12 Déc - 11:00
Je ne me rends compte que maintenant, du contact. Sentir ton bras au creux de ma main, et voir la situation devenir plus réelle qu'elle ne l'a jamais été. Mais j'avais ce besoin de tendresse. Au nom de tout ce que je savais et que tu saurais bientôt. Au nom de tous ces mots jetés sur un papier il y a plus de vingt ans. J'avais compris beaucoup, accuser bien plus de coups que ce que j'aurais pu le penser. Accuser des coups qui ne m'étaient pas portés mais qui m'avaient forcé à dissimuler ses lettres. Car je veux à tout pris éviter que James ne tombe dessus. Je ne te ménage pas, mais je pense que tu mérites de savoir, de comprendre d'avantage ce qui a pu motiver ces choix, son attachement pour toi. Je pense que tu as toujours représenté à ses yeux ce à quoi elle ne s'autorisait pas à prétendre.
Je ne me souviens que peu d'elle, des scènes de vie quotidienne, des histoires le soir pour réconforter d'une journée plus éprouvante qu'une autre. Elle n'a pas laissé sur ma vie la même emprunte que la votre. La peine d'un enfant qui perd sa mère, mais peu de points d'ancrage dans un passé que je n'ai pas vécu. Et je récolte pour seul constat qu'elle semble hanter tous tes gestes. Comme je peux encore la voir hanter les siens.
Ton sourire me rassure, un peu quelque chose me dit que tu comprends les demandes muettes. Que tu saisirais les aspérités que je laisse dans mes mots, souvent demandes d'aide à peine dissimulées. Je ne suis pas si loin de l'enfant que tu n'as pas connu. j'ai jamais vraiment su comment grandir. ironie de te demander de ne pas t'accrocher à un passé.
Je me tourne vers l'avenir, avec vous deux, vous six.
Déclaration qui te tire l'un de ces sourires que tu as hérité de l'homme à tes côtés. Note d'espoir, notes pour plus tard. parce que tu restes persuadée qu'il est temps d'aller de l'avant. Que vous ne trouverez rien de bon à vous blâmez les uns les autres pour un passé dans lequel vous n'avez jamais eu réellement voix au chapitre. Alors c'est une demande muette que je te formule. Celle de faire le deuil d'une vie qui n'a pas été. pour se contente d'une vie qu'il reste encore à bâtir.
Je ne partirai pas.
Soulagement brusque, plus que prévu, car si James avait certainement cherché à limiter la casse, j'avais compris, assez tôt étrangement. Je pense maintenant qu'il est vain de tenter de préserver les enfants, car la vie ne le fait pas elle même. alors besoin d'une stabilité, savoir qu'il y aura quelqu'un derrière si je m'effondre encore. Ne pas être pour Enzo et puis Timothy la seule personne dont il dépende.
Et repartir rassurée, avec la promesse silencieuse de se revoir, sans colère, sans amertume. Juste une volonté certaine d'avancer, qu'il ne peut plus ressortir tant de mauvais d'une situation pareille.
Laissant entre les mains d'un homme déjà fragile des mois d'explications futiles.
Lettre 1:
Robert,
Je dois avouer m'étonner moi même de reprendre ma plume pour m'adresser à toi. Je n'ai jamais pensé recommencer une correspondance avec toi, mais il semblerait que les envies ne soient pas gravées dans le marbre. Et je commence à me rendre compte qu'il est des choses dont il serait indispensable de te priver, malgré les décisions qui ont été prises. Car si j'ai pu me résoudre à te sortir de ma vie, je ne peux totalement me résoudre à te priver de la sienne. J'imagine que tu le sais, car tu n'as jamais été doué pour oublier les dates, au milieu de toutes ces importances que tu accordes à grand nombre de choses, mais aujourd'hui est un jour particulier. Notre fils fête déjà ses deux ans, deux courtes années qui sont passées bien plus vite que je ne l'aurais pensé. Rends-toi compte, il marche déjà, il s'exprime plutôt bien pour son âge. J'aime à croire qu'il te rendrait fier, il a hérité d'une curiosité sans fin et se plait à s'interroger sur tout ce qui peut l'entourer. Il me rappelle tellement toi par moment que s'en est douloureux.
J'ai tenté tu sais, de ne plus penser à toi. D'agir comme si il n'y avait jamais rien eu. Je pensais que ce serait bien plus simple de continuer à vivre en niant tout ce qui nous été arrivé à tous les deux, mais je dois me rendre à l'évidence, cela semble bien plus difficile que prévu. Notre enfant te ressemble tellement que parfois ce n'est pas lui que je vois, mais toi. Je retrouve dans ses yeux cette même lueur que celle qui m'avait tant transportée chez toi. Je revois la douceur de tes cheveux en coiffant les siens. Il a hérité de ton sourire en coin, ce trait discret d'amusement qui échappait à ton contrôle, je ne crois pas te l'avoir dit, mais c'est une des images de toi les plus précieuses que j'ai conservé. Tu as toujours su me rassurer, par tes mots, tes marques d'affection et ces petits gestes discrets qui me donnaient l'impression d'être celle pour qui tu les réservais. Tu savais me faire me sentir importante comme personne n'avait su le faire avant toi.
Tu hantes chacun des pas de notre fils, et je ne parviens à me décrocher de notre passé commun que je tente pourtant vainement de fuir. Mais je sens, au fond, que la page ne se tournera jamais vraiment tu sais. Il y a une part de moi qui restera à jamais avec toi, quoi que j'y fasse. Je me demande parfois s'il en est de même pour toi, si tu as aussi cette impression d'une tragédie de bas-étage pour laquelle on nous aurait assigné le rôle des amants maudits, condamnés à rêver de l'autre, sans aucune chance de retourner un jour à leurs premiers émois. Car nous avons tout deux été rattrapé par la réalité, par l'impossibilités de tenir nos promesses respectives, murmurées entre trois et quatre heures du matin sur l'oreiller. J'ai dû me rendre à l'évidence, et même si je ne vais pas te cacher les doutes qui m'assaillent souvent, je pense avec la plus intime des convictions avoir pris la décision qui s'imposait. Il y a dans sa vie un équilibre que, je pense, nous aurions bien été incapable de lui procurer. Car à tes côtés je n'étais que passion brûlante et spontanéité, et je ne suis pas sûre que de tels sentiments soit propice à élever un enfant. Je ne peux me permettre de perdre le contrôle sur mes sens maintenant qu'une autre vie dépend de la mienne. Je ne pouvais prendre le risque de me laisser glisser, j'espère qu'à défaut de me pardonner ce choix, tu parviendras à le comprendre.
J'espère que tu sais que j'aurais préféré que tout se termine autrement, que tout soit différent. Si il n'y avait eu que toi et moi, sans toutes ces incertitudes, tout aurait pu être différent, mais j'ai été rattrapée par une réalité amère lorsque j'ai appris l'arrivée de notre enfant. Il m'a fallu faire des choix que j'ai parfois regretté, mais sur lesquels je n'ai jamais osé revenir. Alors j'ai appris à aimer ce petit être, qui me renvoyait tant à tout ce à quoi j'avais pu renoncer pour lui. J'ai reconstruit peu à peu ma vie autour de lui, d'un homme qui semble m'aimer au moins autant que toi. Il est temps d'accepter que tout ce que nous avons vécu, aussi important que cela ait pu l'être, n'appartient désormais qu'à un passé dans lequel je ne peux me plonger sans douleur.
Je n'ai jamais songé, en rédigeant les premières lignes de cette lettre, qu'elle se terminerait par un adieu, et je me sens d'avantage peinée que soulagée d'écrire ces lignes, mais il est un moment où il faut se rendre à une évidence douloureuse : il est temps de revenir au réel.
Je t'ai aimé, sincèrement
Lydia
Lettre 2:
Robert,
Trois ans se sont écoulés depuis ma dernière lettre. Trois années passées à tenter de te l'envoyer, un peu plus chaque jour, sans réussir à y parvenir. Peut-être une honte de t'assommer de remords lorsque je sais que par ma faute tu as du composer avec la position la plus difficile de cette tragédie digne de l'antiquité. Je ne sais si je t'enverrai celle-ci, ou si elle ira tout de suite rejoindre la première. Je ne sais pas non plus ce que j'espère comprendre en t'écrivant, mais j'ai espoir de le découvrir, car ton écoute a toujours été essentielle pour m'aider à me comprendre, et à m'apprivoiser. Je me souviens de nuits entières à t'expliquer cette agitation cérébrale qui ne cessait jamais vraiment, ce besoin permanent de rêver à mieux, de tout remettre en question. Je trouvais dans ton silence attentif une sensation de chaleur qui apaisait la tornade interne quasiment immédiatement. Ton souffle froid qui balayait mes craintes. J'aurais aimé que ces instants ne terminent jamais vraiment, et c'est à eux que je fais appel ce soir. J'ai honte, de te demander encore ton aide, après tout ce qu'il s'est passé. J'ai l'impression de t'accrocher à moi, de t'empêcher d'avancer avec des mots qui pourtant ne t'atteindront sûrement jamais.
Mais je ressonge à ta voix, dans laquelle je trouvais tout le réconfort dont j'avais besoin. Ta voix qui me déshabillait tout entière et ne laissait que la femme sans peur, celle qui buvait tes mots sans ne jamais cesser d'avoir soif. J'aimais t'écouter parler tu sais, t'écouter des heures durant raconter tes romans, tes passions, et t'entendre me peindre moi, de tes milles attentions. Je saisissais tes mots, et tentait de les faire miens. Parce que pour un instant, entre tes mots, je chassais les miens, et les doutes sans fin.
J'ai su peu de temps après ma lettre précédente que tu avais finalement épousé Hilda. Je ne sais pourquoi cela me revient maintenant, mais j'éprouve le besoin de te dire que je suis contente pour toi. J'imagine que pour toi, cela doit vouloir dire que tu es parvenu à avancer et à passer à autre chose. Et j'espère de tout cœur qu'elle saura t'apporter tout le bonheur que tu mérites. Et que je n'ai pu t'apporter moi même, par manque de force sûrement ou par peur de l'imprévu et de l’incontrôlable. Je ne te mentirai pas en te cachant que les doutes remontent parfois. Il m'arrive de songer à ce qu'aurait pu être notre vie, à tous les trois. Je ne doute pas que tu aurais fait un bon père pour Leo, mais je songe parfois que je n'aurais jamais pu être véritablement mère à tes côtés. J'ai l'impression de m'en sortir plutôt bien, il court le monde du haut de ses cinq ans. Il aimerait tout voir, tout savoir. Il arrive presque à lire seul, te rends-tu compte ? Il te ressemble d'avantage maintenant que sa personnalité commence à s'esquisser d'avantage. J'aime le voir évoluer bien loin des plans que j'avais tracé pour lui, comme si il cherchait sans le savoir à prendre l'exact opposition de ce que je prévois. Je m'en veux tu sais, de t'avoir privé de tout cela. Je me dis parfois que tu n'as pas du comprendre. Comment aurais-tu pu seulement envisager ces choses que je n'avais pas su dire ? La page à plus de mal à se tourner que je ne l'ai espéré, et me sens coupable d'étreindre ce genre de penser alors que tu es maintenant uni à une femme que j'espère aimante. À la hauteur de l'homme que tu es. Tu mérites assurément toutes les bonnes choses qui peuvent t'arriver en ce monde, j'en suis intimement persuadée.
Bien à toi, Lydia
Lettre 3:
Robert,
Encore deux ans qui se sont écoulés sans que je ne me décide à t'envoyer mes pensées, bien que je pense qu'à tes yeux, elles expliqueraient très certainement beaucoup de choses. Je ne désespère pas de te les envoyer un jour, mais je ne me sens pas le droit de faire de nouveau irruption dans ta vie. Tu sembles avoir avancé, et je ne peux me permettre de briser de nouveau ton équilibre. Je ne veux pourtant pas être celle qui s'accroche à un souvenir ancré dans sa chair, ni t’entraîner avec moi dans cette quête du passé. Je ne suis pourtant pas malheureuse, très certainement celle qui s'en sort le mieux de cette situation. Leo me ravit tout les jours, il continue de grandir à une vitesse affolante. Tu devrais le voir, j'aimerais que tout soit plus simple, te permettre des visites régulières. Mais te voir avec elle, te voir tout court serait trop douloureux, et très certainement insupportable. Puis il est tellement jeune pour porter le poids de rancœur et de décisions d'une époque révolue. Je ne compte pas le maintenir éternellement dans l'ignorance, seulement attendre un âge où il sera en mesure de comprendre et de porter le poids d'éventuelles erreurs. S'il n'est pas trop tard, et si tu le souhaites, je pense que tu pourras alors le voir régulièrement, James ne semble pas fermé à l'idée, et je pense que de longues discussions permettraient de venir à bouts des détails. Mais il sera toujours temps d'y songer plus tard. J'aime à croire que rien n'est insolvable, c'est sûrement une ultime trace de naïveté, je l'ai toujours été. Je n'aurais jamais pensé que la vie se déroulerait ainsi.
Je crois que j'ai eu peur au fond. De nous, de tout ça. Il y avait la fièvre de la jeunesse, l'envie de perdre pieds, de se laisser glisser de l'autre côté du parapet, comprendre ce qui pouvait faire vivre les autres, loin de toutes mes nuances. De me laisser aller à une perspective qui m'aurait certainement comblée toute entière, jusqu'à perdre raison. J'ai du au fond faire preuve d'orgueil, ou d’égoïsme en te repoussant ainsi, mais arrive un moment où choisir entre raison et sentiment devient indispensable. Nous serons à jamais, tous les quatre, les acteurs d'une mauvaise tragédie théâtrale remaniée et bon marché. J'imagine que les spectateurs doivent bien se rire de nous, de mes doutes, de mes peines. Qui font de moi cette égoïste que je pensais pourtant avoir réussi à ne pas devenir. J'ai l'impression que la situation m'échappe, que peu importe au fond ce que je peux bien faire, penser ou décider, il y aura toujours quelqu'un qui finira par devoir panser ses plaies. J'ai conscience de t'en demander bien trop en te laissant assumer ce tôle, mais j'espère que viendra une époque où nous pourrons converser sans que je me laisse rongée par le remords. Et sans que te voir soit une épreuve aussi difficile. Peut-être alors sera-t-il temps de reconstruire des espoirs de futurs.
Et pourtant, penser autant à toi, ne pas réussir à t'oublier, c'est trahir l'homme qui partage maintenant ma vie. Je sais que tu ne souhaite spas l'entendre, mais je sais qu'il fait de son mieux. Tu aurais pu t'entendre avec lui si la situation avait été autre, j'en suis sûre. Vous êtes trop bons avec moi, vous aviez tout deux ce besoin de me combler, mais je pense que je suis dotée d'une insatisfaction permanente, je doute sans cesse et ne parvient jamais à saisir ce que j'ai. Alors que je sais que je devrais m'estimer chanceuse de tout ce qui m'est offert. J'ai eu la chance d'avoir deux hommes m'aimant plus que je le mérite, et je ne peux m'empêcher de penser parfois avoir choisi le mauvais.
Mais tu n'as pas à t'en soucier, je suis seule responsable des maux qui me tourmentent. Je ne sais si cette lettre saura te trouver un jour. Je pense qu'elle rejoindra cette boite dans mon placard qui prend peu à peu la poussière. Cette boite qui me laisse un morceau de toi, car ce sont nos moments que j'y ai soigneusement placés, et que je retrouve en en ôtant le couvercle. Nos douceurs et nos tendresses. J'y garde tous ces mots que je ne peux te dire, parce qu'il serait égoïste de ma part de te les transmettre. Je crois qu'il est temps que je te laisse partir, retourner à ton monde, ton univers.Les chimères n'ont pas leur place dans ce mariage que je tiens de maintenir à flots. Alors, bien que je pense toujours à toi, et que tu auras toujours une place spéciale dans ma vie, j'espère de tout cœur que cette lettre sera la dernière que je t'écrirai. C'est un adieu déchirant, qui me rongera longtemps, peut-être pour toujours. Mais j'espère que cela m'aidera à avancer. Passer à autre chose comme tu l'as fait.
Bien à toi, Lydia.
Lettre 4:
Robert,
Je ne comprends plus ce qu'il m'arrive. Je t'ai écrit il y a à peine un an, jurant qu'il s'agirait de la dernière fois, et pourtant les mots me brûlent ce soir, ils sont animés par se besoin de sortir. De se former, pour toi, et toi seul. Car tu es le seul qui a toujours su me faire baisser les armes, et contourner les barricades. Je ne sais plus ce qu'il m'arrive, ni que faire. Je ne sais quel a été l'élément déclencheur. Peut-être la découverte de l'inconstance de James, ironie que tu dois trouver criante, car je suis bien la dernière personne en droit de s'indigner de cela, ou bien la perspective d'un avenir répétitif aux côté d'un homme qui s'inquiètent plus que mesure de mon état. Je me demande si il ne cherche pas au fond à se rassurer lui même quand à l'affection que je lui porte. Je ne pense pas qu'il ait pu voir les troubles qui m'agitent ces derniers temps. Ni mêmes les heures perdues à songer dans les allées des bancs publics. Ponctuant les monologues de ton fils d'approbations discrètes.
Je ne sais pourquoi une telle vague d'état d'âme, pourquoi maintenant. Les doutes s'immiscent d'avantage, toujours plus loin. James fait de son mieux, mais j'ai fini par croire qu'il ne suffirait jamais, que malgré tout ce qui me lie à lui, il ne me comblerait jamais. Il ne serait jamais toi. Il ne collerait jamais à ton souvenir, qui restera à jamais une brûlure ardente, et ne disparaîtra jamais vraiment. Je te vois où que j'aille, sur un banc dans le parc, dans le lit conjugal, les nuits blanches où, pendant une seconde, j'oublie que ce n'est pas ton dos que j'observe se lever et s'abaisser doucement.au rythme des disparitions. Que ce n'est pas ta peau que j'effleure du bout des doigts. Car je ne peux m'empêcher de te voir dans chaque instant de ma vie. De la sienne, te rends-tu compte que notre fils à huit ans ? Huit ans déjà, et pourtant je suis toujours aussi incapable d'aller de l'avant.
J'aurais aimé être l'une de ces femmes. L'une de celles imperturbable, qui se font passer avant l'autre. Celle qui laissent tout et te donne rendez-vous sur un quai, une fois la nuit tombée. Te priant de l'emmener vers l'inconnu dans une nuit de tourmente. Nous pourrions avoir une belle vie tu sais, rien que nous trois, nous récupérions Leo par la suite, laissant James le voir de temps à autre.Encore faudrait-il que je te demande de laisser également ta femme pour moi. J'espère de tout cœur qu'elle te comble comme je ne peux le faire, mais j'ose espérer que si j'en avais la force, il y aurait une chance que tout redevienne comme cela aurait du pu être. Que tout ce que nous avons vécu ensemble compterait encore. J'ai tant besoin de savoir que je ne suis pas la seule à m'enliser dans un passé trop lourd pour s'effacer.
Mais ce ne sont que des mots posés sur une feuille blanche qui elle non plus ne t'atteindra sûrement jamais. Ils rejoindront eux aussi la poussière et les toiles qui se tissent sur ces morceaux de nous dissimulés au fond d'un placard, au milieu des regrets, des histoires que je me raconte et des amertumes. Mais je ne suis pas ces femmes, je n'ai ni leur force, ni leur conviction. Alors les tentatives avortées s'entasseront encore de longues années, les unes sur les autres, irrémédiablement.
À jamais -ta Lydia.
Lettre 5:
Robert,
Je ne sais pas quelle force a jailli la nuit dernière. Mais j'ai accompli mon souhait. Tu te souviens de ma dernière lettre ? Evidemment, non. Celle-ci ne te parviendra jamais non plus. J'ai compris hier qu'il était temps que je te laisse partir. Tu as ta vie propre maintenant. Ta propre famille. Mais j'ai besoin d'une dernière lettre il me semble. Pour te conter ce qui s'est joué hier. Parce qu'il est tant d'achever cette page et d'enfin passer à la suivante.
J'ai commis une folie la nuit dernière. Une dispute de trop avec James, un mot plus haut qu'un autre, une crise de mélancolie un peu plus forte qu'une autre, et je l'ai fait. Je suis partie de la maison, me jurant de ne jamais y retourner. Ce n'est pas sa faute tu sais. Ton ombre plane sur notre couple depuis tellement longtemps, il le sait. Ce n'est pas facile pour lui de vivre avec ton fantôme. Mais j'ai réellement pris mon envol, pour une nuit, une heure. Tout le reste de ma vie. J'ai franchi la porte malgré les yeux humides de Leo. Sans un regard en arrière, parce qu'il y avait une urgence : toi. Tout en moi me hurlait de te retrouver. De te supplier de ne plus me laisser repartir. Alors je marchais dans les rues froides. Sans savoir où aller. J'ai repensé à toi, à nous, à ma précédente lettre.
Et j'ai su, soudainement, j'ai su où je devais me rendre. Je ne sais pas si j'ai réellement cru en une force supérieure ou si la réalité s'est doucement mélangée aux romans, mais j'étais sûre que tu le sentirais. Que tu sentirais l'instant, que tu saurais. J'ai marché jusqu'à la gare la plus proche, et je t'y ai attendu. Des heures durant, espérant vainement que tu l'aurais su. Ne sachant s'il restait suffisamment de notre relation pour que tu devines la tempête qui m'habitait alors. Si tu avais franchis le portail de cette gare, hier soir, je t'aurais probablement dit tous ces mots que je n'ai jamais osé souffler, Je n'avais envie de voir nul autre que toi, seulement toi et ta voix qui me demanderait de te suivre. N'importe où. Pourvu que ce soit loin. Et j'ai attendu longuement, dans le froid, espérant l'impossible.
Mais ce n'est pas toi qui est apparu. Comment aurai-tu pu savoir à quel point j'étais proche de toi ce soir là ? Un mot de ta part et j'aurais tout laissé. C'est lui qui est venu. Il a franchi les quelques mètres qui nous séparait et s'est assis à mes côtés. Nous avons longuement parlé de toi ce soir là. De toi, de cette page qui tournait pas. Qui ne tournerait sûrement jamais. De ton fantôme sur nos vies. Il ne m'en a pas voulu tu sais. Il m'a suggéré de partit avec toi, si j'étais sûre que tout serait mieux ainsi. Avec pour seule contrepartie le droit de faire partie de la vie de notre fils. Sûre, je l'étais, mais les remords se sont reportés sur lui. Le coup était trop fort, avoir fait semblant d'éprouver bien plus que de la tendresse pour un homme éperdument amoureux, pour lui voler une sécurité et une routine. Je ne veux pas être cette personne qui l'achève après m'être jouée de lui si longtemps.
Alors nous sommes rentrés avec le lever du jour, nous sommes rentrés à la maison, il n'a plus dit un mot à ce sujet, mais je sens bien qu'il se montre plus attentif. Tout cela s'est produit hier, et je pense pouvoir désormais affirmer que cette lettre est la dernière que je t'écris. Un véritable adieu. J'ai fini par comprendre que James ne te remplacerait jamais, que personne ne le ferait, qu'il était vain de l'espérer. La page ne se tournera jamais, mais je dois faire le deuil de tout ce qui n'a pas été. Tu as désormais ta vie, et moi la mienne. Et j'espère de tout cœur que nous parviendrons tous les deux à être heureux.
Je t'aime de tout mon être de tout mon soûl.
Lydia
Evan
Serpentard
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Fourchelang
Occlumens
Loup-garou
Re: St. James's Park et ses environs Evan, le Mer 17 Avr - 21:58
Voyage au chevet des astres Elhiya
@Lhiya LA signa Suite de là <3
Étrange rencontre que celle faite sous mes yeux, là, à suivre le petit animal dont je peinais à discerner tous les traits correctement. Intérieurement persuadé qu'il s'agissait de la belle qui soulevait le manteau d'étoiles en même temps que mon cœur. Alors que peut-être je me trompais simplement. Mais son allure... Je ne savais pas, mais quelque chose me disait que j'étais dans le vrai. Comme si c'était une évidence au fond vous savez ?
Comme lorsque une présence n'a pas besoin de mot pour se faire savoir dans les entrailles. Ou pour résonner dans la tête comme une chanson tant de fois chantée qu'elle continue de vibrer et refait surface quand les opales croisent certains signes rattachant à elle. Comme si son aura brillait autour de sa fourrure duveteuse et qu'elle me rappelait les contours de la belle tant de fois vus, la métamorphosant moi-même visuellement dans le processus inverse.
Même si une infime part de doute demeurait, que je puisse entendre mon prénom s'élever d'une ruelle annexe ou la blonde m'attendrait, je suivais le petit animal confiant, le cœur souriant et les pétales étirés. Comme si c'était tout ce qui importait. Que la suite de la soirée se déroule avec elle. Et les lumières tamisées, les restaurants au cœur bouillants, les échoppes en étable pour nourrir les alcooliques, les quelques petites épiceries où je pourrais trouver les fraises pour lui faire plaisir. Tout cela s'évaporait alors que je suivais l'animal gracieux.
Au lointain se dessinait les contours d'un parc, vers lequel semblait se diriger l'animal qui ne prenait pas la peine de se retourner vers moi, comme pour que je garde le doute jusqu'à la fin. Ou peut-être se doutait-elle simplement que je l'avais repérée et que je la suivais bien ? M'avait-elle senti ? Si je m'y connaissais en animagus, les caractéristiques des furets n'étaient pas vraiment dans les détails que j'avais appris par cœur pendant des soirées soporifiques à la bibliothèque de Poudlard. Je savais que je devais m'approcher d'elle pour en avoir le cœur net, que je pourrais peut-être voir son signe distinctif, à moins qu'elle ne s'arrête d'elle-même et ne vienne sautiller joyeusement vers moi ?
Mes pensées furent interrompues en la voyant traverser jusqu'à la grille d'entrée du parc. J'avais marqué le pas, comme m'attendant à ce qu'elle s'arrête simplement pour m'attendre et que je n'ouvre la grille pour la laisser entrer. Réflexion stupide que je m'étais faite, elle s'en foutait bien que je la rattrape ouais ! Elle s'était faufilé entre les barreaux évidemment ! Et voilà que je me trouve à accélérer le pas pour rattraper mon retard et pour ne pas la perdre de vue ! J'imaginais les étoiles au-dessus laisser échapper quelques ricanements devant la scène cocasse.
Arrivé à la grille, je laissais mes émeraudes chercher la petite forme soyeuse noirâtre que j'avais laissé me distancer. Un regard sur le sentier caillouteux, et à part quelques badauds qui trainaient encore, aucun signe de l'animal. Et c'est un peu plus loin dans une herbe coupée que je croyais la voir chalouper gaiement. Je poussais donc la grille de l'entrée, et continuais mon avancée souriante vers la petite forme qui se mouvait avec légèreté.
Et je la vis s'arrêter finalement, juste à côté d'un chêne massif qui entravait l'éclat du ciel de sa prestance, et gardais mon pas rapide pour revenir jusqu'à elle. Du moins je l'espérais. Et je la vis se dresser fièrement sur ses pattes arrière cotonnées, les deux avant sur l'écorce posées, son museau noirci entouré d'un pelage neigeux humant l'air au-dessus d'elle. Je m'avançais doucement et m'arrêtais à moins d'un mètre. Aucun signe de frayeur de sa part, je savais que j'avais raison, grand sourire s'emparant de mes lèvres alors que je m'agenouillais en lui tendant la main.
- Et bah... Tu cours plus vite que ta maitresse alcoolisée tu sais... 'fin que ta forme humaine... Ca je me doutais qu'elle me le ferait payer dans tous les cas. Viens voir ! Tu m'avais jamais dit que tu étais animagus... Tu sais que je l'ai été aussi ?
Regard autant intrigué qu'émerveillé, posé sur elle, à la scruter, cherchant son signe distinctif du côté de l'arbre ou la lueur des astres permettait de l'observer quelque peu. De son petit museau remuant, de ses oreilles duveteuses plus claires que le reste de son pelage, de ses pattes... Oh ! Sa patte avant gauche ! Les mirettes se posent dessus, je m'avance dans l'herbe, ma main allant jusqu'à la patte du furet que je saisissais délicatement.
- Oh bah voilà ce que je cherchais ! Sur sa pattoune se dessinait la forme de sa chaine, avec le croissant de lune entourant une étoile bien visibles, habituellement trônant à son poignée en se baladant au gré de ses mouvements. Tu es très mignonne comme ça... Je sais pas si je te préfère sous cette forme ou l'autre... Au moins, si tu restes comme ça, je peux siffler la fin de la bouteille solo c'est cool...
Double taquinerie volontaire, pour voir sa réaction. Et j'allais m'asseoir dos contre le chêne non loin d'elle, sortant volontairement la fin de la bouteille de mon sac en guise de provocation, la regardant avec un regard faussement autoritaire.
- Désolé... C'est pas conseillé aux animaux je crois ! Tant pis pour toi !
Emeraudes zébrées de malice, lèvres d'un sourire, cœur de battements plus irréguliers, comme si tout depuis le baiser, ordonnait des notes plus savoureuses encore, que les étincelles n'oublieraient certainement pas de jalouser.
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