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Une taverne moldue
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Robert Gold
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Re: Une taverne moldue
Robert Gold, le  Dim 9 Déc - 16:30

L'attente d'une réponse imprévisible d'un homme impossible à cerner : c'était tout ce que vous pouviez espérer de cette rencontrer. Le verre entouré d'une main dont vous ne savez que faire, étranglé - était-ce par la cravate ou par l'excès de nervosité - et l'envie de s'en aller. Vous notez cependant avec une certaine satisfaction, sûrement malsaine, que vous parveniez bien mieux à dissimuler les pensées qui vous troublaient. Vous vous demandez ce qu'il perçoit en vous, vous doutez de sa capacité à aller plus loin que la moitié de face cachée. Vous vous souvenez d'un homme caché dans les ténèbres, une forme indistincte que vous avez vous-même du mal à apprécier. Plus étrange qu'il ne pouvait en rêver, oserait-il regarder, ou ne serait-ce qu'y songer ? Une attente prolongée, d'une statue qui l'a observé, se contenter d'aspirer au beau qu'il côtoyait chaque jour.

« - Il s'agit principalement de Shae... Mais aussi de Lydia.  »

Cela vous fait réagir, relever la tête qui s'était tournée vers le vide, encore une fois le brouillard tentateur. Shae, évidemment. Jusque là, vous parvenez à le suivre, à deviner ce qu'il voulait signifier. Cela ne pouvait être que pour elle que vous vous infligiez tous deux cette torture, cet excès innommé.
Mais Lydia ?
Vous n'êtes pas naïf. Elle est l'origine, Gaïa qui a tout engendré. Écrasée par des entités trop demandeuses, trop exigeante. Malgré vos convictions - récemment balayées par ses lettres - vous n'avez jamais pu la blâmer, forme intouchable d'un autel qu'elle avait instillé dans les méandres d'une conscience déjà fragilisée. Elle est certes celle par qui tout cela a commencé,
Mais cela n'explique pas pourquoi sa présence, son esprit est de nouveau invoqué. N'est-elle déjà pas suffisamment fantôme, qui se mouvait, hantant un présent engorgé de passé. Vous n'auriez jamais pensé prononcer son nom en sa présence, vous vous y étiez toujours refusé. Le poids de ses décisions, de ses choix, devait être respecté, porté. Cela faisait partie des engagements que vous avez accepté.

Alors que venait-elle faire de nouveau entre vous, trente après ?

Vous êtes déjà crispé, plus difficile à dissimuler dès que son nom est amené. Déjà, vous sentez la couche plus légère, toujours l'arrière plan qui se joue derrière la scène que vous présentez, jamais en repos, toujours en activité parfois jusqu'à en être exténué, s'embraser. Des souvenirs que vous aviez essayer de limiter l'arrivée, de ne plus les raviver pour honorer une nouvelle ère d'essai et d'avancée.
Mais évidemment, il devait tout remettre en question, comme toujours.

« - J'ai su qu'elle commençait peu à peu à vous faire une place... »

Éphémère confusion devant son affirmation. De qui parlait-il, qui était le elle.
La Mère ou la fille, puisque les deux avaient été évoquées. Finalement, réaliser qu'il fallait vraiment plus s'ancrer dans le présent, car vous risquiez de manquer bien des actes en tentant de revivre ceux qui étaient déjà achevés.

Enfin, une existence, un rôle autre que celui de figurant dans la vie de votre première née. Vous l'aviez espéré, mais vous ne l'aviez plus attendu. Et maintenant, justice est faite, tant bien que mal, trop d'années en retard mais il faut s'en contenter, après tout ce temps enfermé, isoloir où la seule promenade était sa vue au milieu des arbres. Chance d'une vie et place légitime qui ne rend rien facile, vous marchiez toujours en réfléchissant plus au pas qu'à la destination. Restait le soulagement d'être enfin partie de sa vie.

Vous ne savez pas ce que cela signifie pour lui. Si vous étiez honnête, vous diriez que vous vous en moquiez. Il l'avait eue à lui seul pendant plus de vingt étés, tandis que vous attendiez le premier passage de soleil en hiver. Ses états d'âme, sont hors de propos, vous aviez mis les vôtres de côté constamment, jusqu'à en oublier d'avoir une volonté propre. Seul pincement égoïste que vous vous permettez en cet instant.

Incliner la tête, hésitant, essayant de savoir où il vous dirigeait.

" - Mr Gold, je ne souhaite pas la voir encore au centre de tensions qui ne la concernent pas."

Touché au vif, de nouveau agiter le bien-être de l'enfant pour obtenir ce qu'il voulait. Insinuation qui parvient à vous animé, ce qui est insensé. Ordinaire placidité repoussée par un devoir presque insulté.
Un peur soudaine de comprendre, et tenter de garder son calme, de nouveau laisser l'autre marcher au-dessus d'une tombe déjà creusé, que vous l'avez laissé profaner bien des fois.
Vous devriez boire pour éviter que les mots ne sortent et vous hésitez.

Vous aviez envie de délivrer une partie de votre être, mais des années à accepter d'être abusé ne disparaissaient pas si facilement. Une rigueur, un entraînement trop répété pour laisser le cours des choses se dérouler. Prendre le temps de respirer, avant de commencer à parler, d'une voix posée. Il pouvait sentir la colère sous-jacente, mais à peine, restreinte travaillée qui vous obligez vous même à vous contenir.

-"Pensez-vous que je ne le sais pas ? J'ai toujours fait en sorte que ce ne soit pas le cas."

"Pendant des années, elle vous a été laissé. Vous avez joué tous les rôles sans que je ne m'interpose pour la laisser découvrir ses lignes, le costume qu'elle voulait porter."
''J'ai passé ma vie à vous permettre de m'écraser pour cela.''
Vous secouez la tête, les souvenirs vides du fait de cette absence imposée hantant un rien absolu.

-"Vous êtes son père. Je le sais."

L'avouer pouvait bien vous tuer, mais cela n'en restait pas moins la vérité. Vous n'aviez aucune envie, aucune raison de le lui enlever, de contester un droit qu'il n'avait pas mérité mais malgré tout gagné. Un concours que vous ne pourrez jamais remporter, alors il ne restait qu'à accepter de coexister. Vous avez cru déjà l'avoir fait, cependant cela semblait ne pas être suffisante.

Un début de compréhension qui se concrétise, du moins vous le pensez, et vous buvez lentement pour vous préparer. ''Crever l’abcès'', Lydia, tous ces secrets, cette visite et ce but qu'il n'arrivait pas à exposer mais raison pour laquelle il vous a mené jusque là. Vous vous renfoncez un peu dans la banquette, et tendez le bras pour serrer un peu le pommeau de la canne, non dans une recherche de dignité, juste de réflexion, de calme qui vous aidait à rester dans la réalité.

Presque un soupir résigné.

-''Que voulez-vous que je fasse ? Que puis-je dire, que voulez-vous savoir ?''
Shae L. Keats
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Re: Une taverne moldue
Shae L. Keats, le  Dim 9 Déc - 20:41

Une fois les ongles parfaits comme on en fait plus, tu retournes dans la cuisine, sortir le gâteau du four alors qu'il est parfaitement cuit. Seulement il te manques de quoi faire un glaçage, alors tu annonces ton retour prochain aux gosses et descend acheter du sucre glace à l'épicerie du coin. tu n'as pas songé une seconde que l'allée des embrumes n'en possédait pas, alors tu transplanes une seconde dans le londres moldu, un peu plus proche de la où la tragédie se joue.  Toujours sans le savoir, tu erres, passes devant le restaurant sans savoir ce qui s'y trame. Et continue encore. Jusqu'à trouver ce que tu cherches et retransplaner chez toi. Accueillie sous les rires.

***************

Il craint d'avoir outrepassé ce qui pouvait sembler convenable dans une situation si complexe. Il craint encore que ses actes soient mal interprété. Mais cette situation l'englue et semblent les tirer tous deux vers les bas-fonds de leurs réactions amères. Alors il ne peut que craindre que l'homme ne saisisse pas l'envie d'améliorer les liens déjà bien compliqués. Pour que Shae soit libre de se sentir légitime dans une famille
-décomposée.

Pensez-vous que je ne le sais pas ? J'ai toujours fait en sorte que ce ne soit pas le cas."

Il n'en a aucun doute, mais comment exprimer un accord lorsque les conflits internes émanent sans exception de l'autre.Depuis une époque dont on peine à se souvenir l'antécédent. Il a cessé de douter de la bonne foi de l'autre et accepte les torts qui peuvent lui être reprochés. Sauf qu'il est une ultime demande qui se doit d'être formulée. Et la sensation de s'écraser encore à de vils intérêts personnel. Mais ce n'est nullement la peur qui le guide aujourd'hui, bien au contraire, elle est celle qui le guide ailleurs. Mais il est un enfant partagé, et certaines choses qui doivent se régler à deux. Car qu'il le veuille ou non la parenté sera désormais partagée avec cet homme.  

-"Vous êtes son père. Je le sais."

Et il éprouve étrangement une peine sincère pour cet homme qui le croit encore coincé sur cette question, car il semble être le seul à avoir compris qu'il s'agissait d'un statut à diviser en deux parts, idéalement égale même si l'admettre le tuerait. Et pourtant cela semble être une étape inévitable. Mais il ne peut s'y résoudre, il y a dans l'idée de reconnaître l'autre homme celle de renoncer à sa légitimité personnelle, factice qu'il a su se construire de toute pièce. Et détruire l'inébranlable.
La peur de détruire ses propres fondations.

''Que voulez-vous que je fasse ? Que puis-je dire, que voulez-vous savoir ?''

Tout, beaucoup de chose, le besoin de comprendre ce qui a pu faire agir Lydia, besoin de défaire le nœuds et savoir qu'aucun d'eux ne pourra le faire sans l'aide de l'autre. Mais certitude que l'autre n'y consentira pas, alors il doute une seconde de la pertinence de sa démarche, mais il sait que rien ne pourra d'avantage empirer les choses. Alors il a besoin de faire avancer les choses, de prendre le taureau par les cornes. Parce que les étapes se débloquent à deux vitesses.

Il n'est question d'aucune paternité ici. Je pense qu'il est bien qu'elle ait un autre parent vers qui se tourner. Puis elle est assez grande pour savoir quel rôle vous accorder dans sa vie.

Le ton a claqué plus que voulu mais le besoin de faire comprendre qu'il n'en est plus là le pousse. Le débat stagne et il n'a pas demandé cette entrevue pour se rassurer quant aux liens qui l'unissent à Shae. Je ne souhaite plus m'interposer. Car si cela le dévorait sûrement à petit feu, il a fini par se résoudre à cette idée. Les rôles à assigner ne revient qu'au monteur involontaire de cette scène.
On revient toujours à
Lydia et Shae.

Je veux surtout qu'elle évite de penser qu'elle a un parti à prendre.
 
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Re: Une taverne moldue
Robert Gold, le  Dim 9 Déc - 21:08

Un colère froide, pareille à celle de l'épouse des contrées lointaine s'installe, essayer de la réchauffer à coup de brûlure amère, le Scotch étant le seul allié qui rappelait le foyer. Vous attendez qu'il vous donne une marche à suivre, un mouvement, une direction, quelque chose pour vous extirpez tous les deux du brouillard qui s'est avancé, vous a quitté pour l'envelopper lui aussi. Une perdition, de l'avoir en face de soi, mais aussi de la conversation, impression de tourner en rond, et toujours impossible de donner un sens à sa présence ici.

C'est pourquoi les prochaines paroles seront, vous l'espérez, cruciales.

Il n'est question d'aucune paternité ici. Je pense qu'il est bien qu'elle ait un autre parent vers qui se tourner. Puis elle est assez grande pour savoir quel rôle vous accorder dans sa vie.

Vous devez avouer,
Qu'il vous a rendu hébété.
Vous laissez votre dos reposé contre la banquette, prenant le temps d'apprécier ses mots, de les soupeser dans un air lourd d'alcool et de tension.
Une reconnaissance, un lendemain de déclaration qui arrive bien tard, mais toujours là. L'entendre de la fille était le plus important, mais il est étrange d'appréhender cet aveu de celui qui vous en avez empêché, toutes ses années auparavant. Le père factice - de substitution du moins, alors que vous n'auriez pas demandé mieux que de supporter vos responsabilités - qui vous donne un titre, une couronne déchiré qu'il dépose devant vous. Cela ne vaudra jamais
Les bassesse et platitudes auxquelles vous aviez du vous soumettre
Mais pour une fois, une glorieuse minute, c'est à lui de s'effacer.
Vous ne triomphez pas parce que vous gagnez enfin un peu, ni pour la peine que cela lui a infligé, vous souhaitez juste, sans malice, ni mauvaises idées, qu'il ressente un peu ce que vous avez vécu ces trente dernières années, et lui demander
S'il pouvait comprendre l'arrachement constant,
Cette santé qui s'était dégradé, ce dont vous n'êtes même pas conscient,
Et hocher la tête de nouveau, sans trouver de répondant.

Il avoue après, qu'il ne souhaite pas s'interposer.

Lui, qui avait été l'obstacle principal, n'importe quel monstre d'un conte quelconque qui vous avait empêcher d'accéder à la félicité, cela en est presque surréel, et trop beau pour être vrai.

Finalement, dans ses dernières paroles, comprendre que la concurrence a disparu, et que vous pourrez enfin assumer, enfin endosser tout ce qui vous a toujours été refusé, tout ce que vous avez toujours désiré,
Et incliner la tête, cette fois en signe de respect.

-Merci, pour elle.

Vous vous resservez à la bouteille, juste un doigt, raisonnable depuis Hilda, et vous lui proposez silencieusement s'il veut de même. Partager ne serait-ce qu'un verre avec lui ressemble à une plaisanterie. Imaginer la suite, le narrateur qui vous prédirait une longue et belle amitié, c'en était risible, et pourtant vous étiez là, à attendre de pouvoir continuer une discussion posée avec celui auquel vous ne vouliez même pas penser.

-Je n'ai jamais voulu lui demander de choisir. Vous parlez de parti, cela ne m'avait pas traversé l'esprit. Les choses sont ce qu'elles sont. Deux pères valent mieux qu'aucun, j'espérais qu'elle trouverait dans le partage qu'elle souhaitait ce dont elle avait besoin.

Vous n'aviez pas eu de père, vous ne saviez même pas comment en être un quand elles sont nées. Mais vous avez vite compris qu'il s'agissait d'apporter ce qu'il fallait, au-delà de ses propres intérêts.
Vous êtes sincère en lui disant que Shae avait toujours été libre de vous, de cette équité si elle l'avait repoussée.
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Re: Une taverne moldue
Shae L. Keats, le  Lun 10 Déc - 0:27

C'est l'âge où les enfants sont encore content de te voir rentrer, un âge qui passera bien vite, tu le sais toi même. Alors tu profites, chaque instant, chaque secondes à leurs côtés. Parce que tu as découvert la définition d'éphémère en les élevant tous les deux. Liés dans un monde qui n'appartient qu'à eux et que tu ne comprendras jamais, ils sont à l'âge de ces jardins secrets que tu te dois de respecter.
Mais alors tu leur voles quelques bisous lorsqu'ils t'accueillent, quelques marques d'affection, parce qu'ils sont nés de la poussière, mais la masque désormais. Parce qu'ils ont éclipsé le charbon des bras, des lèvres, et des rêves. Les rechutes s'immiscent parfois, mais tu tiens encore,
pour ne plus les priver de rien.
Pensée sombre, et une fois la porte de la chambre refermée et leur quatrième mur reconstruit, la main cherche au fond du placard de la cuisine ce qu'elle n'a pas touché depuis longtemps. Mais une fois ne fera pas chuter. Tu ne craqueras pas, tu le sais. L'ambrée coule et teinte le verre avant de retourner à la poussière.  


*********

Les aveux et les concessions sont lancées et l'inconfortabilité  de la situation lui résonne dans tout le corps.Il a peur d'outrepasser les limites, le rôle sombre lui collant à tous les pores, désigner comme l'indésirable en de nombreux point. Il prend une longue gorgée pour récupérer une contenance. L'idée la plus logique aurait été de ne pas vider le contenant, mais ce fut à jamais un allié en cas de miroir brisé. Il sait que sa non-descendance en a plus ou moins hérité, il l'a compris plusieurs fois, mais la légitimité de l'ivrogne qui fait un discours sur la sobriété est discutable. Alors il s'en cache désormais, à défaut d'avoir été un père exemplaire il sera un grand-père irréprochable.

C'est un reproche qu'il s'adresse régulièrement, qu'il ne formulera jamais, si ce n'est devant Shae, excuse des années fantomatique à errer entre deux sièges. Et à se reprocher l'impensable, mais il n'y songera pas maintenant, il se doit d'être ici, pour elle, qui le pousse à vouloir être une épave à flots. Parce qu'il n'accepterait pas de la décevoir encore. Les remerciements glissent, il n'est pas l'instigateur d'une telle démarche, c'est à elle que l'autre le doit. Mais l'heure n'est pas à se répartir les responsabilités des carences éducatives.
Alors il accepte volontiers un nouveau verre.
Ne pas abuser de l'allié, mais se reposer dessus un peu plus.

Je n'ai jamais voulu lui demander de choisir. Vous parlez de parti, cela ne m'avait pas traversé l'esprit. Les choses sont ce qu'elles sont. Deux pères valent mieux qu'aucun, j'espérais qu'elle trouverait dans le partage qu'elle souhaitait ce dont elle avait besoin.   

Acquiescement discret, il est d'accord avec ce point. Deux père valent mieux qu'aucun, et très certainement mieux qu'un. Il l'espérait lui aussi, que Shae trouve et équilibre dont elle avait été si longtemps privée. Il la voyait parfois ressombrer, prenait soin des garçons pendant ce temps, mais ne savait au final que bien peu de choses de sa vie. Il espérait qu'elle gagnerait un confident en la personne de l'autre. Celui qu'il n'avait pu être lu même.

Elle n'a besoin d'aucune aide pour se sentir obligée de prendre parti.

Elle avait toujours été ainsi, tenant certainement cela de sa mère, qui elle même n'avait jamais semblé douée pour prendre des décisions. Mais il se trouvait obligé de conforter l'autre dans l'idée qu'il ne lui adressait aucun reproche. Maintenant qu'il pouvait l'observer de nouveau de près, la plaie se rouvrait peu à peu, comprendre qu'elle ait pu le lui préférer, mais la question à jamais sans réponse, pourquoi être restée ? Il ne l'avait jamais forcée, peu d'engagement à l'époque qui ne soit pas rapidement dissoluble. Peut-être les anguilles mangeant déjà ses rêves, elle avait dû avoir peur. Et pourtant il se doute que l'autre n'y était pour rien.

Elle doit tenir cela de sa mère.

Nouvelle gorgée à l'évocation de Lydia, le masque se fissurait un peu, car c'était accorder à l'autre le droit de comprendre la référence. De s'en saisir, reconnaître que Mr Gold ait pu la connaître, certainement bien mieux que lui même, il n'en avait jamais douté. Il avait eu espoir qu'il en aurait été autrement.Mais rien n'avait changé. Il n'avait pas vu venir la fin, et n'avait pas su interpréter les signes. La situation glissant vers l'insupportable lorsqu'il finit par se dire que lui, l'autre, y aurait pu voir quelque chose.
Il est une culpabilité impossible à porter qu'il n'a jamais pu partager à Shae. Préserver encore un peu l'image qu'elle a de Lydia, sans ajouter des ombres au tableaux qu'aucun enfant ne devrait avoir à affronter.
Il se demande si l'autre se doute mais la question ne sort pas.
Il est des plaies qu'il n'est pas prêt à ouvrir.
Pas encore.
Nouvelle gorgée.

Elle tient beaucoup de vous aussi. Elle vous ressemblait beaucoup enfant.

Aveu à moitié déclaré, qui ne sert qu'à retarder les mots qui cherchent à sortir. Certainement l'alcool ajouté aux heures seuls qui ont précédé l'entrevue. Ou peut-être est-ce ce besoin de parler à quelqu'un qui a connu Lydia, qui comprendra les évocations. Il se reprend un peu. L'envie de lâcher un peu de poids, savoir que la conversation sera très certainement difficile à tenir par la suite. Car les pilier de verre se fêleront sous l'écho de la déchirure.  
Il se observe encore son interlocuteur, se demande si il peut se permettre d'achever cet homme par un coup pareil, et pourtant il y a nulle volonté de le blesser d'avantage. Le dire, et un besoin criant de vérité.
Parce que trop de mots ont été dissimulé.

Si nous devons jouer la franchise, il y a une toute dernière chose que vous devez savoir.   

Reprendre contenance encore, une forme de courage aux mille nuances. Mais les secrets se doivent d'être déterrés une toute dernière fois. Espérer au fond ne jamais subir d'autres entrevues de la sorte. Mais peut-être la vérité trouvera-t-elle écho. L'autre ayant peut-être d'autre clef pour comprendre la fin de la pièce. Alors il parle, sans se soucier d'être compréhensible. Il parle maintenant car sait que si il échoue il se taira à jamais. Peut-être est-il plus simple de se confesser lorsqu'on se sait face à quelqu'un que l'on ne pourra jamais décevoir. Si peu d'estime mutuelles qui invite aux confidences silencieuses.

Elle n'était plus heureuse à la fin. Je pense maintenant qu'elle était malade. Un mal que je n'a pas su voir avant le fait accompli.

Il n'était plus question de Shae.
Il marque une pause tant la suite semble tomber sur la table comme un bloc de marbre. Ce n'est pas de la peine, certainement de la colère.Car il reste persuadé qu'elle a abandonné Shae, rancœur involontaire car au fond elle n'est pas à blâmée, elle ne pourra jamais l'être. Le piédestal n'a jamais eu l'occasion de prendre la poussière, protégé par un souvenir encore brûlant de celle qui l'avait tant investi.

Elle a du se sentir vraiment seule pour en arriver là.

Il aurait été certainement plus simple de poser les mots, mais ils restaient bloqués, comme une volonté de ne pas voir, ne pas admettre. Il comprend que les pires coups ne sont pas qu'il se porte à lui même. Alors il se reprend et se ressert de quoi garder contenance. Parce qu'il vent d'ouvrir une plaie que l'autre n'avait jamais du soupçonner.

Je suis désolé, Mr Gold.

Il l'est. De ne l'avoir dit plutôt, car il se tient droit pour un homme que toute son âme le pousse à haïr, qui vient de recevoir le même coup que lui-même il y a vingt ans. Incapacité à détester qui que ce soit à part soi même. Et pourtant vouloir abréger, la conversations, les souffrances, les silences insupportables. Mais les nœuds doivent se défaire.
Et il vient d'amorcer le premier mouvement.
 
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Re: Une taverne moldue
Robert Gold, le  Lun 10 Déc - 22:21

Le terrain devient de plus en glissant, vous sentez la conversation dériver de la fille à la mère, tout ce que vous vouliez éviter. Vous ne savez pas pourquoi il ramène Lydia, pourquoi il veut en parler. Vous vous demandez un instant s'il veut vous poser des questions, savoir comment vous vous êtes rencontrés, comment cela s'était-il fait, comment vous l'aviez aimée. Autant de secret que vous ne voulez pas partager, bien qu'il ait sur ce point plus de droit que vous : une union sacrée que rien n'avait pu faire vaciller.

Une évocation à peine voilée sur ce ménage à trois qu'il avait fallu aménager. Expression qui heurté par sa cruauté, mais vous ne pouviez plus vous réfugier en élégance romantique puisqu'il fallait désormais tout avouer. Une femme qui pourtant s'était décidée, vous ne comprenez pas ce qu'il veut dire. La situation de la Mère bien plus facile que celle de la Fille, que vous ne pouvez imaginer que tiraillée. La Femme, elle, malgré ce qu'elle ressentait - que vous avez finalement pu apprécier - n'a eu aucun mal à choisir.

Vous sentez la conversation vous échapper, comme vous souhaiteriez faire avec elle. Vous le voyez se noyer peu à peu. Trop consciencieux pour lui signifier d'arrêter, alors qu'il continue de divaguer.

Se reporter sur l'enfant, moins douloureux que de ressasser,
Mais il ne peut s'empêcher de retourner au passé.

Elle tient beaucoup de vous aussi. Elle vous ressemblait beaucoup enfant.

Coup, encore un.
Vous aviez l'impression que votre peau pourrait un jour commencer à marquer à force de recevoir ces aveux sonnant comme des couperets, guillotiné sans avoir régné.
Shae, qui vous ressemblait.
L'admission de son affection vous va droit au cœur, tout comme les regrets de ne avoir assisté au phénomène qu'il décrit. Il y a déjà quelques années, parties avec un nom enterré, vous aviez pu constater cette ressemblance, ses cheveux et un reste de nez, qu'elle avait perfectionné du côté de sa mère. Un air de famille indéniable
Mais vous ne pouvez imaginer ce qu'il veut vraiment vous signifier.

Comment aurait-elle pu vous ressembler, quand vous vous étiez à peine croiser.
Simple similarités physiques, brun et sourire en coin,
Mais tempérament séparés, de plus en plus écartés de ce qui aurait pu les assembler.
Parce que lorsque vous la regardez, vous ne voyez que sa mère, ce qui vous permet de l'adorer, mais vous ne vous retrouvez pas assez, identifiant l'homme qui l'a élevé.
Mal pour un bien, car elle est parfaite, mélange réussie d'éclat de verre brisé, vitrail qui brille plus que ceux qui' l'ont composée.
Rien ne fait sens, et vous êtes infiniment fatigué.

Avant qu'il ne reprenne la parole, vous hésitez à placer votre main sur son verre, lui signifier d'arrêter
Vouloir protéger Shae, et donc ce qui fait tout ce qu'elle est
Un nouvel être à protéger parce que vous avez toujours accepté d'exécuter.
Au lieu de cela, vous éloignez lentement la bouteille, sans jugement, avec un reste de subtilité
Lui demander de cesser pour lui permettre de rester.

Vous le sentez déjà s'égarer. Deux pères qui ont trop laissé leur faiblesse prendre le dessus.
Pour la première fois de votre vie, vous vous estimez chanceux, dans votre malheur, vous étiez deux,
Jamais la Glace ne vous a laissé la noyer dans un reste d'alcool ambré,
Et lui n'avait eu personne pour le sauver.

Vous n'avez pas à vous en enorgueillir, vos deux filles sont tombées dans cet excès.
Et dans votre logique, toujours détraquée
Vous savez que c'est uniquement de votre faute-hérédité
Et non la sienne.

Alors, l'aider, un peu, malgré la colère qui risque de gronder dans cette ingérance, mais vous ne pouviez rester les bras croisés.
Attendre de se faire lacérer, mais l'aider à s'épancher.

Une dernière révélation, cela commençait à faire beaucoup de troisième dernière
Vous sentez une appréhension bien connue, celle qui tiraille des entrailles déjà morte, des veines pompées qui ne peuvent déjà plus rien mouvoir, ayant trop enduré.

Elle n'était plus heureuse à la fin. Je pense maintenant qu'elle était malade. Un mal que je n'a pas su voir avant le fait accompli.

Lydia.
Les rares fois où vous l'aviez vue, elle semblait fatiguée, mais vous n'en aviez rien pensé, trop obnubilé par Shae, et le nouvel avenir que vous tentiez tant bien que mal de construire
Sans elle.
La révélation que le rival n'avait pas réussi à la combler vous glace. Comment avait-il pu laisser cela arriver ?
Vous aviez toujours su que Lydia n'était pas femme à se contenter du méprisable, du périssable, des perles et autres joyaux que vous auriez pu faire briller pour qu'ils fassent pâle image sur le beau qu'elle diffusait
Des robes jamais assez douces, des jours s'écoulant au fil de ses reflets dans la vanité près de votre lit.

Combien de fois en aviez-vous rêvé
Et autant de fois repoussé, convaincu que vous n'auriez jamais pu lui offrir cette volupté de vie qu'elle avait entrevu chez lui.
Rendant la décision de s'écraser, d'une certaine manière plus aisée
Sachant qu'elle serait bien entourée.

Vous vous étiez enfermé dans ce mariage sans once d'espoir, de volonté
Vivant seulement pour lire ses lettres sans cachets
Vous permettant de l'apercevoir
La regarder en se demander par les Dieux ce que vous aviez fait de votre existence
Et où est-ce que vous alliez.
Rien n'avait assouvi les larmes et les années écarté
Mais vous étiez de retour dans la ville et là pour rester,
Pour une seule conviction

Qu'elle connaissait son mari comme elle connaissait son propre esprit
Qu'elle ne trouverait jamais un être aussi aimant et attentionné selon ce qu'elle désirait
Et un million d'années passées, elle vous avait soufflé ''Je le choisis''
Alors vous aviez consenti.

Et tout cela, pour rien, vous avez l'impression
D'être passé à côté de tout.

Une maladie.
C'est ce qui vous avez été appris à demi-mot dans une enquête dont vous n'aviez pas osé demander les fruits, dans ce qui avait été daigné vous avoir été dit.
Vous l'aviez imaginé, haletante, essoufflée, sans que ni magie ni science ne puissent la sauver, l'imaginant si rayonnante perdre de son sourire et de sa vitalité sans en avoir jamais été informé, amant placé dans le mobilier sans lui demander ce qu'il en pensait.

Quel calvaire cela avait été de réaliser que vous n'aviez pas tenu sa main, fleuri sa chambre ou allégé son quotidien, permit de voir ce qu'elle aurait aimé visiter, de lui lire vos romans, ceux qu'elle dont elle aimait vous entendre parler sans que cela ne semble jamais l'ennuyer,
Un échec retentissant que vous n'aviez jamais pu assumer.

Et tout s'écroulait.

Elle a du se sentir vraiment seule pour en arriver là.

Cela
N'avait
Aucun
Sens.

Vous restez là, sans bouger, et vous ne comprenez pas. Volonté ou réelle naïveté
Vous ne parvenez pas à saisir l'idée
Avant qu'elle ne vous frappe
Arrêt, attaque.

Vous entendez vaguement un désolé, que vous ne pouvez que lui rendre, en vous levant et en sortant sans regarder derrière
Sans même essayer d'inventer une excuse, vous aviez besoin d'air.

Vous avancez, au hasard, peut-être qu'il pleut, peut-être que la boue salit vos genoux et votre canne
Ou peut-être la soirée est belle, si paisible que le cataclysme trouve cela indécent.

Vous trouvez un mur, un trottoir, et vous lâchez prise. Jambes pliées, vous vous laissez glisser,
Mains devant les yeux.

Ce sont les pires pleurs, ce qui ne pipent mots, ceux qui ne font aucun bruit, sanglot silencieux qui détruisent à grand bruit ce qui ne peut pas s'exprimer
Le craquement des os et le poids d'une réalité trop longtemps cachée.

Elle vous avez tous abandonné.

Première et unique pointe de colère, de lucidité.
Sa souffrance, ses maux
Vous n'étiez rien mais vous savez désormais
Que vous ne pourriez jamais d'avoir laissé Shae.

Et aussitôt, la douleur d'une nouvelle image mentale, de cette femme dépérissant d'une autre façon, de ses sourires illusions, fantômes sur des lèvres déjà bleutées avant d'être enterrées
Et vous, si loin, qui n'aviez jamais douté, jamais rien pu faire pour essayer de l'aider
Vaine tentative sûrement, mais vous auriez tout donner pour qu'elle reste.

Vous ne comprenez pas, pourquoi
C'était tout ce qu'il restait quand ce reste avait été emporté
Pourquoi.

Vous aviez été tout, présent, suppliant
Lui criant presque de prendre les deux s'il fallait
Jamais celui qui ne demandait, celui qui aurait accepté l'ultime indignité
Pourquoi, Lydia
Avait-elle eu besoin de tous les briser.

Votre vie, n'était pas la vôtre non plus, elle était à son enfant.

Elle avait cédé et s'était envolé, vous laissant récupérer les débris.
Ce n'était pas elle qu'elle avait tué
C'était ces deux hommes qui restaient.

Vous êtes morts une deuxième fois ce soir là,
La première ayant été ensevelie sous le mensonge, et les oublis.

Vous ne parvenez même pas à penser, pourtant elles continuent de tourner, de vous assassiner
Trop plein de bruit, silence jamais donné depuis qu'elle était partie.
Elle avait choisi par deux fois de vous laisser
Elle n'avait pas eu le choix.
Mais pourtant...

Ces paradoxes questionnements qui en pourront plus vous laisser de répit, vous veniez de perdre encore un morceau d'esprit, vous teniez encore par miracle,
Mais ce soir, vous vous laissez vous effondrez.

Vous aviez échoué.
Trop d'années à combattre les pleurs et les cris
Le passé ne voulait pas mourir, même avec elle
Vouloir lui demander encore, pourquoi
Lui demander des réponses, comment pardonner, comment vivre
Et tous ces souvenirs venaient de s'effacer par la façon qu'elle avait déterminé de s'en aller
Inutile de combattre
Quand elle avait déjà rendu les armes.


Dernière édition par Robert Gold le Mar 11 Déc - 8:12, édité 1 fois
Shae L. Keats
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Re: Une taverne moldue
Shae L. Keats, le  Mar 11 Déc - 1:44

tw: suicide, alcoolisme


C'est une nuit loin des autres.
La mémoire fait son travail lorsque l'on s'y attend le moins, et l'absence de tout, devoir imiter avec deux ce qui n' a pas été connu. Pour une balance, un ambré dans le gosier. Tu ne sais pas ce qu'il se passe quand la lune tombe, ce qui en découlerait, les conséquences, mais tu connais l'a-mer déferlante des conséquencesé des choix.
Fait par d'autres pour une esprit même pas encore construit. Scène tant rejouée de la génétique, la solitude d'une pièce et l'alcool pour allié. Tu aurais pu savoir, que l'épée de damoclès était là depuis bien plus longtemps que tu n'aurais pu t'y attendre. Mais il était une différence. Tu composerais toi sans deuxième ancrage.
Alors tu t'appuies sur le battant de la porte. Ecouter les rires en se glissant à terre, sans oser s'immiscer dans l'univers de tous les possibles.
Sourire léger flottant sur les lèvres.



************

Il se souvient d'une nuit d'hiver, ou l'une des premières du printemps, il ne sait plus exactement. Et alors qu'un univers tangue à portée de bras, le chaos du sien prend peu à peu forme devant les cornées tachées par un passé qui ne passe pas. Il tente, tant qu'il peut, à s'en casser les doigts sur la table s'il avait encore la force nécessaire. Il tente de résister, de rester au présent. Pour Shae, parce qu'elle ne lui pardonnerait pas le coup qu'il vient de porter à un homme déjà à terre. Un homme à qui il avait déjà tout pris, et à qui il réclamait encore. Gratter toujours, au fond n'a jamais cessé de douter de sa propre légitimité. Mais son bien-être avait toujours été secondaire. Seul comptant celui de la seule chose qui le raccrocher encore à un idéal. Alors il tente, pour ne pas laisser seul un homme qui s'ébranle tout entier. Il le savait, il était lui même passé par là, une nuit d'hiver ou l'une des premières du printemps. Il y passait encore, intimement persuadé qu'il aurait dû s'effacer, ne pas croire que tout était encore possible. Il n'y aurait eu nulle autre casse que la sienne. Car il n'est resté des volontés des Parques qu'une bile amère commune à tous ceux qui restent.

Il se souvient être rentré un peu plus tard ce jour là. Cela arrivait parfois, tant véridiques que factices et volonté de ne point blesser celle qu'il trahissait de son inconstance. Mais il n'y avait eu aucun mensonge ce soir là, seulement une réflexion personnelle un peu trop longue, éternisée face à un verre. Il s'était attendu aux reproches habituels en franchissant la porte, aux incessantes questions de Shae. Et pourtant il avait tout de suite compris que quelque chose n'allait pas. N'irait plus. Ce n'était pas l'absence de vie, il pouvait entendre Shae jouer à l'étage, ni l'absence de lumière. Ni le silence. C'était autre chose. Il avait poussé la porte du salon et n'y avait trouvé personne. Poussé la porte de la chambre, Personne non plus. Il se souvient avoir posé une main tremblante sur celle de la salle de bain, et comprendre à la seconde où il l'a sentie résister. Il chasse une nouvelle fois les images de sa tête, mas le silence qui l'accueil dans le monde est insupportable de douleur en ricochet. Il pourrait jubiler, ce serait certainement plus simple pour eux d'eux. Mais à défaut de tolérance, il y a un respect mutuel qu'il en empêche. Dette gravée dans la chair dans tout son être, même s'il ne changerait son choix premier pour rien au monde. Il aurait sûrement mieux fallu qu'elle change le sien. Il se rassure comme il le peut. Se convaincant seul que la conséquence ne provient pas de ses actes.

Il aurait aimé
ne pas flancher. Mais
les boites bancales ne s'empilent pas infiniment.

Il ne se souvient pas en détail de ce qui a suivi, mais la colère et la peur qui avait cédé place à la crainte de briser une enfance d'avantage qu'elle ne le serait, avoir mis l'enfant prodige à l'abri. Il se souvient des mois sombres à essayer de comprendre, le pourquoi du comment. Blâmer beaucoup de coupables, avoir pensé au nom de celui qu'il considérait alors comme l'innommable. Puis avoir fini par se blâmer soi même. Ne pas voir pendant les années sombres que l'on avait encore besoin de lui. Avoir juste eu peur, tous les jours, de perdre mémoire dans laquelle se noyer. Alors s'enfermer dans un monde où il n'existait qu'elle. Et passer à côté de tant de chose, sans voir l'enfant vaciller et s'écrouler.

Et il était là, à revivre la scène, encore et encore. Toujours accompagné d'un verre, épanchement et faiblesse qu'il serait volontiers pardonné s'il ne s'était pas trouvé face à celui qui aurait pu tout être. Et tout avoir, si lui avait pu voir les signes. Alors il observe, sans dire, un autre monde s'écrouler et il ne parvient pas à tirer la moindre satisfaction de cet instant. Seulement une empathie amère exacerbée dont il aurait souhaité s'épargner les frais.

Mais il n'y parvient pas. Il observe l'autre prendre la tangente, besoin d'air, d'inhaler. Il l'avait eu aussi, après, une fois la scène d'horreur maquillée en drame. Une fois la porte claquée et qu'il avait fallu nettoyer. Il était sorti ce soir là. Il avait marché longuement, et certainement noyer son être dans le fond d'une bouteille. Alors il se lève, sans trop savoir si il part ou si il suit le mouvement. Mais il ne sait pourquoi, les couteaux sont un peu moins tirés. Il le sait. Ils sont deux hommes pour la même haine.Colère et incompréhension. Un de trop, et pourtant, il fera avec. Pour celle qui fut la cause de tout avant même sa venue au monde, un surplus d'affection se disputant son existence.

Alors il ne se presse pas. Il n'y a que peu d'urgence à tourmenter d'avantage un homme meurtri. Il règle les consommations et récupère la bouteille sur la table. Non tant par envie que par réflexe. Prévoyance quand à la douleur encore à venir, car l'arrêt de métro s'éloigne alors que ses jambes vaguent à des rues et d'autres. Il prend du temps à saisir l'entreprise, mais ne comprend ce qu'il cherche qu'une fois qu'il l'a trouvé.
Il s'interroge un instant sur le pourquoi de cette démarche. Il doute que Shae entende parler de cette nuit un jour. Il tente depuis vingt ans de la préserver de cette culpabilité qu'étreint tous les enfants vis à vis des actes de leurs parents.
Des question existentielles qu'elle ne devrait pas avoir à supporter. Qu'il porte pour deux depuis bien trop longtemps.

Alors il s'assoit, parce qu'il ne sera jamais meilleur motif pour une trêve. Qu'au fond il espère comprendre d'avantage cet homme, un besoin fondamental de savoir, pour cesser de s'affaiblir à coups d'interrogation multiples. Mais aussi par compassion ? Non, c'est autre chose, une obligation à reconnaître ce que traverse l'autre, pour avoir soi-même du apprendre à composer avec.Et apprendre encore, chaque jour qui passe, s'étonner de tenir encore, alors qu'il a cessé de vivre une nuit d'hiver, ou peut-être l'une des premières de printemps.

Il s'assoit et dans un geste qu'il n'aurait pas pensé faire un jour tend la bouteille à l'autre, Mr. Gold. Il ne partira pas à moins qu'il le lui demande. Il se sent obligée rester, pour elle. Non pas la fille, mais la mère. Car il sera là pour supporter les dommage qu'elle a su causer par choix, il y a une éternité. Un écho étrange du passé au présent. Il restera pour elle, même s'il doit en mourir.
Il ne doit cela à personne d'autre qu'à elle
fardeau qu'il portera en tant que celle qu'elle a choisi non par amour
mais pour une autre raison obscure.
Il n'évoquera pas encore l'ignorance de Shae, ni sa décision de l'en préserver. Il ne veut pas enfoncer d'avantage un clou qui a déjà tout détruit.

Nouveau silence, interminable celui-ci, qu'il ne s'autorise pas à briser. Il y a eu suffisamment d'humiliation. De soumission, pour le tolérer encore. Et malgré la haine, pour une heure ou pour une soirée, se considérer d'égal à égal,
comme loque déchirées de la même main.    
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Re: Une taverne moldue
Robert Gold, le  Mar 11 Déc - 23:14

Interminable. Un chapitre sans fin, mouiller les pages sans pouvoir les tourner. Peut-être était-ce après tout un trop long écrit, un parchemin épuisé qui continue de s'éterniser. L'impression de revenir encore et encore vers des feuilles écornées. Toujours les mêmes lignes brouillées, d'abord à force de les répétées pour les saisir, avant de comprendre qu'il s'agissait d'une vision troublée, un point qui ne se fait plus, pellicule fine d'eau contre les miroirs de l'âme brisée.

Cassé.
C'était votre dos, contre ce mur, et vos jambes sur les pavées, version sans dignité de l'aristocrate abandonné. La canne repose à vos côtés, et n'est-ce pas ironique que ce soit la celle à être restée.
Elle était partie de son plein gré.
C'était sûrement la révélation la plus difficile à accepter. Un mélange de douleur qu'elle avait pu supporter jusqu'au final crevant : y succomber.
Etait-ce les mêmes peines qui vous étreignaient à cet instant précis ?
Une envie irrésistible d'en terminer, moitié pour la rejoindre - moitié pour être enfin soulagé.
Sans savoir que c'était peut-être ce nouveau vice que vous pourriez bientôt reproché d'avoir transmis.

Vous aviez envie de tout laisser.
Un bref instant, où la lucidité vacille comme une bougie. Celle des trop longues années à supporter, à se demander à chaque célébration comment vous pouviez encore tenir pour les souffler. Besoin presque trop beau de s'effacer.

Vous aviez cru plusieurs fois pouvoir disparaître du récit.
Vous vous étiez effacé vous-même de l'histoire
Laissant les futurs curieux se demander ce que vous aviez pu penser quand elle vous avez brisé.
Déjà entièrement retourné, écrasé et effrayé de produire un son.

Puis, le retour des filles prodigues, des chances et la fin espérée des regrets.
Se replacer dans l'écrit, promettre de cesser de gâcher le peu de temps restant en larmes,
Convaincu de vivre encore au moins un demi-siècle, les bonheurs modestes comme seul charme
Qui ne pourraient jamais ne serait-ce qu'approcher du suffisant.

Comment une femme pouvait-elle tuer autant de fois, à chaque moment de l'énigme, qu'importe le nombre de pieds
A cette mesure de vers ivre, bateau qui avait coulé il y a bien longtemps
Mi-femme mi-démon personnel qui avait achevé chacun de vos rétablissements.

Passé du jeunet à l'homme dans ses bras, puis au vieillard quand elle était partie sans que vous en puissiez le deviner
Pour finir ici, peut-être déjà parti, vous ne ressentiez plus rien.

Ni la pluie qui commençait à tomber, ni la brûlure qui vous avait été infligé.
L'échec est parti.
Elle avait dû reposée, sur ce lit, le dernier où personne ne pourrait l'accompagner, partager sa couche,
Avaient-ils cachés les plaies, quelles qu'elles aient été,
Vous n'osez pas demandé
De voiles blancs, presque de mariée.

Vous ne pouvez arrêter de l'imaginer, lumière éteinte mainte fois,
Mais jamais de sa propre volonté, jamais d'un coup d'éclat trop brillant pour le regarder en face.
Vous deviez vous cacher les yeux, puis se raviser
Les derniers vestiges continuent de couler, vous ne les sentez plus.

Il vous rejoint, vous l'aviez presque oublié.
Dans un monde où même elle vous aviez laissé seul, vous commenciez à y voir un chemin répété, singulier.
Un sentiment de profonde lassitude, d'égarement,
Une faiblesse passagère qui prenait corps et reste d'esprit, d'âme.

La douleur insupportable, celle qui s'était adoucie pour revenir, plus violente, pire qu'avant
Du fait de l'avoir oublié, elle semble juste avoir empiré.
La seule certitude est qu'elle a en effet reprit des droits particuliers
Une nouvelle saveur à donner à cette idée conservée, de cette extinction de bougie
Pour le reste à passer.

Il prend place, là aussi, sur les rues mouillées, deux mendiants qui ne recevront pas l'aumône qui leur fallait
Deux chiens galeux qui perdaient pied
Ou du moins, cela était votre cas.

Regard pour la bouteille, hésiter, avant de tendre le bras et s'en emparer.
S'il-te-plaît.
Même elle aurait accepté de vous laisser aller. Rien que cette soirée.
Scotch que vous aviez qualifié plus tôt de convenable, mais loin de parfait,
Vous le portez à vos lèvres, goulot découlant de votre défaite.

Vous buvez, aucune amertume ne pouvant égaler celle que vous ressentez,
Elle finit de rendre idiot, de tout anesthésier.
Vous n'aviez plus été dans une telle vision de vous-même depuis si longtemps, vous sentez l'excès monter plus vite qu'il ne devrait.
Si habitué à se contenter de trois verres dans les pires soirées, vous partez bien trop vite,
Larmes asséchées mais traces marquées.

Vous lui tendez de nouveau la bouteille, déjà bien entamée, selon vous, si vous savez encore en juger.
Fermer les yeux et adosser sa tête contre le mur.
S'il-te-plaît.

Vous la chassez.
Mémoire de la femme adorée qui apparaît les paupières une fois fermée.

Vous ne cherchez pas d'excuse, vous le savez,
Pathétique et sans repère.
Vous lui adressez un regard un peu meurtri, un peu perdu aussi.
De l'homme abattu et déjà ivre.

Vous avez juste envie de vous laisser aller, de dormir en espérant ne pas se réveiller.
C'est un étrange sentiment, un peu réconfortant
De ne pas être seul en ce moment. Trêve qui a finalement du bon, si vous osiez le penser aux vues de ce vous savez.
Vous videz la bouteille plus vite que vous ne pouvez même le réaliser.

Dans un éclat de lucidité, se souvenir que le foyer est bien loin.
Vous prenez votre canne d'une main toujours déstabilisée, l'autre contre le mur pour tenter de vous relever
Poids douloureux, Atlas sans monde mais pourtant continuant de le porter
Peu aidé par l'ambre consommée.
Cependant, vous parvenez à vous mettre debout, une fois la dernière goutte disparue et une long moment pesant sans un mot -
Cela ne vous avez pas calmé, toujours agité,
Le silence jamais apaisé à cause de raisonnement constant, quoique désormais
Quelque peu brouillé.

Vous n'êtes pas fou, vous savez que transplaner serait une folie,
Ecosse et refuge chéri hors de portée.
Quelques pas tentés, mais même la canne semble céder.

Vous serrez les dents, terrassé par votre propre incapacité.
Vous ne savez pas où aller.

Un moment pour se tourner vers lui.
Les questions sans réponse restant ce qu'elles étaient.
Comment avait-il pu vivre, sachant ce secret ? Vous doutiez que vous auriez pu le supporter.
Mais ce sont des questions qui attendront, que vous ayez réussi à marcher.

Vouloir le remercier ou le maudire sûrement, mais reconnaissance partielle de vous l'avoir avoué
Mais vous n'avez pas l'alcool bavard, encore moins que d'ordinaire.

Vous soupirez, il allait pourtant falloir s'y résoudre.

''Je ne sais pas où aller.''

Demande d'aide pour trouver un hôtel, ou aveu que vous ne vouliez pas rester seul avec ces sombres idées, révélations qui avaient manqué de vous achever.
Marcher en sa compagnie, même sans parler.
Peut-être même
S'aider.
Shae L. Keats
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Re: Une taverne moldue
Shae L. Keats, le  Jeu 13 Déc - 15:40

Je les entends rire, si loin et si proches à la fois. À portée de main mais pas de mots, une capacité à communiquer nos univers que l'on perd bien trop tôt.Qui ne revient jamais. On passe de l'enfant à l'adulte encombrant qui tente de comprendre en s'interpose entre l'imaginaire et le jeu. Alors je bois quelques gorgées, à trois milles poussières d'eux. Écoutant sans comprendre la douceur de l'instant.
Demain ils partiront, à l'école, dans la vie. Ils sont nés hier et s'en iront demain, quelques heures, tout au plus, pour se débrouiller, les guider comme on peut, leur apprendre deux-trois trucs. La parentalité n'est qu'une préparation constante au voyage de ses enfants.
Qu'on le dise ou non, vouloir les retenir relèveraient du toxique.
Une bise humide sur chaque joue lorsqu'ils deviennent parents à leur tour, et se déchirer sur place en les voyant partir.


**********


S'enliser encore une fois, et comme à chaque fois se promettre que ce sera la dernière, qu'après il passera à autre chose. Promesse récurrente depuis maintenant vingt ans, et ne rien s'accorder d'autre que l'égarement passager entre deux bras au creux de la nuit. Avoir l'impression de la trahir, de souiller sa mémoire en s'autorisant de nouveau épanchement sentimentaux. Il avait dédié sa vie à Shae, et n'entendait rien  faire d'autre que tenir cette promesse. Quand bien même devrait-il ne jamais se refaire passer au premier plan. S'autoriser d'autres épanchements, d'autre folie. Lydia l'avait suffisamment détruit. Et il ne pouvait se permettre de miser de nouveau son existence alors qu'une descendance semblait compter sur lui.

Non pas une absence de considération pour la peine de l'homme à ses côtés, mais l'absence d'envie de la relever, d'en faire mention. Parce qu'il n'était pas le moment de profiter des faiblesses, d'humilier par des mots trop maladroits, ou trop incompris pour s'en trouver correctement reçus. Et éviter un nouvel effet miroir, éviter de se revoir soi, le dos trop brisé pour y porter un enfant de tout son être. L'âme trop en berne, et faillir aux obligations qu'il avait pourtant juré de tenir. Une place forte oubliée dont les murs se fissurent et prennent l'humidité. Besoin de protection, de ravaler pour ne pas imploser. Pour ne rien dire, ne pas crier. Ne rien faire qui puisse lui nuire, à elle. Et pourtant ce soir, le contre-pied de l'instinct de survie domine, en témoigne sa présence, cette latence. Cette gorgée monstrueuse qu'il boit lorsque l'autre a fini sa première rasade. L'autre qui ce soir ne sera pas l'autre, mais Robert. Parce qu'il y a une alliance silencieuse qui est en train de se conclure, malgré les années de haine. L'alliance des ombres, des non-dits. Ce soir il serait prêt à tout accepter, tout entendre, car il y a ce besoin de compréhension, d'écho. Pour la première fois depuis vingt ans, les mots peuvent être compris. Et c'est une ironie folle que cela s'avère être par lui.  L'homme à qui il devait tant, sans pour autant l'apprécier. Il l'estimait, il n'avait jamais pu s'en empêcher. Mais l'aveu de Lydia concernant l'affection toute particulière qu'elle lui portait avait fait naître une haine, une jalousie et sûrement un besoin de sans arrêt dénigrer. Il aurait pu, discuter, réfléchir, il y a des années de cela. Trouver un compromis, lui demander encore, lui demander toujours de patienter. Juste le temps que l'enfant se remette, qu'il panse un peu ses plaies. Mais la présence de l'homme rival, jalousé depuis des lustres, ajouté à la douleur du deuil l'avait poussé dans ses derniers retranchements. Il avait eu peur, peur de se voir arracher son dernier point d'ancrage. Sa seule obligation. Et s'était défendu corps et âme, jusqu'à effacer l'autre. L'écarter. Sans l'avoir jamais regretté jusqu'au jour où il avait pris la décision d'informer Shae de son existence. Découvrant alors chez elle un penchant qu'elle semblait avoir hérité de l'un de ses pères, sans qu'il ne sache réellement lequel.

Il pense un instant que la scène doit être pitoyable, deux hommes au bord du gouffre, assis silencieusement sur le trottoir. Se partageant l'Allié, sans jugement, mais avec cette précipitation des gens malades. Comme pour l'oxygène, boire jusqu'à plus soif, jusqu'à ce que le corps ne puisse encaisser plus. Et pourtant ce soir, il se force à s'arrêter, alors que raison vacille déjà, que le corps ne se coordone plus. Parce que l'autre y va plus fort encore, comme il le fait lui même si souvent. Mais il y a l'obligation de rester la conscience ce soir. Car il n'est pas celui qui a reçu le coup de poing. Le sien est daté, un soir de plus ou de moins à ressasser n'y changera rien. Alors il reste assis, aux abords d'un univers écroulé, qui sera impossible à reconstruire.Seulement recoller quelques morceau pour se fabriquer un radeau de fortune et se remettre à flots en espérant que cela tienne.

L'homme vacille, se lève encore. Alors il l'imite. Nulle envie de le suivre si il ne le souhaite pas. Juste le besoin de ne point rester assis. D'être là pour le rattraper si besoin. Il n'a pas prétention à ne représenter plus qu'un pilier ce soir. Mais ne peut se résoudre à quitter le navire, alors il reste. L'observe vaciller, et une idée gênante germe peu à peu dans son esprit, car si l'autre ne parle pas, il lui faudra s'en encombrer. L'emmener dans le temple sombre, vide de sens et de bruit depuis le départ de leur fille. Rouvrir des plaies, des pièces. Le laisser envahir l'endroit de tout mais surtout ces endroits de rien qu'il se complaît à éviter dans sa propre maison. Et le voici, songeant à y accueillir une épave de plus au moindre mot de sa part.

« Je ne sais pas où aller. »

C'est une évidence. Il n'y connait pas grand chose en magie, mais où aller avec presque une bouteille dans le sang et une tornade dans le corps. Alors il ne sait si cela est pour Shae, ou si c'est cette sensation de devoir son enfant à cet homme honni, d'être redevable, qui le pousse à agir, mais il avance lui aussi, jusqu'à lui. Il titube plus ou moins mais son équilibre semble d'avantage assuré. Il soupire, doucement, car il doit avouer ne pas se réjouir de la proximité de l'homme, mais ne peut se résoudre à le laisser seul. Il a trop songé lui même à des moyens de tout stopper, toujours retenu par l'idée de Shae. Alors pour ce soir, il espère parvenir à cesser d'étouffer dans l'ombre de cet homme qu'il s'apprête à aider. Comme il espère ne pas l'étouffer avec la sienne. Trop habitués à s'écraser l'un l'autre. C'est encore et toujours criant d'ironie, il se dit qu'elle doit bien rire à les regarder maintenant. Mais il n'y a nul autre choix.
Il pense avoir saisi le contre-temps de la phrase, le sens dans les silences. Alors, dans le doute, il avise. Il ne peut laisser tout cela se produire une seconde fois.

« Venez avec moi. »

Il devait y avoir tout au plus une demi-heure de marche jusqu'à la ruine silencieuse. Alors il l'entraîne à sa suite dans les rues.lentement, silenceusement. Nul besoin de rompre le silence dans l'immédiat. C'en est presque un peu trop solennel pour lui, bien qu'il compose comme il peut avec des éléments instables. Et surtout imprévus. Il y a peu de mots qui s'échangent durant la marche lourde des damnés qui errent encore, le corps désobéissant, tombant au poussière au fur et à mesure des coups qui pleuvent sans même pouvoir tendre l'autre joue. Et pourtant il ne se sent pas réellement à plaindre, pas ce soir non. Il offre parfois son appui en prévention, la nuit sera assurément longue, l'une des plus longues qu'il ait pu vivre. Et pourtant il n'est pas celui qui se trouve aux portes du néant, de la démence. Il l'âme encore un peu lucide, quand celle à ses côtés tangue toujours.

Il faut dire qu'avec les années, la peine avait cédé sa place à la colère. Une colère sourde, rouge, qui l'empêchait désormais de s’apitoyer trop longuement sur le sort de Lydia. Car s'il ne l'avait pas vu à l'époque, elle avait laissé un enfant seul, incapable de se remettre de la disparition de sa mère. Il avait cru être longtemps le seul point de repère de l'enfant, il s'avère qu'il avait eu faux. Mais il ne pourrait jamais laisser Shae comme Lydia l'avait fait. Rien qu'effleurer l'idée suffit à le rendre malade.
Mal qui le tient en vie depuis près de quinze ans.

«  Pensez à vos filles. »

Le voilà prodiguant conseils, idées bateaux, mais meubler le silence, parce qu'il se sent partir lui aussi dans des contrées qu'il n'a pas sondées depuis bien longtemps. Toutes plus profondes les unes que les autres. Qu'il ne peut se permettre de s'effondrer aussi. Pas encore, car Shae n'a jamais eu personne capable de tenir sur ses deux jambes. De quelqu'un sûr sur qui se reposer. Il espère au fond, qu'elle a des amis, des soutiens, mais en doute. Il n'a jamais été dans le tempérament de sa fille de laisser réellement s'approcher les autres. Une méfiance permanente.
Il ne restait plus que la moitié du trajet.
Et son crâne pour résonner.
Et l'ennemi comme allié.

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Re: Une taverne moldue
Robert Gold, le  Jeu 13 Déc - 18:30

Eventuel Trigger Warning

C'est dans un profond état de transe que vous commencez à avancer.
Vous vous tenez tant bien que mal sur votre canne, qui pour la première fois de votre vie vous soutient. Vieille amie, seule qui était restée, peut-être avait-il raison de penser que vous vous noyiez dans les objets pour compenser le reste de vide. Vous traînez un peu de la jambe. Jamais au point de tomber, grâce à elle, grâce à lui.

Car il est depuis son accueil le seul repère, le seul point d'ancrage à un passé désormais parti en fumée. La canne et lui, lui aussi était resté. Une sorte de miroir, vous réalisez. Situation détraquée, et même reflet devant les morceaux brisés.

Vous sentez l'alcool envahir vos pensées. Ne jamais s'arrêter de réfléchir, de souffrir
De mourir,
Mille fois, alors que les démons insidieux se glissaient sous votre peau, vos ongles, vos membres,
Sang bouillant, qui frappe les tympans, à l'agonie.
Parfois, pour un bref moment, se laisser tomber dans une léthargie douloureuse, mais apaisée - des embruns tassés, une sorte de sommeil léger où tout disparaît.
C'est cet état-tentation qui appelle à la bouteille, qui vous donne envie de plonger. Se noyer dans le goulot pour finir de se libérer, chaînes du souvenir finissant de déchirer vos poignets. S'évanouir dans un peu de répit
Ensuite baigné de cauchemars, de nuits en cascade retombant aussitôt contre votre crâne, un trop plein d'elle, d'odeur et de zèle que vous lui destinez encore
Un rêve, un corps, une vague image.
Ces sortes de mirages que seuls les degrés peuvent faire remonter.

Tituber entre ces deux réalités, plus sur le fil que vous ne l'avez jamais été,
Conscience brouillée.
Vous saisissez son bras, parfois
Oublieux de ce que cela vous faisait devant votre foyer
N'enregistrant même plus ce que vous vous infligez en le touchant, perdu
Sentir sous ses doigts celui qui a pris, tailladé.

Se tenir à lui, parce qu'après tout, c'est tout ce qu'il reste
Seul rescapé, parce que vous êtes déjà effacé
Vous étiez parti avec elle, vous le savez,
Vérité universelle que même les nouveaux arrivants ont saisi.

Danger encore plus grand, retour sur ces nuits, bercée par une autre forme douce, neige apaisante devant la fièvre
S'empêcher de sombrer pour ne pas traverser cette fine ligne qui unit les restes de cette partielle réalité.

Cela vous atteint soudain, coup de poing que vous auriez dû recevoir il y a bien longtemps.
Que vous n'allez pas bien.

Jamais cette idée ne vous avait effleuré. Rester sur ses deux pieds pour surveiller celle qui ne pouvait se déplacer qu'à quatre pattes, pour la fille aînée, pour les enfants bien-aimés.
C'est une avec une soudaine clarté que cela commence à vaciller, corps ivre et esprit condamné.

Vous avez envie de partir.
Ce n'est pas la première fois que cela vous a touché, mais ce désir s'immisce lentement au cœur défunt.
Sûrement pour la retrouver, peut-être juste pour vous soulager.
Trop d'années à s'effacer pour se souvenir de comment exister, maintenant que l'on vous en laissait l'opportunité.
Revenir dans leur vie sans les briser
Et envisager qu'il était peut-être mieux de ne pas tenter.

Ce serait facile. Elle l'avait bien fait. Quelques pas, une ruelle, un pavé.
Elle était une force que vous n'aviez jamais soupçonné, vous vous demandez comment vous pourriez lutter, sans l'avoir à ses côtés, en sachant ce qu'elle avait fait.
Arrêter les cris, les tremblements
Les pleurs aigris.

Toujours à regarder derrière soi, pour essayer d'attraper un peu de ce qui aurait été
Oublier comment avancer. Vous aviez promis à
Shae.

« Pensez à vos filles. »

Shae. Kathleen.
Le conducteur de lumière et la joyau
Joie et fierté.
Comme lui souffler cependant, que l'une n'a pas besoin de vous, elle l'avait déjà, se demander à quoi bon lorsqu'elle a déjà eu tout ce qu'on ne vous a pas laissé donné
Et l'autre qui vous hais, malgré les progrès, malgré la proximité.
Mais vous aviez promis.

Vous ne pouvez pas empêcher l'idée de rester désormais. Elle s'est infiltré, comme Elle l'avait fait, pour remplacer tout ce qu'elle avait pu trouver
Encore esclave d'une idée.

Parce que cette peine adoucie par la plus chère des amies, élixir d'oubli, ne serait pas éternel.
Vous avez peur de vous réveiller, de ce qui allait arriver
Cette tornade de pensées assassines, propre psyché qui essayait de vous achever.
Sombrer, comme elle l'avait fait,
Vous avez déjà fait la moitié du chemin.

Geste désespéré,
Se tenir plus sur lui que sur l'alliée
Ne plus le lâcher, parce que vous vous sentez sombrer, de toutes les manières possibles sauf celle des jambes chancelantes.
Réussir à s'en tirer, pour une soirée, pour le reste à passer
Puisque c'est ce qui vous ait demandé.

Conscient de serrer le bras d'un homme anciennement honni, celui qui vous avait tout pris, et pourtant
Ne plus pouvoir tout rejeter sur lui - l'avez-vous jamais fait, vous qui aimez vous suppliciez.

Celui qui vous avez tué est en fait le seul qui peut encore vous aider.

Parce que ce qui tue pas fait souhaiter que ce soit le cas, pour combler l'âme vidée.
Vous ne pouvez plus encaisser ce manque de silence - et même lui vous effraie
Impossibilité de s'apaiser et toute autre inhabilité à endurer l'absence.

Vous n'y arriverez pas tout seul cette fois.
Alors vous serrez les dents, pour rester et parvenir à enchaîner un pas devant l'autre, le laissant vous conduire où il voulait.
Hôtel qui allait vous rappelez les nuits que vous lui aviez volé, ou autre lieu où il acceptera de vous déposer, dans des actions que même votre esprit troublé ne comprend que trop bien. Premier geste au manoir, puis son aide ce soir, un surréalisme qui vous fend en deux, les deux morceaux de votre crâne, vase qu'elle a jeté sur vous deux sans que l'un ou l'autre n'ai rien réclamé.
Hocher la tête parce qu'il le fallait, essayer de rester lucide - de garder encore un peu de trace d'humanité - celle qui se raccroche et ne sombre pas dans la Tamise,
Vous aviez toujours été doué pour laisser leur volonté vous écraser.
Parce que c'était la seule solution : continuer, même si vous ne saviez pas où vous allier.

Roi déchu, aveugle se laissant guider par le seul qui l'ai accepté.

Suite ici
Lizzie Cojocaru
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Personnel de Poudlard
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Année à Poudlard : Diplômé(e)

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
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Re: Une taverne moldue
Lizzie Cojocaru, le  Sam 15 Déc - 12:40

Acte I : Fratrie meurtrie
(Post unique)
Précédemment...

L'heure n'est pas à cet ordre d'entretien ; pour l'instant, notre famille s'écharpe vivante. Chacun se hait et se dévore d'instinct. Il y a trop de rancunes, de silences accumulés. Tous se disent "s'ils savaient ce que j'ai ressenti !" sans jamais imaginer ce que cela peut être, dans la vie des autres, dans la têtes des autres.

A table, l'ambiance est plus morose encore. Depuis qu'on y a pris place, Père ne m'a pas accordé un regard. J'imagine qu'il peut se sentir trahi, oui. Mais s'il sa- on y revient. Expirant doucement, j'invite chacun à livrer sa vérité. L'étendue pure et simple de ce qu'il a eu le sentiment de traverser. Et pendant tout ce temps, les autres promettent de se taire. Je crois que chacun en a tant sur la patate qu'ils finissent par accepter.

Lydia — J'ai jamais compris Lizzie. Merdre quoi, Kitty était morte, Jane était morte, on allait enterrer Mary et tu nous as plantés là. Quand on avait besoin de toi. Tu nous as abandonnés. T'as aucune idée de ce que ça a pu être, après. T'as pas vu l'état de Papa qui se dégradait avec les potions, t'as pas vu Maman qui ne faisait plus confiance à personne, t'as pas vu comment je m'arrachais dans mes études, comment je me noyais dans des prétextes pour fuir cette famille à obsolescence programmée. Il a fallu que je vienne te chercher, et même avec ça, même avec ça t'as pas été capable de rappliquer. Il t'a fallu "digérer l'information", je suppose ? Merdre la douleur, en famille, on la digère ensemble. T'avais pas le droit de nous laisser tomber comme ça.

Le regard se voile de tristesse. J'voudrais être un roc, assumer tout ce qu'elle me balance au visage, me rétracter dans une carapace de mille mètres d'épaisseur, mais mes protections m'ont quittée. Je suis là, face à eux, et plus dénudée que jamais.

Lizzie — Je sais. Et cela n'excuse rien, mais… J'avais peur. On avait déjà tant perdus, tous, et je prenais une direction qu'aucun d'entre vous n'aurait soutenu. J'étais une boule de pics dans une chair déjà à vif… Je me suis dit que je n'allais vous attirer que des ennuis et du tracas supplémentaire.

Lydia — C'est pas comme ça que ça marche, tu sais. On fuit pas les problèmes. On les confronte, tous ensemble.

Elle a tant mûri depuis notre dernière entrevue… Derrière ses yeux aux reflets salés, il y a une poigne terrible.
Lizzie — Tu as raison. J'ai été lâche. Pardon.

Un temps. On n'entend plus que les couverts s'entrechoquant.

Suite
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Re: Une taverne moldue
Kohane W. Underlinden, le  Ven 25 Jan - 19:37


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Du bruit, tout autour. Chaleur étouffantes. Les odeurs aussi variées que mal assorties piquent le nez. Mais James aime cet endroit. Il me dit que c'est un lieu qui vit. C'est pour ça qu'il l'aime autant. Un lieu où les gens sont. On les voit, qui passent, commandent, boivent, rient, discutent, crient, même, pour se faire entendre par-dessus la musique atrocement forte.
Je me demande comment les Moldus peuvent aimer ça.
Enfin, je suppose, à force d'y aller ou à force d'y rester, on finit par s'habituer.
James me conduit à une sorte de table-tonneau livre. En fait, c'est un vrai tonneau, à la verticale. Avec des tabourets à bonne hauteur. Et il paraît que ça sert de table. Il me demande ce que je veux boire et, indécise, ne fréquentant pas tellement les bars Moldus, je sors la superbe technique du comme toi.
Je le vois se frayer un chemin jusqu'au comptoir. Et je me perds. Dans les sons, les bruits incessants qui emplissent les tympans. Le lieu est sombre, d'autant plus qu'il fait nuit. Des murs très rustiques, avec pierre apparente. Une vie derrière moi part d'un éclat de rire on ne peut plus puissant. Un rire très particulier.
Et James revient, armé de deux bières. Point de bièraubeurre ici, mais c'est pas grave. Faut bien s'habituer à l'endroit où l'on va ! Puis si les barrières doivent tomber un jour, faut s'y préparer.
Quelques banalités d'usage échangées au début. Rien de bien trépidant. Quand, enfin, on entre dans le cœur du sujet.

-On a beaucoup discuté, avec Sarah.

Nous y voilà.
Ca fait bien dix jours que j'ai croisé Sarah au Chaudron Baveur, et quinze que j'ai parlé, pour la première fois, de mon idée à James. Depuis, pas vraiment de nouvelles. Une certaine impatience de ma part d'entendre le verdict sans jamais oser les bousculer. Je sais que c'est compliqué, ces questions. Entre valeurs personnelles et danger potentiel. Comme s'engager dans la résistance ; on a beau soutenir le mouvement, si on sait que sa famille peut en pâtir sévèrement, on y réfléchit à deux fois.
James s'éclaircit la gorge après une nouvelle gorgée de bière.

-Théoriquement, tes idées sont bonnes. Et je pense que tu le sais. Ce sont des valeurs qui ne tiennent beaucoup à cœur, garantir la Liberté de tous, briser les codes et les cases plus carcans qu'autre chose... Mais nous nous sommes beaucoup interrogés sur la façon dont ça pouvait nous impacter, nous. Si on... enfin je me lançais dans tout ça.
-...
-...
-Et... ?
-Tu as dit à Sarah qu'en soi, je ne risquais rien.
-C'est vrai.
-Effectivement, chez nous... les Moldus comme vous appelez ça, rien, dans la loi, n'interdit vraiment de parler de magie, de monde magique. Enfin, faut juste pas que ça soit pris comme une quelconque dérive sectaire, je suis pas très chaud d'avoir les autorités sur le dos et qu'on me prenne pour un gourou.

Je ne peux m'empêcher de rire et ça a l'air de lui faire plaisir.
Nouvelle gorgée de bière ; il continue.

-Dis-moi comment je peux t'aider. Et je verrais dans quelle mesure je peux le faire, conclut-il enfin.

Mes yeux se mettent à briller d'une intense excitation. Soudainement, ni la musique trop forte, ni les odeurs piquantes, ni les rires gras ou la chaleur étouffantes ne sont un problème. En fait, je crois qu'une bonne partie de ma journée vient de s'éclairer sur cette simple phrase.

-Je voudrai te présenter une amie, je réponds. J'organiserai un rendez-vous. On se verra, tous les trois. Dans un endroit moins bruyant que celui-ci, hein. Vous pourrez vous rencontrer. C'est avec elle que je travaille sur ce projet.

Et voilà.
Les rouages se mettent en place.
Petit
à petit.
Un nouveau pas. Vers l'Avenir.

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