J’écoutais, attentivement, laissant les doigts tapoter sur ma chope de bière. Un acquiescement pour l’elfe, ça se tenait, forcément. Mine des plus sérieuse à la suite. Décrédibiliser les phénix, utiliser la créature pour se faire, une requête d’oublietage sur lui… une grimace légère tordait mes lèvres à l’ensemble des informations, si quelque chose ne se passait pas comme il faut, c’était loin d’être s’en conséquence. J’ignorais tout des capacités magiques des Pious et doutais fort qu’ils soient aussi faciles à gérer que de simples moldus. Une gorgée de plus soustraite à ma boisson, je finissais par soupirer lentement et fixer Fanch et la seconde lettre, pour moi. Des instructions très certainement. Je la récupérais, la glissant dans ma poche sans la regarder pour le moment et inclinais la tête sur le coté, plus désespoir de cause.

– Ok pour les oubliettes. Ok pour la lettre, je la brulerai après l’avoir lue. Ok pour ce que tu veux, mais tu ne fais pas ça seul, pas sans moyen de communication. Tu veux mettre en place ce que t’as prévu quand ? J’ai le temps de te récupérer un petit quelque chose ?

Ce n’était pas une vraie question. Le temps, il devait me le donner, le donner à Lizzie, que je vois avec elle ce qui était faisable dans un temps limité, et avec bien plus de simplicité que ma petite étoile. C’était non négociable.

– Quelques jours je pense devraient faire l’affaire, sinon, je t’accompagne à distance, c’est toi qui voit.

Refus total de revoir la situation du camp Auror se rejouer, il n’avait pas encore été remis sur pied, encore marqué par les mois d’incarcération. Quant à moi la frustration de ne pas avoir pu agir, bouger le moindre petit doigt rageait encore. Egoïste attachement nourri au fil du temps, serment ou non.

–Passage obligé aussi à Barjow et Beurk, les hiboux c’est pas toujours pratique, un miroir ça se réduit en taille pour se camoufler.

Et c’était bien pratique. Le mien, relié à Jace ne m’avait pas quitté depuis mes 16ans et avait toute son utilité. Accessoire indispensable à mon avis, et qu’il ne pouvait refuser s’il voulait être tranquille pour ce qu’il comptait mettre en place.

Les mirettes toujours sérieuses ne le lâchaient pas. En venant ce soir je ne m’attendais pas vraiment à ce genre de demande, et cumulé à son suivi médical, il était tout simplement impossible de laisser la moindre place au hasard. Alors, quand bien même j’avais une lettre à lire, je quémandais plus de précision.

– Tu attends juste de moi que je manipule vos mémoires où il y’a autre chose ?

LA fanch

Ouvrir la lettre après avoir oubliéter l’elfe. J’acquiesçais d’un signe de tête. Etre actrice d’une situation qui m’échappait à sa naissance était quelque chose d’assez perturbant, mais je ne posais pas de question supplémentaire, souriant doucement à la pointe d’humour glissé un peu maladroitement.

– Hooo je pourrai juste te faire croire ce que je veux du coup, c’est assez pratique quand même

Coup d’œil espiègle, je ne dramatisais pas sa demande, ça ne servait à rien si ce n’était nourrir anxiété et inquiétude, je préférais éviter. Autant pour moi que pour lui. Je validais donc l’idée de rester près des salles de cours quand bien ce serait quelque peu bizarre de me voir faire des allers-retours devant les portes des classes. A la limite celle de Rikka, si cette dernière n’avait pas démissionné aurait pu être être relativement cohérent. Mais si c’était un autre cours, j’aurai bien du mal à justifier ma présence. Quoi que je trouverais bien quelque chose si Azénor me pose des questions.

– Bien jeune homme, les salles de classes, c’est noté ! Mais toi, tu viens avec moi à B&B, une paire de miroir ca sera pas de trop, et pour le reste… je m’en occupe ! Montre-moi ta main !

Moue malicieuse aux lèvres, je ne lui laissais pas le choix et amenait à moi sa main gauche, pliant mes doigts pour les faire passer sous sa paume de main et la lui faire lever à la verticale, ma main posée contre la sienne. Le visage de nouveau très sérieux, j’annonçais mon verdit tel un médicomage devant un cas sans espoir.

-Plus grande et plus large que la mienne ! Je note aussi et… s’bon tu peux la récupérer ! je vais pas t’empecher de picoler cette mousse !

Tentative de ton plus léger, vu que toutes les informations nécessaires étaient dans une lettre, autant profiter du reste de la soirée. Je récupérais mon verre et le levais en souriant avec enthousiasme en me délectant d’une gorgée. Pour le reste des préparatifs j y penserais après

LA Fanch

S’il semblait surpris par ma prise en main, moi j’avais pouffé doucement et le lui avait rendu rapidement. « Et pourquoi pas ? » lâché avec une pointe d’amusement avant de m’occuper de terminer ma chope de bière. Je n’étais pas bien sûre que tout expliquer maintenant était bien utile, d’autant plus que j’ignorais si Lizzie pour accéder à ma requête. Machinalement, je jouais avec mon pendentif, me demandant s’il y’avait moyen que mon ancienne enseignante puisse faire quelque chose de plus sommaire vu le possible manque de temps.

La réflexion s’évadait à la boisson tuée par mon comparse, et un empressement soudain d’aller chez Barjow et Beurk. Vu l’heure… j’avais un doute… ça laissait peu de temps entre le trajet –bien que je pouvais nous faire transplaner directement dans l’allée des embrumes. Je regardais l’horloge du pub, puis Fanch, puis réfléchissais au temps nécessaire, et surtout à cette histoire d’oublietage. Malgré le travail sur la localisation des souvenirs précis, je doutais de pouvoir directement oublietter cette entrevue précisément d’ici quelque jours, j’aurai besoin de la participation de l’étudiant et possiblement de quelques unes de mes précieuses potions, aussi, récupérant la baguette discrètement entre les doigts, je dodelinais doucement de la tête.

« Ca va faire short je pense niveau timing, et j’ai besoin que tu te rappelles de ce qu’on récupère à Barjow et Beurk et de ce que je commanderai dans quelque jours, , alors, autant repousser le shoping de quelques jours, et s’occuper directement de ce souvenir, viens.. »

Sortir le bois ami en plein pub ne m’inspirait pas beaucoup, j’avais besoin de calme et un minimum de concentration pour effacer une partie de ses souvenirs, et clairement, avec le vacarme environnant, je ne le sentais pas. Par précaution, je me levais, conservant le frêne dans la main, dans ma poche et faisais signe au brun de me suivre. Deux choix possibles, ruelles extérieures ou toilettes du pub. Si la seconde option aurait pu m’amuser plus jeune, j’optais pour l’extérieur. Un aurevoir au serveur qui semblait attendre après nous pour une seconde commande et nous filions dans les rues pavées de Londres.

Je n’avais pas vraiment de lieu de chute précis, il faisait encore trop jour à mon gout pour user de magie en pleine capitale moldue. J’hésitais, repensant subitement à la réaction de Jace quand il apprit qu’Aria l’avait oubliété. Prendre conscience en ayant oublié les dernières minutes où heures avait de quoi dérouter. Alors en pleine rue….. autant oublier… Alors..

« On va passer chez moi, c’est pas bien loin, je suis en quartier moldu »

Petit sourire, essayer d’être encourageante n’avait jamais été mon fort, mais sans question, il me suivait au milieu de l’agitation de fin de journée.