Et que brûle le monde des moldus...
PV avec les Mangemorts

Redhill...Une petite ville de banlieusards au sud de Londres avec ses petites maisons identiques bien en ligne, ses vieux bâtiments dans le quartier historique et ses habitants moldus dont la variété va du fermier qui a tout vu et tout vécu jusqu'au chanteur folklorique local, en passant par le cadre d'entreprise au gros salaire et l'étudiante qui travaille dur pour payer ses études. Il était donc très difficile à croire que cette petite ville anodine et au bon train de vie soit le fief de la " noble " famille Madverier dont le domaine familial est protégé des yeux hostiles et impurs depuis des générations. Les Madverier étaient à Redhill avant même que la ville ne connaisse l'essor qui fit d'elle, une charmante petite bourgade provinciale où il fait bon vivre. Dans des temps immémoriaux, la famille de sorciers possédaient la totalité des terres qui composent l'actuelle ville ainsi que tout ce qui se trouvaient dans ses environs mais lorsque le Code International du Secret Magique entra en vigueur, les Madverier avaient refusés de renoncer à l'influence qu'ils avaient sur les moldus de la future Redhill. Ce fut après un long procès que ces derniers acceptèrent de renoncer à leur " souveraineté " sur leurs terres et la famille disparût du monde moldu sous la forme du souvenir d'un départ vers d'autres terres. La vérité était, bien sûr, toute autre : Ils n'avaient jamais quittés Redhill, ils avaient simplement dissimulé leur immense domaine et ses occupants et envoûté l'esprit du bourgmestre de l'époque qui annonça le départ de " ces oiseaux de malheur " qu'était la famille Madverier. Le village célébra cette nouvelle durant deux jours complets.

De nos jours, Arcturus Madverier avait eu le droit d'inviter certains de ses amis les plus proches pour passer un peu de temps tous ensemble. Bientôt, ce sera les examens d'ASPIC et Arcturus quittera Poudlard sans y revenir...autant profiter du temps libre qui leur reste...Il avait donc rassemblé ses amis à savoir, Dominic, son ami de toujours ainsi que Lydia et Paul, deux autres de ses proches, l'une était aussi pernicieuse et vive qu'un serpent et l'autre aussi rusé et malin qu'un renard. Pour finir, il y avait Willard, une montagne de muscles qui avait pas mal de jugeote malgré son lourd aspect. Arcturus aurait aimé inviter d'autres personnes, en particulier Elaliel, Kami ou Roch...Mais il avait en tête un petit projet et bien qu'ils n'auraient jamais dit non, ils n'avaient pas la même synchronisation entre eux qu'Arcturus avait avec Dominic et les autres. Arcturus avait passé une bonne partie de la scolarité à les guider du mieux possible et par conséquent, il savait comment se faire comprendre sans ouvrir la bouche si les choses tournaient mal.

Le fils Madverier avait eu une idée fort malsaine et fort mauvaise qui avait germé dans son crâne étroit de Serpentard...Puisque les Moldus avaient célébrés le " départ " des Madverier...Arcturus estima qu'il était de bonne guerre de renouer avec les fastes du passé avec un bon petit feu de joie...Oui...Arcturus avait prit la décision de faire brûler un bâtiment de Redhill comme punition pour avoir manqué de respect à sa famille et ainsi se venger du monde moldu qu'il semble condamner à mépriser de loin sans pouvoir interférer. Il avait prit pour cible, un de ces immenses supermarchés où les moldus se rendent pour acheter tout ce qui leur est nécessaire et Redhill en possédait plusieurs. En détruire un ne causerait pas de problèmes majeurs et puis les moldus sont si maladroits et les accidents, si fréquents...

Il faisait nuit, Arcturus et ses camarades avaient revétues des tenues moldues d'une certaine prestence, hors de question de se vêtir comme la racaille du coin, Arcturus portait donc un de ses costumes d'un violet sombre avec ses initiales brodés sur sa veste. Il transplana sur le parking du supermarché, totalement désert, rapidement rejoint par ses amis qui transplanèrent eux-aussi. Ils firent le tour et trouvèrent une porte de service verrouillée. Lydia prit sa baguette et formula un Alohomora avec un sourire mauvais. Le groupe s'engouffra à l’intérieur et commença à avancer dans le noir, éclairés par la lueur des Sortilèges d'Eclairage. Paul s'arrêta quelques instants tournant son regard vers un petit boitier blanc.

- Hé ! Pssst ! Arcturus ! Les gars, venez voir. murmura-t-il.

Les autres membres du groupe se rapprochèrent de lui et observèrent le boitier blanc.

- Je crois que c'est un de ses Cridurut en boite que les moldus utilisent pour protéger les lieux...

- Bravo Paul...Je sais pas ce que tu fais durant tes cours d'Etudes des Moldus mais visiblement pas grand-chose...C'est une alarme ! On a dû se faire avoir ! murmura Arcturus, un peu plus fort pour souligner son agacement.

- Elle est peut-être pas active, on entend rien. rajouta Willard.

- Certaines alarmes sont silencieuses...

C'est alors que Lydia poussa un soupir et pointa sa baguette vers le boitier.

- Bombarda ! dit-elle à un timbre de voix normal.

Le boitier blanc et une petite partie du mur qui l'entourait vola en éclats avec fracas dans une détonation qui résonna dans tout le couloir.

- Problème résolu, on s'y remets, mesdemoiselles ? dit-elle avant de reprendre la route.

Arcturus voulut rire mais préféra éviter. Ils arrivèrent alors dans le magasin en lui-même, les rayons étaient pleins à craquer de nourriture et d'autres choses qui auraient fait passer le Département des Affaires Moldues pour un simple bric-à-brac, ce qui était déjà le cas dans l'esprit du Serpentard. Ils se séparèrent, s'amusant à renverser, détruire et faire voler en éclats les meubles et les marchandises, Arcturus s'amusait avec Dominic à faire léviter des étagères entières et à les propulser le plus loin possible afin de détruire un maximum de choses, ce que le jeune Serpentard aux cheveux longs trouva fort divertissant. Willard et Lydia s'amusaient à faire fondre ce qui passait à leur portée avec l'aide du Sortilège du Jet d'Acide quant à Paul, il trouvait amusant de faire fondre les étagères pour en faire du métal en fusion.

- C'est bon, les gars...On a assez joué ! Foutons le feu à ce gourbi ! hurla-t-il dans le magasin.

Lui et ses amis, utilisèrent le sortilège de la Morve de Dragon pour enduire les murs, le sol, tout l'espace de vente, d'une matière inflammable que les spécialistes moldus ne parviendront jamais à identifier. Ils lancèrent des Incendio dans toutes les directions possibles et imaginables et le feu ne tarda pas à prendre partout avec une rapidité impressionnante. Arcturus se précipita vers l'entrée principale et  en courant vers elle, un peu fatigué d'avoir fait autant appel à la magie, il pointa malgré tout sa baguette vers le rideau de fer.

- Bombarda Maxima !

Le rideau de fer et probablement une bonne partie de ce qui se trouvait derrière fût littéralement éventré par la déflagration magique, faisant un grand trou dans ce qui devait servir à bloquer l'accès et ouvrant ainsi une issue à ce piège de feu. Ils se précipitèrent à l’extérieur, riant, toussant un peu après avoir inhalé un peu de fumée et observèrent le supermarché qui commençait à se faire lentement dévoré par les flammes. Arcturus connaissait bien les services du feu des Moldus dans la région, il leur faudrait un bon quart d'heure pour intervenir, il avait donc tout le temps d'admirer son feu de joie, sous le rire de ses amis, euphoriques après avoir semé autant de chaos.

Comment ils avaient atterri là, déjà ? Matricule sept-zéro essayait d'y penser, mais le souvenir était presque floue. Redhill, c'était clairement pas le genre de place que 26 et 70 visitaient régulièrement. Surtout que Londres se situait à moins de quarante minutes en balai. Ha ! Voilà ! C'était en volant qu'ils avaient fait tout ce chemin. Ils avait eu la bonne idée d'entraîner Killer, leur terrible oiseau. N'emoêche ce piaf ressemblait à un faucon, « UN FUCKING FAUCON » s'était souvent écriée la Mangemort lorsqu'elle avait bu et observait l'oiseau, avec son bec acéré et ses yeux peux perçants. Les deux mages noirs s'assuraient que l'oiseau soit en mesure de déposer sa missive avant de s’envoler à vive allure, afin qu'il ne se fasse pas être capturé. Cela restait après un moyen de communication sûr et pratique sur de courtes distances.  

Ils avaient même apporté un rouleau de parchemin et une plume, pour que l'oiseau apprenne à détacher de lui-même la missive à quelques mètres de son destinataire. Les Mangemorts s'amuser à se cacher à quelques kilomètres de distance l'un de l'autre et s'envoyait des missives. L'oiseau, lui, devait éviter les sortilèges des sorciers. Non pas qu'ils maltraitaient l'oiseau, mais le hibou/faucon devait se préparer à toute éventualité. Comme il s'agissait d'une activité difficile un peu pénible  pour eux, ils ponctuaient cet exercice de shots de vodka pur feu, lorsqu'ils se retrouvaient. Ça rendait le tout un peu plus amusant, quoi. Bref, maintenant ils étaient à Redhill et le soleil était couché depuis un moment déjà. Accordant finalement une pause à l'oiseau, qui en pouvait plus qu'on le pourchasse, les deux sorciers atterrirent dans une ruelle, puis débouchèrent dans un parc apparemment inoccupé à cette heure.

Appuyés contre un arbre, matricule 26 et 70 avaient entrepris de terminer tranquillement la bouteille de vodka, lorsque le mage noir indiqua alors à la jeune femme quelque chose d'anormal et plutôt suspect. Des flammes, qu'il y a moins deux minutes étaient absentes, s'élevaient à présent un peu plus au Nord, à moins d'un kilomètre tout au plus d'eux. Instinctivement, les yeux de la sorcière se levèrent au ciel ? Était-ce l'un des leurs ? Un coup de coude amusé en direction de son camarade lui fit comprendre qu'ils étaient mieux d'enfiler son masque. Impossible de savoir pourquoi, mais son petit doigt lui soufflait à l'oreille que si sept zéro se mêlait de cette "incident" cela promettait d'être amusant. Rapidement, les deux acolytes sortirent leur masque de leur poche, avant de leur donner taille et forme d'origine. une fois son visage caché par ce terrifiant masque de lapin, sept zéro laissa échapper un petit rire. Elle aimait bien ce nouveau masque de lapin blanc : ça la rendait encore plus flippante et, alle savoir pourquoi, lorsqu'elle le revêtait 70 trouvait qu'il état beaucoup plus facile de s'amuser.

D'ailleurs, quelques rires étouffés se firent entendre à leur droite. Ça y est ! Les Mangemorts s'approchaient de ce qui seraient leurs futures victimes. Ils coincèrent et ensorcelèrent leur balai en hauteur et ordonnèrent à leur oiseau d'être discret. L'idéal étant qu'il reste dans l'ombre à quelques mètres d'eux. C'est à pas de loup qu'ils émergèrent dans le stationnement d'un magasin grande surface et aperçurent le petit groupe de responsables.  

- Bouh ! Élite de la police Ministèrielle : vous êtes en état d'arrestation ! fit la sorcière d'une voix nasillarde et pince sans rire. Et vous allez le payer très cher ! reprit-elle avant d'éclater d'un rire froid.

La jeune fille du groupe détala aussitôt. Suivi par le garçon un peu plus grand qui se situait à côté de celui qui semblait être le chef de la bande. Fort peu probable que les deux trouillards alertent qui que ce soit, compte tenus qu'ils étaient coupable du méfait se déroulant à leur gauche : le supermarché en feu.  Certaines flammes tiraient par ailleurs sur le vert lime de par la morve de dragon qu'ils avaient utilisé.

La Mangemort pointa sa baguette sur l'un des trois fautifs restants. « #Impero », susurra-t-elle. C'était à s'y méprendre : on aurait pu croire qu'elle avait sifflé son sortilège impardonnable.  

- Toi, gamin, retourne dans le supermarché en feu. C'est dommage que tu y sois resté prit, hein ?

Puis, d'un geste de baguette pointa l'entrée du magasin en flamme à son pantin improvisé. Un air satisfait s'afficha sur son visage, avant que la méchante sorcière ne poursuivre :

- Après tout, tu dois t'assurer du nombre de morts dans toute cette histoire.
 
C'est d'un regard satisfait qu'elle observa l'adolescent s'éloigner d'un air à la fois apeuré et incertain. Les traits de la peur le défiguraient complètement. À présente, il ne faisait plus autant le fier, n'es-ce pas ? Pendant ce temps, 26 s'était occupé de ligoter les deux autres sorciers à l'aide d'un #Metalo scencio.

- Mon collègue, ici présent va vous faire passer un petit interrogatoire, reprit 70 après un court instant, à l'attention de celui qui portait la veste mauvais avec des broderies sur le torse : cela semblait le plus aisé des jeunes sorciers. Si vous me permettez, je prendrais quelques notes..

Puis, avec un sourire mauvais, la Mangemort fit apparaître d'un geste la plume et le parchemin : elle était fin prête pour cette enquête ! Les deux orbites noires de son masque se tournèrent ensuite vers 26 :

- À vous, très cher

Le feu...les cris...le fer...la douleur...

Dans quelle genre de situation délicate venait encore de se mettre le Serpentard et ceux qui l'accompagnait ? Il avait suffit de quelques minutes pour que deux sorciers, vêtus de noir, débarquent sur leurs balais. Arcturus avait-il la berlue à ce point ?! Des sorciers du ministère, selon leur dires. Dés l'arrivée dans le paysage des deux " cavaliers noirs ", Arcturus fit reculer Dominic et Lydia, ses deux plus proches amis et resta aux cotés d'individus...sacrifiables comme Paul et Willard. Lorsque la femme, enfin ce qui devait être une femme derrière ce masque de lapin blanc des plus sinistres, annonça qu'ils étaient en état d'arrestation, Lydia et Dominic prirent la clé des champs après un regard révélateur de Madverier, un regard qu'il leur lança dans la seconde suivant les propos de la sorcière montée sur balai. Il les regarda partir et transplaner quelques rues plus loin, ils était saufs...mais maintenant c'était à lui de jouer...La femme lança un sortilège d'Imperium sur Willard et ce dernier commença à se diriger vers le brasier qu'était devenu le supermarché moldu, à la délectation évidente des deux sorciers...Des mages du Ministère ? Bien sûr...Et Arcturus était à Gryffondor aussi, pendant qu'on y est ? Il savait face à quel genre de sorcier, il se trouvait et bien que c'était difficile de l'imaginer...Se retrouver face à des Mangemorts ne l'impressionnait pas car il voyait des personnes qui lui étaient similaires à bien des égards...Arcturus écouta le blabla de la femme et tourna le regard vers Willard qui alla s'engouffrer dans le supermarché, Paul était totalement paniqué mais ce qui semblait l'effrayer, au-delà de la présence de Mangemorts et de la...cuisante mise à mort de Willard, c'était également le calme olympien et le détachement dont faisait preuve Arcturus face à ces événements. Le jeune homme désirait partir mais refusait de laisser Arcturus seul face aux deux mages noirs. Le second Mangemort choisit pour lui et immobilisa les deux sorciers avec un Sortilège du Filet de Métal. Tandis que Paul se débattait comme il pouvait, les larmes aux yeux et la panique dans l'âme, Arcturus resta immobile, impassible, comme si tout ce qui se passait était parfaitement normal pour lui et dans un sens...ça l'était...Paul paniquait de plus en plus alors que le second Mangemort posait pied à terre.

- Arcturus !! Mais bordel, parle, fais quelque chose !!! Willard va brûler vif !!! Ils vont nous tuer !! Arcturus !!!! dit-il paniqué, tandis que les mailles du filet se resserraient sur sa chair à chaque nouvelle tentative pour se débattre.

Le mangemort annonça clairement la couleur : Paul ne s'en sortirait pas indemne...Quelle importance ? Il était sensé s'y intéresser ? Après tout, Paul était son ami, c'était un Serpentard ! Certes...mais Paul avait plus d'une fois commis des bourdes, déshonorer sa famille, commis des fautes à Poudlard envers sa propre maison...Un élément dissident et sacrifiable...Arcturus observa d'un oeil sadique, la petite séance de torture à laquelle se prêta le mage noir sur la main du jeune sorcier...Glacer la chair et la rendre la plus cassante possible...Hmmm...Bien pensé...Mais Arcturus pensait qu'il fallait faire un peu plus que ça...cesser de jouer dans la demi-mesure...Il écouta les propos du mage noir et imagina un plan : Il devait s'assurer de gagner une infime parcelle de leur sympathie tout en évitant , bien sûr, de souffrir à outre-mesure car il se devait d'être lucide...Même si les Mangemorts découvrent une personne avec des idéaux et ambitions similaires...Ils n'allaient certainement pas se priver d'une cible aussi facile...Arcturus écouta les questions et ne prononça pas le moindre mot directement, préférant regarder le mage noir casser les doigts gelés de Paul sans la moindre once de pitié de la part du Mangemort et de compassion, de la part d'Arcturus...En d'autres termes..Paul était dans une situation dont il ne sortirait pas vivant...Car même si dans le plus optimiste des scénarios possibles, ils lui laisseraient la vie sauve...Arcturus le tuerait sous les yeux des Mangemorts dans la seconde, sa baguette toujours parfaitement bien rangée dans sa manche. Pourquoi ferait-il ça ? Et bien...Il avait très clairement l'intention d'en arriver là...tout simplement...

Le fils Madverier tourna les yeux vers le supermarché, sans même prêter attention à la détresse et à la souffrance de son camarade, attendant que le Mangemort tourne son attention vers lui après avoir demandé à la dénommée " Lust ", assez comique comme nom de code quant on sait que le lapin, rattaché à la féminité, représente la luxure, de poser les questions à sa place. Il ne détourna pas le regard des flammes et prononça d'une voix tout à fait passive et relaxée.

- Hmmm...Pas de cris de la part de Willard ? Ce n'est pas aussi amusant que je l'aurais cru...Mais bon...Je crois avoir un lot de consolation...Quel doigt ensuite ? Hmmmm...Je vais dire...Toute la main ! dit-il en regardant la main de Paul.

Arcturus leva sa jambe, située entre deux mailles du filet et abattit son pied avec violence sur la main de Paul qui se rompit en morceaux sous la violence du coup, le pauvre Serpentard hurla à la mort suite à la destruction totale de sa main et cette fois-ci...le sang coula du moignon qui laissa place à l'emplacement de son ancienne main.

- Voilà ce qui se passe quand on trahit ce en quoi tu crois avec moi, Paul ! dit-il avec agressivité.

Il regarda les deux Mangemorts et leur répondit.

- Arcturus Xelonion Kayn Madverier...et la chialeuse à coté de moi, c'est Paul Devon Worklins...Oh et le mec baraqué qui est en train de redéfinir le barbecue, c'est...enfin c'était Willard Peck...Nous sommes venus pour nous faire quelques grillades sur le dos des moldus...Au sens propre du terme, j'entend bien... dit-il avec un certain sadisme.

Rapidement, le Mangemort établi les règles : en gros, ils parlaient ou sinon ils auraient très mal. Plutôt simple, non ? Pour montrer qu'il était très sérieux dans son approche, 26 fit une petite démonstration en glaçant la main d'un des jeunes sorciers et lui éclata littéralement un doigt. Tout près, 70 étouffa un rire, mais ce fut de courte durée car, après une seule question, deux-six lui relégua l'interrogatoire. Booon... elle ne pourrait pas se contenter de jouer les greffières et observer le spectacle ?

- D'accord, concéda la lapine dans un soupir tandis qu'elle notait quelques mots sur son parchemin, un vilain sourire sur ses lèvres dissimulées par son masque.

C'est à ce moment-là que le sorcier aux cheveux noirs décida finalement de prendre la parole. Il annonça être déçu de Willard et sept-zéro se questionna à savoir si c'était celui qui venait de signer sa mort en faisant la torche humaine dans le supermarché ou alors l'éclopé. Lorsque la jambe du garçon s’abattit sur la main de son camarade, la jeune sorcière lança un regard en biais à son collègue. Pardon ? Il pensait s'attirer les faveurs des affreux sorciers noirs en s'en prenant à son seul allié encore présent ?

En faisant éclater la main de l'autre étudiant, Madverier avait bougé et le filet se resserra autour de sa cuisse. Lui qui avait pour titre chef de la bande cracha quelques mots à l'adresse de son soldat, parlant d'une quelconque trahison. Oh. Allait-on assister à une scène de ménage ? Malheureusement non, puisque le sorcier ignora ensuite le traître et se retourna vers ses bourreaux :  

- Arcturus Xelonion Kayn Madverier...et la chialeuse à coté de moi, c'est Paul Devon Worklins...Oh et le mec baraqué qui est en train de redéfinir le barbecue, c'est...enfin c'était Willard Peck...Nous sommes venus pour nous faire quelques grillades sur le dos des moldus...Au sens propre du terme, j'entends bien...

Derrière son masque de lapin, 70 roula des yeux. Franchement, l'attitude prétentieuse et arrogante de ce gamin l'énervait. Du coup, sept-zéro décida -pour sa part- de laisser Paul la pleureuse tranquille, mais avant, décida de lui dicter quelques recommandations :

- Mon cher Devon, j'espère que vous avez appris votre leçon, n'est-ce pas ? Vous avez accordé toute votre confiance à ce beau parleur à vos côtés et voyez comment il vous remercie ? Ce n'est pas là l'attitude naturelle du leader, mais plutôt celle d'un hypocrite lâche qui attend la plus profitable des occasions pour vous trahir, malgré tout ce que vous avez fait pour lui. Un vulgaire mouchoir, voilà ce que vous êtes aux yeux de Madverier. Si jamais vous sortez vivant de votre aventure ce soir, j'espère que vous vous vengerez comme il se doit.

Oh, bien sûr, la mage noire ne connaissait pas toute l'histoire derrière l'amitié de Paul et Acrtarus. Si cela se trouve, le premier avait peut-être volé la petite amie du second ou alors il avait profané sa famille en crachant sur la tombe de ses grands-parents. Ça, par contre, 70 s'en foutait royalement. Après tout, quand bien même Madverier était gonflé d'assurance, il se trouvait dans une situation plutôt embarrassante, voire effrayante, et peu avantageuse pour lui.

- Tu veux que je t'aide petit ? T'inquiète pas, lui aussi il chialera dans cinq minutes.

Tout en parlant, la sorcière avec informula un #Terrorim Maxima, cela calmerait sans doute l'orgueil de certains.

- #Furunculus, ajouta-t-elle en ricanant.

Ce sortilège n'était en soi pas très dangereux, sauf pour l'amour-propre. 70 ne s'en était servi que dans le but d'humilier le jeune sorcier aux cheveux noirs

- Bon, je m'égare Reprenons l'interrogatoire : vous êtes de Poudlard ? Maison et année, s'il-vous-plaît.

Bon...Maintenant c'était sûr...Arcturus allait dérouiller...très sévèrement mais bon, il fallait qu'il s'y attende...

Lorsque Paul se leva et se mit à courir, Arcturus était encore en train d'hurler de terreur face à des visions cauchemardesques de ses peurs les plus profondes et les plus terrifiants...Il se frottait le visage, couvert de furoncles, de façon paniquée et effroyable. Les Mangemorts semblaient s'amuser de l'horreur que subissait le fils Madverier. Il savait que c'était une mauvaise idée de se montrer courageux mais il avait tenté le coup...peut-être avait-il cherché à se prouver à lui-même que les Mangemorts ne l'effrayait pas ou qu'il n'avait rien à craindre d'eux...mais il se trompait et il allait devoir payer son erreur au prix fort...La peur continuait de ravager son esprit tel un ver qui ravage une charogne, il écoutait les questions des deux mages noirs mais n'osait et ne pouvait pas répondre, il ne poussait que des cris de douleur et de panique. Le coup de poing qu'il reçut de la part du Mangemort le plus proche avait fait éclater les furoncles sur le point d'impact. Arcturus se frotta la joue tout en poussant des cris de profonde tourmente. Ce fût au terme de longues minutes d'essai pour retrouver son calme qu'il parvint à concentrer toutes ses pensées sur ce qui pouvait le rendre heureux, fermant les yeux pour essayer de ne plus faire face à ses terreurs privées, la peur toujours présente, il se roula en boule sur le sol en tremblant, essayant de venir à bout de ses maux, et parvint à articuler quelques mots.

- J-je..ssssu...ssss....suis de..la..mai-mai-mai-maissssson...S-Serp..Serpentard...Ddd-Dern..ière année...

Bon, là il ne s'amusait plus du tout, il parvint à se calmer mais la réaction suite à autant d'effroi fût assez spéciale...Arcturus se mit à quatre pattes et vomit de peur...Il toussa et se redresser péniblement en se tenant la tête.

- Qu'est-ce...que vous voulez ? Je venais juste pour...mettre le feu à cet endroit...humilier les moldus...Prendre du plaisir à voir leur monde pitoyable, brûler...Je viens de voir un de mes amis brûler sans intervenir...et j'ai brisé la main d'un autre de mes camarades, sans sourciler...Vous...Vous voulez me faire souffrir...Parce que j’étais au mauvais endroit au mauvais moment ? Je respecte ce que vous êtes...ce que vous faites...Qu'est-ce que...vous me voulez ?! dit-il.

Il était mal à l'aise, il savait qu'au moindre écart de conduite, à la moindre fausse parole, il pourrait souffrir plus qu'il n'a jamais souffert et ce simple petit avant-goût aurait eu raison de la santé mentale de beaucoup de personnes...Mais Arcturus s'y connaissait en magie noire...Il savait comment venir à bout de ce sortilège mais en revanche, il lui fallut beaucoup, beaucoup de temps pour se liberer et même maintenant, il en sentait encore les effets...

Il mit un genou à terre, en signe de faiblesse et, peut-être de soumission. Il avait retenu la question du Mangemort face à lui mais refusa d'y répondre, refusant de les regarder dans les yeux, voulant dissimuler ses yeux pleins de larmes.

- Vous voulez me faire souffrir...Par jeu...Vous faites souffrir tous ceux qui vous soutienne comme ça ?! dit-il avec une certaine effronterie mais néanmoins, paniqué et craignant un nouveau supplice de la part de ses " héros ".

Oh et tiens ? Pourquoi ne pas jouer au bon cop, bad cop ? Sauf que 26 et 70 n'étaient pas vraiment doués, ils n'arrêtaient pas d'échanger les rôles. Dans un élan de bonté, matricule deux-six libéra Paul et évita le regard noir que lui avait lancé sa consoeur. Devant eux, la peur gagna finalement Madverier qui se tortilla un peu plus dans son filet dangereux et se mit carrément à paniquer sous le regard satisfait des deux mage noires. La lapine agita légèrement sa baguette en direction de la plume qui gratta sur le parchemin de nouvelles informations, lorsque la seule victime restant réussit à bégayer sa maison et son année.  

Puis, il tomba à quatre pattes et vomit sous le regard dégoûté de 70 qui laissa échappé un soupire frustrée :

- Ah, les jeunes d'aujourd'hui, c'est pas aussi forts que ça veut le montrer, hein ?

Le filet entailla un peu plus la peau du pauvre sorcier et, ayant légèrement pitié de lui (ou alors car elle n'avait pas envie qu'Actarius se vide de son sang), 70 le libéra, et en profita au passage pour faire disparaître ces vilains furoncles qui se dressaient fièrement sur tout son visage. Le jeune sorcier prit à nouveau la parole :

- Qu'est-ce...que vous voulez ? Je venais juste pour...mettre le feu à cet endroit...humilier les moldus...Prendre du plaisir à voir leur monde pitoyable, brûler...Je viens de voir un de mes amis brûler sans intervenir...et j'ai brisé la main d'un autre de mes camarades, sans sourciler...Vous...Vous voulez me faire souffrir...Parce que j’étais au mauvais endroit au mauvais moment ? Je respecte ce que vous êtes...ce que vous faites...Qu'est-ce que...vous me voulez ?! dit-il.

Même si le filet était disparu, le sorcier ne se sauva pas. Au contraire, il posa même un genou sur le sol et releva de grands yeux marrons effrayés vers la lapine.

- Vous voulez me faire souffrir...Par jeu...Vous faites souffrir tous ceux qui vous soutienne comme ça ?!
- Oh, il est mignon, hein Anger ? lança la dénommée Lust à son camarade. Il nous aime ! Y'a peut-être du bon, au fond de lui, qui sait ?

Puis, elle releva son masque dévoilant ainsi de belles lèvres pulpeuse et s'approcha du Serpentard. Elle s'agenouilla afin d'être à sa hauteur et claqua ses lèvres contre la joue du jeune sorcier, tout près de la commissure de ses lèvres, en fait. La Mangemort savait parfaitement que ce simple geste ne plairait pas du tout à matricule vingt-six, qui portait bien son surnom.

- On ne vous fait pas souffrir, nous vous formons, nuance, poursuivit-elle.[/i] Tu crois que c'est brillant de rester là à contempler le fruit de ses dégâts ? N'importe qui aurait pu vous attraper, mais le karma a fait en sorte que ce soit nous. Sometime, Karma is a bitch, you know ?

70 marqua une brève pause, passa affectueusement une main dans les cheveux emmêlés du fils des Madverier, avant de reprendre la parole :

- Et qui crois-tu qui va payer pour ta bêtise ? Qui crois-tu les aurors vont accuser, encore une fois ? Nous, bien sûr : nous sommes leur bouc émissaire. Bon, reprenons : droitier ou gaucher ? fit la Mangemort empoignant rapidement le poignet droit, puis le gauche d'Arcturus.

[ HRP ] : Autorisation de 26 qui passe son tour par manque de temps et d'idées.

Arcturus tremblait de douleur et d'effroi, son élégant costume pourpre était déchiré par endroit, il saignait des jambes, du visage, il avait les yeux pleins de larmes, il ressentait encore de violentes secousses dans le corps suite à son mauvais traitement par les deux mangemorts. La femme au masque de lapin était descendue de son balai et s'était approché du Serpentard avec une phrase qu'Arcturus prit pour du sarcasme, doublé d'un sadisme certain. En effet, la mage noire masquée s'adressa à son homologue, lui " confirmant " ce qu'Arcturus avait dit précédemment à leur sujet et de sa quasi " dévotion " à la cause des Mangemorts. La femme au masque de lapin s'était approchée de Madverier  avant de lui caresser le visage de ses gants noirs, ayant fait disparaître les conséquences quelques peu " buboniques " de son propre sort.

La soudaine tendresse de la Mangemort vis-à-vis d'Arcturus le surprit mais il savait que cette douceur avait le goût du miel mais la consistance du poison. Il avait presque poser sa tête fixant le sol contre elle mais la jeune femme releva le bas de son masque et posa un baiser à quelques millimètres des lèvres d'Arcturus, le jeune Serpentard n'osa rien faire, il ne bougeait plus, comme figé tandis que cette vipère plaçait son venin sur lui, l’imprégnant de sa malveillance, c'en était presque grisant pour le jeune sorcier qui cessa d'éprouver de la panique l'espace de quelques secondes...mais il voyait déja la suite...Il savait que derrière cette tendresse momentanée, il y avait plus encore de souffrances qui l'attendait alors il ne se berça pas d'illusions et se prépara psychologiquement à devoir supporter plus encore...

Lorsqu'elle détacha ses lèvres de la joue d'Arcturus, la jeune femme expliqua, comme pour justifier tout ce que le jeune serpent subissait, était là pour le " former ". Bizarrement, il s'attendait à autre chose mais...un " cours " avec des Mangemorts...ça n'avait pas de prix pour Arcturus...Elle expliqua que rester sur les lieux de son crime était idiot, que c'était le meilleur moyen d'être pris sur le fait et Arcturus savait qu'elle disait vraie, elle avait sans aucun doute eue l'occasion maintes et maintes fois de semer le chaos et d'en admirer les fruits mais elle se devait de fuir à chaque fois...Dans un sens, il était presque satisfait de voir des Mangemorts arriver, quoi qu'en dise celle qui se tenait devant lui, mais il savait que les faire déplacer...impliquait de lourdes conséquences...

Elle passa sa main dans les cheveux d'Arcturus avec la même tendresse malsaine avant d'expliquer que l'acte et le feu de joie du groupe de Serpentard allait, une fois encore, attirer les foudres des Aurors sur l'ordre des mages noirs. C'est alors que ce fût un déclic pour le fils Madverier.

- Alors...Vous ne m'en voulez pas pour avoir détruit cet endroit...Vous m'en voulez parce que mon acte vous sera attribué...Je...Je voyais pas les choses comme ça...Je..Je suis profondément navré...Je ne pensais pas que...mais...je comprends...Mon acte a nuit à votre cause et je sais que je dois subir votre courroux pour vous avoir attirer de nouveaux problèmes... dit-il en levant sa main droite vers elle.

Il baissa la tête, ses cheveux tombant vers le bas et prononça une dernière phrase avant de laisser place au silence et à son proche châtiment.

- Je peux vous donner la garantie...que le Ministère imputera cet incident à du vandalisme moldu...Ma famille le fera pour me protéger...et par extention...vous protéger... dit avant de fermer les yeux et de serrer les dents, sa main droite ouverte et son bras tendu vers la femme masquée

Vous aviez décidé de surprendre un peu. Et vous aviez raison après tout. Pourquoi ne pas changer un peu les habitudes ? Vous aviez lu La Gazette du Sorcier et vous aviez compris que les gens craignaient votre groupe de masqués attaquant la nuit. Alors, vous, qui cherchiez à vous faire craindre davantage, à vous sentir plus puissant encore, vous aviez eu une idée. Seul, vêtu d’un long manteau noir, capuche rabattue sur votre visage, vous aviez pris la décision de vous mêler aux moldus. De vous fondre à l’intérieur de la masse. Et de les surprendre en plein jour.

Du haut de vos longues jambes, vous marchiez droit, et vous toisiez les autres de haut. Aucun n’avait votre classe sous votre costume sombre. En ce samedi de soldes, le lieu était bondé. Vous vous faisiez même bousculer. Et vous aviez très franchement envie de vous essuyer après cela. Pourquoi vous touchaient-ils tous autant ? Pensaient-ils acquérir un peu de magie en entrant ainsi en contact avec vous ? Sans doute. Alors pendant un moment, vous tentiez de les esquiver, mais rapidement vous vous rendiez compte que cela était impossible.

Alors profitant de la foule, vous décidiez de vous rendre au sein même d’un magasin. Il vous fallut attendre que les vendeurs, débordés, quittent un instant des yeux une cabine d’essayage pour entrer dans la masse. Le coup fut rapide. Vif. En transformant votre baguette à l’aide d’un #Numen Arma en couteau, vous pouviez trancher la gorge d’un moldu. Comme ça. Et le sang giclait. Vous auriez aimé profiter du spectacle mais déjà vous deviez partir. Car ils ne tarderaient pas à le voir. Vous sortiez rapidement alors que la panique commençait à gagner ces nuisibles. Vous retiriez votre capuchon et laissiez découvrir un visage fin, efféminé, des cheveux blonds et des yeux verts. Vous aviez mis longtemps à le modeler. Mais vous aviez franchement réussi. A présent vous pouviez simplement vous balader dans les allées du centre commercial. Et attendre avant de commettre le prochain meurtre.

Les hurlements commencèrent et vous vous sentiez puissant. Vous souriez même intérieurement. Comment vous appeliez-vous au fait ? Ah oui… Si vous n’aviez pas de masque aujourd’hui vous étiez pourtant bien Trente-Neuf. Et cela commençait comme Traumatisme. Tous ces pauvres moldus allaient bientôt s’en souvenir. Là, à l’écart, à contre-sens de la foule par laquelle vous essayiez de ne pas vous faire emporter, vous aviez envie de tracer dans le ciel, en lettre de feu, le matricule que vous aviez adopté. Pour marquer le coup. Il vous fallait simplement un endroit plus visible et pourtant bien plus isolé. Car vous n’étiez pas du genre à exhiber votre baguette ainsi en public. Plus maintenant dirons-nous.

Seulement une autre rumeur vous alerta. Un fantôme disait-on. Un mot à peine murmuré mais qui se répétait tel un écho, grandissant de seconde en seconde Et si vous ne pouviez plus rien voir de l’endroit où vous vous trouviez, vous vous retourniez tout de même. A moins que ces imbéciles de moldus ne pensent qu’un fantôme a tué cet imbécile en cabine d’essayage, il y avait un problème. Vous vous arrêtiez, piquet au milieu de la foule grossissante des intéressés, et votre regard tomba sur cette fille. Elle aussi se désintéressait du spectacle. Et elle aussi avait presque l’air d’être heureuse. Que se passait-il ?

Vous n’aviez pas le temps de réfléchir. Si vous étiez suivi il serait temps pour vous de vous battre, mais ellene vous avait pourtant lancé aucun sortilège. Et le terrain ne vous était pas favorable. Trop de gens. Vous risquiez une bousculade. Alors simplement, vous lui offriez un grand sourire, un même un petit signe de la main, avant de reprendre votre route et d’émerger, quelques minutes plus tard, dans le couloir des toilettes. Celui-ci était quasiment vide – enfin ! – et vous ne tarderiez pas à retrouver l’autre. La fille. Alors, plissant les yeux vous tentiez de vous faire roux, histoire qu’elle vous reconnaisse moins rapidement, mais vous ne pouviez de toute manière rien faire pour vos vêtements. Non, cela ne servait à rien. Vous auriez souhaité lui parler, vous insinuer dans sa tête, mais vous en étiez bien incapable car si vous la connaissiez, vous aviez plutôt tendance à l’appeler « la fille » plutôt que d’user de son véritable nom. Alors vous attendiez simplement.

Gardant votre baguette-couteau, vous attendiez qu’elle émerge pour tenter de l’attraper par le bras. Glisser une main insidieuse sous sa gorge. Lui agripper les cheveux. Renifler son parfum. Fermer les yeux un instant. Lui bâillonner la bouche si possible, mais pas assez pour qu’elle ne puisse pas répondre.

- Que me veux-tu ?

Être sur le trône était un plaisir pur. Une jouissance. Être sur le trône, comme reine du monde, comme roi du monde, me provoquait un soulagement extrême. Je me débarrassais, en les noyant, de toutes les impuretés, de toutes lourdeurs qui m’empêchaient, chaque jour, d’être plus libre, plus légèr/e, de m’élever vers les hauteurs auxquelles j’aspirai.

Et puis. Il avait suffit d’un soupçon - un soupçon d’odeur : celle du sang - pour que le soulagement, bien-être auquel je m’étais  laissée aller, disparaisse, éclate comme une bulle de savon. Un état encore plus… plus… j’étais maintenant épris.e d’une osmose encore plus parfaite entre le corps et l’esprit. À l’odeur du sang - était-ce vraiment une odeur ?, l’avais-je vraiment senti ?, ils dansèrent, d’un même mouvement, un mouvement unique, une symphonie parfaite.

J’avais les yeux mi-clos à présent, les mains abandonnées sur mes genoux se tordaient comme des pattes de dragons. Mes griffes sous formes d’ongles humain, tentaient de percer le tissu de mon pantalon pour arracher ma peau. En moi, tout, tout au fond du plus profond de moi, une énergie nouvelle montait. Violente. Amusante. Excitante. D’où venait cette excitation ? De l’odeur ?

Mais encore une fois : avais-je vraiment senti une odeur de sang ? J’en doutais. Y avait-il vraiment une odeur ? Cette odeur de métal existait-elle vraiment ? N’était-ce pas plutôt une… une lumière comme connectée aux vibrations du monde, qui s'allume en réaction à ce dernier, en faisant vibrer la fibre qui passe du coeur au crâne en passant par les tripes ?, vous faisant sentir une odeur qu'il vous était impossible de sentir là où vous vous trouviez au moment même où cette odeur vous agrippait le nez. Cette petite lumière, c'était juste l'instinct.

À ses réflexions, des clameurs terrifiées déchirèrent le silence. Je me levais, et - encore prisonnier.e d’une mécanique aliénante, tirais la chasse d’eau. J’ouvris la porte, et la claquai. Dans les WC. du grand magasin. Dans l‘air. Là tout n’était qu’ordre, calme et silence. Dans l’air. Là, tout n’était plus que désordre, ébullition, bruits. Les bruits étaient des cris qui arrachent la gorge, les cris étaient un vacarme lointain, explosif.

Je ne me demandais pas ce qui pouvait bien se passer. Je m’en fichais. J’avais juste conscience que dehors, la folie s’était éprise du monde. J’avais juste conscience que j’aimais ce doux parfum de folie, qu’il m’enivrait, me rendait toute chose. Je voulais juste les rejoindre, et m’abreuver de la peur, du chaos qui semblait écraser toute raison, toute logique de survie.

J’avais les yeux qui brulaient et le sourire incendie. J’étais dans un tel état second que je ne remarquais pas tout de suite le bel homme ; effrayant, une main dangereuse sous la gorge d’une jeune femme. Je mis quelques secondes à comprendre que la jeune fille, cheveux tirés par les mains sévères et furieuses de l’inconnu, ne m’était pas inconnue :

- Lizzie ? disais-je d’une voix simple et étonnée.

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