Justement un serdy réagit à son propos et la relance, ce n’est pas de sa responsabilité cette fois si elle rouvre la bouche, mais elle est trop tentée par l’intérêt du débat qui se met en place pour ne pas essayer d’éclaircir son propos. Elle est coupée dans son élan par l’intervention du professeur Lefebvre, qui vient rompre la rythmicité établie des interventions d’élèves.

- Hum... Mlle Phoenix venez à coté de moi s'il vous plait.

Hein, quoi ?

Son cœur s’emballe d’un coup, elle déteste être au centre de l’attention. On ne dirait pas devant son discours, mais c'est parce qu'elle en avait la maitrise. Elle entre dans un face à face total avec l’inconnu en devenant indépendamment de sa volonté le cobaye de son professeur. Ce dernier poursuit tandis qu’elle s’exécute pour se placer à ses côtés non sans appréhension.

- Sachez que vous serez notée comme les autres, bien que si vous continuez sur cette lancée vos notes de théorie vont atteindre des sommets ! Merci de votre participation.

Venant d’un être aussi exubérant, tout est possible. Qu’a-t-il en tête ?

Les remarques s’accumulent :

- Hum... surtout n'en faites pas trop, vous savez comme une tonne d’information est difficile à assimiler, soyez concise.

Petit clin d’œil à son adresse. Qui ne manque pas de la mettre dans l’embarras. Elle ne cherche pas à s’attirer le favoritisme de son professeur, surtout pas. Voulez-vous rendre service à votre élève? Ne montrez pas qu’il est différent des autres à vos yeux, qu’il se détache du groupe. La société entretient toujours un haine envers les divergents. C’est le meilleur moyen d'attirer sur elle les foudres des persécuteurs. L'angoisse vient se mêler au stress dans son ventre. Surtout ne pas revivre sa première année. Plus jamais.

Si certains tentent à tout prix de se démaquer, d'autres n'aspirent qu'à se fondre dans la masse. La foule. Le monstre. Gabrielle s'est faite avoir une fois.  La voix de Lefebvre la ramène dans le temps présent.

- Tant qu'on y est, pouvez-vous répondre à la question de Mlle Ilo ? Qui, si je me souviens bien était "existe-il un sport sorcier où on doit courir comme en athlétisme ?" Enfin, je ne suis pas sûr...

Son éclaircissement apporté, l'enseignant se saisit d'une bouteille d'eau qu'il vide sans interruption. Déjà assoiffé le prof ? Va-il se contenter de faire comme les professeurs d’éducation physique moldu ? Les regarder travailler, mettre leur corps à l’épreuve, voir souffrir pour certains, tout en restant impassible et immobile sur une chaise ? La suite du cours nous le dira.

Une élève enchaîne directement suite au professeur. La tête de Gabrielle se dirige automatiquement vers la source du signal auditif, une sepentard blonde comme les blés,  inconnue au bataillon.

… Je me rends néanmoins compte et commence d'ailleurs à envier la joie de certains autres élèves dont l'expérience que leur à fournis ce genre de passe-temps semble ravir.

La remarque fait naître un petit sourire sur le visage de la brunette. Pas de pitié envers sa condisciple. De reconnaissance. C’est bien vrai, elle ne se rendait pas compte à quel point elle avait de la chance. La serpente aborde ensuite le sujet de la compétition qui a toujours mitigé la bleu et bronze.

L'adolescente attrape au vol la parole pour ne rien perdre de ce qui vient de se dire:

- Désolé, encore moi, je peux répondre ?

Elle se tourne d’abord vers le jeune homme de sa maison.

- Je suis d’accord avec le fait qu’un même balai ne réduirait pas les inégalités. C’est pour cela que je réfléchis à un moyen de rééquilibrer une pratique, en donnant un handicap à celui qui a des habiletés ou un coup de pouce à celui qui ne dispose pas de ces aptitudes. Si tu trouves, n'hésite pas à m'avertir propose-t-elle en adressant un sourire sincère à l'égyptien. Malgré tout, on ne sera jamais absolument égaux, c’est une utopie. Pour revenir au propos tenu par l'élève de Poufsouffle, désolé de ne pas connaitre ton nom,  je voulais surtout soulever le fait qu’il y a une injustice de base et que même dans les sports modus, on peut se trouver des excuses car nous ne sommes pas tous conçus pareil, c’est un fait indépendant de notre volonté. Comme pour la maladie dont vient de parler Mr Lefebvre, cela illustre bien ce que j’avais en tête, approuve-t-elle en adressant un sourire poli dans sa direction.

Puis elle regarde la serpentard vêtue d'orange, si frêle comme si une rafale de vent suffisait à la casser.

- Je ne vais pas lancer de débat sur les compétitions, tous les arguments se valent mais celui avec lequel je suis d'accord est la compétition vis à vis de soi-même. C'est l'aspect qui me semble fondamental, se dépasser et progresser dans son propre référentiel, en fonction des aptitudes qui nous ont été conférés au départ, pas pour se mettre au niveau des autres ou les dépasser.

Finalement, elle adresse son dernier regard à la jeune gryffondor qui avait posé sa question:

- Ce n'est qu'une supposition, ou une ébauche de projet à élaborer peut être, mais n'existe-il pas de courses d'obstacles? Il y a les haies chez les moldus, mais dans le monde magique n'y en a-t-il pas avec des sortilèges ou des créatures sur le chemin de la course?

Finalement, le cours semblait s’orienter sur la partie théorique et une simple question des avis personnels quant aux sports pratiqués les avaient menés sur un petit débat sur l’égalité dans le sport. Contre toute attente, les réponses des élèves s’enchaînaient dans le respect, et personne ne semblait sortir de ce cadre. Ayleen ne les connaissaient certes pas tous, mais elle avait pu au moins voir à quelle maison ils appartenaient pour les identifier. Elle fut d’ailleurs ravie de constater qu’une Serdaigle, tout comme elle s’en donnait à cœur joie pour répondre ou bien débattre des réponses données qu’elles viennent ou non du professeur. Peut-être lui proposerait-elle de réviser ensemble si elle trouvait le courage de lui demander ? Enfin, ce n’était réellement le moment d’avoir ce genre de pensées.

Ce fut l’intervention du professeur qui jusque-là était resté en retrait qui coupa court à ce micro-débat qui avait vu le jour. Il répondit à certaines questions tout en continuant d’en poser d’autres bien qu’il en reprenne une venant d’une Gryffondor qui fit beaucoup réfléchir la brune. Bien qu’elle fût surprise lorsque le professeur appela à ses côtés, l’élève de Serdaigle qui s’était beaucoup investi, elle ne put qu’en être fière. Après tout, c’était sa maison qui était mise en valeur grâce à cette élève. Malgré tout, elle n’était pas tout à fait d’accord avec ses propos, et l’élève de la maison du lion n’hésita pas à la contredire gentiment. Tentant de reprendre confiance en elle, la brunette décida alors de prendre part à la discussion.

« - Dans le sport, nous sommes tous différents c’est un fait. Mais l’on ne pourra jamais combler ces différences en essayant d’aider les moins bons et de donner des handicaps aux meilleurs. Comme vous l’avez dit toutes les deux, dans le sport, c’est principalement une question de mental, de se dépasser et de progresser par rapport à notre niveau de départ. On peut alors regrouper les gens avec des difficultés non ? Je veux dire, dans le monde des moldus, il existe bien des compétitions réservées aux personnes possédant des handicaps. »

Elle s’arrêta un instant pour reprendre son souffle, et chercher au fin fond de sa mémoire, si elle possédait un nom quelconque pour faire office d’exemple, mais elle n’en avait aucun, alors elle ne s’attarda pas plus sur cette idée.

« - Malgré cette distinction, cela ne les empêche pas d’être reconnu ou bien idolâtrés. Enfin, ce que je veux dire, c’est que la distinction qui se fait dans le sport, ne doit pas être vu comme une sorte de discrimination. »

Après avoir entendu l’idée de la Serdaigle sur les courses magiques, et l’enthousiasme de la lionne, Ayleen ne put se retenir de commenter d’une petite voix comme si elle ne voulait pas qu’on l’entende.

« - Courir avec des sortilèges ou des créatures, ce ne serait pas un peu trop dangereux ? »

Certes on pouvait voir de tout dans le monde sorcier, mais là, c’était comme si on considérait le fait de survivre comme un sport. Rien que pour ça, elle ne put s’empêcher de frissonner. En tout cas, jamais elle n’aurait le courage de faire du sport sorcier si cela devait être aussi dangereux !

En cet après-midi, un nouveau cours d'Étude des Moldus s'annonçait. Et ça, Jade n'était pas sûre que ça soit une bonne nouvelle pour elle. Pourtant, l'Étude des moldus avait toujours été une matière qu'elle adorait, c'était plutôt normal étant donné qu'elle avait grandit parmi eux, mais également parce-que le premier professeur lui ayant enseigné cette matière n'était autre que Théodore Winderfelt. Cet enseignant avait été réellement un repère pour la blondinette qui n'aurait peut-être pas tenu ses premières semaines au château sans lui. Et puis il était parti. Et à présent, le professeur pour cette matière, c'était Lefebvre. Jade en était encore à se demander quelle était la raison de son blocage. Était-ce par nostalgie des cours de l'ancien professeur, ou par méfiance de ceux du nouveau ? Aucune fichue idée.

Il faut dire que le cours précédent n'avait pas été des plus agréables. Lefebvre lui avait reproché sa timidité, sans même se demander d'où elle pouvait venir. Si il ne semblait pas être un tyran à proprement parler, Jade s'en méfiait un peu. Oh bien sûr, elle s'était remise en question, avait cherché ce qui n'allait pas - et ne l'avait toujours pas trouvé. Alors, la blondinette espérait que ce nouveau cours serait plus probant que le précédent. Après tout, c'était peut-être bien elle le problème, il faut savoir avouer ses erreurs. Il est vrai qu'elle n'était pas franchement impliquée lors du cours précédent, alors qui sait.. elle verrait bien, après tout ! Ce cours semblait assez particulier puisqu'il n'allait pas se dérouler dans les habituelles salles de cours, mais sur le terrain de quidditch. En lisant la lettre, il n'avait pas fallu bien longtemps pour que l'adolescente comprenne le sujet du cours. A moins qu'il n'ait été cité en avance, elle n'en était plus certaine. Bref, quoi qu'il en soit, c'était reparti pour les sports moldus. Winderfelt avait déjà fait un cours là-dessus, cours intéressant mais aussi particulièrement éprouvant physiquement. Jade avait une bonne mémoire et ce jour y resterait gravé. La visite de Kholov, notamment. Plus qu'à espérer que ça ne se passerait pas de la même façon et qu'ils n'auraient pas non plus à plonger dans l'eau glacée, en hiver non merci ! Cette fois-ci, Jade s'était bien préparée, avait pris de quoi s'alimenter une fois le cours terminé et commençait son étirement avant même de débarquer à l'endroit voulu. Avec ce professeur excentrique, il fallait s'attendre à tout, même à un truc physique dès le début. Bien réveillée et prête à en découdre, Jade arriva sur les lieux plus motivée que jamais. Bon par contre, elle n'était pas en avance encore, beaucoup des élèves étaient déjà présents et le professeur également, bien sûr. Cette fois, il avait opté pour une toute autre couleur de cheveux, au moins on ne pouvait pas lui reprocher un manque d'originalité. Bref, elle était presque en retard, ça commençait à être une fâcheuse habitude. Tant pis, l'important c'était d'être là lorsque le professeur commencerait et ça ne tarda pas.

- Bonjour à tous ! Pour ce qui ne me connaissent pas, je suis monsieur Lefebvre, professeur d'Etude des Moldus. Bien. Tout d'abord, avant de commencer changez-vous. Vous trouverez dans ces malles des tenues de sport. Il y a une tenue propre à chaque équipe. Le nom des membres de l'équipe est inscrite sur chaque malle. Il y a ce paravent pour les garçons et de l'autre côté celui des filles.  Les shorts et les débardeurs oranges pour la Team Magicarpe et les autres en vert pour la Team Tentacool. Par pitié ne me demandez pas où est-ce j'ai déniché ces noms d'équipe...

Les noms d'équipe lui disaient quelque chose à la blonde. Mais quoi ? C'était sûr et certain, elle avait déjà entendu ça quelque part. M'enfin ça n'était pas bien important, elle finirait bien par s'en rappeler quand sa mémoire aurait décidé de se manifester ! Pour l'heure, son esprit entier était focalisé sur le cours qui allait avoir lieu et.. sur le fait de se changer avec tout le monde. Ouais, elle était pudique ouais. Franchement, elle était bien sa tenue bon sang, ne pouvait-elle pas rester ainsi ? Tirant une tête de six pieds de long, Jade s'avança vers le paravent destiné aux filles, récupérant au passage une des tenues qui lui était destinée. Orange, pour Magicarpe. Au moins, on les verrait de loin y'avait pas de doute là dessus. Elle attendit un moment avant de se changer, autant de temps que nécessaire pour qu'il y ait peut d'élèves avec elle. En plus elle avait froid. Bref, Jade avait décidé de râler. Finalement prête malgré ses réticences, l'Italienne rejoignit les autres élèves pour écouter la suite. Rester sans rien faire n'était pas des plus simple, d'autant plus que ses muscles se refroidissaient de seconde en seconde. Heureusement qu'elle n'était pas trop frileuse..

- Malgré vos différentes tenues, ne vous préoccupez pas des équipes pour le moment. Hum... avant d'entamer ce qui est prévu, je vous prierais non, j'exige que vous vous échauffez. Cette étape est souvent délaissée lors d'un effort physique alors qu'elle est indispensable. Pour ceux qui ne savent pas par où commencer, vous pouvez suivre ce que je fais. Bougez-vous et que ça saute !

Blablabla, ça relevait de l'évidence, celui qui se lançait dans un parcours sans s'échauffer voulait vraiment risquer la blessure. Tout le monde devait forcément avoir fait du sport au moins une fois dans sa vie non ? Il est vrai que les sorciers n'avaient pas grand chose de plus que le Quidditch, mais bon, même pour ça il valait mieux s'entrainer, les acrobaties parfois nécessaires demandaient d'avoir des muscles bien réveillés. Sûre d'elle et avec une certaine habitude, Jade commença son propre programme d'échauffement.

- Ce cours sera très centré sur la pratique. Il y aura deux grandes parties, la course de relais et l'initiation au tir à l'arc chacune précédée de quelques minutes de théorie pour connaître les bases et les instructions. Alors, pour ceux qui savent en quoi consiste une course de relais merci de nous le faire partager. Après quoi j'apporterai des informations supplémentaires afin de débuter avec assurance la première partie pratique. J'aimerai qu'on parle un peu du sport en général. J'ai pu voir que vous êtes nombreux a avoir pratiqué un sport autre que les sports Magiques comme le Quidditch. Pendant combien de temps et à quelle occasion ? Quelles sont vos impressions. Préférez-vous les sports Magiques ou Moldus ? N'hésitez pas à développer.

Tir à l'arc.. Voilà qui l'intéressait. Elle n'en avait pas fait longtemps mais elle avait adoré le pratiquer, c'était une sensation grisante que de pouvoir viser juste avec un simple assemblage comme celui-là. Ça l'avait toujours fasciné, un peu comme l'un de ses héros moldus préférés. Voler aux riches pour donner aux pauvres qu'il disait. Voilà bien une cause à laquelle Jade se serait bien rattachée si elle ne vivait pas dans ce monde fermé à de telles initiatives.

Jetant un petit coup d'oeil aux autres élèves présents, Jade attendait d'entendre quelques réponses avant de s'y mettre également. Pas qu'elle faisait sa timide hein, pas cette fois, mais elle était curieuse de connaitre les capacités des autres. Le sport, c'était plus ou moins son truc alors si elle pouvait se fondre dans la masse, ça serait une plutôt bonne chose. En attendant, elle s'échauffait comme à son habitude. Avec des années d'exigence, Jade avait mit en place une sorte de routine pour être certaine de bien échauffer ses muscles. Massant d'abord ses poignets puis ses épaules, l'adolescente les faisait ensuite tourner légèrement pour débloquer chaque partie de son anatomie. Ses poignets ne manquèrent pas d'émettre un petit craquement discret alors qu'étirer ainsi ses épaules lui faisait un bien fou. Ramenant ses mains vers les épaules associées, Jade ferma les yeux pour profiter de ce moment qui ressemblait à de la détente plus qu'autre chose pour elle. L'étirement, c'était tellement agréable. Un peu comme du yoga, vous voyez ? Pendant ce temps, les réponses avaient débuté. Les premières n'étaient pas franchement fructueuses, beaucoup n'avaient pas vraiment d'expérience voire par du tout. Jusqu'à Mathilde, une Serdaigle qui semblait en avoir vu pas mal. Voilà qui intéressait la préfète des jaunes et noirs. Écoutant attentivement ses paroles et les suivantes, Jade émit un petit rire en entendant la réflexion d'une Gryffondor inconnue à ses yeux (Aiko). Pour le coup, il était impossible de l'en démentir. Les sports comme le football prenaient tellement d'ampleur dans la tête de certains moldus que s'en était parfois effarant. M'enfin, elle qui était une mordue de certains autres sports n'avait pas grand chose à dire. Une autre Serdaigle, Gabrielle, semblait au top de la connaissance sportive. Mine de rien, en découvrir plus que ce qu'elle ne connaissait déjà était plus qu'intéressant.

Se penchant en avant pour étirer son dos, Jade émit une légère grimace. Son dos, c'était son point faible à elle. Un accident il y a pas mal de temps l'avait bien fragilisée de ce côté là, son électrisation en cours de Divination n'avait rien arrangé. Parfois, l'adolescente se demandait comment elle pouvait être encore debout après tout ça. Inspirant et expirant longuement, elle fit quelques rotations des hanches pour apaiser un peu tout ça. Et pouf, au sol pour la suite. Étirant sa jambe droite, puis la gauche, l'adolescente prenait soin d'attendre que ses muscles chauffent avant de stopper. Elle en avait besoin pour la suite du programme. Fléchissant l'un de ses jambes, l'autre fut étirée le plus loin possible d'elle. Et inversement, pour que tout soit en ordre.

Les différentes expériences continuaient, attentivement écoutées par la préfète des jaunes et noirs. Mais après l'intervention de Liskuvo, Gabrielle reprit la parole et si ses idées étaient pour la plupart assez justes dans la tête de Jade, ce ne fut pas le cas tout du long. Non mais, d'où les femmes étaient désavantagées en sport ? On aurait dit un discours d'homme tiens. Enfin, de certains hommes, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes. Le professeur intervint ensuite pour réagir à ce petit débat, faisant naitre un petit sourire sur les lèvres de Jade. Ses idées étaient bonnes, finalement.

Après les jambes, Jade décida de se concentrer à nouveau sur son dos. C'était son principal point faible, il fallait donc qu'elle se concentre un maximum là-dessus. Ellana, une serpentard, annonça qu'elle n'avait jamais fais de sport. D'ailleurs, elle semblait pas mal le regretter et la blondinette ne pouvait que comprendre. Dieu, qu'elle avait été malheureuse pendant cette période où le sport lui était tout simplement interdit. D'accord, elle y avait goûté auparavant mais bon, c'était du pareil au même. L'Italienne esquissa un sourire discret en direction de la verte, espérant qu'un jour elle pourrait faire tout ce qu'elle souhaitait. Attendant encore un peu, Jade se dit qu'il était temps qu'elle s'exprime à son tour. Il y avait pas mal à dire, et elle doutait encore de ses capacités de prononciation avec cet accent toujours aussi présent. Concentrée, Jade se redressa, essayant de tout bien prononcer en poursuivant ses flexions.

- De mon côté j'ai fais pas mal de sports différents quand j'étais plus jeune. Je voulais tout essayer. Notamment ce qu'on qualifie vulgairement de sport de combat, de plage aussi comme le volley qui demande à ce qu'on travaille en deux équipe et qu'on restitui.. euh, renvoie un ballon rond derrière un filet, le ballon ne doit pas tomber, en gros. Mais avec les mains par contre.

Petit sourire en direction de la gryffy (Aiko) un peu plus tôt. Obsession des ballons ronds, pas faux.

- J'ai fais quelques mois de tir à l'arc, c'est vraiment heu.. grisant comme discipline, mais j'ai vite arrêté pour me concentrar.. trer sur d'autres choses. Notamment la natation et j'en fais encore aujourd'hui, nager me plait beaucoup, les sensations sont différentes sous l'eau. Mais rien de très.. professionnel par contre. En revanche j'ai fais de la danse euh.. quasiment depuis que je sais marcher. Ma mère était danseuse, elle m'a plus ou moins.. refilé cette passion. J'ai arrêté à mes 9 ans. Les deux disciplines les plus importantes pour moi restent la gymnastiques, que j'ai pratiqué de mes 6 ans jusqu'à hm.. mes 14 ans, je crois. Et l'équitation qui ne m'a jamais.. quittée depuis que je suis toute petite.

Heureusement qu'elle s'était limitée dans sa liste, ça n'avait pas toujours des avantages d'être tout le temps curieuse.

- Je crois que je préfère les sports moldus.. Ils sont beaucoup plus variés, au final je ne connais pas grand chose du sport sorcier. Et puis comme dit plus tôt, ça n'implique pas que nous. Je prends l'exemple de l'équitation puisque c'est ce que je connais le mieux, ma non dipende.. pardon, dépend pas que de nous mais aussi du cheval. On ne fait pas que l'enfourcher et lui dire "Au galop", il faut savoir le comprendre, acquérir sa confiance et travailler là-dessus. Et je tiens à ajouter qu'on n'est pas necessariamente.. désavantagé en étant une femme. Au contraire, ça peut nous être bien utile dans les sports demandant souplesse et délicatesse. Et comme dans tout, une femme peut avoir des muscles d'acier et un homme une dolce.. douceur.. hors du commun. Le tout, c'est de savoir bien s'en servir.

Làààà, ça allait mieux niveau timidité ? Comment ça rancunière ? C'pas vrai. On reprend les étirements, pas le temps de lambiner.

Les avis fusent, quasi virulents, venant bousculer l’opinion de Gabrielle, venant secouer ses pensées dans sa boîte crânienne à la façon d’un boogle. Quand deux pensées s’entrechoquent, elles produisent une étincelle, une réflexion.

Et c’est tant mieux.

La jeune fille de 15 ans n’a pas encore les idées faites, gravés dans le marbre ou dans l’écorce d’un chêne. Chaque opportunité d‘échange, auquel elle assiste ou participe avec appétence est une source considérable d’enrichissement, elle y puise savoir et réflexion.  Respect et robustesse. L’adolescente considère qu’elle ne détient pas assez de connaissances et d’expériences pour affirmer avec poigne ses convictions. Les discussions l’amènent très souvent à se remettre en question et à faire évoluer son avis. L’on entend dire qu’elle est influençable ou qu’elle n’a pas de personnalité. Cette dernière n’est pas définie en tout cas, on ne peut pas lui coller une étiquette.
C’est une personnalité en construction, en devenir, malléable, fluctuante, au gré des rencontres, des lectures, des voyages, de la vie qui la construit, de sa vie qu'elle construit.

Quand le corps se paralyse, il s’écroule.

Quand la pensée se paralyse, elle s’éteint.

Quand le système se paralyse, il s’effondre.

Irrévocablement.

Le mouvement, le changement est synonyme de vie.

Ne dit on pas que seuls les idiots ne changent pas d’avis ?

Mitraillée par les réponses, Gabrielle tente tant bien que mal de garder le fil et de préparer les siennes. Elle réalise finalement que côtoyer le professeur est une position qui ne comporte pas que des désavantages. Elle fait face à la quinzaine d’élève de tout âge, toute taille, toute origine, toute maison. Elle remarque que la gente masculine se fait rare à ce cours. L’emplacement qu’elle occupe désormais lui permet d’observer allègrement les plus infimes réactions aux propos tenus. Il y a des visages lascifs et ennuyés, des élèves qui se mettent à papillonner. Certains sont attentifs mais timides. D’autres plus engagés et avides de donner leur avais. Certains faciès se révèlent amicaux et soutenants, d’autres marquent un désaccord et une envie de confrontation. Mais tout cela se déroule avec respect, le fair-play est présent ce que doit ravir le professeur. D’ailleurs, celui-ci semble relégué au rôle d’arbitre devant le match qui s’est mis en place, ne sifflant que les cartons rouges, attendant le moment propice pour interrompre à nouveaux ses élèves. Attendons de voir combien de temps cette bonne volonté commune tiendra.

A chaque intervention, Gabrielle oriente inconsciemment son corps et son regard vers le locuteur, preuve de son réel intérêt. Elle admire le cran de la petite gryffondor à la peau d’ébène. La serdaigle ne disposait pas d’une telle assurance au même âge. Une consœur de sa maison prend timidement la parole. Chacune rebondit sur plusieurs sujets abordés. Les sujets se démultiplient et se parallélisent au sein des échanges. La serpentard de tout à l’heure reprend la parole, son regard intense dirigé vers Gabrielle, comme si elle ne parlait que pour elle. Déstabilisée par cette marque d’attention manifeste, l’adolescente soutient respectueusement son regard, d’autant plus captivée par sa remarque sur les entraîneurs et les professeurs. Il est vrai que la relation padawan - maitre est très particulière et si enrichissante pour chaque place adoptée. Les souvenirs réaffluent en nombre, le Canada est si loin…

Gabrielle se réancre dans les yeux de la blonde platine qui poursuit. Les propos théoriques qu’elle tient se font plus personnels. Sous couvert du cadre du cours, la verte et argent vient déposer une partie de son histoire, de son vécu personnel. L’aigle en est certaine. Ce n’est malheureusement ni le moment, ni l’endroit adéquat, mais la verte montre le besoin de déposer une petite partie de son fardeau, dont Gabrielle ne sait rien. Son regard à son égard, comme pour tous ses autres camarades reste bienveillant. Une italienne à l’accent chantant qui s’était fait discrète jusque là prend la parole subséquemment. Elle semble un peu touche à tout, amant le sport. Sa prosodie ramène l’adolescente au cœur de Venise, la belle aux innombrables îles.

Avant d’intervenir à nouveau, la serdaigle essaye de mettre un peu d’ordre dans ses idées. Les trois premières ont évoqué l’idée de course dont elle avait fait part précédemment. Gabrielle ne s’attendait pas à ce que ce jet lancé spontanément suscite cette curiosité et revienne comme un boomerang. Elle se tourne vers chaque personne concernée lorsqu’elle réagit à ses propos.

- Je vais commencer par revenir sur la proposition de course magique, ou plutôt devrais-je l’appeler parcours. Cela ne correspond pas vraiment à l’athlétisme moldu, je n’ai pas répondu à ta question désolé, tu me pose une belle colle. annonce-elle en direction de la jeune lionne.

Elle se tourne ensuite vers l’aigle :

- Rassure-toi, j’imaginais quelque chose de relativement inoffensif ! Quoique les difficultés et les risques peuvent être croissants avec l’âge et le niveau de magique. Recevoir de simples sortilèges de lévitation ou de crotte de nez peuvent perturber un instant le sorcier, ralentir sa progression. Pour les créatures, il faut que cela soit bien sécurisé avec des professionnels qui se tiennent à disposition en cas de difficultés. Ne pas réveiller un augurey en courant près de son nid, compter le nombre de botrucs qui se cache sur le trajet, dégnommer un trou, ce genre de petites choses peuvent venir pimenter la course. Je vais m’arrêter de dériver pour cette question là, sinon le cours va se finir sur des questions de soins aux créatures magiques.

Du discours de l’italienne, Gabrielle retient surtout qu’on lui reproche d’être « macho » ce à quoi elle répond :

- Par rapport aux différences hommes/ femmes, il faut savoir que dans le monde moldu les deux sexes sont toujours séparés pour les compétitions, lorsqu’il est question de performance, de déterminer qui est le meilleur. Il me semble injuste de confronter, par exemple, en course de 100m un homme qui met moins de 10 secondes et une femme qui met un peu plus pour les meilleurs.  Mais je ne nie absolument pas que, d’un point de vue interpersonnel, une femme peut être meilleur qu’un homme ! Evidemment, cela dépend au cas par cas, mais je cherchais à réfléchir d’un point de vue plus général ce que vous aurez, je l’espère, compris. Je parlais du désavantage d’être une femme dans une épreuve de force par exemple, mais bien sûr qu’être une femme n’est pas un désavantage permanent, cela dépend de la situation, je voulais plutôt mettre en avant l’inégalité indéniable entre tous les êtres humains. Pour les handicapés comme tu l’as très justement dit,  ils concourent entre eux pour partir sur un pied d’égalité. Encore plus spécifiquement, dans le sport dont je parlais tout à l’heure, le judo, en plus de la distinction des sexes, il y a des regroupements par poids. Les sportifs sont répartis dans des catégories s’étalant sur quelques kilos. On trouve par exemple des femmes qui concourent entre elles, toutes pesant entre 52 à 57 kg.  Je sais bien qu'on ne compte pas en kg mais vous voyez l'idée. Ainsi les inégalités sont réduites, c’est le travail individuel qui est en jeu,le degré de maîtrise, la subtilité atteinte dans la technique grâce à la persévérance, à l’investissement de chacune.

Bouche close à nouveau. Mais pour combien de temps ?
Debout aux côtés de Lefebvre, elle attend. Elle attend péniblement l’arrivée d’un objet aussi imprécis qu’imminent. Anxiogène.

Le cours commence à prendre une tournure qui ne plait pas vraiment à Esteban. Les réponses fusent de tous côté. Certaines s'éloignent même du sujet, et il a droit au petite référence philosophique. Parfois, il vaut mieux s'en tenir aux consignes. D'ailleurs, il a fait remarquer à Mlle Phoenix qu'elle en faisait un peu trop, mais la jeune Aigle ne semble pas avoir pris en compte sa remarque. Par ailleurs, ces différentes prises de paroles ont le don de faire réagir ses camarades... D'une part, ils semblent tous avoir compris les consignes. D'autre part, seuls quelques uns les appliquent. On retrouve  Ilo, Lyan et Park. Le Français écoute attentivement leur échanges, n'intervenant pas pour le moment. La motivation, aller au delà de ses limites sont les aspects récurrents. Après la prise de parole de la Serpentard, il s'adresse au trois filles : - Très bien mesdemoiselles ! Votre intervention respectif, j'en suis sûr à fait réfléchir plus d'un. En effet, Mlle Lyan, je suis d'accord. Avoir du soutien, même infime peut faire gravir des montagnes si j'ose dire. Aussi bien dans le Monde Moldu que Sorcier, il y a des personnes qui ont abandonnées leur carrière ou leur rêve car leur famille, leur proche ne les soutenait pas.

De mon côté j'ai fais pas mal de sports différents quand j'étais plus jeune. C'est Mlle Wilder qui avait prise la parole à son tour. Au dernier cours, son manque de participation à la théorie l'avait un peu refroidi. Mais bon, elle n'était pas la seule. Il faut dire que la participation globale laissait à désirer hormis quelques élèves qui sortaient du lot. Le jeune homme en apprend beaucoup sur la Préfète des Jaunes. - J'ai toujours voulu essayer l'équitation... Commence-t-il après sa tirade. - Avoir essayé tous les sports que vous avez cité est un plus,. Ainsi, vous vous êtes faite votre propre opinion. Ajoute-t-il après un léger sourire. Un moment, où chacun apporte des informations supplémentaires, et c'est  après un temps de réflexion qu'il s'exclame : - Mlle Wilkes je suis admiratif devant votre premier contact avec le tir à l'arc. Sérieusement, vous l'avez fait avec des équipements trouvés ? J'imagine qu'ils n'étaient pas neufs. D'ailleurs, pour la deuxième partie pratique nous allons utiliser du matériel sommaire mais néanmoins fonctionnel et pratique. Voilà que la Serpentard l'a devancé sans le savoir... Elle est trop mignonne !

Je pense que les sensations ne sont pas les mêmes, les sports Moldus offrent des sensations que n’offrent pas les sports magiques et vice-versa. Notre propre corps devient porteur de sensations dans les sports pratiqués par les Moldus, tandis que dans nos sports, comme au Quidditch, ce sont des facteurs extérieurs qui permettent une sensation, notamment le balai. - Hé bien, c'est une façon judicieuse de clore cette partie. Merci Mlle Wildsmith Dit-il en s'adressant à toute la classe. et c'est à cette occasion qu'il remarque le manège étrange d'un Serpentard. - Hey ! LIDERICK ! Je vais faire comme si je ne vous ai pas vu somnoler.  Merci de vous éloigner de ce paravent, ce n'est pas un lit. Non mais, c'est quoi ces élèves ! Esteban comprend que la théorie l'ai achevée après tout il est perché le pauvre, mais il faut être discret ! De plus, il a bien vu sa pseudo mission de camouflage derrière le paravent pour "ne pas me faire repérer et que les gens pensent que je suis un Ronflex". Malgré lui, il rit bruyamment puis se racle la gorge de nouveau sérieux. - Dans quelques minutes, vous allez découvrir pour certains des sensations nouvelles. Pour ceux qui n'ont pas encore participer, vous pourrez le faire après que j'ai donné les consignes de la partie Pratique pendant la pause. Bien !

Il sautille rapidement sur place puis invite les élèves à le suivre un peu plus loin, à peu près au centre du terrain de Quidditch. - Vous avez peut-être remarqué les irrégularités du terrain à certains endroits. Pas de panique tout cela cela nettoyé plus tard. Maintenant écoutez bien les consignes s'il vous plait.

Information:

Après les explications, il leur dit qu'ils ont une pause de 5 minutes avant de débuter la suite du programme.

HRPG : - Les 5min sont pour Simonae et August pour leur laisser le temps de poster s'ils le souhaite. Avant minuit ; sinon vous êtes en retard.
- Pour les autres vous pouvez dès lors commencer la pratique.

Vous avez jusqu'au 16 minuit pour poster. Si vous avez des questions n'hésitez pas à me MP.

T'as passé un petit temps à t'étirer et t'échauffer aux côtés de Merry. Et si, à la base, tu faisais les choses sérieusement, que t'essayais de participer un peu, et même d'écouter les autres, t'as vite arrêté. Parce que les grands discours et les grands débats sur le sport, c'est clairement pas fait pour toi. Et entendre les autres faire la liste de tous les sports qu'ils ont déjà pratiqués une fois dans leur vie, ça ne t'intéresse pas pus que ça non plus.

Alors t'as fini par te détourner totalement du cours, du prof, et des autres élèves. Tu réfléchis à un moyen de fuir, de t'en aller sans te faire choper. Mais vu les fringues que Lefebvre vous a refilé, tu peux toujours repasser. Sérieusement, du orange fluo... A quel moment il s'est dit que c'était une bonne idée de vous faire porter ça ? Même un défilé de mode moldu n'en voudrait pas tellement c'est moche, y'a des limites au ridicule quand même !

Alors tu t'éloignes, le plus discrètement possible. Ton but est d'atteindre l'un des paravents pour te planquer derrière. Après, tu n'aurais plus qu'à le soulever en restant caché, et t'enfuir en mode buisson de dessin animé. Sauf que pour faire comme si de rien n'était, tu fais semblant de somnoler à moitié tout en te rapprochant de ton but. Et tu finis par t'affaler à moitié dessus, ni vu, ni connu. Enfin plus ou moins. Parce que vu la réaction du prof, niveau discrétion, t'étais pas encore au top.

- Hey ! LIDERICK ! Je vais faire comme si je ne vous ai pas vu somnoler. Merci de vous éloigner de ce paravent, ce n'est pas un lit.

Tu grimaces légèrement et finis par te relever pour rejoindre tout le monde. Mission échouée, tu vas devoir rester pour la suite du cours. Quel dommage... T'aurais largement préféré t'en aller pour aller siester quelque part. Genre sous un arbre. Parce que c'est cool, les arbres. Mais non, tu te retrouves ici, habillé comme un crétin. La vie n'est pas juste. Déjà, de base, le orange ne devrait pas exister. Alors encore moins être porté. Tu pousses un profond soupir.

- Désolé...

Plus ou moins quoi. Mais vu que Lefebvre pouffe à moitié, t'en conclues qu'il l'a pas trop mal pris. Tant mieux, c'est le seul professeur de Poudlard que t'apprécies à peu près. Il aurait été dommage qu'il t'en veuille pour si peu. Alors t'écoutes les consignes qui suivent. Apparemment, la partie pratique va pouvoir commencer. Donc si t'as bien compris le truc, t'es sensé courir jusqu'à un autre membre de ton équipe pour lui refiler le bâton. Sérieux, les moldus ont de drôles de façons de faire du sport... T'attends que tout le monde soit en place, et tu décides d'y aller. Après tout, c'est toi le premier. Une fois que t'en auras fini, tu pourras peut être aller te coucher. En demandant gentiment, sait-on jamais.

Alors tu sautilles un peu sur place, histoire de réchauffer tes muscles qui ont eu le temps de refroidir dix mille fois durant le débat et tu pars en courant (de la zone 1, commençons par le commencement^^). Tu cours aussi vite que tu peux. La distance te paraissait plus courte quand t'étais à l'arrêt. Mais tu ne faiblis pas. Après tout, il faut de l'endurance aussi pour le Quidditch. Alors tu fonces, le vent s'engouffre dans tes cheveux. Une étoile filante orange, peut être que c'est à ça que tu ressembles maintenant. Dommage que ta soeur d'alcool ne soit pas là pour te voir, ça t'aurais peut être même donné des ailes.

T'étais franchement pas convaincu que les sports moldus pourraient te plaire. Mais en fait, le simple fait de courir est apaisant. C'est comme si ça te permettait de laisser ressortir toutes tes émotions en énergie. Et tu préfères largement ça à la colère. C'est plus facile à gérer. Tu ne cours même pas pour gagner, ni même pour ton équipe, de toute façon tu n'aimes pas les gens qui la composent. Mais tu cours pour toi, parce que tu sens que ça te fait du bien. Tes pieds et tes jambes s'actionnent comme d'eux mêmes, te rapprochent de ton but. Et t'aimes ça.

Tu ne regardes pas le sol. Les obstacles ne t'intéressent pas. Tu regardes droit devant toi. Tu regardes ton but, ce que tu dois atteindre. Et ce que tu dois atteindre, c'est l'élève devant toi, qui se rapproche à chacun de tes pas. T'essaies encore d'accélérer l'allure, mais ton souffle se fait de plus en plus court. Tu sens l'air dans tes poumons. Tu n'avais pas couru depuis des années. Et c'est seulement maintenant que tu te rends compte à quel point cela t'avais manqué. De courir par plaisir, pour se défouler, et non pas pour échapper à quelqu'un que t'as volé.

1. Malheureusement, quand t'arrives devant ton camarade, t'as du mal à t'arrêter, et le témoin t'échappe des mains pour finir au sol. Oups, temps perdu...
2. Tu vois un trou sur ton chemin, tu sautes par dessus comme si de rien n'était. Puis une flaque d'eau. Un pas vif sur le côté, et hop, pas moyen de te faire tomber. Tu finis par ralentir ta course pour refiler le témoin à ton camarade. Tout s'est bien passé, t'es vraiment trop doué.
3. Des obstacles, toujours des obstacles. Alors ok, éviter un trou en pleine course, tu y arrives. Un saut et on en parle plus. Mais sérieux, la flaque d'eau ? Tu te rétames dedans bien comme il faut, et en ressort plus marron que orange. Au moins la couleur est déjà plus sympa à regarder...
4. Non seulement tu t'es retrouvé trempé de boue en ressortant de la flaque d'eau, mais en plus à l'arrivée, le témoin t'a échappé pour tomber au sol plutôt que dans la main de ton camarade. Dans le genre belle poisse, difficile de faire mieux !
5. Un trou esquivé, une flaque d'eau laissée derrière. Pas l'temps de niaiser, c'est bientôt l'arrivée !
6. Tu cours aussi vite que tu peux, et tu finis par donner le témoin à ton camarade tranquillement. Bon, bah tu t'en es plutôt bien tiré.

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'Dé 6 faces' :

Lancer de dé pour Ama Ilo

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'Dé 6 faces' :

Le métamorphe qui leur sert de professeur ouvre le bec pour féliciter les élèves ayant réagit précédemment. Et il semble avoir complètement oublié l’aigle ! Impec, pour ne pas se rappeler à sa mémoire de moineau, elle reste donc silencieuse jusqu’à la fin des interventions. Une toute petite rouquine prend ensuite la parole pour raconter ses mésaventures dans sa pratique des sports moldus. Un sourire amusé apparaît sur le visage de Gabrielle. C’est chouette d’avoir un aperçu du vécu des autres.

- … ce qui me valu un rendez-vous en urgence chez un dentiste moldu, et croyez-moi, ce ne fut pas une partie de plaisir.

Le dentiste, aie effectivement ! Un tortionnaire moldu celui là !

Une autre pouffy, muette jusque là, prend la parole. Elle s’exprime d’une voix très posée, ses idées semblent faites, elle donne son avis sans honte ou provocation. Le professeur accueille favorablement sa remarque, puis reprend un serpentard sur sa tenue, jugée incorrecte. Vient ensuite le moment tant attendu des explications de la partie pratique.

Une course de relais donc.
Magicarpe versus Tentacool.
Orange versus vert.
Deux couloirs.
Deux équipes.
Une vaincra.
Une seul vaincra ?

Non, Gabrielle poursuit son mantra, l’important c’est de participer.

A l’annonce de la pause, l'adolescente jette un coup d’œil aux autres élèves pour voir qui sera dans la même équipe qu’elle, selon leur tenue. Deux camarades serdy, plus discrètes et jeunes qu’elle. Chouette, elle leur adresse un petit sourire amical. La petite rousse aventureuse, le grand pouffy avec qui elle n’était pas d’accord et la gryffondor qui a osé plonger la première dans le bain des remarques complètent le tableau. Cela fait 5 membres, avec elle 6. Froncements de sourcils. Coup d’œil sur le coffre. Mince il y a deux retardataires, espérons qu’ils arrivent d’ici la fin de la pause. Au pire, ils se mettront en fin de parcours.

L’équipe Tentacool concourra dans le couloir extérieur. Soixante mètres à parcourir, l’histoire de quelques secondes… en temps normal. Mais ce cher Lefebvre n’est pas là pour faciliter la tâche à ses élèves. En effet, il a concocté un petit champ de mines, tout un tas d’obstacle disséminés sur leur parcours, variant à chaque passage de témoin.

Qu’est ce que la bleue et bronze va devoir défier ?
Trous, bosses ou flaques ?
Plouf, plouf, quelle sera la sentence ?
Un, deux, trois ce sera… toi !

Gabrielle est la première à s’élancer, bosses, donc. C’est une place qui confère beaucoup de pression, un faux départ peut mettre en péril le reste de la course et considérablement désavantager son équipe. Mais elle est concentrée, inébranlable, imperméable à ce qui l’entoure, bien décidée à donner le meilleur d’elle-même.

Profonde inspiration.
Profonde expiration.
Quelques bonds sur place devant la ligne blanche.
Moulinets des cheveilles et des poignets.
Position de starting-block pour avoir un départ plus aérodynamique et augmenter ses chances de prises de vitesse.
Les pieds légèrement décalés, un genou au sol, le menton contre la poitrine, les pouces justes devant la ligne de départ.
Attention à ne pas mordre…

Sa tonicité musculaire augmente jusqu’à atteindre son paroxysme.
Elle se refrène.
Ses muscles hurlent de frustration de ne pas pouvoir entrer en action.

Le corps tendu, prêt à bondir comme le démon qui jaillit hors de sa boîte, elle attend le signal…
Sens aux aguets.
Un coup de pistolet, un bip strident, un drapeau qu’on abaisse ou des étincelles qui jaillissent d’une baguette… et c’est parti !

Redressement immédiat.
Regard à l’horizon, loin devant.
Suis ton couloir Gaby!
Membres supérieurs dans l’axe, en controlatéral.
Une, deux! Une, deux!
Garde le rythme Phoenix !
Envole-toi vers le champ de bosses !

Si seulement elle pouvait le traverser à vol d’oiseau…

Elle a enlevée son écharpe juste avant, le vent froid vient planter ses serres dans sa gorge. Désagréable. Son souffle se fait plus rapide et moins profond. Des panaches de fumée fusent de sa bouche. Serait-elle devenue un dragon ? Sa température interne augmente, le sang afflue dans tout son corps, son rythme cardiaque accélère pour subvenir aux besoins grandissants de ses muscles en dioxygène. Les fonctions physiologiques sont délaissées en apport par contre, heureusement qu'elle a bien eu le temps de digérer.

Boum boum!
Boum boum!
Bats petit cœur, pas plus gros que mon poing, bats!
Ne me lâche surtout pas!

A ses côtés, le serpy flemmard s’élance cours, trace, vole…  essaye du moins, avant de se rétamer en beauté. Le magicarpe disparaît de son champ de vision, elle se sent pousser des ailes d’aigle puissantes. Va-t-elle tenir jusqu’au point de passage ? Elle aperçoit clairement la silhouette de son camarade, tendu comme une corde d’arc, paré à la réception.

Elle a du mal à garder son regard focalisé sur son dernier. Elle regarde ses pieds. Réflexe de judokate. Gare à la chute.
Hop, hop ses genoux graciles montent en rythme. Cette course est bien plus épuisante qu'un sprint normal.
Plus que quelques mètres avant la délivrance, avant de transmettre son flambeau, son héritage…

1. Une bosse, une autre, à droite, à gauche, slalome Gaby, slalome !
3. Après avoir survécu à la traversée du champ, elle tend son bras dans un élan ultime vers son partenaire.
2. Au-delà des montagnes embrumées, Gabrielle fonce aussi délicate et précise qu'une elfe. Transition réussite!
4. C’est la chute, comme si le sol s’était soulevé pour la frapper ! Boum, bonjour la Terre !
6. Courir Gaby, toujours plus vite… et ouups ! Le témoin lui glisse des mains !
5. C’est la bosse de trop, son pied se la mange en pleine face. Gabrielle lâche le témoin, les mains en avant pour parer sa chute imminente.

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'Dé 6 faces' :