Un doux week-end

Matt ouvrit des yeux ronds devant tant d'intelligence évidente: son mentor et allié venait de démultiplier les cookies de la boite avec une vulgaire formule magique. Se sentant stupide de n'y avoir jamais pensé il resta un moment ébahi devant tant de beauté. Le graal ultime survint lorsque ce même mentor le pria de se servir allégrement dans ladite boite pour manger tous les cookies qu'il souhaitait. L'objectif inavoué d'atterrir à l'infirmerie du château suite à une indigestion causée par un trop plein de cookies paraissait... acceptable.

Le prof allait prendre du temps ? Celui de préparer le prochain exercice ? Et donc il lui proposait d'aller chercher du lait en attendant que les préparatifs soient finalisés. God. Il se demanda l'espace d'un instant ce qu'El Professor avait en tête. Et qui nécessitait un tel investissement, une telle mise en place, une telle organisation. Bref, du lait pour aller avec les cookies ? Pxtain, ce type savait parler au Deliers. Ce dernier ne se pria pas deux fois pour partir vers le château chercher de quoi mieux faire passer les cookies. Archibald avait les yeux fermés, sûrement signe d'une concentration absolue. Matt lança simplement un Très bien, je vais chercher du lait.

Une vingtaine de minutes plus tard, un rapide passage vers les cuisines poudlardesques tournant au ralenti de par l'heure avancée de l'après-midi, il revint avec la récompense adulée. Un bidon de lait d'environ un litre. Pas énorme énorme mais suffisant pour aller les cookies. Matt regarda Archibald et déclara Il n'y avait que ça... de facilement transportable. Vu sa taille et son petit gabarit. ça devrait suffir je pe.. hé mais attends ! Il se rappela ce qu'avait fait El Professor avant de partir vers le château. Souriant comme un débile il dégaina Léotia et attaqua le bidon de lait avec un Gemino.

J'ai entendu le jeune homme partir chercher du lait. Pendant ce temps, je me suis concentré, du moins j'ai essayé. 'odeur de mes cookies envahissait mes narines. J'ouvris les yeux, vérifiant que mon élève était absent pour manger quelques cookies. J'adorais ces cookies, il y en avait de toutes sortes, nature, au chocolat, avec des pépites de chocolats, à la noix de coco et même au caramel. C'est mon frère qui m'avait appris à les faire. Alors que je dégustais un excellent cookie chocolat/noix de coco, j'entendis mon disciple revenir. Je m'essuya le coin des lèvres au cas où une miette s'y trouverait, les jambes croisées, les yeux fermés, je me replaça.
En entendant Matt utiliser le sortilège Gemino, j’esquissai un sourire. Je me concentra plus fort pour essayer d'imaginer un cours ludique mais qu'il retiendrait aussi. Puis une conversation entre des élèves parvint à mes oreilles. J'ouvris les yeux, chercha des yeux les élèves en question. Ielles étaient près d'un arbre à jouer avec un souaffle. Les élèves étaient des Poufsouffles, je m'approcha d'eux et remarqua un deuxième souaffle. Je leur demande donc si je peux le leur emprunter. Ielles acceptèrent, je les remercie et leur dit que je leur le rendrait quand ielles le voudront. J'ai eu comme réponse que j'avais le temps et que je pouvait même le donner au propriétaire le lendemain en me proposant de le voir dans la Grande Salle à l'heure du déjeuner.

Je suis donc revenu vers Matt, le sourire aux lèvres pour lui demander.

"Est-ce que tu connais le Football? "

[RP avec Rikka M. Bennett - Vu en FAD et en privé]

[Autorisation d'utiliser mon LA si nécessaire]

Je crois que je n'ai jamais autant été malheureux. Il faut dire que je n'ai pas eu que de bonnes choses dans ma vie, même si je n'ai pas la pire situation au monde. Tout d'abord, je dois annoncer à mes parents que je suis gay, ensuite à mes amis qui me tournent le dos et maintenant, mon père vient de mourir suite à une maladie qui ne semblait pas si grave au départ. Mais pourquoi j'ai une vie aussi injuste ? Il y a des moments où je me demande si j'ai fait quelque chose de mal dans ma vie pour en arriver là. Je sais que je ne peux pas me lamenter ainsi. Il faut dire que plein de gens ont des situations tellement dramatiques que je n'ai pas le droit de me plaindre. Mais ça rend triste. Je suis vide. Anéanti. Faible. Je n'ai personne à qui en parler. Je suis loin de ma propre famille et je ne peux pas quitter Poudlard comme ça. Je ne sais pas quoi faire. Peut-être que je devrai aller faire un tour dehors ? Je pense que ça sera le meilleur moyen de me détendre. Je n'ai pas cours (et fort heureusement), donc je peux voguer de partout dans les limites du règlement. Je pense qu'il est préférable d'éviter les ennuis, surtout en ce moment.

Dehors, il faut relativement beau et je dois dire que c'est plutôt bien. Au moins, ça égaye un peu ma journée, mais je suis toujours d'humeur massacrante. Je pense que si je vais me balader vers le lac, ça me fera le plus grand bien. J'aime bien marcher au bord de l'eau. C'est pour moi un espace bleu, profond et serein. Je suis certain que je pourrai me réconforter là-bas, mais ce qui serait bien, c'est d'avoir quelqu'un à qui parler, mais... je ne vois personne. C'est vide, comme moi je suis vide. Un adulte serai vraiment le bienvenu pour ça. J'aime beaucoup parler avec les gens qui ont un certain vécu. Je trouve que cela permet d'avoir une vision des choses différente des autres. Et ça ne fait jamais de mal après tout.

Maintenant que je suis au bord du lac, je regarde dans le vide. Les larmes viennent toutes seules et je ne peux pas les empêcher de sortir. Comment est-ce que je vais m'en sortir sans lui ?

- LA VIE EST PARFAITEMENT INJUSTE !

Je ne peux pas me retenir de crier un bon coup.

Life's unfair
~ #24 Ethan ~

Une belle journée s'annonçait dans l'enceinte de Poudlard. Après une certaine grisaille, voir un peu de soleil et de douceur était le bienvenu. A travers la fenêtre de son appartement, la Professeure de Médicomage observait le Parc d'un air songeur. Plusieurs événements ces dernières semaines avaient chamboulé sa vie. Pas forcément des événements négatifs, loin de là, mais ils donnaient matière à réfléchir. Rikka avait des opinions tranchées et définitives, pourtant elle avait l'impression d'hésiter. Sur quoi, d'abord ? Était-ce vraiment nécessaire ? L'évidence était bien présente et la blonde se demandait pourquoi cette petite pointe d'hésitation naissait dans son ventre. A moins que ce n'était que de l'appréhension ? Elle n'arrivait pas à le déterminer et ça mettait son esprit dans le bordel total. Très mauvais quand on avait un cours de Médicomagie à préparer !

Poussant un soupir, l'ancienne Gryffondor s'éloigna de la fenêtre et caressa distraitement la tête de Snow, son Fléreur. Ses deux jeunes chiennes levèrent la tête et regardèrent leur maîtresse se servir un verre de jus de citrouille, l'air interrogateur. C'étaient deux petites intelligentes qui sentaient beaucoup les choses, au même titre que le félin flairait les gens louches. Rikka était satisfaite de leur adoption et ne pouvait à présent pas vivre sans elles. Ni sans toute sa petite ménagerie. En les voyant la regarder, la blondinette sourit et vint les caresser à leur tour, faisant battre leur queue sur le sol. Elle se releva et reprit le cours de ses pensées. Certes, elle avait matière à réfléchir mais elle avait déjà eu bien pire à affronter. Alors, elle n'allait pas se laisser miner le moral comme ça. Résolue, la jeune femme finit son verre et enfila sa cape et son écharpe.

Le temps était idéal pour se promener dans le Parc de l'école mais pas que. C'était aussi une occasion pour la jeune Chercheuse de continuer son exploration des plantes aquatiques et leur utilisation pour la Médicomagie. Depuis son escapade dans le loch en Ecosse avec Rachel, la blonde avait bien avancé et voulait à présent étudier les plantes trouvées dans le Lac de Poudlard. Ce fut donc avec son carnet de notes dans la poche que Rikka sortit à l'air libre. L'extérieur lui fit du bien d'ailleurs et elle se félicitait d'avoir repris son esprit en mains. Le sourire aux lèvres, elle déambula dans l'herbe, saluant les quelques élèves qui passaient aussi par là. Malgré le doux soleil, il n'y avait pas foule dehors. Peut-être que du travail les attendait... Tant mieux si les jeunes gens étaient sérieux dans leurs études.

Sortant son carnet, la sorcière blonde le feuilleta tout en marchant, voyant où elle en était dans ses recherches. C'était un peu le fouillis mais c'était comme ça qu'elle travaillait. Elle retrouva ses dernières notes et ses derniers croquis, faisant la moue. Il lui semblait que cette plante commune était facile à trouver par ici. Il suffisait de... Rikka stoppa net lorsqu'elle entendit crier. Les paroles lui vinrent aux oreilles quelques dizaines de secondes plus tard, l'interpellant. Tournant la tête vers la gauche, elle découvrit une personne face au lac. De la gente masculine et dont les traits ne lui étaient pas inconnus. S'approchant doucement sans pour autant être silencieuse histoire de ne pas lui faire peur, la Professeure constata en dernière minute que ses joues étaient mouillées.

― Ethan ? fit la jeune femme d'une voix douce. Est-ce que ça va ?

Question vaine.

Je ne me suis jamais senti aussi libre maintenant que j'ai crié un peu. C'est un exutoire comme un autre, bien que ce ne soit pas le plus commune. Il commence à vraiment faire chaud au bord du lac que je pourrai presque aller piquer une tête. C'est le moment de me plonger dans mes pensées et de faire un peu le tri. Concernant mon homosexualité, mes parents ne l'ont pas trop spécialement mal prit. Ils n'ont pas non plus sauté de joie, faut se le dire quand même. Ce qui m'attriste le plus, c'est que mes... bah, j'peux même pas appeler ça des amis. Bref, ce qui m'attriste, c'est que ces personnes m'ont tourné le dos. Je ne trouve pas ça normal. Pourquoi je devrai être rejeté alors que je suis simplement différent ? Je n'ai jamais vu que la différence était mal. Puis, comme je disais avec Jennifer il y a quelques jours, bah, on ne peut pas changer pour autrui, seulement changer pour soi.

Concernant mon papa, je suis profondément affecté. N'importe qui le serait de toute façon. Je ne pensais pas qu'une maladie aussi peu importante pouvait conduire à la mort. J'avais encore tant de choses à vivre avec lui, mais la vie en a décidé autrement. Je n'ai pas de chance... Je regrette tellement de ne pas avoir pu aborder certaines choses avec lui. Mais vivre avec des regrets, ce n'est pas le bon plan. Généralement, ça termine mal et je ne souhaite pas en arriver là. Tout ce que je voudrai, c'est passer à autre chose, mais c'est maintenant difficile. Le processus de deuil est toujours complexe, malheureusement. Même la magie ne peut rien faire contre ça, ce sont des choses qui font parties intégrante de la vie.

Je regarde autour de moi, mais il n'y a personne dans les parages. Je suis peut-être trop exigeant, qui sait... En tout cas, le lac me donne envie de piquer une tête pour me rafraîchir les idées. Mais je n'ai pas de quoi me changer, donc je peux rayer la baignade de la liste des choses que j'aimerai faire. Deux options semblent s'offrir à moi : partir d'ici ou rester là tout seul. Les deux perspectives sont attrayantes. Mais je n'ai pas le temps de choisir que quelqu'un arrive et s'approche de moi sans que je ne le remarque de si tôt. Une jeune femme s'adresse à moi :

- Ethan ? Est-ce que ça va ?

Je relève la tête et remarque qu'il s'agit de [color=#942E53]Rikka M. Bennett/color], une professeure. Sa question m'agace un peu. Franchement, est-ce que j'ai l'air d'aller bien ? Mais il faut se dire que dans la même situation, j'aurai posé exactement la même question. C'est instinctif, on ne peut pas aborder une personne autrement dans ce type de situation. Je ne lui en veut donc pas et je laisse courir. J'ouvre donc la bouche à mon tour :

- B'jour professeur. Non, très sincèrement, non, ça ne va pas. Rien ne va dans ma vie en ce moment. C'est un peu comme si je perdais le contrôle de moi-même ou que j'étais une mauvaise personne. Je suis simplement à fleur de peau et j'ai envie de rien, sauf tout envoyer balader sans trop savoir pourquoi. Enfin, je sais pourquoi mais bref. Vous avez déjà connu ça étant un peu plus jeune ? Si tel est le cas, vous comprendrez le mal que ça fait.

Ma voix est rauque, presque agressive. Pourtant, ce n'est pas de cette manière que je veux le faire ressentir. Je veux qu'elle sache. Tout. J'en peux plus de tout porter à bout de bras. Je suis clairement fatigué de la situation. J'aimerai tant que ça s'arrange. La magie n'est pas un secours de partout finalement. Beaucoup ont une vision erronée de celle-ci. Elle ne peut pas tout arranger et finalement, heureusement. Sinon, on ne vivrai plus correctement.