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Chez l'habitant
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Rikka M. Bennett
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Re: Chez l'habitant
Rikka M. Bennett, le  Jeu 13 Sep - 13:01

Révision amicale
~ #15. Lynn Taylor ~


Londres était grise en cette fin de matinée. L'été touchait à sa fin et cela se voyait nettement depuis plusieurs jours. Les températures avaient chuté, laissant les gens habitués à la chaleur pantois et le nez coulant ; le soleil ne brillait plus autant, masqué par des nuages de plus en plus importants ; une fine pluie d'automne s'était invitée à quelques reprises, ayant comme bénéfice d'abreuver la flore desséchée. La belle saison était sur le départ, ainsi en était l'ordre des saisons. L'automne ne tarderait pas à parer les arbres de rouge, de jaune, d'orange et de brun avant de laisser sa place également à la saison suivante, un hiver qui promettait d'être froid compte tenu de l'été chaud passé.

Rikka mit sa main en visière pour se protéger de la clarté grise du ciel, ses yeux clairs blessés par la luminosité. Elle aurait dû emporter ses lunettes de soleil mais la jeune femme les avait laissées sur la commode de sa chambre à coucher, la tête ailleurs. Heureusement qu'elle n'en aurait pas pour longtemps à arpenter les rues de la capitale. Elle se rendait chez une sorcière de son âge vivant parmi les Moldus, qu'elle ne connaissait pas. Enfin, ce n'était peut-être pas exactement vrai : lorsque l'ancienne Gryffondor avait lu l'annonce placardée au Chaudron Baveur, quelques jours plus tôt, le nom inscrit avait comme allumé une lumière dans ses souvenirs. Elle n'avait pas réussi à se rappeler tout mais il lui évoquait une ancienne camarade d'école. Celle-ci réclamait de l'aide pour réviser les matières d'ASPIC et, si Rikka était intéressée par toute forme de formation envers autrui, la jeune femme était aussi intriguée par l'identité de la sorcière.

La blonde était donc partie ce jour-là en direction de l'adresse indiquée sur l'affiche. Ne connaissant pas très bien le quartier, elle se perdit deux fois avant de parvenir à trouver la bonne rue. Il y avait là des immeubles et plein de Moldus qui marchaient sur les trottoirs. Si leur présence ne la dérangeait pas le moins du monde, Rikka n'en restait pas moins méfiante ― tant à l'égard des individus au regard louche qu'à propos de sa baguette cachée dans son étui d'avant-bras qui devait resté camouflé. Pour se rassurer, elle massa son avant-bas et reprit sa marche sur quelques mètres avant de se trouver devant la bonne porte. Elle y chercha le nom de la sorcière et appuya sur la sonnette du parlophone, toujours intriguée par cette technologie moldue.

― Bonjour, fit l'ex rouge et or lorsqu'une voix lui répondit. J'ai vu votre annonce au Chaudron Baveur et je suis intéressée...

La sorcière à l'autre bout semblait contente qu'une personne se présentât et ouvrit la porte d'entrée, qui émit le bruit d'une sonnerie métallique pour prévenir qu'elle se déverrouillait. Rikka poussa la porte un peu précipitamment, ayant peur qu'elle ne reste pas ouverte bien longtemps, et trébucha dans l'entrée. Personne n'ayant été témoin de la scène, la blondinette lissa les plis de sa jupe écossaise et parvint devant la porte de l'appartement de sa potentielle élève. Celle-ci lui ouvrit et la salua avant de se décaler pour la laisser entrer.

― Bonjour, répéta Rikka en souriant, et entra.Merci de me recevoir alors que je n'avais pas prévenu. Je ne savais pas si vous seriez chez vous, fit-elle en se tournant vers la sorcière pour se présenter. Je m'appelle Rikka. Rikka Bennett.

Cette dernière détailla la jeune femme qui se trouvait face à elle. Lynn Taylor, d'après la signature sur l'affiche. Si le nom lui évoquait quelque chose, Rikka avait espéré que voir son visage lui rendrait la mémoire. Mais quatre ans étaient déjà passés depuis sa sortie de Poudlard et si elle avait bien compris la demande, la sorcière en quête d'un professeur voulait passer ses ASPIC, ce qui pouvait laisser croire qu'elle ne les avait pas eu car elle n'avait pas fait sa dernière année. Cela pouvait donc rajouter un temps supplémentaire et en plus de quatre ans, les gens pouvaient changer ― comme elle l'avait appris avec Ashton. Cependant, ce n'était peut-être qu'une supposition.

― Est-ce qu'on se connaît ? demanda la blonde à tout hasard.
Lynn Taylor
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Re: Chez l'habitant
Lynn Taylor, le  Dim 16 Sep - 17:21

Lynn esquissa un bref signe de main et secoua la tête.

- Vous avez de la chance, j’ai congé tous les mardis après-midi, sourit-elle.

À l’annonce de son prénom, l’apprentie libraire fronça les sourcils, ses méninges fonctionnant à plein régime. Alors qu’elle réfléchissait, elle remarqua la même interrogation sur le visage de Rikka, avant que celle-ci ne demande de but en blanc si elles se connaissaient.

- Je pense que oui, fit l’apprentie libraire en invitant l’ancienne Gryffondor à s’asseoir, moi aussi, votre visage et votre nom me disent quelque chose.

Lynn posa deux verres sur la table basse de son salon et d’un coup de baguette magique, amena plusieurs bouteilles de soft : jus, eau et soda.

- Vous ne seriez pas une Gryffondor ? Je suis une ancienne rouge… Cela fait un peu plus de cinq ans que j’ai quitté Poudlard, maintenant.

Alors qu’elle évoquait Poudlard, d’anciens souvenirs remontèrent à la surface. L’illumination la frappa soudain et elle cogna son poing droit dans sa main gauche.

- Mais oui ! C’est toi qui avais mis le feu dans la salle commune, une année !

Ce n’était même plus une question, tant Lynn était persuadée de ses propos. Sous le coup des réminiscences, elle en oublia les formules de politesse. Puisqu’elle était d’un an plus âgée que Rikka, elle n’avait pas suivi de cours ensemble, mais désormais, elle se souvenait parfaitement du personnage, de sa silhouette traînant dans la salle commune et dans les couloirs de l’académique magique.

L’apprentie libraire hocha la tête et rigola, avant de proposer une boisson à l’ancienne Gryffondor.

- Je n’ai peut-être pas marqué autant tes souvenirs, sourit-elle, mais je me souviens bien de toi, maintenant. Enfin, comme tu as pu le lire sur mon annonce, je suis Lynn Taylor. Pour des raisons personnelles, j’ai dû quitter Poudlard au début de ma dernière année… Et me voilà, avec tous ces cours à rattraper ! soupira Lynn avec une moue faussement ennuyée.
Rikka M. Bennett
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Re: Chez l'habitant
Rikka M. Bennett, le  Sam 13 Oct - 15:04

Révision amicale
~ #15. Lynn Taylor ~


Rikka était arrivée un peu à l'improviste chez sa potentielle élève, après avoir vu l'annonce passée pour effectuer quelques révisions avant de passer les ASPIC. Heureusement, la brune indiqua à la jeune femme qu'elle avait congé tous les mardis après-midi. Elle hocha la tête, contente de ce heureux hasard, et observa son hôte du jour. Un visage familier et un nom qui, lorsqu'elle l'avait vu sur l'annonce, lui avait fortement évoqué quelque chose. Sans tourner autour du pot, la blondinette demanda alors si elles se connaissaient. Une jeune sorcière de son âge, il y avait fort à parier qu'elles s'étaient déjà croisées à Poudlard des années auparavant.

La dénommée Lynn annonça qu'elle pensait en effet s'être déjà vues auparavant. Le nom de Rikka et son visage lui étaient également familiers. Tandis qu'elle installait confortablement son professeur par intérim, elle lui demanda si elle n'était pas issue de la Maison Gryffondor, elle-même venant là. Rikka eut un sourire, sachant à présent pourquoi la brunette ne lui était pas totalement inconnue. Et alors qu'elle allait lui répondre par l'affirmative, Lynn frappa son poing dans la main opposée et s'exclama soudainement, un souvenir remontant à la surface de son esprit.

― Mais oui ! C’est toi qui avais mis le feu dans la salle commune, une année !

Rikka se mit à rire avec l'ancienne Gryffondor, ce souvenir s'arrachant à elle. Elle aurait mieux préféré ne pas s'en rappeler mais c'était un bon souvenir, même si elle s'était faite engueuler par la Direction. Jeune sorcière de quinze ans, en cinquième année, la blondinette avait accidentellement mis le feu dans la Salle Commune, en faisant s'envoler des braises de la cheminée sur le tapis. Elle ne s'en était pas rendu compte et comme il y avait peu de monde à ce moment-là, personne n'avait rien remarqué avant qu'un petit foyer ne soit établi. Un fauteuil avait été perdu mais heureusement, cela s'était arrêté là.

― Ça fait bizarre d'être associée à cette catastrophe ! Mais oui, c'est bien moi !

Lynn proposa une boisson à la blonde, qui accepta volontiers un verre de jus de fruits. Elle se présenta alors officiellement à Rikka et expliqua brièvement qu'elle avait dû partir au début de la septième année, pour raisons personnelles. L'ex-Gryffondor n'avait alors pas pu passer ses examens de fin d'année. Tout en buvant une gorgée de jus de fruits et hochant la tête, la sorcière se souvint qu'en effet, une élève de leur Maison avait dû quitter l'école en cours d'année. C'était Lynn.

― Oui, je m'en souviens, indiqua-t-elle en reposant le verre sur la table basse. J'étais en sixième à cette époque et ça avait quand même fait du bruit dans nos rangs. Tout le monde se demandait ce qui t'était arrivé, puisqu'on n'avait pas eu beaucoup d'informations sur ton départ. Je crois même que certains avaient supposé que tu étais morte mystérieusement et que l'école cachait ce fait !

La jeune femme, quant à elle, ne spéculait pas sur ce départ, pas forcément friande des potins en tout genre. Si Lynn avait dû partir, il devait y avoir une raison et il était inutile de s'imaginer un complot.

― Et donc, te voilà maintenant prête à passer tes ASPIC ? Je serais ravie de pouvoir te donner un coup de mains !

A croire qu'elle aimait ça finalement. Déjà avec Elhiya, maintenant Lynn... Elle avait aussi proposé à Gabriel de lui donner des cours sur la Médicomagie et elle était en pleine écriture d'un livre sur les premiers soins. Où tout cela la mènerait-elle ?
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Re: Chez l'habitant
Lynn Taylor, le  Dim 11 Nov - 18:22

Lynn pouffa de rire. Ce que les rumeurs pouvaient être débiles ! Vraiment, elle se demandait qui avait pu lancer une idée pareille.

- Comme tu vois, je suis toujours bien vivante !

Elle haussa les épaules et secoua la tête.

- Je ne savais pas que l’arrêt de mes études avait provoqué tant de bruits.

C’était un peu étrange. Il est vrai qu’elle avait gardé peu de contacts avec ses anciens camarades de classe et elle n’avait révélé les raisons de son départ à personne. Ensuite, elle s’était installée dans le monde moldu et s’était fondue dans la masse des non-mages. Finalement, il n’était – presque – pas étonnant que des personnes aient pensé qu’elle était morte. Rien d’aussi spectaculaire : elle avait quitté le cocon familial parce qu’elle ne supportait plus l’esprit renfermé et conservateur de ses parents et, sans moyens pour payer sa scolarité, avait décidé de travailler. Puisque la littérature moldue était sa passion, elle s’était tout naturellement tournée vers une boutique de Pré-Au-Lard. Ainsi, elle gardait un lien avec le monde magique et pouvait pratiquer librement la magie.

- Mais oui, je suis bien décidée à passer mes ASPICS ! D’ailleurs, je l’ai toujours été. Malheureusement, je n’ai pas pu réviser très rapidement depuis que je travaille. J’aime beaucoup les sortilèges et la métamorphoses, mais je suis nulle pour faire des potions. Tu penses que tu pourrais me donner un coup de main dans cette matière ?

Lynn se leva et se dirigea vers sa cuisine ouverte. Elle ouvrit une grande armoire dans laquelle se trouvaient un chaudron et plusieurs ingrédients. À côté reposait un manuel poussiéreux. La jeune sorcière le prit et souffla dessus avant de lancer un regard gêné à Rikka.

- La preuve que je ne révise pas beaucoup cette matière, soupira-t-elle.
Shae L. Keats
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Re: Chez l'habitant
Shae L. Keats, le  Jeu 13 Déc - 22:35

RP avec Goldfather
suite de là

Et contemplant l'ambré je songe, une seconde, au sens des perditions. Les interminables, qui poussent toujours plus loin le vice. Et le soulagement d'avoir trouvé quelqu'un d'autre à qui confier les enfants. James a certainement du passer trop de temps à s'affoler de ce que je faisais de mes semaines lors des disparitions. Je me demande ce qu'il sait. Et pourtant, je n'ai aucune envie de le savoir. alors toujours, infiniment
garder le contrôle.
Ne pas craquer, se le répéter, encore, encore, comme un refrain interminable. Et s'en vouloir lorsqu'on assassine un peu plus les facultés mentales. Tuer l'être dans l’œuf, les addictions comme un suicide à petit feu.
Ecouter les rires, mais laisser l'esprit dériver bien loin des joies précieuses. Et devoir faire un nouveau choix.



*******

Il sait qu'ils approchent. Il se demande si l'autre à compris où il le mène. Si il a reconnu cette rue, pour l'avoir peut-être observée, sans jamais pouvoir mettre un pied dans la demeure familiale. Et pourtant ce soir, l'interdiction se lève. Parce que le cas le nécessite, qu'il n'y a nul autre choix que de l'accueillir, quand bien même sa présence raviverait-elle l'integralité des plaies. Que les ombres implosent après tout, cela fait bien trop longtemps qu'il se condamne à cohabiter avec. Il en assez de se soumettre sans arrêt aux souvenirs. Alors c'est religieusement qu'il ouvre le portail, le souffle presque coupé qu'il attend que cet homme gravisse les quelques marches qui les séparent de la porte. Il doit avoir compris maintenant, mais aucune autre idée ne semblait fonctionner. L'hôtel impliquait la solitude, tant celle de l'autre que la sienne. Et il n'est pas sûr qu'il l'aurait supporté non plus. Parce que le cris muet s'est éveillé. Il suffoque de cet assourdissant vacarme du silence propre à la mémoire traumatisée.

Il pousse la porte dont le bruit tranche avec le calme ambiant des maisons vides, si tant est qu'elle ait été habitée depuis le départ de Shae du domicile familial. Il se souvient d'avantage d'y avoir erré que vécu. Et pourtant, il va falloir donner un semblant de change ce soir. Se montrer presque comme maître des lieux, alors qu'il hante plus qu'il ne possède.
Il presse l'interrupteur, et la lumière se fait sur le séjour modeste. Ni grandiose, ni petit, un salon, une télévision, un canapé, des photographies qu'il aurait bien pris le temps de retirer s'il avait seulement pu savoir. Shae, enfant, à tous les âges. Shae, toujours, qui à défaut d'en être la cause était la raison qui le poussait à s'abaisser à toutes les mascarades. Il désigne le canapé à l'homme, alors qu'il avise la bouteille posée sur la table du salon. Y ajoutant deux verres, sait-on jamais quels coups pourraient encore tomber. Il est étrange de le voir lui au milieu de ce salon, il n'est pas sûr de savoir comment réagir à cet événement, et pourtant il lui faudra faire avec. Les fantômes omniprésents se font presque oppressants. Il glisse un instant dans la cuisine attenante. Le temps de s'y allumer une de ces sempiternelles gitanes. Quelques souffles. Il sait que le plus dur est passé, mais qu'il va falloir composer avec l'inconnu, avec cet homme dont il avait signé la perte.

Et pourtant, il revient bien vite. Espérant ne rien montrer du trouble qui l'étreint. Il s’assoit sur le fauteuil, et se sert un verre dont il sait qu'il aura besoin avant d'en proposer un plus par politesse qu'autre chose à l'hôte d'un soir. Il se demande si l'autre brûle de tout voir, tout toucher. Il ne sait comment lui même réagirait si les rôles étaient inversés. Sûrement étriperait-il tout homme capable de lui avoir enlever son enfant. Et pourtant, monsieur Gold n'en fait rien. Il semble mort à vrai dire. Le cœur battant encore par simple précautions physiques, mais l'esprit à d'autres mondes, entre d'autres murs. Ou peut-être se perd-t-il seulement dans le passé de cette bâtisse qui n'a pas toujours été si vide. Il ne sait que trop dire. Et puis l'idée qui germe, sans réellement savoir si celle-ci aidera à la cicatrisation ou remuera la lame. Mais il est de ces choses immuables que l'on ne peut cacher. Alors il répond à cette question qu'il imagine muette.

Première porte à droite après l'escalier. Rien n'a bougé.

Comme une invitation tardive à participer à la vie de Shae. À la connaître. Il serait temps de redistribuer cette parentalité. La chambre identique à celle de l'enfance. Car elle n'est jamais réellement revenue depuis cette rentrée à Poudlard. Seul est venu s'ajouter un matelas à côté du lit. Pour les périodes de tourmentes où les deux-petits fils réveillent un peu la ville. Pour quelques jours ou quelques semaines. Car s'il est trop tard pour rattraper, rien n'empêche la découverte. Que l'autre ait compris l'invitation ou non, il ne le suivra pas. Pas tout de suite du moins. Il se doute que l'autre préférera une solitude pour découvrir ce qui fait sa fille.

Lui même aime parfois s'asseoir et palier à l'insupportable dans cette chambre vide. Il y a dans l'absence des rires quelque chose que les fantômes n'atteignent pas. La véracité de l'enfant bien trop aimé, sans pour autant le savoir. Il faudrait également qu'il ait cette discussion avec Shae un jour. Car elle a des fêlures visible à l’œil nu bien qu'elle ne les expose jamais. Il se demande parfois, jusqu'où elle a pu aller dans cette perdition. « Besoin d'aide » rarement plus explicite, et des disparitions parfois trop longues. Pendant lesquelles il se ronge les sang sans ne rien dire. Il n'est pas dupe, il a vu, les traces d'aiguille au creux des coudes, les regards fuyant. Mais pourtant il a confiance en elle, et aucun jugement pour quoi qu'elle ait pu faire.
Mais elle finit toujours par reparaître. Plus ou moins entière.
Et avec elle, un peu de lumière.

Robert Gold
Robert Gold
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Re: Chez l'habitant
Robert Gold, le  Ven 14 Déc - 9:21

C'est une fois seulement arrivé devant la grille que vous avez compris.
Entre alcool et deux mondes, il vous avait fallu du temps pour réaliser où vous vous trouviez, lieu de de tous les regrets et toutes les convoitises. Vous n'aviez jamais osé approcher, jamais osé perturber leur monde, préférant vous enfermer dans la solitude du vôtre. Observer la bâtisse sans entrer, se demander ce qui s'y passait. Ne que trop bien imaginer les ébats de l'étage et les jeux de l'enfant, propres épreuves que vous aimiez vous infliger, après tout, un peu plus ne perturbera pas le moins dont vous aviez hérité.
Longuement, vous vous étiez demandé comme était-ce, derrière ces quatre murs, si petits par rapport aux cent que vous vous auriez pu leur donner. Ce qu'elle avait trouvé dans ce lieu. Puis au fil des minutes, cesser de la juger, car si elle l'avait fait, elle devait avoir choisi ce qui valait
Encore écarté du calcul vite exécuté, il avait semblé.

Vous montez cependant les marches, difficilement, entre tremblements de boisson et de crainte de ce que vous alliez découvrir, d'entrer dans le dernier temple des secrets. Impression de profaner un lieu sacré, de vous immiscer dans le privé, ce qu'elle avait voulu vous cacher. Mais c'est celui-là même à qui vous l'aviez arrachée et qui vous avez finalement séparé qui vous avait invité. Et qu'auriez-vous pu faire dans votre état, vous ne pouviez être laissé à vous même,
Vous l'aviez réalisé.

Alors, passer la porte d'entrée
Et se laisser submerger.

Un salon, une image inconnue,
Vous croyez la voir partout. Vous la sentez
Même tant d'années après, même si les autres avaient oublié
Elle est dans chaque fibre de la pièce.
Sans photographie, et en ayant tenté de l'enlever,
Elle est juste là, à vos côtés à tous les deux
Avait-elle choisi ce meuble, ce canapé,
De qu'elle façon s'était-elle lovée dedans, livre ou enfant à la main.
Il était si facile de l'imaginer évoluer ici
Dans un endroit que vous n'aviez pas construit.

Et pourtant, également si difficile d'y penser, de se retrouver plonger plus en avant dans les parallèles univers,
Ce qui a été, en contradiction avec tout ce que vous aviez pu imaginer.
Lettres qu'elle vous a adressé, plaquée dans l'endroit le plus secret de votre veste, contre tout ce qu'elle avait ravagé
Non ouvertes pour certaines,
Et se tenir là où elle avait apposé la plume, écrit sa vérité
Elle vous entoure complètement.

Et pourtant, encore le conducteur de lumière, les photos de l'enfant enlevé
Etre attiré par ce visage observé de loin, jamais contemplé de près.
Regarder un sourire en coin, un air rieur ou boudeur
Et sentir tout se retourner en comprenant ce qu'ils voulaient dire en soufflant qu'elle vous ressemblait.
Pincement, évidemment, de ne pas l'avoir constaté avant,
De ne pas avoir été celui qui, assis, rampant
L'avait aidée à construire ses châteaux, à imaginer des mondes ou lui apprendre ses lettres.
Des regrets déjà mille fois exprimé,
Dans une demeure que vous n'osez juger, comparer
Par respect pour l'hôte qui vous a repêché.

Pourtant, son invitation retentit soudain dans le silence pesant de ceux qui se laissent envahir,
L'un en recevant l'invité dans son propre fief - retour à la surprise du Manoir
L'autre recevant une possession douloureuse qui s'insinue encore.
Vous ne pouvez que le fixer,
Sentir une admiration grandir, une estime s'enraciner
Et hocher la tête, premier vrai signe de respect,

Avant de monter les escaliers.
L'ascension est un épuisement.
Jambes chancelantes, mais surtout panique véritable, appréhension
Et curiosité incontrôlable.
S'approcher au ralenti de l'univers du petit
Devenu fille chérie
Se demander ce que l'on va y trouver,
Passer devant une porte cette fois condamnée, maudite
De la couche interdite,
Avoir moins de mal à y résister
Quand la perspective de savoir bien plus important apparaît.

Vous poussez la porte.

Cette fois, c'est la plus jeune qui vous bouleverse.
Un lieu plus doux, enfantin
Des jouets et des heures à y passer, à évoluer avec le seul père auquel elle avait accès.

Vous avancez, sans vraiment oser poser le pied, c'est sûrement l'endroit le plus important que vous foulerez jamais
Ramasser un jouet - une sorte de figure, vous ignorez qui est-ce mais vous vous renseignerez - qui traînait,
Le reposer dans le coffre, et finir par s'installer sur le lit.
Il est petit, comme elle l'avait sans doute été par le passé,
Il est si difficile de l'imaginer maintenant que vous ne l'aviez connue que grandie, déjà réalisée
Les photos aidant seulement légèrement à la retrouver.

Hésiter, puis doucement prendre l'oreiller
Là où elle avait été déposée mainte et mainte fois.
L'attirer contre vous, imaginer que c'est l'enfant qui s'est retrouvé à vous rechercher
Essayer d'imaginer une odeur, de savoir quelle aurait été la couleur d'une telle étreinte
Ne verser aucune larme silencieuse.
Vous n'en avez peut-être plus à écouler
Mais vous en avez surtout assez de les gâcher. Vous en souffrez, mais vous avez un faible aperçu de ce qui avait été sa vie avant vous, leur univers loin du père
Peu, mais déjà beaucoup pour vous qui n'avait pour habitude que de ne recevoir que le rien.

Vous serrez un moment son oreiller,
Prenant en compte chaque détail
Les dinosaures que vous saviez la fasciner pour l'avoir toujours vu avec quand cela vous était autorisé
Les jouets dont vous n'aviez aucune idée de ce qu'ils représentaient
Des souvenirs ancrés dans chaque objet sans pouvoir les replacer.
La couleur des murs, la mélodie silencieuse qu'elle devait entendre
Regretter de ne pas avoir vérifié sous le lit pour la rassurer.
Vous aviez tant manqué.

Résigné, car que pouviez vous faire de plus, vous reposez soigneusement l'oreiller
Lissez les draps que vous avez perturbé,
Et approchez des peluches et autres amusements.
Plusieurs animaux, jamais de renard, car après tout, elle était déjà une représentante sans le savoir
Essayer d'inscrire dans sa mémoire la forme, le visage de chacun d'entre eux, pour lire, découvrir ce qui avait formé son enfance, vouloir tout savoir.
Soif de connaissance de celui qui aurait dû tout lui apprendre.

Vous ignorez combien de temps vous avez passé,
A observer, caresser chaque recoins, tenter de déceler ce qui avait eu sa préférence
Enfance dérobée, et non dans la convention,
Famille dégénérée oblige.

Vous ressortez enfin, non sans noter la moquette et les dessins,
Refermez doucement la porte, comme si elle y était, comme s'il ne fallait surtout pas la réveiller
Et redescendre au plus vite pour ne pas être tenté de vagabonder
Et le retrouver.

Ami pour la soirée, mot trop fort mais cependant aucun autre ne convient
Vous finissez par accepter de vous installer dans le canapé
Et à regarder les verres en hésitant à vous laisser aller.

Au lieu de cela, vous regardez les photos, maigre sourire en coin devant certaines d'entre elles.

Vous prenez le temps de prendre en compte tout le salon, avant de vous tourner vers lui, visage certes pâle mais sans agressivité, vous devez le remercier,
Lui faire savoir que vous comprenez ce qu'elle avait préféré ici.
C'était simple, c'était calme
Une vie de celui qui avait travaillé à la lui donner.

C'est un de ces silences que l'on ose rompre, de peur d'outrepasser, de ne savoir rassurer.
Vous voulez lui demander tant de choses, tout ce qu'elle avait aimé, tout ce à quoi elle avait aspiré.
Au lieu de cela, se retourner
Et commencer à nouer.

-Que faîtes-vous de vos journées ?

Question que ne vient de nulle part, mais besoin de s'accrocher au seul pan de réalité que est resté
Lui, entre les vestiges de votre santé et du passé.
Question bateau, que personne n'aime, mais qui en réalité cache beaucoup entre vous deux.
Une envie soudaine de le connaître, de comprendre
De s'éloigner ne serait-ce que quelques minutes des deux femmes de votre vie
Celles-là même qui vous entouraient et reposaient contre vous.
Chassez des fantômes, à deux,
Nouveau regain de vie, toujours le même, qui vous laisse le nez à peine hors de l'eau,
Toujours la même opération depuis des années
Qui semble encore fonctionner pour le moment
Attraper puis relancer la bouée qu'il avait accepté de donner.
Shae L. Keats
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Re: Chez l'habitant
Shae L. Keats, le  Lun 17 Déc - 2:35

J'voudrais pouvoir rembobiner encore un peu, remonter le temps. Profiter d'eux, un peu, avant qu'ils grandissent. Les parents deviennent si vite un fardeau. Sécurisant et rassurant, mais ils tombent peu à peu dans l'oubli. J'bois encore une gorgée, me sachant sur le fil. Mais leur rire et l'ambré me rassure. Une chaleur dans le corps en accord avec l'atmosphère. Et l'impression pour une fois de s'intégrer au monde. En accord avec le vent.
Puis j'entrouvre la porte, doucement. Je glisse mon verre sur le côté et m'immisce peu à peu dans leur chambre. Entrer tout doucement dans leur monde, pour m'y faire une place, non loin. Être spectatrice de deux univers qui se construisent. Seule adulte privilégiée à pouvoir observer tout ça.
Alors se faire discrète, sur maugrey fauteuil. Et observer les monstres affronter les sorciers.  Enzo qui mène le jeu et Tim qui suit la cadence. À cet âge où les paillettes dans ses yeux idéalisent encore le grand frère.


*******


Il imagine des scènes cent fois rejouées. L'entre-ouverture du placard pour lui promettre qu'aucun monstre ne viendrait perturber ses rêves. Dire bonne nuit aux dinosaures avec le risque de se faire réprimander par une voix ensommeillée. Il imagine les mains s'éprenant des draps en s'accrochant au souvenir encore présent des premières années.Les premiers pas, les premières innocences, et les premiers bobos. Il imagine comme il s'en souvient pour reproduire ce genre de scènes souvent. Il imagine mais ne sait pas, comment le pourrait-il. Ne serait-ce que comprendre un quart de ce que traverse l'autre ce soir. Il n'avait pas eu les premiers rires, les premières déceptions amoureuses  de l'école primaires pour s'accrocher. Il n'avait pas eu les incessantes questions de Shae. Auxquelles lui même avait pris tant de plaisirs à répondre. Il saurait désormais, pourquoi le métro va dans un sens, comment faisait les diplodocus pour se gratter la cuisse. Il s'était renseigné.
Ironie à penser qu'il avait toujours refuser de lui mentir
sur les sujets minimes.

La chambre comme une caverne secrète où il se plait à repasser les ombres des souvenirs. Moins pénible qu'une réalité peintes de mémoire à défaut d'être terne. Solitude latente de toutes ces pièces silencieuses. Que Shae tentait d'égayer encore par une présence indirecte. Son chien qui -brisait d'avantage que- hantait les murs. Une présence qui l'obligeait à se lever. Matin, soir et midi.
Une occupation comme une autre.
Pour meubler des jours sans fin.

Il rend une nouvelle gorgée et attend. L'attente qui lui sera sûrement beaucoup demandée ce soir mais qu'il est prêt à donner. Il ne veut plus rien brusquer. Les éléments l'ayant déjà suffisamment fait. Cette soirée-noyade sera consacrée à sonder des mémoires réciproque. Tenter tant bien que mal de comprendre.
Dénouer
pour laisser le fil se dérouler.

Il était temps d'un lâcher prise impossible et inenvisageable. Car l'obligation de ne pas être un fantôme. Pour que les deux enfants n'ait pas le souvenir d'un homme hanté. Il prenait souvent le relais, épaulant la mère quand cette dernière n'arrivait plus à l'être.
Ne plus s'autoriser d'à-côté
pour ne pas faillir à l'obligation
de protection permanente.

Un arrière goût de labdacides qu'il chasse immédiatement avec une nouvelle gorgée alors que l'escalier grinçant annonce un retour inévitable au réel. Un à bientôt à l'ombre qui perce dans la buée du train.
Il reviendra aux conversations solitaire demain.
Les heures de rien où les lieux de rien empiètent un peu plus sur le petit terrain du quelque chose.
Les nuits où le présent est un art abstrait
et où n'existent au final
que le vide de ces lieux.

Un homme seul parlant aux ombres invisibles, espérant encore réussir à duper sa fille. Dont la vie repose d'avantage sur une absence. Une colère, et l'impression incessante d'une vent frais sur la nuque. Souffle des chrysanthèmes ou reconnaissance d'un voile si fin. Mais la côte en moins qui s'enfonce dans le diaphragme.

Les inquiétudes infinies qui se logent dans l'être. Vouloir préserver de tout irreprésentable, mais ne jamais blâmer les rechutes. Les ailes de cires fondues se transformant en acide, semblant ronger ses nuits, son corps et sa vie. Il voyait tout ce qui était.
Mais ne savait plus où se trouver la moindre légitimité.
L'envie d'expier ses tares, demande muette à l'autre de reprendre ce que lui n'avait pas pu faire. Gérer les perditions trop longues, alors que lui se dessèche devant des fenêtres ouvertes à guetter le moindre signe de vie.
Brisant ses os à chaque jour sans nouvelle.

Il dévisage une seconde l'autre. Il y a moins de douleur à retrouver Shae dans ses traits. Car il n'y a ce soir aucune remise en question d'une quelconque légitimité. Il se demande, comment ce doit être. De se trouver ici. Lieu de rien où tout avait presque été vécu. Lieu qu'il avait tant de fois songé à quitter, sans jamais osé le faire.
Il y avait une crainte à s'autoriser à se reconstruire une vie.
Celle d'oublier.

-Que faîtes-vous de vos journées ?

Le mot qui tombe comme une évidence : rien. Rien où il ne soit ou qu'il fasse réellement. Toujours journaliste bas-de-gamme pour la presse, meublant de vide le reste de son emploi du temps. Peu, voir pas d'amis proches, quelques aventures d'un soir qui n'étaient plus arrivées depuis des mois. Vivre dans l'attente d'une réclamation quelconque. Vivre à disposition pour compenser celle qui ne le sera jamais. S'occuper des enfants, leur fournir toute la douceur possible pour les éloigner de questions dont ils ne seraient pas prêt à entendre la réponse. Où est maman? « Elle a reçu une mission secrète d'une gouvernement, mais elle a pas le droit d'en parler » Et presque croire en cette option pour ne pas se perdre en suppositions insupportables.

Mentir, comme seule solution. Nul écrasement soumis au jugement ce soir, il n'en doutait pas. Mais impossibilité à admettre que sa vie avait cessé avec la sienne. Ne pas vouloir sembler être un mauvais père devant celui qui aurait sans doute été meilleur. Ne pas assumer l'alcoolisme. Boire et attendre, sans arrêt défaire l'ouvrage qu'il se trouve tout à fait incapable de le recommencer. Toujours repousser , plus tard. Mais une réponse est attendue. Et il va devoir tisser.

- Je travaille comme journaliste.

Se contenter de ça, faute d'avoir d'avantage de renseignements à fournir. Il sait que ce soir, les silences seront à lire d'avantage que les dialogues. Mais il ne peut parler du rien. Il n'y a nul mot suffisamment creux pour porter le rien. Aucun mot ne résonnant suffisamment.
Aucun mot plus profond qu'un gouffre. Alors il ne dit rien. Les vides resteront immatériels. Relégués aux sensations d'avantage qu'au réel. Ne pas lui demander à lui, comment il occupe ses journées. Ne pas savoir s'il encaissera la réponse. Et pourtant il veut savoir qui est cet homme. Qui fut l'amant maudit de toute cette tragédie. Le laissé pour compte, car il y en a toujours un. Celui qui a du laisser sa dignité au pied du balcon. Alors se laisser tenter, un peu plus.

- Et vous ?

Il voulait connaître cet homme qu'il ne pourrait plus vraiment considérer comme un rival à compter de ce jour. Pour en avoir trop vu, et pourtant pas assez. Vouloir toujours plus et chercher le détail. Pour s'accrocher au rien plutôt que s'attaquer au tout. Partisan de la politique de l'autruche depuis bien avant les premiers jours.Repousser l'échéance les yeux bandés jusqu'à sentir tomber le couperet. Espérant ne pas être celui qui remettra le sujet sur la table.  Alors continuer à l'observer s'approprier les lieux dont il avait été privé. Admirer des photos sur lesquels il n'est pas. Sur lesquelles il ne pourra jamais être.Lui offrir un résumé à défaut de pouvoir lui rendre tout le temps arraché.
Racler les miettes encore un peu.
Avant d'asséner les coups de grâce.


Robert Gold
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Re: Chez l'habitant
Robert Gold, le  Lun 17 Déc - 18:35

Référence aux lettres se trouvant ici


Journaliste.
Il y a pire métier. Votre fille a grandi auprès d'un homme lettré, c'était tout ce que vous pouviez lui souhaiter en plus de l'affection évidente qu'il lui portait. Réponse peu personnelle, mais vous n'en attendiez pas moins d'un homme auquel vous aviez été uni malgré vous, par des secrets. Vous n'aviez mot à souffler sur le sujet, en espérant peut-être un jour mieux cerner celui qui vous avait toujours fait de l'ombre, mais qui s'était toujours acquitté de la tâche qui lui avait été incombé. Vous vous demandez soudainement si vous auriez toléré ce qu'il a enduré. Si avoir l'enfant de Lydia, d'un autre, aurait été supportable pour vous. Vous aimez à penser que vous l'auriez accueilli, que vous auriez pris soin de l'enfant parce qu'il était de la femme qui vous aimiez : mais l'histoire avait souvent démontré que les meilleures intentions ne tenaient guère dans ce genre de situation.

Question retournée, bien sûr. Que lui dire ?
Si on évoquait les occupations purement protocolaires, ennui perpétuel, vous pouviez lui souffler que vous continuiez les affaires, cherchant encore et encore à amasser pour garantir un héritage à ce qui vous restait de famille. Mais amener à des préoccupations fâcheuses, la reconnaissance de l'aînée toujours sur le tapis pour vous sans pouvoir l'aborder. Lui parler de contrats avec des associés - parfois de rares amis, car en effet, vous en aviez - des gallions qui reposaient à Gringott en attendant d'être récupérés. Mais vous ne vouliez pas l'ennuyer.
Amis. Quelques rares personnalités : la mère de la filleule adorée, et son mari méprisé. La filleule en personne, dont vous pourriez parler à loisir, mais vous ne vouliez pas que l'on pense que vous aviez remplacé Shae par n'importe quel moyen. Gavin, à qui vous n'aviez pas parlé depuis des années. Quelques connaissances ici et là. Vous devez avouez que ces derniers temps n'avaient pas été propice à de nouveaux excès, que cela soit d'argent ou de lit.
A ce sujet.
Ne jamais avoir réussi à tourner la page, évidemment, tout comme lui. Perdu au milieu d'un chapitre de l'Histoire sans Fin, sans pouvoir en bouger avant d'avoir affronté la réalité du deuil, les marais de la solitude dans lesquels vous vous enfonciez encore allègrement l'un comme l'autre. Vous ne pouvez pas parler d'Hilda, la double figure que vous conservez presque aussi soigneusement que celle que vous aviez vraiment désiré, épouse certes détesté... et parfois, avec laquelle vous aviez envisagé mille idées, parfois douce, parfois réconfort, et n'avoir personne avec qui échanger cette vérité que seule votre fille contait.
Les pertes d'un soir, les femmes qui s'étaient suivies, au milieu des soirées mondaines et des leurs envies, de bijoux ou juste de se perdre dans votre cou, tous soumis à la misère de ces alliances arrangées, bien pensées, bien mesurées. Ne les avoir jamais compté, parfois une nuit, parfois plus de temps, rester une source agréable éphémère et entendues sur plusieurs années, sans jamais qu'aucune ne reste dans votre vie comme elles restaient dans votre lit.
Ne pas pouvoir parler de Kathleen, la deuxième aînée - en titre - ne pas savoir comment aborder le sujet avec lui.

Alors rechercher avec honnêteté ce que l'on pourrait dire, sourire sans joie devant le constat de ce but que vous poursuivez, juste à côté
L'un de l'autre.

-J'essaie de tout reconstruire.

Vous le regardez, puis vous finissez de vous servir un verre, après avoir eu son accord, puisqu'il gardait déjà le sien à la main. Boire une gorgée, encore, sûrement celle de trop, mais qu'importe, vous étiez tous les deux déjà ensevelis. Goûter la nouvelle liqueur et hocher la tête, appréciateur, avant de se resservir. Rester un moment à se saouler, juste assez pour que les idées deviennent vagues, parfois mauvaises, tout ce qu'il fallait pour simplement s'évader.

Le deviner d'humeur peu bavarde, et le suivre dans le silence. Être entouré de ces lieux, de ces souvenirs mystérieux. Ne vois aucune photo d'elle. C'est sûrement mieux, l'imaginer à son bras, sur ses draps, avait déjà été une torture bien suffisante en soit pendant ces neufs années, ne pouvoir s'empêcher de l'imaginer dans ces scènes que vous vouliez pourtant repousser, animé par une jalousie et un manque évident, drogué sans substance comme celle de l'enfant, et pourtant en perdition depuis tout ce temps.

Ramener encore sa mémoire, ce fantôme omniprésent, crée des idées brumeuses, animées des meilleurs sentiment, un idéal de justice, d'équilibre sûrement, qui se révèle pourtant être le pire des projets. Mais il y a quelque chose dans les mots qu'il avait prononcé dans ce pub, sur ce besoin de vérité, de ne rien se cacher, de tout découvrir cette fois, sortir de ce besoin vital de ce tout impossible à atteindre, inaccessible de par des choix qui n'étaient pas vôtres.

Il vous avait brisé, mais il vous avait libéré.

Vous deviez faire de même à présent, même si vous même aviez refusé de complètement entrer dans la lumière - peur sûrement, de ce que vous alliez trouver, ou peut-être simplement besoin de la garder encore, de se forcer à attendre pour découvrir une dernière parcelle d'elle, un sourire ou une pensée qu'elle ne partagerait plus jamais de son vivant à vos côtés.

Lentement, avec révérence, vous portez la main au coeur, à la poche où elles sont protégées. Vous aviez évidemment lancé un sort pour être certain de ne jamais les abîmer, et lui tendre les trois premières lettres.

-Vous avez besoin de savoir autant que moi. Je n'en ai eu connaissance il y a un mois. Je n'ai pas encore lu les deux dernières.

Les poser sur la table, lui laisser le choix de s'en emparer ou pas. Vous espérez qu'il voit ce que cela signifiait pour vous, dernière trace d'intimité, seule que vous auriez pu garder un peu pour vous, que vous décidez de lui sacrifier de nouveau, au même homme que vous pourriez peut-être même apprécier. Un fil de solidarité entre vous deux, les égarés.

Vous le laissez faire son choix, vous dépliez les dernières lettres, ce que vous n'aviez pas osé faire chez vous, dans la sécurité feutré de votre chambre boisée, dans laquelle elle n'avait jamais pu reposer, et vous aviez laissé une vague d'émotions, littérale sur les joues, s'écouler, les adieux de la première lettre arrachant dans la certitude qu'elle ne vous aviez jamais aimé, et la froideur des derniers mots compensés seulement par la douceur-amère de ses assurances et des évocations à votre fille. Avoir du mal à croire, encaisser, une prétendue amitié qui vous avait lié, puisque vous aviez été persuadé pendant plus de trente années de son indifférence, et son choix final étant le point qui garantissait cette vérité : elle l'aimait bien plus qu'elle ne l'aurait jamais fait pour vous.

Une seconde lettre toujours difficile à dire, presque une vieille relation perdue, deux amis qui tentaient de renouer, un "bien à toi" glacé et pourtant, cela restait sa plume, ses pensées envers vous, qui permettait de rester heureux de l'avoir finalement reçu, de la garder auprès de vous à chaque pas.

Une troisième lettre où elle ne parle que de lui, homme que vous n'aviez jamais autant envié qu'en lisant ces lignes, vouloir absolument l'effacer. Mais ses mots vous comparaient, et peut-être sentir une pointe de supériorité qui ne changeait rien à son idée. Ces mots que vous aviez rêvé de savoir, d'apprécier : elle n'était pas la seule à envahir des pensées constamment.

Et maintenant, dans la maison où elle avait vécu, dans ces lieux un peu sacré, un peu profané, vous alliez terminer ce que vous aviez commencé ce soir : peut-être enfin tout savoir.
Dernier regard vers James - c'était son nom après tout, il était de chair et de sang, personnifiée, lui reconnaître plus qu'une distance - Mr. Keats,

Et ouvrir les non-cachets.

Et au fil des lignes, des regrets, de ces mots jamais envoyés, blêmir davantage, encore et encore. Ces mots d'amour, tendre, jamais prononcés, qui ne vous avaient jamais bercé quand vous en aviez terriblement besoin, quand son absence, cette capacité à rassurer mordaient l'air, se retrouver face à la vérité. La savoir vous imaginez, peut-être au quotidien comme vous le faisiez à chaque jour, à la voir dans le manoir, dans des robes qui lui auraient été seconde peau magnifique, de satin, à sourire et faire sien un lieu centenaire qu'elle aurait pu abattre d'une mouvement de main si elle l'avait souhaité, de ces nuits interdites à laisser les idées partir plus loin qu'il n'était autorisé, de la voir avec votre fille, et parfois même, porter ce qui aurait pu être une suite de famille - beau rêve éveillé qui faisait crier la nuit, mais vous l'aviez partagé.
Vous auriez souhaité qu'elle soit plus égoïste qu'elle ne l'avait été. Vous auriez accepté encore et encore de passer dernier, d'être cet autre homme, celui qui n'avait jamais sa place, pour continuer de l'arpenter le soir qu'elle avait décidé, finalement se résoudre à ce que vous lui aviez proposé : avoir les deux, pouvoir tout garder, juste pour une chance de votre côté de ne pas s'en séparer, et cette lettre, preuve de sentiments partagés,
Et signature en douleur palpable, elle sort de vos faibles tremblements,
Vous ne la déposez pas celle-ci, vous gardez ce dernier secret, vous ne lui infligerez pas de douleurs inutiles, et vous souhaitez qu'il comprenne, que vous faîtes cela pour enfin avoir quelque chose pour vous, mais également pour le préservez. Vous ne l'empêcherez cependant pas de la découvrir s'il le demandait.

Et enfin, lire la dernière lettre.
Et ce récit d'une nuit perdue, d'une gare et d'un banc, finit de vous achever. Vous aviez résisté jusqu'à présent, mais votre raison est partie.
Vous auriez pu être choisi.
Une réalisation en verre brisé, se raccrocher au canapé pour ne pas complètement s'effacer.
Vous auriez dû être là. L'avoir senti, comme les romans que vous aviez parcouru avec dérision. Le savoir, accourir, la retrouver, la récupérer,
Pour une seconde ne plus être celui qui suppliait, mais l'avoir qui vous demandait de l'accepter.
Vous l'auriez fait, sans hésiter
Peut-être auriez-vous vu que cela n'allait pas, qu'elle sombrait, vous auriez peut-être décelé tout cela, l'aider
La sauver.
Dernière trace que vous aurez jamais d'elle - un goût de sang dans la bouche, de l'avoir ainsi manquée, abandonnée
Tout était de votre fait.
Vous étiez le seul responsable.

Porter un poing contre la bouche, se retenir de mordre en lisant les derniers mots,
Etre tellement cassé, que même pleurer ne daigne même pas commencer.

-Vous auriez dû m'appeler. J'aurais pu être là...

Vous n'auriez pas été suffisant, mais vous vous seriez donné, tout ce qu'elle voulait, tout ce dont elle nécessitait
Ne rien reprocher à James, seulement un constat désespéré,
Maintenant que vous savez, en ajout de ce qu'il vous avait avoué
Que vous êtes un peu celui qui l'avait tuée.

Si vous n'étiez jamais entré dans sa vie, si vous étiez parti plus tôt, si vous n'aviez jamais existé comme on l'avait si souvent souhaité, et si et si et si
Laisser les feuilles tomber,
Tête dans les mains
Anéanti.
Shae L. Keats
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Re: Chez l'habitant
Shae L. Keats, le  Jeu 27 Déc - 14:36

tw drogue


J'pourrais espérer que rien n'est immuable. Il paraît que la personnalité se plie aux vents et pourtant j'attends toujours. J'supporte plus d'être coincée avec moi même. J'supporte plus le reflet. L'apathie d'une vie ordonnée, et pourtant l'obligation d'm'y cantonner. Pour eux. Parce qu'ils sont les seuls à compter. La seule importance Le ciment de toute chose.
Peau, os. J'suis à eux à jamais.
De mon être jusqu'au vide qui me hante
De mes tares à mes efforts.
Je leur dédie tout ce que je suis.
Embrasser le sommet du crâne sous les mots des enfants. Les râleries des enfants, parce qu'un manque d'affection parentale implique une rupture de leurs jeux. Une pause dans leur univers et un retour fugace à une réalité qui ne convient ni à leur age ni à leurs êtres.
Alors je ferme la porte, lentement.
Il est temps.
Toujours la même planque. Je pense que personne ne l'a jamais trouvée. Latte de plancher pourtant évidente. Sortir un reste de l'ancien soi. Et préparer l'anguille pour l'aider à mordre une veine de plus.


*******

Ce n'est ni une curiosité malsaine, ni un besoin d'abaisser l'autre à lui avouer que ses journées n'ont pas plus d'occupation que les siennes. Réelle volonté de savoir ce qui faisait cet homme à qui il devait sa vie. Non pas forcément comprendre ce que Lydia avait pu lui préféré, il avait assister à toutes les étapes de son côté. Compris qu'elle ne le préférerait jamais. Mais cette soirée marquait l'enterrement d'une rancœur et d'une jalousie que l'autre n'avait jamais demandé. Commencer à le considérer comme un second dommage collatéral de ce qu'avait été la vie de Lydia. Besoin de se trouver des points communs avec lui. Pour cesser de se sentir inférieur à cet homme qu'il n'avait jamais pu s'empêcher d'estimer. Malgré l'idée incessante qu'ils se volaient mutuellement leurs vies.

Il ressonge ce soir à des souvenirs dans lequel il pense pourtant s'être déjà suffisamment noyer. Monde refusé à l'autre qui lui pèse autant qu'il l'apprécie. Il ne doute pas de sa chance, non ce n'est pas ça. Mais depuis ce soir à la gare il y a tant d'années, replonger dans le passé avait un goût d'amertume et de douleur. Comprendre sa chance lorsqu'il avait compris que tout ce qu'il avait eu n'aurait pas dû être. Penser à cette chance et s'en sentir indigne. Car rien à ses yeux ne justifiait un tel choix. Instrument involontaire d'un malheur distribué à chacun des partis lorsqu'il sait qu'il aurait pu en être le seul émissaire. Un déjà-vu apparenter à Sisyphe. Toujours soulever cette même douleur à chaque entrevue et chaque dialogue. Il ne reprochait pas la haine que l'autre avait été, et est toujours en droit de lui porter. Il y avait une compréhension de cela qu'il ne refoulerait plus.Il a peur au fond, de tout ce qui va suivre. Car cette soirée est très certainement partie pour se trouver l'une des plus insupportable qu'il n'ait jamais vécu. Révélations assassines qui s'enchaînent les unes après les autres et se sentir abandonnant une carapace de vingt ans. Il a peur de cela aussi, d'être à vif et de se retrouver lui, sans ces murailles qu'il avait mis tant de temps à construire.

Il songe toujours aux premières années. Les doutes de la grossesse. Douter d'être capable d'élever l'enfant d'un autre. Se questionner sur sa capacité à aimer un enfant qui lui rappellerait à chaque inspiration l'homme-ombre qui rodait toujours autour de votre foyer. Mais il songe aussi à la première fois qu'il l'a vue, elle. Dans cette maternité non loin. Il se souvient avoir senti tous ses doutes disparaître pour ne jamais revenir. Shae serait sa fille, et il comprenait désormais que cela n'impliquait pas qu'elle ne soit pas aussi celle de l'autre homme.

Que faire de ses journées lorsqu'on est rongé jusqu'à la moelle par un passé qui ne cesse pas. Isolation forcée car incapacité à communiquer sans tout ramener à elle. Alors certes, il restait les couples d'amis de l'époque chez qui il allait manger parfois. Où il avait à une période trouvé réconfortant de voir le souvenir de Lydia entretenu par d'autres qui l'avait réellement connue, mais son nom n'avait plus été mentionné au cours de ces dîners depuis bien des années. Incapacité latente à refaire sa vie, malgré des conquêtes lus ou moins multiples, dont la passion n'avait jamais dépassé l'aube.

-J'essaie de tout reconstruire.

Il hoche la tête et prend une gorgée de plus. Noble objectif à vrai dire. Qu'il avait également poursuivi en secret, poussant Shae a s'adoucir, à se présenter au manoir de Robert. Le reste ne le concernait plus, c'était à leur fille de distribuer les rôles, son temps, et son être à qui elle l'entendait. Il ne se mêlerait plus de ce qui ne le concernait pas.

S'efforcer de tout reconstruire oui, mais il faudrait très certainement consolider la base. Car il ne pouvait se résoudre à bâtir un avenir sur un passé toujours à vif. Donner des fondations saines à tout ce qu'il construirait avec ses petits enfants, à défaut d'avoir su le faire pour Shae. Il espérait de tout cœur que l'autre saurait faire de même.
Mais Lydia comme une racine qui envahissait tout ce qui avait pu l'approcher de près ou de loin. Autoriser l'autre à se servir et se resservir soi-même. Après tout, à quoi bon modérer l'excès, ils avaient très certainement tout deux laissé leur dignité dans un coin de ce bar qui ne payait pas de mine, et dans lequel il ne remettrait très certainement jamais les pieds. Silence mais certainement peu de tensions ce soir. Observer l'autre parti sans douleur a quelque chose d'apaisant. Regarder la situation sans colère, après presque trente ans à se haïr mutuellement, parfois involontairement. Trente ans de barricades qui s'écroulent malgré l'inquiétude de voir ses protections tombées les unes après les autres. Tout ce qui l'avait toujours fait tenir. Étrange de se laisser aller devant cet homme avec lequel il s'était toujours senti en comparaison. Mais peut-être est-ce parce qu'ils n'ont rien à attendre l'un de l'autre.

Le silence s'installe, il se doute que l'autre n'est pas plus bavard que lui, et il n'est nulles convenances sociales dans lesquels se réfugier pour palier à ce genre de situation. Les inventeurs du savoir vivre n'ont pas creusé si loin. Terre inconnue ou il faudra modeler, combler et accepter. Beaucoup de sacrifices pour aucune gloire, mais qu'il est prêt à faire. Au noms de deux femmes qui sont l'essence de tout. Alors il ne dit rien, les ombres et les souvenirs prennent place petit à petit. Se jouent et tissent une scène étrange ou le passé se superpose au présent.

Le mouvement tranche dans le silence et l'inertie, ses yeux sont comme attirés par cette main qui tire des feuilles dont il n'a jamais eu connaissance mais dont les yeux reconnaissent immédiatement l'écriture fine. Ses mains se mettent lentement à trembler. Alors que la lumière ne se fait pas. Comment, pourquoi et qu'est-ce. Des mots, des lettres, sûrement de nouvelles plaies qui s'ouvrent mais il les regarde d'un air presque suppliant par dessus son verre -dernière barricade sérieuse-. Vouloir comprendre.

-Vous avez besoin de savoir autant que moi. Je n'en ai eu connaissance il y a un mois. Je n'ai pas encore lu les deux dernières.

Le comment fait sens alors que les mains incertaines s'empare des trois lettres avec une avidité à peine masquée. Shae, ce ne peut être qu'elle. Ces lettres avaient dû prendre la poussière, au sein de ces lieux de rien. Ceux qui empiétaient de plus en plus sur le quelque chose. Le couloir étaient quelque chose, mais le placard était fait de rien. La chambre de Shae était entre les deux, lieu de rien qu'il ne pouvait se résoudre à abandonner et à devenir néant. Homme hanté par le rien.

L'envie de remercier, parce qu'il ne s'attendait pas à ce genre de geste de la part de Robert. Mais les cartes s'abattent une à une sur la table ce soir. Et ses mains tremblent alors qu'il s'attaque au dernier héritage de Lydia. Derniers mots et dernières miettes de ce qu'elle a été. Dernier adieu qu'il n'avait jamais pu avoir, incapacité à prévoir l'inimaginable, à voir l'esprit s'égarer aussi loin.
Derniers mots qui apaiseraient ou déchireraient.
Aucune demi-mesure.

Il oublie un instant qui l'entoure et se saisit de la première, laisse ses yeux parcourir ce qui a fait Lydia, ce qui l'a hantée. Il se doute que la lecture ne sera pas facile. Il a connaissance des doutes de Lydia, des pages qui ne se tourne pas. Découvrir l'existence de ces lettres ne le surprend pas plus que l'évocation des souvenirs. Il sent la poitrine se serrer à mesure que ses yeux s'imprègnent des mots. Il n'est pas non plus surpris par l'évocation de Shae. Couper tout contact et priver celui qu'il se butait à appeler « l'autre » à cette époque des nouvelles de son enfant n'était pas de son initiative. La ressemblance de l'enfant ne lui avait pas échappée non plus. Elle avait fait partie de ces choses dont ils ne parlaient jamais avec Lydia. Mais il sentait parfois un pincement étrange devant le témoignage de cette absence d'hérédité. La main se met lentement à trembler alors qu'il réalise tout ce qu'il n'a pas su voir il y a tant d'années de ça.
Etat de pensée qu'il a deviné après la gare, mais dont il n'avait aucune idée avant.

Claque sur Claque, il ne tend même plus la joue pour faciliter la tâche mais se résigne. L'avoir su, se le reprocher tous les jours mais savoir qu'il n'avait pas su la rassurer, la comprendre ni même la comprendre comme l'autre l'avait fait. Relégué au second plan, effacement gênant mais qu'il doit bien à celui dont il a volé la vie. Auquel il consent par les remords.Apprendre et insister frontalement à ce que les amants avaient pu partager. Proximité à laquelle il n'avait jamais eu droit. Ni pu oser prétendre. Instant où chacun était soi même, sans craindre d'outrepasser des limites foxés par les années de vie commune. Les lieux de rien où l'on ne se regardait pas, et les lieux de quelque chose qui avaient la douceur naïves des premières années. Se partager les petits quelques chose, les agrandir superficiellement pour l'enfant.

Il ouvre ensuite la troisième lettre, trop absorbé pour sentir le séisme qui détruit encore un univers à quelques pas de là. Besoin de comprendre alors que le sens se forme peu à peu dans le cerveau en manque de logique, qui ne parvient plus à voir clair dans cette situation. Drogué aux miettes de sens que Lydia a su semer sur trente ans. La description de la passion des amants est insupportable, lui crève les yeux de jalousie bien qu'il ne parvienne à en vouloir à personne. Voir miroiter tout ce qu'il n'a pas eu, avoir du se contenter de reste de passion qui ne lui était même pas destinée. Tendresse de la part de Lydia, certes, il n'en avait jamais douté. Mais appeler ça de l'amour aurait été exagérer. Avoir conscience d'avoir été le mauvais choix amenuise un peu le choc provoqué par les mots. Embarqué dans un mariage-forcé sans l'avoir su et se désoler de n'avoir pu suffire.

Remercier en silence les clefs offertes, les mains tendues. Il n'y est pas insensible et reporte son attention sur l'autre homme une seconde. Reconnaissant l'avoir mal jugé. Mais il n'a pas l'air bien, comment pourrait-il seulement l'être. Mais il se doute, les années ayant suivi la troisième lettre sont connues. Trouble, doute, infidélités et disputes les ont ponctuées, jusqu'à ce que les mots soit dit sur ce banc dans cette gare vide. Mots qui on offert la compréhension des troubles. Il ne souhaite pas les lire, incertain d'un jour réussir à s'en relever. Bruit et écroulement qu'il ne peut ignorer, même s'il le souhaite de tout son être. Faire comme si peu lui importait. Se souvenir d'une nuit et se douter qu'il s'agit de cela. Nuit de deuil, où il avait compris qu'il ne la comblerait jamais, qu'il ne serait jamais le bon, le vrai. Il avait envisagé, formulé la possibilité de s'effacer, de renoncer à tout pour une femme qui ne l'aimerait jamais. Mais elle avait refusé, elle était rentré Il n'en avait jamais reparlé mais quelque chose c'était brisé en lui ce soir là, un truc irréparable, qu'il avait enfouit profondément. Continuant à s'inquiéter pour Lydia, tous les jours.
Refusant cependant d'admettre la proximité de la fin.

Silence qui n'a plus rien du précédent. Silence douloureux ou les derniers remparts s'effondrent. Il n'y a plus de secrets qui subsistent.

-Vous auriez dû m'appeler. J'aurais pu être là...

Il acquiesce, il se l'est souvent dit. Il n'aurait pas du écouter Lydia qui se refusait au bonheur, il aurait du agir, appeler l'autre, lui demander d'intervenir. Mais il n'avait jamais osé s'infliger seul le coup de grâce. Il n'avait pas su voir, n'avait pas su comprendre.
Le déni c'était immiscé, blanchissant tous les tableaux.
Reproche sans cesse formulé, sur l'oreiller, au cours de ces nuits où le corps se refusait au sommeil. Mais le choc des derniers mots de Lydia offert par le dernier home dont on s'attendait à recevoir quelque chose l'empêche d'y répondre. De s'y dérober encore il sait. Qu'il a sa part de responsabilité.
L'autre se mue dans sa peine et il songe un instant à s'en aller. Fuir encore l'insupportable comme il l'a tant fait. Mais il est temps d'ouvrir les plaies, de voir jusqu'où il peut tenir.


Je n'ai pas voulu voir qu'elle allait si mal. Si j'avais pu me douter que c'était à ce point je vous aurais cherché, j'aurais tout tenté pour l'empêcher d'arriver à une telle extrémité.

Pour l'empêcher de se tuer et d'emporter avec elle la vie des deux pères et celle de l'enfant-messie qui porte le poids des perditions parentales. Vouloir rassurer, avoir passé le cap des mots qu'on prononce sans les croire.

Vous ne pouviez pas savoir.

Part de vérité, il croyait ceci. Se complaisant dans ses propres échecs. N'avoir su voir, comme tous les parents. Ne pas voir les maux adultes, pas plus que ceux des enfants. Les enfants silencieux qui dissimulent les anomalies. Il espérait de tout cœur n'avoir rien loupé de ce côté-ci. Nul traumatisme ignoré chez Shae, espérer ne point se tromper alors que la vérité est tout autre.
Endosser seul la responsabilité de n'avoir ni pu prévenir ni guérir.

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Re: Chez l'habitant
Robert Gold, le  Ven 11 Jan - 17:27

Vous aimeriez que cela soit si facile.
Vous pourriez après tout continuer de le blâmer. Après tout, n'était-ce pas ce que vous aviez toujours fait : cela se compte sur les doigts de la main. La femme, l'enfant, l'existence même, vous aviez pu lui attribuer tous les vices, envier tous les délices qui se glissaient dans ce que vous imaginiez être une vie dorée sans vous. Cela vous arrangeait bien, vous devez l'avouer : mieux valait souffrir d'être inférieur que de penser que votre fille vivait dans une douleur insupportable.
Alors, pourquoi ne pas ajouter la mort à ses nombreux défauts : cette découverte, en deux actes, pourrait vous y pousser. Vous pourriez lui reprocher de n'avoir rien vu, de ne pas avoir prévenu, tirer les sonnettes d'un nouveau matin où elle vous aurait eu tous les deux à son chevet, à ses pieds.
Vous aimeriez, oui, que cela soi si aisé de le mépriser, de le maudire, damner ses souffles
Et lui demander pourquoi il restait quand tous ceux qui l'avaient aimé étaient mort ou en train de s'y laisser aller.
Vous pourriez peut-être mieux respirer, n'avoir que le fardeau habituel de son décès en tête, poursuivre une vie de haine et choyer son souvenir encore et encore.

Mais c'est impossible.
C'est une tragédie grecques : presque toutes les étapes sont respectées, presque tout, trop bien organisé pour ne pas inspirer la pitié. Un mort, et tous ceux qui restaient tout aussi spectateurs que ceux qui regardaient. C'est la punition de maux passés, qu'ils soient de votre fait ou plus anciens, il semblerait que l'expiation soit encore imposée.
Presque risible, quand on y pense.

Il suffirait de le laisser s'accuser, de le pousser dans ce retranchement et s'en aller.
Si vous ne vous saviez pas plus coupable encore.

Car tout vient de là. Si les vices devaient être comptés, vous êtes celui qui peut retourner le plus loin : celui qui a séduit la femme mariée, celui qui a gangrené le mariage de sa présence et de sa descendance. Celui qui lui avait manqué, aussi incroyable que cela semblait, et qui avait contribué à la ronger. Encore plus en avant dans le chemin du crime, vous étiez l'irresponsable, celui dont très tôt on avait voulu se dédouaner.

Et maintenant, après avoir découvert que c'était elle qui avait choisi où, et quand la pièce se terminait, vous en apprenez les causes, le raisonnement.
Elle vous avait attendu.

Sûrement des vestiges de romances qui parcouraient certains romans entre philosophie et réflexions, et du reste de jeunesse idéaliste, la certitude que vous auriez dû le savoir,
Le sentir,
Et accourir à ses côtés,
Vous auriez été à cette gare au bon moment, les mains contre ses incertitudes,
Vous l'auriez menée dans ce lieu qui avait toujours été le sien, demeure qui lui appartenait, un mot suffisait,
Vous auriez écarté celle qui commençait à vous la faire - si cela cela était possible - oublier, et elle aurait pu tout vous demander, tant qu'elle souriait. Même lui aurait pu en faire partie, il aurait partagé son lit si cela lui convenait, votre enfant aurait de nouveau été vôtre, enfin - et vous auriez été heureux de cette situation, votre femme à moitié, et une fille à trois parents, cela vaut mieux qu'aucun et vous le saviez d'expérience
Quelle vie cela aurait été.

Vous mettez volontairement de côté les mauvais présages, le désastre encouru, vous pêchez même par orgueil, en songeant qu'à vous seul vous auriez pu l'en empêcher, que vous auriez été suffisant pour lui permettre de rester
Infériorité occultée l'espace d'un instant, noyée sous la culpabilité bien plus puissante.
Vous auriez dû le sentir, vous vous en voulez
De sûrement ne pas l'avoir assez aimé dans ce cas, alors que tous savaient qu'il n'y avait rien de moins vrai
Long dimanche de fiançailles que vous n'aviez jamais pu lui passer au doigt,
Peut-être était-ce là le véritable défaut, ce qui heurtait

Il n'avait pas à être haï, car il n'y avait rien à reprocher : c'était vous, seulement vous,
Cette certitude s'enracine avec les autres, celles qui pourrissent l'arbre, les branches-nerfs
Les poumons compressés sur une pompe désormais percée
Et les vertèbres-lames de couteau à chaque pas,
Variation de celle qui, pour retrouver ce qu'elle ne pouvait toucher sans manquer de s'étouffer
Avait visé trop haut,
Un monde qui la recrachait
Et nouvelle vague
A l'idée de s'apitoyer alors qu'elle avait bien plus souffert.

Toujours la même histoire, repousser ce qui pourrait soulager,
Miettes d'orgueil qui se refuser à être déversé : c'était pourtant le moment
Mais vous aviez déjà assez pleuré ce soir, c'est ce que vous vous disiez,
Alors, vous gardez, vous tentez de rester droit, de se souvenir que vous n'êtes rien
Comparé aux autres, de nouveau ne pas saisir la leçon
Que leur existence n'efface pas la vôtre.

Il faut pourtant éclaircir ce point,
En forçant les mains à de nouveau se raidir, cesser de trembler,
Il faut le lui souffler, pour peut-être l'apaiser un peu également, même s'il ne pouvait le croire, lui partager ce que vous pensiez être votre vérité.
Avant de réaliser que les mots sont désormais inutile, que vous ne vouliez pas vous épuiser à une guerre d'argument que personne ne pourra gagner,
Vous conservez le silence qu'il saura déchiffrer, comprendre que vous ne pourrez changer
D'avis, d'être convaincu,

Peut-être, finalement, le dire.

Et vous ne pouviez pas vous douter.

Vous ignorez vous-même si c'est tout à fait vrai, mais vous êtes certain
Qu'il n'est pas responsable, et cela revient presque au même.

Vous êtes de nouveau composé, il le faut, vous le devez
De résister, pour ceux et ce qui restent
Sentir cependant, avec un début de joie morbide qui commence à poindre
Qui se laisse deviner
Que chaque coup vous rapproche d'elle
Il serait facile également
De s'y laisser sombrer.

Les convenances voudraient que vous cherchiez un sujet de conversation,
Sur lui, sa vie, mais si vous êtes ici tous les deux ce soir, c'est que l'un comme l'autre vous n'aviez pas réussi à faire quoi que cela soit de valeureux,
Enfin, presque, vous aviez réussi à créer une autre branche, contrairement à lui,
Première fois que vous en sortez un peu mieux.

Le travail est passé, les secrets sont trop enfouis encore maintenant,
Mais le plus gros est déterré,
Il est étrange d'ainsi se retrouver en paix juste avec lui
Se laisser consumer chacun de son côté et pourtant tout près, par les mêmes braises
Tous les deux à essayer de dissimuler le cramé sous le vernis sans sève.

Vous repoussez le verre, parfaite image de contenance, de propreté
On oublierait presque les destructions mentales qui tanguent entre deux souvenirs gris.
Peut-être,
Un peu le remercier,
Pour Shae, pour avoir pris soin
De tout, même si cela n'était pas voulu, il avait tout de même assuré ses tâches
Malgré le manque d'explications, le souligner, mais il n'avait pas apprécié la première fois,
Alors elles sont tues.

Je devrais partir.

Vous ne bougez pas.
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Re: Chez l'habitant
Shae L. Keats, le  Jeu 24 Jan - 13:02

désolé c'est pas top


Signe qu'il est temps de laisser les enfants à l'une des Parques, sans savoir encore qui appeler. Ce soir c'est dans le cocon silencieux de la crèche que l'esprit s'endort un peu plus. S'enfonçant dans l'un des fauteuils du salon peu à peu, glissant dans un sommeil apaisant. L'esprit ne rêvera pas. Les voix resteront, les babillements d'enfant qui joueront encore le temps nécessaire. Hodor observe le corps assoupi, assis devant la porte battante. Je sais qu'il veillera, suffisamment.
Le temps de trouver une solution viable pour eux.



***************

Il y a dans cette situation une gêne plus que palpable. Un malaise dû à un trop grand silence qui s'immisce dans les veines, rapetisse le corps qui semble devenir soudainement trop petit. Trop étroit. Le silence est de mise mais c'est très certainement la solution la plus confortable qui s'offrent aux deux hommes de silence qu'ils sont. Lui, il songe encore une fois à un passé qu'il avait pourtant promis d'oublier. Il sait donner le change, après de Shae. Il sait faire comme si cela importait peu, mais au fond il ne s'éloigne jamais vraiment de ses souvenirs. Il en retapisse le monde à longueur de journée. Vérifiant avec inquiétude qu'aucun ne commence à s'estomper, car ils sont sa richesse, chéris depuis plus de trente ans.

Il ne blâme que lui même ce soir, il ressonge à ce qu'il n'a su voir, il aurait dû insister, taper du poing sur la table après cette nuit à la gare. La priée de s'en aller au lieu de se complaire dans un apparent bonheur qui cachait dans ses murs une solitude grandissante des deux partis. Solitude dans laquelle il a fallu élever un enfant, lui construire des bases solides sur un sol instable. Et lui offrir un semblant de foyer familial. Il ne peut en vouloir à l'autre maintenant que la jalousie s'est évanouie, il n'y a même plus l'arrière goût du complexe qui s'était pourtant accroché tant d'années. Celui qui lui faisait voir cet homme pour ce que lui ne pourrait jamais être. Importance qu'il avait et que Lydia ne lui aurait jamais accordée, qu'elle le veuille ou non.

Il fait tourner dans son verre le reste de ce liquide ambré, en observant les reflets sans pour autant se décider à une gorgée de plus. Il serait tenté de boire encore un peu plus, mais ce serait perdre raison, se noyer dans un mal ancien qui l'empêcherait de parler, de penser et l’assommerait tout entier. Il repose lentement son verre sur la table, brisant une seconde ce silence plomb qui fait avancer l erien sur les lieux de la maison. Il se demande si il se noiera un jour, dans ces lieux d'ombres où il n'y a plus rien pour lui, si ils prendront le dessus.

- Et vous ne pouviez pas vous douter.

Il l'entend mais les mots ne trouvent pas réellement leurs sens en son sein. Cela fait trop longtemps que les reproches muets occupent leur trône, mais il apprécie silencieusement la main tendue et l'expiation offerte à mi-voix. Et hoche la tête en silence. Il doute de croire un jour qu'il n'aurait rien pu faire, car il y a toujours des signes qui ne trompent pas, que l'on sache les interpréter ou non. Mais il était resté, en sachant qu'elle n'était pas comblée. Il n'avait ni crié, ni ne s'était emporté pour la forcer à faire ce qui aurait été mieux pour elle. Ben qu'il s'en soit douté. Après cette nuit là, ils n'avaient jamais reparlé de la gare. Des portes ouvertes ce soir là.
La plaque de marbre était retombée et les mots n'avaient jamais réussi à sortir de nouveau.

-Je devrais partir.

La fin de l'acte, et contre toute attentes, alors qu'il aurait normalement prié pour un départ, il en vient à ce demander ce que deviendrait l'autre homme, après une soirée comme celle-ci, que rien ne laissait présager. Il aurait ri en y pensant, quelques jours plutôt. Mais les couteaux ne sont plus tirés et ont de son côté regagnés leurs fourreaux. Et l'autre se fait contre toutes attentes alliés contre le rien qui noie la maison et l'existence. Il y a nécessité absolue de refermer les plaies rouvertes pendant la nuit, car il ne veut plus asséner aucun coup à l'autre, il n'en a plus besoin et n'a plus aucune vérité à lui dissimuler, si ce n'est tout ce qui a un jour appartenu à la vie conjugale.
Et pourtant le besoin de s'assurer qu'il n'y aura pas d'égarement nouveau. De devoir quelque chose. Alors les mots s'échappent

Ou vous pourriez rester.

Parce qu'il y a dans cette existence condamnée un manque d'allié.
Et qu'après tout la hache de guerre s'est enterrée.  



Fin du rp pour moi
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Re: Chez l'habitant
Lïnwe Felagünd, le  Mar 5 Fév - 17:36

À LA RECHERCHE DU PASSÉ - PARTIE II
Si soucis me MP, mais au pire Robby peut poster sa propre fin.
— PV. ELLY.


-SUITE-
Une main tendue, guide destructrice, qui a besoin de soutien pour persister ici. Ce monde ingrat de désinvoltures. Ils transplanent ensemble, gardant précieusement la petite boîte : preuves et souvenirs immenses à l'odeur de terre, à l'odeur métallique. S'il n'avait pas vomi juste avant, le garçon aurait probablement craché son estomac parterre à cet instant. Ils atterrissent sur du bitume. Une rue calme, en apparence. Un quartier résidentiel, peut-être, de par les beaux jardins solitaires. — Banlieue de Londres.

Il suivait silencieusement sa cousine à travers les sonnettes passantes. À chaque chiffre, à chaque numéro et à chaque lettre son cœur oscillait dangereusement. Derrière ces rideaux déambulaient peut-être Helen. Des visages flous derrière les carreaux. Un chien qui aboie. L'attente est longue, vraiment longue. Pour la première fois de sa vie, il allait rencontrer sa tante et son oncle. Et s'ils n'avaient pas envie de le voir. Il s'arrêta un instant, incertain, comme si le trottoir s'effritait sous ses pieds. Ce n'était pas pour rien qu'ils avaient fui la Norvège, tout comme ses propres parents. Ils craignaient probablement quelque chose. Ils rejetaient quelqu'un. Des idéaux.

— Au fait. Tiens, c'est pour toi. J'ai pensé que... il lui tend maladroitement le petit cadre photo trouvé dans le salon. Elle était dessus, encore jeune fille innocente, ses parents derrière. Ça te ferait... plaisir. Mais je peux la garder, si tu préfères. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Et puis, cette photo était belle. Profonde. Noble.

Il y avait eu cette fracture ouverte
Béante
Cette vérité gigantesque
Blessante
Un tournant existentiel.

Dans leur relation.
Dans leur vie.
Démantelées.

Avancer.


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Re: Chez l'habitant
Invité, le  Mer 13 Fév - 11:04

Un transplanage, la main tendue qui se trouve saisie et les deux silhouettes qui disparaissent du mas provincial pour atterrir en plein cœur de la banlieue londonienne. La végétation a poussé, la brune ne reconnait plus les lieux, plus exactement. Comme si son esprit avait voulu gommé ce genre de souvenirs. Douloureux constat alors que la brune scrute chacune des maisons, pour retrouver celle qu’elle a gardé en souvenir. Loin de l’image idéale du mas sous les oliviers, non. Parce qu’elle n’y a pas vécu longtemps, au final. Mais le cousin qui suit s’arrête un instant, marmonne quelque chose et lui tend une photo.

Alors elle aussi s’arrête. Elle tangue, dangereusement, se retourne vers lui pour se saisir de l’objet qu’il a gardé, emporté avec lui. Les yeux voyagent sur le cadre vieilli, sur la photo qui a vécu mais qui est toujours là. La brune est devant, enfant souriante de toutes ses dents – certaines manquantes, la joie du jeune âge – et derrière les parents. Bras dessus, bras dessous. Sourire aussi. Les souvenirs qu’elle gardait en mémoire n’étaient peut-être pas si faux, peut-être qu’après tout, ils avaient été heureux, un peu. « Merci » qu’elle murmure. Parce que l’intention est belle. Il a le cœur sur la main le cousin – un trait familial ? Elle l’ignore. Elle sourit. Le remercie silencieusement.

Et puis, ils se remettent en marche, cherchant cette vérité après laquelle ils couraient ensemble. « ». Qu’elle dit, et la main montre. La maison simple, sans prétention. Loin de la beauté provinciale qu’ils viennent de quitter. « Cela fait très longtemps ». Elle s’excuserait presque. « Quand je suis devenue auror, j’ai voulu les protéger et j’ai coupé court à toutes relations ». Au final, le plus grand danger se trouvait dans la maisonnée, et jamais elle n’aurait pu s’en douter. Un long frisson parcourt son échine. Soupir qui se meurt aux coins de ses lèvres. « Bon allez ». Elle regarde à droite, à gauche. Et avance sur la porte d’entrée. Une envolée de marche à effectuer, et puis, les coups qui frappent à la porte.

L’attente n’est pas longue. Et c’est Helen qui vient ouvrir. La surprise est lisible dans ses yeux. Pourtant, ce n’est pas sa fille revenue qu’elle regarde, non, c’est le cousin, là. Véritable récit du passé à lui tout seul. « Tu ressembles à … » qui se meurt. « Il faut qu’on parle Maman ». La voix de la brune est froide, mais la mère pivote et laisse entrer les jeunes gens. La maison n’a pas beaucoup changé. Des tableaux au mur, quelques photos sur des consoles, des photos qui remue les entrailles de la brune : elle est présente sur beaucoup d’entre elle. Et que dire de ce panneau géant dans le couloir, où sont épinglés les articles de la Gazette qui parle d’elle en tant qu’auror. Elle soupire. Décidément, sa famille se révélait pleine de surprise.
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Re: Chez l'habitant
Lïnwe Felagünd, le  Jeu 14 Fév - 17:33

À LA RECHERCHE DU PASSÉ - PARTIE II
— PV. ELLY.


-SUITE-
Il avait gardé le cadre photo avec lui jusque là, mais il revenait désormais légitimement à sa cousine. C'était un souvenir heureux et sincère, qu'il ne fallait pas effacer pour autant, malgré toutes ces atrocités mensongères. Du moins, c'est ainsi qu'il pensait à cet instant. C'était assez compliqué pour lui, mais il n'osait même pas imaginer la difficulté qu'elle devait avoir à tout digérer aujourd'hui.

Les yeux cherchent encore une vérité ultime à travers l'image avant que les jambes retrouvent leur solidité maladroite. Ils reprennent ensemble le trottoir qui les sépare de l'authenticité de leur passé commun. Fangs Out Ou cette impression que les chiens poursuivent leur route, les crocs sortis d'une chaire qui n'est pas la leur.

Il y a cette simple main qui pourtant, inclue bien des sentiments profonds. Difficiles d'aller plus loin, lorsque l'objectif tétanise sur place. Elle indique une maison simple, sans prétention. Ont-ils seulement rêvé d'être oubliés par le monde ? — La sorcière explique un instant qu'elle a coupé les ponts avec ses parents pour leur propre sécurité. Il ressent ce besoin de protéger les êtres forts qui l'entourent, qui gravitent autour de son âme. Pomme pourrie.

Carence au bout des doigts. La porte finit enfin par s'ouvrir, d'un grincement insonore. Réalité inattendue. Une dame encore belle, semblant combattre la vieillesse et le temps d'une poigne de fer assurée. Elle s'adresse bizarrement au garçon - un choc frontal qui vient la parcourir autant que ce qu'ils ont ressenti quelques instants plus tôt en France. \ Lïnwe ferme la marche, Helen les emmène jusqu'au salon. Le long du couloir ne laisse pas les deux invités de marbre. Ses parents n'ont pas l'air si sincères que cela. Ils n'ont pas l'air non plus malhonnêtes. Il y a des photos découpées dans les journaux qui représentent à chaque fois Elly ou ses actions au Ministère.

Pas un bruit autre que les pas froids sur le tapis. Une ambiance de Requiem. Une décoration assez sobre, à l'image de la maison. On peut retrouver ce papier-peint dans la plupart des quartiers résidentiels construits autour de Londres. Poli et muet, le garçon reste debout devant les deux femmes. « Je suis Lïnwe. Lïnwe Felagünd. Je ne pense pas que mon nom vous soit si étranger que cela... » Une respiration forte incontrôlée. Poitrine saccadée. Chacun semble sidéré par l'instant, à son échelle, son intensité. Au rythme de son intimité.

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Re: Chez l'habitant
Invité, le  Lun 18 Fév - 11:21

Si la brune avançait à tatillon, le cousin, étranger jusqu’ici, enfonçait les portes en se présentant. Felagünd, un nom pas étranger, elle voit sa mère qui frémit, là. Sa lèvre qui tressaute. « Je vais vous faire du café ». Les mâchoires de l’ancienne auror se crispent, ses dents grincent les unes contre les autres. « Ça suffit ». Et le ton qu’elle emploie ne permet pas à sa mère de s’y soustraire. Autorité naturelle. Ou pas vraiment. Qu’importe. Il est temps que sa langue se délie, qu’elle dise ce qu’elle sait. Pourquoi elle a fui ainsi. Et surtout, pourquoi continuer à vivre dans le déni, dans le mensonge le plus complet.

Dans la cuisine, les chaises raclent le sol, les postérieurs trouvent des assises moelleuses mais les cœurs, eux, n’ont pas leurs répits. « Il faut comprendre que c’était difficile … Oui, je connais ton nom, je connais ton père, mon frère ». L’aveu était dit du bout des lèvres, le père d’Elly venait d’entrer. La brune se tourne vers lui, puis à nouveau regarde sa mère « Qu’est-ce que vous fuyez ainsi ? ». La question est posée, brute, sans sentiments aucun pour les adultes, presque vieillards, qui se tiennent là face à eux. « Pourquoi je les connais pas ? Pourquoi on se retrouve après tant d’années ? » Doucement la voix s’élève, teintée de la colère de l’enseignante. « POURQUOI ? ».

Trop de questions se bousculent, d’ignorance qu’elle ne pouvait plus supporter. Il y avait au sein de sa famille des choses visiblement trop forte pour qu’on puisse les dire. Les entendre. Les supporter. Mais la brune n’en pouvait plus. Son sang battait à ses tempes, ses pulsations cardiaques n’avaient eu de cesse de s’accélérer, et dans les yeux de son père, si elle y voyait bien de l’incompréhension, elle percevait bien, dans le regard de sa mère, qu’il y avait d’infinies choses qu’elle ignorait encore. Et cela la dévorait totalement.
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Re: Chez l'habitant
Lïnwe Felagünd, le  Dim 24 Fév - 18:15

À LA RECHERCHE DU PASSÉ - PARTIE II
— PV. ELLY.


-SUITE-
Comme égarés dans un autre espace-temps, l'inter-cité des sacrements révolutionnés par une nouvelle vie mensongère — deux enfants à qui l'on ne peut plus enrober de gâteries pour mieux faire passer cette pilule empoisonnée par les années. Il y a d'abord cet aveu, fait tout bas. Cet aveu que l'on connaît déjà. C'est le début d'un long chemin vers la rédemption. Les parents ont besoin de se faire pardonner. Ils croient toujours bien faire, et ce n'est qu'après qu'ils se rongent les ongles jusqu'au sang.

Un goût rouge dans la bouche. La cousine perd patience, sort de ses gonds comme un titan. Lïnwe n'avait même pas encore remarqué la présence du père de famille. Il était sur le côté, un peu en retrait - de biais, comme une mauvaise caricature théâtrale. Le jeu d'un comédien obsolète. Les muscles tendus vers le bas, le regard aliéné, le Gryffondor analyse leurs réactions. Elles sont nombreuses, d'habitude compréhensives mais l'heure n'est ni au malaise ni au pardon.

« On a trouvé ça en France. » fit-il en déposant la petite boîte sur la table basse. Ils avaient ouvert la boîte de Pandore. Désormais, seules des explications suffiraient à apaiser leur peine.

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