Ma matinée avait été libre, tant mieux. Autant en profiter. Je me suis réveillé sur les coups de 9h pour aller à la bibliothèque et étudier les runes. Il faut vraiment que j’arrive à mémoriser ces symboles, leur utilisation et leur signification, sinon je ne pourrais pas m’en servir efficacement dans mes dessins. Au bout de trois longues heures j’avais poussé un soupir résigné. Ma tête risquait d’exploser et je n’ai eu le temps de bien comprendre que six ou sept runes. C'était déjà ça de pris.

Cet après-midi j’ai cours. Histoire de la magie. Je grimace, une matière qui ne semble vraiment pas m’aimer, aucune date, aucun nom, rien je n’arrive pas à me souvenir. La seule chose que j’arrive à faire c’est associer les visages aux pays et aux évènements. Evènements dont je ne me souviens pas du nom. Bref une catastrophe à décrire, comprendre et faire comprendre, j’aurais besoin de toute ma concentration pour ce cours.

Le cours commence à quinze heure. Après avoir mangé à ma faim, soit environ deux plats de pomme de terre, je décide d’aller faire une sieste. D’ailleurs ce soir il faut que j’aille courir, ça me fera surement du bien après une journée à retenir des trucs par cœur. Je me réveille assez tôt pour y être avec pas mal d’avance. Je prends mes plumes et mes parchemins et m’y rend sans plus attendre, la salle étant assez loin de la salle commune.

Une fois arrivé je toque et lance un « Bonjour Madame » avant de regarder les étagères. Mon livre. Rhaaaa, j’ai oublié mon livre. Quel crétin je suis. Heureusement qu’il y en a à disposition ici, ça me sauve la vie. Je pose mon sac derrière une chaise au hasard et vais me chercher un bouquin. Quand je reviens je remarque à quelle place j’ai posé mon sac. Et je remarque également que je suis d’une stupidité affligeante. La tignasse blonde qui me fait face ne peut pas mentir sur la personne qui sera à côté de moi durant le cours.

Je suis partagé. Soit ça se passe bien. Soit ça se passe très mal. Je m’apprêtais à changer de place quand je me suis rappelé que l’Asiat était lui aussi inscrit ici d’après le panneau d’affichage. Un sourire malicieux se dresse sur mon visage endormis. Parfait. Si je peux l’em**der, je ne vais pas me gêner. Je tire ma chaise et m’assois tout sourire, sortant mes parchemins remplis de dessins et mes plumes. Pas besoin de la regarder je suis sûre que ça commence déjà à l’énerver. Et hop, deux pierres d’un coup. Paré pour un cours qui s'annonce assez drôle.

Olivia sortie enfin de son dernier cours de la matinée. Elle soupira d’aise en sentant l’air frais des couloirs sur son visage – c’est qu’on étouffait dans ces salles, des fois. Elle ne reprenait qu’à 15 heures, et avait donc quelques heures devant elle pour manger et se détendre un peu. Elle avait bien se devoir de botanique à faire mais … Non. Elle le ferait plus tard. Il faisait beau, elle avait envie de profiter. Elle repassa par sa chambre, poser les affaires dont elle n’avait plus besoin. Dans ses mains, elle prit un peu de lecture, et son livre pour le cours d’Histoire de la Magie, fourra dans sa poche intérieure plusieurs rouleaux de parchemins vierges et de quoi écrire, dont elle avait préalablement réduit la taille d’un Reducto. Elle aurait pu prendre un sac, et ça aurait surement été plus pratique pour elle, mais elle n’aimait pas ça. Avoir tout dans les poches ou dans ses mains lui semblait plus naturel. Elle finit par attraper sa baguette, qu’elle réussit à ranger contre les petites fournitures.

Après avoir descendu rapidement les escaliers, livres en mains, elle se dirigea d’un pas décidé vers les cuisines. Elle ne voulait pas perdre de temps dans la Grande Salle, l’extérieur l’appelait. Elle se saisit de quelques fruits qu’elle trouva lors de son observation rapide de la pièce, les empilas sur ses livres et les serras contre sa poitrine pour qu’ils ne roulent pas. Elle reparti aussi vite qu’elle était venue.

Ses pas la conduisirent dans le parc. Elle s’assit en tailleur, posa son livre de cours à côté d’elle, sur un bout de sa robe pour ne pas le salir, et ouvrir son livre de lecture, une pomme dans la main. Elle reprit là où elle s’était arrêté la dernière fois. C’était un livre que sa mère lui avait envoyé, un livre moldu. En fait, elle ne lisait pratiquement que ça, certainement par habitude.

Le soleil qui tapait dans sa nuque, la nourriture qu’elle mangeait sans y prêter attention, la brise légère et ce livre lui donnèrent une impression de bien-être. Parfois, il ne fallait pas grand-chose pour se sentir bien. Lorsqu’elle eut fini de manger ce qu’elle avait apporté, elle bascula sur le ventre et continua à lire. Puis elle roula sur le dos quand ses coudes devinrent douloureux.

Il lui restait encore quelques minutes lorsqu’elle s’arrêta. Elle aurait pu rester assise, mais elle commençait à se sentir engourdit. Elle décida de se diriger tranquillement vers sa salle de classe. Après être rentré dans le château et avoir parcouru escaliers et couloirs en pierres, elle atteint la bonne porte. Elle était légèrement en avance, à peine, mais fut étonnée de ne voir que trois élèves dans l’entrebâillement de la porte. Toujours cachée dans le couloir, elle lança un Amplificatum à ses fournitures et les arrangea en pile précaire sur ses livres. Après avoir rangé sa baguette, elle entra et salua la professeure et les sorciers déjà assis.

Elle fut surprise de voir la disposition des tables. Elles étaient face à face, comme si on allait pratiquer avec son voisin. Sauf qu’on n’était pas vraiment dans le genre de matière où Olivia imaginait qu’on pouvait pratiquer de cette façon.

Elle analysa rapidement les personnes déjà présentes lorsqu’elle avança vers les tables. Deux lui étaient inconnus, mais elle en reconnue une comme était la cousine de Jace, celle qu’elle avait déjà croisée en Métamorphose. Elle tenta de s’assoir à sa gauche, se disant que peut-être, de cette façon, elles pourraient avoir un échange cordial et ne pas partir sur une mauvaise impression à cause d’un surnom. Elle lui lança un « salut », avec un haussement de coins de lèvres qui ressemblait vaguement à un sourire. Elle posa sa pile sur la table, heureuse de n’avoir rien fait tomber, et disposa ses affaires.

Elle n’avait plus qu’à attendre l’arrivée des autres élèves et le début du cours.

Olivia prend la place n°3

Kalén se retourna dans son lit et rabattit la couverture sur ses yeux. La fenêtre près d'elle laissait passer les premiers rayons du soleil éclairant par la même occasion, le visage de la blairelle.

Aujourd'hui aurait lieu son premier cours à Poudlard. Elle avait veillé tard la veille, incapable de s'endormir. Se tournant et se retournant dans ses draps, elle avait ressassé ses pensées, mélange d'appréhension et d'excitation. Il était encore tôt, les autres petites filles de son dortoir n'était pas encore réveillées.
Elle essaya de retomber dans le sommeil, mais la lumière - ainsi qu'un légère boule à l'estomac - l’empêchèrent de se rendormir.
Finalement, Kalén se leva, enfila son uniforme et descendit dans la salle commune.
Un reste de gâteau à la crème ainsi qu'une demie douzaine de boites de chocogrenouilles vides trainaient sur une des tables. Quelqu'un avait du faire un tour aux cuisines et ramené des victuailles après le banquet de la veille.
Kalén sourit. *L'insatiable appétit des Poufsouffles n'est donc pas une légende*, se dit-elle en sortant de la salle.

Elle était en train de s'interroger sur son propre appétit, lorsqu'elle poussa la porte de la Grande Salle. Elle avait toute la matinée de libre pour manger, profiter du parc et lire quelques pages de son manuel d'Histoire de la Magie.
Profitant de ce moment de tranquillité, la jeune fille déjeuna tranquillement, seule dans son coin, dans une Grande Salle presque vide en raison de l'heure matinale.

La matinée passa vite. Elle décida de sortir dans le parc, d'en faire le tour puis de se poser quelque part à l'ombre pour lire. Le ciel était clair et le soleil tapait doucement, dégageant une chaleur agréable en cette fin de mois d'août.
Apercevant un coin d'ombre sous un saule, Kalén s'installa contre son tronc et ouvrit son livre.


Plongée dans son grimoire, elle ne se rendit pas compte du temps qui passait.


Quelque part, au loin, une cloche retentit. La jeune fille sursauta : il était déjà 14h. Le cours avait lieu à 15h seulement, lui laissant le temps de trouver la salle.
Feuilletant son ouvrage encore un moment, elle finit par se lever, et prit la direction du château.

Kalén ne trouva pas immédiatement la salle d'Histoire de la Magie. Elle avait déniché un vieux plan de l'école indiquant les différents lieux de cours, mais l'antique château n'était pas toujours conciliant. Elle se perdit trois ou quatre fois, revint sur ses pas, emprunta sans le vouloir un passage derrière une tapisserie miteuse, avant de se retrouver, enfin, devant la porte tant convoitée.

Elle frappa, entrouvrit la porte, et, reconnaissant la professeure qu'elle avait vu la veille au repas, entra dans la salle.

"Bonjour", fit la jeune fille d'un ton poli, en posant ses grands yeux bleus sur la jeune femme.

Elle avança dans la pièce et constata l'étrange disposition des tables. Traditionnellement, ces dernières étaient dirigées face au tableau, mais cette fois, elles se faisaient face. Machinalement, Kalén se dirigea vers le fond de la classe encore vide d'élèvs et s'installa à une table.

Il se dit qu’avoir cours après quinze heures de l’après-midi ce n’était clairement pas possible. Trop loin dans la journée, trop fatiguant, trop lourd. En soi, un cours d’histoire de la magie pourquoi pas, il reconnaissait l’importance de cette matière et son amour pour cette dernière. Mais pas en fin de journée. Il se desséchait petit à petit à enchaîner les cours ainsi. Son sourire, sa lumière s’épuisait avec les heures, et il n’avait pas emmené de bonbons ou de gâteaux avec lui. Même pas il avait pensé faire un tour dans les cuisines pour chopper un petit truc à grignoter. Malheur. Il soupira alors en observant l’heure approcher alors qu’il arpentait les nombreux couloirs afin d’arriver dans la fameuse salle. Un long soupir qui ne s’arrêtait plus. Avant de passer la porte, il s’offrit deux trois minutes de repos. Il mit ses mains en l’air, s’étira, puis redescendit tout en bas pour toucher ses pieds avec ses petits doigts. Étirements avant le cours. Essayer de se remettre en forme, de retrouver une certaine once d’énergie.

Finalement, il entra. Il observa la disposition de la salle de classe, la professeure. Arty dodelina de la tête pour lancer dans un murmure « Bonjour ». C’était toujours intimidant comme ça, de pénétrer dans une salle de cours avec tous les gens déjà présents et prêts à attaquer. Il lança un petit signe de la main à tous les élèves présents, politesse oblige. Mais il ne pouvait pas beaucoup plus à cette heure-ci.
Maintenant le choix décisif de la place. Inquiétude, il fallait en choisir une bonne. La place allait déterminer si ce serait un bon cours ou un mauvais cours, les voisins surtout. Il remarqua alors que les bureaux étaient les uns en face de l’autre. En mode tribunal d’instance grandeur collège. Impressionnant. Quelqu’un l’observerait donc de face durant tout le cours, il commença alors à paniquer. Mais ce n’était pas le moment de buger non loin de la porte d’entrée, il fallait prendre une décision rapidement. Le jeune Poufsouffle procéda par élimination, ne jamais se mettre aux extrémités, ça fait trop peur. Ne jamais trop se mettre près du bureau, trop de pression. Le milieu semblait donc pas trop mal. Allez, soyons fous, essayons le centre de la rangée de droite !

Il s’assit donc, en face d’un Gryffondor ou plutôt s’affala lourdement sur la chaise, signe qu’il était tout de même au bout de sa vie et sortit sagement ses affaires. Tout en oubliant pas, parce que c’est important, de poser son sac sur le bureau d’à côté, à sa droite, afin de réserver une merveilleuse place à son merveilleux ami Zaza. Il remarqua alors que ce dernier serait en face d’Elhiya. C’est bien, ça resserrerait leurs liens, ou pas. Il sourit aussi à la jeune fille (Kalén) à côté de qui il se trouvait, toujours être gentil avec ses voisins, c'est important.
Donc, sur la table, il prépara ses affaires, un livre fabuleux, du parchemin, et tout le tralala. Il se demanda soudainement s’il n’aurait pas mieux fait de réserver la place en face de lui pour le Serpentard, mais trop tard. Dans l’attente, il se mit à dessiner des petites étoiles et planètes sur son parchemin, et un astronaute. C’était ses dessins favoris. Certains faisaient des cœurs et des fleurs, pas lui. C’était l’espace qu’il visait, pas les champs. Il jeta alors un œil de côté, discret, à la professeure. Elle l’impressionnait, elle le faisait un peu frissonner de peur, ce n’était pas qu’elle n’était pas jolie, au contraire. Elle l’était un peu trop puis dégageait un quelque chose qui vous clouez sur place. Il reprit donc ses petits dessins enfantins, attendant le début du cours, ou mieux, l’arrivée de son copain.

[Arty est à la place 13 ; Zaza sera à la place 12 si ça ne pose pas de souci, bien évidemment    ]

La journée était déjà bien avancée. Lorelaï avait passé la matinée dans le dortoir des filles à dessiner. Elle souhaitait améliorer ses croquis de fleurs afin de peindre la boutique de fleurs de son père pour son anniversaire. Elle avait sorti ses palettes d'aquarelle et ses pinceaux qui prenaient maintenant tout l'espace autour de son lit.

Elle regarda sa montre. Il était temps de se préparer à aller en cours. Tergeo lança-t-elle vers ses pinceaux pour les laver, elle les rangerait plus tard. Elle passa rapidement à la salle de bain pour se rafraîchir après une journée passé dans son jogging. Elle enfila son uniforme à contre cœur et attrapa son sac avant de se diriger vers la salle de classe.

Sur le trajet, elle pensait aux couleurs qu'elles devraient essayer d'utiliser la prochaine fois. En mélangeant le rouge avec une touche de jaune de Naples elle aurait certainement plus de chance d'atteindre le rose qu'elle souhaitait.

Lorelaï était arrivée devant la porte, dans l’entrebâillement elle vit qu'elle n'était pas la première. Elle prit une grande inspiration et poussa la porte. Elle salua le professeur et repéra rapidement la place qu'elle allait choisir. Les bancs étant disposés de manière inhabituelles, il fallait s'attendre à un cours qui se déroulerait de manière moins classique. Néanmoins, elle hésitait à se mettre trop loin du tableau. Elle avait tendance à rapidement s'égarer dans ses pensées si elle n'était pas assise dans les premières rangées. Finalement, elle se décida pour une place plutôt à l'avant. Elle s'installa en saluant son voisin de gauche. En face d'elle était assise la jolie Aoi qui semblait attendre patiemment que le cours commence. Lorelaï se posa contre son dossier, se frotta machinalement les yeux et passa ses mains dans ses cheveux encore un peu humides.

[Lorelaï s'installe à la place n°10]

Encore un cours. Le dernier de la journée pour toi. Il était temps, tu commences à en avoir réellement assez de passer ta journée le cul vissé sur une chaise à écouter un prof après l'autre déblatérer sur la matière qu'il enseigne. Au moins, quand tu glandais rien, tu pouvais dormir et tu t'épargnais tout ça. Mais maintenant, tu te retrouves à prendre des notes et à être attentif. Et ça te fatigue. Tu vérifies vaguement entre deux cours que t'as bien ton livre de HDM, et tu te diriges vers la salle. C'est vraiment pas la matière que tu préfères. Et en plus, c'est Alhena la prof. Alors tu sais que t'as plutôt intérêt à te tenir à carreaux, parce qu'elle a tendance à distribuer les retenues un peu trop facilement à ton goût.

Une fois arrivé dans la salle, tu bloques un instant devant la disposition des tables. Non mais c'est quoi encore ce délire ? Comme si un voisin de base, ça ne suffit pas, il va falloir s'en taper un de chaque côté et d'autres en face qui vont te fixer en mode rayons X ? T'as limite envie de faire demi tour. Mais un regard pour Alhena à son bureau t'en dissuade. Tu pousses un léger soupir en avançant dans la salle, et tu salues ta soeur vaguement avant de te demander où tu vas bien pouvoir te poser. A dire vrai, une extrémité te tenterait bien. Mais tu repères rapidement Arty en plein milieu d'une rangée. Soit, au moins, tu vas pouvoir gérer un de tes voisins facilement étant donné que c'est ton pote. Il rendra peut être ce cours un peu plus joyeux. Tu te diriges donc vers la place qu'il garde avec son sac pour te laisser tomber lourdement sur ta chaise.

- Salut Arty.

Tu lui jettes un regard et tu te rends rapidement compte qu'il a l'air un peu éteint. Enfin éteint pour un Arty, on s'entend. Il est pas en train de sautiller dans tous les sens en s'émerveillant de tout et de rien quoi. D'ailleurs, il n'est même pas en train de parler. Il est peut être malade...

- Ça va, vieux ? T'as l'air crevé.

T'es pas vraiment inquiet. Tu te dis que quelqu'un a dû trouvé le bouton off et appuyer dessus. Faudrait que tu trouves qui est le génie qui a fait ça. Histoire qu'il te montre où ça se situe. Parce qu'éteindre un Arty, c'est pas donné à tout le monde. Tu jettes un vague regard à ton voisin de droite, mais ne prend même pas la peine de le saluer. Ouais, t'as peut être décidé de te mettre au boulot cette année, mais t'as pas non plus signé pour être poli ou sociable, faut pas trop t'en demander. En plus, tu ne le connais même pas ce type. Vous auriez vraiment dû vous mettre à une extrémité. Va falloir que t'apprennes à Arty l'art de choisir sa place, c'est hyper important. Un genre de méthode de survie en territoire hostile quoi.

Les gens rentrent les uns après les autres pendant que j’attends le cours. En face de moi se trouve maintenant l’un des pouffsoufle qui était là en métamorphose. Il a réservé un place à coté de lui, surement pour un ami. En attendant il se met à dessiner. Sans doute ce que je devrais faire aussi.

En même temps je parle de mon voisin mais ce n’est certainement pas lui qui m’a fait sourire comme ça. C’est plutôt ce qu'il s'es t passé juste avant, c'est à dire de voire l’autre tête de nœud (Daemon)  se débrouiller comme une tanche avec sa copine. Déjà faire un coucou de la main à une autre fille que sa copine. Déjà. Mais j’croyais qu’il allait se rattraper et faire une déclaration toute mielleuse et tout mais non. Le mec il arrive juste pour dire « Je vais me caller plus loin, te vexe pas tchuss ! ». Je me penche en avant sur mon parchemin et commence à dessiner pour éviter d’exploser de rire. Surtout que lui il semblait se rendre compte de rien pendant que la verte le fusillait du regard. Sérieusement, si les yeux étaient des pistolets, elle serait un bazooka.

Une fille s’assoit à côté de moi et la blonde m’adresse la parole. C’est seulement après cela que l’autre mec s’est installé en face de moi. Elle lui fait un coucou de la main et souris. Pourquoi je suis toujours étonnée de la voir faire de vrai sourire ? Probablement parce que les seuls choses qu’elle me réserve en plein jours sont des sourires dédaigneux.
Evidemment elle me reparle d’hier et je souris pour lui montrer que mes dents vont très bien. Grâce à l’infermière mais ça, je ne vais pas le préciser. La trêve de la cuisine avait cessé dès qu’on en était sortis. Etonnant ? Ou pas. Je baisse la voix pour lui répondre.

- Bah justement c’est comme ça que j’ai trouvé la salle, j’ai suivis les traces d’eau, merci hein.

Le pire pour hier c’est qu’on s’était à peine croisés. Vous voyez un duel de far-west ? Bah c’est à peu près ça. On s’est vu, on s’est fixé, on a lancé nos sortilèges et on s’est barrés. Ni plus ni moins. Mais du coup c’est triste parce qu’on n’a pas eu le tempos de se lancer de piques. Je suppose qu’on était tous les deux pressés. L’avantage c’est que là je suis sûr qu’elle ne va pas me lancer de sortilège. Enfin, presque sûr. Je continue en souriant.

- D’ailleurs c’est à nouveau Machin ? Je commençais à m’habituer à l’autre. Un faux air de déception s’affiche sur mon visage.  Au fait désolé de pas avoir dit bonjour, je t’avais pas reconnu habillée normalement.

Evidemment, la dernière fois qu'on avait parlé elle était en pyjamas. Bon je l'ai croisé hier en vrai tenu mais chut, c'est pas ça l'important. J’évitais de lancer le sujet petit copain tout de suite. Autant garder ça en réserve pour plus tard. Je m’arrête de dessiner et la regarde, appuyé sur mon bureau en attendant soit sa réponse, soit le début du cours.

Ouai mais non, ca marchait pas sa vanne là, elle était pas mouillée, du coup, sa repartie faiblarde tombait à l’eau (sans mauvais jeu de mots...) Décidément, il était toujours aussi peu doué pour les répliques acerbes, pas étonnant qu’elle en venait toujours par éviter de lui adresser la parole en temps normal, c’était une perte de temps et de salive. Sauf que là, à moins de finir la tête dans son propre grimoire pour essayer d’occulter la moitié des élèves qui avaient pris place, peu d’échappatoire s’offrait à elle. Limite parler à la blondinette à sa gauche l’inspirait maintenant, au moins, elle serait peut-être plus amusante que Ulysse qui arrivait à lui claquer un sourire comme si de rien n’était. Déprimant… Calant son coude gauche sur sa table, et posant sa tête sur sa main relevée, elle adressa un sourire dépité à son voisin de droite

Il pouvait bien faire le malin, pour une fois qu’elle ne pouvait répliquer que verbalement. D’un soupira agacé, accompagnement un roulement d’yeux, elle reprit à voix basse

« Ouai, Machin c’est plus authentique, plus proche de la réalité tu vois… En même temps un mec de ton âge qui se fait draguer par un gosse de 11ans avant de finir terrorisé on appelle ca comment ?» Petit sourire en coin moqueur en glissant les yeux sur son interlocuteur. «Ah Ouai ? car on doit se dire bonjour maintenant ? Laisse tomber les politesses, c’est un peu trop tard, d’ailleurs tu gribouilles quoi ? »

Que ce type soit capable d’un minimum d’art créatif serait étonnant. De sa main droite, Elhiya chopa son bout de parchemin pour voir ce qu’il en était, forcément, comme supposé, pas grand-chose de franchement glorieux. C’était quoi ? La représentation d’un élémentaire de poussière noire ? car ça n’avait pas de forme, l’encre faisait limite des pâtés. En même temps quand on arrivait à faire burler des lardons on ne devait pas être doué pour grand-chose. Lachant le bout de papier sur la table, elle grimaca

« En fait, même pour ça il te faudrait des cours Ly-ly… C’est triste… »

La fin de sa phrase avait été interrompu par un espèce de piaf en papier. Encore une création d’Aoi ? machinalement, en attrapant le machin volant Elhiya se pencha vers l’aiglonne voir ce qu’elle lui voulait. Elle lui avait dit poliment bonjour en arrivant, ce n’était déjà pas mal, la brune ne pouvait pas juste fixer bêtement le tableau noir et la laisser tranquille pour une fois ? Surtout que c’était pour lui rappeler que cette matière était sa préférée et qu’elle voulait comparer leurs notes ça n’avait aucun sens. Bien que ça puisse totalement correspondre à cette peste. D’un soupire irritée, Elhiya dépiota le message de l’oiseau, remarquant avec surprise que ça ne venait pas de la bleue –accusée à tort pour une fois- mais de son Rouge à qui elle adressa un coup d’œil glacé.

*Ils ont quoi tous les deux avec les piafs en papier? C’est pas possible, c’est sensé être mignon ? Un machin asiatique qu’on leur apprend quand ils sont tout gosse… ?*

En plus, c’était quoi l’interet de communiquer avec un bout de papier, il était en face, il ne savait pas parler ? Au pire, il attendait la fin du cours s’il voulait pas causer normalement, ce n’était pas sa faute s’il se retrouvait à coté s’Azael et s’il était même pas capable de faire preuve d’un minimum de politesse quand il la croisait. Même l’autre abruti de vert et argent collé à Arty savait le faire. Elle l’avait entendu dire Salut au jaune. Mais bon... Parcourant à la va vite le message griffonné par Daemon, la blonde se contenta de lui adresser un faible sourire en coin et un hochement de tête pour simple réponse avant de replier le bout de papier et le glisser dans ses affaires. Des excuses, ok, elle prenait sans râler, surement à cause/grâce à la fin du message. Sauf que réfléchir avant d’agir ça reste quand même utile de manière générale. Par contre, un autre mot avait interpelé Elhiya, celui utilisé pour désigner la blonde à côté d’elle. Tournant la tête vers ce dernier, elle lui posa la question.

« Depuis quand t’es devenu un ange à plumes noires toi ? a la limite un veracrasse j’aurai compris, mais là…. «