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Balade à la Gare
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Mangemort 91
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Re: Balade à la Gare
Mangemort 91, le  Dim 3 Juin - 20:22

Ce soir nous dansions encore entre trois mots, la gare avait sur nous un de ces effet bizarre, la dernière vie prise l'avait été ici, sur ce sol. Le toit avait repris sa place depuis longtemps maintenant. Il n'y avait plus la moindre trace du phénix étouffé.
Comme quoi l'oiseau de feu ne renaît pas toujours de ses cendres.

Mais c'est pas pour cela que nous sommes ici ce soir. Une balade dans le centre de Londres, le masque sur le visage et le besoin de venir se perdre ici, parce qu'il ne reste plus que quelques années, un clignement des yeux avant que ce soient eux. Les deux enfants donnés en pâture ici même. Et c'est vrai que ça fait peur rien que d'y penser. Parce qu'il va falloir les garder en vie jusque là, seul.e ou non. L'un n'a que moi et la mère de l'autre a disparu.
Mais un masque ne se prête pas aux lamentations.

Et nous allions reparti dans un Crac lorsqu'un Boum attire notre attention dans le hall de la gare. Un crac plus tard et nous y sommes, derrière l'un des piliers, à l'endroit même où s'effondrait il y a quelques année le cadavre du phénix que nous avions empêcher de renaître de ces cendres.
La dernière âme volée.

Mais il n'y a pas de mort ici, un stand en éclat, du sang, et surtout un diffindo qui nous pousse instantanément à mettre la main sur notre ventre où se battent encore nombre de cicatrices dues à ce sortilège. Souvenir de la soirée la plus noire à laquelle nous avions pu survivre. Le souffle coule lorsque l'homme s'en tire, ne laissant que la femme furieuse. Alors nous glissant hors de notre cachette, nous marchons vers elle. Suffisamment pour lâcher dans un soupir Si il y a de la colère à expier, ce n'est pas la solution. Parce que sans savoir pourquoi, nous avions ce soir un réel besoin d'humanité.
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Re: Balade à la Gare
Invité, le  Dim 3 Juin - 22:32

Le sang tambourine à tes temps, et la colère rugit dans tes veines. La honte, aussi, un peu, d’avoir laissé s’envoler un moldu de la sorte. C’était difficile d’admettre la défaite, pourtant là elle te semblait clairement cuisante. Pas assez concentrée, l’esprit ailleurs, vagabondant sans doute là où ça n’aurait pas dû pour te permettre de passer tes nerfs comme il le fallait.

Mais t’as pas le temps de t’apitoyer, parce que, derrière toi, un soupir se fait entendre. Te faisant sursauter quasi immédiatement. Tu ne l’avais pas vu venir, mais la phrase t’arracha un sourire. « Il y aurait trop de colère à expier pour ne se satisfaire que d’une seule âme ». Langue qui claque contre le palais, besoin de passer ses nerfs sur quelque chose, quelqu’un.

Pourtant, c’est pas sur la silhouette que tu vas le faire. Reconnaissable entre mille. Même si toi, tu ne la connaissais pas cette silhouette, si le masque t’était inconnu, tu te doutais bien à quel ordre il appartenait. L’Ordre Noir, celui auquel tu avais prêté allégeance. S’il y avait encore des doutes, il y avait aussi des certitudes. Tout était flou, indistinct, tu avais la sensation de bien faire tout en essayant de te débarrasser des craintes qui te tenaillait. Mais tu fixes le masque au long nez, noir comme l’ébène.

Tu sais le respect qu’ils méritent, tous autant qu’ils sont, de l’argile, en passant par l’émeraude et le carmin, tous avaient eu ton respect à des degrés plus ou moins différents. Tous (et toutes ?) engagé.es dans leur Juste Cause. Alors, dans ton regard, traîne une latence, un repli peut-être, l’irrévérence attendra, mais la demande se fait, soudaine « Alors, comment expier cette colère qui gouverne ? ». Comment expulser cette rage, cette rancune ? Ce besoin de destruction que tu ressentais sur chaque centimètre de ta peau.
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Re: Balade à la Gare
Mangemort 91, le  Mar 5 Juin - 1:17

La colère en horreur, c'était presque épidermique d'être confronté à une haine qui n'était pas la nôtre. Parce qu'il y avait déjà l'ingêrance de la colère propre à l'être qui consumait l'encens ambré qui depuis toujours animait. C'était toujours la même chose, la même scène de quatuor sanglant jouant les première notes comme une horloge, et le morceau se lançait, le corps exultait sans savoir si l'on allait survivre encore une fois à la puissance de la haine. La haine du félin blessé au fer rouge jusqu'au plus profond de l'être, l'essence elle-même piétinée parce que la position de paillasson a trop longtemps été acceptée. Et que s'en défaire est de plus en plus dur.
Parce hormis sous les bottes on ignore où est sa place. La victimisation a quelque chose de rassurant.

Alors ce soir ça tapait sourdement à l'arrière de notre occiput, et la colère était là elle aussi, et pourtant nous refusions de lui céder la place, de la retourner contre quelqu'un qui n'y était pour rien, ou à défaut contre nous-même dans un énième élan toxique. Parce qu'il y avait ce soir un peu plus que cela, et la mélasse péguait moins qu'auparavant, les os s'autorisaient le mouvement et l'air l'accès aux poumons calcinés par le tabac. Par ces dents jaunies par le tabac. La colère réparait autant qu'elle brûlait les tripes. Nous avions comme l'impression d'avoir des morceaux d'ongles dans l'estomac qui en griffaient les parois.
Mais pas ce soir, non pas ce soir. Alors réponse unique à la question unique. Parce que tout était unique ici. Les nuages, les instants, la colère et surtout les conseils.
Nous n'étions pas là pour nous éterniser. Ni même pour nous soucier de quiconque.

Faut faire face et accepter.  Conseil du soir bonsoir, mais nous savions de quoi nous parlions, parce qu'ici même, lors de notre dernière visite, nous n'avions pas encore su trouver l'acceptation. Et un homme était tombé, comme ce moldu aurait pu le faire. Voir qu'on est trop loin, allé.e trop loin, qu'on est foncièrement devenu quelqu'un de mauvais. Accepter les conséquences sans possibilités de retour en arrière. Parce que les vies se détruisent en fonction de nos actes, parce que parfois, certain.es y prennent même du plaisir. Mais ils n'y jamais rien de drôle à grignoter les autres Et si la colère persiste, alors c'est qu'il n'y plus rien à faire. Achever les autres ou s'achever soi-même. Au fond peu importe l'issue qu’elle choisirait. Nous avions la décence de ne pas réellement la connaître. Et de pouvoir lui exposer nos idées, sans nécessité de préserver.  
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Re: Balade à la Gare
Invité, le  Mar 5 Juin - 22:26

La silhouette balance une phrase qui t’arrache un soupir, faisant quasi instantanés retombé ta colère. Y’avait des propos qui te dépassait, et celui-là en était un. Faire face et accepter. Comment faire face à la mort d’un être cher ? A cette douleur qui ravage les entrailles, perturbe l’esprit et fait agoniser les sens ? Néanmoins, tu écoutes, avec latence, les paroles, les propos.

Et tout te percute. T’imprègne. Cette douleur, cachait-elle quelque chose de plus viscéral ? Avais-tu besoin d’une excuse pour faire régner le mal sous tes pas ? Tu inspires, fermes les yeux, et toujours, pourtant, tu écoutes. « Achever les autres ou s’achever soi-même ». Tu déglutis douloureusement. La silhouette, quiconque fut derrière, avait entièrement raison.

« Est-ce douloureux ? », l’acceptation de soi, le cheminement pour comprendre ce qui ne tourne plus rond, comprendre par quels chemins tu en étais arrivés là. « J’ai déjà trop souffert » comme murmure à tes pensées. L’égoïsme pur et dur, qu’importe si les autres souffraient, si toi tu en étais soulagée alors il n’y avait rien de plus à dire, à faire. Cela soulageait sur l’instant, sans doute, les cris du cœur et de l’âme. Mais finalement, le repos était de courte durée, le soulagement finissait par se barrer et la douleur revenir, plus forte encore. Demandant plus de rage, plus de sang encore.

Des larmes affluent sur tes joues alors que tu les refuses. Parce que c’était te rappeler l’inactivité des entités auxquelles tu avais fait confiance, cela te ramenait à la perte bien trop douloureuse de l’enfant lumière. Tu déglutis, essuie rageusement les quelques perles salées venues terminées leurs courses sur tes joues. Et tu réfléchis, encore. A cet achèvement.

Alors tu demandes, penaude « Et vous ? Quel choix avez-vous fait ? ». Tu tâtais les choses, car tu ne savais pas comment poser tes questions, comment obtenir tes réponses. Comment avoir des pansements sur tes plaies encore béantes. Comment calmer le feu qui rugissait en toi, ce besoin de vengeance. Tu pensais, au fond, qu’il était peut-être possible que le masqué face à toi connaisse trop bien la situation. Pas la tienne, non, juste une similaire, éventuellement. Un paysage bien trop souvent narré ou un cas rencontré, au détour des quelques rues que le masqué avait pu emprunter.
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Re: Balade à la Gare
Mangemort 91, le  Jeu 21 Juin - 0:16

Le majeur tapotant nerveusement les plis de la cape en attendant les mots de l'autre sans réellement y accorder une importance, parce qu'il était de ces choses qu'on ne pouvait plus retenir, alors les lancer au premier venu semblait nettement plus libérateur que de blesser son entourage. Ce matin encore la main dans celle des enfants qui dort et le cœur qui se serre à savoir que le soir même, l'inhumain sera le mot d'ordre, pour préparer un tapis rouge pour leurs petites chaussettes, certes, mais surtout pour qu'il n'ait pas à subir les mots, l'objetisation de l'être. L'asservissement.
Parce que les revendications ne s'arrêtent pas à celles connues de toustes. Et c'est ce qui ce soir nous fait encore vibrer. Puis mépriser les murmures plaintifs. Car il n'y a rien que nous ne méprisions plus que les victimes.

Puis vint l'interrogation qui prend les tripes et la tête. Alors une, deux, ou trois pensées. Le temps d'y réfléchir. Alors c'est l’honnêteté qui prend le pas aujourd’hui, car cela n'engagera à rien. Parce que nous ne resterions qu'un masque. Il était temps de tout dire.  Car il y a des histoires que l'on se doit d'écrire avec soi-même.

« Je m'achève moi-même à petit feu pour préparer le monde aux autres. Parce que notre ordre est tout sauf une histoire de ténèbres au final. C'est la lumière, une puissante qui guide. Une pulsion violente qui motive à la vie. Et toi, dis-moi. Qu'est-ce que tu fais pour vivre ? Hormis te créer un décor de mots ?   »

La question est sérieuse, la réponse changera beaucoup de chose. Parce qu'il est des façons plus violentes que les mots qui permettent d'ouvrir des yeux.
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Re: Balade à la Gare
Invité, le  Lun 25 Juin - 17:37

Le sang toujours battant dans tes tempes, à une cadence infernale, qui t’empêchait toute concentration, toute capacité d’analyse. Pourtant tu essayes, doucement, de reprendre le pas sur ton corps, sur ton sang qui rugit, qui a besoin de faire couler d’autres sangs, de voir d’autres blessures, de sentir d’autres souffrances. Pour un soulagement incertain, éphémère. Tu le savais, mais tu y revenais toujours.

La réponse que le masqué t’adresse te laisse perplexe. N’étais-ce pas ce que tu faisais ? A jouer au chat et à la souris avec des êtres piochés au hasard, dans le grand chemin du destin, au détour d’un carrefour. Où tu offrais quelques fois des blessures et d’autres fois la mort, sans raison, peut-être, mais avec soulagement. C’était ta façon à toi de t’achever. De ne faire subsister aucune trace de l’être humain en toi, pourquoi ? Etre humain, c’était être vivant, respirer sans douleur dans la cage thoracique, sans rancune. T’étais pas certaine de réussir à te définir comme « en vie », quelque chose avait cessé de tourner chez toi, comme une montre dont la plus petite des aiguilles aurait cessé sa cadence infernale.

« … Qu'est-ce que tu fais pour vivre ? … » La question te traverse de part en part, pas pire, pas mieux qu’un sortilège qui aurait pour vocation de détruire tes chairs. De créer de la souffrance, avoir mal pour oublier, chercher le danger pour annihiler. Le retour à la réalité est rude, fracassant. « Pour survivre plutôt ». Reprise automatique. Regard aléatoire. Tourner, là, sur toi-même, doucement. Montrer les dégâts. « J’essaye d’exister ». Mots lâchés mollement, tu savais que ce n’était pas la solution, mais tu ne voyais que ça dans le fracas de ta vie, dans ce qu’elle était devenue, et vu comment elle t’avait glissé des doigts. « Ce n’est pas une solution, j’en ai conscience ». Une excuse ? Non, un simple retour de réalité. « Mais j’ai pas d’autres options », on ne t’a pas appris à faire avec la colère et la rage qui te gouverne.
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Re: Balade à la Gare
Mangemort 91, le  Mar 26 Juin - 12:09

Ils ont un mépris pour les gens qui se réfugient sur un piédestal au sommet de la tour d'ivoire dans laquelle ils enferment leurs sujets, les œillères flanquées sur les deux yeux. Parce qu'il y a la lumière du phare que l'on imagine émaner de soi, alors que la réalité est tout autre. La lumière du soleil est déviée par un astucieux système de miroir, mais une fois ceux-ci briser. Il ne reste plus rien.

Alors qu'elle leur dise, elle , ce qui la maintient en vie, derrière les mots, les reflets, derrière les montages de couleur qui la mettent en valeur, tant dans les ténèbres que la lumière. Ce qu'il peut bien rester après qu'ils lui aient arraché tout ça. Une fois la surface grattée. Ils voulaient savoir ce qu'elle était, comprendre si elle valait la peine de s'y intéresser. Parce qu'il n'y avait pour l'instant aucune confiance pour elle. Seulement de l'interrogation et ce mépris dont ils gratifiaient tous les êtres capables de tirer des ficelles. Parce qu'il y avait des intentions à déterminer avant d'accepter d'aider.

« Pour survivre plutôt »

Il y a les yeux qui roulent sous leur masques, parce que c'est une expression tant utiliser qu'elle en a perdu son sens. Parce qu'il y a les gens qui le disent pour ressembler aux autre, pour gagner la confiance, ne pas se sentir mis à l'écart du mal du siècle. Qui  rend illégitime la douleur, le vide, le creux, la petite mort interne, la douleur, la peur, les côtes brisées sous la pression du rien, les ongles qui grattent de l'intérieur. Il est des gens qui le ressente vraiment, et ils auraient aimé savoir quel était le cas de la jeune femme. Fausse souffrance pour montrer patte blanche, ou réel mal être et réelle base d'idée, au delà de cette conception basique de ténèbres=mangemort.
Parce qu'au final peu d'entre eux vivaient encore avec cette part de noirceur en eux.

« Il y a d'autres solutions que celle-ci. Tu me parles de choix sans savoir. Parce qu'il y a toujours le choix. C'est l'absence de volonté ou encore de se faire face qui t'enfonce dans ta noirceur. Mais elle ne mène à rien, c'est pas ainsi qu'on s'achève soi même. S'achever soi même, c'est lorsque tout nous coule dessous parce qu'il n'y a plus personne à l'intérieur pour réagir, pour ressentir. N'utilise pas des mots que tu ne sembles pas comprendre. Tu t'es égarée, enfant. Beaucoup trop. »     
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Re: Balade à la Gare
Invité, le  Mar 26 Juin - 17:01

A la vitesse d’une flèche en plein cœur, les mots te glacent le sang. Tes mouvements cardiaques, qui, peu de temps avant te semblaient totalement fous, semblent se calmer, ralentir. Il te faudrait presque de la concentration pour entendre encore le délicat afflux de sang le long de ta gorge. Pourtant tu sais que c’est là, que ça impulse quelque chose en toi. Les paroles ne sont que des mots, mis bout à bout pourquoi ? Dans quel but ? Te faire vaciller ? Te faire douter ? Mettre tes paroles en cause ne change ni le fond de ta pensée, ni ta manière d’être.

Tu inspires et expires, pour ne pas laisser ta colère l’emporter. Parce que, s’il y en avait parmi l’ordre qui avait tout ton respect, d’autres, au contraire, t’inspiraient de la méfiance, voire de la défiance. Il y avait des mots, d’un masque d’argile, que tu n’oubliais pas. Quand on prône la discussion et qu’après on ne traite que de b*tards du Ministère, c’était compliqué, d’œuvrer pour le dialogue. Si tant est que ce ne soit pas un dialogue de sourd. Car parler dans le vide, ils étaient nombreux à savoir faire. Manier les mots pour retourner les foules, même les plus vieux agents du Ministère y arrivaient sans difficulté.

« Vous êtes beaucoup dans le jugement ... » La voix était calme même si elle dénotait d’une certaine tension qui, d’ailleurs, pouvait aisément se lire dans la crispation de ton corps. « Je ne saurais dire s’il est bon ou non, ce jugement, car je ne suis pas vous, je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous avez pu traverser ». Nouvelle pose, la colère semblait poindre à l’horizon de ces quelques mots, et tu peinais à la contrôler. Alors que tu étais certaine qu’un coup de sang ne te serait pas favorable. Ou en tout cas, pas favorable à l’échange qui se déroulait actuellement. « Mais je sais qui je suis, et si je me suis égarée, si votre verdict est vrai, aidez-moi à retrouver le bon chemin ».

Lâché la phrase dans un soupir d’expiation, comme si subitement la colère, la pression, l’angoisse et l’amertume pouvaient s’être envolées aussi facilement. Tu savais que ça n’était qu’illusoire. Que chaque être vivait les choses de manière différente. Etre un masque ne changeait rien, il y avait des idées dessous, de la chair humaine parfois. Empoisonnée, mais humaine. Si tu ne savais rien de la silhouette, tu savais que vous aviez au moins un point commun : celui d’exister. Quand bien même vos chemins ne se ressemblaient pas.
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Re: Balade à la Gare
Mangemort 91, le  Sam 14 Juil - 13:04

Les mots sifflent entre les dents crispées sous le bois. La langue fouette l'air d'une pensée qui n'est pas la nôtre, mais que nous exposons, parce qu'il y a l'envie de titiller toutes les douleurs d'autrui pour les éloigner de nous, la colère d'être la personne de confiance que l'on utilise comme une pile pour se recharger et qu'on laisse en train de crever dans un caniveau. Qu'elle parte et les oisillons des tripes s'en porteront beaucoup mieux.

Les yeux fissurent les traits de son visage pour tenter de voir plus loin que la colère ances-viscérale qui noirci la vue, nul besoin de violence, mais l'envie de détruire les êtres qui n'ont pas su se matérialiser les nuits d’horreur dans les glaciers. L'envie d'étouffer les hypocrites qui jouent les mouchoirs à usage uniques pour se donner contenance. Il n'y a au fond que la solitude qui soit certaine. Et nul doute que la jeune femme tiendrait le même rôle que les autres pour ne pas sonner creux à l'oreille des meneurs. L'impression d'être entouré que lorsque l'on apporte. Se contenter des poussières de bienveillance.

Alors la langue claque pour prendre la température avant que nous ne décidions de nous brûler encore, le besoin de comprendre si elle en vaut la peine. Et l'incertitude que quiconque valent la peine du sacrifice que nous nous apprêtons à faire. l'arrêt signé depuis presque vingt ans maintenant.

« Vous êtes beaucoup dans le jugement ... »

Nous ne sommes pas tant dans le jugement de l'autre mais dans le rejet lorsqu'il y a quelque chose de négatif de perceptible. Alors nous n'aimons pas tes mots ce soir, parce qu'il y avait en toi une crispation qui gênait. L'envie de te bousculer pour faire comprendre que tuer et provoquer n''était pas ce qui attirerait l'autre à t'aider. Mais d'avantage à te fuir au final.
Le masque ne rimait pas avec mort et nous sommes en droit de reprocher.

« Je ne saurais dire s’il est bon ou non, ce jugement, car je ne suis pas vous, je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous avez pu traverser »

Il y avait à savoir que son salut dépendrait de nos. Parce qu'il faudrait nos mots pour que la confiance s'instaure. La réalité comme les  roseaux se tord à volonté. Un mot plus haut qu'un autre, alors l'envie qui point de lui dire de faire attention à ses mots. Parce que la colère ne tenait qu'à la surface de l'eau, effleurant l'air du bout de son épiderme.

« Mais je sais qui je suis, et si je me suis égarée, si votre verdict est vrai, aidez-moi à retrouver le bon chemin »

Trois ou deux souffles qui sifflent entre la fente comme la brise dans les canyons. Porter déjà les gosses et vouloir y ajouter les adultes, encore, pour plus de travail, moins de sommeil et s'oublier dans cette vie comme seule porte de sortie pour cesser de penser. Il allait falloir trouver une solution, bousculer les sens de la jeune femme pour l'aider à se retrouver. Sans finir en un mois de cure pour avoir fini saigné sur le sol pavé de la ville.

« Qu'est-ce qui t'empêche de respirer le matin au réveil ? L'enclume qui tombe sur l'estomac lorsque les yeux reconnaissent le monde. »     
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Re: Balade à la Gare
Invité, le  Dim 15 Juil - 19:41

La silhouette souffle au travers du masque, mais ne montre aucun signe qui te permettrait de voir sur quel pied il te fallait danser. Non, seulement le silence, qui finit par être coupé d’une question. Question latente, car toi-même tu en ignorais la réponse. Qu’est-ce qui t’empêchait de respirer le matin quand tu posais les pieds au sol ? Lorsque tu sentais la fraicheur du carrelage sous tes orteils, qu’est-ce qui t’empêchait de vivre ? Qu’est-ce qui faisait, qu’en toi, régnait une telle colère ? Une telle envie de vengeance, de sang ? Il fallait trouver, chercher la raison de ce mal-être, et l’annihiler si c’était possible.

« Je … ». Y’a de l’hésitation dans la voix, la baguette qui retrouve la manche où elle s’enfouie, à l’abri des exactions commises. Chercher les mots pour retranscrire au mieux ce mal-être qui dévorait. « Ne pas avoir fait les bons choix ? Et ne rien pouvoir faire pour changer ce qui a pu se passer ? ». Admettre qu’aussi, c’était de ta faute si Kalén était morte ? Parce que t’avais pas su voir le mal-être qui la rongeait ? Parce que t’avais fait des choix qui n’étaient pas tiens ? Parce que, petit à petit, tu avais réalisé que certains faits ne t’allaient pas, et tu avais fermés les yeux. « Parce que j’ai … abandonné ? Ce que j’étais ? Parce que je ne sais pas qui je suis désormais ? ». Baisser les yeux, ne pas savoir ce que pensait la silhouette, tu aimerais être dans sa tête, comprendre les ficelles de ce monde qui t’échappait.

Y’avait de l’incertitude dans tes propos, comme si ton âme attendait encore d’être modelée, d’être adapté à un cadre qui te soit plus propice au développement. Tu n’savais pas où commencer, et la sensation que tu ressentais lorsque tu enlevais la vie, lorsque les regards se vidaient de toute substance, alors là, tu te sentais être, tu te sentais exister.
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Re: Balade à la Gare
Mangemort 91, le  Mer 25 Juil - 2:06

Fausse modestie comme un drapeau planté entre les deux yeux, se croire capables d'aider, se croire plein d'importance lorsque la nuit tombe. Et jouer avec les gens comme on joue en mikado. Les mots se répètent les uns après les autres, en suppliant la mère-lune qu'aucun ne bouge. Parce que le masque tomberait seul. Comme un Kalimbe, les contours décorés de mille motifs mais l'intérieur plus vide et insignifiants que les yeux des anciens qui s'éteignent avec leur mémoire.

Alors comme un mobile pour enfants, les réponses à tes questions attendent au bout des fils que le coup de ciseaux fatal les précipite dans le vide. Et au fond, tout au fond, l'espoir naît que tu les coupes toi-même, car il n'y a pas l'énergie à comprendre qui que ce soit. Un égoïsme latent lorsque la coquille se referme autour du corps recouvert de pétrole qui s'étouffe dans sa propre salive. Amertume de ne point renaître en s'enflammant. Naître de l'autre côté du miroir aurait sûrement était plus simple. Mais la complexité a ses charmes chez les autres.
Elle sert cette comparaison toxique qui s'opère sans vraiment le vouloir et qui obsède presque tous les soirs.

Alors comme après une chasse inutile et tristement fructueuse, nous t'éventrons et tentons de démêler tes tripes, une à une. Solution des mots détournés tentées et avortées. Alors à deux mains, nous plantons le couteau entre tes mots détournés.

« Donne-nous les faits. Tu t'enlises dans les phrases et les interrogations devenues toutes faites à force de se rendre universelles. Dis-nous quelque chose que nous n'entendons pas de toutes les bouches. Car il serait erreur de te croire seule. Raconte-nous ton histoire. Ou continue à t'enterrer, peu nous importe au final. Tu n'es rien à nos yeux et tu le resteras peu importe ton choix. »

Utilise l'anonymat pour délier les langues, énerve-toi, réponds aux provocations, fais quelques choses. Sinon c'est qu'il n'y a plus rien à tirer de toi. Et cette gare sera le dernier endroit où nous devineras. Parce qu'il y a trop peu d'énergie pour la gaspiller à écouter des gens qui ne veulent pas se comprendre eux-même.
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Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Occlumens


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Re: Balade à la Gare
Kohane W. Underlinden, le  Mar 21 Aoû - 16:48



Avec l'autorisation d'Elly
Rp avec Rachel


La question de la culpabilité est une question si forte qu’elle vous retourne l’esprit et l’estomac. Les interrogations à n’en plus finir, se demandant où est la part d’erreur, à quels moment les choses ont été de notre faute, à quels moments nous n’y pouvions, de toutes façons, rien. Le pire. Ce sont les questions sans réponse. On donnerait tout, absolument tout, pour ne pas rester dans l’incertitude. Mais il est des choses qu’avec tout notre pouvoir et force de persuasion, on ne peut tordre. Pour ceux qui Croient, il reste la prière. Comme une flamme à laquelle se raccrocher, en se persuadant qu’un jour, la Vie finira par plier et réaliser notre souhait le plus cher.
Moi, je ne crois pas.
En rien.
Encore moins maintenant.
Pourtant, si j’avais l’assurance que cela m’aiderait, je pourrais presque m’y mettre. Mais, justement, l’assurance qu’à force de souhaits et de prières, Asclépius reviendrait est, disons-le, nulle. Pourtant, je ne demande pas grand-chose. Seulement qu’il soit là, une dernière fois, pour remettre de l’ordre dans tout ça et, uniquement, qu’il dise
Qu’il me dise
Que je n’y suis pour rien dans tout ça.

Qu’ai-je fait ?
Pourtant, c’était plutôt bien.
Thermidor. La ménagerie. Les chocolats chauds au milieu de la nuit, les parties de cache-cache infernales, les silences, le peu de mots, les balades en montagne, les pique-niques en bord de lac.
Moi, j’étais heureuse.
J’avais réussi à dormir de nouveau.
Avoir le sentiment d’un chez-soi.
On s’entendait bien, c’en était presque étonnant.
Et je croyais que cette vie lui plaisait, à lui aussi.
Alors
Où j’me suis plantée ?

Les questions restent sans réponse. La question de la culpabilité revient. Parfois supplantée par une autre : est-ce réellement volontairement qu’il a disparu ?
Une partie de moi dit que non. Il n’aurait pas laissé Thermidor, il n’aurait pas abandonné le Chaudron Baveur ou, encore, son tout nouveau poste à Poudlard. Il n’aurait pas ainsi jeté à l’eau sa thèse en potions. J’ai même envie de croire qu’il ne m’aurait pas quittée comme ça, sans un mot, lui qui avait promis d’être là, toujours là.
Lui qui a toujours été là. Dans les pires moments.

La question de la culpabilité revient malgré tout et, comme je le peux, j’essaie de la fuir. Mais elle me rattrape et me mine.
J’aimerais parler. A quelqu’un. Dire.
Puis en fait, ça sert à rien.
Tout ce dont j’ai besoin, c’est d’une réponse.
Personne ne peut me la fournir, cette réponse. Et Asclépius est out.

Alors j’ai besoin de partir. Pour espérer faire taire cette voix qui continue, avec ses interrogations sans fin.
Les trains en partance, affichés sur le tableau. Nom de la destination. J’aime les gares parce qu’elles sont un point de départ. Pour s’en aller.
Mais j’sais pas où aller.
Je sais seulement que je regarde chacune des destinations écrites sur ce tableau. C’est p’t’être pas d’un train, dont j’ai besoin. Les trains ne vont pas assez loin. Moi. J’ai besoin de fuir. Au-delà de la Grande-Bretagne. Au-delà des terres vécues et connues. J’ai besoin de...
Illumination.
Je me rappelle, subitement, il y a longtemps. La Finlande, son froid de fin d’hiver. Zélie -je crois qu’elle s’appelle comme ça- cette demoiselle étrange et à croquer que j’y ai croisée. Au-delà de ce bon souvenir, c’est surtout l’auberge, son ambiance familiale et calme. Le patron, le joufflu souriant. Comme un père attentionné.
Subitement, j’ai envie de courir vers lui.
J’ai envie de m’asseoir à son comptoir de bois.
J’ai envie de l’entendre parler anglais avec son accent nordique.
J’ai envie de déballer mon sac même s’il ne comprendra pas grand-chose. La perte d’un être cher, c’est quand même universel, non ?
J’ai envie de son regard, de son attention, de ses conseils. Il est tout ce qui n’est pas ici : il est Finlandais, il est -a l’air- sans histoires, il est Moldu. J’ai besoin de cette présence extérieure. Qui n’aura rien à voir avec mon monde -univers qui m’oppresse, désormais.
J’ai presque envie de lui demander :
c’est de ma faute?
Sachant qu’il ne saura jamais y répondre.

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Re: Balade à la Gare
Galatéa Peverell, le  Sam 25 Aoû - 15:39

Le bruit, les mauvaises odeurs. Elle n'avait jamais compris qu'autant de gens apprécies les gares, voire même viennent s'y balader volontairement sans avoir de train à prendre. M'enfin, qui était-elle pour juger ? C'était sans doute mieux de venir se perdre ici que de se perdre dans l'alcool comme elle l'avait fait. Tout portait à croire qu'elle allait mieux aujourd'hui, mais la vérité qu'elle avait simplement remplacé une addiction pour une autre, comme la dernière fois.

Ester se noyait littéralement sous les projets, c'était pour ça qu'elle se retrouvait là. Elle en revenait tout juste, d'un de ces projets. Par contre elle appréciait vraiment le fait de se retrouver au milieu de personnes qui ignoraient tout du monde fantastique dans lequel ils évoluaient. La magie. La nature. D'ailleurs, le fait de transporter ni vu ni connu du matériel d'une petite centaine de kilo dans une valise qui paraissait en peser 15 lui donnait l'impression d'être... quelqu'un d'important. Qu'y avait-il de mal à cela ?

Elle ne serait d'ailleurs pas restée longtemps. Juste le temps de se mettre à l'abris des regards et de transplaner, si son regard ne s'était pas posé sur le plus gros gouffre sentimentale de son existence. Et le plus gros regret de sa vie. Ester marqua alors une pause, hésitant vraiment sur ce qu'elle devait faire. Inutile d'être devin pour savoir ce qui l'a rendait si... absente.

Un peu de courage Rachel...

Elle s'avança doucement, vraiment très doucement. Ouvrit la bouche puis la referma, la rouvra, la referma encore. Pour finalement inspirer et glisser un simple...

- Salut.
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Re: Balade à la Gare
Kohane W. Underlinden, le  Lun 27 Aoû - 18:15



Perdition. De l’esprit. Et de l’âme.
Je rêve de valises et d’envols lointains. Il paraît que les patins à roulettes, c’est chouette pour fuir ses monstres. C’est Malena, qui m’a dit ça. Il y a bien longtemps. Au détour d’un couloir sombre, dans Poudlard.
Peut-être que je devrais m’acheter une pair de patin à roulettes, moi aussi ?
Je passe mon temps à fuir. Pour essayer d’avoir moins mal. Le bateau dérive, cherchant chaque fois de nouveaux horizons. Espérant que ces nouveaux horizons seront meilleurs.
Thermidor était un point d’ancrage. Où me retrouver. M’accrocher.
Mais lui aussi, est sur le point de fo*tre le camp.

Ce chalet a été baptisé ainsi pour une passion pour la Révolution, celle qui devait forcément arriver, un jour ou l’autre. Celle qui détruirait la Machine, ferait tomber l’ordre traditionnel, les vieilles familles étouffantes et ce système oppressif.
Thermidor.
Symbole de rouge, de flammes, de feu, de Chaos et de Désordre.
Paradoxalement, c’est le lieu le plus éloigné et tranquille que je connaisse. Une forme de bout du monde bien à nous. Où nous pouvions avoir la paix face au Monde et à la Réalité.
Thermidor portait des idéaux hauts. Pleins de combativité, criant la Révolution imminente. Et était ce havre de paix, coin de paradis que nous nous efforcions de bâtir au milieu de ce Chaos.
Thermidor était tout, pour moi.
Comme Asclépius était tout de cette nouvelle vie que je m’efforçais de construire, pierre par pierre. Il était mon pacte pour la Liberté.

Je n’ai plus Thermidor. Je n’ai plus les 3B. Ces deux lieux n’ont plus rien du refuge qu’ils étaient autrefois. Alors, je fais quoi ?
Fuite
Pour mieux survivre.
Des patins à roulettes seront-ils suffisants ?
J’sais pas. Faudrait demander à Malena. Mon ange gardien. Iel est un peu comme la flamme qui sait apparaître au milieu du noir. Pour guider à travers les ténèbres. Iel n’aura jamais les réponses à mes questions. Ma sa présence me permet d’angoisser un peu moins.

Une voix, étrangement familière, me pousse à me retourner. Lentement. Perdue. Entre pensées, souvenirs et abattement.
Un visage se dessine, proche de moi.
Un visage du passé. Pour qui j’ai rancune et rancoeur.
Pourtant, à l’instant où je la vois, je me sens si tremblante et si perdue que je n’y pense même pas. Je ne pense pas, à dire vrai. A rien. Elle est là, je la regarde quelques secondes comme si je ne la reconnaissais pas alors que si, je sais parfaitement qui elle est.
Rachel
Je ne pense pas à sa trahison, à ce qu’il s’est passé ensuite, au poignard à la ceinture que je porte en permanence sur moi, toujours sur la défensive. Je ne pense pas aux années d’avant, de colocation tendues, aux ruptures et impressions de tâtonner dans le noir. J’évite de me rappeler que quand tout a commencé à s’effriter entre nous, lorsque j’ai su qu’elle partait autant que je partais, lorsque j’ai compris qu’on n’était plus l’une à l’autre ce que nous étions autrefois, lorsque je me suis sentie désarmée et perdue face à cet obstacle insurmontable, c’est Asclépius qui m’a sortie de là. C’est lui, qui m’a tendu la main. Qui m’a tirée vers le haut, promettant d’être là.
Ma gorge se noue, en voyant le visage de Rachel.
Comme si c’était hier, l’escapade nocturne dans la forêt interdite, sous l’oeil attentif de la lune. J’ai parlé de Rachel à Asclépius ; je sens encore sa main venue se poser sur la mienne, comme en un réconfort muet.
Et là.
Il a disparu.
Elle est là.

-La Finlande, c’est par où ?

La première chose qui a traversé mes lèvres.
Esprit perdu, voix faible -je suis épuisée de ne plus dormir, de trop m’interroger, de trop angoisser, de trop pleurer et perpétuellement devoir me battre pour essayer de maintenir la tête hors de l’eau.

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Re: Balade à la Gare
Galatéa Peverell, le  Lun 3 Sep - 20:57

Elle ne l'a rejeta pas. Fait qui ne manqua pas de surprendre Ester qui restait néanmoins prudente quant à sa manière de se comporter avec Kohane. C'était évident qu'elle l'a détestait, elle devait juste être trop sonnée pour s'en souvenir sur le moment. Rachel s'était faite à cette idée depuis un moment. A l'amour à la haine, leur histoire avait toujours tangué d'une vague à l'autre. Cependant, même si leurs chemins avaient finis par se séparer, Rachel n'en gardait pas moins une certaine affection. Elle n'était plus prête à fermer les yeux, elle n'était plus prête à pardonner autant, mais... enfin vous voyez.

- N'importe quel train devrait faire l'affaire je suppose.

Si tous les chemins menaient à Rome, tous les chemins devaient aussi conduire en Finlande. Où peu importe là où Kohane souhait se rendre pour oublier. On avait tous du chemin à faire après tout. Ce qui lui fallait c'était un projet à elle aussi. Quelque chose sur quoi se concentrer et oublier la douleur en attendant que celle-ci disparaisse. En d'autre terme : faire l'autruche. Faire un pied de nez à tous nos malheurs jusqu'à ce que ceux-ci, lassent de se faire ignorer, disparaissent tout seul.

- Comment tu vas ?

Cela faisait longtemps que Rachel n'avait eu la voix aussi douce en parlant à quelqu'un. Cela faisait longtemps aussi qu'elle n'en avait pas eu besoin. Perdre Asclépius c'était compliqué pour Rachel aussi, elle avait pour ainsi dire tout vécu avec lui. A chaque période importante il avait été là. Alors la sorcière imaginait mal la douleur que devait ressentir Kohane. Ou non en fait, elle l'imaginait trop bien.
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Re: Balade à la Gare
Kohane W. Underlinden, le  Ven 14 Sep - 23:33


La situation est étrange. Comme si les coups durs de la vie avaient pouvoir d’amnésie sur les gens. Ou bien c’est simplement que je n’ai pas envie de penser au passé -ce passé, celui qui est intimement lié à Rachel.
Ma vie est devenue un tel b*rdel sans avoir besoin de remuer tout ça.
Et pourtant, la voilà.
Qu’est-ce qui l’a donc poussée jusqu’ici ? Quelle force ? Ou hasard ?
Pourquoi a-t-elle été renvoyée dans mes pattes ainsi ?
J’ai pas envie de penser à elle. A ce qui s’est brisé. Ce que j’ai essayé de surmonter. Ce que j’ai réussi à surmonter, parce qu’Asclépius m’a tenu la main.
Et maintenant, tout a dérapé de nouveau.
J’ai pas envie de penser à elle.
Mais n’ai pas la force de la renvoyer.

Je l’entends vaguement me dire que n’importe quel train fera l’affaire.

C’était quoi, la question, déjà ?
Ah
Oui
La Finlande.
Je regarde à nouveau le tableau des départs. Mais ne repère rien qui puisse me correspondre. Je bug un court instant. Dans mon esprit, ça patine, ça galère sévère, roue au ralentit.
Et, enfin, je laisse échapper, dans un murmure lointain :

-Faut plus qu’un train, non ?

Encore un court temps de réflexion.
Mes pensées sont floues. Toutes pleines de brumes.
Ca fait un moment, que je n’ai pas dormi. Pour de vrai. Comme avant. Comme lorsque je me suis habituée à Thermidor, à la chaleur de ce foyer et la confiance de savoir la présence d’Asclépius pas trop loin.

-On est sur une île, je réponds au bout d’un long moment de cogitation. Faut plus qu’un train.

La Grande-Bretagne étant complètement entourée d’eau, je suppose qu’il faudrait voler ou plonger pour réussir à atteindre la Finlande. Les trains Moldus sont pas encore capables de ça. Les trains Sorciers non plus, d’ailleurs.
Mais Rachel pose déjà une question.
Qui peut paraître banale.
Et même. Trop. Qu’elle laisse sans voix. Alors que je la fixe quelques secondes sans rien dire. Tout tourne sans fin dans ma tête.
Comment lui dire. Que j’ai perdu deux piliers de vie en trop peu de temps ? Je revoie encore le départ de Shae. Enzo et Tim s’éloignant à ses côtés.
Leo.
Shae.
Le bar, vide. Grand. Trop. Gigantesque. Lïnwe et moi. Perdus. Dans ce vide. Glacial.
Puis le froid est venu s’immiscer à Thermidor également. Quand le chalet était seul et plongé dans le noir, ce jour où je suis rentrée. Qu’il est resté ainsi les jours suivants. Qu’il n’y avait rien sur le frigo, pas de nouveau post-it. Alors qu’Asclépius se fendait toujours d’un petit mot lorsqu’il ne rentrait pas. Il n’y avait que les anciens post-it. Puis son certificat de stérilité, aussi. Cette histoire abracadabrante dont il était si fier.
Rien.
Rien d’autre.

-A ton avis ? je finis par répondre dans un souffle.

Je détaille Rachel de haut en bas. De bas en haut.
Fut un temps -il y a une éternité- où je lui aurais sans doute tout raconté. En détail. Le vide, le froid, le manque, le trou béant dans l’âme et les larmes sans cesse refoulées.
Mais là.
A cet instant précis.
Tandis que je la dévisage.
Je ne sais plus où ça en est.
Il y a la rancoeur. La rancune. Sans doute que si la Vie ne m’avait pas frappée aussi fort et deux fois de suite, j’aurais crié de son air de il-ne-s-est-rien-passé. J’aurais peut-être demandé des comptes. J’aurais presque pu me jeter sur elle pour régler mes propres comptes et lui faire payer au prix fort sa trahison.
Pas là.
Je me sens trop épuisée.
Trop vidée.
Pour vouloir mettre de l’énergie là-dedans. Tout me semble si futile, d’un seul coup.

-J’suppose que t’en as entendu parler, je finis par ajouter. Leo. Pius. Pourquoi est-ce qu’on m’enlève toujours ceux à qui je tiens le plus ?

Pourquoi tout arrive aux moments qui vont le mieux ?
La vie déroulait tranquillement son cours, avec Pius. Je crois. J’étais heureuse.
Puis avec Leo, tout s’arrangeait aussi. Depuis que je l’avais croisé dans la cabane hurlante. Lui et son masque, qu’il m’a demandé de défaire, après m’avoir confié sa paternité. C’est le masque qui a recollé les morceaux brisés et piétinés dans la neige, des années auparavant. Après ça. Je suis devenue la marraine de Tim. J’ai cru qu’on marcherait de nouveau côte à côte.
Mais
Tout
S’est brisé
D’un seul coup.
Et toi, Rachel, que comprends-tu de ça ?

-Et toi, ça va ?

Retourner la question par simple politesse.
Et avoir envie de pleurer.

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