La jeune fille confie à son ancienne professeure les raisons de sa présence ici : comme elle, elle vient observer la nature, se perdre dans ses réflexions. Elle indique également qu’elle regarde les écureuils qui montent aux arbres et cette idée fait sourire la jeune femme. C’est si spontané. Si frais. Pas d’arrière-pensée sur cette simple idée à l’observation des animaux. Mais la légéreté de la conversation se dissipe rapidement. La jeune fille se confie sur l’absence de la professeure, lui indique qu’elle lui manque dans l’enceinte du château. La Magenmage sourit sur cette confidence, parce que cela lui fait plaisir bien entendu, et que cela lui rappelle les risques qu’elle a pris en s’engageant au Ministère.

« C’est très différent … j’étudie toutes sortes de lois obscures et j’essaye de les faire changer lorsqu’elles ne conviennent pas ». Une pause de la brune avant qu’elle ajoute. « Très honnêtement, le château me manque aussi. Quelques petites envies de faire marche-arrière mais ce n’est malheureusement pas possible. Il faut toujours avancer, vous savez ? ». La brune laisse quelques secondes s’enfuir avant de demander « Et vous, vous êtes toujours une élève assidue j’espère ? ». Sourire de circonstance.

Alentours, les oiseaux gazouillent, rendant la conversation agréable même si elles évoquent des souvenirs plutôt douloureux, une nostalgie certaine dans les lèvres de l’ancienne auror lorsqu’elle évoque sa présence à Poudlard.

Le faux sourire qui trouve sa place sur les lèvres de l’élève ne laisse que peu de place aux doutes pour la Magenmage : la jeune Poufsouffle ne porte pas le Ministère dans son cœur. En même temps, comment le lui reprochait ? Elle-même n’était pas une fan de l’entité, mais il fallait bien investir les murs pour espérer faire changer les choses en profondeur. La langue de la jeune fille se délie, elle indique qu’elle pense à son avenir – et c’est tout à son honneur. Pas de commentaire de la part de l’ancien enseignante, juste une envie d’en savoir davantage. Aussitôt comblée par la jeune fille qui poursuit, interrogeant au passage la brune sur l’animagie.

Sourire complice. Regards aux alentours. Personne dans les environs du parc, alors la brune pouvait bien s’octroyer le petit plaisir de faire sortir de sa cage son petit compagnon. Combien de temps n’avait-il pas pris l’air lui aussi ? Un rapide appel, un besoin de le sentir vibrer là, et une transformation, aussi rapide qu’efficace. Non douloureuse – à force d’entraînement. Et le petit renard de Magellan est là, face à l’élève. Quelques cabris, çà et là, sur un banc, le vent frais qui secoue ses oreilles.

C’était bien parce que c’était Theya, que la Magenmage s’était laissé aller à faire venir son animal intérieur. C’était le genre de chose qu’elle ne faisait que pour quelqu’un de ses anciens élèves. Ils étaient peu nombreux à connaitre sa condition. Et c’était aussi bien ainsi.

Une rapide transformation, sans douleur aucune – la force d’une belle habitude. Et cette sensation de liberté qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle libérait cet être à l’intérieur d’elle-même. Comme une pulsation d’énergie. Les oreilles à l’affut, les yeux qui guettent, partout. Pour prévenir une éventuelle arrivée qui viendrait mettre fin à l’entrevue. Mais rien à l’horizon. Seulement l’ancienne élève émerveillée devant le renard. Sa main tendue vers ce dernier comme pour lui demander si elle avait l’autorisation d’une caresse.

Et finalement, la langue de Theya se délie (range ton esprit perverti), et demande à son ex-enseignante de reprendre forme humaine. Sans doute pour lui poser les questions qui lui brûlaient les lèvres. Quelques pas en arrière, nouveaux regards de-ci de-là, histoire de savoir si quelqu’un pouvait la voir, et la brune réapparait en lieu et place du renard. Un étirement plus tard elle demande « Vous aviez des questions vous disiez ? » un sourire sincère sur ses lèvres, prêtes à répondre à ses interrogations.