Aujourd'hui, j'ai cours de Défense contre les Forces du Mal ! Même que je connais déjà le professeur, et que je l'aime bien. Alors je fais en sorte d'être un peu en avance, pour lui montrer à quel point je suis sérieuse et disciplinée. Pour qu'il ne me prenne pas juste pour une menteuse, même si ça m'arrive quand même souvent de mentir pour garder la face. J'ai bien compris que face à lui, la sincérité fonctionnait bien mieux.

Mes affaires soigneusement rangées dans mon sac, j'emprunte les escaliers d'un pas sautillant en espérant qu'ils ne s'amusent pas à changer de chemin alors que je suis en plein milieu des marches. Au début, je trouvais ça amusant, et puis ça me permettait de découvrir le château. Mais maintenant, je trouve ça surtout embêtant. Pour un simple escalier, je risque d'arriver en retard en classe, et ça, c'est hors de question. Je dois absolument conserver mon image d'élève sérieuse.

Heureusement pour moi, aujourd'hui, tout se passe bien. Les couloirs sont bien vite traversés par ma foulée pleine d'entrain. Et quand j'arrive enfin devant la salle de classe, le professeur Lhow se tient dans l'encadrement de la porte. Je lui adresse mon plus grand sourire en voyant que je suis la première arrivée.

- Bonjour Professeur !

Quelques cliquetis se font entendre dans la salle de classe. Je jette un regard curieux vers la malle qui est visible depuis l'entrée. Ce qu'il y a dedans est sûrement très dangereux pour être ainsi enfermé ! Ou alors, c'est juste un Epouvantard, comme on en trouve dans plein de placards. J'espère que non. J'en ai déjà vu un. Et j'ai pas du tout aimé la forme qu'il a prise. Mais si on apprend à s'en débarrasser, ça me va ! Mon sourire perd cependant un peu de sa splendeur tandis que je continue de réfléchir à ce qu'il pourrait s'y trouver, se muant peu à peu en une moue pensive.

Le soleil passait peu à peu au travers des fenêtres donnant aux couloirs de Poudlard une ambiance douce et agréable. Les cours s’enchaînaient relativement vites que je n'avais pas le temps de souffler mais après tout... plus mon emploi du temps était rempli, plus j'en étais enthousiaste. Avec de tels emplois du temps, je ne voyais pas mes journées passer, ce qui me convenait tout à fait et, à ce moment de la journée, c'était au cours de Défense Contre les Forces du Mal de commencer. C'était d'ailleurs avec impatience que je m'étais empressée de m'y inscrire attendant beaucoup de cette matière surtout avec le but que je m'étais fixée pour plus tard.

Le sujet du cours semblait d'ailleurs très intéressant et il m'intriguait beaucoup. Le rire est un remède.... J'avoue que ma première pensée avait été le Patronus mais je doutais que ce soit le thème principal du cours, il y avait également les épouvantards.... si fascinantes comme créatures malgré notre propre peur qu'elles voulaient nous projeter.. comme dans un miroir.

Tout en réfléchissant à ce début d'énigme, c'est en relevant enfin la tête sortant enfin de mes pensées que j'arrive devant la porte du cours. Enfin il me semble. Jetant un coup d’œil dans la salle, je peux y voir un homme en face de son bureau semblant avoir la trentaine attendre sans doute l'arrivée de ses élèves ainsi qu'une élève déjà présente. Après un hochement de tête à cette dernière accompagné d'un sourire franc, voyant en plus qu'elle fait partie de ma maison, en guise de bonjour, je m'avance entre les rangs jusqu'au bureau de l'homme tout en le fixant mais ne pouvant m'empêcher de jeter quelques regards curieux à la malle posée à ses côtés.

« Bonjour Professeur ! C'est bien ici, le cours de Défenses contre les Forces du Mal ?
Pardonnez ma question, je suis nouvelle depuis peu à Poudlard »

Un sourire de politesse sur les lèvres, il me semblait, en effet, l'avoir aperçu déjà parmi les professeurs à mon arrivée. Cependant, je préfère lui poser la question et de m'éviter des frayeurs inutiles.

Nouveau jour, nouveaux cours.

Camille avait le regard perdu dans le vide, l'air de réfléchir, marchant d'un pas rapide dans les couloirs. Elle ne connaissait pas le nouveau professeur du cours qui suivait, mais elle n'avait pas non plus connu le précédent. Malgré tout, il paraissait que ça ne s'était pas excellemment bien passé, puisqu'il avait fini par démissionner.

Son rythme de marche la mena rapidement à la salle de classe de Défense contre les Forces du Mal. Juste avant de se montrer dans l'encadrement de la porte, la brunette reprit un air indéchiffrable, aussi vite que les muscles de son visage le lui permettaient. Puis elle avança, et signala son arrivée d'un « Bonjour, Professeur. » qui lui permettait de se décharger de son salut oral socialement obligatoire envers le professeur par la même occasion.

La petite sorcière s'avança encore un peu, et promena son regard sur les deux seules autres élèves présentes dans la salle de classe. Les deux étaient des Serdaigles. Camille reconnut la plus âgée pour l'avoir croisée dans certains cours, tandis que la plus jeune était tout simplement la petite agacité du cours de potion, celle qui n'avait voulu coopérer qu'avec le sourire des plus âgées. La brunette retint un froncement de sourcils qui la démangeait : après tout, Theya était quelqu'un à qui on faisait plus facilement confiance qu'à elle, et sa réaction avait été légitime. Mais tout de même.

La petite sorcière adressa un geste poli aux deux, en guise de bonjour. Ses yeux se perdirent alors un peu partout dans la salle, et s'attardèrent longtemps sur la malle qui bougeait toute seule, faisant sautiller son cadenas. Cette fois, Camille fronça les sourcils pour de bon. Elle avait quelques idées sur ce qui pouvait se trouver dans cette malle, et dans tous les cas, c'était vivant. Compte tenu de ce que la petite sorcière avait entendu parler concernant le déroulement des cours de Défense contre les Forces du Mal, l'éventualité qui semblait l'une des plus plausibles était celle de l'Epouvantard.

La brunette regarda la malle avec un certain intérêt, partagée entre la curiosité de découvrir l'apparence qu'allait prendre la bestiole pour chacuns des élèves, et la crainte de celle qu'elle allait montrer pour elle. Ce cours promettait d'être intéressant...

Le Professeur Lhow me demande si ça va et je lui réponds par l'affirmative en souriant avant d'aller m'installer au premier rang, sous son impulsion. Il m'a encore mis la main sur l'épaule, et j'aime bien ça, qu'il s'occupe de moi. Mais je suis bien contente que les autres élèves ne soient pas là pour le voir, je ne voudrait surtout pas passer pour une fayote. Il y a alors une élève de ma maison qui arrive, et je réponds à son signe de salutation de la même manière.

C'est ensuite la Serpentard malpolie du cours de potions qui arrive. Je me renfrogne légèrement. Je ne l'aime pas beaucoup elle, elle m'a donné une très mauvaise première impression. Mais peut être que je devrais lui donner une seconde chance. Mais elle a l'air un peu plus polie aujourd'hui. Tu réponds également à son geste, la tête haute et le regard fier. Pour bien lui montrer que tu es de toute façon bien au-dessus de tout ce qu'elle peut penser.

Le Professeur Lhow leur demande de se présenter et j'esquisse un sourire. Moi, je le connais déjà, si c'est pas la classe. C'est ensuite un Gryffondor qui arrive. Je l'ai déjà vu aussi. Je le salue vaguement avant de sortir mes affaires et de poser ma baguette devant moi, en bonne élève studieuse que je suis.

Camille ne se fit pas prier en entendant le professeur lui demander de s'asseoir. Elle choisit une place en fond, là où le regard hautain de l'agacité du cours de potion ne pourrait plus l'atteindre. Elle n'avait pas la force de lui jeter un froncement significatif de sourcils, pas aujourd'hui. Elle n'avait pas envie de provoquer un duel de regard. Il y avait déjà Matilda pour l'occuper sourcilements parlant en classe, et, si cette dernière se trouvait être inscrite au cours, elle aurait déjà bien assez à gérer. Il lui suffirait d'ignorer la Serdaigle, et peut-être se lasserait-elle de lui jeter de tels regards.

« Je suis Camille Zia, monsieur. » répondit la brunette à la question du professeur, en espérant que ce serait la dernière qu'on lui poserait en dehors du sujet de cours. La petite sorcière sortit sa baguette, la posa sur sa table, sans pour autant cesser de la faire rouler avec ses doigts. Son poing vint soutenir sa joue, attendant que tous les élèves arrivent ou que le cours commence. À l'ouïe, elle entendit un garçon entrer. Elle ne leva pas les yeux de sa table pour autant, se demandant simplement s'il restait beaucoup d'élèves pas encore arrivés. Elle tendit l'oreille dans l'espoir d'entendre arriver les dernières personnes, et que le cours commence enfin.

Rassurée, je pars donc m'installer n'oubliant pas de me présenter également alors qu'une petite Serpentard entre à son tour dans la salle.

« Jennifer Wilson, quatrième année, Monsieur. »

Je lui adresse également un hochement de tête pour lui signifier que je l'avais vue et que je la saluais aussi. Je commençais à repérer certaines têtes même s'il m'était un peu difficile de les identifier toutes encore. Puis c'était à un jeune Gryffondor de faire son entrée dans la salle de cours. Lui aussi, je devais l'avoir déjà vu dans un autre cours. Celui des Potions peut-être. Un signe de tête également en sa direction tandis que c'est une autre jeune fille qui arrive, une autre d'ailleurs de ma maison et sûrement la dernière de la liste car le Professeur prend enfin la parole. Je ne suis pas totalement surprise par son discours. Ce cours servait à étudier et à nous protéger contre les Ténèbres. En tant que bonne élève, j'attends la fin de ce dernier pour oser élever à nouveau la voix :

« S'il vous plait, Professeur... »

Tout en le fixant, j'attends son accord, avant de pouvoir répondre poliment à une de ses questions.

« Je crois que l'épouvantard est une sorte de créature. Enfin en déduisant que c'est ce qui se trouve à l'intérieur de votre malle, j'en déduis que c'est forcément vivant... » lui dis-je d'un mouvement de tête dirigé dans sa direction.

C'était peut être une remarque insignifiante mais je l'avais trouvée intéressante à souligner quand même. Et puis, c'était à peu près tout ce que je savais des Epouvantards.

En tout cas, même si j'étais en général, téméraire, je n'étais pas certaine de vouloir me mesurer à cette dernière surtout avec le bruit métallique et plutôt assourdissant qu'elle renvoyait contre la malle. Je me redressais, légèrement sur mes gardes, car il n'y avait rien de rassurant avec cette chose que j'estimais vivante.

Je haussais discrètement des épaules face au fil que pouvaient prendre mes pensées. On était là pour apprendre et je faisais confiance à notre Professeur en cas de pépins... du moins je l'espérais...

Le cours commence enfin. Et le Professeur nous demande de ranger nos parchemins, nos plumes et nos manuels. Un immense sourire prend place sur mon visage. J'aime bien la théorie, mais j'aime encore plus me servir de ma baguette. Alors j'obéis aussitôt, ne gardant devant moi plus que ma baguette posée sur la table, bien sagement. La malle qui ne cesse de bouger comme si une créature voulait s'en libérer contient bel et bien un Epouvantard, comme je m'y étais attendue. Je retiens un léger soupir de déception.

Je sais plein de choses sur eux, puisque j'en ai déjà croisé un. Maman m'a tout expliqué après. N'empêche que j'aurais bien aimé découvrir quelque chose de nouveau. Mais si je peux apprendre à les terrasser en leur lançant le bon sortilège, c'est déjà ça de pris. En revanche, je ne suis pas sûre de parvenir à garder suffisamment mon calme face à la vision qu'il prendra face à moi. Le Professeur Lhow pose des questions, et c'est Jennifer Wilson (j'essaie de retenir les noms et les prénoms des gens qui se présentent quand même) qui répond en première.

Je retiens une légère grimace en entendant sa réponse. Elle ne doit pas y connaître grand chose en Epouvantard elle. Elle est peut être Née-moldue. Peu importe, je lève la main à mon tour pour répondre avec un grand sourire, heureuse de pouvoir montrer à Monsieur Lhow l'étendue de mes connaissances.

- On ne peut pas dire à quoi il ressemble vraiment, parce qu'il prend la forme de ce qui effraie le plus la personne qui se tient face à lui.

Le cours commençait enfin. Camille reposa son poing sur sa table, redressant le menton avec attention, au moment où Lhow fermait la porte. La brunette, n'ayant que sa baguette magique posée sur sa table, n'eut pas besoin de ranger ses affaires suite aux déclarations du professeur.

La petite sorcière avait vu juste : la créature dans la malle était un épouvantard. Lhow venait, suite à l'agitation du cadenas, de leur préciser le sujet du cours, avant de poser des questions de base. La brunette ne connaissait pas la réponse à toutes ces interrogations, mais elle était sûre d'au moins deux faits sur les épouvantards, et l'une des questions du professeur en particulier fit froncer les sourcils à Camille.

Une Serdaigle dont Camille ne connaissait pas le nom parla... Pour parler. L'épouvantard était une créature, à n'en pas douter ; ce dont la petite sorcière doutait, c'est du fait que quelqu'un ne l'ai pas comprit. Elle ne fit cependant aucun signe qui aurait pu trahir son incompréhension de sortir une telle remarque, et, le temps qu'elle formule dans son esprit la partie de réponse à donner au professeur, l'autre Serdaigle, celle du cours de potion, confirma les doutes de Camille : il n'avait pas d'apparence fixe.

La brunette leva la main à son tour, avant que l'autre réponse qu'elle connaissait ne soit donnée, attendant que la parole lui soit passée. « On utilise la formule Riddikulus. Elle aide à terrasser l'épouvantard dans la mesure où elle rend l'épouvantard moins effrayant, plus drôle. » Elle avait affirmé sa réponse, sûre d'elle, mais aussitôt qu'elle eut fini de parler, elle se remit à faire rouler sa baguette entre ses doigts, un peu plus rapidement que la dernière fois. Elle redoutait le moment de la pratique.

Elle était certaine que l'épouvantard ferait son travail d'épouvantard, mais elle ne savait pas si elle serait capable de rire. C'était à peine si elle avait souri au moment où elle avait rencontré Gabriel, et le rongeur était de loin le seul être vivant à qui elle fasse entièrement confiance, alors, même si le sort fonctionnait, elle ne pensait pas arriver à terrasser l'épouvantard en riant. Non : elle était certaine de ne pas en être capable.