La situation devenait de plus en plus ingérable pour le Préfet. Les battements de son cœur augmentaient, rendant ses nerfs à vif. Il ne supportait rien. Une chance pour lui et probablement pour les autres, le Chaudron Baveur semblait plutôt calme. À moins qu'il soit complètement en train d'imaginer cette situation, ce qui pouvait être possible après ce qu'il avait pu boire en si peu de temps. Mais ce n'était pas le cas, et pour en avoir le cœur net, il se pinça la peau. Complètement ridicule. Mais quand il avait de l'alcool dans le sang, il pouvait faire tout. N'importe quoi aussi. D'ailleurs, cela faisait de nombreuses secondes qu'il était planté, devant un tabouret sans s'asseoir. Il avait peur de tomber. Est-ce que ces tabourets étaient réellement solides ?

Sans tester la fermeté du tabouret, pour ne pas passer encore plus pour un fou, il s'installa. Il semblait dur, ça rassurait le Serpentard. Plus qu'à attendre désormais l'arrivée d'un ou d'une barman, ce qui ne devrait pas tarder puisque la foule n'était pas présente dans ces locaux. Et plus le temps passait, plus Jude n'avait qu'une seule envie, c'était de boire, encore plus. Il était en colère contre le Monde entier mais attendait pour le montrer une fois pour toutes. Encore plus envers ses parents, si seulement il arrivait à trouver un moindre signe d'existence. Il ne connaissait rien sur eux, et ça le peinait réellement.

Les pensées négatives qui provenaient de la forte dose d'alcool ingurgitée, probablement, ne s'arrêtaient pas. Elles étaient dépendantes de sa volonté à cet instant. Lui qui avait eu l'habitude de tout cacher, désormais, c'était plus compliqué. Il avait grandi, il n'avait désormais plus la même confiance. Sa fragilité lui jouait des tours. Et cela ne s'améliorait pas avec son état. Il avait besoin de changer d'air, de reprendre des forces. Mais il n'y arrivait pas. Cela semblait être trop dur pour lui.

Si vous pensez qu'Izsa vivait l'un des pires moments de sa vie, attendez juste un peu que les secondes passent. Plus Hugh parlait, plus elle se disait qu'elle aurait mieux fait de se casser une jambe plutôt que d'accepter son invitation à sabrer le champagne. C'était même pas du champagne en plus.

Genre là il était en train de se mettre le nez dans son pull. Pourquoi ? Eh bien, elle vous en posait des questions, à vous ? Non ! Alors arrêtez donc de chercher à comprendre. En tout cas il avait l'air plus stupide, de minute en minute. Un exploit. Il était en train de lui répondre en même temps, genre :

- Oh - Non je… J’ai pas gardé de contact ici. - J’veux dire ça fait un moment que j’suis parti donc… Bah… Principalement je m’ennuie. Bordel c’est triste dit comme ça.

Nan, c'était pas triste dit comme ça. Dis comme ça, il avait l'air d'avoir besoin de se rendre à St-Mangouste. Ou d'un nouveau pull, au choix. Il allait détruire son col, si il continuait ainsi. D'ailleurs, il arrêta et conclut d'un :

- Y a que moi et les poils de mon torse quoi !

Le clignement des yeux d'Izsa fut la meilleure réponse possible à cette assertion. Le silence. Le déni. Le regret. L'abandon. L'envie de sauvegarder les deux derniers neurones qui lui restait.

- Et toi tu occupes comment tes journées quand t’es pas à la boutique ? Si tu prends un gérant c’est que t’as un autre truc à côté nan ? A moins que… A moins que ce soit pour la vie de famille, les enfants tout ça… Non. Tais-toi. Tais-toi. Tais-toi. Chut. Félicitations d’ailleurs si c’est ça.

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aussitôt fut prise de court par le serveur qui revenait avec son cocktail. Leurs cocktails ? Pourquoi ils avaient chacun le leur ?

- « Et voici vos cocktails maison sans alcool. Nos fleurs d'amours. »

Le monde était en train de s’effondrer devant les yeux d'Izsa, il n'y avait pas d'autre solution. Ou bien c'était une gigantesque farce, et les verres en formes de coeur allaient se transformer en banderoles "on t'a bien eu".

- Mais... quoi ?

Le serveur était parti, avec l’addition amplement payée par son nouvel employé. Laissant donc Hugh et Izsa avait une bouteille de Whisky, deux verres d'alcool, et deux verres en forme de cœur avec un étrange mélange à l'intérieur - qui était probablement l'opposé exact de ce qu'Izsa voulait en terme de boisson. Elle espérait que personne du Ministère ne se trouvait dans les alentours pour la voir ainsi.

- Je... Non...?

Vous savez, à ce moment il n'y avait pas grand chose d'autre qu'elle aurait pu faire mis à part boire cul sec son Whisky. Les picotements dans sa gorge jusque ses yeux furent exactement ce dont elle avait besoin. Elle se resservit un fond et le bût aussi rapidement, espérant pouvoir en finir avec son cerveau avant que celui-ci ne reboot. Ok, elle avait la tête qui commençait à tourner.

- J'bosse au Ministère, c'est pour ça que j'ai besoin d'un gérant. Je voulais pas abandonner la boutique à des gens qui n'y connaissent rien. Enfin... c'était un peu ce qu'elle faisait quand même, no offense. J'ai pas d'gosses et c'est pas à l'ordre du jour. Non pas que ça soit ses oignons, de toute manière.

Elle se dit qu'elle aurait bien prit un peu de boisson sans alcool, là, histoire de rester hydratée. Sauf que... elle envoyant un regard dégoûtée à son verre cordiforme. Pas question de s'approcher de ça.

- Quand j'ai un peu de temps pour moi, je voyage un peu, aussi...

Ok, il ne lui avait pas exactement demandé ça, mais est-ce qu'elle allait répondre quand même à la question qu'il n'avait pas posé ? Oui ! Bien sûr que oui !

- J'suis allée en Australie, je voulais trouver de nouveaux composants pour les baguettes. T'aurais vu le Bunyip, c'est un truc horrible ! T'es parti où, toi ?

L'alcool, la solution à toutes les gênances.

Réponse à Eden et Eileen

Je faisais bien de boire mon verre cul-sec, parce que sa conversation était pas merveilleuse. Elle clignait des yeux. Comme moi parfois quand je comprenais pas. Souvent je fronçais les sourcils mais cligner des yeux ça m’arrivait aussi. Du coup, dans ma dernière phrase, je me demandais quel mot elle avait pas compris, parce que clairement même si elle disait pas « c’est pas faux » elle m’avait piqué ma botte secrète. Mais entre « Félicitations » et « D’ailleurs » j’hésitais. C’est vrai que c’était deux mots compliqués parce qu’ils avaient beaucoup de syllabes. Mais je n’eus pas le temps de poursuivre ma réflexion plus avant, c’est le serveur qui nous interrompit en ramenant non pas un mais deux verres.

- « Et voici vos cocktails maison sans alcool. Nos fleurs d'amours. »

Mes yeux s’arrêtèrent sur les verres. Bug complet dans ma tête. Je comprenais pas comment c’était possible. Déjà moi j’avais pas demandé de cocktail sans alcool, mais bon vu ce que je filais comme pourboire c’était pas bien grave. L’illusion était parfaite et je me demandais surtout comment une fleur pouvoir contenir un liquide sans le laisser s’échapper. Obligé de toucher le verre avec ma main – gauche cette fois pour le sentir – pour comprendre qu’en fait c’était pas une vraie fleur. A ce moment là je rigolais. De ce rire gênant et grotesque qu’on a quand on se trouve con.

Elle vida cul-sec son whisky avant de s’en servir un autre et de réitérer l’opération. J’ouvrais de grands yeux et un sourire impressionné se glissa sur mon visage. Ok c’était pas une petite joueuse finalement. Et la grotesque idée de la grossesse s’enfuit de mon esprit. Au pire elle faisait ce qu’elle voulait avec son bébé hein. T’façon elle avait déjà balbutié quelques mots et je croyais comprendre que c’était pas trop ça son délire.

- J'bosse au Ministère, c'est pour ça que j'ai besoin d'un gérant. Je voulais pas abandonner la boutique à des gens qui n'y connaissent rien. Enfin... J'ai pas d'gosses et c'est pas à l'ordre du jour.

Ah ouais nan en effet donc elle était pas enceinte. Et donc elle pouvait se torcher la tronche comme elle voulait. Ca c’était cool. Pis Ministère en plus, j’étais face à quelqu’un qu’avait du gallon quoi. Je me servais un autre whisky pour le boire cul-sec et me retrouver à égalité avec elle – ma fierté en prendrait un coup si elle buvait plus que moi – et je savourais le picotement dans ma gorge. Ce qu’était cool c’est qu’elle disait qu’elle voulait pas abandonner la boutique à des gens qu’y connaissaient rien. Ca voulait dire qu’elle avait déjà grave confiance en moi et moi je me sentais super valorisé. Peut-être aussi parce que le whisky me chauffait les joues et répandait une telle chaleur en moi que je me sentais bourré de confiance mais bon… Je hochais la tête et la laissais poursuivre dans son histoire.

- Quand j'ai un peu de temps pour moi, je voyage un peu, aussi... Beh c’est cool meuf. Mes yeux se posaient sur le cocktail, le nom fleur d’amour résonnait dans ma tête et je me demandais si elle était pas en train de me dire qu’elle kifferait voyager avec moi. Je me redressais sur mon siège. Nan. J’espérais pas. Parce que je la connaissais pas encore assez pour ça quoi. J'suis allée en Australie, je voulais trouver de nouveaux composants pour les baguettes. T'aurais vu le Bunyip, le quoi ?  c'est un truc horrible ! T'es parti où, toi ? je clignais deux fois des yeux très vite, avant de resservir un verre pour la dame et pour moi. Je savais pas ce que c’était qu’un Bouyip là, je me sentais un peu stupide. Tant pis, je me lançais et je demandais en rougissais C’est quoi un Beugne-hip ? C’est un animal qu’a le hoquet ? » ok, ça avait l’air débile comme ça mais bon fallait pas méjuger l’ignorance des gens. C’était déjà très courageux de poser la question. Cela dit elle m’avait interrogé sur mes expériences à moi alors à moi de sortir des trucs de fifou.

- Là j’reviens de que’ques temps passés en France. Mais j’y ai pas fait grand-chose c’était surtout une petite vie paisible en pleine cambrousse avec deux-trois pecnots. une gorgée de whisky pour me donner du courage, je regardais de nouveau ce verre sans alcool, reposais le verre de whisky pour choper celui-là et le portais à mon nez pour le renifler. Je le reposais aussitôt avec une grimace Bordel j’veux pas boire ça moi, nan c’était certain. En plus, vu la forme du verre c’était encore un truc bizarre où fallait probablement manger le verre ou quelque chose comme ça. Moi j’aimais pas ce genre d’expériences étranges. Tiens d’ailleurs en parlant d’expériences étranges.

- Mais bon ma plus grande expérience d’voyage c’est pas la plus récente. T’sais y a un moment où qu’y avait un zoo qu’allait ouvrir et y nous avaient demandé d’capturer plein de bestioles ! A ce moment là j’m’étais dit qu’c’était l’occasion d’partir à l’aventure t’vois… nouvelle gorgée de whisky tandis que je me perdais dans mes souvenirs. De ma main gauche, libre, je triturais le col de mon pull qui avait déjà sacrément souffert. Pauvre pull. Une journée de vie et déjà un peu déformé. J’me rappelle du Bandimon qu’on avait chassé dans une maison à l’abandon ou euh… j’me rappelais qu’on avait galéré à choper des veracrasses parce qu’ils explosaient tout le temps dans nos mais je pensais pas que c’était le truc à rappeler, alors je passais sur celui-ci comme des fous on avait tenté d’attirer un Chapeaurouge. Au Congo j'ai assommé un Tebo avec ma tête. Mais en vrai les bêtes dangereuses c’est pas trop mon truc, nan tu parles j’avais failli perdre une jambe à un moment alors on s’était calmé. Je rigolais tout seul dans mon coin avant d’ajouter On avait essayé de choper un boursouflet sur l’épaule d’une vieille aussi. Roh ça c’était de l’aventure et je levais mon verre à Jean-Pierre le boursouflet, réincarnation de feu le mari de la vieille, et je vidais mon verre cul-sec, avant d’ajouter, beaucoup plus sérieusement mais guidé par l’alcool T’sais j’dois vraiment t’dire merci pour le poste. C’est pas tout le monde qui m’ferait confiance mais j’vais pas t’décevoir. J’s’rais un gérant hors pair. ça, c’était certain.

Une fois qu'elle avait dépassé son besoin de cohésion et de logique par deux lampées d'alcool fort, tout semblait bien plus simple. Par exemple, quand Hugh commenta sa mention au Bunyip par :

- C’est quoi un Beugne-hip ? C’est un animal qu’a le hoquet ?

Elle eu un bref éclat de rire et commenta : "Ouais on peut dire ça." Alors que... non, on pouvait pas du tout dire ça. Aucun rapport. Sauf le Bunyip sur lequel elle était tombé, lui il avait peut-être le hoquet. Genre si elle avait vraiment été dégueulasse à manger. Elle frotta sa fine cicatrice sur son épaule droite en y repensant. Le demi-cercle blanc sur sa peau était discret, grâce à l'intervention de la magie. Mais bon, elle y pensait toujours, s'en était devenu un tic.

- Là j’reviens de que’ques temps passés en France. Mais j’y ai pas fait grand-chose c’était surtout une petite vie paisible en pleine cambrousse avec deux-trois pecnots.

Quelle idée, d'allez se perdre en pleine cambrousse avec deux-trois pecnots. Ça devait être terriblement ennuyant. Surtout si on y restait plusieurs mois, voir plusieurs années... Izsa n'aurait jamais pu quitter Londres et le Chemin de Traverse plus de quelques semaines. Son cerveau nécessitait une stimulation régulière.

Comme elle, l'ex-concierge mit son cocktail de côté. D'ailleurs :

- J'comprend pas pourquoi il t'en a filer un à toi aussi. Enfin... j'ai préféré rien dire pour qu'il nous revienne pas dans les pattes.

C'est bon, il était assez loi. Il n'avait rien entendu. Izsa l'aurait juste pensé, si elle n'avait pas bu. Là, elle ne comprenait que le concept de "voix haute".

- Mais bon ma plus grande expérience d’voyage c’est pas la plus récente. T’sais y a un moment où qu’y avait un zoo qu’allait ouvrir et y nous avaient demandé d’capturer plein de bestioles ! A ce moment là j’m’étais dit qu’c’était l’occasion d’partir à l’aventure t’vois… Oui, quelle bonne idée le Ministère avait eu là. Formons pleins de braconnier pour piller les créatures magiques, dangereuses et en danger des autres pays. Puis enfermons les dans des zoos plutôt que de les laisser vivre tranquillement en liberté. J’me rappelle du Bandimon qu’on avait chassé dans une maison à l’abandon ou euh… Ouais, ok. Ou alors il y avait le Bandimon. Au moins on pouvait dire que Dey n'était pas un chasseur en puissance. comme des fous on avait tenté d’attirer un Chapeaurouge. Au Congo j'ai assommé un Tebo avec ma tête. Mais en vrai les bêtes dangereuses c’est pas trop mon truc, nan. Comme quoi on pouvait pas le dire entièrement à l'ouest quand il avait ce genre de qualité pragmatique. On avait essayé de choper un boursouflet sur l’épaule d’une vieille aussi. Roh ça c’était de l’aventure. Ça c'était l'aventure ? En même temps oui, il avait passé elle ne savait pas combien de temps dans la cambrousse française. A côté, les boursouflets c'étaient l'aventure. T’sais j’dois vraiment t’dire merci pour le poste. C’est pas tout le monde qui m’ferait confiance mais j’vais pas t’décevoir. J’s’rais un gérant hors pair.

Eh ben, si elle s'attendait à ça ? Un remerciement sincère ? Il n'y avait guère de chose qui aurait pu la toucher, mais cela en faisait partie. Ça, et son état d’ébriété avancé. Du coup, comme elle était pas capable de répondre sur le même ton, elle partie sur son habituel combo "garde haute, feinte, uppercut du droit et bisou sur la tête. Puis coup de boule".

- C'est pas une faveur que j'te fais, hein. J't'engage pas parce que t'es sympa ou quoi : Ollivander's c'est toute ma vie. Faire tourner la boutique, c'est pas tout le monde qui peut le faire. Je compte sur toi, et j'te rendrais la pareille.

Si vous mettiez vos lunettes de décryptage de sous-texte à la Zsa, ça disait "Va pas croire que je t'ai engagé parce que j'ai pitié de toi. Je préférerais gérer ma boutique moi-même et pas dormir de la nuit pour faire mon boulot au Ministère plutôt que d'engager le premier venu sans y avoir réfléchit." Ce qui, dans son point de vue, était un excellent compliment. Izsa n'était pas la plus douée en compliments, parfois ils sonnaient comme des insultes. C'est pour ça qu'elle en faisait pas trop, d'habitude. Mais, comme nous l'avons établit plus tôt :

éthanol.

D'ailleurs elle se rendait bien compte que l'alcool faisait un peu trop son effet. Du coup elle prit la paille de son cocktail rose et en prit une gorgée. Juste pour rincer un peu le whisky de sa bouche, et se donner l'impression d'être plus fraîche. Yikes. Non, elle aurait du préciser ce qu'elle voulait, exactement. Elle grimaça avec dégoût. Ananas.

- Ok, c'est dégueulasse.

Mais vu que la logique lui échappait, elle en reprit une gorgée. Et une autre. Puis repoussa le verre encore presque rempli devant elle. Par curiosité, une question lui échappa alors :

- C'est quoi ton aventure avec ce boursouflet, du coup ?

D'expérience (Ebenezeriesque), tout ce qui impliquait ces bestioles là finissait par être soit totalement stupide, soit fortement humiliant. Ou les deux. En tout cas, c'était toujours divertissant.

Je le vois s'avancer et rester figé devant un tabouret. Du coin de l’œil, je le vois même se pincer, comme s'il voulait vérifier s'il est réveillé ou non. Je soupire un peu intérieurement. Clairement, lui, s'il s'assoit, il n'aura pas le droit de commander de l'alcool. Je ne suis pas tellement du genre à restreindre les gens qui veulent s'amuser, mais lui ça ne lui fera clairement pas de bien de boire plus que ça.

Alors quand il se décide enfin à s’assoir sur le tabouret, je décide de prendre les devants et de lui apporter un verre d'eau. Et... de laisser tomber le vouvoiement. Clairement, ce garçon est plus jeune que moi et vu l'air qu'il a, je ne pense pas qu'il se fâche de cette familiarité. En tout cas j'espère, parce que je tiens quand même à garder mon job...

- Tiens, bois ça, ça te fera sans doute du bien. Je peux t'aider ?

Je suis censée la poser cette question, quel que soit le client. Généralement, il faut répondre par une commande de verre, de nourriture, de chambre, de ce que vous voulez. Il est même possible de raconter sa vie, si on le souhaite. Mais là, j'avoue ne pas trop savoir ce qu'il va me répondre. Va-t-il s'indigner de mon verre d'eau ? Me le jeter à la figure ? J'avoue que là, je n'ai pas été très subtile. Mais en même temps, c'est lui qui est entré bourré dans notre bar. C'est peut être à lui de s'expliquer.



Tu sers tranquillement des verres à tes clients, laissant les autres s'occuper d'autres parties de la salle, quand suite à un moment de creux dans l'activité du comptoir, tu te rends compte que des clients déjà servis ne semblent pas satisfaits. Tu regardes autour de toi mais pas de signe de leur serveur attitré, alors tu décides de prendre les choses en main. Rassemblant ton courage et essayant de ne pas paraître du tout hésitante, tu t'approches des deux clients qui ont l'air d'avoir sur leur partie de table une bouteille de whisky ainsi que deux de tes cocktails sans alcool phare. Association assez bizarre d'ailleurs, tu trouves, puisque tu aurais plutôt associé tes "Fleurs d'Amours" à des enfants ou personnes en recherche de boissons sucrées plutôt qu'à des buveurs d'Hydromel. Mais bon, tu n'es pas la pour juger.

En attendant, ils sont peut être d'accord avec toi, puisque les cocktails sans alcool semblent poussés sur le côté. Et si tu veux qu'ils reviennent, tu le sais, tu as intérêt à ce qu'ils partent contents. Tu te poses ainsi devant eux et, quand leur conversation se tarie un peu, tu poses la question fatidique.

- Est-ce que tout va bien ?

Si ça se trouve, tu t'es fais des films, et tu pourras bien vite repartir servir d'autres personnes. Mais il est aussi possible que quelque chose n'aille pas, auquel cas tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour les aider. Sans les gêner dans leurs conversations, jamais. Sauf si on t'invite à t'y joindre, comme tu l'as déjà fais par le passé. Ce qui ne risque pas d'être le cas ce soir, et ce n'est peut être pas plus mal...

Eileen et Hugh:

Jude se rendait compte petit à petit qu'il avait ingurgité trop d'alcool lorsqu'une serveuse du bar s'approcha de lui et lui proposa un verre d'eau, en lui proposant son aide. Pourtant, un client saoul qui rentrait dans un bar venait la plupart du temps pour en avoir encore plus, ce qui permettait d'augmenter le chiffre de l'établissement. De la pure logique, même pour quelqu'un comme Hopkins qui n'avait aucun antécédent dans les affaires. Ce n'était visiblement pas ça qui intéressait la barman. Elle semblait s'inquiéter pour une personne qu'elle venait de rencontrer. Pourtant, ce n'était pas inscrit dans ses obligations de travail. Elle faisait ça volontairement et c'est ce qui surprenait le serpent. Il n'était pas rentré dans ce bar pour discuter, auquel cas il se serait rendu chez un psychologue, bien que ça allait être compliqué d'en trouver un à cette heure. Il allait mal, oui ça se voyait, surtout dans cet état. Il avait une déception à combattre. Ses recherches sur son origine n'aboutissaient à rien et il ne pouvait pas le supporter plus longtemps. Peut-être qu'au fond lui fallait-il de l'aide ?
Fatigué de cette situation, il se demanda si elle ne pouvait pas l'aider. Peut-être avait-elle des connaissances également qui pouvaient apporter leur grain de sel ? Il ne demandait rien de plus que que de savoir qui sont ses parents et pourquoi il a été éliminé ainsi de la famille, si jeune. Certes, il avait d'autres questions comme d'où pouvait provenir son nom ou bien qui était cet homme qui lui avait fait découvrir le monde magique d'une manière si brutale mais ce n'était pas si important au fond. Tant qu'ils découvraient l'identité de ses géniteurs, ça lui allait amplement.

« J'sais pas. Tu connais pas un détective ? »

La question était peut-être trop directe mais c'était la seule chose qui pouvait véritablement l'aider. Ces gens-là avaient des dons pour obtenir ce qu'ils recherchaient. Jude, lui, peinait à trouver rien qu'une petite information parmi tant. Alors, même si au début il ne voulait aucune aide, celle-ci serait peut-être appréciable après de longs mois à balayer du vent. Il attrapa vivement son verre d'eau, un peu trop même, encore un effet de l'alcool pour l'avaler entièrement. Cela lui procurait déjà de meilleures sensations même s'il était inévitable que l'émotion n'allait pas changer en un rien de temps. Il voyait encore trouble et ses réactions étaient lentes. Mais bravo, maintenant il s'en voulait d'avoir répondu aussi sèchement alors qu'elle était venue proposer son aide.

« Merci pour le verre d'eau ! P't'être qu'au fond, tu peux m'aider oui. En fait, j'connais pas mes parents. J'les ai jamais vu, ou si, p't'être quand j'étais petit mais j'm'en souviens plus. Ils m'ont abandonné dans un orphelinat en Russie. Et j'cherche à les retrouver, déjà pour voir à quoi ils ressemblent et pour savoir pourquoi ils m'ont fait ça. »

C’est en soupirant de nervosité mais avec un gigantesque sourire qu’Arty avait quitté Barjow & Beurk. Il se met à sautiller, sautiller, il lui fallait trouver rapidement une activité afin d’occuper les boucles encore enivrées de désir pour l’Amoureuse – penser à autre chose, penser à autre chose. Pas facile, alors que devant lui s’étaler maints ennuyeux pavés, et pas une seule compagnie intéressante en vue. Simplement des sorciers le dos voûté par leurs différentes préoccupations, pas un seul ne lui sourit. Se dire brièvement qu’il avait été bien bête de quitter la boutique, il aurait aimé simplement rester près de Loredana, quelque part discret dans son dos, la regarder travailler de ses iris amoureux. Le museau se trémousse, réalisant qu’il était incapable de rester sagement posé.
Mais puisqu’il avait évoqué le Chaudron Baveur à la jeune femme, c’est là que ses baskets agitées le dirigent, il trouverait bien quelque oreille attentive – ou pas – pour recevoir sa pétillante loquacité. Vivement, il pousse la porte de l’enseigne, avant que ses yeux, ravis, n’aperçoivent une serveuse dont l’identité ne lui était pas inconnue.

Arty se précipite et se jette presque sur un tabouret vide, faisant trembler les murs du Chaudron d’un Harmonyyyyy ! joyeux et tonitruant. Bien longtemps qu’il n’avait pas discutaillé avec la Serdaigle, il ignorait même qu’elle travaillait ici. C’est moi Arty ! Oui, alors, c’est étrange parce qu’il sait pertinemment qu’il n’a nul besoin de se présenter, ses bouclettes le faisaient très bien pour lui, persuadées de rayonner d’une certaine célébrité. Et puis, ils se connaissaient, en fait. Alors comment ça va ? En tailleur sur le tabouret, cela le force à être assis bien bizarrement, il s’en fiche, t’as mordu quelqu’un depuis la dernière fois ? Comme quoi, il était vraiment, absolument, incapable de discrétion. J’ai soif ! Si la jeune femme pensait travailler tranquillement aujourd’hui, c’était avant que le Poufsouffle ne décide de remuer le Chaudron Baveur de son turbulent ouragan, avec un ravissant-charmant sourire, évidemment.

Voilà quelques jours que Lilith trainait par ici, entre le Londres Moldue et le chemin de Traverse. Elle avait repris contact avec le monde magique, avec sa seule et unique véritable amie, il ne lui restait plus qu'à trouver quelque chose pour s'occuper un peu. Un job peut-être, ou des gens à martyriser ? Elle n'avait pas encore décidé de la façon dont elle passerait ses nerfs, mais la perspective de reconstruire sa vie était plutôt réjouissante dans l'ensemble...

Fière de cet élan de positivisme - et par la barbe de Merlin, c'était déjà un pas énorme - elle décida de s'offrir un verre au Chaudron Baveur. Ce lieu était la parfaite métaphore d'elle même, le c*l entre deux chaises ! Ni vraiment du coté sorcier, ni vraiment moldu, le vieux bar ne laissait plus aucun doute sur ses fréquentations une fois la porte franchie. C'était un bar sorcier, comme Lilith était sorcière jusqu'au bout des ongles. Et même si elle l'avait un peu trop oublié, elle avait ça dans le sang.

Elle entra depuis le coté Moldu, et lança à la volée un "Bonjour... "général. Sans regarder les clients déjà présents ici, elle fonça vers le comptoir et jeta un coup d'oeil à la carte.
Une bierraubeurre ? Non, trop lourd... Du whisky pur feu ? Trop fort...
Finalement, la sorcière arrêta son choix sur du vin de sureau.
Le fruit du sureau... Juteux, âpre mais sucré... et si on se trompe de variété, il peut être mortel. Parfaitement ce qu'il lui fallait.

- S'il vous plait ? Appela-t-elle sans sourire au serveur/ à la serveuse. Un vin de sureau, merci !

Puis elle se cala sur un des tabourets disponible, en faisant bien attention à laisser les places à coté d'elle libres. Lilith n'était pas d'humeur à faire la conversation, encore moins à devoir rembarrer un dragueur mal dégrossi.
Un coup d'oeil sur le comptoir lui permit de deviner que le ménage n'était pas le passe temps favori des barmans et barmaids. Peu lui importait, l'ambiance chaleureuse et le brouhaha ambiant lui garantissait un certain anonymat. Et puis il y avait quelque chose de rassurant ici. C'était un peu comme retourner chez une vieille tante qu'on adore, mais un peu folle, dont l'intérieur sent le chat et le café trop cuit. A cette pensée, un sourire naquit sur les lèvres boudeuses de la sorcière.
Elle était vraiment pas mal ici tout compte fait !

Il a l'air d'aller vraiment mal, ça me fait mal au cœur. En tout cas, il ne rejette pas le verre d'eau d'une façon violente. Il ne le boit pas, certes, mais il ne s'énerve pas, ce qui est un bon point étant donné que, soyons honnêtes, je me suis quand même mêlée de ce qui ne me regardait pas alors qu'il voulait peut être simplement boire un peu plus. Un peu trop. Pour oublier. Pour noyer quelque chose.

Mais après quelques instants silencieux de réflexions, tout à fait logique après une question d'une parfaite inconnue qui sert des verres dans un bar, il hésite. Il hésite et me demande si je connais un détective. Un léger sourire apparaît alors sur mes lèvres, tandis que je me remémore toutes ces heures passées seule ou aux côtés d'Emily à chercher l'identité du tueur de mon grand-père. Ces souvenirs dans lesquels je me perds presque immédiatement m'empêche de sentir que son ton est froid, comme une barrière de souvenir qui ferait protection contre le monde présent.

Puis je redescends sur terre et je hoche plus ou moins la tête, haussant les épaules. Je ne suis pas détective, non. Sans doute pas ce qu'il cherche. Mais je préfère être honnête.

- Non, mais aidée d'une amie, j'ai jouée les détectives il y a quelques années pour retrouver quelqu'un.

Jouer. Jouer n'est pas un bon terme, mais c'est celui que j'ai exprimé, alors il fera l'affaire. En tout cas, mes recherches étaient tout ce qu'il y a de plus sérieux et d'ailleurs, elles ont fini par porter leurs fruits. Ça me semble si loin... Comme une autre époque, une autre vie. Une vie de peur mais sans Bête.

Je vois le garçon prendre le verre d'eau et le boire - un peu trop vite -. Mais en tout cas, ça semble lui faire du bien, alors je lui adresse un léger sourire. Je vais attendre un peu avant d'éventuellement lui en resservir un, laissons son estomac absorber tout ça, déjà. Je lui ferai bien un petit truc à manger aussi, mais ça ne coûte pas la même chose que l'eau, alors je me contente de rester silencieuse.

- Merci pour le verre d'eau ! P't'être qu'au fond, tu peux m'aider oui. En fait, j'connais pas mes parents. J'les ai jamais vu, ou si, p't'être quand j'étais petit mais j'm'en souviens plus. Ils m'ont abandonné dans un orphelinat en Russie. Et j'cherche à les retrouver, déjà pour voir à quoi ils ressemblent et pour savoir pourquoi ils m'ont fait ça.

Nouveau sourire léger au remerciement qui reste quand il accepte mon aide mais disparaît quand il parle de son abandon. Un long frisson me parcoure et je lui jette un regard désolé. Pas de la pitié non, juste de l'empathie. J'aurais moi aussi aimé connaître mon père alors je comprends ne serais-ce qu'un peu ce qu'il ressent. Un tout petit peu.

- Tu en veux un deuxième ? Pour tes parents... Tu es déjà allé poser la question à l'orphelinat je suppose ? Ça peut prendre un peu de temps, mais je peux essayer de t'aider dans tes recherches si tu veux.

Pourquoi je propose ça à un inconnu ? J'avoue que je ne sais pas tellement. Mais j'ai eu tant de chance d'avoir Emily à mes côtés dans mes recherches... Sans elle, je serai devenue folle. Alors si je peux au moins un peu aider quelqu'un de la même façon qu'elle m'a aidée, il faut que je le fasse. C'est important.





Presque seule dans le bar, tu révises tes cours de Médicomagie. Tu as nettoyé les tables comme tu pouvais, tu as rangé tes verres et tu t'es assurée que les rares clients ne manquaient de rien. Donc maintenant que chacun est concentré sur quelque chose - que ce soit d'autres personnes ou bien des documents amenés dans le bar -, tu peux toi aussi faire autre chose. Et donc, tu as sorti tes bouquins, et tu bosses tout ce que tu peux pour t'améliorer dans cette filière qui t'intéresse tant.

Mais bien vite, ta concentration est brisée par une entrée dans le bar. Tu relèves la tête et bien vite, tu comprends que tu peux arrêter de travailler dès maintenant puisque Arty, tristement célèbre pour ses bêtises à Poudlard et Loup-Garou à ses heures perdues, vient d'entrer et de se jeter sur un tabouret en face de toi tout en hurlant ton prénom. Tu lui adresses alors un sourire gêné, lançant des regards d'excuse aux quelques clients qui restaient qui se sont retournés sous cet appel très peu discret.

Il redonne son nom, comme si tu étais capable d'oublier cet étrange phénomène. Pourtant, tu ne réagis pas en disant que tu le sais, tu réagis comme ton boulot t'indique de réagir, avec sans doute un peu de plus de sourire que nécessaire, montrant tout de même ta joie de voir une tête connue. Parce que c'est vrai, Arty donne quand même le sourire, avec son énergie à revendre.

- Arty ! Bienvenue au Chaudron Baveur !

Il te demande comment ça va et tu réponds d'une réponse plutôt banale que tout va bien, tout en lui retournant la question.

Tu remarques alors qu'il est assis en tailleurs sur le tabouret et t'apprêtes à lui faire la remarque qu'il risque de se casser la figure dans cette position, quand il te demande quelque chose qui te glace sur place et te fait perdre toute couleur. Tu jettes un regard paniqué aux autres clients qui ont l'air concentrés sur ce qu'ils font, ouf. Tu ne sais pas quoi répondre. En plus, tu as effectivement mordu Lizzie depuis la dernière fois que tu l'as vu, même si ça fait quelques temps maintenant puisque tu as eu le temps de partir et revenir de l'étranger depuis.

Heureusement, très vite, il exprime son envie de boire. Et tu te jettes sur cette opportunité, espérant vraiment qu'il ne poussera pas plus loin sa question sur la morsure. Nan parce que tu as moyen envie qu'on t'arrête parce que tu n'es pas recensée, et pas non plus envie que les clients fuient le bar sous prétexte qu'ils l'auraient entendu demander si tu as mordu quelqu'un. Nan mais.

- Qu'est-ce que je peux te servir à boire ?

Pitié, pitié faites qu'il passe à autre chose, qu'il te raconte sa vie, n'importe quoi. Mais pas la question de la morsure, non ça tu n'es pas prête.

- Quoi de neuf de ton côté d'ailleurs ?

Tentative pour lui faire changer de sujet sans doute. Tu espères que la boule d'énergie qu'il aura autre chose auquel penser que votre statut commun. Tu croises les doigts.

Le Chaudron Baveur

Service pour Lilith Bee et Amy Shields

C'est une longue journée, une très longue journée. Aujourd'hui, pas mal de clients sont venus au Chaudron Baveur et de nombreuses tables sont occupées, même si une bonne partie du comptoir reste libre. Sauf que du coup, qui dit beaucoup de clients dit beaucoup de commandes, et tu t'actives donc depuis quelques heures. Qu'est-ce que donnerais pas pour une pause... Mais bon, pas le temps de chômer, il faut apporter la bièraubeurre aux uns, préparer des desserts pour d'autres, servir le tout et nettoyer les tables. Evidemment, tu n'as pas le temps de tout faire.

Et d'ailleurs, une nouvelle cliente arrive, lançant un Bonjour général auquel tu réponds par un Bonjour, bienvenue au Chaudron Baveur un peu machinal. Très vite, elle vient se placer derrière le comptoir sans s'assoir et prends la carte. Parfait, tu n'as pas à tout lui expliquer comme ça, ça fait moins de boulot.

- S'il vous plait ? Un vin de sureau, merci !

Tu acquiesces et attrape un verre avant de lui servir ce qu'elle a demandé au comptoir, là où elle s'est assise avec un petit Et voilà ! . Elle n'a pas l'air du genre bavarde, alors tu ne dis rien de plus, la laissant seule avec ses pensées ou avec ce qu'elle souhaite faire. Il faut savoir quand être juste serveuse et quand être un peu plus amicale et là, tu sens que tu ferais bien de la laisser tranquille, ce qui t'arrange plutôt d'ailleurs puisque la porte sonne de nouveau, signe de l'arrivée d'un nouveau client ou d'une nouvelle cliente.

Oh mais ! C'est Amy ! Tu t'apprêtes à la saluer, avant de te rendre compte qu'elle ne t'a pas vu et qu'à la place, elle se dirige droit vers la fille que tu viens de servir. Alors tu t'éloignes un peu, leur laissant de l'espace et un peu de tranquillité, et tu pars essuyer un verre ou deux. Et quand tu fini ton deuxième verre, tu vois un sourire gêné et un signe de main de la part de l'ancienne Poufsouffle, auxquels tu t'empresses de répondre par un grand sourire et un signe de main similaire. Tu t'approches alors un peu, cherchant à savoir si elle veut quelque chose.

- Coucou ma belle. Tu vas bien ? Tu peux me servir un verre de rhum s'il-te plait ?

Nouveau sourire. Tu aimes beaucoup Amy, sa présence est toujours rafraîchissante et tu sais bien que vous formez une bonne équipe, cela a été prouvé de nombreuses fois par le passé. Puis elle est si douce, si polie, c'est un vrai plaisir de la servir, le genre de clients que tu rêves d'avoir toute la journée.

- Salut ! Très bien et toi ? Oui bien sûr, j'arrive tout de suite avec ça.

Tu lui sers rapidement ce qu'elle a demandé, puis tu restes à portée d'oreille quelques instants pour vérifier que tout va bien et qu'aucune des deux ne t'adresse la parole, avant d'aller un peu plus loin derrière le comptoir et d'aller faire un tour en salle pour leur laisser un peu d'intimité et vérifier que tout va bien. D'une pierre, deux coups.

Consommations:

La serveuse venait juste de lui servir son breuvage avec un "Voilà" de circonstance qu'un indésirable se rapprocha de Lilith... Visiblement, sa mine revêche n'était pas assez claire: elle ne souhaitait pas particulièrement avoir de compagnie ! Même la serveuse avec son air affable et souriante *enrvante quoi* l'avait compris.

Alors que Lilith s'apprêtait à changer de place, la jolie sorcière qui s'était assise à sa gauche engagea la conversation

- Excusez-moi.. Lilith c'est ça ? Je suis vraiment désolée de vous déranger mais.. Je vous ai vue assise seule et j'aimerais discuter un peu avec vous. Nous nous sommes croisées il y a des années au.. au.. ...aux larpes qui murissent ...

Lilith ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma aussitôt produisant comme un "blop" digne d'un poisson...
La jolie brune la connaissait, ce qui pouvait se révéler particulièrement dérangeant selon le contexte dans lequel elles s'étaient déjà croisées. Mais il allait falloir articuler, car Lilith n'avait pas pipé un mot de ce que cette jeune demoiselle avait bien voulu lui dire...
Laissant le temps de la réflexion à Lilith, la nouvelle arrivante en profita pour commander un verre de rhum qui arriva aussi sec, servi par la même serveuse. Les deux semblaient se connaitre aussi... Aucune importance. Dans les méandre de sa mémoire, Lilith venait de se rappeler où elles s'étaient vu : au QG. Juste avant qu'elle ne reparte en France, une nouvelle recrue était arrivée. Et cela l'avait passablement énervée, elle était tout simplement jalouse. Elle devrait quitter les Phénix et d'autres prendraient sa place. Elle était tout à fait remplaçable.
En repensant à cela, la lionne sentit la nostalgie la reprendre et secoua la tête pour chasser les souvenirs douloureux.

L'ancienne Gryffondor attendit que l'attention de son interlocutrice soit de nouveau sur elle pour répondre d'une voix à peine audible.

- Hum... Oui, c'est Lilith. En temps normal, je t'aurais dit que tu me dérangeais, mais vraisemblablement tu en sais trop sur moi pour que je t'ignore... Phénix, c'est ça ? Elle avait prononcé ces derniers mots encore plus doucement que les précédents, en jetant un coup d'oeil autour d'elles. Tu crois pas qu'on pourrait se tutoyer du coup ? Ne sois pas véxée, mais ton nom ne me revient pas... Aly ? Aby ? Amy ! C'est ça ?

Sans lui laisser vraiment le temps de répondre, Lilith continua, poussée par la curiosité.

- Tu as des nouvelles des membres ? Tu es toujours ... hum ... là bas ?

Peut être que cette Amy allait pouvoir lui en apprendre un peu plus sur ce qu'il était advenu des ses coéquipiers, et ça c'était précieux. Il allai falloir être un peu plus amicale à l'avenir...

Arty sait mettre à l’aise ses interlocuteurs, aucun doute là-dessus. Seulement s’il se focalisait sur le sourire qu’ils renvoyaient, et non pas sur la gêne pouvant s’installer aux creux de leurs cils. Le Poufsouffle se penche se penche alors sur le comptoir pour saisir une carte dont les boissons et mets défilent devant ses yeux impatients, évidemment, bien rapidement son sourire s’élargit devant un terme qui lui était tout spécialement destiné : Tiens, j’vais t’prendre une lueur de Lune, s’il te plaît, pour rester dans le thème ! Se redresser en harponnant gentiment le regard de la serveuse d’un clin d’œil qu’il veut complice. Le Fripon était loup-garou, peu importait l’endroit, le moment, les gens, une malédiction je-t’aime-moi-non-plus qui lui tenait constamment la main. Il pourrait même l’embrasser de temps en temps. Ses jambes retombent alors pour battre l’air, ballotement enthousiaste alors qu’il réfléchit à l’interrogation somme toute très banale de la Serdaigle, moi ça va, ça va bien, ça va très bien, à part quelques piques de désespoir dans sa vie, celle-ci se déroulait tel un joli ruban doré. Par contre, j’ai mordu quelqu’un ! HAHA ! Non, il ne plaisante même pas, mon seul regret c’est de ne pas l’avoir tué, ce stupide babouin. Aah, il n’avait pas toujours pas digéré l’affront d’Eden envers lui, envers Loredana, cette nuit d’un chaos embrouillamini. Il avoue tout, comme ça. Ce qu’il y avait de bien avec les compères loups : pas de filtres, aucun, une vérité absolument déliée qui ne rencontrait aucun obstacle. Et toi, d’un index malicieusement accusateur, t’as pas répondu à ma question, parce qu’il n’était pas un Fripon du dimanche, la fuite, l’évitement, il connaissait très bien.