Il est tôt et tu es sortie dans le parc, habillée pour entraînement régulier. Tu as pour habitude de faire ça à l'aube, quand tous les paresseux dorment encore. De cette façon, tu ne croises personne et tu t'entretiens sans subir certaines remarques ou sans avoir à sociabiliser.

Ton bras gauche vient toucher ton pied gauche, puis tu refais la même chose de l'autre côté. Quelques séries d'étirements pour ne pas te faire mal, pour que chaque muscle de ton corps soit prêt à suivre et ne te fasse pas faux bond. Vous faisiez souvent ça à Dursmtrang, pour être toujours dans la meilleure des formes possible lors de potentiels combats. L'endurance, c'est important, vraiment important, tout autant que de ne pas se blesser.

Une fois ton corps chaud, tu commences ta course, de petites foulées qui t'amènent à faire le tour du Parc. Poudlard est grand et cela te fait un bon entraînement, c'est bien l'un des points qui te font au moins un peu apprécier ce château. Quand tu te sens plus à l'aise, tu accélères le pas. Tu aimes te dépasser et toujours faire mieux, aller plus vite, plus loin. Tu es ambitieuse et tu ne le caches pas, tu n'en as pas besoin c'est un des traits distinctifs des membres de ta maison.

Alors tu continues, jusqu'à aller à une vitesse un peu rapide, que tu fini par abandonner quelques minutes plus tard, ne voulant pas trop te pousser et préférant continuer de courir plutôt que trop te fatiguer et devoir finir avant.

En tout cas, tout ça fait beaucoup de bien. Tu te dépenses, tu ne penses plus, tu fais disparaître toutes ces mauvaises ondes qui te tournent autour, et tu te sens bien, dans cet environnement calme.

Seule au monde.

En retard ! En retard ! Désolééééée ^^"

La nuit avait été courte. Couchée tard, levée tôt. Paraît que c'est comme ça qu'on obtient le monde. C'est vraiment un dicton nul, qui voudrait du monde actuel sous sa responsabilité ? Pas Castielle Colt, ça c'est sûr ! Pourtant c'est bien aux premières lueurs du matin que la Poufsouffle est déjà en action. Pas de repos pour les braves, c'est aussi une autre dicton, avec lequel elle est plutôt d'accord cette fois. De la sueur perlant sur son front, la respiration haletée, la sorcière repart en course.

Ce matin, pas d'entraînement habituel. Pas de course et pompes bien cadrées et rythmées. Non, aujourd'hui c'était place au fun et à l'improvisation ! Castielle s'amuse à l'art du parcours et elle n'est pas déçue du résultat : rochers, arbres, il y avait largement de quoi faire dans ce coin du parc. S'adapter à son environnement à quelque chose de particulièrement satisfaisant, alors quand la sorcière trouve une enchaînement de sauts et d'escalade, aidée de magie ou non, ses lunettes devenaient plus lumineuses et, derrière les verres, ses yeux plus brillants.

Rigolo mais vite épuisant, la jeune femme décide de faire une pause près du lac. Il ferait un poil plus chaud, elle y tremperait bien ses pieds pour se rafraîchir mais ce n'était pas encore la bonne saison. Alors elle se contenta d'avoir le bout de ses baskets légèrement mouillées tout en buvant goulûment de l'eau froide de sa gourde. On pourrait croire que maintenant est le bon moment pour dire que Castielle n'est pas seule sur cette rive et que se savoir vue en train de descendre gorgée sur gorgée aussi peu élégamment va la faire sursauter et se reprendre, mais pas du tout. Si il y a bien une chose dont se fiche éperdument notre intéressée c'est bien d'avoir de bonnes manières en public. Alors elle finit son interminable rasade dans un « Aaah » satisfait digne d'une pub Coca-Cola.

La brune ne lui dit rien mais ce n'est pas une raison pour ne pas être polie, n'est-ce pas ?
« Une p'tite soif ? », question lancée sans trop de conviction - elle n'avait clairement pas l'envie de partager son or bleu - mais on va dire que c'est l'intention qui compte.

Tes chaussures tapent contre le sol à un rythme régulier tandis que tu poursuis ton chemin, courant de façon presque automatique.

Poum.
Poum.
Poum.

Tu ne penses plus à rien, tu laisses chacune de tes pensées dans les traces de pas que tu laisses derrière toi. Tu te vides la tête, tu cours simplement, travaillant ton corps tout en soulageant ton esprit. Tu ne sais pas pourquoi mais la course, tout comme la boxe et le Quidditch, te permettent de faire disparaître ce trop plein de pensées, ce trop plein d'ondes parfois paternelles qui te tournent autour. Tu l'imagines peut être sous le sol que tu foules, sur le sac de boxe que tu frappes, sur le souafle que tu maltraites en le lançant à travers le terrain.

Tu passes bientôt à côté du lac et, oh surprise, quelqu'un est déjà là. C'est rare, peu d'élèves se lèvent aussi tôt, alors tu arrêtes ton regard quelques secondes, continuant ton chemin. Tu la fixes d'ailleurs juste assez pour la voir avaler une gorgée d'eau d'une manière bien peu élégante, selon ce que dirais ton père. D'autant plus lorsqu'elle montre très clairement sa satisfaction avec un magnifique "Aaaaah" qui aurait fait bondir d'horreur ta mère.

Un ricanement sort de ta bouche et tu décides alors de t'arrêter, aimant sa façon de se foutre des gens qui l'entourent. Elle te propose à boire et, un sourire toujours plaqué sur le visage - pas moqueur non, plutôt amusé -, tu refuses. Tu as ta propre bouteille plus loin, et tu n'as clairement pas envie de partager la bouteille de cette fille. A la place, tu te rapproches du lac et plonges tes mains dedans avant de te mettre de l'eau sur le visage. Tu viens ensuite te replacer devant elle et tu l'observes quelques secondes avant de faire des étirements pour rester active alors que tu es au repos. Tu prends tout cet entraînement très au sérieux.

- Tu t'arrêtes de courir toi ?

Tu aurais pu demander son nom, tu aurais aussi pu... Tu ne sais pas à vrai dire, mais tu as dis ça. Tu as juste demandé si elle continuait de courir. On a vu mieux comme première phrase adressée à une inconnue. Mais bon, les gens c'est pas ton truc, alors si elle n'est pas contente, elle t'ignoreras, et tu poursuivras ton entraînement. C'est aussi simple que ça.

Offre refusée, ouf. Si elle avait dit oui, Castielle aurait du trouver une excuse pour finalement ne pas le faire. Et elle n'était vraiment pas douée pour improviser des excuses. Pendant que la joggeuse lui tourne le dos pour s'asperger le visage d'eau froide du lac, Castielle termine de boire et de ranger sa gourde. C'était pas une bavarde, tant mieux parce que les oiseaux du matin qui piaillent à n'en plus finir c'était pas trop son délire, à notre préfète jaune et noir. Ils en avaient quelques spécimens, au terrier, et c'était insupportable ! Avant même d'avoir pu avaler quelque chose pour le petit-déjeuner t'avais déjà la tête lourde comme une caisse à outil ! Y en a qui sont devenus violents pour moins que ça.

Tandis que Castielle profite réellement de cette mini-pause pour souffler, l'autre a la bougeotte. Elle n'a pas l'air de vouloir se laisser refroidir, même pour une seconde.
« M'arrête pour mieux repartir, ouais. »
Simple, direct, pas besoin de plus.
La jeune femme n'était vraiment pas d'humeur à bêtement enchaîner les tour de lac, la monture de ses verres encore un peu scintillante pour preuve ! Mais elle n'était pas contre l'idée d'une petite course, dans le sens compétition du terme, bien entendu. Le lac noir est grand, très grand et ses rives ne sont pas toutes aussi plates et lisses que celles qu'on voit directement des fenêtres des classes et des dortoirs de Poudlard.

Ses lunettes se teintent légèrement de jaune quand, joueuse, elle lance un défi à sa camarade sportive.
« Tu vois le gros rocher là-bas ? On s'fait un duel, première arrivée en haut ? »
Il était suffisamment loin pour que ce soit un challenge mais pas trop pour que ce soit un marathon non plus. Et puis, elle n'avait pas précisé de règles : allaient-elles utiliser la magie ou seulement la force de leurs bras et jambes pour passer première une ligne d'arrivée fictive ?

L'autre sportive n'a pas l'air d'être une grande bavarde et de vouloir raconter sa vie, ce qui te va très très bien. Parce que c'est pas que tu n'en as rien à foutre mais... Mais en fait si. Donc qu'elle ne relève même pas le fait que tu ne te présentes pas, ça te va. D'ailleurs, sa réponse à ta question t'arrache un nouveau sourire en coin. Elle a du répondant et est directe, encore mieux. Finalement, croiser cette fille ne sera pas une complète perte de temps vu que, de toute façon, tu voulais t'arrêter quelques instants pour te rafraichir dans tous les cas.

- Tu vois le gros rocher là-bas ? On s'fait un duel, première arrivée en haut ?

Encore plus intéressant : un défi. Un grand sourire s'affiche sur ton visage et tu arrêtes tes étirements pour te mettre face à elle et te préparer pour la course. Que, évidemment, tu vas accepter. Cela pourra t'entraîner et une petite compétition, ça ne fait de mal à personne. Surtout que tu es gagnante dans tous les cas. Tu comptes bien l'écraser et lui prouver que rester échauffée pendant qu'elle faisait une pause t'aura permis de mieux courir, mais même s'il s'avère qu'elle est meilleure que ce que tu penses, ça te donnera l'envie de t'entraîner pour la surpasser car tu n'acceptes pas la défaite.

- Allez. Ne pleure pas trop quand je te battrai à plat de couture.

Un sourire un peu suffisant mais amusé sur ton visage et vous voilà parties quand le top est lancé. Tu ne penses même pas à la magie car tes entraînements seule se sont toujours faits sans, si ce n'est pour créer des parcours d'obstacles de ton propre chef. Alors de ton côté, seul ton entraînement sportif t'aide à commencer cette course. Un rythme régulier que tu gardes, espérant prouver que ton endurance et ta détermination te permettront de gagner.

Castielle a toujours détesté les marathons. La durée, c'est pour les looser. Le danger est souvent rapide, cruel et déterminé. Ce qui compte donc, en survie, c'est de réagir vite et bien. La vitesse, ne pas hésiter. Son père lui avait dit une fois, en parlant d'un chat du voisinage qui était continuellement couvert de blessure : « Quand on sait pas se battre, faut savoir courir vite. ». Félix n'avait clairement pas compris cette leçon de vie car il a passé la sienne à se retrouver impliqué dans des bastons de félins et n'en jamais ressortir vainqueur. La voisine en devenait folle, surtout le jour il en a carrément perdu un oeil ! Le matou restait tout de même bien loti (et bien nourri, c'est le moins que l'on puisse dire) et ne semblait pas spécialement traumatisé de sa malchance et son peu de talent en matière de rixe félines. Notre sorcière n'était pas une grande fan de chats, et ce depuis son plus jeune âge mais celui-là lui faisait quand même de la peine quand elle le voyait passer dans le jardin, avec ses oreilles toutes découpées et son oeil fermé...
Mais on s'égare, avec cette histoire de chats !
Ce que je voulais dire à la base c'est que Castielle démarre comme un sprinteur olympique et dépasse largement sa concurrente en quelques enjambées.
Voilà, c'est plus clair comme ça.

« C'est ce qu'on va voir ! », comme réplique à la provocation de l'autre. Elle aurait pu lui dire que la dernière fois que quelqu'un l'avait vu pleurer, elle l'avait fait pleurer à son tour, pour d'autres raisons. Elle aurait pu dire que c'était sa mère qui allait pleurer quand elle verra sa fille rentrer la queue entre les jambes, car s'est fait manger la poussière par une Poufsouffle. Mais quand on court, on économise son souffle et on fanfaronne après avoir passé la ligne d'arrivée en première. Et ça, Castielle n'allait pas s'en priver, de fanfaronner, une fois au sommet de leur objectif commun.

La respiration qui s'accélère en même temps que les battements de coeur. Elle n'aurait pas du boire autant, première erreur. La sueur sur le front, Castielle saute par-dessus un rocher posé en travers de sa route. Pas le temps de contourner, la Serpentarde la talonne. A la moindre perte de vitesse, elle se fera dépasser. L'excitation de la compétition fait pétiller son sang et ses yeux malgré le coup de l'effort. Bah oui, partir tel Speedy Gonzales mais sans le chapeau (et l'aspect souricié, aussi), ça a un prix.

Douleurs dans les mollets principalement. La jeune femme est tendue et pousse plus loin qu'elle ne devrait. Elle voulait gagner ! Quitte à devoir serrer les dents sur les derniers mètres et se taper une crampe de malade.
Aïe aïe aïe.
Serrer les dents.
Serrer les poings.

Mais du coup, ça ralenti forcément son allure.

Elle démarre vite, très vite, presque trop vite. Elle te dépasse et dès le début de la course, elle mène la danse. D'ailleurs elle te nargue en répondant à ta provocation, ce qui t'arrache un nouveau sourire amusé. Un peu de compétition, c'est vraiment tout ce qui te manquait pour cet entraînement. Mais elle va perdre. Pourquoi ? Elle a commencé bien trop vite. Toi aussi tu aurais pu sprinter dès le départ, mais tu sais bien qu'avec la distance qui vous sépare du point d'arrivée, il faut garder son énergie. Et elle, elle a fait l'erreur de tout dépenser, tout de suite.

Alors que tu la talonnes, un rocher arrive sur votre route et elle saute par-dessus. Le saut risquant de te faire perdre ta constance et ta régularité mais toujours dans la rapidité, tu l'esquives rapidement avant d’accélérer très légèrement pour rattraper ton retard et dépasser la Poufsouffle qui, tu n'en doutes pas, va bientôt regretter son premier choix.

Tu as un grand air satisfait sur le visage quand, quelques mètres avant l'arrivée, tu arrives enfin à la dépasser alors qu'imperceptiblement, elle a ralenti son allure. Tu as beau commencer à sentir la fatigue puisque tu avances plus vite que pour ton habituel jogging, tu es restée échauffée avant la course et surtout tu ne t'es pas dépassée au delà de tes limites avant maintenant. C'est ce qu'on t'a apprit à Durmstrang. Toujours garder la forme, et évaluer avant de pousser l'effort. Pour à la fin : vaincre.

En tout cas, la ligne d'arrivée est juste devant toi et tu pousses encore un peu sur tes jambes, allant presque à ta limite pour prouver ta supériorité. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?

Pour Castielle:

LA de Sasha

Malgré la douleur dans ses jambes et le feu dans ses poumons, Castielle tient bon. Elle mène le jeu de bout en bout, du moins c'est ce qu'elle se fait un plaisir de se dire alors que le rocher tant convoité grossi de plus en plus à vu d'oeil. Elle le pensait pas comme ça, de là où la sorcière l'avait pointé comme objectif. Plus grand et puis plus penché aussi, au-dessus de l'eau froide du lac. Encore quelques mètres, quelques foulées et elle serait libérée. Libérée de l'effort mais aussi de la bienséance qui voudrait qu'on ne doit pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Expression moyenâgeuse, qui tue des ours de nos jours ? A part les abrutis ? Même en étant une chasseuse passionnée par ce sport, Castielle était du genre à laisser les Teddy grandeur nature tranquilles, pour ce que ça vaut.

C'était dans la poche, vraiment. Les doigts dans le nez ! Et puis là, c'est le drame : une silhouette à chevelure brune commence à la doubler. Petit bout par petit bout, l'ennemi gagne du terrain jusqu'à ce que Castielle puisse admirer son accoutrement de sport mais de dos. Fait ch*er ! L'effrontée donne tout et la Poufsouffle l'imite : peu importe ce qui lui restait comme carburant, c'est maintenant qu'il fallait tout brûler et foncer ! Manque de bol : son réservoir était déjà bien entamé... Oups.

Inexorablement, la préfète des jaunes se voit distancer et ça a le don de la mettre hors d'elle. Sous le coup de la rage et de l'humiliation, elle parvient à réduire l'écart juste avant la ligne d'arrivée. De quoi sauver un chouïa l'honneur mais pas de quoi rafler la première place. Alors, presque inconsciemment, Castielle s'octroya une petite revanche. Sans prendre le temps de ralentir, la jeune femme continue sur sa lancée et frappe de plein fouet sa compétitrice qui se retrouve projetée dans le lac. Plouf ! De quoi rider la surface lisse et sombre de cette eau réputée pour ne pas être la plus propre du monde, vu sa population aquatique abondante.

« Oups ! », qu'elle dit toute essoufflée, les mains sur ses cuisses douloureuses.
Sourire espiègle et lunettes brillantes d'amusement remontées sur son nez.
« Elle est bonne ? Désolée hein mais bien joué sinon ! »
Que ce soit la joueuse comme le personnage, elles avaient toujours rêvé de balancer quelqu'un dans ce lac ! Ce jour est enfin arrivé ! Et c'était presque aussi satisfaisant que dans ses rêves !

La ligne est proche et la compétitrice n'est ni devant toi, ni à tes côtés. Tu viens de la dépasser et elle semblait déjà à bout de souffle, ce qui, tu en es sûre, t'octroie la victoire. Mais comme tu n'es pas du genre à crier victoire avant d'avoir vraiment le trophée, tu continues, tu pousses sur tes jambes et tu dépasses la ligne d'arrivée en sentant la présence de l'autre derrière toi mais sans pour autant être dépassée. Le temps de t'arrêter, tu arrives un peu plus loin que le rocher, à côté du lac. Un sourire victorieux s'affiche sur ton visage et tu t'apprêtes à fanfaronner au moins un peu quand tu vois la Poufsouffle arriver à toute allure vers toi... sans se stopper ?!

Et effectivement, le choc redouté arrive et tu te retrouve dans le lac, ne buvant pas la tasse grâce à la faible profondeur près des rochers, mais avec tout de même assez d'eau pour être complètement trempée. Tes yeux lancent des éclairs tandis qu'elle souffle un Oups plus moqueur que désolé. Un sourde colère s'empare de toi et tu as soudain vraiment envie de lui faire ravaler son sourire. D'autant plus quand tu l'entends ajouter Elle est bonne ? Désolée hein mais bien joué sinon !

Et si tu lui faisais goûter toi aussi à l'eau du lac ? Ou nan, elle semble être fatiguée, donc tu pourrais peut être l'aider à se reposer ? Mais sans qu'elle ait vraiment le choix en fait, vu qu'elle ne t'a pas non plus laissé le choix de la baignade dans cette eau sale. Beurk d'ailleurs. Tu forces un sourire qui veut paraître amical sur les lèvres pour essayer de cacher ta colère et ton envie bouillonnante de vengeance.

- Ça va, ça rafraichit ! Et merci, je t'avais dis que je gagnerai !

Tu te relèves, cette fois-ci avec un sourire narquois et provocant puis tu avances doucement, secouant tes pieds pour en faire sortir l'eau même si... c'est inutile puisque tu es encore dans l'eau. Tu roules des yeux et avance un peu plus, à la limite entre l'eau et la terre ferme.

- Par contre, tu devrais peut être te reposer, toi !

Rapidement, tu sors ta baguette et tu la pointes sur la mauvaise joueuse. Un sourire mauvais remplace celui victorieux mais amical que tu avais essayé de mettre sur ton visage et tu vises ses jambes, sûre de toi.

- #Locomotor Wibbly !

Si tu lances bien ton sort, elle devrait se retrouver par terre, sans énergie dans les jambes. C'est un juste retour de bâton. Dans tous les cas, tu fini par sortir de l'eau et tu serres tes cheveux pour en faire sortir l'eau boueuse du lac. Tu es bonne pour une bonne douche après ça. Bon, tu avais prévu d'en prendre dans tous les cas mais là, tu vas devoir lutter pour retirer cette mauvaise odeur de ta peau.

Tu roules des yeux une nouvelle fois, la mâchoire serrée de colère à cette réaction enfantine, mais affiche quand même un sourire satisfait pour ta victoire. Tu n'aurais jamais pensé qu'une Poufsouffle serait mauvaise joueuse à ce point, et pourtant si. Tu te méfieras la prochaine fois.

Et PLOUF ! Quelle satisfaction ! Que la musique des clapotis de l'eau est douce aux oreilles de Castielle qui jubile. Franchement, après ça, peu importe qu'elle ait perdu la course, la bouille trempée de sa camarade sportive valait bien toutes les défaites du monde. La jeune femme serait même prête à lui proposer un nouvel affrontement, n'importe quoi!, même un chifoumi si ça lui chante, juste pour avoir le plaisir de recommencer. Mais la Poufsouffle se doute bien que l'autre fille ne l'entendait pas de cette oreille. D'ailleurs, voilà que ses jambes la lâche.

Atterrissant sur les genoux, impact vaguement amorti par ses mains, Castielle rit volontiers de la contre-attaque de la brune.
« Aïe ! Aha ! Ok, c'est de bonne guerre ! »
Roulant sur le ventre, la tête et les épaules dépassant du rocher et les yeux plongeant vers la Serpentarde qui tente de s'essorer.  Elle aurait pu en rester là. Tirer sa révérence, lui toper dans la main en la remerciant pour la course et puis rentrer. Elle aurait pu oui. Mais qu'est-ce que ça aurait été ennuyant ! Ce petit interlude dans sa vie routinière et stressante était une aubaine, et elle savait que ça n'allait pas se reproduire de sitôt. Pour une fois depuis des mois, elle se sentait pleinement vivante et avant envie de s'amuser. Alors comme sa copine de jeu (elle l'avait décidé, c'était trop tard !) se tortille les cheveux, Castielle a le sourire en coin.
Ah ! Quelle idée que voilà ! Personne ne séchera tant qu'elle sera là !
« Attends, t'en as encore un peu dans le cou je crois. » et c'était le moins que l'on puisse dire puisque, après avoir lancé un #Finite Incantatem sur ses guibolles, Castielle visa l'eau calme du lac et créa une jolie vague à l'aide d'un #Aqualundae qui vint s'écraser sur la sirène mécontente. Ce n'était pas un sort facile, elle s'était cassé les dents dessus lors de son échange scolaire en Turquie. L'astuce était de ne pas disperser ses forces, au lieu de créer des vagues, il fallait n'en créer qu'une seule et la diriger pile là où on le voulait. Six mois. Il lui avait fallut bien ça pour réussir à moitié son coup !

De retour sur ses pieds, l'expression joueuse sur le visage, la préfète se tenait prête à un nouvel assaut. Dent pour dent. Œil pour œil. Et   sort pour sort ! C'est elle qui avait commencé, pour une fois elle ne le nierait pas !

Quand elle s'est effondrée sur le sol, se tortillant alors comme un ver alors que tu te séchais les cheveux, tu as ressenti une profonde satisfaction de cette vengeance. Tu ne te doutais pas un seul instant qu'elle continuerait cette bataille, qu'elle serait si bornée. Et pourtant si puisque, après avoir retrouvé l'usage de ses jambes à l'aide d'un simple #Finite Incantatem, elle lance un autre sort. Et tu n'as le temps que de lui lancer un regard à la fois surpris et furieux avant de te prendre une nouvelle vague d'eau dans la tête. Tu fermes les yeux et subis la déferlante.

Trempée jusqu'au fond des bottes, tes yeux lancent des éclairs. Dans d'autres circonstances, tu aurais pu trouver ça drôle, mais la franchement ça ne va pas du tout. Tu n'avais aucune envie d'être trempée par l'eau du lac et encore moins envie de passer les prochaines heures à racler ta peau pour enlever cette odeur dégoutante. Tu aurais voulu continuer par un entraînement de boxe, ou peut être simplement des dessins après une rapide douche. Malheureusement, elle en a décidé autrement.

Tu pourrais te servir d'elle comme un sac de boxe, oui tu pourrais. Mais elle mérite une réponse qui lui permettra de plus réfléchir aux conséquences du fait d'être mauvaise joueuse. Qui lui permettra de réfléchir un assez long moment pour que la prochaine fois qu'elle te croise, elle réfléchisse à deux fois avant de t'attaquer.

Essuyant l'eau tombant au niveau de ton visage, tu attrapes de nouveau ta baguette et tu la pointe vers elle, un sourire mauvais sur le visage. Fini de jouer.

- #Expellliarmus #Petrificus Totalus

Si tes sorts ont bien été lancé, elle devrait être bloquée sur place et incapable de sortir de cet état. Et tu vas l'abandonner comme ça, pour qu'elle puisse réfléchir. Quelqu'un finira sans doute par la trouver... Mais dans quelques heures, et cela est tout à fait suffisant et satisfaisant pour toi. Elle comprendra alors qu'on ne te cherche pas.

Et ça sera bien plus efficace qu'un coup de poing, bien que les tiens soient redoutables.

La brune a les yeux revolver et le regard qui tue quand elle se retourne vers Castielle, prête à encaisser sa contre-attaque. Au vu de la crispation dans sa mâchoire, la Serpentarde avait plus envie de lui en coller une ou de l'étriper qu'autre chose mais la Poufsouffle s'en fichait. Elle s'amusait bien trop de la situation pour arrêter maintenant. Si ce petit entracte musclé venait à prendre fin, ça voudrait dire qu'elle serait obligée de retourner dans la tanière pour y retrouver révisions et exercices en prévision de ses ASPIC. Cette idée lui fichait la nausée bien plus que la perspective de se prendre un pain dans les côtes. A vrai dire, elle aurait préféré (et de loin) en venir aux mains plutôt qu'aux bouquins. La septième année d'étude n'était vraiment pas la plus funky qu'elle ait connu.

L'expatriée s'attendait à une riposte en beauté, un genre de sort botte secrète de son adversaire ou bien un enchaînement taquin qui la prendrait par surprise. Mais elle avait sous-estimé son pouvoir d'énervement sur autrui et la seule surprise fut la violence avec laquelle les sortilèges de la sirène ronchonne furent lancés. Elle était bien plus en colère qu'amusée, la miss, alors qu'elle avait gagné ! Les gens sont vraiment des rabats-joie en toutes circonstances dans ce pays, c'était pas possible.

De justesse, la préfète des jaunes bloqua le maléfice de désarmement mais son mouvement trop précipité et mal assuré la fit perdre l'équilibre. Elle se cogna violemment sur le bord du rocher avant de tomber sans la moindre souplesse dans l'eau froide du lac. Son corps douloureux d'avoir ainsi percuté la roche et la vase, Castielle se releva en jurant. Et pas des petits jurons. Sa colère lui fit reprendre son accent natal, un accent à couper au couteau du fin fond de l'Amérique. C'est alors un mélange d'américain et de russe qu'elle cracha d'entre ses lèvres en même temps que de l'eau à la couleur trouble qui s'y était infiltrée on ne sait comment et qui avait un goût des plus déplaisants.
« Shit ! пошла́ на хуй, fuck ! »*

Nouveau crachat d'eau, dans la direction de la coureuse au sourire mauvais. Tout ça était devenu nettement moins drôle d'un coup. Des jambes flageolantes, de l'eau sur la tête, tout ça c'était réglo comme sorts. Mais un Petrificus dans la face, c'était plus du tout le même level. Après ce sera quoi, Stupéfix et Bombarda ? Castielle ne jouait plus.
« Tu m'as saoulé, сука ! »*
Quand on s'est pas s'amusé, on joue pas. Et quand on sait pas perdre, on joue pas non plus. Faut croire qu'elles avaient plus en commun que ce qu'elles croyaient mais Castielle s'en cognait comme de sa première chaussette, ses lunettes colorées en rouge mat pour preuve se sont état d'esprit actuel.


*Traduction : m*rde ! Va te faire foutre, pu*ain !
**Traduction : Tu m'as saoulé, c*nnasse !
(le russe est une langue magnifique )

Quand elle arrive à bloquer ton premier sort, tu rages intérieurement, te disant que tu aurais dû être plus rapide, plus subtile, même si ton idée était excellente. Mais l'issue est tellement belle que tu ne penses pas ça longtemps. Car après avoir paré ton sort, elle perds l'équilibre, se heurte contre un rocher et tombe à son tour dans l'eau froide du lac. Un franc rire s'empare de tes lèvres alors qu'elle se relève en jurant. Bien fait pour elle haha.

Mais tu te figes quand tu entends les sons qui traversent ses lèvres. Dans sa colère, la Poufsouffle a prononcé des sons aux airs familiers que tu n'as pas entendu depuis quelques temps déjà. Depuis que tu as quitté la Russie en fait, puisque tu reconnais cette langue que tu affectionnes tant. Tu as beau avoir des sentiment mitigés quand à ton retour ou ton départ à la base, tes amis là-bas, ton équipe de Quidditch et la langue du pays te manquent un peu.

Elle crache dans ta direction et te dit des mots pas très sympas, mais fait le tout en Russe, ce qui a ôté tout sourire mauvais de ton visage, laissant à la place une expression de profonde surprise, et même un tout petit peu, si elle cherche bien au fond de tes yeux, de joie.

- Ты говоришь по русски?*

Ça se trouve, elle va se venger une nouvelle fois, ça se trouve, elle va juste se barrer, mais tu te dois de poser la question. Question à la réponse évidente d'ailleurs, vu qu'elle vient de t'insulter dans la langue que tu as parlé les 8 dernières années, mais bon, on a pas toujours de cerveau sous le coup de la surprise. Quoi qu'il en soit, tu serais à la fois heureuse et surprise qu'elle ait vécu là-bas, ou ait au moins quelques souvenirs à te partager. Bon, clairement vous risquez pas d'être les meilleures amies du monde vu ce qu'il vient de se passer, mais tu te sens tout de suite moins fougueuse et moins agressive.

Elle vient de gagner en intérêt pour toi.

*Tu parles Russe ?
(normalement ça veut dire ça haha)

Le rire moqueur de son adversaire lui fait mal aux oreilles. Celles-ci finissent par se colorer du même rouge qui collait aux lunettes de Castielle. Même la satisfaction de l'entendre mourir dans sa gorge sous ses insultes ne calma pas la préfète trempée. Loin d'elle les mêmes considérations pour ses cheveux, contrairement à l'autre brune, elle s'inquiétait surtout pour sa montre connectée et les petits papiers qui traînaient toujours dans ses poches de vêtements. Si la technologie moldue était depuis bien longtemps résistante aux coups, certains appareils craignaient encore et toujours l'eau. Circuits électroniques et liquides en tout genre ne font pas bon ménage.

Empêtrée dans ce fouillis qu'était sa tête et la situation, Castielle ne tiqua même pas quand l'autre lui demanda si elle parlait russe. Par ce mécanisme bien connu des plurilingues, le cerveau avait fait son travail de traduction si bien et si vite qu'elle ne remarqua pas tout de suite qu'on lui avait adressé la parole dans une autre langue que l'anglais. C'est donc tout aussi naturellement qu'elle répondit dans la langue de Pouchkine : « Да, конечно ! Это похоже на корейский ? идиот ! »*

Quelques tapotements inquiets sur l'écran lisse et noir de sa montre, attendant d'elle un signe de vie. Est-ce grave docteur ? A-t-elle encore un pouls ? Pas de réponse. Et m*rde ! La montre avait rendu l'âme, en plus un de ses coins était fendu. Merci la chute dans les roches, vraiment!, merci ! Un nouveau juron craché avec tout le bien qu'elle pensait de sa concurrente du jour. Décidément, c'est pas demain la veille qu'elle retrouvera une Serpentarde aussi agréable à vivre qu'Elhiya, cette maison grouillait de gens horripilants c'est dingue.

« Tu me dois une montre, товарищ.** Et elle était pas bon marché, j'te préviens ! »
C'était faux, elle n'avait pas coûté si cher que ça. En vrai c'était même une occasion qu'elle avait négocier d'une main de fer sur l'ultranet. Mais ça, c'était pas une pimbêche dans le genre de la miss d'en face qui allait savoir ce genre de truc, eh ouais. Castielle Colt ou l'art de grossir le trait à son avantage. La sorcière sorti de l'eau à grands coups de Floutch Floutch à cause de ses baskets imbibées de l'eau du lac. Baguette toujours en main elle contourna la mauvaise joueuse sans pour autant baisser sa garde. La fourbe pourrait en profiter pour lui relancer un Petrificus que ça ne l'étonnerait même pas ! Qu'à cela ne tienne, si elle tentait quoi que ce soit, l'eau qu'elle tentait d'essorer depuis toute à l'heure se transformera en glace. En moins d'une seconde et elle pourra concourir comme sculpture de galce artisanale !

*Traduction : « Evidemment ! Ça ressemble à du coréen p't'être ? Abrutie ! »
**Traduction : « Tu me dois une montre, camarade/l'amie »

HRPG : si tu veux on a qu'à dire que tout ce qui est en italique dans nos dialogues est dit en russe. Ça évitera de perdre beaucoup de temps sur reverso et cie xD

Et encore une insulte, ça y est. Tu roules des yeux, elle a pas bientôt fini de se plaindre ? Après tout, c'est elle qui a commencé cette guerre ouverte, ça n'était que justice qu'elle tombe à son tour dans l'eau, même si ce n'est pas toi qui a volontairement provoqué ça. Enfin elle n'a pas vraiment répondu à sa question. Parce que pour toi, non, ça n'est pas évident que dans une école en plein milieu de la Grande-Bretagne, tu trouves quelqu'un qui parle Russe. Tu sais bien qu'il y a beaucoup de gens ici, mais quand même, tu es assez surprise.

Mais elle ne semble absolument pas relever ça et regarde à la place son poignet où se trouve un espèce de bracelet, une sorte de montre mais avec un écran on dirait. Elle jure encore, si bien que tu te fais la réflexion que si elle continue, elle risque de se transformer en chartier, mais pour une fois, tu préfères garder la langue dans ta poche pour ne pas risquer de ne jamais avoir de réponse à ta question.

Après avoir tapoté sur son bracelet quelques instants, elle te dit que tu lui devras une montre, qui d'ailleurs n'était pas donnée. Tu hausses les épaules en guise de réponse et roule des yeux. L'argent, tu t'en fous. Tu en as plein et peu importe ce qu'elle te demande, si elle tient vraiment à sa montre, tu lui en rachèteras une. Tes parents ne t'ont pas beaucoup donné d'amour - ils étaient trop occupés à te dire quoi faire et ton père a te répéter qu'il aurait préféré avoir un fils - mais tu n'as jamais eu besoin d'argent : c'est un fait.

- Je te repayerais ce que tu veux.

Tu balayes l'air de ta main, comme pour dire que le sujet ne mérite plus qu'on y accorde la moindre attention. Tu n'en as rien à faire du prix, ni de ce qu'elle veut acheter. Toi, tu veux juste savoir une chose :

- Mais avant, dis moi où tu as appris à parler Russe. Tu ne viens pas de là-bas, si ?

La Poufsouffle sort de l'eau comme toi quelques minutes auparavant, mais au lieu d'essayer de retirer toute l'eau de ses vêtements ou de sa tenue, elle te contourne avec méfiance, baguette toujours en main. Tu ranges la tienne, comme pour montrer que tu ne feras rien de plus, et la regarde attentivement.

Tu veux cette réponse.