La petite maison du chemin

Saison 30 - 12 Février 2177
Réservé au Groupe d'Infiltration de l'animation - LA Accordé
/!\ Risque de Spoilers pour les membres des autres groupes

C'était une petite lettre qui avait été envoyé à tout le monde, avec le symbole officiel du Ministère dessus. Elle les avait pris à son travail et avait envoyé les informations dans la foulée. Il n'y avait pas grand-chose d'inscrit dessus, autre qu'une adresse, un jour et une heure : onze heures. Ce serait largement suffisant pour leur expliquer le plan et pour qu'il n'ait pas à poser plus de question que nécessaire contrairement à la dernière fois. Dans l'urgence, on oublie souvent l'essentiel et elle comptait sur cet effet et pour ses groupes, et pour son adversaire.

Regardant sa montre, les petites radios, les cagoules puis ses plans exposés sur la table, elle commençait à se demander si c'était une bonne idée. Elle perdait patience tout simplement. Moira avait envie de bouger, de faire un truc. Rester là dans un moment si important, elle n'y arrivait pas. Elle ne comprenait pas trop pourquoi elle ne fonçait pas directement dans la maison de Maya, qu'elle pétait la porte et hop... C'était presque réglé. Non, il ne fallait pas penser comme ça, surtout pas avec Wood. Elle ne devait pas commencer à penser comme Jona, il ne fallait pas tout gâcher maintenant.

La brune leva la tête vers le plafond. C'était une pièce assez sobre, quelques bibelots, beaucoup de beige et de blanc. C'était une atmosphère presque apaisante pour un endroit pas très moderne et qui respirait les valeurs familiales. Moira était assis en réalité dans le grand salon, au rez-de-chaussée d'une maison avec plusieurs étages. C'était assez particulier car elle donnait accès à deux trucs très importants : les toits et le système des égouts du chemin de traverse. Le dernier, elle avait pu le récupérer grâce à son travail. Elle l'avait peut-être subtilisé en toute délicatesse, mais au moins elle l'avait et c'était l'essentiel.

Elle prit une grande inspiration, ça allait se passer comme prévu. Oui, ça allait le faire et personne ne pourrait l'empêcher de faire ce qui était à faire. Elle ne croyait pas au destin, simplement en ses propres capacités. Peut-être avait-elle tord d'ailleurs...

Elle avait passé de longues heures à réfléchir. Elle avait l'impression d'avoir à prendre une décision trop grande pour elle. Quelques jours plus tôt, elle avait quitté la maison avec cette boule d'indécision dans la poitrine. Elle avait ressassé des heures les épreuves qu'elle avait dû passer, les visages des autres personnes qui étaient venues à ce rendez-vous. Elle avait changé cent fois d'avis, ne voulant pas risquer sa vie un jour, voulant aider le monde sorcier le jour suivant, voulant surtout sortir de sa zone de confiance, voulant sauter dans le vide. Mais elle n'était pas sûre d'avoir les compétences magiques nécessaires. Elle n'était pas sûre de faire le poids. Que diraient les autres si elle se présentait au second rendez-vous ? La regarderaient-ils comme un lapin dans une arène pleine de lions ?

Elle avait finalement décidé d'y aller. Elle avait peur de regretter de ne pas se lancer. Et elle voulait se sentir utile. Elle n'avait pas su quoi prendre pour cette mission. La lettre qu'elle avait reçu était brève : elle indiquait l'heure et le lieu de rendez-vous, sans plus d'informations. Comment devait-elle s'habiller ? De quoi devait-elle se munir ? Elle avait peur d'oublier des choses utiles ou, au contraire, de venir avec un sac plein de choses inutiles. Elle avait finalement opté pour quelques objets qui constituaient le minimum nécessaire : baguette, cape d'invisibilité, trou portable (dont elle ne savait pas quoi faire depuis des lustres). Elle avait fini par ajouter un téléphone moldu. Elle l'avait emprunté à sa mère. Elle n'avait jamais ressenti le besoin d'en avoir un elle-même, car quasiment aucun sorcier n'en possédait, elle n'avait donc pas grand monde avec qui communiquer. Néanmoins, elle savait s'en servir, et savait surtout que cela pouvait être très utile en cas de danger. Ou peut-être pas. Elle avait toujours entendu sa mère lui expliquer à quel point c'était important de toujours l'avoir sur soi, bla, bla, bla... Peut-être que cela ne lui servirait à rien. Mais il était au fond de son sac, et lui donnait le petit espoir de pouvoir s'en sortir, si jamais aucune échappatoire magique n'était possible.

Elle arriva à l'adresse cinq minutes en avance, comme à chaque fois, puisqu'elle était incapable d'être à l'heure. Il s'agissait d'une petite maison modeste. Aysha eut une dernière hésitation avant de frapper à la porte. Elle avait encore une chance de faire demi-tour et de retourner à sa petite vie, sans rien risquer. C'était peut-être la décision la plus sage. Mais c'était justement cela qui la convînt de frapper. Elle en avait marre d'être sage. Elle ne le voulait plus. Elle s'ennuyait. Sous ses phalanges, la porte légèrement entrouverte s'ouvrit. La préfète hésita un instant, puis pénétra dans la maison. De l'entrée, elle arriva presque directement dans un salon. Elle reconnut Moira, qui attendait dans un fauteuil. La pièce était coquette mais vide. Elle était la première, de toute évidence. Elle chercha toute trace de déception ou de moquerie dans le regard de Moira, mais elle n'y vit rien. Il fallait qu'elle arrête d'être parano et qu'elle ait confiance en elle. Quand bien même elle n'apporterait pas grand chose à la mission, elle ne pouvait de toute façon pas être un boulet.

- Bonjour.

Tenant son sac à dos vissé sur ses épaules, elle resta immobile dans la pièce en attendant plus d'instructions de la part de Moira. Elle, comme tous ceux qui arriveraient, était à ses ordres désormais.

L'attente avait été longue. C'est qu'il l'attendait son aventure l'Elias. Ce qu'était bien c'est que l'intervalle lui avait donné l'occasion d'exercer sa magie. Au moins un peu. Du moins il avait lu des bouquins. Des pelletés de bouquins même. Il avait pratiqué aussi, mais y a que les circonstances - Oréo qui te regarde de travers les moustaches frémissantes par exemple - l'avaient pas forcément mises en joie. Du coup il avait pratiqué... ben les gestes. Et les mots. Les deux en même temps même. Y avait eu des ronds de fumée un jour. Le truc de fou. Il avait appelé Kohane pour lui montrer et tout, mais évidemment ça marchait plus. Quand même il avait été content, et il s'était acheté un super vieux Walkman moldu pour se récompenser ; un où on peut mettre des cassettes là. Bon finalement, il avait passé plus de temps à écouter d'anciens tubes d'années oubliées qu'à faire des étincelles avec sa baguette. Ça aidait mieux à patienter que des échecs à répétition devant des ronds de fumées.

Mais voilà que l'attente était à son terme, et que l'aventure s'ouvrait à lui, alors armé de son Walkman et d'un sourire à fendre toute âme dépressive, il se rendit au lieu dit, empruntant milles et un transport moldu pour l'occasion. Dans sa tête, alors que se lançait un rock serein, il repassait les informations données à la précédente réunion des Infiltrés. Il adorait ce nom. Les Infiltrés. On aurait trop dit ils étaient des agents secrets qu'allaient investir un terrain miné pour sauver des gens. Pas qu'il soit intéressé à l'idée de sauver des gens hein, juste le fait d'être agent secret. Pis bon, y avait ce trésor là. Le tapis. Ou la tapisserie ? Elle avait dit quoi déjà la Momo ? En tous cas elle avait parlé de motifs bouddhistes, ça il était sûr. Au moins ce serait pas dur à trouver comme truc, c'était pas hyper discret. Sauf s'ils se rendait dans la maison d'un indien, auquel cas c'était la m*rde. Mais ça elle l'avait pas dit, elle avait parlé d'une Jona. Ça sonnait pas très indien ça Jona. Et aussi de sa mère... Maya ? Ouais c'était ça, comme l'abeille. C'est comme ça qu'il avait retenu. Vu que l'abeille c'est jaune et noir, et que y a Jaune-A et Maya. Franchement il était terrible comme agent secret, faudrait penser à l'engager à plein temps. Il s'inventait des moyens mnémotechniques de fou et tout.

Et pis surtout, ponctuel qu'il était. Il arriva même quelques instants avant l'heure dite. Trop fort. La porte était entrouverte - à la merci de n'importe quel cambrioleur, bravo Momo !, et Elias fit son entrée avec enthousiasme tout en coupant sa musique. La gente féminine était présente. Une jeune femme de dix-sept ans donc il n'avait plus le nom en tête - on peut pas avoir des moyens mnémotechniques pour mille personnes, même si on peut les tromper toutes en même temps ! - et Momo. Momo ira où tu voudra quand tu voudra, c'était ça son petit nom dans la tête d'Elias. Parce que pour un trésor, il irait où elle voudrait. A ses risques et périls même ! Salut la compagnie ! Baxter en place, Roger il souffla dans son Walkman à la manière d'un espion de première catégorie et offrit un clin d'oeil aux femmes présentes. J'ai toujours rêvé de faire ça. Cela dit me faudrait un nom de code pour que ça fasse vrai j'crois. Et il s'installa dans le salon, se demandant pourquoi la jeune elle restait planté à l'entrée comme ça. Peut-être elle avait la phobie des fauteuils. En tous cas ça manquait de gâteaux apéro, c'était moins accueillant qu'à la première réunion.

Pour parler de la petite virée que Izsa se préparait, il fallait commencer par décrire ce qu'elle portait. Comme dans ses habitudes, elle était partie sur un habit des plus moldus, car excessivement pratique lors de combats magique. Un pantalon de survêtement noir, un tee-shirt noir, et une veste noire. Tout était noir sur noir sur noir, en bref, parce qu'Izsa savait bien que le mieux pour se camoufler dans l'ombre, c'était de s'arrêter dedans et ne plus bouger d'un pouce. Devenir l'ombre. Et vu leur objectif, la discrétion semblait être dans l'essence de la mission.

Elle avait ramener tout ce qu'elle pensait pouvoir lui être utile, ce qui faisait beaucoup - beaucoup -de choses. En même temps, Moira les avait prévenu : ils ne leur fourniraient rien si ce n'est un moyen de communication. D'ailleurs, en parlant de moyen de communication, Izsa en avait prévu un supplémentaire au cas où : son portable moldu, qu'elle rangeait dans une petite boite en fer blanc imbibé de Magicae Nulla Est. D'habitude elle ne l'avait jamais sur elle : elle ne s'en servait que pour joindre son frère ou bien ses grands-parents maternels. Mais cette fois-ci, elle avait décider de le glisser dans le magnifique sac banane au motif militaire qu'elle avait acheté pour l'occasion.

En plus de cela, elle avait prévu 5 fioles de Polynectar - un pour chaque personne de la réunion de dimanche. Infiltration, tout ça... Et puis il y avait d'autres de ses anciens achats à Barjow et Beurk : une main de la Gloire, un Voitou, une pierre de Geb et un canif magique. On ne pouvait jamais être trop prudent. Enfin si, on pouvait : il lui aurait suffit de ne pas venir et rester chez elle bien au chaud. Izsa n'était pas de ce genre là, bien sûr. Elle venait juste avec tout ce qu'elle pouvait caser dans son sac à extension indétectable. Elle y aurait même casé un fuseau tissemagie, si elle avait pu. Hypérion, comme à son habitude, était rangé dans la poche droite de sa veste.

On pouvait dire qu'elle avait passé plus de temps à faire ses affaires qu'à peser le pour et le contre dans cette situation. Elle voulait savoir quels étaient les pouvoirs de cet objet. Si il était dangereux, alors il ne pouvait y avoir qu'une magie incroyable derrière. Rien au monde ne pouvait plus enthousiasmer notre Langue-de-Plomb nationale.

Izsa arriva donc à l'heure et l'endroit indiqué. Elle ne transplana pas, la maison du Chemin n'était qu'à une petite trotte à pieds. Cette fois-ci, elle n'attendit pas cinquante ans devant la porte. Elle entra, débouchant là où se trouvait Moira et deux autres personnes. Deux personnes qu'elle n'avait pas rencontré dimanche, hun. Et elle compta rapidement les radios sur la table. Dix. Ils étaient deux fois plus nombreux qu'elle ne l'avait prévu.

- Aysha ? dit-elle alors, reconnaissant la jeune femme qui avait été sa collègue à Ollivander's. Tu es là toi aussi ?

Elle failli lui faire remarquer que, à son âge, elle n'aurait pas du prendre autant de risque. Sauf qu'elle n'était pas sa mère, et Aysha était majeure. Apte à prendre ses décisions par elle même.
Notez que la question d'Izsa, "Tu es là toi aussi", n'était pas la plus brillante de ses remarques. Digne des premières années qui arrivaient devant le comptoir et demandaient si ils pouvaient essayer une baguette. Enfin bon, on est pas toujours le plus dégourdi qu'on le pourrait. Elle se demandait qui d'autre allait venir. Il y avait encore 3 inconnus en lice...

Une adresse, un jour et une heure. C’était tout ce qu’il y avait sur ce petit billet. Et moi, je souriais, de mon plus grand sourire débile, tandis que mes cheveux alternaient entre le brun court et blond long. Etait-ce Hugh ou Linda que l’on conviait à ce galant rendez-vous ? Car c’était galant, pour cela aucun doute. Un rendez-vous secret. Excitant. La seule indication était le tampon du Ministère. Ca me rappelait cette Auror avec laquelle j’avais couchée, jadis. Ou… Qui d’autres je connaissais du Ministère ? Hum…

Non je voyais pas, comme ça, mais c’était pas grave. C’était pas gênant. Je me préparais comme pour n’importe quel rendez-vous où on me demanderait probablement d’enlever les vêtements. Un vêtement simple, un caleçon et cette combinaison que j’avais achetée aux Halles Magiques dernièrement. Elle se collait à mon corps et changeait avec lui. Ca c’était cool. Avec une poche à baguette intégrée dans laquelle je fourrais ma baguette en bois de rose. Le tout en noir. Parfait. Comme ça si je m’apercevais que c’était pas pour mon charme fou à moi de Hughie qu’on m’avait convoqué, bah je pouvais toujours changer à la dernière minute.

Je marchais jusqu’à la maison, parce que bon c’était franchement pas loin de mon appartement, et je toquais. Onze heures précises. J’étais à fond pour le sexe. Bon je toquais mais j’ouvrais tout de suite, c’était bon, on savait que je devais venir quoi. Je reconnus surtout une silhouette. Et j’étais choqué.

- Izsa !?

J’ouvrais de grands yeux. C’est vrai, elle me l’avait dit, elle bossait au ministère. Je rougissais fortement, mes cheveux bruns bouclèrent, comme pour se cacher. Jamais je ne pensais lui plaire. Et puis ça semblait être un plan bizarre parce que y avait d’autres gens. Je crois que je les connaissais d’ailleurs, enfin ils m’avaient l’air familiers, mais c’est que quand je voyais la dame assise sur le fauteuil que je me rendais compte de l’endroit où je me trouvais. « Meeeerde le rendez-vous ! Mais oui ! » que je disais en me claquant le front en ajoutant un « Salut tout le monde » pas très enjoué. En même temps, fallait me comprendre : frustration intense parce j’étais à la limite d’avoir la gaule au moment de rentrer pis que maintenant c’était foutu, mais c’était pas grave. Je comptais me calmer en bouffant des petits fours, comme l’autre fois. Du coup je marchais dans la pièce, je tournais la tête comme pour chercher les boissons et les trucs à bouffer mais nan. Y avait des cagoules et… des… euh… C’était des radios ça ? Ouais je croyais bien. Mais ça se bouffait pas. Alors en regardant Moira je demandais :

- Où qu’ils sont les p’tits fours ? C’est parce que j’ai parlé d’cette histoire de princesse qu’on n’y a plus l’droit ? bordel si c’était ça elle m’avait pas bien compris… Moi je voulais toujours à bouffer hein.

Quelques incertitudes, des mouvements descriptifs :
-L'esprit panache
-Le cœur en carton
-La voix de marbre
-Les yeux cristal
-Et l'âme trop blanche.

Tu relisais une dernière fois le courrier informatif. Rien de plus officiel et de plus austère. C'était du Moira tout craché. Sûr de toi. Tu t'habillais toujours aussi chiquement quand il s'agissait de sortir, même en cas de mission périlleusement loufoque comme celle d'aujourd'hui. Tu ne brisais pas tes propres règles aux convictions teintées de couleurs saturées. T'avais choisi ton costume le plus souple de ta garde-robe d'artiste lustré. Il était d'un noir de suie. De la soie la plus pure et la plus modulable possible. Un pantalon serré comme un jogging. Des baskets noires - parce que s'il s'agissait de courir, ça serait sans tes regrettables pompes cirées cette fois.

Comme à ton habitude, t'avais pas dormi des masses cette nuit, le temps de ressasser tout ça. T'avais plus ou moins tout prévu. De toute évidence, si la situation devenait critique, ton elfe était prévenu - il rappliquerait n'importe où et n'importe quand pour toi. D'ailleurs, il était juste là devant toi, le bras tendu, prêt à t'emmener au point de rendez-vous. Tu vérifiais une dernière fois que t'avais ta boîte à bézoards avec toi, placée symboliquement sur ton cœur (ou juste parce que c'était la seule poche intérieure de ta veste / un de tes canifs magiques dans une poche / ton fameux poignard de sacrifice attaché à ta cheville droite / et Ontamo, ta bien-aimée de tous les jours. La Créatrice.

Un dernier regard dans le miroir. Reflet d'une réalité perdue.
On peut y aller.

[...]

Une ruelle non-passagère adjacente à la rue. Ton elfe te lâchait là, le plus discrètement possible. Il savait y faire. Ou elle plutôt, mais t'avais toujours pas tilté que c'était une femelle après quatre ou cinq ans. Tu marchais rapidement vers le numéro indiqué sur le mot. La porte ouverte sur le même type que l'autre soir de noël. L'ex-concierge là... mh oui. Tu te rappelais de son nom. Salut Day. T'étais pas prêt à le voir, tu croyais que vous étiez que quatre ou cinq pour cette mission mais il fallait toujours prévoir un peu plus. / Tu jettes un regard abyssal autour de toi. Ça t'inspire rien de bon tout ça. Il y a Moira, une élève de Serdaigle que t'as déjà vue vaguement à l'école, un type que tu connaissais pas et la fameuse brune qui s'était faite rembarrée par la propriétaire. Tu lui adressas un grand sourire faux sur ton visage avant de saluer les plus sérieux d'entre vous. Bonjour.

Gamberge le berger en gerbe sur la berge. Gamberge le berger en gerbe sur la berge. Gamberge le berger en gerbe sur la berge.
J'ai presque trop attendu et quand la missive est arrivée à la maison, j'ai accouru. Maman me l'a donné en plissant les yeux ; et oui, je le crains, et je reconnais sans difficulté le regard suspicieux de celle qui ne m'a pas mise au monde. Les petits mots doux, elle les repère sans mal. Sauf que celui-ci, de petit mot, dépasse sa raison et le moindre de ses soupçons.

Non, enfin, Helena ! Ne t'inquiète pas pour ta petite Velina. Elle a bien grandi, maintenant. Elle fait des choses d'adultes avec des adultes depuis quelques temps. Et je ne parle pas de rendez-vous galants. Celui-ci, de prochain entretien, emprunte plus au sérieux qu'au délicat et qu'au conter fleurette. Même si je ne doute pas que d'ici quelques temps, Moira et moi, l'on se tutoiera. Puisque je vous le dis...
Une cigarette aux lèvres, je récapitule les quelques éléments à prendre en compte avant de partir à l'aventure. Déjà : cette tenue me met-elle en valeur ? Parce que oui, si je contribue à voler un artéfact extrêmement puissant, autant le faire avec panache. Et si je ne porte que trop rarement du noir, j'ai l'impression que celui-ci, couplé à du cuir mat sur les gambettes, me va plutôt bien. Je me croirais héroïne de SF, ou quelque chose dans ce genre, avec ma veste de rigidité militaire et au col travaillé. Presque austère, si je ne laissais pas ma bouche briller d'un gloss criard. Ne jouez pas les étonnés : vous savez bien à qui vous avez affaire.

Je le regrette un peu, en rejoignant les pavés du Chemin de Traverse, mais mes petons ne résonnent pas dans les ruelles. Je n'ai pas pu m'affubler de dix ou douze centimètres aujourd'hui, hélas. La situation veut que pour s'infiltrer dans une maison, la discrétion soit de mise, et difficile d'y jouer avec des aiguilles aux pieds. Alors, pour la peine cette fois, j'ai emprunté de fines bottes plates, qu'on ne discerne qu'à peine de mon futal par leur couleur d'ombre. On a dit infiltration, alors je joue le jeu à fond.
Alors voilà, j'ai poussé la porte. Le cœur pompant bien plus qu'à mon rythme naturel ; car, oui, excitation et doutes sont toujours bien présents, faux-jumeaux méconnus dans mon esprit, et même jusqu'au fourmillement, là, juste au bout de mes doigts. Je ne sais toujours que penser des tests imposés par Moira, dont je ne digère d'ailleurs pas les résultats, et encore moins de cette mission devenue bien plus tangible maintenant. C'est le jour J, en fait. Je ne le réalise que maintenant.
De nouveaux visages ont rejoint notre petite assemblée de ce fameux dimanche. Qui n'est d'ailleurs pas tout à fait complète. La petite brune sémillante est là, le joli blond désabusé également. La dernière, je ne crois même pas me souvenir de son visage. Mais je sais qu'elle n'est pas là. Puis, le reste, m'en parlez pas, je ne remets tout simplement pas. Et j'ignorais d'ailleurs que Moira avait assuré ses arrières en embauchant d'autres pigeons.

Attendez, attendez une minute. Là-bas. Le brun (Elias). Là, oui, lui, là, il me dit quelque chose. C'est avec lui que j'ai joué à ce jeu moldu au Chaudron Baveur. Qu'est-ce qu'il fiche là ? Je ne me souviens même pas avoir connu ne serait-ce que son prénom, mais je me souviens de son visage comme si notre petite partie s'était déroulée hier.
— Bonjour, tout simplement déjà, c'est pas mal. Après un regard un peu plus appuyé à Moira, installée dans son fauteuil en bonne patronne, mon regard de cristal sonde la pièce dans l'espoir d'une petite chose, toute bête : Juste comme ça, puisqu'on va sans doute courir un grave danger aujourd'hui, ce qui ne me dérange pas vraiment puisque je suis là, n'y aurait-il pas du café, par hasard ? Juste histoire de.

RP n° 17 : Before the Storm
La Faille

Les restes d'une hésitation longues de plusieurs heures font ralentir vos pas.
La petite réunion à laquelle vous aviez assisté vous avait laissé plus que songeur.
Une expédition à risques, des alliés aux recommandations plus que discutables, et une chargée des opérations qui ne vous inspirait pas du tout confiance.
Que demander de mieux, pourriez-vous dire.

Il avait fallu délibérer un long moment, bien que l'issue finale n'avait rien de secret. Une réflexion pour la forme, en vérité. Il aurait fallu renoncer avant même de passer la porte de la Maison Volmer. Encore une fois, trop tard, trop empressé.
Vous étiez cependant loin d'être confiant. Ce que vous aviez vu le Samedi ne vous donnait aucune envie de revenir. Vous aviez presque envisagé de vous satisfaire du test et l'ego retrouvé que vos réussites vous avait apporté.
Mais le maître mot ici, comme en toute chose, était "presque".

Vêtu de noir, vous aviez abandonné veston et autres apparats pour vous contenter d'un pantalon confortable, de bottes - plus adaptées que les peaux de reptiles pour vous hâter, et d'un pull.

Qu'étaient quelques maigres aboutissements comparé à l'exploit qui vous était demandé aujourd'hui ?
Et encore une fois, pour l'amour de toutes les mémoires venant à l'esprit sorcier
Vous n'étiez pas soldat, et bien trop vieux pour courir après un souvenir de jeunesse.
Et les premiers pas de la vieillesse vous guettaient : vous radotez.

Enfin, c'est avec un soupir que vous parvenez au point de rendez-vous.
Surprenant.
Le groupe s'était bien agrandi : plusieurs têtes que vous n'aviez jamais vu se présentaient devant vous.

Vos yeux croisent d'abord ceux de Moira, évidemment. C'est avec un signe de tête réticent que vous la saluez. Cette femme vous mettait décidément très mal à l'aise, bien loin des badinages de vos compagnons.
D'ailleurs, vous repérez Dey. Vous ne saviez plus que penser de lui : d'abord grand gamin immature - le plus proche de vous et pourtant le plus loin - le rencontrer s'était pourtant avérée
Édifiante.
Presque autant que son appétit.

Vous percevez ensuite instinctivement les autres membres de votre groupe - si on pouvait l'appeler ainsi, étant donné la découverte des nouveaux venus.
L'autre homme à qui vous n'aviez pas adressé la parole le samedi, et la jeune fille avec qui vous aviez tenté d'entamer la conversation à la fin de la réunion.
Vous vous dirigez vers elle, notant la femme avec qui elle parlait,
Avant d'avoir beaucoup plus urgent à penser.

Auprès de cet homme dont vous n'aviez pas fait grand cas la première fois,
Vous reconnaissez une silhouette ~~bien~~ trop connue.
Au risque d'être impoli, vous dérivez de celle que vous considériez déjà comme votre protégée,
Pour rejoindre le fantôme de ~~quelques~~ soirs.

Vous n'hésitez pas cette fois, quand vous interrompez l'entrevue des deux jeunes gens.

- Ve - Miss Adams ? Que...

Cela faisait bien huit mois que vous ne vous étiez plus vu - et bien des choses avaient changé depuis
A commencer par vos fiançailles - mais vous ne vous souveniez que trop bien que si ses manches étaient longues, ses lèvres
Brillaient
D'autres histoires.

Après la petite réunion Amy avait essayé d'y penser le moins possible, de peur qu'en y réfléchissant trop elle finisse par changer d'avis, rompant ainsi son engagement. Elle avait bien sûr échouée et avait passé son temps à ressasser la rencontre et les épreuves essayant à chaque fois de se concentrer sur le plus d'éléments possible.

La pièce, Moira, les boites, les flèches, les autres.

A force de tout ressasser dans son esprit, la jeune fille ne savait plus vraiment ce qui était vrai et ce qu'elle avait imaginé. Puis elle se rendit compte que cela n'avait pas d'importance, elle avait pris sa décision le jour où elle avait vu le tract, et si maintenant elle était plus au courant des dangers qu'elle encourait, elle ne changerait pas d'avis. Après des années passées à attendre sagement, désormais elle avait envie de plus, ne désirant certes pas mourir mais juste participer.

Suivant les conseils qu'on leur avait donné, la jeune fille avait troqué son uniforme pour des vêtements noires et bien plus confortables, un pantalon seyant mais au tissu souple, un pull à capuche et des vieilles baskets. Du reste elle n'avait emmené que sa baguette ne possédant rien d'autre qui puisse servir dans ce contexte. En arrivant au lieu du rendez-vous elle entra immédiatement, contrairement à la dernière fois, et déboula dans une pièce déjà remplie. En plus des personnes composant le groupe de la dernière fois, elle remarqua de nouveaux visages, inconnus pour la plupart, ainsi que Moira.

Amy se fendit d'un bonjour général et se plaça dans un coin de la pièce préférant rester debout.
Attendre maintenant et ensuite agir.

"Infiltration"

Arf. Cette chemise était bien trop serrée. C'était cela de ne plus faire attention. A force de pousser jouer plus qu'il ne marchait, et à force de laisser la tâche des lessives à d'autres, ses épaules ne rentraient plus et un simple lever de bras rendait sa stature ridicule. Il ôta le morceau de tissu non sans peine tant il était à la limite du déchirement, le remplaçant par un t-shirt sombre un peu plus élastique. Sa cicatrice disparût sous la première couche. Il porterait un col roulé noir en cachemire indien pour aller avec le reste. Un pantalon lisse et brun en coton travaillé, que son voisin appellerait probablement chino, il l'avait déjà fait quelques jours plus tôt. Il chaussa ses derbys noires et le voilà qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à un moldu bien sapé. Il ne lui manquerait que la robe. Celle qu'il délaissa se son cintre était noir, épaisse et ouverte, au style proche des vieux manteaux du vingtième siècle. Sa chevalière et sa montre accompagnèrent le tour de son doigt puis de son poignet. Il rangea sa baguette à l'intérieur de sa robe, et posa sur son crâne un fedora de la même couleur que ses jambes. Il était prêt à partir.

Souhaitant lever le doute sur sa destination, il se rendit dans sa chambre, ouvrant le tiroir de sa table de chevet. Il n'était pas vraiment doué pour utiliser des accessoires moldus, mais il fallait reconnaître que le GPS d'un téléphone portable était souvent utile pour visualiser plus fluidement que sur une carte les positions avec une bonne précision et les distances approximatives à parcourir. Et quelques centaines de mètres étaient de trop pour marcher, encore une fois. C'était aussi utile pour garder le contact avec les rencontre moldues, même s'il n'avait que le numéro d'Oswald, et qu'il ne l'appelait jamais. Ce n'était par ailleurs pas très grand pour un objet aussi pratique, qu'il dissimulé dans sa poche de pantalon. Il en comprenait l'intérêt même s'il ne l'exploitait certainement pas à son maximum. Il n'avait d'ailleurs pas réalisé qu'il ne lui restait que trois ou quatre heures d'autonomie. Savait-il au moins le concept de recharge.

*Crac*

Les pans de sa robe tournoyèrent jusqu'à leur possible dans une arrivée en spectacle inobservé dans une sombre ruelle abandonnée. Il s'y était déjà rendu un soir, après quelques verres et charmante compagnie, mais cette fois-ci sobre, il ne perdit pas de temps à se coller contre le mur de pierre, un pas couvrant le silence du vent, assourdi par le passage des voitures sur la route. Il entra rapidement dans l'auberge qui faisait le passage le plus connu vers le chemin de Traverse. La maison était à quelques pas de la où il avait traversé, et il marchait les quelques mètres restants. La porte était entrouverte, et sans plus attendre et sans ôter son ornement crânien, légèrement penché sur son front.

A peine eut-il traversé le seuil qu'il reconnut Dey, avec qui la dernière rencontre s'était soldé par une somptueuse altercation un peu puérile. Le temps n'était plus aux chamailleries, et il préféra faire comme s'il ne l'avait pas vu dans un premier temps. Il réajusta sa robe sur ses épaules, espionnant d'abord du regard ceux qui se trouvaient déjà là. Il y avait de nouvelles têtes. Le groupe du samedi matin n'avait apparemment pas été le seul. Il sonda en premier la jeune fille qu'il avait déjà vue la dernière fois. Elle était accompagnée d'un visage plutôt familier, sans pour autant pouvoir mettre un nom dessus, et sans vraiment s'y atteler. Moira était assise dans un fauteuil. Le gougnafier de la semaine dernière aussi, probablement entrain de chercher des yeux de quoi manger, pour changer. Il y avait aussi une autre jeune fille, l'âge surement proche de celle dont il connaissait l'apparence, et un jeune garçon. Robert Gold, rencontre un peu précipité la dernière fois, se dirigeait vers une silhouette de dos paraissant étrangement connue, sans une expression particulière. Il se rappela de bien penser à renouer un possible contact à l'affût de Hugh qui en profiterait sans nul doute pour s'interposer de nouveau dans la même illustration de délicatesse, mais réalisa soudainement en entendant le nom, à qui il s'adressait. Il leva alors légèrement le nez et s'adressa à la petite pièce.

- Bonjour tout le monde.

Contrairement à son habitude, son regard et ses mots étaient bien contenus, ne décriant en vérité aucune sympathie ni aucun rejet. Il était concentré. Il fallait neutraliser Jona Eshbett. C'est pour cette raison et uniquement celle-ci qu'il s'était rendu dans cette maison. Il adressa simplement un signe de la tête cordial à Robert, Velina ne s'étant pas encore retourné à ce moment. Cette fois-ci il ne l'interpellerait pas, et se suffirait d'un sourire sans surjouer sa comédie charmeuse. Il salua de loin également Moira, sans lancer non plus de conversation. Il était déterminé à ne pas encore se laisser distraire par des futilités, mobilisant sa concentration sur ce qu'il devrait faire. Les cagoules donnaient une première impression de ce qui les attendrait. Il posa tout son dos contre une parcelle de mur vide, prenant soin de vérifier qu'il ne laisserait pas de trace sur sa précieuse robe, croisant ses bras devant lui. Il observait alors les diverses personnalités présentes, posant plusieurs fois son regard, et ce un peu malgré lui et sa volonté, sur les courbes toujours mises en valeur, même sans cette situation, de celle qu'il connaissait à la fois le mieux et le moins, réalisant qu'il n'avait cerné personne. Peut-être que cette histoire lui créerait des liens, mais pour l'instant, il ne compterait que sur lui-même.

Lorsque Hugh débarqua et qu'Izsa se rendit compte qu'elle n'avait vu aucune des personnes présentes dans la pièce ce dernier dimanche, elle se dit : 1- Que Mrs Ceallaigh aurait pu les prévenir qu'ils allaient être bien plus nombreux que cinq, et 2- Que Hugh la lui avait faite à l'envers, ce qui n'était pas très étonnant mais quand même pas très sympa de sa part.

D'ailleurs elle avait toujours du mal à suivre ses raisonnements. Genre d'abord il rentrait dans une pièce où ont leur avait donné rendez-vous, puis après il se rappelait qu'il avait un rendez-vous. Il pensait qu'il venait faire quoi, hmm ? Sa petite ballade matinale ? Il rentrait souvent dans des maisons comme ça, au hasard ?

- Salut Hugh, répondit-elle de manière absolument neutre, ne laissait transparaître aucune de ses nombreuses pensées. On a finit par se retrouver au même endroit, en fin de compte.

Elle se demandait bien pourquoi il lui avait dit d'aller à un endroit à un moment pour que lui se trouve à un autre endroit à un autre moment avec d'autre gens. Quel était le but, hum ? Probablement quelque chose qui ne ferait aucun sens, de toute manière, même si il le lui expliquait.

Ce fut à ce moment précis que le jeunot blond de la dernière fois fit son entrée. Elle avait beau avoir une très mauvaise impression de lui, elle fut tout de même rassurée de le voir. Au moins, elle n'était pas la seule à être de nouveau là, avec Moïra. Il semble connaitre Hugh, ce qui est bizarre : il n'avait pas été à Poudlard en même temps que son gérant avait été concierge, non ? Peut-être, en fait, si il avait 5 ou 6 dans de moins qu'elle. Et puis Hugh avait été en France récemment, lui avait-il dit. Donc à moins qu'il l'ai rencontré très récemment, ça devait dater de plusieurs année... En soit, elle s'en fichait, de qui connaissait qui, mais elle était curieuse de savoir comment un gosse tout juste sortit de Poudlard aurait pu connaitre un quarantenaire sans aucun lien apparent.

Izsa s'approcha de son employé, se disant qu'entre le mal qu'elle connaissait et celui qu'elle ne connaissait pas, elle préférait le premier. Elle lui sourit du style : "voici toutes mes dents, j'ai hâte de m'en servir".

- Alors deux des meilleurs duellistes sont sur la mission ? Je plains les gens qui vont nous faire face.

Ce qui était peut-être de l'orgueil mal placé, mais au moins cela pourrait donner de la confiance à tout le monde. Il fallait partir dans le bonne état d'esprit. Et puis, elle trouvait la pièce trop silencieuse. Tout le monde attendait les derniers arrivants, et les ordres de Moïra. Comme aucun des deux n'arrivaient à vive allure, Izsa était prête à meubler.

Arriva alors la Sans Doute Vélane, toujours aussi radieuse. Même si elle demandait un café, elle n'avait pas l'air d'en avoir besoin. Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous, avec leurs cafés et leur petits-fours ? C'était une mission d'infiltration, pas un buffet à volonté. Izsa envoya un regard compatissant à leur hôte. Elle devait être tombée bien bas pour demander de l'aide à des étrangers dans la rue, plutôt que des membres entraînes du Ministère.

Le suivant était un parfait inconnu. Izsa ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Il était le plus âgé de tout le gens présents dans la pièce, en tout cas. Limite trop âgé. Tout le monde n'était pas Dumbledore, et à un moment il fallait arrêter de prendre des risques inconsidérés. Il semblait connaitre Cheveux d'Ange, comme quoi Izsa n'était pas la seule à avoir des surprises.

La brunette de la dernière fois fut la plus silencieuse de toute. Se mit dans un coin et décrocha à peine quelques mots. Si elle avait été une personne du type Rurik (aka une armoire de glace hybridée à un rouleau compresseur), Izsa ne s'en serait pas inquiétée. Mais vu qu'elle était jeune et n'avait probablement aucune -ou presque- expérience en combat, cela n'était pas une bonne chose. Elle risquait de se mettre sur le côté et de finir stupéfixer sous le sort d'un adversaire avant d'avoir pu dire "Quidditch". Avait-elle prévue quelques objets ? Une potion de force, peut-être ? Izsa n'aurait pas autant de soucis pour elle, si elle avait une Solution de Force...

Vint alors la personne qui aurait eu l'air d'avoir sa place ici, si il ne portait pas de vêtements aussi classes. Genre une robe de sorcier, aka l'une des tenues les moins pratique au mode. Il avait l'air vaguement familier, il devait avoir entre 30 et 40 ans. Bon, si elle avait bien compter, il était le dernier. Toutes les radios et cagoules avaient leur propriétaire. Elle prit la parole, trouvant que Mrs Ceallaigh ne faisait pas grand chose pour la cohérence de l'équipe à part les rabrouer quand ils dépassaient les bornes. Et en huit ans dans l'ordre du Phénix, Izsa avait appris une chose : on ne fait pas équipe avec des gens en qui on a pas une parfaite confiance. Si c'était pas sa vie qu'elle comptait mettre entre les mains des autres personnes dans la pièce, c'était quand même un doigt ou deux. Il fallait qu'ils agissent bien, et qu'ils agissent ensemble. La récompense n'aurait aucune importance si ils se mettaient tellement de bâtons dans les pattes qu'ils finissaient pas échouer.

- Bonjour à tous, dit-elle alors, avec une voix forte de sorte à être bien entendue. Je suis Eileen Hilswood. J'ai hâte de travailler avec vous. Pour ceux qui ne me connaissent pas, sachez que j'ai probablement fabriqué la baguette que vous tenez entre vos mains. En disant cela, elle pointa son regard sur Blond, Jane Blond, dont elle avait définitivement fabriqué la baguette. Et j'ai également gagné plusieurs Coupe de Duel. Trois, pour être précise. Donc vous pouvez compter sur moi, durant cette mission. Je serai prête à vous aider, autant que je le pourrai. Ce qui voulait dire beaucoup.

Une voix m'électrise soudain, me fait d'ailleurs presque oublier le café que je quémandais encore il y a quelques maigres instants. Je ne sais pas vraiment si je dois y croire ou non, mais il s'avère que c'est pourtant bien le cas ; puisque je reconnaîtrais entre mille ce timbre particulier. Qui, à défaut de me procurer quelque frisson de plaisir sous la rencontre, me file presque la nausée.
Pourquoi ai-je répondu à cette annonce, déjà ? Ah oui, l'excitation, le doute, tout ça. Je m'en souviens maintenant. Foutue curiosité.
— On m'appelle toujours comme ça, oui.
Mon ton, loin d'être rogue, laisse pourtant clairement entendre la blague que m'évoquent ces retrouvailles. Pour autant, mon teint ne vire pas au vert phobique, encore moins à la colère vermeille. Non, il reste exactement tel qu'il était avant qu'il n'arrive. Suffisamment parfait pour tenir les autres à distance. Surtout lui.
— Je me doutais bien de ton opportunisme, mais pas au point de répondre à l'annonce d'un parfait inconnu. Ou parfaite, si j'en crois maintenant quelques détails.
Pas un regard vers Moira, mais le sous-entendu est là. Nul besoin d'en faire trop. On l'aura compris, que Moira est plutôt belle en plus d'être suffisamment badass pour susciter l'émoi, là, au creux du ventre, lorsqu'elle nous balance que notre mission sera certainement extrêmement dangereuse. Je n'aime guère les femmes, mais on peut bien rêver, non ?
Après une pause, un sourire en coin :
— Qu'est-ce que tu fiches là ?

J'ai entendu d'autres salutations, auxquelles je n'ai pas particulièrement réagi. A vrai dire, me retrouver nez à nez avec Robert me met dans l'embarras. J'aurais préféré toute autre chose qu'un ex amant, ou qu'importe la définition, à devoir croiser ici. A devoir côtoyer, là, maintenant. Ou n'importe quand, en fait. A me trouver sous obligation de partager pareille occasion. A devoir potentiellement collaborer. Bref, vous avez saisi l'état d'esprit.
Je fais un signe de son côté, l'air de dire qu'on parlera plus tard, puisque la petite brune semble vouloir monopoliser la conversation, maintenant. L'occasion pour moi de jeter un œil aux derniers arrivants, en écoutant d'une oreille distraite ce qui se dit. La pièce manquante de notre petit groupe est arrivée entretemps, ainsi qu'une silhouette déjà croisée, appuyée contre son pan de mur, et que je reconnais sans mal. Décidément... Loin de me mettre dans l'embarras, cette présence accompagne un état d'esprit bien différent. Un peu plus ambigu, je crois pouvoir dire.
— Et je suis Velina Adams. J'ai beaucoup de talent pour le bluff, paraît-il. Je m'avance un peu, presque théâtrale, en laissant ma tête en mouvement, tournée vers chaque visage, faire danser ma longue queue de cheval haute. Considérez cet atout comme vous le souhaitez. Puisque, autant que mon aspect physique peut le laisser suggérer, mon domaine, c'est l'illusion.
Je ne me départis pas de mon sourire en demi-teinte, avant de quitter mon emplacement pour rejoindre une fenêtre. Et briguer la suite de l'aventure, au détour d'un rayon de soleil. C'est pas contre toi Robert, mais je préfère briller de mon côté en évitant soigneusement mon passé. Tu saisiras.

N’empêche que, depuis que j’avais compris que c’était pas un rendez-vous galant, bah je me demandais bien ce qu’on foutait tous là. Et en voyant Izsa je me disais que même si j’avais voulu prendre de l’avance sur la chasse au trésor bah ça avait servi à rien. D’ailleurs, elle manqua pas de me le faire remarquer, même si je pensais pas que sa réflexion puisse aller aussi loin que moi. J’étais pas persuadé qu’elle ait l’impression que je lui ai fait un coup dans le dos, si bien que je répondais innocemment.

- On a fini par se retrouver au même endroit, en fin de compte.
- Ouais c’est drôle j’t’ai cherché au rendez-vous l’autre fois mais je m’suis dit qu’t’avais dû oublier. J’comprends pas c’qui s’est passé du coup… et évidemment, j’ajoutais à ça ma tête de con habituelle, celle de quand je réfléchissais et que je comprenais pas. Avec cette tête là, obligé elle allait croire en ma bonne foi.

J’observais un peu tout le monde, parce que les gens ils arrivaient pis y avait que la moitié des têtes que je reconnaissais. Enfin non, plus de la moitié… Parce que bizarrement ceux de la dernière réunion je les reconnaissais un peu pas trop bien mais suffisamment pour savoir qu’ils étaient avec moi, et les autres bah je les connaissais de vue. En tout cas je me rappelais bien du petit blond avec qui j’avais passé Noël. L’était pas causant l’autre jour mais il semblait se souvenir de moi. Salut Day qu’il avait dit. Evidemment, j’avais tiqué. Il arrivait toujours pas à prononcer mon nom convenablement. Mais en même temps j’avais pas envie de lui en vouloir. Déjà il se souvenait de moi, c’était franchement bien nan ? Ouais.

- Alors deux des meilleurs duellistes sont sur la mission ? Je plains les gens qui vont nous faire face.

Ahah ! Génial ! J’offrais un grand sourire à Izsa parce que je savais qu’elle parlait de moi et franchement ça me flattait de ouf. Parce que tout le monde le savait pas forcément que j’avais été jusqu’à la finale et que j’avais perdu face à elle juste parce qu’elle avait corrompu le jury. C’était pas trop le genre de truc dont je me vantais, mais si elle le faisait à ma place j’allais pas dire non hein. En plus elle le disait devant le vieux, mon idole, et devant Lloyd là, celui qui m’avait pété mon verre d’eau. J’avais presque envie de leur tirer la langue pour leur montrer à quel point j’avais de la valeur selon d’autres.

En tout cas Izsa m’impressionnait. Parce qu’alors que tout le monde la jouait cul serré à se dire à peine bonjour, elle, elle prenait la parole devant tout le monde et elle se présentait. Moi je tiquais un peu parce qu’elle disait qu’elle s’appelait Eileen. Et… Bon non seulement c’était moche mais je comprenais pas pourquoi elle voulait qu’on utilise un nom de code pour elle. J’avais dit devant tout le monde qu’elle s’appelait Izsa, elle allait duper personne hein. En plus moi je pouvais dire à personne que je m’appelais Roger ou un truc comme ça parce que y en avait trop qui connaissaient mon vrai nom. Je l’avais déjà dit à toute l’assemblée. Bref… Tant pis.

En tout cas je tiquais aussi sur le fait qu’elle se vante d’avoir gagné trois coupes de Duels. C’était bon hein, elle avait pas vraiment gagné trois fois. Les deux fois où c’était pas contre moi, je disais pas, je m’en souvenais pas, mais quand elle avait « gagné » contre moi, c’était à 0,1 point, juste parce qu’elle avait payé le jury. C’était facile de gagner quand on payait hein. Du coup je boudais, et j’espérais qu’elle essuie un grand moment de solitude après sa présentation, que personne allait reprendre le flambeau, parce que moi je voulais pas me présenter après elle. Nan. J’avais rien à dire d’intéressant sur moi.

Mais nan, le moment de solitude vint pas. Y en a une autre qui parlait, la meuf du genre ultra belle, elle disait qu’elle s’appelait Veli Nadams ou un machin comme ça et qu’elle était super forte en illusion. Beuh. Honnêtement je comprenais pas pourquoi. D’ailleurs je haussais un sourcil tandis qu’elle se collait sur le côté, et j’avais bien envie de montrer que son illusion à elle, c’était que dalle face à ce que moi je pouvais faire. Attention, concours de coq en route.
Je la regardais bien, je la fixais au possible, et je laissais mes cheveux s’allonger et blondir, comme si Linda allait sortir mais là c’était pas Linda que je voulais faire sortir, non. C’était Veli machin là. Alors je laissais mes cheveux devenir plus longs encore, dépassant le stade Linda tandis que je me concentrais pour faire apparaître une poitrine, laisser mes traits devenir plus fins et ressembler au plus près à cette jeune femme. Le plus difficile, maintenant que mon âge avançait, était de faire disparaître mes rides. Si bien que je lui ressemblais probablement pas mal, mais en un peu plus vieille. Et c’est à ce moment là que je prenais la parole.

- Moi c’est Dey, j’suis pas mauvais en illusion aussi. Pis c’était tout. Court, simple et efficace. Et je continuais la transformation, même si elle demandait pas mal d’énergie. J’avais la surprise de constater l’efficacité de la combinaison qui, quoi que je fasse de mon corps, suivait mes mouvements. J’affinais les hanches, parvenais, avec difficultés, à repousser mon bide à bière de mec de quarante-deux ans, et à modeler mes fesses de sorte à ressembler aux siennes. Je n’allais pas plus loin, c’était déjà largement suffisant. Et difficile. Convaincant ? demandai-je à l’assemblée. J’espérais que oui, car je relâchais brusquement toute ma concentration pour redevenir moi-même en quelques secondes. C’était beaucoup plus difficile quand ce n’était pas un besoin ou une envie irrépressible de changement. Quand l’objectif n’était que d’impressionner la galerie… Mais avec un peu de chance, ça avait eu l’effet escompté.

Deux passe à trois. Un visage qu'il connait... pas ? Y a comme un flou sur cette vérité là. Trois passe à quatre, un type en long, en fin, la peau d'albâtre, un habit qui moule son popotin. Celui là est bien le seul à se soucier des vrais choses : mais où est donc l'apéro ? Elias il se tient dans son fauteuil, un bras croisé dans l'autre comme un enfant qui boude. Quand même il salue les gens, d'un regard curieux, d'une inclinaison du menton, d'un imperceptible grognement. Jusqu'à ce qu'entre un visage connu - un vraiment connu qu'il s'en souvient vraiment. Pas qu'il sache son nom, il l'appelle secrètement la Lady Di Uno. La Luno en abrégé. Parce qu'elle a l'air de pouvoir commander des marées comme le satellite. A moins que ça ait un rapport avec son arrière-train qu'aurait un rapport avec son ~~non mais n'importe quoi il est pas comme ça c'est juste par rapport à la mer.~~

Un grand sourire, un bras qui se décroise pour faire un signe, comme un gros canard sur un lac Salut Lady Di Uno ! Mais il voit bien qu'elle a pas l'esprit là. Y a un mec qui lui cause, qui l'appelle Adams. V. Adams. Ça fait sérieusement James Bond pour le coup, bien plus cool que Lady Uno. Elias rabaisse le bras, le croise dans l'autre, observe autour de lui. Y a un paquet de gens pour ce trésor qu'il se dit. La plupart ont sortis des tenues de ninja, comme l'Apérotype. Hugh qu'il a entendu quelqu'un l'appeler. Il est persuadé de l'avoir vu quelque part celui là, mais il sait plus trop d'où, ni trop de quand, et ça fait trop de questions en suspens à répondre dans l'instant. Lui il a pas fait dans le moulant pour l'occasion. Il a choisi intelligemment. Son costard rouge lui va comme un gant. C'est que si y a un soucis et que ça veut cavaler, qui ira prendre en fuite le beau gosse du quartier ! Personne ! Intelligemment, et ouais. En plus il aimait pas les trucs moulants.

Y a la nana au visage connu - pas connu - qui prend la parole d'un coup, qui se présente tout comme il faut, et l'Elias il se demande si c'est bien sage de donner son vrai nom comme ça à la veille d'un cambriolage. Trop tard pour lui de toutes façons.Pour ceux qui ne me connaissent pas, sachez que j'ai probablement fabriqué la baguette que vous tenez entre vos mains. Ah ! Bah d'un coup v'là qu'il remettait les deux visages. L'une au nouvel an étincelant, qu'avait pété une durite sur lui et ses copains de cuite et foutu le feu à Ollivander's, et l'autre qu'avait vendu la baguette qu'il avait amené aujourd'hui alors qu'il se faisait sauter la jambe par un bobtail impétueux. Son visage s'éclaire et il manque de se mettre à applaudir son propre mémoriel retrouvé. je suis Velina Adams. J'ai beaucoup de talent pour le bluff, paraît-il la Lady Uno s'avance, sa gestuelle impeccable. Considérez cet atout comme vous le souhaitez. Puisque, autant que mon aspect physique peut le laisser suggérer, mon domaine, c'est l'illusion. Ah ça !

Là-dessus l'Hugh prend le pas et l'Elias reste observer béat la forme masculine se transformer dans la combinaison même en une réplique parfaite de V. Convaincant ? Elias se lève promptement de son fauteuil en claquant des mains vigoureusement. Extra ! J'avais jamais vu ça de mes propres yeux c'est fascinant ! Il hésita un brin avant d'ajouter j'peux me changer en chat moi, mais c'est tout. Enfin ça peut servir on sait jamais. Il était pas bien sûr de contrôler le changement cela dit et préféra pas tenter la démonstration. C'est que sa magie était encore tellement, tellement fragile. Son mental aussi.

Un pu*ain de moulin ici. T'espérais simplement pas que c'était là que vous alliez faire votre affaire. Parce que comme cambrioleurs, vous étiez pas des plus discrets. Enfin, j'reprochais pas ça à toi, mais aux autres simplets qui t'accompagnaient. / Au nombre des cagoules, tu te rends vite compte que vous êtes au complet.

La brune peut pas s'empêcher de se vendre du mieux qu'elle peut, p't'être parce qu'elle manque de confiance en soi, ou qu'elle a un gros problème d'ego (ça s'rait pas la première ici). Et puis, tout le monde montre son atout le plus féroce qu'il a en stock. Tu peux pas t'empêcher d'admirer la vélane qui est parmi vous. T'as enfin quelqu'un de taille ici. Esthétiquement parlant, y'a pas grand chose à redire, ça fait plaisir. Une vraie oeuvre d'art. La nature l'a pas chiée comme Hugh. Non, ici, il s'agit d'un véritable travail de perfection. Le peintre peut être fier.

Toi t'essaies d'énumérer ce que tu sais faire de mieux, mais tu sais juste survivre en fait. T'es vélane, mais t'as pas besoin de le dire à haute voix pour que les gens le captent. D'ailleurs, tu prends même pas la peine de t'avancer. Tu sais que tes gestes, tes mots - touchent. T'optes pour la sobriété et la discrétion. T'inventes le premier nom qui te passe par la tête, t'as surtout pas envie que tout le monde te flique. T'es pas aussi teubé que toutes ces personnes ici présentes. Et oui, t'es pas le plus respectueux des gars.

— Moi parce qu'il faut toujours que tu commences tes phrases comme ça j'm'appelle... Biggleswade. C'était votre nouvel elfe de maison, t'sais pas mais ça sonnait bien. Et mon talent vous sera révélé en temps voulu... T'aimais bien les mystères. T'étais dans un état second quand tu parlais de toi pour faire vibrer les gens. / Allez, au suivant.