Jeune homme, c'est gênant [En cours]

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#008 - Jeune homme, c'est gênant
avec Benedict Adams
Saison 30 - Printemps

Il est de notoriété publique, et ton teint couleur aspirine peut en témoigner, que tu passes beaucoup trop de temps le nez plongé dans tes bouquins ou au-dessus d'un chaudron. Enfin quand tu n'es pas réfugié dans ta malle afin de maintenir ton niveau au duel magique. Car le souci dans ce pays, c'est que les duels sont strictement interdits lorsqu'ils ne sont pas encadrés... ou qu'ils sont à mort.

Aujourd'hui, c'est l'une de tes expérimentations en potion qui t'amène à t'aventurer hors de ton bureau. Tu as lu dans l'un des ouvrages qui traitait de la médecine moldue qu'ils avaient pour habitude d'utiliser les plantes et les herbes pour soigner bien des maux. L'une de ces plantes en particulier, la Clintonie Boréale, est très utilisée dans les soins des plaies et des brûlures et tu souhaiterais essayer d'en faire une décoction.

Là où tu auras le plus de chance d'en trouver d'après tes recherches, c'est dans la forêt interdite qui, heureusement pour toi, n'est interdite que pour les élèves. Alors tu t'engages sur le sentier qui part du bord du lac et mène jusqu'à la forêt tout en gardant les yeux rivés sur le sol au cas où l'une de ces fameuses plantes aurait bien voulu sautiller sur place pour se manifester.

Malheureusement, lorsque tu commences à t'enfoncer sous les lourds feuillages de la forêt tu n'as toujours pas eu la chance de poser les yeux sur cette fameuse plante. Par contre, tu tombes sur un spécimen tout à fait passionnant : un élève du château s'amusant à jouer le babouin parmi les branches. Tu l'aurais bien laissé faire le pitre ainsi sans t'en soucier, mais il provoque un tel chahut....

Tu sors négligemment ta baguette avant de briser une bonne dizaine de branches sous les pieds du gamin. Voilà qui devrait calmer ses ardeurs... où peut bien se cacher cette fichue plante ?

La Forêt Interdite. Elle porte super bien son nom paraît-il, et c'est exactement pour ça que j'ai décidé de m'y rendre. Les règles sont faites pour êtres brisées, n'est-ce pas ? Alors je m'en donne à coeur joie. Oh, je ne vais pas bien loin, je n'ai aucune envie de me trouver nez à nez avec une Acromentule. Ces bestioles sont beaucoup trop moches pour avoir le droit d'approcher ma perfection. Non, je m'enfonce juste assez pour trouver de beaux arbres bien solides, absolument géniaux à escalader.

Grimper dessus n'est pas compliqué, quelques sauts, je me hisse à la force de mes bras, mes chaussures s'appuyant sur l'écorce rugueuse, et voilà. Je veux surtout trouver une branche parfaite, plutôt droite horizontalement, assez solide pour supporter mon poids, mais assez fines pour que je puisse m'y balancer comme sur un trapèze. C'est que j'adore faire du trapèze, m'amuser à faire des tours autour de la barre, rester en l'air quelques secondes avant de repartir dans un balancement maîtrisé, le tout pouvant se finir en un salto maîtrisé pour atterrir sur une branche du dessous.

Mais voilà, alors que je me lâche, que j'exécute mon salto parfaitement, la branche que j'avais visé pour me réceptionner se brise avant même que je la touche. Et celle du dessous également. Ainsi que les autres auxquelles j'aurais pu me rattraper. C'est une véritable déforestation, et moi, je tombe sans pouvoir me récupérer à quoi que ce soit. Je commence à flipper, il faut bien le dire, il ne faudrait pas que je m'abîme en me réceptionnant mal, ni que je me brise le cou. Tandis que je hurle de peur, le sol s'approche à une vitesse folle.

Je me réceptionne comme je peux en une roulade afin que le choc se répartisse dans tout mon corps. C'est quelque chose que j'ai appris avec les bases du parkour. Mais ça n'empêche que mon poignet droit craque violemment et me tire un cri de douleur tandis que je reste au sol en le gardant contre mon corps. Je crois qu'il est cassé, ça fait super mal. Et quand je relève la tête, je vois le prof de défense contre les forces du mal, juste devant moi, baguette à la main.

- C'est vous qui avez essayé de me tuer ? Pourquoi ? Je sais que je suis super beau, et que je vous fais de la concurrence, mais c'est pas une raison !

Le presque singe acrobate pousse un cri lorsqu'il chute de toute sa hauteur et garde contre lui son poignet visiblement douloureux. Ce n'est que lorsqu'il ouvre la bouche que tu te rends compte que tu connais cet élève en particulier. Poussant un soupir, laissant glisser sur toi ses suppositions comme de l'eau sur la roche, tu approches pour observer son état. Tiens donc, monsieur Adams... décidément vous êtes partout là où l'on ne vous attends pas. Saviez-vous que la forêt interdite est interdite aux élèves ?

Tu l'aurais bien laissé là, la tronche défaite, agonisant avec son poignet en miette, mais ta conscience professionnelle t'en empêche. Pointant ta baguette sur son bras, tu lances un Brackium Emendo ! tandis que son bras s'illumine d'un halo bleuté. D'ici quelques minutes, ton bras sera comme neuf, en attendant fait attention où tu marches s'il te plaît et aide moi à trouver cette fichue plante. Considère cela comme une sanction pour ta présence non autorisée dans ces bois, hmm ?!

Laissant la le bellâtre qui se pense visiblement irrésistible, tu lui tournes le dos et retourne à tes recherches de plantes. C'est malin, il y a des morceaux de bois partout maintenant !

J'ai super mal, vraiment. Avec une telle blessure, je risque de ne pas pouvoir m'entraîner pendant longtemps, ça craint. Je vais devoir le dire à ma marraine, qu'elle soit au courant que Montgomery blesse ses élèves sans le moindre remords, et que c'est une véritable honte ! Tandis qu'il s'approche de moi, je lui lance un regard suspicieux. J'ai bien envie de lui répondre un simple "gnagnagna", il ne mériterait que ça. Mais je suis bien élevé, alors je me contente d'essayer de sourire malgré la douleur. Heureusement, un poignet cassé, ce n'est pas grand chose après m'être moi-même poignardé. Et puis, je suis vraiment bon acteur.

- Je le sais, Professeur, c'est dans son nom. Mais j'avais besoin de m'entraîner.

Quel élève sérieux, sage et respectueux je suis. J'ai quand même un mouvement de recul lorsqu'il pointe sa baguette sur moi. Mais c'est pour réparer mon poignet. Tandis que de la lumière en sort, je sens les os se remettre en place, se réparer petit à petit. C'est pas le truc le plus agréable qui soit, mais ça me permet de me remettre debout, et surtout d'espérer pouvoir reprendre l'entraînement plus rapidement que prévu. Ma main en bon état époussette mon pantalon, pour en faire tomber la terre au maximum, je déteste être sale, et abîmer mes vêtements.

Il ne perd pas de temps pour me dire de chercher une plante comme punition. J'écarquille les yeux. Il est sérieux là ? Il vient de me briser le poignet, et tout ce qui l'intéresse c'est sa plante ? Je n'ai pas de temps à perdre avec de telles futilités. En plus, je ne sais même pas de quelle plante il parle. Pas question d'être puni, je suis le filleul de la directrice adjointe de l'établissement, pas n'importe quel élève pris en faute ! Et en plus, je suis trop beau pour être puni.

- Vous venez de me casser le poignet, je suis à peu près sûr que c'est suffisant comme punition. Et quand ma marraine, Miss de Lanxorre l'apprendra, elle vous fera virer.

Je suis resté debout, planté, les yeux rivés sur lui alors même qu'il me tourne le dos en observant le sol. Il a pris ses désirs pour des réalités celui-là.

Tu marmonnes quelques mots sans y prêter attention tandis qu'il évoque son besoin de s’entraîner. Vous feriez mieux de vous entraîner au self-control au lieu de jouer les cascadeurs. Et si vous tenez tant que ça à jouer au capucin vous pourriez aussi utiliser la salle sur demande, ça vous évitera de braver les interdits. En attendant nous recherchons une fleure aux longues feuilles vertes et aux fruits ronds et bleus portés sur de longues tiges fines. Tu n'as pas spécialement levé la voix, ni le nez d'ailleurs, mais le calme de la forêt devrait lui permettre d'entendre tes propos.

Tu cesses tout mouvement avant de te relever doucement et de tourner vers lui lorsqu'il évoque sa prétendue marraine et ton éventuelle expulsion du château. Un sourire carnassier s'affiche alors sur tes lèvres douces.Hypérion, sois gentil, garde tes menaces pour celles et ceux que ça pourrait impressionner. Je t'ai demandé de m'aider à chercher cette plante et, si tu veux quitter cette foret avant la nuit et en un seul morceau, je t'invite à t’atteler à cette tache dès maintenant. C'est drôle comme bien des problèmes pourraient être réglés d'un simple sortilèges... mais ce pays est vraiment beaucoup trop restrictif en matière de libertés individuelles, pourquoi ne peut-on pas simplement broyer les os de ceux qui nous ennuient ?

Mais c'est qu'il est drôlement désagréable ce Monsieur ! Des fois que le fait qu'il m'ait cassé le poignet ne soit pas suffisant pour faire de lui le type parfait à détester, le voilà qui se permet de me prendre de haut en parlant de self-control ! Je me contrôle parfaitement, c'est bien pour ça que je suis un acteur de qualité. C'est simplement que je n'avais aucune raison de m'empêcher de l'attaquer durant son cours puisque c'était un simple retour à l'envoyeur. Il ne doit vraiment pas être très futé s'il n'est pas capable de comprendre quelque chose d'aussi simple que cela. Il parle de la salle sur demande et de la fleur qu'il cherche. Le problème ? Je m'en fous.

- Je préfère m'entraîner en extérieur. Et puis... Les règles sont faites pour être brisées, n'est-ce pas Professeur ?

Un petit sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je m'approche de lui. Il ne semble pas prendre ma menace au sérieux, mais j'ai peut-être un autre moyen de louper cette punition. Après tout... Comment pourrait-il résister à mon charme ? Je passe outre son sourire bien peu avenant et ses paroles qui le sont tout aussi peu. Il m'appelle Hypérion, et je crois que j'aime de plus en plus ce nom. Ce que j'aime aussi, c'est la facilité avec laquelle il passe du vouvoiement en tutoiement. Si ça ce n'est pas une preuve que j'ai toutes mes chances...

Je m'approche alors encore, réduisant totalement l'espace qui nous séparait pour m'accrocher à son bras d'un air effrayé. Les types comme lui ont besoin de sentir qu'ils peuvent protéger les plus faibles, non ? Alors voilà, je prends le rôle du faible, et ce uniquement pour instaurer un contact physique. Regard empli d'admiration, je lève les yeux vers lui avec un petit sourire à la fois effrayé et gêné.

- Vous allez me protéger de toutes les vilaines choses qui traînent dans cette forêt, pas vrai ? C'est ce que font les Professeurs aussi doués que vous...

Meilleur rôle de composition, meilleur acteur et jeune talent ! Pour sûr que je mérite minimum trois oscars pour cette prestation !

Est-ce qu'il se moque de toi ? Sans nul doute possible. C'est impressionnant, ce jeune homme dispose déjà de tous les attributs que tu détestes chez les adultes alors qu'il en est seulement à la moitié de son cursus scolaire. Tu secoues ton bras avec vigueur lorsque celui-ci s'y accroche tel une sangsue pour te faire les yeux doux. Non, mais ça va aller oui ?! Je retire cinq points à Serdaigle. Premièrement les règles sont faites pour borner les actions des uns et des autres afin que la vie en communauté soit possible et agréable pour tous. Deuxièmement je te demanderai de ne plus t'accrocher à mon bras ainsi si tu ne veux pas te retrouver avec les deux bras dans le dos jeune homme.

Non, mais qu'est-ce que c'est que ces manières ?! Il agit comme si vous étiez de vieux amis, ou comme s'il s'agissait d'une jeune pucelle en manque d'attention, au choix. A vrai dire, tu ne sais pas laquelle de ces deux possibilités t'horrifie le plus. Quoi qu'il en soit, s'il s'amuse à nouveau à s'agripper à quelque partie de ton corps que ce soit, il va le sentir passer ! D'un mouvement d'épaule tu ramènes ta cape sur ton épaule négligemment et te remet à chercher au sol trace de la fleur que tu cherches. Et met toi au boulot veux-tu ? Je suis on ne peut plus sérieux sur la nuit que tu vas potentiellement passer ici tu sais ?

Grumph, il ne semble pas très sensible à mes charmes. Quel imbécile. Je relâche son bras alors même qu'il le secoue dans tous les sens. C'est qu'il risque de donner un coup dans mon beau visage à agir ainsi. De quoi aurais-je l'air avec un oeil au beurre noir, je vous le demande ? Et après c'est moi qui ait des problèmes de contrôle ? Bah tiens, il ferait mieux de se regarder dans un miroir avant de dire la première connerie qui lui passe par la tête. Quel imbécile ce professeur. Va vraiment falloir que j'en touche deux mots à ma marraine.

Surtout que son discours moralisateur me fait lever les yeux au ciel. Je suis ses mots en faisant mine de les répéter de mon côté en l'imitant sans le son, les lèvres remuant comme pour réciter une leçon affreusement ennuyeuse. J'hésite même à hurler un grand "boriiiiiing" mais il risquerait de mal le prendre. Faut dire qu'il a l'air de tout mal prendre le type.

- Encore une menace, Professeur ? Vos méthodes pédagogiques me semblent bien peu recommandables.

Et ça aussi, j'en parlerai à ma Marraine. Il veut jouer au plus malin avec moi ? Il n'a pas trouvé la bonne personne. Je ne fais pas partie de ces élèves lambda, qui gobent tout ce qu'on leur dit sans réfléchir. Je suis le seul et l'unique Benedict Adams. Et quand quelque chose ne me plaît pas, je fais en sorte qu'il disparaisse, ou que sa vie devienne un enfer. Tandis qu'il se remet à chercher sa fleur, je fais volte-face pour retourner vers le parc, lui adressant quelques mots tout en m'éloignant.

- Vous avez l'air de très bien vous en sortir tout seul. J'ai rendez-vous avec ma Marraine, et j'ai plein de choses à lui raconter. Bonne soirée, Professeur !

Après tout, il vient de refuser clairement de me protéger contre les menaces de la Forêt Interdite. Pourquoi resterai-je dans de telles conditions ? Surtout que sa présence m'est désagréable, aussi sexy soit-il.

Tu souris sans même relever la tête, ses propos te donnent envie de lui montrer à quel point tu peux être désagréable et peu recommandable avec les jeunes gens dans son genre. Seulement ce boulot, tu en as besoin et tu tiens vraiment à le garder ! Tu te contentes donc de pointer ta baguette dans ton dos tout en murmurant Locomotor Mortis. Tu ne prends pas la peine de retourner lorsque tu préviens le jeune homme que son comportement t'agace.

Tu t'éclaircis la gorge avant de lancer. Tu ne m'as pas bien compris je pense. Je ne te demande pas ton avis et je me fiche bien de ce que tu avais prévu cette après-midi. Dis-moi, pourquoi devrais-je respecter les règles pédagogiques lorsque tu te moques de celles fixées par l'école ? Et encore, s'il trouve que tu abuses un peu dans tes manières, le pauvre garçon n'a encore rien vu. Je vais lever le sortilège, tu vas te relever et te mettre à chercher bien gentiment avec moi la plante dont j'ai besoin. Si tu es sage, que tu te dépêches, nous aurons peut-être fini avant le repas de ce soir et tu auras tout le temps pour aller te plaindre auprès de ta marraine.

Comme si cette dérisoire menace pouvait t'atteindre d'une quelconque manière. Mais une idée te vient, puisqu'il semble être un peu particulier ce garçon, montrons-lui à quel point toi aussi tu peux être... spécial. Te redressant, tu fais volte face et t'approche de lui un doux sourire aux lèvres. Arrivé à sa hauteur, tu t'accroupis à ses côtés et poses ta main sur sa joue tout en approchant ta bouche de son oreille. Tes doigts caressent sa peau tandis que tu lui souffles à demie-voix Tu n'as pas envie de me voir en colère et nous ne sommes pas obligés d'être ennemis... contentes-toi de faire ce que je te demande et tu verras que mes méthodes pédagogiques seront bien plus agréables.

Tu déposes un baiser sur sa joue avant de repartir comme si de rien était à la recherche de cette foutue plante.

Tandis que mes pas m'emmènent tranquillement vers le château, une force étrangère m'entraîne à nouveau en arrière, pour me remettre face à ce détestable Professeur. Il commence à réellement m'agacer celui-là. Comment peut-il si peu respecter mon refus de rester en sa désagréable présence ? Tandis qu'il essaie à nouveau de me faire une leçon de morale, je me contente de mimer un "gnagnagna" bien peu respectueux à son égard. Les règles, les règles, il n'a que ce mot là à la bouche. C'est à se demander s'il n'a pas les siennes, ce qui expliquerait pourquoi il est si insupportable avec moi. Nullement impressionné par tout son petit discours qui se termine par le fait que je dois être sage avec lui pour en finir plus vite, je me contente de hausser les épaules, bien décidé à lui fausser une nouvelle fois compagnie, que ça lui plaise ou non.

Mais finalement, il revient vers moi. Sa main se pose sur ma joue avec la plus grande douceur, me tirant enfin un sourire joyeux, tandis que son souffle vient chatouiller mon oreille. Je ne peux m'empêcher d'appuyer un peu plus ma joue contre sa main, pour garder ce contact, jusqu'à ce qu'il me claque un bisou dessus avec des mots qui sont bien plus agréables que les précédents. Mon sourire s'élargit alors encore plus. Je savais qu'il était comme tous les autres, incapable de me résister. Si ça se trouve, c'est pour ça qu'il est si méchant avec moi, parce qu'il a peur de perdre tout contrôle en ma présence. Mais oui, c'est logique ! Je peux sans doute me montrer un peu plus gentil que prévu avec lui. Surtout si ça me fait gagner d'autres bisous. J'aime les bisous. Et les caresses aussi. Les papouilles et les câlins. J'aime toute preuve d'affection qu'on peut me porter, peu importe de qui ça vient.

Me voilà alors qui file, sautillant vers le Professeur avec un immense sourire aux lèvres, visiblement plein de bonne volonté maintenant qu'il a décidé de se montrer plus avenant envers moi.

- Si je trouve cette plante, j'aurais le droit à un autre bisou ? Ou à un câlin avec des papouilles dans les cheveux ?

Le regard brillant d'excitation, je me vois déjà avec ma jolie récompense. Trop hâte de l'avoir.

Le garçon semble soudainement s'apaiser, comme s'il avait obtenu ce qu'il attendait de moi. Sa voix s'élève dans mon dos quémandant plus encore d'attention, d'affection, qu'il n'en a déjà eu. Ce ne serait pas professionnel ! Tournant la tête vers le garçon tu ajoutes néanmoins : Mais si tu te montres coopératif et agréable, peut-être pourrions-nous envisager une étreinte et des papouilles... enfin ça ne dépends que de toi ! Si c'est là ce qui lui faut pour être motivé... ça risque de poser problème en plein cours. Je ne vais tout de même pas câliner tous les enquiquineurs de Poudlard pour obtenir calme et écoute !?

Une question me traverse alors l'esprit... De quel genre de famille viens-tu Hyperion ? Le regard porté sur le sol, je réalise soudain la dualité de la question et m'empresse de préciser. Je ne parle pas de vos origines, mais de votre composition... es-tu fil unique ? Si tel est le cas, le garçon ne doit pas avoir reçu beaucoup d'amour à la maison. A moins qu'il ne soit issu d'une famille nombreuse ou l'attention lui faisait défaut.

Dans un cas comme dans l'autre il est étrange de devoir passer par les sentiments pour obtenir quelque chose de lui... surtout à cet âge et à ce stade de la vie... non ? Il semble heureux toutefois de s'être vu octroyer un peu d'attention. Les autres professeurs aussi doivent passer par baisers et papouilles pour obtenir de toi un peu de coopération ? Je ne sais pas laquelle des deux possibilités me froisserait le plus.

Comment ça, ce serait pas professionnel ? On s'en fiche ! Je veux des bisous, des câlins et des papouilles ! Il ne comprend rien. C'est pas comme si son rôle de professeur était important ici, nous sommes simplement deux êtres humains, et même lui, il a besoin d'attention, c'est sûr. Sinon il n'insisterait pas autant pour me garder à ses côtés durant ses recherches. Quel genre de punition est-ce là, vraiment, je vous le demande ? Non, il n'ose simplement pas s'avouer qu'il me trouve parfaitement à son goût et qu'il veut passer plus de temps en la présence de ma perfection. Et franchement, à sa place, je l'avouerai. Il n'y a aucune honte à tomber sous mon charme, il suffit de me regarder pour comprendre qu'on ne fait pas mieux que moi.

Cependant, il se reprend rapidement, et mon sourire s'illumine. Coopératif et agréable contre une récompense affective bien méritée ? Je peux le faire, sans l'ombre d'un doute. D'ailleurs, s'il n'avait pas commencé par se montrer lui-même si désagréable et si autoritaire envers moi, il aurait tout de suite pu voir que je suis tout le temps souriant. Mais il préférait se montrer méchant et me casser le poignet tout en me faisant la morale. Il m'a cherché, il m'a trouvé. Un Adams gagne toujours, et la victoire est ici à portée de main !

- Je suis sûr qu'on va la trouver votre fleur, Professeur !

Je suis un élève modèle et studieux, les yeux rivés au sol à présent pour l'aider dans ses recherches avec la plus grande attention. Pour sûr que j'aurais mon câlin et mes papouilles. Mais il préfère me faire la discussion tout en cherchant. Je le comprends, je suis si intéressant ! Surtout qu'il me lance sur mon sujet préféré : moi et ma famille. Quel homme de goût, vraiment !

- Je vis avec mon oncle et ma tante, et ma cousine, Angela, mais c'est comme ma soeur. Et puis il y a Velina aussi, notre grande soeur, qui est aussi belle que nous. Mes parents à moi sont morts quand j'étais petit, dans un super combat épique contre des Mangemorts. Ils en ont tué plusieurs, évidemment, mais ils ont fini par succomber à leurs blessures en véritables héros !

Oups le mensonge. Faut dire que l'accident de voiture, c'est vachement moins classe. La mort de mes parents est aussi nulle que le prénom qu'ils m'ont donné. Mais ils étaient beaux, et m'ont donné leurs gènes, c'est tout ce que je leur demande. Pour sûr que leur fils est parfait et qu'ils sont fiers de moi ! N'importe qui le serait. J'éclate de rire à sa nouvelle question.

- Non, il suffit qu'ils soient gentils. Mais vous, vous avez été méchant dès le début, entre les sorts et la chute de l'arbre. Faut bien vous rattraper.

Ben oui, évidemment.

Si tôt la récompenses promise, le jeune homme s'adoucit et se montre presque agréable ! Le voilà qu'il cherche sans rechigner trace de la fleur si précise à me yeux. Les explications viennent sans même que je n'ai besoin d'insister... j'aurai du me douter que parler de lui était une de ses principales occupation. Légèrement excentrique le garçon... toutefois je relève brusquement la tête lorsqu'il évoque un nom qui ne m'est pas inconnu, bien au contraire. Angela... Angela Adams ? Angela est ta cousine ?

AH ! Les choses sont pires que prévues... si Angela raconte à son cousin qu'elle a passé la nuit dans ma chambre, il serait bien capable de réclamer lui aussi une nuit dans mes appartements. Extirpé de mes songes par ses propos, je m’esclaffe d'un grand rire. Méchant ?! Le sortilège était fictif, tu n'as absolument rien subit, si tu veux tout savoir, je peux être bien plus méchant que tu ne le pense.

Avant qu'il ne se montre désagréable à nouveau, je m'empresse d'ajouter. Tout comme je peux être bien plus gentil que tu ne l'imagine. Il va pas se faire des idées, hein..?

Je souris lorsqu'il répète le nom d'Angie. Je hoche la tête en le regardant, me sentant obligé de répéter les choses puisqu'il ne semble pas les avoir bien comprises.

- Oui, c'est ma cousine. Mais comme on a grandi ensemble, c'est comme ma soeur. Vous la connaissez ? Elle est belle, hein ?

En fait, ce n'est pas très étonnant qu'il la connaisse. Qui ne se retournerait pas sur son passage ? Elle est si merveilleuse, c'est comme écrit sur son visage qu'elle porte les gènes de la perfection des Adams. Comme moi au féminin en fait ! C'est étonnant qu'il ne se soit pas rendu compte lui-même qu'on était de la même famille, une telle beauté ne sort pas de nulle part. Mais il a l'air un peu lent, le Professeur Montgomery. Un peu plus gentil, mais pas très futé. C'est pas grave, je ne lui en veux pas. Enfin, tant que j'ai mes papouilles et mon câlin.

Par contre, je n'aime pas beaucoup qu'il se moque de moi à un tel point. Son sortilège n'était pas fictif, il me l'a bel et bien lancé, même si les effets eux, n'étaient que dans mon esprit. Je n'aime pas l'idée qu'un professeur puisse lever impunément sa baguette sur moi. Qu'est-ce qu'il croit, je suis Benedict Perfection Adams, pas n'importe quel autre imbécile de l'école. Je ne me laisse pas faire aussi facilement, j'ai une réputation à tenir ! Mes sourcils se froncent lorsqu'il me dit qu'il peut être plus méchant encore. Comme si j'avais envie d'entendre ses menaces.

Sérieusement, je comprends rien à ce type-là. Il est méchant, puis gentil, puis méchant... A croire qu'il a un quota d'agréabilité à ne pas dépasser toutes les dix minutes, c'est incroyable. Et le voilà qui m'annonce qu'il peut être encore plus gentil aussi. Cette fois-ci, je m'arrête, les bras croisés sur la poitrine, visiblement prêt à bouder.

- Alors prouvez-le !

Eh m*rde.... les deux gamins les plus imprévisibles, les plus arrogants aussi sans doute, du château s'avèrent être tous les deux de la même famille et s'être attaché à ma personne d'une façon plus ou moins inattendue. Sauf qu'en dehors de problèmes, je ne vois pas bien ce que j'ai à y gagner moi ! Je me mord la joue intérieure pour ne pas répondre à sa question. Évidement qu'elle est belle, elle est à demi-vélane, comment pourrait-il en être autrement. Oh mais attendez une petite seconde là... Toi aussi n'est-ce pas ? Approchant doucement du garçon, je le jauge de la tête aux pieds. Toi aussi tu as du sang de vélane, je me trompe ?

Après tout s'ils sont de la même famille il y a de fortes chances pour que ce trait héréditaire soit partagé. Peut-être pas au même degré, mais tout de même. Mis au défi par un gamin, c'est incroyable. Petit sourire aux lèvres face à son attitude boudeuse, j'attrape son menton du bout des doigts et dépose sur ses lèvres un doux baiser prolongé... mes lèvres glissent sur sa joue, dérapent dans son cou, avant de m'éloigner à nouveau, comme si de rien était. Alors cette fleur ?