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La mer est ton miroir [Abandonné]
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La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Ven 27 Mar - 17:38

Saison 30 - Fin du printemps
avec Aldís Björnsdottír



Depuis l'arrivée de notre sorcière en Angleterre, beaucoup de choses avaient changé. Elle avait grandi, passant d'enfant râleuse souffrant du mal du pays à une citoyenne vaguement engagée dans les affaires de sa ville. Elle avait étudié à l'étranger, deux fois puisque Poudlard compte comme une première expérience, avec ses murs et ses escaliers chelous et sa cuisine fade. La deuxième étant son échange scolaire en Turquie, où elle s'était perfectionnée à certains aspects de sa magie. Elle avait aussi trouvé quoi faire de sa vie et concrétisé un rêve d'enfance, ce qui n'était pas rien quand on sait qu'elle démarrait cette histoire en étant une parfaite paumée j'menfoutiste. En deux années, sa vie avait complètement changé. Et elle était à nouveau sur le point de se modifier radicalement ! D'ici la mi-été, elle ne serait plus élève à Poudlard. D'ici une poignée de mois, elle partirait son diplôme en poche sillonner les routes hasardeuses et impénétrables du monde des adultes et de la vie active qui va avec. De quoi flipper un chouïa !

Ce qui n'avait pas changé, en revanche, c'était son inclination à jurer à tort et à travers au moindre soucis.
Pendant ces courtes vacances scolaires, Castielle avait décidé de monter un petit business. Elle mettait ses talents de navigatrices au service du premier touriste venu prêt à payer pour la course. Tour romantique sur les canaux de Londres ? Vendu ! Petite escale sur une plage inaccessible autrement que par la voie marine pour avoir la paix toute la journée ? Vendu ! Besoin express de quitter le pays et rejoindre la France sans poser de question ? Vendu mais pour le triple du prix !
La boutique ne tournait pas aussi bien que ce qu'elle aurait voulu mais elle arrivait à se mettre pas mal d'argent de poche de côté quand même. Puis le système était perfectible, tout ceci n'étant qu'un première version test d'un projet plus ambitieux encore. Le seul bémol dans cette entreprise indépendante était... les autres. Eh oui, les autres. Pas les clients, quoique certains pouvaient être relous mais plutôt les autres marins qui obstruaient les docks de Londres au point qu'elle mettait des plombes à trouver un endroit où se poser ! L'été est aux portes de la ville et les humeurs vacancières des possesseurs de bateau commence à se voir. Bref tout ça pour dire que s’appareiller aux Docks en ce moment est assez galère et que c'est pourquoi, si jamais vous longez les quais, vous pourriez entendre capitaine Castielle déverser de bien vilains mots sur son pont et ceux des autres.

Après avoir dû patienter un moment, elle trouva enfin un endroit à sa convenance et, une fois en place, sorti pancarte publicitaire et casquette de circonstance.

Course maritime
Balade en mer
Escapade et Croisière
Cours de navigation
Transport d'urgence
(rajouté au crayon)

Solo ou en Groupe
12 livres par adulte - 6 livres par enfant.
Gallions d'or acceptés.

Pour la dernière indication, pas de quoi paniquer ! Quand les Moldus demandent, intrigués, ce que ça veut dire, Castielle répond juste que c'est une blague de Pirates. Si il y a des enfants dans le tas, elle explique même une légende presque complètement inventée mais puisant tout de même dans des histoires de pirates moldus pour que ça fasse plus vrai à leurs yeux. Une histoire de trésor disparu et de quête millénaire. Ça fait toujours son petit effet et les gens n'y voient que du feu !

Tout étant en place. Castielle n'avait plus qu'à attendre. C'était la partie la moins fun du travail : attendre que les clients viennent.
Soupire. Ça pouvait prendre une heure comme quatre avant que le premier n'arrive.
« Pfff, allez, c'est parti, courage ! » se dit-elle à elle même. Notre sorcière se motive comme elle peut !
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Ven 27 Mar - 18:23

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Aldís aimait les docks de Londres pour le peu d'esprit maritime qu'ils laissaient échapper, pour les cliquetis de l'eau contre la pierre et contre les coques des bateau, pour la légère brise qui s'engouffrait entre les bâtiments et faisait tanguer les voiles roulées sur elles-mêmes. Bien sûr, il n'y avait ni vagues, ni embruns, ni écume, et elle s'y sentait plus enfermée que sur n'importe quelle plage, mais c'était ce qu'elle avait trouvé de plus satisfaisant, en tout cas, lorsqu'il lui était impossible d'aller faire une virée en bord de mer. La mer. Aussi loin qu'elle pouvait s'en souvenir, la mer l'avait fascinée. Elle avait constituée sa plus proche amie d'enfance, sa plus fidèle compagne d'aventure, sa plus certaine source d'apaisement, lorsque son inconstance encore faisait battre sa poitrine trop fort. Elle l'associait à sa terre natale, à cette Islande trop lointaine et qui déjà lui manquait. Elle y était pourtant retournée maintes fois. La mer des côtes anglaises n'était pas la même, mais elle avait ce même pouvoir sur elle. Ce pouvoir de se rappeler à elle. Ce pouvoir de lui renvoyer une image plus fidèle que n'importe quel miroir.

Aldís se voyait en cet élément instable et mouvant, dont on ne pouvait percer les profondeurs, et qui parfois s'agitait avec une force telle qu'on ne pouvait plus l'approcher, plus y naviguer, mais qui souvent était calme, plat et légèrement ondulant. Elle se reconnaissait dans ces vagues qui surprenaient parfois. La vague avait prit une place dans sa vie qu'elle n'aurait su soupçonner, mais qui résonnait désormais fort en elle. Unnür. Elle ne se souvenait même plus à quel moment de sa vie elle avait surnommé sa maladie ainsi. Ce devait être au début. Ce devait être lorsqu'elle avait compris ce que tout cela impliquait, lorsqu'elle avait compris à quel point elle était insaisissable, à quel point son propre être pouvait lui filer entre les doigts. Mais elle avait appris à naviguer. Ou du moins à rester à flot, la tête hors de l'eau. Après maintes noyades, elle avait appris non pas à empêcher cette vague de se briser avec force sur les rivages, mais à consolider suffisamment ce rivage pour qu'il ne se brisât pas sous le choc. La mer était son temple. Son oxygène. Son reflet d'elle-même. Elle en avait besoin.

Les Docks étaient trop pleins. Aldís avait mal choisi son créneau. Les touristes se baladaient avec cette nonchalance qu'elle enviait parfois. Lunettes sur le nez, sourire sur le visage, ils contemplaient les Docks de Londres avec enthousiasme, tandis que les navigateurs et possesseurs de bateaux en tous genre s'empressaient de sortir leurs voiles et d'allumer leurs moteurs pour aller prendre d'assaut la Tamise, lisse, calme et sereine. Elle aimait autant le silence que la mer et supportait mal la foule. Elle marchait toujours de la même manière, ses poings enfoncés dans ses poches, ses doigts tripotant l'objectif de son appareil photo au fond de sa poche, ses cheveux lâchés dissimulant en partie ses pommettes et la conclusion de ses sourcils blonds. Elle avait pressé le pas légèrement, impatiente désormais de retrouver une rue plus calme où elle ne se sentirait pas ainsi étouffée par toutes les conversations des badauds qui, de toute évidence, s'y trouvaient mieux qu'elle. Elle aurait voulu déménager près de la mer. Elle n'aimait pas le changement. Elle n'aimait pas se sentir seule même si elle aimait la solitude. Elle ne pouvait pas quitter Londres.

A mesure qu'elle marchait, il lui semblait parfois que les pavés étaient légèrement oscillants, instables, et qu'elle aurait eu vite fait de se tordre la cheville sur le bord de l'un d'entre eux. Ils semblaient, durant quelques instants, agités de tremblement et prêts à se déchausser, et Aldís plissait les paupières, cherchant à faire la différence entre illusion et réalité. Son regard furetait alors sur les éléments les plus proches du sol, chaussures vernies, baskets de la dernière fournée, sandales de touristes du Nord qui trouvaient le climat Londonien à leur goût, pancarte de balade en bateau. Pancarte de balade en bateau, et gallions d'or. Aldís releva la tête. La présence d'une évocation du monde magique en plein Londres était suffisamment rare et intrigante pour retenir son attention et faire ralentir son pas. Derrière la pancarte, qui proposait mille autres services plus anecdotiques que ces gallions, une jeune fille, jeune, casquette, demi-sourire commercial aux lèvres. Aldís l'observa un moment, immobile désormais. Une sorcière ? Ou peut-être pas. Peut-être d'ailleurs qu'elle rêvait. Elle extirpa son appareil photo de sa poche et, sans un regard à la jeune femme qui tenait sa pancarte, prit le signet en photo. Elle contempla l'écran un moment. Gallions d'or. En toutes lettres, gallions d'or.

- Je voudrais faire une balade en mer.

Les mots lui avaient échappé et elle avait eu l'impression un instant de ne pas les avoir dits elle-même. Elle avait parlé plus vite qu'elle n'avait pensé, ce qui se produisait souvent à bien y réfléchir. Elle rangea son appareil photo dans sa poche, de peur qu'il ne lui glisse des mains à tout instant.

- Bonjour, je voudrais faire un tour en mer, s'il vous plaît. Je paierai en gallions.

Voilà qui était mieux. Peut-être imprudent ? Mais personne ne les écoutait, d'ailleurs personne ne semblait se soucier de la pancarte en cet instant, et personne ne semblait vouloir faire de tour en mer. Il n'y avait même pas, de mer. Mais c'était payable en gallions, et donc pourraient-elles probablement atteindre la mer tout de même. En tout cas, Aldís pouvait transplaner. Elle détestait ça. Pour une balade en mer, elle l'oublierait.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Sam 28 Mar - 16:20

L'attente, sous le soleil et l'air frais, toujours l'attente. Castielle désespère parfois mais il y avait du monde aujourd'hui le long de l'eau et elle ne pouvait pas simplement plier bagage et repartir alors qu'elle avait eu tant de mal à trouver une place ! Alors, elle prend son mal en patience, bien que cette dernière ne face pas partie de ses qualités d'ordinaire. Heureusement pour notre louve de mer en mal de rémunération, le vent tourne en sa faveur et une drôle de dame vient se planter devant elle avec un air perplexe. On aurait dit un poisson surpris de ne pas pouvoir manger son vers tranquillou sans s'empaler sur un hameçon. Une blonde encore plus blanche qu'une feuille A4 que Castielle est obligée d'accueillir avec un sourire commercial forcé. *Allez, décide toiii*. Et puis là, le pompon : telle une touriste chevronnée, la dame sort un appareil photo et se permet de (littéralement) lui tirer le portrait ! Autant vous dire que sur le cliché, le visage de la capitaine ne laissait aucun doute quant à ce qu'elle pensait de cette attitude. Non mais oh ! On est où là ? Ses lunettes avaient même viré à cet orange-brun-rouge dégueu, symbole de ce qu'elle pensait tout bas de celle qui va devenir sa cliente.
Elle commence bien, cette course, dis donc !

Arrachant le cliché des doigts de la photographe, Castielle se fit violence pour rester polie autant que possible. « Droit à l'image ! », dit-elle sur un ton mi-agacée mais se voulant aussi mi-drôle. « Ce sera un plaisir de vous emmener là où votre coeur le désire ! Je vous en prie, monter à bord. Dites m'en plus, le temps qu'on largue les amarres. »
Il lui fallait plus d'informations que simplement une demande de balade en mer. Certaines personnes ne supportent pas de ne plus voir la côte, d'autres veulent goûter au plaisir du large. Certains veulent voir de leurs yeux un îlot vierge de toute présence humaine, d'autres simplement prendre un transport moins bondé que le métro. Pour une expérience optimale, Castielle devait savoir tout ça. Le hic était que bombarder de questions techniques des gens en vacance ne leur plaisait généralement pas, il fallait donc qu'elle y aille en douceur et avec parcimonie. Est-ce que Douce et Parcimonie sont deux adjectifs qu'on peut utiliser pour décrire Castielle Colt ? Certainement pas. Mais elle fait ce qu'elle peut, au prix de gros efforts sur elle-même.

D'une main de maître et en deux temps trois mouvements, le navire était libéré du quais et voilà les deux femmes tanguantes sur les eaux de la Tamise, direction la mer à quelques dizaines de mètres de là.
« Oh et, du coup, ça fait 3 Gallions la course. Taux de conversion en hausse, tout ça, vous comprenez ? » dit-elle à sa passagère avec un clin d'oeil. C'était faux, le taux de conversion actuel était à peine plus haut que de 7.3 et donc la course valait aux alentours de 1 Gallion et 12 Mornilles. Mais comme la cliente semblait plus encline à manipuler des objectifs que des calculettes, Castielle se sentait de tenter sa chance. Comment ça c'est arnaquer ses clients ? Pas du tout ! C'était, ce qu'on appelait dans le temps en France, Optimiser son business. Non vraiment, pas de quoi s'offusquer voyons.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Sam 28 Mar - 21:24

Image Tu te plais à plonger au sein de ton;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.



La sorcière avait semblé surprise d'être prise en photo ainsi, mais ne se formalisa pas de son manque de politesse, et l'invita à bord avec la courtoisie de quelqu'un pour qui le client est Roi. Aldís hésita presque, n'ayant pris le bateau que très rarement. Elle s'était souvent contentée de contempler la mer, de s'y immerger jusqu'aux épaules et de faire quelques longueurs, sans aller plus loin, de peur de s'y noyer. Elle aimait plus voir, sentir la mer, que naviguer. Pourtant, l'appel des vagues et des embruns était forte. On lui offrait l’opportunité de s'arracher aux Docks bondés, aux pavés tremblotants, aux conversations des touristes. Finalement, elle acquiesça et embarqua d'un pas mal assuré. Le bateau tanguait à peine tant la Tamise était à l'abri de toute houle, bien nichée dans sa petite capitale. Aldís sortit enfin ses mains de ses poches, qu'elle ferma pour mettre son appareil à l'abri, et entoura ses mains autour d'un boute pour garder l'équilibre. La sorcière sentait déjà la légère brise qui annonçait la mer s'engouffrer dans ses narines et faire onduler ses longs cheveux. Elle ne regrettait pas d'être montée à bord. Déjà, la rumeur des touristes s'éloignait et s'évanouissait dans le murmure pâle du vent. La navigatrice annonça le prix, Aldís n'y fit pas vraiment attention, extirpa quelques pièces de l'une des ses poches et les glissa dans la paume de l'autre.

- J'aimerais me perdre en mer.

Elle n'avait définitivement pas un don pour formuler des phrases précises et qui ne parussent pas étranges. Pourtant c'était précisément ce qu'elle voulait : se perdre en mer. Aller suffisamment loin pour ne plus voir aucun rivage, pour oublier qu'elle était en Angleterre, pour sentir un instant qu'elle était dans une sorte de néant salé sans limites, sans horizons, sans rien.

- Pardon. En fait j'aimerais que l'on aille loin des côtes, si c'est possible.

Elle espérait que le vent serait bon. Elle voulait surmonter les vagues sans s'immerger. Elle voulait avoir cette impression de toute puissance, de maîtrise, tout en sentant qu'elle était fragile, car c'était le cas. Elles pouvaient tout aussi bien dériver en mer, se retourner, se noyer. Elles pouvaient aussi rester à flot. Cette impression de puissance serait aussi fragile qu'un fil. Elle serait aussi fragile que l'était Aldís. Elle voulait surtout s'échapper. Déjà, Londres s'éloignait. Les Docks, les quais, les bateaux. Ils croisaient encore de nombreux touristes, à flots eux-aussi, et Aldís ferma les yeux pour que les contours de la capitale s'effacent. Il fallait qu'elles aillent plus vite, qu'elles s’éloignent suffisamment. Une mouette se posa soudain sur la coque du bateau et fixa Aldís de ses yeux ronds comme des billes. Son bec était d'un jaune poussin. La mouette ne détachait pas son regard arrondi de la sorcière.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Mar 31 Mar - 16:51

S'il s'était avéré compliqué d'arriver, il était nettement plus simple de repartir ! Le bateau descendait la Tamise comme si il n'y avait rien de plus anodin au monde, Castielle avançant à contre courant des autres embarcations rentrant à la maison, le sourire aux lèvres. Enfin ! La terre lui brûlait les pieds, elle parvenait de moins en moins à rester sur le plancher des vaches très longtemps. La dernière fois elle avait tenu quelques mois, puis quelques semaines,... sa fièvre d'horizon infini et de calme absolu la tenaillait de plus en plus. Durant les vacances, c'était le moment idéal pour en faire une grande cure, d'un coup, intensive, histoire de se recharger en sel marin avant de retourner s'enfermer dans une boite de briques et de verre, quelque part. Alors, ces courses, c'était un peu le doublé gagnant pour notre sorcière. Elle accepta donc les pièces d'or de sa voyageuse avec entrain, ravie que l'intéressée ne soit pas une économiste chevronnée ou une personne sur la paille incapable de payer. Dans ce dernier cas de figure, qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire ? Elle allait pas jeter quelqu'un par dessus bord juste pour ça... Quoi que, si on était toujours sur la Tamise et plus tellement à l'embouchure sur l'océan, y avait moyen de s'en laver la conscience sans trop de mal. Mais heureusement pour tout le monde, tout ceci n'était que projection et supposition.

« Ça marche ! », de l'eau, rien que de l'eau. A perte de vue. Plus de côtes, plus de monde et surtout : plus de bruit ! Rien de plus facile, de moins coûteux en carburant et énergie humaine. Cette course s'annonçait plus agréable que prévu, finalement. Le cauchemar absolu étant les couples et les touristes en mal d'anecdotes. Un jour elle avait eu deux tourtereaux qui se bécotaient sur son pont non-stop au point qu'elle pensait qu'ils allaient finir par se manger l'un l'autre. Puis y avait eu ce gamin obsédé par les naufrages et les morts violentes en mer... autant dire qu'elle avait gardé un oeil dessus tout le long du voyage, sans presque jamais cligner des yeux. Un incendie volontaire est vite arrivé et elle n'avait pas confiance en ce môme...
La blonde distraite semblait faite d'une matière plus facile à vivre.
Tellement facile à vivre qu'un simple piaf l'occupait sans que Castielle ait besoin de lui faire la conversation. Ah.

Castielle n'aimait pas les oiseaux. Ils ont le don de ch*er partout et en particulier sur son bateau qu'elle mettait un point d'honneur à garder impeccable ! Ce désamour pour la race volatile ne datait pas d'hier et d'ailleurs même à Poudlard, quand elle avait été obligée d'en prendre une, elle n'avait pas spécialement apprécié sa chouette. Chouette restée deux ans sans prénom car sa maîtresse incapable de lui en trouver un. Pas que ça l'ait choqué, le rapace avait fait sa vie de son côté et de temps en temps elle lui apportait du courrier puis repartait. Une relation de bon voisinage en somme.

Le temps de tendre la voile à son maximum et de faire deux ou trois réglages sur son tableau de bord... et les voilà parties vers des eaux plus bleues ! Sur sa montre connectée (vive la technologie !), Castielle suivait tous les paramètres de son avancée : vitesse, marrée, état des moteurs, GPS. De nos jours, se perdre en mer, littéralement, c'était devenu impossible. Mais on pouvait toujours faire tout comme, alors la jeune femme annonça à sa cliente « Encore une minute et on ne verra même plus ce bon vieux Ben », lança-t-elle avec un clin d'oeil. Puis s'adressant à l'animal, à grand renfort de mouvements de bras dissuasifs : « Et toi sali pas mon pont ! Pshiit pshiiit ! »
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Jeu 2 Avr - 11:18

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !



Leur embarcation était l'une des seules à voguer ainsi vers les extérieurs de Londres, chacun semblant plus pressé d'atteindre la capitale que de la quitter, chacun semblant voir en ce soleil éclatant une bonne occasion de venir débarquer dans la métropole pour une balade touristique plutôt que de s'en éloigner pour aller profiter de la mer. Aldís avait parfois - souvent - l'impression d'être à contre-courant, de fonctionner à l'inverse de la masse de gens qui se déplaçait comme un seul homme, comme un banc de poissons, tiens. Ce n'était pas à proprement parler quelque chose qui la dérangeait, mais c'était surtout une chose qui rendait plus difficile encore son intégration à des groupes, des courants, des élans collectifs. La petite cerise rougeoyante sur un gâteau composé pour la plus grande partie de pudeur trop importante, de confiance en soi ridicule, et de complexe maladif. Maladif, c'était le cas de le dire.

La navigatrice qui la conduisait était d'humeur visiblement joviale, et annonçait avec enthousiasme qu'elles auraient bientôt quitté la partie la plus bondée de la Tamise. Les immeubles de verre quittaient peu à peu leur champ de vision eux-aussi, devenaient plus petits, moins impressionnants, et Aldís sentait l'oppression qui pesait sur sa poitrine depuis qu'elle avait rejoint les Docks s'évanouir progressivement à mesure que l'air - presque maritime désormais - entrait dans ses poumons. Elle esquissa un sourire et reposa son attention sur la mouette qui ne cessait de la fixer, alors que l'autre jeune femme l'intimait de partir à grands coups de bras. Le volatile semblait déterminé à rester. En réalité, il s'est bel et bien envolé, ce n'est qu'une illusion de plus dans l'esprit d'Aldís

Aldís se sentait plus légère à présent, et cette légèreté grandissait à mesure qu'elles s'éloignaient de Londres. La mer avait toujours un effet époustouflant sur son aisance et son humeur. Elle songea un instant qu'elle eût aussi bien pu revendre son appartement pour acheter un bateau et être libre d'aller en mer comme bon lui semblait, mais elle n'avait jamais appris à naviguer, et la mer lui semblait un être suffisamment instable et imprévisible pour laisser supposer que la navigation fût un art difficile. Elle se tourna vers sa conductrice pour se soustraire au regard inquisiteur, bientôt effrayant, de la mouette aux yeux ronds. Elle se sentait si bien sur les flots qu'elle était disposée à parler à l'inconnue, ce qui n'était pas un exploit en soi - elle n'était pas non plus associable à ce point - mais qui constituait tout de même un signe que l'air marin avait un tas de bienfaits sur elle.

- Comment as-tu appris à naviguer ?

Il ne lui semblait pas qu'acquérir un bateau, apprendre à le conduire sur les vagues anglaises, en proposer des courses aux touristes moldus était une occupation très courante chez les sorciers. D'ailleurs, la navigation n'était l'un des domaines de prédilection de la communauté sorcière, qui préférait bien souvent user de ses propres moyens de transport, plus rapides, plus pratiques, moins encombrants. Aldís songea un instant que, peut-être, elle aussi pourrait apprendre à naviguer. Elle avait passé son enfance en bord de mer sans jamais faire un tour sur un bateau comme celui-ci. Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'elle grimpait sur une embarcation. Déjà, elle était montée sur un navire de tourisme moldu lorsqu'elle était plus jeune, pour rejoindre elle ne savait quelle île au large de l'Islande. Cependant, les mers Islandaises n'étaient pas les plus propices à la navigation tranquille comme celle-ci. Elles étaient d'ordinaire plus indomptables que les mers anglaises, plus froides, plus venteuses, plus grises aussi. Plus glacées, à bien y réfléchir. Elle se souvenait avoir fait du kayak une fois, avec son père et son frère, mais elle n'en gardait pas un souvenir très agréable. Peut-être son imagination lui jouait-elle des tours, mais elle se souvenait s'être retrouvée dans l'eau après qu'un énorme poisson eût retourné leur embarcation. En y songeant plus attentivement, Aldís se rendit compte que ce souvenir était particulièrement flou et incohérent, et qu'il était d'ailleurs peu probable que tout cela ait eu lieu. N'empêche, elle n'aimait pas tellement les kayaks.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Sam 4 Avr - 15:33

Les oiseaux sont de sales bestioles, on l'avait déjà précisé plus tôt mais quand même cette information mérite d'être répétée je trouve. Ces bêtes à plumes peuvent s'envoler à tout moment, elles savent qu'elles ont une capacité de fuite plus élevée que la moyenne des autres animaux de cette terre, alors forcément elles développent une sorte d'assurance qui a le don de débecqueter Castielle. Castielle qui  arrive tout de même à se faire respecter sur son propre navire et fait s'envoler vers d'autres cieux cette maudite mouette qui eut tout de même le culot de laisser une plume sur son pont avant de disparaître. Pff, pure provocation. La Capitaine se vengea intérieurement en se disant qu'en cas de naufrage, ce serait ses petits copains volants qu'elle mangerait en premier pour survivre. Pas les poissons, eux ils étaient plus sympas aux yeux de la louve de mer. Mais on s'égare avec tout ça !

Un petit bip! à son poignet lui fit remarquer que la météo changeait subtilement. On pourrait croire que la technologie faisait perdre tout son charme à la navigation, il n'en est rien ! Au contraire, elle aidait les navigateurs à repérer les infimes détails que leur condition humaine ne permet pas de distinguer. Castielle peut, par exemple, sentir une tempête venir. C'est ce fameux cliché du marin qui prédit que la tempête se lève alors que le reste du groupe se fiche de lui en riant que le ciel est bien trop bleu et dégagé pour que pareille chose n'arrive. Tout se lisait dans le mouvement du vent, de la température des courants, de la résistance ou non de la barre à se tourner. Les machines donnaient des explications chiffrées et détaillées des raisons de ces changements dans la nature, permettant aux voyageurs aguerris de gagner quelques minutes de plus pour réagir et aux néophytes de ne pas mourir bêtement. Que du bonus, en somme. Et de toute manière ça n'empêcha pas Castielle de lever effectivement le nez vers le ciel bleu et dégagé et de se dire *Ah, effectivement*.

Pas de quoi paniquer, juste quelques petits réglages à adapter et changer un peu de direction le temps de la balade. Rien que Castielle ne puisse faire tout en répondant à la question de sa cliente.
« Mh eh bien au début j'ai pris des cours. En touriste, le genre où on t'apprend à tenir une barre ou monter et replier une voile. Plus des trucs de vacancier qu'autre chose. Puis j'ai un peu appris par moi-même et enfin j'ai pris des vrais cours, via... un programme. ». Ses affinités avec l'armée et son enfance déjà bien baignée dans ce monde lui avait donné l'opportunité de se former là-bas. Un peu de réseautage, si on veut. Mais ce genre de détail n'était pas au goût de tout le monde et surtout pas des Européens, particulièrement anti-militaristes. Donc elle le garda pour elle. « Une seconde. » dit-elle, le doit levé avant d'aller chipoter à quelques boutons en cabine avant de ressortir pour continuer son explication. Tout étant en ordre, ça vogue quasi tout seul ce truc ! « Et puis après, bah y a pas de mystère, l'expérience ! Y a que ça de vrai ! Depuis j'en ai vu de belles, si je savais écrire j'en ferais un bouquin ahaha ! » Rire franc de la part de la sorcière. Mine de rien elle avait pas mal roulé sa bosse sur les océans de ce monde !
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Dim 5 Avr - 12:29

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !



Oubliant ses souvenirs de kayak et de poisson géant, Aldís porta son attention sur l'appareil que la navigatrice avait au poignet et qui venait d'émettre un son bref et aigu. C'était un objet qui ressemblait plus ou moins à une montre, mais sans cadran, sans aiguille, avec une surface noire et lisse. La jaune laissa planer sa curiosité sans poser de question à la jeune femme. Il s'agissait de toute évidence d'un objet moldu, il lui semblait même en avoir déjà vu sur quelques poignets croisés dans les rues de Londres. La sorcière n'avait jamais vraiment été intéressée par la technologie moldue, qu'elle trouvait toujours trop complexe, et souvent inutile. Elle était née dans une famille purement sorcière, depuis des générations, et elle trouvait suffisamment de choses utiles dans la magie pour ne pas avoir à s'intéresser à ces gadgets moldus. La jeune femme qui la conduisait était décidément atypique. Non seulement elle naviguait, mais elle proposait également des courses à des touristes moldus, et utilisait leurs objets. Il lui semblait qu'elle avait un pied dans chaque monde. Ce n'était pas la première fois qu'elle croisait des sorciers de ce type, nombreux étaient ceux à Poudlard qui avaient un ou des parents moldus. Elle avait toujours trouvé cela curieux, cependant.

Sa guide était donc une fervente navigatrice, ce qui était plutôt rassurant. Tout en lui expliquant combien elle avait voyagé sur les mers, elle se déplaçait avec aisance sur le bateau pour effectuer on ne savait quels réglages obscurs. Aldís se contentait de laisser glisser son regard sur les flots scintillants en remplissant ses poumons de l'air marin. Elle n'osait pas vraiment se lever, de peur de trébucher. Oui, elle aimait l'eau, mais pas au point de tomber dedans. Elle espérait tout de même que le vent allait se lever un peu, histoire que la mer perde de sa platitude pour s'agiter en quelques vagues houleuses. Mais le ciel était bleu, d'un bleu éclatant et sans nuage, ce qui ne laissait probablement pas présager d'un quelconque changement de météo. Tant pis, après tout, c'était mieux que rien. Elle était toujours mieux là que sur les Docks. La sorcière acquiesça et esquissa un sourire à la fin du récit de sa guide qui avait définitivement l'air de s'y connaître. Peut-être pourrait-elle apprendre à naviguer, elle aussi. Après tout, elle avait du temps devant elle. Ce n'était peut-être pas si compliqué.

Se tournant dans l'autre direction, son regard se heurta à la mouette qui n'avait pas bougé d'un pouce. Le volatile ne daignait détacher ses yeux globuleux des siens. Elle l'observa un instant, figée, puis donna un coup de bras en sa direction pour la faire s'envoler. Non pas qu'elle n'aimât pas les oiseaux, mais elle commençait à sérieusement se sentir observée. D'ailleurs, à bien y réfléchir, cette mouette n'avait pas un comportement classique pour un animal.

- Eh, va-t-en !

Ses paroles se perdirent sur l'étendue salée sans que l'oiseau ne bouge une plume. D'accord. Si c'était comme ça, alors, elle s'en irait. Aldís se leva avec un équilibre très précaire pour aller s'asseoir quelques pas plus loin. Non mais.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Mer 8 Avr - 9:47

D'habitude les gens sont curieux quand elle leur sort la réplique du bouquin. Ils lui demandent des anecdotes insolites ou amusantes que, pour le coup, Castielle est assez contente de partager. Oui, notre sorcière était tout un paradoxe : d'un côté elle ne voulait pas qu'on lui adresse la parole, de l'autre elle aimait fanfaronner et frimer devant un bon public. Et ça, ce n'était clairement pas chez sa cliente du jour qu'elle trouverait sa dose de regards écarquillés et de Ooooh émerveillés. Non non non. Alors puisque sa passagère se murait dans l'admiration silencieuse de la mer du nord, elle n'allait pas aller à contre courant. La capitaine retourna à ses cartes et ses calculs, ça lui allait très bien.

Autour des deux femmes, il n'y avait plus que du bleu. Dans ses teintes les plus sombres comme les plus claires, seule le bateau faisait tâche blanche sur cet océan, laissant derrière lui des traînées d'écume. Au final, si quelqu'un les regardait du ciel, il verrait la même chose qu'elles en levant le nez : du bleu strié de blanc. Air, mer, même combat. C'était d'ailleurs amusant de voir que la sorcière était à l'aise dans ces deux éléments. Sur un balais, rien ne l'arrêtait ! En particulier si elle était armée d'une batte. Mais sa résistance au vent était tout de même moindre que celle qu'elle avait avec l'eau. Castielle ne se voyait pas du tout partir un baluchon sur le dos, à califourchon sur son balai, partir faire le tour du monde en s'arrêtant que de temps en temps pour dormir. Non, ce n'était finalement pas trop son délire. En revanche elle était déjà restée en mer plusieurs mois sans que ça ne pose aucun soucis. Ce n'était pas pareil. La mer était son alliée de toujours, l'air était juste... l'air. Une composante avec laquelle il fallait s’accommoder si on voulait aller loin. Mais c'est tout, ça s'arrêtait là.

Tendant un câble de voile et dégageant du pied un rouleau de cordage qui traînassait sur son passage, Castielle sursauta quand elle entendit sa cliente s'emporter.
- Eh, va-t-en !
Se retournant d'un coup, sourcil levé tel un arrondi de point d'interrogation, la capitaine cherchait des yeux la source de cette réaction. Mais il n'y avait rien. Juste les vagues qui commençaient à pousser plus fort sur la coque, les faisant s'élever plus haut sur leur tête avant de retomber à leurs pieds. La blonde boudait, le regard dérangé comme si on l'avait vexée d'une façon invisible.
« Euh... quoi ? » est tout ce qui sorti de la bouche de notre louve des mers, un peu prise au dépourvu. Gérer les gens zarbis, c'était pas dans ses cordes et elle toucha le bois d'une rampe pour que ce ne soit pas sa mission du jour.

À cette pensée peu charitable, le soleil filtra à travers les mèches claires de sa cliente. Il était haut et tapait assez fort pour la saison. Castielle étudia la dame avec un peu plus de sérieux et remarqua que sa peau était vraiment très blanche. En fait, tout en elle était trop clair et lisse. Comparée à la peau de notre navigatrice, tannée par ses sorties en extérieur quelle que soit la météo, elle allait forcément attraper un coup de soleil de la mort qui tue d'ici à ce qu'elles reviennent à Londres. C'est donc là, que la conscience professionnelle de Castielle lui donna une tape mentale derrière la tête, la rappelant à l'ordre.

« Oh, désolée ! », rares sont les excuses de Castielle Colt. Mais là elle se sentait en faute, alors elle remonta du pont inférieur aussi vite qu'elle y était descendu, quelques objets en main. Elle les distribua à sa cliente un par un, accompagné des explications qui vont avec.
« Quand on est une habituée, on a du mal à se rendre compte que ce n'est pas le cas de tout le monde, tenez ! Toujours boire de l'eau en mer, la déshydratation est votre pire ennemie, elle joue avec votre tête. C'est pourquoi il faut se protéger du soleil, tenez. C'est pas un couvre-chef de la dernière mode mais ça fera le café pour cette fois. Et ça, c'est de la crème pour pas que vous cramiez d'ici notre retour. »
Castielle fit une check-list dans sa tête pour vérifier que tout était là : une bouteille d'eau bien froide, un chapeau, de la crème solaire. Non, on était bon, ça va !
« Si votre tête tourne ou que vous voyez des choses un peu mirageuses, hésitez pas à me le dire, faudra vous mettre à l'ombre directement. » Sourire rassurant et haussement d'épaules, pour montrer que c'était pas la mort. « Ça arrive parfois hein. »

Un jour, pendant une escale en Turquie où elle étudiait pour quelques mois, Castielle avait mis le cap sur une côte qui n'avait au final jamais existé. Elle aurait pu avoir de gros ennuis ce jour-là, c'est comme ça qu'arrivent les naufrages dans le sud... le soleil et le manque d'eau est un combo souvent fatal quand on prend le large. Et puis elle avait entendu des histoires... mieux valait ne pas ne parler. Enfin ici on était loin de la catastrophe, si la dame se sentait mal, elle n'allait pas en mourir pour autant ! Certaines personnes sont justes plus sujettes à tourner de l'oeil que d'autres, voilà tout.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Ven 10 Avr - 11:09

Aldís était bien décidée à ignorer la mouette en lui tournant le dos. De toute manière, la vue était aussi belle d'un côté du bateau que de l'autre, puisqu'elles étaient désormais en pleine mer, loin de l'agitation Londonienne, loin des embouteillages de bateaux qui se pressaient les uns contre les autres au rythme du concert de grognement des marins pressés. La jeune femme ne comprenait pas que les marins pussent ainsi être de mauvaise humeur après avoir passé une heure, une matinée, une journée en mer. Il lui semblait que l'air salé de la grande bleue ne pouvait avoir qu'un effet bénéfique. Ou bien peut-être que l'on s'y habituait à la longue. Peut-être. L'Islandaise était éblouie. Le soleil se reflétait sur l'étendue azur avec force et faisait briller chaque ondulation de mille paillettes aveuglantes. Elle plissa les yeux. L'astre était à son zénith, juste au-dessus de leur bateau, et n'était dissimulé par aucun nuage. Le ciel d'ailleurs n'acceptait aucune tâche sur sa toile de bleu. Immaculé. Alors qu'elle eût du le faire bien plus tôt, Aldís ôta enfin son ciré jaune et le déposa à côté d'elle, dévoilant ses bras fins et laiteux. Elle se sentait frêle lorsqu'elle n'avait rien sur le dos.

Sa guide lança soudain une exclamation désolée et se précipita pour fouiller dans l'un des multiples recoins du bateau et en sortir la panoplie du parfait touriste en mer. De retour auprès d'Aldís, elle lui tendit une bouteille d'eau luisante et glacée, un chapeau à l'arrondi légèrement enfoncé et aux bords quelque peu élimés, et un tube de crème solaire, qui ce serait inévitablement trouvé dans le sac de l'Islandaise si elle avait eu prévu d'aller faire un tour en bateau. La jaune les accepta de bonne grâce en remerciant son hôte. Elle semblait se soucier de l'état de sa passagère, à raison et d'autant plus peut-être que son allure frêle paraissait parfois presque maladive. Elle n'était pas en mauvaise santé pourtant. Elle était simplement de composition fragile, ne brillant ni par son endurance ni par sa force physique, mais c'était comme ça, elle n'y était pour rien. D'ailleurs, la navigatrice avait eu raison de lui offrir ces objets. Cela n'aurait pas été la première fois qu'Aldís s'évanouissait sans prévenir, sous un soleil de plomb. Elle n'y était pas tellement habituée.

La sorcière enfila le chapeau, glissa la bouteille d'eau à ses pieds et ouvrit le tube de crème solaire pour s'en appliquer sur les bras et le visage. Elle aimait cette odeur presque autant que l'odeur de la mer, les deux étant bien souvent associés, mais elle en détestait la texture et la sensation sur sa peau. Après avoir tartiné sa peau blanche, elle referma le tube et regarda par dessus bord en évaluant la distance qui la séparait de la surface de l'eau. Elle n'était pas disposée à rester avec les mains collantes et moites de crème solaire. Estimant qu'il y avait assez peu de distance pour qu'elle pût l'atteindre sans passer par dessus bord, Aldís se pencha sur la coque du bateau, appuyant son ventre contre le bord et ses pieds contre un mat. Elle tendit le bras et caressa la surface de l'eau du bout des doigts en contemplant la traînée de vaguelettes qu'elle laissait sur son sillage. Elle resta dans cette position inconfortable quelques secondes, paupières closes, presque prête à s'endormir en appréciant la caresse de l'eau salée sur ses doigts, mais bientôt la coque du bateau se fit douloureuse sur son ventre, et elle plongea tout à fait les mains dans l'eau pour les rincer. Elle se redressa avec difficulté et essuya ses mains sur son pantalon de toile.

- La mer est calme.

C'était une affirmation plus qu'une question, qui laissait poindre cependant une toute petite pointe de regret. Elle eût aimé que la mer fût un peu plus agitée. Elle guettait surtout le vent qui aurait pu faire onduler ses cheveux, mais elles étaient sur une mer d'huile où pas un souffle d'air ne venait fouetter leur visage. Seul le soleil leur brûlait doucement la peau. Elle glissa un coup d'oeil à la montre que la jeune femme qui la conduisait avait au poignet. Peut-être que cet appareil pouvait leur dire s'il y allait avoir du vent ? Elle ne voyait pas bien à quoi d'autre cela aurait pu servir, sinon.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Sam 11 Avr - 12:27

Sa passagère maintenant assurée contre le soleil et ses effets indésirables, Castielle reparti rapidement sous le pont. Pressée de remonter, elle avait laisser tout en plan et à cet étage, un beau bordel régnait en maître. Insupportable aux yeux et aux standards de cette louve de mer élevée à la militaire, elle s'empressa de tout ranger dans les malles et étagères. Un bateau c'est à la fois grand et petit, on s'étonne parfois de la rapidité à laquelle l'espace vital, déjà pas bien grand, peut se réduire quand on se laisse aller. La sorcière en avait fait les frais une fois, depuis elle ne comptait plus se laisser avoir. Le coin professionnel était carré, millimétré. Mais le coin perso, avec sa couchette... c'était une autre histoire. Heureusement, personne d'autre qu'elle n'était autorisé à descendre ici.

La capitaine émergea à la lumière en un clin d'oeil et sa cliente était à moitié pliée par dessus-bord ! Non mais ? En tant que préfète elle devait gérer des enfants continuellement. Eh bien elle pouvait aisément vous dire que les adultes, c'était pas mieux ! C'était même pire, puisque quand ils font une connerie, en tant qu'autre adulte, elle n'avait pas le droit de sermonner et donner des coups de pied aux fesses comme à Poudlard. Il n'y avait pas un âge pour rattraper l'autre, et les seniors étaient sans doute les pires de tous mais c'était une autre histoire. Ce qui comptait là, maintenant, c'était que personne ne crie « Une femme à la meeeer ! ». Le soulagement était donc total quand l'intéressée se releva, commentant laconiquement que la mer était calme.

« Oui eh bien pas pour très longtemps. »
lâcha Castielle, sans réfléchir. Oups. En général, il ne valait mieux pas dire ça. Les gens paniquent facilement, trop facilement d'ailleurs. Mais sous le coup de la surprise et du léger pic de stress, la sorcière n'avait pas tenu sa langue. Perdu pour perdu, autant jouer cartes sur table, c'était comme ça avec une Colt. Elle tapota d'un doigt sa montre connectée, que sa cliente regardait déjà avec curiosité, pour appuyer ses dires : « Le vent nous arrive du nord-est, il va falloir écourter la balade. A moins que vous ne soyez amatrice de sensations fortes. » cette dernière phrase fut accompagnée d'un clin d'oeil qui se voulait taquin. Quoi ? Elle n'avait rien contre de belles vagues, on ne sait jamais si c'était partagé. « Je vais nous faire virer de bord, vous voulez voir ? »
Pensant que ça pouvait être rassurant de la voir toucher à tous plein de boutons que la touriste est totalement incapable de comprendre à quoi ils servent, Castielle entra dans sa cabine. Avec ses engins, ses câbles, cartes et instruments de mesures dans tous les coins, la différence avec un cockpit d'avion était maigre pour un regard novice.

Dehors déjà, les roulis se faisaient plus assurés. Bientôt, il allait falloir avoir un sacré pied marin pour tenir le cap.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Jeu 16 Avr - 16:12

Si Aldís n'avait pas eu la connaissance que les pouvoirs magiques ne s'étendaient pas à la faculté de déclencher des manifestations naturelles d'une simple phrase lâchée à qui voulait bien l'entendre, elle aurait aisément pu croire que c'était son laconique "La mer est clame" qui avait eu pour effet de la faire onduler plus que de raison. En effet, alors même que la jeune femme s'était plainte intérieurement que les vagues ne se fissent pas plus aventureuses, la mer commençait à s'agiter. Ce n'étaient que de petites ondulations innocentes, certes, mais la navigatrice avait l'air de penser que tout cela laissait présager quelques agitations plus importantes. Elle pointait sa montre, comme pour confirmer ce qu'Aldís avait supposé quelques secondes plus tôt. Ainsi donc, ce drôle de petit objet dépourvu d'aiguilles était capable de prédire le vent, et même d'en donner la direction. C'était plutôt étonnant, pour un objet Moldu. Aldís devait bien admettre que, en dépit de leur manque de capacités magiques et de leur naïveté butée, ils se débrouillaient plutôt bien pour inventer des objets capables de leur simplifier la vie. Ils étaient d'ailleurs probablement bien plus compétents dans ce domaine que les sorciers qui, eux, se reposaient sur leurs capacités magiques sans chercher plus loin. Ce objet semblait néanmoins bien difficile à utiliser.

La navigatrice parlait déjà d'écourter la balade alors qu'elles n'étaient pas parties depuis si longtemps. Aldís ne put s'empêcher d'afficher une moue boudeuse. Elle ne voulait surtout pas être impolie, mais il lui semblait que quelques vagues ne nécessitaient pas forcément de rentrer à Londres. Elle n'avait aucune envie de retrouver déjà l'agitation de la capitale. Quitte à se perdre dans un chaos, elle préférait celui de la mer à celui des touristes. Tant que cela ne présentait aucun danger, évidemment. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Aldís n'était pas d'une nature peureuse. Ou plutôt si, elle avait peur, souvent, mais de peu de choses. Elle avait peur d'elle-même, surtout. Elle avait peur de sa maladie, parfois. Elle avait peur de se perdre, le plus souvent. Mais elle avait rarement peur des gens, même si elle ne les aimait pas autant qu'il aurait fallu, elle n'avait pas peur du noir, pas peur du vide ou de la hauteur, pas peur du feu, pas peur des créatures en tout genre. Elle était plutôt du genre à regarder les choses d'un air curieux, presque détaché. Il lui semblait parfois qu'elle était trop habituée au chaos qui régnait en elle pour se formaliser de ces petites choses de la vie qui effrayaient ceux qui avaient la chance de n'avoir rien vécu de réellement effrayant. Les crises d'angoisse lui faisaient peur, oui. La mer, non.

Aldís observait son hôte qui manipulait les commandes du bateau d'une main experte, et tout cela la dépassait complètement. Elle glissa un regard curieux vers elle, ayant presque envie de se lever pour voir d'un peu plus près ce qu'elle faisait, mais elle savait que cela aurait représenté un manque de politesse majeur. D'ailleurs, elle n'était pas sûre d'être suffisamment stable pour marcher jusqu'à elle. Elle contempla la mer un instant. Les vagues étaient visibles désormais, et le bateau ondulait au gré des flots. La jaune regardait l'eau avec une furieuse envie de plonger la tête dedans. Ce devait être rafraîchissant. Bientôt, cette envie devint irrésistible et elle détourna le regard, bien consciente qu'il lui était complètement impossible de faire une chose pareille. Sur la coque du bateau, de l'autre côté, la mouette lui lançait un regard réprobateur. Voire même hautain. Elle la jugeait, semblait-il, et paraissait lire en elle les désirs étranges qui se bousculaient. Aldís lui lança un regard courroucé. Non mais oh.

- En fait, ça ne me dérange pas. J'aime bien quand la mer est agitée alors j'aimerais qu'on poursuive la balade. Enfin, si ça ne t'embête pas, bien sûr.

Elle aurait sûrement eu du mal à cacher sa déception si la jeune femme refusait, mais après tout, c'était à elle de décider. Aldís tourna à nouveau le dos à la mouette, non sans un regard irrité, et laissa ses yeux défier l'horizon, au loin. Le vent s'était levé et faisait battre ses cheveux autour de son visage. Elle ne put s'empêcher de laisser s'étirer un large sourire sur celui-ci. Sans savoir pourquoi, ce vent, ces vagues, ces embruns, ce bateau mouvant, faisaient naître en elle une sensation de liberté inouïe.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Sam 9 Mai - 21:46

Castielle fut surprise par la réponse de sa voyageuse. Certes elle l'avait un peu taquiné sur la promesse de sensations fortes mais elle s'était attendu à un comportement raisonnable et censé de sa part. C'est comme ça que sont ses clients d'habitude. Les sourcils levés et les lunettes se teintant en un joli jaune pâle, voilà notre capitaine plus emballée qu'elle ne devrait l'être. Comme annoncé, elle ne craignait pas les tempêtes ! Elle en avait traversé plus d'une depuis le temps qu'elle voguait sur les flots et y avait toujours survécu... avec plus ou moins de panache. Mais ce sont des anecdotes pour des soirées au coin du feu, tout ça. Concentrons-nous sur le moment présent et ses vagues qui grossissaient à vue d'oeil.

« Ok ! Je vois que m'dame est une aventurière, ça me fait une belle compagnie à bord pour une fois ! Voilà ce qui va, vraisemblablement, se passer. Le vent nous arrive du nord-est. Il nous faut toujours priorité tribord armure au vent, pour éviter les problèmes, donc reste pas près des écoutes, je vais en avoir besoin. » Le problème avec les gens qui ont l'habitude d'évoluer dans un domaine c'est qu'ils en oublient vite que le jargon spécifique qui y est rattaché est un véritable charabia pour le reste du monde. Il fallut bien deux ou trois secondes à Castielle pour se rendre compte qu'il fallait qu'elle soit plus claire sur son dernier point : « C'est les cordes là, pour régler les voiles. » Entre temps, le vouvoiement était tombé à l'eau. Il ne restait plus qu'à espérer que ce soit la seule chose qui boira la tasse aujourd'hui.

A terre on ne se rend pas compte à quel point le ciel en mer peut être aussi changeant que les températures en plein mois de mai. Une minute d'inattention et le soleil disparaissait au profit d'épais nuages gris, apparu on ne sait comment et arrivés jusqu'au-dessus de nos têtes via on ne sait quel vent. Une fois qu'on les remarque, c'est déjà trop tard pour faire demi-tour. En ce qui concernait nos deux sorcières, la situation évoluait vite. La mer enflait, telle une dragonne qui prendrait une bonne inspiration avant de cracher son jet de flammes dans la face des voleurs venus lui chiper son trésor. Son ventre montait, montait. Puis enfin les vagues se détachèrent du corps uni et mouvant de l'océan. Elles montèrent plus haut que ce que la gravité les autorisait à faire, finissant inlassablement par s'écraser sous leur poids, laissant des traces d'écumes sur leur passage. La coque du bateau subissait ces attaques avec toute la résistance d'un fidèle bouclier pour ses passagères. Il épousait les forces qui l'assaillaient, faisant pencher doucement l'ensemble dans un sens puis dans l'autre. Pour que le tableau soit complet il aurait fallut que les nuages s'assombrissent et que retentisse au loin le grondement d'un orage mais heureusement on n'en était pas là.

Pendant ce temps, Capitaine Castielle ne chômait pas. Elle virevoltait sur son ce navire qu'elle connaissait par coeur. Tirant quelque chose là, réglant un bouton ici, marmonnant dans sa barbe inexistante les yeux rivés sur ses données venant de tous les écrans et appareils de l'embarcation. De temps en temps elle demandait à sa cliente de se décaler ou de l'aider à bouger quelque chose. En bonne professionnelle elle ajouta enfin : « Je ne pense pas qu'on en aura besoin mais c'est la règle : les gilets de sauvetage sont là-dedans. Le jaune t'ira parfaitement au teint j'suis sûre aha ! »
On blague on blague. Mais en vrai ce serait mieux si la dame blanche restait pas si près du bord. Un pied qui dérape et oups on a l'air bête après.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Dim 10 Mai - 12:55

De toute évidence, et bien qu'elle eût affiché tout au long de leur voyage jusqu'ici un parfait professionnalisme et un sérieux à toute épreuve, la capitaine de bord sembla se réjouir de la volonté d'Aldís de continuer la balade malgré la tempête qui s'annonçait. La jaune esquissa un sourire en entendant la navigatrice formuler ses conseils quand à la suite du voyage. Une vague d'excitation, semblable à celles qui cernaient déjà le bateau, montait en elle à mesure que l'autre s'activait pour préparer le bateau à la tempête. Aldís ne connaissait pas la jeune femme, qui avait l'air jeune, c'était le cas de le dire, et n'avait aucune idée de l'ampleur que pourrait prendre la tempête qui se profilait, mais contrairement à ce qui eût été naturel, elle ne ressentait ni appréhension, ni angoisse. Elle se savait empreinte d'une légère tendance à l'imprudence, elle était de celles qui ne mesuraient pas vraiment les risques à leur juste valeur, mais elle déléguait cette tâche sur les épaules de sa navigatrice. Le vent, la mer, les vagues, elle aimait tout en cet instant et ne songeait ni au danger, ni aux effets d'une potentielle baignade glacée dans ces eaux agitées.

Le ciel s'était assombri et avait pris des teintes de gris, joli camaïeu comme on en voyait peu. Le vent s'était fait plus fort, l'odeur d'embruns plus âcre, la houle plus mouvante encore. Aldís s'agrippait aux bords du bateau et changeait régulièrement de place pour laisser sa capitaine s'activer sur le pont avec des gestes experts, parmi la multitude de cordes qui cernaient le mat un peu partout. La jaune avait parfois peur de la gêner mais elle avait l'impression de se mouvoir elle aussi avec une facilité croissante sur le pont désormais atteint par des gerbes d'eau à intervalles réguliers. Tandis qu'elle contemplait le ciel et les vagues qui se mêlaient si bien à présent qu'on en distinguait à peine la jointure, et que les nuages et l'écumes lui semblaient deux jumeaux reflétés l'un sur l'autre, Aldís se sentait emplie d'un vibrant sentiment de puissance, de liberté, de force, de joie. Elle emplissait ses poumons d'un vent chargé d'orage et avait l'impression par là même de régénérer son corps tout entier, de se vider d'un milieu de particules d'air pollué issues de la capitale britannique. Elle avait l'impression, même, d'être quelqu'un d'autre, une silhouette gigantesque qui dominait la mer et se mêlait à ses vagues sans jamais être submergée. L'impression d'être un brin du vent, comme un autre, sans distinction avec la nature, sa force, son esprit. Elle eût voulu passer toute sa vie sur le pont de ce bateau. Elle eût voulu plonger dans l'eau pour faire corps avec elle et disparaître dans ses flots. Elle ne voulait pas se noyer, non. Elle voulait devenir la mer et que la vague qui la submergeait sans cesse retrouve les siennes pour lui être enfin bénéfique.

Mais elle s'égarait.

Aldís reposa son regard sur sa capitaine qui lui indiquait la place des gilets de sauvetage. Brusque retour à cette réalité matérielle dans laquelle la sorcière avait plus de chances de se noyer que de devenir un bout de mer salée. Elle hocha la tête avec un demi-sourire à la mention de la couleur jaune, qui l'avait brusquement ramenée en arrière le temps d'un instant, et à tous ces matins où elle avait noué sa cravate jaune autour de son cou avant d'aller en cours. Elle se demanda un instant de quelle maison venait la capitaine, mais elle n'eut pas le temps de le lui demander. D'un brusque coup d'elle qui lui frôla presque le bras, la mouette s'envola enfin. Le bateau devait se mouvoir trop fort pour elle et elle avait enfin daigné laisser Aldís tranquille. La jaune fixa le ciel un instant mais elle ne vit pas un oiseau. A la place, elle vit les nuages qui glissaient sur le ciel gris avec une rapidité étonnante. Elle garda le menton en l'air ainsi pendant quelques minutes, et une grosse goutte vint soudain s'écraser sur son front dans un frisson glacial. Puis une seconde sur son menton, une troisième sur son nez, et bientôt une pluie éparse mais glacée s'écrasa un peu partout sur pont en le maculant de petite tâches bombées qui étaient aussitôt avalées par la vagues qui submergeait le pont à son tour.

- Oh, il pleut.

Aldís reposa ses yeux sur la mer. C'était évident mais elle avait eu envie de le remarquer à voix haute. Elle était désormais contrainte de se tenir au mat pour ne pas glisser sans cesse sur le pont trempé. Elle s'était écartée du bord, à son plus grand regret, n'ayant tout de même aucune envie d'être emportée par une vague plus vive que les autres. Elles étaient loin de Londres désormais. Si loin qu'elle n'avait plus l'impression d'être encore dans ce monde, ce même monde rempli de gens. Elle avait la délicieuse sensation d'être ailleurs, comme si la mer était à un autre étage, une autre dimension, et qu'elle n'aurait jamais plus besoin de la quitter. Délicieuse tempête qui prenait en force à mesure que les minutes passaient.
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Lun 11 Mai - 13:15

Castielle gardait tant bien que mal le cap. Le bateau montait et retombait à intervalle de plus en plus irrégulier, d'autant plus que la pluie rejoignait la partie. C'était là, au-dessus de leur tête ; un début de tempête. La sorcière des mers avait connu un véritable ouragan une seule fois dans sa vie et elle était passé à travers sa partie la moins dangereuse. Ce serait avec la mine la plus sérieuse et grave du monde qu'elle vous dirait qu'elle ne souhaite ça à personne. Les tempêtes étaient plus gérables mais également plus imprévisibles.

L'eau était désormais partout. Tout autour d'elle, quelque soit la direction dans laquelle elles se tourneront, l'eau sera la seule chose visible. Castielle passait son temps à secouer la tête pour dégager les gouttes et les mèches de cheveux qui lui barraient la vue avant de se rappeler que sa cliente avait payé en gallion. Elle jura en se tapant le front de son idiotie avant de sortir sa baguette et de protéger ses verres d'un #Impervius salvateur. Voilà, tout était déjà nettement plus clair ! Même si ça restait tout gris et tanguant.

Le pont du navire était devenu aussi glissant qu'une patinoire et pourtant Castielle ne se sentait jamais aussi vivante que lorsque la situation était tendue. De tous bords, la mer grondait et menaçait de les avaler. Et elle, elle adorait ça. C'était le combat de survie le plus vrai, le plus pur et le plus intense au monde : une force de la nature, implacable et sans motif contre sa volonté de vivre. Tous les groupuscules malveillants ou justiciers du globe ne pourraient rivaliser avec une telle sensation. Le plus puissant des Mangemort ou des Phénix ferait pâle figure face à une vague haute et dense comme un immeuble, prête à l'avaler tout cru. Il n'y avait que la fuite ou la résistance. Et c'est cette dernière que choisissait Castielle.

Laissant de côté tout professionnalisme, après tout elles étaient désormais littéralement dans le même bateau, Castielle se permit quelques pointes d'humour et commentaires. Quand une grosse vague vint s'abattre et ratisser le pont de bout en bout avant de repartir se jeter dans la mer de l'autre côté, la capitaine lança en riant : « Hé ! Si tu vois une grosse baleine blanche elle est pour moi hein ! » Référence de moldu. Mais que voulez-vous, elle en est à moitié une !
Rentrée dans la cabine aux milles boutons, Castielle vérifiait que tout était en ordre. Le coeur de l'orage était à plusieurs miles de là mais le tonnerre grondait déjà à leurs oreilles. Décalage entre le son et la lumière d'une dizaine de secondes, rien d'alarmant. Par contre les vagues se faisaient de plus en plus hautes et fortes contre la coque. Plus de peur que sa matelote du jour ne passe par dessus bord que d'un réel risque de chavirement, Castielle passa la tête hors de la cabine, endroit protégé par vitres et isolation, pour inviter la dame blanche à l'intérieur. « En revanche les Sirènes mieux vaut les laisser tranquilles, sont de mauvais poil quand y a que des femmes à bord. Viens plutôt ici, j'ai besoin d'un matelot. »

C'était faux, elle voulait surtout l'occuper. Quand on a l'esprit et les mains focalisées sur une tâche, on avait moins de risque de paniquer. Pas que la voyageuse donne particulièrement l'impression d'angoisser, loin de là, mais Castielle ne voulait prendre aucun risque. Elle lui montra donc du doigt un écran radar. Il n'était fait que pour repérer de gros obstacles sous-marins. Un outil qui aurait été utile à l'équipage du Titanic mais qui était un peu de la frime sur une petite embarcation comme celle-ci. « Si quelque chose se met à biper là, tu cries. » Clin d'oeil espiègle de sa part avant de ressortir sous la pluie et le vent. Le Foc devait être replié, sinon il allait craquer sous tous ces assauts !
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