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La mer est ton miroir [Abandonné]
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Castielle Colt
Poufsouffle
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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Castielle Colt, le  Lun 11 Mai - 13:15

Castielle gardait tant bien que mal le cap. Le bateau montait et retombait à intervalle de plus en plus irrégulier, d'autant plus que la pluie rejoignait la partie. C'était là, au-dessus de leur tête ; un début de tempête. La sorcière des mers avait connu un véritable ouragan une seule fois dans sa vie et elle était passé à travers sa partie la moins dangereuse. Ce serait avec la mine la plus sérieuse et grave du monde qu'elle vous dirait qu'elle ne souhaite ça à personne. Les tempêtes étaient plus gérables mais également plus imprévisibles.

L'eau était désormais partout. Tout autour d'elle, quelque soit la direction dans laquelle elles se tourneront, l'eau sera la seule chose visible. Castielle passait son temps à secouer la tête pour dégager les gouttes et les mèches de cheveux qui lui barraient la vue avant de se rappeler que sa cliente avait payé en gallion. Elle jura en se tapant le front de son idiotie avant de sortir sa baguette et de protéger ses verres d'un #Impervius salvateur. Voilà, tout était déjà nettement plus clair ! Même si ça restait tout gris et tanguant.

Le pont du navire était devenu aussi glissant qu'une patinoire et pourtant Castielle ne se sentait jamais aussi vivante que lorsque la situation était tendue. De tous bords, la mer grondait et menaçait de les avaler. Et elle, elle adorait ça. C'était le combat de survie le plus vrai, le plus pur et le plus intense au monde : une force de la nature, implacable et sans motif contre sa volonté de vivre. Tous les groupuscules malveillants ou justiciers du globe ne pourraient rivaliser avec une telle sensation. Le plus puissant des Mangemort ou des Phénix ferait pâle figure face à une vague haute et dense comme un immeuble, prête à l'avaler tout cru. Il n'y avait que la fuite ou la résistance. Et c'est cette dernière que choisissait Castielle.

Laissant de côté tout professionnalisme, après tout elles étaient désormais littéralement dans le même bateau, Castielle se permit quelques pointes d'humour et commentaires. Quand une grosse vague vint s'abattre et ratisser le pont de bout en bout avant de repartir se jeter dans la mer de l'autre côté, la capitaine lança en riant : « Hé ! Si tu vois une grosse baleine blanche elle est pour moi hein ! » Référence de moldu. Mais que voulez-vous, elle en est à moitié une !
Rentrée dans la cabine aux milles boutons, Castielle vérifiait que tout était en ordre. Le coeur de l'orage était à plusieurs miles de là mais le tonnerre grondait déjà à leurs oreilles. Décalage entre le son et la lumière d'une dizaine de secondes, rien d'alarmant. Par contre les vagues se faisaient de plus en plus hautes et fortes contre la coque. Plus de peur que sa matelote du jour ne passe par dessus bord que d'un réel risque de chavirement, Castielle passa la tête hors de la cabine, endroit protégé par vitres et isolation, pour inviter la dame blanche à l'intérieur. « En revanche les Sirènes mieux vaut les laisser tranquilles, sont de mauvais poil quand y a que des femmes à bord. Viens plutôt ici, j'ai besoin d'un matelot. »

C'était faux, elle voulait surtout l'occuper. Quand on a l'esprit et les mains focalisées sur une tâche, on avait moins de risque de paniquer. Pas que la voyageuse donne particulièrement l'impression d'angoisser, loin de là, mais Castielle ne voulait prendre aucun risque. Elle lui montra donc du doigt un écran radar. Il n'était fait que pour repérer de gros obstacles sous-marins. Un outil qui aurait été utile à l'équipage du Titanic mais qui était un peu de la frime sur une petite embarcation comme celle-ci. « Si quelque chose se met à biper là, tu cries. » Clin d'oeil espiègle de sa part avant de ressortir sous la pluie et le vent. Le Foc devait être replié, sinon il allait craquer sous tous ces assauts !
Aldís Björnsdottír
Aldís Björnsdottír
Poufsouffle (DC)
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Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Divination

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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Re: La mer est ton miroir [Abandonné]
Aldís Björnsdottír, le  Jeu 18 Juin - 14:15

En fait, Aldís était détendue, un peu trop détendue, même. Son visage, plus placide encore qu'à l'habitude, faisait face à la mer déchaînée sans se froncer une seule fois, et son corps entier, frêle et pâle, dansait au rythme de la tempête sans même craindre de passer par dessus bord. La pluie battait sur son crâne, son nez, ses yeux, et elle fermait les paupières par instant pour en chasser les gouettes, avant de reposer ses prunelles sur le déchaînement de la nature, ce spectacle magnifique qui s'offrait à elles. La capitaine semblait vivifiée par cette tempête, et elle courait en tous sens pour garder le bateau à flots, pas inquiète elle non plus. Aldís ne voyait plus un bout de terre, elle était trempée, les vêtements gorgés d'eau, si gorgés d'ailleurs que, sitôt tombée à l'eau, elle aurait eu vite fait de couler. Mais elle restait à flot, sur le pont glissant, contemplant tour à tour la mer grise et la jeune femme qui s'affairait devant elle. Il y eut une parole lancée en l'air, à propos d'une baleine blanche, sans qu'Aldís ne pût savoir si elle avait rêvé ou non, elle qui ne voyait pas une baleine à l'horizon, puis la capitaine lui demanda soudain son aide et la sorcière se redressa, revenue sur terre. Ou sur mer, plutôt. Elle se leva, chancelante, manquant de tomber à chaque pas, et tenta de reprendre conscience du temps qui s'écoulait, du bateau qui tanguait, s'arrachant à sa contemplation hypnotique du spectacle.

Aldís suivit sa guide à l'intérieur de la cabine du bateau. La pluie s'y engouffrait par la porte, trempant le sol, maculant les tableaux de bord d'une bruine fine comme filtrée par le silence qui régnait à l'intérieur. Il y avait là mille boutons étranges, des écrans, des instruments qui ne ressemblaient à rien de ce que la jaune connaissait. L'intérieur de cette cabine était plus complexe et plus impressionnant encore que la montre que la jeune femme portait au poignet et qui lui donnait la météo. Aldís contempla l'endroit sans comprendre, ayant pour seule consigne de crier si quelque chose se mettait à sonner. Il fallait espérer que ce ne fût pas le cas. La capitaine la laissa seule à l'intérieur pour aller s'aventurer sur le pont elle aussi et, appréciant le calme sourd qui s'était installé, Aldís observa les carreaux sur lesquels battait la pluie tempétueuse. Plus les secondes passaient, plus le vent forcissait, plus la pluie se faisait drue et plus la mer était inaccessible à son regard, mêlée au ciel dans un chaos indescriptible. Plusieurs fois, le bateau tangua si fort qu'Aldís perdit l'équilibre et se retrouva tour à tour les fesses par terre ou les mains cramponnées au tableau de bord. Le sol glissant n'arrangeait rien. Après un énième chute, Aldís se releva, étourdie, des points noirs et blancs dansant devant ses yeux, et il sembla voir quelque chose clignoter, une lumière confuse qui apparaissait et disparaissait à travers ses rideaux de cheveux, sur le tableau de bord du bateau. L'Islandaise se cramponna à une chaise tournante postée devant les écrans et les boutons, s'avança à tâtons, presque incapable de tenir debout désormais. Elle ne voyait plus du tableau de bord qu'un ensemble flou et mouvant, et au son de la pluie et du vent se mêlait un bip bip incessant, que devenait plus fort à chaque seconde, et dont elle était incapable de déterminer la localisation.

- Excuse moi ! dit-elle en s'extirpant de la cabine, accrochée à la porte avec ses doigts glacés. Excuse moi, il y a quelque chose je crois je...

Elle n'était même pas sûre de parler assez fort pour se faire entendre de la navigatrice, sa voix fluette se perdant encore parmi les embruns et la tempête. Dans la cabine, le bip bip furieux ne s'arrêtait pas, et Aldís n'était même pas capable de déterminer s'il s'agissait là du fruit de son imagination. Tout était confus et il lui semblait que le chaos extérieur s’immisçait dans sa tête à grand coups de marteau.
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