Il y avait de ses journées qui n'avaient rien d'original. Depuis le réveil jusque la soirée, tout était banal. Ordinaire. Le train-train quotidien. Aujourd'hui était une de ces journées, du moins c'était ce que croyait Izsa. Aucun mot n'aurait pu ne serais-ce qu'approcher à quel point elle avait tort.

Pourtant, jusque là, vendredi 30 mars 2177 à 18h33, tout c'était passé comme d'habitude. Elle s'était réveillée vers 9h30, parce que son boulot de Langue-de-Plomb ne lui demandait pas des horaires très strictes. Elle avait mangé son petit-déjeuner, en lisant un traité du dernier sujet qui occupait ses pensées - cette fois-ci l'argent de gobelins et ses propriétés. Puis elle était allé au Ministère, en transplanant directement dans l'entrée des employés.

Dans le niveau 9, l'ambiance était plutôt calme. Pas que tout le monde travaillait assidûment sans faire le moindre bruit, au contraire : il y avait probablement milles explosions et magies étranges qui avaient lieux tout autour, mais les sortilèges protecteurs rendaient l'endroit calme, dans un silence presque fantomatique. Puisqu'il lui restait environ deux heures avant le repas, Izsa commença par se charger de toute sa paperasse. Avec son livre qui venait tout juste de sortir, elle devait s'arranger pour qu'il soit disponible en grande quantité au monde magique, et surtout que le Ministère approuverait son projet de stage à Poudlard. Honnêtement, c'était la partie la plus ennuyante de sa journée. Elle avait l’impression de ne rien faire, puisqu'en fin de compte elle ne faisait que de l'administratif, elle n'avançait pas réellement ses recherches, pourtant le temps fila à la vitesse de la lumière. A midi et demi, elle déposa son dossier aux secrétariat du Département, et partit manger à la cafétéria. Il y avait du riz au curry ce midi là, et elle termina son repas par une part de banana bread.

Passionnant, me direz vous. Et encore, je ne vous ai pas encore compté son après-midi. Elle se remit au travail après un café, et décida de continuer son projet sur l'héritabilité de la magie. Elle avait bien avancé depuis presque trois ans qu'elle s'y attelait ; il fallait encore qu'elle peaufine sa théorie. Parfois, elle se demandait pourquoi elle s'investissait autant alors que personne ne risquait de comprendre le moindre mot qu'elle utiliserait... Mais cela la passionnait, elle. Et elle était payée pour ça.

Elle quitta son travail autour de dix-huit heure trente - un peu avant, ne nous mentons pas - et décida de profiter du beau temps qui commençait à se montrer pour se balader un peu en ville. Elle traversa Whitehall jusqu'à arriver jusque la Tamise. La vue du fleuve et du London Eye n'avait rien de romantique : l'eau était gris-marron, agitée de turbulences. La grande roue sur l'autre rive était bien fatiguée. Izsa remonta le long du fleuve sans se presser, dans une de ses balades classiques.

Jusque là, encore, rien n'était sortit de l'ordinaire.

Ce qui allait se passer à présent, cependant, aurait un impact jusque peut-être le reste de sa vie.

Lilith était seule dans les rues de Londres. Elle avait passé la journée à errer, sans oser retourner sur lieux de son adolescence. Elle avait tourné un temps autour du chaudron Baveur, hésitant à aller sur la rue de traverse. Mais une boule grossissait dans son ventre à l'idée de revoir des amis, des connaissances ou même d'anciens ennemis. Pire, elle craignait de découvrir qu'ils étaient disparus ou même morts. Lorsqu'elle pensait à ceux qu'elle avait laissé derrière elle en repartant en France huit ans auparavant, la boule semblait faire un tour complet dans son estomac.

Elle avait du rentrer quand sa mère avait décidée de retourner en France précipitamment. Elle avait terminé sa scolarité de sorcière à Beauxbaton, mais rien n'avait pu lui faire oublier tout ce qu'elle avait vécu ici, en Angleterre. Elle ne s'était pas fait d'amis là bas, et une fois diplômée elle avait laissé sa baguette dans la table de chevet et avait mené une vie de moldue, enchainant les petits boulots miteux autant pour gagner sa vie que pour s'occuper les mains et l'esprit.
Tout s'était déroulé dans un calme mortifère, jusqu'à ce que... Non, il était hors de question de penser à la raison de son retour.

Le printemps reprenait ses droits dans les rues de Londres, et Lilith se renfrogna encore plus en voyant les bourgeons qui naissaient sur les quelques arbres survivants de la ville, le long de la Tamise.
La sorcière regardait autour d'elle sans savoir vraiment si elle espérait croiser une tête connue, ou au contraire rester anonyme. Et de toute manière, qui l'aurait reconnu ? Elle avait perdu son énergie, sa vivacité. Dans le reflet qu'elle pouvait croiser lorsqu'elle passait devant les vitrines des magasins, elle ne voyait q'une jeune femme terne, banale. Même ses cheveux semblait avoir perdu un peu de leur couleur et seule la baguette qu'elle avait précieusement embarqué dans sa besace pouvait rappeler qu'elle n'avait rien d'une Londonienne lambda.

Alors qu'elle était perdue dans ces pensée mornes, un gargouillis bruyant la ramena à la réalité : elle avait faim. Elle enfonça ses mains plus profondément dans ses poches et tourna à l'angle de la rue pour trouver un café ouvert.
Levant les yeux pour analyser l'étendu de ses choix, une silhouette attira son regard... Des cheveux courts et bruns, un pas assuré, une carrure frêle mais qui respirait la force et l'impertinence... Lilith s'arrêta tout net et cligna des yeux. Elle devait avoir rêvé. Ça ne pouvait pas être elle... Et pourtant la femme qui s'avançait vers elle sans la voir vraiment était comme une réminiscence du passé. Une claque en pleine figure.
Les yeux clairs de Lilith commencèrent à se brouiller, mais elle n'arrivait pas à se réjouir. Et si son ancienne camarade ne la reconnaissait pas ? Pire, si elle lui en voulait tellement qu'elle refusait de lui parler ?
La sorcière restait plantée, incapable d'amorcer le moindre mouvement, les yeux fixés sur la brunette, attendant que le choc arrive.

HRP:

Aujourd'hui n'était pas une journée comme les autres. Pourtant sa marche n'avait pas raté le moindre pas. Son cœur le moindre battement. Tout était parfaitement normal.

Dans ses divagations, Izsa aurait pu raté l'instant. Elle aurait pu continuer tout droit sans rien voir, car plus absorbée par ses pensées et le bord de la Tamise que par les passants qu'elle croisait. Mais il y avait de ses visages qui ne se manquait pas.

Un visage.

Un.

Il n'y eu pas d'hésitation. Pas de "est-ce que c'est bien elle ?" Pas de seconde pour vérifier qu'elle ne se trompait pas. Sa bouche s'ouvrit dans un rond abasourdi, et elle forma un mot, tout bas :

- Lilith

Car oui, c'était bien la Gryffondor qui se trouvait en face d'elle. Même au bout de huit ans, il n'y avait pas matière à se tromper. Les gens ne changeaient pas à ce point, et les pommettes hautes et arrondies de son amie ne pouvaient disparaître. Pas plus que son regard gris, qui habituellement étaient habités d'une lumière vive. Là, ses yeux étaient écarquillés, probablement dans la même expression que la Hilswood.

Lilith.

Bordel. Izsa en avait vu des revenants. Mais celle-là... Non. Là ce fut un choc. Elle ne parvenait plus à penser normalement. Au début, elle s'était demandé ce qu'elle dirait, si elle revoyait sa meilleure amie de Poudlard. "Hey, salut, c'est quoi les nouvelles ?" dans le meilleur des cas. "Tu aurais pu m'envoyer un hibou, qu'est-ce qui t'a retenu aussi longtemps loin d'Angleterre ?" dans le pire. Tout ce qu'elle trouva à dire fut...

- LILITH !

Ouais son cerveau était en boucle fermée. Lilith. Lilith. Lilith. Quand elle avait revu Alex, Amy ou bien Laurae, elle était vite passé à autre chose. Mais c'était Lilith, bordel de bordel ! Elles avaient fait les quatre cent coups, ensemble ! Ça n'était pas juste une amie. Ça n'était pas juste une camarade de combat, pour qui elle aurait donné sa vie. C'était Lilith !

Izsa était à court de mots. Il n'y avait rien qu'elle aurait pu dire, de toute manière. Elle s'approcha de la jeune femme - qui avait bel et bien prit des années, maintenant qu'elle s'approchait ; elle semblait bien plus mature - jusqu'à se retrouver à un mètre d'elle. Pour la première fois de sa vie, elle fut incapable de parler. Mais elle savait exactement comment exprimer ce qu'elle ressentait à ce moment.

Elle attrapa Lilith par les épaules, l'attirant contre elle pour sa serrer dans ses bras. Izsa n'avait jamais été quelqu'un de tactile, pourtant c'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Elle sentit que sa gorge se serrait, et ses yeux commençaient à la brûler.

- Mon Dieu mais tu m'as tellement manquer !

Lilith était resté comme une andouille à fixer la Serpentard, en se demandant comment réagir, quand celle-ci ouvrit la bouche tout rond. Visiblement, elle l'avait bien reconnue. A partir de ce moment, tout se passa comme si elle n'était plus vraiment là, mais ses sens étaient décuplés. Le bruit des oiseaux, le glouglou de l'eau saumâtre de la Tamise, le brouhaha des passants anonymes autour d'elle... Tout semblait lontain et si proche à la fois. Le regard de plus en plus mouillé, elle vit son ancienne amie s'approcher d'elle et entendit un cri résonner dans a tête.

- LILITH !

Lilith ne répondit pas, mais dans un souffle ses lèvres formèrent le nom d'Izsa
Cette dernière s'approcha de l'ancienne Gryffondor, visiblement tout aussi troublée qu'elle, la prit par les épaules pour la serrer contre elle.
La jeune lionne se laissa aller et sentit alors tous ses muscles se détendre. Toutes les tensions accumulées depuis son retour, tous ses doutes s'envolèrent pour ne laisser place qu'au plaisir de se retrouver contre son amie. Son amie ? Non, son âme soeur ! Leur amitié avait démarré dans un couloir de Poudlard, et de suite elles avaient su qu'elles ne pourraient pas vivre l'une sans l'autre. Une amitié comme celle-ci, on en connait qu'une dans sa vie, et encore, quand on en connait une !

- Mon Dieu mais tu m'as tellement manquée !

Lilith répondit à l'étreinte d'Izsa, sans pouvoir retenir plus longtemps les larmes qui coulaient le long de ses joues. Elle riait et pleurait en même temps, et d'une voix rauque elle lui répondit.

- Toi aussi ! Si tu savais comme je suis désolée de ne pas avoir donné plus de nouvelles ma Zaza...

Une fois les deux jeunes filles un peu calmées, la brunette se décrocha et sans lâcher les bras d'Isza la regarda avec attention.

- Tu n'as pas changé. elle sourit et se reprit Enfin si, un peu. Mais tu es superbe.

Un temps passa, et Lilith posa enfin la question qui lui brulait les lèvres.

- Alors c'est vrai, tu ne m'en veux pas ?

A ces mots, la sorcière se renfrogna de nouveau. Méritait-elle vraiment cet accueil ? Après tout, elle était parti sans explication décente et avait seulement envoyé quelques hiboux, au début. Maintenir les liens avec son ancienne vie lui était trop douloureux, alors qu'elle pensait ne plus jamais pouvoir revenir dans le monde magique. Mais maintenant c'était différent. Elle était de retour, et si son amie était à ses cotés elle pourrait gravir des montagnes. Comme avant, à l'époque où elles étaient préfètes et où elles prenaient un malin plaisir à martyriser les premières années. A l'époque où avec Lizzie et Eb' ils formaient un quatuor infernal, à l'époque de l'ordre aussi... et de Rurik...

Izsa pouvait clairement entendre que son amie était chamboulée quand elle lui répondit :

- Toi aussi ! Si tu savais comme je suis désolée de ne pas avoir donné plus de nouvelles ma Zaza...

Wow. Ça lui faisait bizarre. Vraiment, vraiment très bizarre. Personne ne l'appelait Zaza, aujourd'hui. En fait, il n'y avait jamais eu que Lilith qui l'appelait ainsi. Comme si rien n'avait changé. Elle s'écarta légèrement de la Gryffondor, tout en la gardant proche d'elle. Plus proche qu'elle aurait supporté n'importe qui dans son espace personnelle.

- Tu n'as pas changé. Enfin si, un peu. Mais tu es superbe.

- J'espère bien, elle répondit, montrant ses dents.

Izsa avait toujours eu l'air jeune, plus qu'elle ne l'était vraiment. Alors si elle n'avait pas changé, ça aurait voulu dire qu'elle faisait dix ans de moins que son âge véritable, autrement dit qu'elle avait encore l'air d'une morveuse à Poudlard.

- Alors c'est vrai, tu ne m'en veux pas ?

C'était pas trop le genre de question auquel Izsa aurait pu répondre rapidement, surtout maintenant. L'information "Lilith est de retour" avait tout court-circuité. Saturé son système émotionnel si bien qu'elle ne réalisait toujours pas si -oui ou non- elle lui en voulait. Elle voulu se donner quelque secondes à la réflexion, mais au bout d'une seule elle décida de répondre ans plus se casser la tête :

- Ma vie, c'est le bordel, j'te jure. J'imagine que la tienne aussi... Mais en vrai, Izsa n'était pas aussi empathique. Ce qu'elle pensait vraiment, c'était : et quand bien même tu aurais aucune excuse pour n'être jamais revenue, je m'en fous. Ma vie c'est le bordel, alors je prend que les bonnes nouvelles. Le reste je m'en fous.

Voilà qui était clair, au moins. Entre la boutique d'Ollivander's qui avait brûlé, son boulot au Ministère qui lui demandait des heures supplémentaires, et sa double vie de Phénix toujours aussi éreintante, Izsa n'avait pas le temps de lui en vouloir. Pas l'envie. Ça allait lui demander bien trop d'énergie.

- Mais du coup, où tu étais durant tout ce temps ? En France ? Entre elle et Hugh, ils proposaient des vacances gratos ou quoi, le gouvernement français ? Tu bosses quelque part ? T'as quelqu'un dans la vie ? Oh mon Dieu, ne me dis pas que tu as un gosse, je vais encore me sentir trop vieille. O:)

Voyez : Izsa n'avait pas l’énergie de lui en vouloir. Elle avait déjà toute son énergie à mettre dans le fait de rattraper le temps perdu.

L'émotion qui avait submergée Lilith se calmait petit à petit et la sorcière reprenait lentement ses esprits. Elle vit avec plaisir que l'esprit vif et taquin d'Izsa n'avait pas faiblit avec le temps. Pourtant, à la question que Lilith lui posa, la brune sembla hésiter avant de répondre, complètement à coté.

- Ma vie, c'est le bordel, j'te jure. J'imagine que la tienne aussi...

Un soupçon de reproche persistait dans cette constatation... Mais la sincérité de son amie toucha Lilith. Pourtant, plus rien ne la touchait depuis bien longtemps maintenant. Elle lâcha Izsa et regarda ses pieds avant de répondre un "Oui, si tu savais..." remplit de sous entendus.
Elle brulait d'envie de tout lui raconter. Son quotidien tout sauf palpitant chez sa mère, son boulot de serveuse puis de caissière moldue, les journées à attendre que le temps passe, son petit copain tout aussi pourri que son premier appart', les nuits à pleurer dans les toilettes en attendant qu'il rentre passablement éméché, la bagarre, le sang, et son départ dans l'urgence. Mais pas maintenant, pas ici.

Là, elle avait juste envie de savourer ses retrouvailles, et d'écouter Izsa lui parler de sa vie de sorcière. S'abreuver de ses histoires qui lui ont tant manqué et renouer avec ce monde dont elle se languissait.
Pourtant, les questions fusèrent de la bouche de la Serpentard.

- Mais du coup, où tu étais durant tout ce temps ? En France ? Tu bosses quelque part ? T'as quelqu'un dans la vie ? Oh mon Dieu, ne me dis pas que tu as un gosse, je vais encore me sentir trop vieille.

Lilith partit dans un éclat de rire. Par Merlin, que c'était agréable de rire !

- Oui, j'étais en France. J'ai fait ma 7ième année à Beauxbatons. Si tu savais comme je me suis ennuyée là bas ! Je suis revenue il y a à peine 1 semaine, pas eu le temps de trouver un boulot... Mais si Primark cherche une vendeuse je pourrai avoir les compétences.

Pas sure qu'elle comprenne la référence, mais Lilith ne trouvait pas d'autres moyens d'annoncer qu'elle avait fait des boulots moldus. Avec un sourire un peu tordu, elle continua à répondre à cet interrogatoire

- Pas de gosses. Tu m'imagines moi avec un lardon ? Et non, personne dans ma vie... Enfin si, en France. Mais c'est terminé... J'ai réglé ça à ma manière...

Le rire de Lilith mouru sur ses lèvres, pour donner place à un rictus nerveux. A sa manière, en effet... Izsa la connaissait assez pour savoir ce que cette dernière phrase pouvait vouloir dire dans la bouche de Lilith. Mais peut-être n'était-ce pas un mal, voir même était-ce un acte manqué? Peu importait. Elle se reprit rapidement et enchaina.

- J'imagine que tu n'as pas d'enfant non plus vu ta question ? Tu es devenue quoi après ton diplôme, toujours chez Ollivander's ? sa voix se fit plus basse et plus grave Et l'ordre ?

Alors qu'elle posait ces questions, Lilith avisa un banc non loin des deux jeunes femmes et entreprit de s'y assoir. Si elles devaient se raconter leurs vies, autant le faire à l'aise car ça pourrait prendre du temps... Ça tombait bien, Lilith en avait plein, du temps.

Lilith lui répondit immédiatement :

- Oui, j'étais en France. J'ai fait ma 7ième année à Beauxbatons. Si tu savais comme je me suis ennuyée là bas ! Je suis revenue il y a à peine 1 semaine, pas eu le temps de trouver un boulot... Mais si Primark cherche une vendeuse je pourrai avoir les compétences.

Ouais, enfin ça faisait quand même un sacré trou de 7 ans entre sa dernière année à Beauxbâtons et il y a à peine une semaine. Qu'est-ce qu'elle avait fait pendant tout ce temps ? En tout cas elle n'avait aucune idée de qui était ce Primark, du coup elle ne savait même pas ce qu'elle faisait maintenant.

- Pas de gosses. Tu m'imagines moi avec un lardon ? Et non, personne dans ma vie... Enfin si, en France. Mais c'est terminé... J'ai réglé ça à ma manière...

Vu sa façon de le dire, on aurait cru qu'elle l'avait assassiné, ce "personne" en question. Et étant donné le caractère de son amie, on était peut-être pas si éloigné de la réalité.

- J'imagine que tu n'as pas d'enfant non plus vu ta question ? Tu es devenue quoi après ton diplôme, toujours chez Ollivander's ? Et l'ordre ?

Yup. Yup. Yup. Après Alex, Amy et Emily, Izsa savait que la conversation finissait toujours par dériver là-dessus. Ou pas dériver dessus et directement débarquer sur cette île, avec le petit X noir et tout le tralala. Parfois, elle se disait que sa double-vie était un peu trop sa première vie, quand même. Alors elle décida de d'abord raconter toute sa vie, parce que bon cela faisait un certain temps qu'elle n'avait pas exposer ses mérites -et il y en avait beaucoup. Et il y avait plus d'une chose à rattraper.

- Lizzie. Elle, elle a des gosses. Deux jumeaux, pour être précis, un gars et une fille. Mais moi non, comme tu l'as comprit. Déjà que ma vie sentimentale c'est le désert du Sahara, je vais pas commencer à me poser. Si je me pose un jour. Parce que ouais, je fais plein de trucs. En ce moment, et depuis mon diplôme. Pleeeeein. Il fallait inventer des journées à 26h rien que pour qu'elle réussisse à tenir son emploi du temps à flot. Déjà, je suis la nouvelle propriétaire d'Ollivander's, depuis presque un an maintenant. Oh, mais tu n'es même pas au courant... d'abord je me suis mise à fabriquer pleins de baguettes spéciales, des pépites j'appelle ça. Globalement, c'est grâce à ça que j'ai eu assez d'argent pour racheter la boutique. Presque tout le monde possède au moins une baguette de ma fabrication. Donc maintenant j'ai une équipe avec trois employés... Hugh Dey, le concierge, tu te souviens ? Et ben c'est le gérant de la boutique. On a remis les choses à flots après... l'incendie. Ouais, la boutique a cramé, c'est trois guignols qui ont fait le coup. Heureusement, j'avais les sous de l'assurance, alors les dommages sont en train d'être réparés.

Voilà, donc ça c'était pour Ollivander's. Sauf qu'elle était loin d'avoir terminé. Sa gorge allait être terriblement sèche à la fin de son monologue.

- J'ai un appart', avec Eb, Momo et Liz. Enfin, surtout juste moi, en ce moment, chacun fait un peu sa vie de son côté, sinon. Et puis, je bosse au Ministère. Pas Auror, hein, tu t'en doutes. Niveau 9. J'expérimente. Faut dire que j'expérimentais déjà pas mal de base, à Poudlard, mais là c'est clairement le festival : je suis payée pour tester pleins de trucs zarbs. Autant dire que je m'éclate. D'ailleurs je voudrais pas te gâcher la surprise, mais j'ai un livre qui va pas tarder à sortir. Des nouveaux sorts de duel, ils sont top. Je suis un peu une experte dans le domaine, il faut dire... les duels, hein. Si tu te souviens, j'avais gagné la coupe junior avant que tu ne partes à Beauxbâtons... Et ben j'en ai gagné deux de plus.

Voilà, là on partait sur un bon résumé de sa vie. Il manquait encore toute une partie, bien sûr.

- L'Ordre c'est... compliqué. Je vas pas te mentir. Les Mangemorts ne sont plus ceux que tu connais : ils travaillent de manière beaucoup plus subtiles. Ils n'attaquent plus de front, à la place ils répandent des mensonges... Et c'est dur à recruter, dans ces conditions. Très dur. Même nos anciens alliés restent un peu sur la touche...

Izsa ravala un rictus. Elle n'avait jamais connu pire situation. Et, venant d'elle, ça n'était pas rien.

- Tu n'as revu personne, alors ? Alex ? Laurae ? Amy ?

En un sens, cela allait à Izsa. Pour le plaisir très égoïste d'être la première personne de son ancienne vie avec laquelle elle reprenait contact.

Woooo ! On aurait dit que Lilith avait appuyé sur le bouton "On", et à peine furent-elles installée que son ancienne amie déballa sa vie avec un débit qu'elle lui avait rarement connu. Certes, les deux sorcières n'avaient jamais été timides l'une envers l'autre, mais tout de même, voir Izsa se confier aussi facilement était étonnant pour le Lionne. Après tout, peut-être avait-elle changer plus qu'il n'y paraissait à première vue ? Un doute s'empara de Lilith : serait-elle capable de reprendre comme si rien ne s'était passé depuis tout ce temps? Rien n'était moins sur. D'autant plus qu'elle même avait un peu changé en 8 ans.

Lizzie tout d'abord. Elle avait eu des jumeaux. Hum... étonnant, mais inintéressant. Par contre, ce qui aurait pu l'intéresser, Izsa ne l'aborda pas : qui était donc le père ? Lilith avait peut-être développé un intérêt un peu trop prégnant pour les ragots au contact des moldus. Mais rien de bien croustillant à ce niveau pour Izsa. En même temps, personne n'était à sa hauteur et l'ancienne Serpentard le savait bien. Un peu trop même parfois.
Puis à l'évocation de son évolution au sein d'Ollivander's Lilith sourit en repensant à sa baguette au fond de son sac. Une des premières création d'Izsa donc. S'ensuivit des péripéties que la jeune femme s'efforca de noter dans sa mémoire, sans grande conviction.

Ce fut quand Izsa aborda son appartement en colocation et son métier au ministère que Lilith commença à tiquer. Un chatouillis désagréable venait de se faire sentir dans sa poitrine. Cette sensation impromptue ne fit que s'accroitre un peu plus à l'évocation du livre qu'elle était en train d'écrire et de ses exploits en duels... Toujours avec un sourire de façade collé aux lèvres, mais les yeux déjà plus lointains, la sorcière comprit tout d'un coup : elle était jalouse. Tout bonnement et simplement jalouse. Pourquoi n'avait-elle pas pu réaliser ces choses là elle aussi ? Si elle était restée, elle aurait pu devenir aussi bonne qu'Izsa. Peut-être même meilleure ! Mais non, elle avait du partir et s'était complue dans une médiocrité affligeante. La preuve, ce qu'elle avait eu à raconter tenait en 4 mots : Beauxbatons, job, petit copain, retour. *Et aussi mépris, bagarre et couteau...*

Elle enfouit au fond d'elle la jalousie mal placée qu'elle ressentait à ce moment là, et se reconcentra sur la suite du discours d'Izsa. L'ordre... Qu'étaient-ils tous devenus ?

- L'Ordre c'est... compliqué. Je vas pas te mentir. Les Mangemorts ne sont plus ceux que tu connais : ils travaillent de manière beaucoup plus subtiles. Ils n'attaquent plus de front, à la place ils répandent des mensonges... Et c'est dur à recruter, dans ces conditions. Très dur. Même nos anciens alliés restent un peu sur la touche... Tu n'as revu personne, alors ? Alex ? Laurae ? Amy ?

- Je vois. Non, personne. Et il faut dire que je ne me suis pas tellement montrée coté sorcier ces derniers temps. Et Elenna ? Et Rurik ?

Une petite pointe d'espoir perlait dans cette dernière question. Mais si sa compère ne les avait pas évoqué, la réponse ne serait très certainement pas agréable à entendre...
Lilith décida de continuer avant que l'annonce des morts et des disparus ne la déprime.

- Je suis désolée de te demander ça, mais je loge dans un appart miteux vers WhiteChapel. Et je t'avoue qu'actuellement je préférai me faire oublier par les autorités moldues... Si Eb, Momo et Liz ne sont plus là, tu crois que je pourrais prendre une chambre chez toi ? Je te paierai bien sur ... Un temps passa et Lilith regarda ses pieds Quand j'aurai de l'argent.

Elle en était donc rendu là ? A quémander à Izsa ? C'était la personne en qui elle avait le plus confiance certe, mais aussi celle dont l'estime comptait le plus. Et là, connaissant la fierté de la brunette, elle devait au moins être au même niveau qu'un première année de Poudlard coté estime. Et en même temps, aucune autre solution ne lui venait. Cette rencontre, elle ne l'aurait pas provoquée, trop fière elle-même pour cela, mais ça restait un coup de pot qu'il aurait été stupide de ne pas saisir. Et puis comme ça, elles auraient tout le temps pour débriefer ensemble.

Izsa n'aurait pas du remettre le sujet de leurs anciens frères d'armes sur le tapis. Elle détestait devoir en parler. Elle ne se sentait jamais autant vulnérable que quand elle réalisait qu'elle était la seule personne qui avait été présente dans l'Ordre depuis aussi longtemps. Et quand elle pensait à ce qui était arrivé à ceux qu'elle n'avait pas revu.

- Je vois. Non, personne. Et il faut dire que je ne me suis pas tellement montrée coté sorcier ces derniers temps. Et Elenna ? Et Rurik ?

Voilà. Les deux pires noms à mettre sur le tapis, ou presque. Parce que...

- Ils ont disparus. Je sais juste qu'Elenna va bien, mais elle était loin d'être au meilleur de sa forme la dernière fois que je l'ai vu, il y a des années. Izsa jeta un coup d’œil pour vérifier que personne ne l'écoutait et expliqua : Elle a été torturée, et son identité est connue. Elle a été obligé de fuir.

Mais le pire, c'était sans doute Rurik.

- Je n'ai pas la moindre idée de ce que Rurik est devenu. Du jour au lendemain, il a disparu. Peut-être est-il retourné en Russie. Peut-être ... peut-être avait-il nourrit les poissons de la Tamise. Je ne compte pas exactement sur son retour.

- Je suis désolée de te demander ça, mais je loge dans un appart miteux vers WhiteChapel. Et je t'avoue qu'actuellement je préférai me faire oublier par les autorités moldues... Si Eb, Momo et Liz ne sont plus là, tu crois que je pourrais prendre une chambre chez toi ? Je te paierai bien sur... Quand j'aurai de l'argent.

De quoi ? Elle voulait faire du Rainbow Troublemaker ce qu'il aurait toujours dû être si elle n'était pas partie en France ? Bien sûr qu'elle pouvait ! L'appartement avait toujours manqué de rouge !

- Eh ! A quoi ça sert les amis, si ça te laisse dans la mouise quand t'as besoin d'eux ? Bien sûr que tu peux venir. Et t'en fait pas pour l'argent, on verra ça quand on verra ça.

Ce qui voulait dire : jamais, du moins si on demandait à Izsa. Elle n'avait clairement pas besoin d'un complément pour boucler ses fins de mois. Elle évita juste de le formuler ainsi à voix haute, parce qu'elle avait déjà signifier à Lilith que la stabilité financière faisait partie des très bonnes choses qui lui étaient arrivées durant ces dernières années. Pas la peine de lui rappeler que la réciproque n'était pas vraie.

- En tout cas, si tu cherches un job, je crois qu'il y a des offres du côté du Chemin de Traverse. La boutique d'Animaux Magiques, et puis les Halles, je crois. Enfin comme tu veux, hein. Mais ça doit être plus sympa qu'un job moldu, et puis ça te fera renouer avec la communauté magique anglaise... Izsa eut un sourire en coin avant de continuer. Sinon t'a toujours la possibilité de voir du côté du Ministère.

Si il y avait bien un endroit où elle n'avait jamais imaginé Lilith, c'était bien dans ce repère à fonctionnaires et politiciens. Mais bon, il y a huit ans, Izsa ne s'y était jamais imaginé non plus. Peut-être qu'elle n'était pas la seule à avoir changer ses plans de carrière.

- Et puis si tu as du temps libre, je pourrais avoir besoin d'aide sur certaines expériences. Rolala, c'était vraiment le bon vieux temps, quand elle faisait des potions illicites dans les cachots de Poudlard. Histoire de s'amuser un peu avec des idées bizarres.

Et elle en avait tout une liste, des idées bizarres.

Les nouvelles des anciens Phénix n'étaient pas aussi bonnes qu'elle l'avait espéré. Mais pas complètement mauvaises non plus. Visiblement, on ne savait pas grand chose, et tant qu'on savait pas, on pouvait toujours imaginer qu'ils étaient en train de se la couler douce sur une plage des Maldives... Enfin ça aurait été étonnant. Mais après tout pourquoi pas ? C'était pareil que cette histoire chat dans une boite qui était mort et vivant, ou un truc du genre. Lilith se contenterait de ça.

- Eh ! A quoi ça sert les amis, si ça te laisse dans la mouise quand t'as besoin d'eux ? Bien sûr que tu peux venir. Et t'en fait pas pour l'argent, on verra ça quand on verra ça.

Un grand sourire vint éclairer le visage de la Lionne. Elle allait enfin pouvoir quitter le taudis qui lui servait de logement pour un prix exorbitant, et en plus pour habiter avec son amie de toujours. Les choses ne pouvaient pas mieux se goupiller. Elle avala sa fierté en en rien de temps, toute à sa joie de faire une coloc avec sa compère.

- Merci ! Elle eu presque envie de serrer de nouveau Izsa dans ses bras, mais le temps des niaiseries étaient terminés. Elles reprenaient peu à peu leurs vieilles habitudes, leur complicité espiègle, pas besoin de grandes effusions à rallonge.

Puis l'ancienne Serpentard lui parla des boutiques qui pourraient l'embaucher. La boutique d'Animaux Magiques, les Halles, des bouibouis quelconques sur le chemin de traverse... Lilith ne se sentait pas vraiment de s'occuper de Boursouflets "trop craquants", mais ça pourrait être marrant... Et au pire, d'autres possibilités s'ouvraient à elle.

- ... Sinon t'a toujours la possibilité de voir du côté du Ministère.

Un air dubitatif sur le visage, elle regarda Izsa avec des yeux ronds. Vraiment ? Elle, au ministère ? Elle se mit alors à rire, mais visiblement la Hilswood semblait on ne peut plus sérieuse.

- Après tout, pourquoi pas ? Tu y es bien toi ! Même si j'ai bien peur de ne pas avoir tout à fait le profil... Lilith ricana et envoya un clin d'oeil à Izsa. Tu m'embauches ?

La française ne croyait pas si bien dire. Sans attendre, Zaza lui fit une proposition impossible à refuser. Rien d'officiel ou qui ressemblait à un vrai job. Mais c'était encore plus attrayant.

- Et puis si tu as du temps libre, je pourrais avoir besoin d'aide sur certaines expériences. Histoire de s'amuser un peu avec des idées bizarres.

Lilith s'installa les coudes sur les genoux, le menton appuyé sur les paumes de main. Regardant quelques cours instants dans le vide pour ménager le suspens, elle finit par tourner la tête vers son amie. L'éclat plein de malice qui la caractérisait pendant son adolescence brillait de nouveau au fond de ses yeux. L'idée de retrouver le mélange d'excitation et de frissons que lui procuraient leurs expériences dans les cachots de Poudlard était une perspective des plus réjouissante.
Sans un oublier un brin de compétition... Faudrait pas déconner non plus. La compétition était le coeur de leur amitié, cette petite étincelle qui rendait les deux jeunes femmes encore meilleures quand elles étaient ensemble. Une "saine" émulation qui permettait à Lilith de donner le meilleur d'elle-même... enfin surtout dans ce sens là visiblement. En étant tout à fait honnête avec elle-même, Lilith devait avouer qu'Izsa avait eu l'air de très bien s'en sortir sans son alter-égo rouge. La réciproque n'était pas tellement vraie.

- Quand tu veux. Toujours prête pour des idées bizarres. Surtout si elles sortent de cette caboche de Serpentard ! Dit-elle en donnant une légère tape derrière la tête d'Izsa. Et sinon, j'emménage quand ?

En toute légèreté, ce qui contrastait avec ce qu'elle allait annoncer, Lilith ajouta:

- Ah. Avant je dois te prévenir: il est possible que les autorités françaises moldues me recherchent... M'enfin, rien qu'on ne puisse maitriser hein. Ça tient toujours ?

Toujours la tête tournée vers Izsa, la jeune femme essayait de sonder ses réactions. Mais elle n'était pas trop inquiète : il en fallait bien plus pour l'effrayer la Zaza. Non ?

- Quand tu veux. Toujours prête pour des idées bizarres. Surtout si elles sortent de cette caboche de Serpentard !

Huit années étaient passés, pourtant Izsa savait qu'elle pouvait compter sur son amie pour tout ce qui impliquait 1) de la magie bizarre 2) de la magie dangereuse 3) de la magie puissante. Evidemment, c'était les trois types de magies qu'elle étudiait le plus dans le Département des Mystères, si possible les trois en même temps.

- Et sinon, j'emménage quand ?

Et bien...

- Quand tu veux ! Un doute soudain traversa l'esprit de la verte et argent. Tu as le permis de Transplanage ? Je sais même pas si c'est légal de transplaner avec un permis français...

Lilith était partie avant d'avoir l'âge légal pour pratiquer. Du coup, elle n'avait fichtrement aucune idée de ses capacités en la matière. Bon, heureusement, l'appartement n'était pas bien loin, transplanage ou pas transplanage. Pour ce déplacer dans Londres, c'était aussi utile que le permis voiture : le métro faisait très bien l'affaire. Mais les sorciers restaient rarement dans une même ville ; rien qu'aller à Pré-au-Lard se trouvait être très compliqué sinon...

- Ah. Avant je dois te prévenir: il est possible que les autorités françaises moldues me recherchent... M'enfin, rien qu'on ne puisse maitriser hein. Ça tient toujours ?

Il y eu une seconde, durant laquelle Izsa peinait à percuter ce qu'elle disait. Puis, quand le tout fit enfin son petit chemin dans son esprit, elle éclata de rire.

- Oh non, mais qu'est-ce que t'as fait ?

Evidemment, ça tenait toujours. Elle était juste extrêmement curieuse de savoir ce qu'il s'était passé pour se faire ainsi poursuivre par la police ! Pas un meurtre, non, c'était tout simplement impossible que Lilith fasse ce genre de chose. Enfin... Pas sans circonstances atténuantes. Mais vu le ton de sa voix, ça ne pouvait pas être quelque chose d'aussi sérieux. Elle avait joué un tour à des moldus qui mettaient leurs nez n'importe où, peut-être ?

- On a qu'à aller à mon appart'. A pied. J'étais partie pour rentrer à pied, si ça te va. Et comme ça on peut discuter sur le chemin.

Ah, et il fallait qu'elle lui demande un truc rapidement aussi, avant qu'elle oublie.

- Tu pourra me donner un peu de ton sang pour mes expériences ? Je manque de sujets Né-Moldu. En rapport avec la magie bizarre. Ni dangereuse ni puissante, malheureusement, juste bizarre. C'est pas pour une potion corrosive cette fois, promis.

- Le permis de transplannage... Bah j'ai pris des cours à Beauxbatons, mais je ne l'ai jamais validé... Et en même temps, à quoi cela lui aurait-il servi à Paris ? Faut que je le passe maintenant que je suis revenue.

Encore un aveu de faiblesse. Le permis de transplannage, c'était un peu la base quand même.
Sur la suite, la possible illégalité de Lilith ne sembla pas poser de problème à Izsa. Elle rigola avec elle et haussa les épaules quand la sorcière lui demanda ce qu'elle avait bien pu faire. Elle allait tout lui raconter. Mais d'abord, les deux jeunes femmes allaient marcher un peu.

- On a qu'à aller à mon appart'. A pied. J'étais partie pour rentrer à pied, si ça te va. Et comme ça on peut discuter sur le chemin.

- Parfait. J'irai chercher le reste de mes affaire plus tard. Promis, je te raconte tout en chemin...

Lilith allait-elle vraiment tout déballer comme ça ? Surement... S'il y avait bien une personne apte à comprendre ce que la française avait à raconter, c'était sa Zaza. Elle n'avait pas l'air d'avoir trop changée, elle pouvait toujours lui faire confiance pour garder son secret.
Elles se levèrent du banc où elles s'étaient installées et commencèrent leur petite marche le long de la tamise. Lilith suivait les pas d'Izsa avec un certain enthousiasme, trop heureuse de reprendre leurs discussions là où elles les avaient laissé 8 ans auparavant.
La vert et argent ajouta

- Tu pourra me donner un peu de ton sang pour mes expériences ? Je manque de sujets Né-Moldu. C'est pas pour une potion corrosive cette fois, promis.

Du sang ? En effet, Izsa n'avait pas changé ! Toujours dans des trucs pas très nets... La magie du sang était une des plus puissante, et pas toujours très légale. Une grimace vint se greffer sur le visage de Lilith à l'évocation de leur dernière expérience avec leur propre sang. Elles avaient bien rigolé, mais elles avaient aussi étaient bien imprudente, attirant l'attention de leur prof de potion. Bon, après, on allait pas se mentir, c'était quand même vachement chouette de jouer avec le feu. Sans mauvais jeu de mots.

- Bien sur. Si tu me promets de ne pas t'en servir pour m'ensorceler d'une manière ou d'une autre.

Lilith gratifia son amie d'un clin d'oeil entendu. Toujours en marchant, sans prêter attention aux passants moldus qui se pressaient autour d'elles, l'ancienne rouge et or prit une grande respiration. Il était temps d'être honnête avec Izsa.

- Bon... Pause, le temps d'un soupir. En fait si les moldus pourraient éventuellement me rechercher c'est parce qu'il est possible que... elle allait le sortir oui ? Ce suspens était beaucoup trop théâtrale. ... il est possible que je sois à l'origine de la mort d'un épouvantable c*nnard. Bon, pour te la faire courte, j'ai vécu avec un garçon. Moldu. précision inutile bien-sur. De suite, Lilith sentit le besoin de se justifier J'étais blasée, coupée du monde magique, rien à voir avec ce que je suis, et lui il m'a valorisée. Au début. Je suis tombée amoureuse. Rien que ça, c'est un scoop, on est bien d'accord ? la sorcière adressa un sourire de connivence à sa compère Puis on a aménagé ensemble. Et là, il est devenu méchant, presque violent. Il ne connaissait pas mes pouvoirs, mais il me reprochait toujours mes bizarrerie. Dans le monde moldu, on appelle ça un pervers narcissique. Moi, je sais pas pourquoi, mais je ne partais pas, je me disais qu'il était malheureux de la situation lui aussi, que les choses s'arrangeraient... Non, Lilith n'était pas fière, et la honte lui chauffa les joursavant de continuer. Elle en avait déjà trop dit Je cachais ma baguette depuis mon diplôme. J'avais honte d'être une sorcière, honte d'avoir fuit l'Angleterre, honte de ne pas assumer ce que j'étais et honte de ce que j'étais devenue. Et puis un jour, il a fait une crise de jalousie, il a fouillé mes affaires. Quand je suis revenue du boulot, il avait ma baguette à la main et s'est mis à se moquer de moi et de mes lubies de "sorcière", de gamine. Tu te doutes bien que dans sa bouche, ça n'avait pas le même sens que pour nous. Je me suis décomposée, et il a du le voir parce qu'il a continué de plus belle... Il allait la briser Izsa ! La baguette que tu m'avais faites ! Le dernier lien qui me restait de mes origines, la seule chose qui me prouvait que tout ça n'était pas un rêve ! J'ai pas réfléchi, j'ai pris un couteau de cuisine et je l'ai menacé. Je sais pas trop ce qu'il s'est passé ensuite, mais j'ai récupéré ma précieuse baguette et quand je suis partie il était encore vivant. Mal en point. Mais en vie... J'ai voulu le soigner, mais j'ai pas réussi. Je suis repartie chez ma mère, j'ai récupéré un sac avec quelques affaires et j'ai pris mes billets pour Londres.

Un poids venait de quitter les épaules de Lilith. Elle n'avait pas eu conscience de ce poids avant qu'il ne la quitte. Tout d'un coup elle avait l'impression de respirer de nouveau normalement. Elle guetta la réaction d'Izsa, sans savoir si cette révélation allait la faire rire de plus belle, l'effrayer *hum, ça non. Jamais* ou la mettre en colère.

- Et me voilà...

Les dés étaient jetés. Vu ce que son ex-petit ami consommait comme substances, il était peu probable qu'il porterait plainte. S'il était encore en vie. Si jamais il était mort... Et bien, il ne restait plus qu'à espérer que les autorités concluraient à un règlement de compte de dealer. De toute manière, le couple n'avait pas tellement d'amis qui pouvaient accuser la jeune femme. Et puis, qui viendrait la chercher dans le monde magique ?

Plus Lilith parlait, plus Izsa sentait un poids dans son estomac se faire lourd. Elle ne s'était pas rendue compte à quel point son amie s'était sentie isolée durant ses dernières années. Pourtant elle aurait du s'en douter : avec son frère - un moldu parmi les sorciers - elle aurait du se rendre compte de ce que cela faisait de ne pas être dans son monde. A quel point on se sentait isolé, sans défense.

Il y avait eu des indices dans le discours de Lilith, précédemment. Elle aurait du s'en rendre compte. Oui, elle aurait du. Elle n'avait pris que des jobs moldus, et elle n'avait pas le permis de transplanage... Ça n'était pas "normal". Ca n'était pas le chemin que rêvaient d'arpenter les premières années, lorsqu'ils passaient les portes de Poudlard pour la première fois. Ils rêvaient d'être Aurors, Médicomages, joueurs de Quidditch... Elle aurait sans doute pu l'aider. Etre plus insistante, tenter de reprendre le contact. Pas la laisser seul avec un type qui abusait ainsi d'elle. Quand elle arriva à la fin de son histoire, son sang s'était glacé.

La mort. Pour quelqu'un qui la fréquentait de prêt, Izsa n'était toujours en paix avec son existence. C'était justement ça, le problème : l'absence d'existence. Quand les gens mourraient, il n'y avait pas de retour en arrière possible. On ne pouvait plus rien faire. Et l’irréversibilité de la chose était encore pire quand c'était nous qui prenions la vie de quelqu'un. Pas qu'Izsa l'ai déjà fait. La possibilité que cela pourrait arriver, à force de combattre des Mangemorts, pendait au dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. Et le Mangemort pourrait être quelqu'un qu'elle connaissait. Un ami, une personne proche. Elle se concentra sur les pavés devant ses pieds, parvenant grâce à un long entrainement à ne pas afficher la moindre expression sur son visage. Ce n'était pas très dur. Elle n'arrivait pas à savoir exactement ce qu'elle ressentait, alors c'était facile de ne rien montrer.

Elle serra Hypérion dans sa main. Répondit enfin :

- Je suis désolée que tu ai eu à vivre ça... Clairement, se retrouver avec un personne aussi toxique au quotidien, elle ne le souhaitait à personne, pas même à ses pires ennemis. Alors à sa meilleure amie... Ce que tu as fait... Elle chercha ses mots. C'était un meurtre. Il n'y avait pas de manière de dire les choses autrement. Pas prémédité, et apparemment regretté mais... un meurtre quand même. Pourtant... Izsa sortit Hypérion. Elle savait que Lilith n'avait jamais vu sa baguette en bois rouge de Séquoia, alors elle la lui présenta bien. Opale noire au centre, montrant bien qu'il ne s'agissait pas de la baguette en bois d'oranger qui l'avait suivi durant toutes leurs aventures à Poudlard. Quand ma baguette a brûlé, je n'ai pas réussi à la remplacer. Pas pendant des années. J'en ai essayé plein pourtant, des baguettes, tu sais à quel point je peux en tester... Mais non. Peu importait le bois ou le cœur, la magie produite était l'ombre de ce que je voulais. J'avais quasiment abandonné l'idée de remplacer ma première baguette quand je suis tombée sur cette opale. Enfin c'était plutôt l'opale qui était tombée, mais ça c'était une longue histoire. Qui impliquait techniquement un vol du gouvernement magique australien, mais vu qu'ils ne savaient pas que l'opale existait elle était hors de toute représailles, elle. Si quelqu'un me menaçait de briser Hypérion, aujourd'hui... Elle contempla ce qu'elle disait, cherchant les mots les plus honnêtes possible. Qu'est-ce qu'elle ferait ? Je ne sais pas ce que je ferais.

Voilà. Elle ne parvenait pas à la juger. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait, elle si elle avait été à sa place. Ou plutôt si... Depuis qu'elle était Manumage, elle avait tendance à produire du feu dès que la furie la possédait. Son moldu aurait été accepté à l'hôpital pour des brûlures au troisième degré, si elle avait été à sa place.

- Et ta famille, ils savent où tu es ? demanda-t-elle, ne sachant pas du tout si c'était une bonne question ou une très mauvaise chose à demander.

Lilith n'osait plus regarder directement son amie après ses confidences. La sorcière ne laissait passer aucune émotion, ce qui troubla fortement la née-moldue.

- Je suis désolée que tu ai eu à vivre ça... Ce que tu as fait...

Etait horrible ? Idiot ? Justifiée ? Logique ? Izsa laissa sa phrase ne suspens, laissant Lilith imaginer comment la Serpentard pouvait interpréter son geste. De la légitime défense, voilà ce que c'était. En tout cas, c'était ce qu'elle se répétait en boucle depuis sa fuite précipitée.
Son amie ne termina pas sa phrase et sortit ce que Lilith reconnut comme sa baguette. Une nouvelle vraisemblablement, une qu'elle ne connaissait pas dans tous les cas. Elle ne lui demanda pas ce qu'il était advenu de l'ancienne, et d'ailleurs Izsa la devança.

- Quand ma baguette a brûlé, je n'ai pas réussi à la remplacer. Pas pendant des années. J'en ai essayé plein pourtant, des baguettes, tu sais à quel point je peux en tester... Mais non. Peu importait le bois ou le cœur, la magie produite était l'ombre de ce que je voulais. J'avais quasiment abandonné l'idée de remplacer ma première baguette quand je suis tombée sur cette opale.

L'objet était magnifique et laissa Lilith sans voix. Une pure merveille, un assemblage subtil et maitrisé entre le bois rouge poli et la pierre en son sein. Clairement, la sorcière avait gagné au change, malgré la douleur qu'avait du représenter la perte de sa première baguette. Ce qui impressionna le plus l'ancienne lionne fut le fait que ce bijou était l'oeuvre d'Izsa. Les compétences de cette dernières n'était pas un secret, mais à ce point... Lilith était tout bonnement impressionnée.

- Si quelqu'un me menaçait de briser Hypérion, aujourd'hui... Elle marqua une pause, observant sa précieuse baguette. Je ne sais pas ce que je ferais.

- Tu saurais réagir. Parce que tu es plus réfléchie, plus intelligente et surtout plus douée que moi.

Ça faisait mal à Lilith de l'avouer. Mais c'était la vérité dans l'état actuel des choses: la jeune fille se retrouvait à tout réapprendre, et à faire avec une impulsivité qui lui avait finalement joué beaucoup trop de tours. Elle décida de ne pas s'attarder sur le sujet, et ajouta avec un sourire de façade:

- Le pire, c'est qu'il n'est peut-être même pas mort. Parfois, je me demande ce que je préfèrerai : être une meurtrière mais en être débarrassé, ou l'avoir loupé et qu'il trouve une autre "victime" ?

- Et ta famille, ils savent où tu es ?

La dernière question d'Izsa prit Lilith au dépourvu. Sa famille, toujours un sujet sensible pour elle. Déjà, quand elle était élève à Poudlard, elle préférait ne pas en parler. La disparition de son père avait sonné le glas de ce qui aurait pu être une vie de famille sereine. Sans que cela ne lui fasse de la peine, leurs rapports s'étaient naturellement distendus avec le temps. Même avec son petit frère, que pourtant elle adorait. Elle prit donc un air assez détaché pour répondre.

- Dans les grandes lignes... J'ai dis que je rentrais en Angleterre, retrouver mes amis "comme moi". Ma mère n'a jamais bien compris ce que j'avais de différent, donc elle n'a pas posé plus de questions que ça. Je leur écrirai. Plus tard.

En disant ces mots, Lilith s'était arrêtée, attendant de savoir vers où elles devraient se diriger ensuite pour rentrer chez Izsa. Bizarrement, et malgré le sujet difficile qu'elle venait d'aborder, elle se sentait bien. Une brise légère venait jouer avec les mèches de cheveux de Lilith, le temps était frais mais agréable. Ces moments étaient derrière elle et elle se sentait prête à redémarrer sa vie là où elle l'avait laissé en partant 8 ans auparavant. Elle posa une main sur l'épaule d'Izsa.

- Tu sais, tu es la seule qui a continué à m'écrire après mon départ. Même si ça n'a duré qu'un an. J'étais en colère, et jalouse de ceux qui étaient restés. J'ai préféré couper les ponts. Mais s'il te plait, ne soit pas désolée.

Après un moment de réflexion, elle rajouta.

- Si il y a une personne qui devrait s'en vouloir, c'est Rurik... A l'évocation du sorcier, une grimace apparut sur son visage Il m'a donné le goût du sang, m'a embarqué dans des histoires moldues de mafia, et m'a abandonnée dès qu'il en a eu l'occasion.

Verbaliser la chose fut comme une révélation. Lilith était toujours en colère contre le Russe. Russe, qui était très certainement en train de pourrir dans un entrepôt ou de nourrir les poissons au fond de la Tamise. * Il l'aura pas volé...*.

Durant leurs années à Poudlard, Lilith ne l'avait jamais marquée par un besoin de reconnaissance, ou une manque de confiance en elle. Plutôt l'inverse, en réalité, elle était une lionne qui n'aurait jamais laissé personne lui marcher dessus. Aussi, quand elle lui dit : "Tu saurais réagir. Parce que tu es plus réfléchie, plus intelligente et surtout plus douée que moi." Izsa se rendit compte qu'elle avait vraiment changé. Ce type avait brisé quelque chose en elle. Pas que la Serpentard refuse les compliments, mais ses compliments là lui restait en travers de la gorge. Se comparer aux autres... ça n'était pas une bonne idée. On était toujours nuls, quand on cherchait un peu. Ça n'était pas sain de s'y arrêter.

- Le pire, c'est qu'il n'est peut-être même pas mort. Parfois, je me demande ce que je préférerai : être une meurtrière mais en être débarrassé, ou l'avoir loupé et qu'il trouve une autre "victime" ?

Izsa ne lui répondit pas là-dessus, parce qu'elle savait exactement ce qu'elle préférait, elle. Qu'il soit encore en vie. Elle ne voulait pas que son amie est commis un tel crime. La Phénix était de ces gens avaient beaucoup de scrupules, ce qui était étonnant quand on considérait à quel point elle fonçait dans des situations dangereuse. Mais non : elle n'avait jamais tué, et ne comptait jamais le faire. Même les Mangemorts, elle ne les tuerait pas si elle en avait la possibilité. C'était la faute d'Eb : on se savait pas ce qu'il y avait derrière les masques. Il pouvait s'agir d'amis, de parents, de jeunes gens ayant tout juste quitté Poudlard ou y étant encore. Même si -peut-être- il existait des gens profondément mauvais, dans leur essence même, il était peu probable que ça soit la majorité d'entre eux. Aussi Izsa ne pardonnait pas, mais elle considérait qu'il y avait une marge de punitions entre l'exécution et laisser la personne libre. Et ce type, même si il était de toute évidence un énorme c*nnard, ne méritait probablement pas de mourir.

Mais pendant qu'elle s'était perdu dans des considérations philosophiques, Lilith avait commencé à répondre à sa dernière question. Sa famille. Sa mère, en particulier.

- J'ai dis que je rentrais en Angleterre, retrouver mes amis "comme moi". Ma mère n'a jamais bien compris ce que j'avais de différent, donc elle n'a pas posé plus de questions que ça. Je leur écrirai. Plus tard.

D'accord. Pour le coup, Izsa retenait tout avis sur la question. C'était, comme on disait dans le jargon, pas ses Bubobulb. Elle voulait surtout tester l'eau, voir où elle pourrait mettre les pieds à l'avenir. Pas trop dans ce bassin, de toute évidence.

- Tu sais, tu es la seule qui a continué à m'écrire après mon départ. Même si ça n'a duré qu'un an. J'étais en colère, et jalouse de ceux qui étaient restés. J'ai préféré couper les ponts. Mais s'il te plait, ne soit pas désolée. Si il y a une personne qui devrait s'en vouloir, c'est Rurik... Il m'a donné le goût du sang, m'a embarqué dans des histoires moldues de mafia, et m'a abandonnée dès qu'il en a eu l'occasion.

Wait. Wait. La mafia ? Il y avait tout un chapitre qu'Izsa avait manqué. Elle n'était pas étonné que le sorcier russe est ce genre d'activité illégale, ça non. Sans rien savoir en particulier, elle n'était pas aveugle, ni stupide. Mais il avait emmené Lilith là-dedans ? Non mais il était complètement irresponsable ou quoi ? Oui, se rappela-t-elle alors, il était complètement irresponsable. Rurik lui avait pourtant appris deux grandes leçons qui lui servaient aujourd'hui très régulièrement : 1/ ne jamais s'attaquer à plus fort que soit 2/ si la condition 1 ne peut être remplie, toujours avoir un médicomage sous la main. Mais il semblerait que Lilith avait reçut des leçons bien différentes.

- Alors lui, par contre... Je pense qu'il est mort. De là à savoir si il avait disparu avant ou bien de manière concomitante, c'était une autre affaire. Les résultats en demeurait le même.

Elles étaient proches du Chemin de Traverse à présent. Cela devait rappeler des souvenirs à son amie. Était-elle revenue ici depuis son retour ? Vu ce qu'elle lui avait dit, elle en doutait. Izsa sourit :

- Allez, assez parlé de ça. Est-ce que tu veux voir Ollivander's ? Les choses ont pas mal changé. Il y a eu... comme qui dirait... un accident. Un vol, un incendie, et une Izsa qui ne maîtrise pas sa Manumagie. Alors j'ai tout refais à neuf. Puis elle réalisa que cela faisait peut-être beaucoup de choses d'un coup, pour quelqu'un qui revenait de mettre les pieds dans le monde sorcier. Sauf si tu veux juste rentrer dans l'appart et te reposer, après ta journée.