-Le jour de tes révisions en histoire de la magie ? Comme c'est pratique, jeune fille !  Voilà ce que m'avait dit ma mère quand je lui ai annoncé ce matin que j'avais des boutons noirs et qu'ils commençaient à me gratter. Ton de reproche, lèvres pincées. Elle ne m'a d'abord pas crue, et accusée d'avoir joué exprès avec du pus de bulbubulb ...

Est-ce que je suis du genre à simuler une maladie pour échaper à quelque chose qui me déplairait ? Carrément oui. Est-ce que dans le fond ca m'arrange de louper ce marathon de révisions qu'elle m'avait promis ? Oui ! Est-ce que ma mère me connait comme si elle m'avait faite et sait parfaitement tout ça ? Bien sûr !

Pourtant, je lui ai juré de juré que je me sentais carrément mal pour du vrai. Après quelques heures de tergiversations où aucun remède de grand mère n'a semblé m'aider et où mon état a semblé empirer, elle s'est quand même décidée à m'emmener à Sainte Mangouste "pour être sûre".

Nous avons utilisé la poudre de cheminette pour venir. Accès direct bam, on a même pas eu à passer par la "vitrine moldue" par laquelle les patients entrent depuis la rue. La magie a ca de formidable. En cas d'urgence, nous sommes littéralement à un pas de l’hôpital ...

On se retrouve donc toutes les deux ici, dans le hall de l’hôpital Sainte Mangouste, à marcher vers un guichet après s'être arrêtées un court instant pour laisser un brancard flottant passer.

Ma mère, très grande, blonde, habillée d'un chemisier blanc et d'une jupe orange, s'adresse à l'accueil pendant qu'elle me dit de me poser sur un des bancs et de l'attendre. Moi je suis habillée dans un style semblable au sien, avec une jupe bleue très longue, des baskets et un t-shirt bleu-clair à manches longues absolument pas de saison, mais qui couvre mes avant bras et cache aux yeux de tout le monde les espèces de boutons noirs qui commencent à couvrir mes avant-bras. Je ressemble beaucoup à ma mère, grande pour mon âge, la silhouette filiforme.

Ma mère remplit les formulaires. Ça prend un certain temps que je ne vois pas vraiment passer. Je suis un peu dans un état second et n'ait qu'une vague conscience de ce qui m'entoure.

A travers le brouillard de mes perceptions, je finis par entendre la personne de l'accueil déclarer.

-Je vais vous demander de bien vouloir aller au deuxième étage et laisser votre fille patienter dans la salle d'attente, quelqu'un va venir s'occuper d'elle très vite ! Par contre, la consultation se fera en privé, nous avons un salon de thé et une boutique au 5e étage où vous pourrez patienter si vous le souhaitez.

L'idée d'une consultation sans elle ne fait pas particulièrement plaisir à ma mère mais elle n'a pas le choix. D'ordinaire je me serais réjouie de voir le cordon ombilical être coupé, même provisoirement, mais peut être qu'aujourd'hui, j'aurais quand même été rassurée par sa présence. L’hôpital, ça a toujours une ambiance un peu particulière et inquiétante ... Il y a toujours une espèce de tension palpable, dissimulée derrière des apparences calmes. Les salles sont immaculées, il y flotte des odeurs étranges et entêtantes. Je ne suis pas rassurée.

J’emboîte le pas de ma mère et me laisse mollement mener vers l'étage voulu, où je trouve une fois encore un endroit où m'asseoir sans chercher à comprendre davantage. Cette apathie n'est vraiment pas courante chez moi ... une attitude qui doit mettre la puce à l'oreille de ma mère car à plusieurs reprises, elle me demande si ça va et me déclare "très pâle" ... Est-ce qu'elle me croit pour du vrai maintenant ? J'ai un demi sourire sans joie alors que je me dis intérieurement **Je te l'avais dit que j'étais malade pour du vrai, maman ...**

Il n'y a plus qu'à patienter. La personne de l'accueil nous a affirmé que ça ne serait pas long.

Au sein de St Mangouste, tu poursuis la route qui te mènera vers l'accomplissement de ton rêve. Tu aides les autres, tu conseilles, tu guides, tu soignes. Et tu rends des vies meilleures, comme tu le souhaitais au départ. Bien sûr, ton rêve est plus développé que ça, plus complexe, mais si tu réussis à soulager un peu ceux qui ne vont pas bien, si tu réussis l'exploit d'aider à discerner des maladies avant qu'elles n'arrivent ou à leurs débuts, alors c'est tout de même une petite victoire.

Tu es déjà allé dans plusieurs départements : les empoisonnements, les blessures par créatures magiques - ce moment était d'ailleurs très intense car chaque blessure te faisait un peu plus penser à Lara -, mais aujourd'hui c'est ta première fois dans le département des virus et microbes magiques. Il faut y faire encore plus attention qu'autre part, car ici, il est tout à fait possible de se faire toucher par le même mal que le patient simplement à cause d'un manque de prudence. Gants sont donc de mise, et on peut être proche des patients, mais il faut garder une vigilance permanente.

Avec le Médicomage que tu vas suivre toute la période durant laquelle tu seras à cet étage, vous venez de finir une consultation et arrivez dans la salle d'attente pour prendre en charge la prochaine personne sur la liste : une certaine Daisy. Tu appelles donc ce prénom et regardes les quelques personnes présentes dans la salle d'attente en attendant qu'elle se manifeste. L'une d'elles a l'air vraiment mal en point avec son teint pâle et ses boutons noirs. Tu grimaces pour elle, te doutant bien qu'elle ne doit pas aller très bien. D'autant plus qu'elle a l'air vraiment jeune, elle est sans doute encore à l'école.

D'ailleurs... Tu regardes ta feuille et remarque qu'elle correspond sans doute aux informations notées. Une jeune fille de 12 ans du nom de Daisy, qui se plaint de boutons noirs qui grattent. La visant alors un peu plus, tu lui lances un sourire et l'invite à vous suivre. Le Médicomage à décidé de te laisser faire pour aujourd'hui, mais il intervient au moindre faux pas, et honnêtement, ça te rassure.

En attendant, il va falloir essayer d'aider cette jeune fille. Et tu vas faire tout ce qui est en ton pouvoir pour y arriver.

Combien de temps s'est passé dans la salle d'attente ? J'en ai aucune idée. Je comate à moitié sur mon siège, les yeux dans le vague. Une légère secousse sur mon bras me sort de ma torpeur. Ma mère qui attire mon attention.

Je relève le menton et avise deux personnes qui m'attendent. Un homme en tenue de médicomage. Une robe-blouse austère mais adaptée à sa profession. Et une infirmière (c'est comme ça qu'on dit chez les sorciers ?) C'est elle qui me sourit et qui m'invite à les suivre. Pour autant que je puisse en juger, elle a l'air douce et gentille. Mais dans mon état second, j'avoue que j'aurais même suivi un cerbère pourvu qu'elle ait une chance de m’ausculter.

-Heu ...  Bonjour docteurs. Dis-je timidement

-Tu écoutes bien les soignants et tu fais ce qu'ils te demandent, d'accord ma chérie ? Je vais t'attendre ici. Ma mère. En temps normal j'aurais un peu soufflé, rien que pour marquer ma désapprobation ou mon agacement.
M'appeler "ma chérie". Ca fait un peu gamine, non ?

Pendant que je suis l'infirmière, le médicomage s'entretient quelques instants avec ma mère, mon dossier sous les yeux. J'entends des voix étouffées et en percoit quelques bribes.

-... depuis ce matin, c'est ça ? .... (buits indistincts) ... dort bien ces derniers jours ... ?

Mais je n'ai pas l'occasion d'en entendre davantage, je pénètre dans la salle d'examen. Un peu perdue, je fais le tour des lieux du regard. Tout est propre, carré. Au centre de la pièce trône sans surprise une table d'auscultation, sans surprise. Il y a un bureau encombré de tampons et de parchemins. Une règle est fixée au mur, à côté de quelques posters (qui doivent sûrement représenter des trucs anatomiques ou ésotériques que je connais pas). Je remarque aussi une vieille balance en métal. Pas électronique, évidemment, non .. un vieux pèse personne modèle sorcier avec un cadran marqué d'une aiguille qui bouge quand on monte sur le plateau.

Bon et maintenant ... je suis supposée faire quoi ? Aucun bavardage ne me vient, rien .. preuve que je suis pas dans mon assiette. Au mieux je trouve vaguement à bredouiller :

-Heu ... je me sens pas bien. Et j'ai des boutons qui grattent.

Je lève mon t shirt et montre mes avant-bras. Des points noirs sont toujours là. C'est moi ou j'ai l'impression qu'ils sont un peu plus marqués que ce matin ?  Incertaine de la marche à suivre, je me retourne vers l’infirmière et j'attend docilement ses instructions.

Quand tu invites la jeune fille à vous suivre, le Médicomage te fait un signe de tête d'avancer sans lui pendant qu'il discute avec la Maman. C'est surement un cas qu'il veut approfondir et qu'il souhaite développer avec la mère pour mieux savoir ce qui arrive à la fille. Tu avances donc dans la salle d'examen avec la dénommée Daisy et la vois tout observer autour d'elle avec un regard un peu vitreux qui t'inquiètes.

Pourtant, tu ne la touches pas, tu ne t'approches pas, car une part du peu de maladies qui te viennent à l'esprit avec des boutons et une importante baisse d'énergie peuvent être contagieuses, et ce n'est vraiment pas le moment de tomber à ton tour malade. Tu t'apprêtes à l'inviter à s'installer sur la table d'auscultation mais elle te devance tandis que le Médicomage arrive dans la salle.

Elle t'annonce ce que tu sais déjà et te montre les preuves. Des points noirs constellent sa peau, autant sur le ventre que sur les bras. Tu grimaces et énonce ce que tu pensais lui indiquer de faire dès le départ. Le but n'est vraiment pas qu'elle fasse une chute de tension au milieu de la salle d'examen parce que tu aurais été trop lente à lui dire de s'installer.

- Assieds toi sur la table d'auscultation en enlevant ton tee-shirt s'il te plait. Tu peux aussi t'allonger si tu préfères. Je suis Harmony, une étudiante en Médicomagie, et on va essayer de te remettre sur pieds, ne t'inquiètes pas !

Pendant qu'elle fait ce que tu lui as indiqué, tu vas récupérer une paires de gants, tout comme le Médicomage. C'est important de se protéger à la fois pour pouvoir lui prodiguer les meilleurs soins possibles mais aussi pour se protéger, même si à force de voir divers patients, vous êtes plus à même de lutter contre les maladies que les patients pourraient vous transmettre.

- Depuis quand as-tu ça ? Est-ce que les points ont changé avec le temps ? Et est-ce que tu as besoin de quelque chose pour te sentir un peu mieux ?

Tu essayes de comprendre quel est le mal dont elle pourrait être atteinte. Tu regardes son teint, elle te semble très pâle, presque verte ? Cela confirme un peu ce qu'elle vous annonce quand elle dit ne pas se sentir bien. Tu hésites à lui lancer un #Revigor ou un #Curo As Velnus, mais peut être que ça pourra vous empêcher de faire un bon diagnostic, alors tu tiens ta langue pour l'instant.

Tu espères pouvoir la soulager
Et vite

Harmony, étudiante en médicomagie. Ah oui ... bien. Aucune réflexion inspirée ne me vient, je me sens un peu dans le coton.  

Je suis docilement les instructions. Je me déshabille et monte sur la table d'auscultation comme demandé. J'ai quand même gardé le strict minimum ... c'est là que je me rend compte que je porte mon shorty avec une tête de pikachu. Le truc entièrement jaune poussin avec la figure du pokémon dessinée en plein milieu dessus. M*rde, la honte. C'est un vieux délire que j'avais eu en entrant en première année il y a un an ... J'ai pas pensé que j'avais ce truc quand on s'est mises en route pour l’hôpital avec maman.

Je croise mes jambes, un peu mal à l'aise.  C'est moi ou il fait un peu chaud dans cette salle d'auscultation ? On est en plein été après tout ...

Dévêtue comme je suis, Harmony peut constater qu'en effet les boutons semblent avoir colonisé un peu tout mon corps, notamment des endroits que je n'avais pas pris le temps d'inspecter comme le dos, les épaules, les jambes ... Ma peau parait pâle et effectivement on est pas loin de l'imaginer se teinter légèrement.

- Ben heu ... j'ai commencé à avoir des boutons hier. J'ai essayé de les soigner avec de la crème au bulbobulb ...

Bref silence gêné.

- Je la fabrique moi-même ... J'ai l'impression qu'ils ont grossi et ... heu ... si j'ai besoin de quelque chose ... ? Heu ... un peu d'eau peut être ? J'ai une soif de ouf en fait maintenant que j'y pense. J'ai la bouche super sèche même.

Tu pourrais remarquer son bas assez atypique avec un symbole enfantin dessus et ça pourrait éventuellement te faire sourire - d'attendrissement, et non de moquerie -, si seulement tu n'avais pas les yeux complètement fixés sur sa peau. Tu as habituellement des cas bien plus faciles, mais ça, tu ne l'as encore jamais vu. Le Médicomage, tu t'en doutes, a déjà une idée de la maladie et sans doute du traitement aussi, mais toi, ton cerveau tourne a plein régime.

Elle s'est installé sur la table et toi, tu regardes donc quelques instants les boutons qui constellent son corps avant de lui sourire pour la rassurer. Elle n'a pas l'air très à l'aise et il ne faut pas, en cherchant ce que pourrait bien être sa maladie, que tu en oublies que c'est une personne devant toi, qui a peut être besoin d'un peu de réconfort, surtout étant donné que sa mère n'est pas à ses côtés.

Elle t'annonce qu'elle a commencé à avoir des boutons hier et qu'elle a essayé la crème de bulbobulb pour les soigner. Et tandis qu'un silence se fait dans la salle, ton cerveau tourne de nouveau à 1000 à l'heure pour former des premières conclusions. Ce n'est pas la crème qui l'a rendue comme ça, donc on peut sans doute écarter un mauvais usage de cosmétique. Parce qu'apparemment, elle avait ça avant, donc ça a du avoir une autre source.

Elle continue en disant qu'ils ont probablement grossi depuis hier. Et tu supposes que si elle et sa mère ne sont pas venues avant, c'est qu'elle avait probablement l'air en meilleure santé. Tu réfléchis intensément et élimines plusieurs possibilités dans ta tête avant de te tourner vers le Médicomage, qui vient d'apporter son verre d'eau à Daisy. Il reste assez proche de vous après lui avoir donné et te fait un signe de tête. Tu comprends alors qu'il faut que tu examines tout ça de plus près.

- Ça te dérangerait que je regarde ?

Tu fais un signe vers elle en t'approchant un peu pour lui montrer que tu as besoin de toucher sa peau, même si tes gants vont t'empêcher de pouvoir pleinement sentir ce qu'il y a en dessous. Tu as déjà une petite idée de la maladie, mais tu préférerais être sûre. En tout cas, ce teint cireux et ces boutons qui constellent tout le corps et non pas seulement le visage, c'est un cas que tu as déjà vu en cours théorique. Cela pourrait être deux symptômes non liés, d'où les besoins d'analyse, mais s'ils sont arrivés en même temps...

- Est-ce que tu as commencé à te sentir mal au moment ou les boutons ont commencé à apparaître ou à un moment différent ? Te sentais-tu mal hier ?

Poser le plus de questions possibles pour réduire les questions que tu te poses intérieurement. Pour donner un diagnostic juste et adapté afin de pouvoir le traiter. C'est tout cela que t'a appris le Médicomage et certains des cours que tu suis, et tu espères pouvoir être à la hauteur de la tâche.

Tu vas soigner cette jeune fille.

Je reçois le verre d'eau et adresse un sourire reconnaissant mais manquant un peu de conviction au médecin qui me l'a apporté. J'en prend quelques gorgées prudentes avant de finalement le vider complètement. Oui  j'ai plus soif que je le pensais.

Harmony me demande la permission de m'ausculter. Je n'imagine pas un patient dire "non non, je suis malade mais laissez moi tranquille s'il vous plait". C'est jamais agréable de se faire ausculter mais j'imagine que j'ai pas le choix ... ?  

-Heu ben ... non allez-y. Nouvelle tentative de sourire que je lui adresse. Ça se voit que c'est pas une méchante.

La fille en face de moi c'est bien une étudiante ? C'est un peu comme des travaux pratiques de Soin aux Créatures Magiques. Sauf que c'est moi qui suis sur la table de TP, à la merci du bon vouloir d'autrui. C'est donc ça que ressentait ce Botruc le jour où je l'ai inspecté sous toutes les branches ?  Oh dis donc, j'espère qu'elle est plus sérieuse que moi quand je suis en TP.

Je la laisse faire, docile. J'ai bel et bien mes boutons noirs et la curieuse dépigmentation de ma peau, qui fait d'autant mieux ressortir les quelques cicatrices que j'ai l'habitude de me faire un peu partout. Je suis une casse-cou qui vient de recevoir un Witchboard, alors forcément, je porte les stigmates superficiels de chutes sur les genoux, les mains et les coudes. Rien qui ne devrait alarmer les médicomages (enfin j'espère ?)

-Heu ... non. Hier tout allait bien. Enfin à part les boutons. J'ai cru que ... heu ... c'était un genre de poussée d'acnée mais en plus moche.  J'avais ma crème prête pour ça ... mais finalement ça avait pas l'air d'être ça. C''est aujourd'hui là, que ça va pas bien ...

Je me demande si ce que j'ai est vraiment grave. Dans l'idéal, j'aimerais bien pouvoir couper aux devoirs imposés par ma mère. Dans le pire, je serai envoyée au lit me reposer et privée de sortie. Adieu les maraudes en witchboard, en balais ou en vélo dans la campagne anglaise ! L'idée ne m'enchanterait pas du tout ...

Et puis une idée encore pire me vient. Une soudaine montée d'angoisse me prend alors que je me retourne vers Harmony et lui demande d'un ton inquiet.

-Dites ... vous allez pas me faire une piqûre ... ? Ma terreur, ma Némésis. Rien que d'y penser je me sens pâlir. Je peux supporter les bobos, les chutes, les accidents, les cours de madame de Lanxorre (oui, même ça). Mais la piqure c'est au delà de mes forces !

Tu as demandé si tu pouvais l'ausculter... Pas très malin étant donné que c'est supposé être ton boulot, mais bon. En tout cas, elle réponds positivement et avec un sourire, donc tu te sens plus à l'aise et tu te permets de t'approcher afin de toucher sa peau qui est effectivement constellée de boutons et un peu plus... verte ? Pâle ? Que d'habitude.

Plus proche, tu te rends aussi compte qu'elle a d'autres cicatrices et bleus qui sont sans doute dues à des chutes extérieures. Il faudra que tu lui poses la question, pour être sûre, mais pour toi, l'un et l'autre n'ont rien à voir. Tu tournes alors un peu autour de ta patiente et constate que les boutons sont présents sur la totalité du corps, dos compris, tandis qu'elle te répond qu'hier, tout allait bien mis à part les boutons. Ce qui veut dire que la potentielle fièvre et le teint cireux qui va avec est arrivé aujourd'hui et n'est donc pas forcément lié à la maladie. Mince !

Tu te tritures le cerveau, ne voulant pas inquiéter inutilement la fillette mais cherchant à être la plus juste possible afin de pouvoir donner le traitement adapté. Mais tu es bientôt coupée dans ta réflexion par Daisy qui a l'air très inquiète. Aurais-tu laissé passer tes émotions encore une fois ? Serait-elle inquiète parce que tu n'es pas assez rapide ?

Elle répond bien vite à ta question silencieuse en t'annonçant la raison de sa peur. Les piqûres, les aiguilles. D'ailleurs, si c'était même possible, elle paraît encore plus pâle en y pensant qu'elle ne l'était quelques secondes plus tôt. Tu réagis alors rapidement par un sourire rassurant tout en déplaçant ta main sur son bras pour la rassurer et en te plaçant à sa hauteur, devant elle. Ce n'est vraiment pas le moment qu'elle s'évanouisse, alors mieux vaut être la plus rassurante possible.

- De ce que je remarque pour l'instant, il n'y a pas de raisons que nous te fassions une piqûre, non. Généralement, pour ce genre de symptômes, les remèdes sont des potions ou des crèmes, avec généralement beaucoup de repos de précris.

Tu lui souris de nouveau, t'éloignant un peu après avoir analysé ce que tu voulais analyser. Tu penses avoir une idée de ce qu'elle a et du traitement à fournir, mais tu préférerais t'entretenir avec le Médicomage avant. Pour autant, tu ne vas pas la laisser vous regarder parler pendant 107 ans sans lui donner la moindre instruction. Alors comme tu es presque sûre de toi, tu lui souris.

- Tu peux te rhabiller. Je vais discuter 2 minutes dehors avec le Médicomage et nous allons chercher ta maman, tu peux t'allonger en attendant si tu veux. Nous revenons vite. Et n'hésite pas à appeler si tu te sens mal ou si tu as un problème.

Tu attends alors quelques secondes sa réponse puis sors de la pièce, suivi par le Médicomage.

Pour Daisy:

LA échangé avec Harmony

Bon ben ...  ok. Je hoche la tête à l'infirmière, un peu rassurée. Sans doutes pas de piqûre c'est déjà ça de pris.

Je me hâte de me rhabiller et surtout de cacher ce Pikachu de la honte. Mais rapidement, je ralentis un peu la manœuvre. Le frottement du tissu sur mes boutons est pas du tout agréable. Je grimace et me force à enfiler mes vêtements plus doucement pour épargner mon épiderme à vif.

Quand enfin j'ai terminé, je me rallonge sur le dos. Je joins les mains sur le ventre et regarde le plafond nu et immaculé. Je me sens un peu dans le coton. En regardant bien et en plissant les yeux, on pourrait imaginer  que l'espèce d'ombre là forme une tête de dragon grande ouverte en train de gober un ... heu ... gnome ?

J'entends le bruit étouffé des conversations de l'autre côté de la porte. La voix de ma mère pour commencer. Elle parle fort, d'une voix qui porte beaucoup. Il y a aussi celle, plus grave du médecin qui est probablement en train de discuter de mon cas. Et il me semble aussi entendre celle plus ténue de la médicomage qui m'a auscultée, intervenir de temps en temps. Evidemment, je ne comprend aucun des mots. La porte bien épaisse est d'ailleurs bien conçue pour empêcher quiconque de savoir ce qui se passe de l'autre côté une fois celle ci fermée.

En temps normal et puisque je sais pertinemment qu'on parle de moi, je serai allée écouter à la porte. Voire j'aurais jeté un petit coup d'oeil par la serrure. Mais là ... non... Je me sens juste vidée de mon énergie. La curiosité est présente, mais elle est largement battue par l'ultime flémingite aigue dont je me sens atteinte. La barbe ...

Au bout d'un moment, mes rêveries fiévreuses sont interrompues par le bruit de la porte qui se rouvre . Pile au moment où je commençais à sentir le sommeil me gagner. Je cligne des yeux pour sortir de mes rêveries et me redresse en position assise. Les trois entrent. Maman, Le médicomage et Harmony. Impossible de déchiffrer leurs expressions. Je les regarde, attendant le verdict.

Une fois sortis de la salle, tu te tournes vers le Médicomage qui attend patiemment ton verdict. Et tu lui fais donc part de tes soupçons : elle est certainement atteinte de Dragoncelle. Maintenant, deux possibilités : qu'elle reste ici pendant toute sa convalescence, même si il pourra y avoir des moments où elle se sentira bien mieux, ou bien repartir chez elle mais revenir régulièrement pour faire des examens, surtout aux dates de changements de symptômes.

Il acquiesce et te rappelle rapidement les différentes étapes de la maladie : d'abord les boutons, puis une semaine plus tard une forte fièvre. Ensuite, il faut attendre entre deux et trois semaines pour que les boutons explosent et que la fièvre soit plus forte que jamais. Si un remède n'est pas administré à ce moment-là, la Dragoncelle peut être fatale. Tu hoches la tête et grimace. Mère et fille ne s'attendent probablement pas à quelque chose d'aussi grave, il serait donc bon d'aller les prévenir.

Vous partez donc en direction de la salle d'attente ou la mère de Daisy attend bien, un air un peu stressé sur le visage. En vous voyant arriver, elle se lève d'ailleurs, vous rejoignant en quelques emjambées sous le signe du Médicomage. Vous retournez prêt de la salle d'examen et le Médicomage prend alors la parole pour expliquer à la maman ce que tu as diagnostiqué et qu'il t'a réexpliqué quelques instant plus tôt.

La première option est plus sérieuse, mais Daisy pourra s'ennuyer pendant les quelques semaines d'attente entre la forte fièvre et le paroxysme de la maladie. Cependant, étant donné que dépendant des patients, certains gardent parfois une fièvre constante pendant ces semaines, c'est sans doute l'option la plus sage.

La situation clarifiée, vous revenez dans la salle pour aller dire tout ça a la pauvre Daisy. C'est une maladie grave qu'il faut bien suivre, mais il n'y a aucun doute qu'en étant bien suivie, elle s'en sortira très bien. Le Médicomage te fait signe d'expliquer puisque c'est toi qui a ausculté la petite. Il a expliqué à la mère, alors tu peux bien expliquer à la fille. Tu attends qu'elle se soit redressée, puisque, a priori elle s'était allongée - une bonne idée à ton avis -

- Nous revoilà, j'espère que nous n'avons pas été trop long, désolé. Du coup, Daisy, tu as la Dragoncelle. Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas trop grave si c'est bien traité, mais il va falloir que tu sois bien suivie lors des prochaines semaines, que ce soit chez toi ou ici. Tu risques d'avoir beaucoup de fièvre dans les semaines qui vont arriver, et il faudra que tu boives le remède à la maladie dans quelques semaines aussi. Tu ne peux pas le prendre maintenant parce qu'il va falloir le prendre à un moment précis de la maladie.

Tu ne sais pas trop si tu as été claire, mais une chose est sûre : la décision de rester ici ou de repartir chez elles est maintenant entre les mains de la mère et de la fille. La mère a toutes les billes, la fille la plupart. La maladie est dangereuse, mais avec une aide-soignante à la maison ou simplement avec sa mère pour veiller sur elle, Daisy devrait aller bien.

- Tu as des questions ?

Les semaines qui vont suivre risque d'être compliquées...

Ben oui ... des questions j'en ai eu. Et j'en ai eu des tas ! La Dragoncelle. Quelle horreur. Attrapée on ne savait comment. Maman pense que c'est à cause de la bouse de dragon que je manipule souvent pour faire mon engrais magique ... C'est possible quand on y pense.

C'est une maladie hyper contagieuse en plus d'être dangereuse. Alors il a été décidé que je serai mieux ici à l’hôpital, sous surveillance des médicomages. A la maison, je risquais de contaminer toute ma famille en plus de la clientèle.

Quelques jours ont passé depuis "l'annonce". Je suis dans une chambre toute seule avec pour seule compagnie mon beau Nestor (Un géranium dentu estampillé "parfaitement immunisé à la dragoncelle"), mes cahiers de dessin et les cours que maman m'a laissés "si je m'ennuie". Comme on est dans un lieu magique, ils ont même pas la télé. (J'aime toujours autant les émissions moldues même si je comprend pas tout et que je n'en regarde pour ainsi dire presque jamais ...). Je suis verte de passer un été pareil. Et c'est malheureusement devenu très littéral. Couverte de pustules noires, toute ma peau a pris une teinte vert émeraude absolument horrible. J'ai honte, je veux que personne ne me voit comme ça. J'ai le réflexe de me cacher sous les draps quand quelqu'un entre dans la chambre ... Heureusement seuls mes parents me visitent. Tous les jours ou presque, malgré leur travail.

La fièvre m'assaille depuis quelques jours et je dors énormément. Ça m'évite de m'ennuyer, j'imagine ... ? Quand je suis éveillée, comme maintenant, il m'arrive de regarder par la fenêtre depuis mon lit. Une magnifique vue des toits d'une ville moldue. Rien de bien passionnant ... mais j'ai rien de mieux à faire pour l'heure. Mater les pigeons qui nichent ca reste mieux que de se mettre à un exercice d'astro' ... La monotonie de la journée est occasionnellement interrompue par le passage de médicomages ou d'infirmiers.

J'entends d'ailleurs la porte de ma chambre s'ouvrir et quelqu'un rentrer ...

Après de longues discussions, il avait été décidé que la jeune Daisy allait rester à l'Hôpital et que tu t'occuperais d'elle et surtout de la potion pour la soigner. Et tu avais galéré à faire une potion parfaite et à vérifier que tout allait parfaitement, vérifiant même après avoir passé de nombreuses heures sur ce remède que celui-ci était parfaitement buvable. Et normalement, tout était bon puisqu'il avait même été validé par le Médicomage qui avait aussi ausculté la malade.

Qui d'ailleurs... Avait vu son état empirer, devenant de plus en plus verte, gardant ses pustules noires sur tout le corps et une forte fièvre commençant à arriver. Tu n'avais jamais vu ça avant, et honnêtement, ça ne te tentait et ne te tente toujours pas trop d'attraper la maladie, alors tu as été prudente a chaque fois que tu lui as rendu visite ces derniers jours.

Aujourd'hui pourtant, tu as une après-midi plutôt calme, et tu aimerais voir comment elle va. Tu le sais, ça ne doit pas être très drôle d'être coincée à l'Hôpital pendant les vacances d'été. Tu aimerais l'aider à se changer les idées mais tu ne sais pas trop quoi proposer, d'autant plus que ses parents viennent quasiment tous les jours et qu'ils lui ont apporté de nombreuses affaires.

Mais malgré tout, tu te retrouves quand même devant sa porte et tu toques avant de pousser la porte et d'entrer dans la pièce, lui souriant doucement. Tu n'es pas sûre que lui demander si tout va bien soit très pertinent, mais n'est-ce pas ton boulot ? Alors commençons par ça...

- Bonjour Daisy, comment vas-tu aujourd'hui ? Ça va, tu ne t'ennuies pas trop ?

Tu aimerais lui proposer de sortir un peu ou de faire une partie de carte, mais tout ça est dangereux pour elle et surtout les autres, étant donné qu'elle est contagieuse. Depuis que vous avez le nom de la maladie, de grandes précautions sont nécessaires près d'elle pour éviter de contracter la maladie à votre tour. Alors tu restes à bonne distance, même si tu imagines qu'elle doit en souffrir.

Si elle avait quelques années de moins, tu aurais bien essayé de la distraire par des bulles comme tu l'avais fais dans la rue avec le fils de Malicia, mais là, il y a peu de chances que ça marche...

Peut être que tu peux l'aider à réviser ses cours ?

Comme toujours quand quelqu'un rentre, j'ai eu le réflexe de remonter les draps sur moi, même si il fait quarante-douze degrés parce qu'on est en plein été. Je portais aussi mes cheveux détachés, laissant pendre les mèches devant mon visage ... vous en devinez la raison.

C'est l'infirmière qui rentre. "Mademoiselle Lin" comme l’appellent les médicomages. Elle est gentille. Alors je lui souris. Elle est sûrement venue pour ma fièvre. Je sais qu'ils surveillent de très près ma température. A coups de magie ou de potions, ils la corrigent lorsque celle-ci est trop haute. "c'est le corps qui se défend" parait-il. "c'est très bien". Ouais sauf que en plus de mon état de fatigue générale ca fait faire de drôles de rêves ... Les nuits sont longues et agitées de demi-somnolences où je vois des choses noires et griffues sortir du placard pour m'attraper.

Mais là pour l'heure ... Je vais pas trop mal.

-Bonjour mademoiselle Lin Est-ce que je l'avais déjà vue ce matin ? Je ne me souviens plus, je suis un peu dans le coton j'avoue. Bof ... ca va ... Aussi bien que possible, c'est implicite.

-J'ai bu toute mon eau. dis-je après quelques instants de silence. Je sais qu'ils veillent à ce que je boive beaucoup .. a cause de la fièvre et de la chaleur ... et du fait que ironiquement je ne sente pas du tout la soif en ce moment. Je m'attends à ce que la nouvelle lui fasse plaisir.  Elle me demande si je m'ennuie. Je grimace. J'ai le réflexe de vouloir me gratter le bras mais je me retiens, même si ca me démange de le faire. Non, surtout pas gratter, je ne veux pas de cicatrices !

-Ben .. je m'embête un peu si ... quand je dors pas ... Mes parents m'ont apporté des devoirs mais ... bof ... Oui .. je devrais pas en être fière mais .. entre m'ennuyer et travailler, je préfère m'ennuyer je pense.

Quand tu entres dans la pièce, tu la vois redresser son drap sur son corps. Même si ce n'est pas vraiment nécessaire, tu la comprends un peu. A vrai dire, elle n'est actuellement pas dans le meilleur des états, et si elle veut éviter que quiconque entre dans la pièce voit tous les boutons sur sa peau, c'est la meilleure des options.

En tout cas, elle te rend ton bonjour et ajoute que ça va bof. Bon, de toute façon, avec ses boutons et sa fièvre, ce n'est pas comme si elle pouvait te répondre qu'elle pétait la forme et qu'elle était prête à faire un tour de St Mangouste en courant. Donc du coup, sa réponse ne t'inquiètes pas, d'autant plus qu'elle ajoute qu'elle a bien bu comme on le lui a recommandé. Ainsi, elle ne sera pas déshydratée, c'est une très bonne chose.

- Bravo ! Ça va t'aider pour la fièvre et la chaleur.

Elle dit ensuite qu'elle s'embête un peu, ce que tu redoutais. A sa place, tu t'ennuierais sans doute aussi. Elle a beau dormir une bonne partie du temps, pour le reste elle ne dois pas avoir grand chose à faire. Elle n'a pas l'air d'avoir de livre à lire en plus ? Il faudrait que tu lui poses la question... En tout cas, pour l'heure, tu peux peut être lui proposer de l'aider.

- Tu penses que ça serait moins dur de travailler si je t'aidais ? Je peux te filer un coup de main si tu veux. Et sinon, je peux peut être aller te chercher un livre ?

Plusieurs propositions, peut être que l'une tentera plus que l'autre. En tout cas, tu espères pouvoir faire quelque chose pour cette petite malade qui s'ennuie.

Pour Daisy:

Me donner un coup de main pour travailler je ne suis pas sûre de pas préférer regarder voler les pigeons par la fenêtre. (C'est dire !). En revanche lire ... Ou même discuter. Ce serait vraiment inespéré. J'en peux plus de passer mes journées dans le silence. (Nestor a beau avoir de grandes qualités, c'est pas vraiment un bavard !). Alors quand elle me pose la question, je desserre un peu l’étreinte sur mon drap.

-Oh. Heu ... C'est très gentil oui. J'avoue je ... ne sais pas ce que je peux faire. Sans être dangereuse pour les gens.

Je lui adresse un sourire hésitant mais plein de gratitude, le visage toujours à moitié caché derrière le rideau de mes cheveux. Je ne suis pas le genre de fille timide d'habitude ... Je regarde les gens dans les yeux, le visage dégagé et l'attitude ouverte. Mais avec la tronche que je me paye en ce moment, ca change forcément la donne. Je tend l'index vers ma plante carnivore et viens lui caresser le dessus d'une de ses multiple bouille d'amour d'un geste distrait, l'air ailleurs. Ça fait longtemps que j'ai "apprivoisé" ce que ma préfète appelle "mon ortie domestique".

-Vous connaissez sorcière magasine ... ? J'aime bien. Même si c'est bête.

Oui ... de la mode, des tutos maquillages magiques, des top sur les "meilleurs sortilèges de l'été pour plaire" et surtout la rubrique astrologie qui me fait toujours rire. Je ne suis pas sûre de croire en ces machins mais je les lis toujours. C'est sans doutes pas de la grande littérature mais ca me plait.

-Il y a l'horoscope, écrit par de vrais devins il parait. Vous y croyez, vous ... ? Ça me surprendrait qu'une médicomage croit en ces trucs, mais qui sait ?. On étudie bien la divination à l'école, c'est qu'il doit y avoir un fond de vérité ... ?