La rentrée s'était déroulée mieux que prévue. Le jeune Égyptien était arrivé en Angleterre quelques semaines avant de se rendre à Poudlard. Il avait loué une chambre au Chaudron Baveur. Plus facile pour faire ses achats scolaires et passer le temps. Le jour de la rentrée, il n'avait pas eu trop de mal à se rendre à la gare. Sa répartition s'était également déroulé sans encombres et il avait rejoint Serdaigle. On lui avait dit que cette maison était réputé pour l'excellence de ses membres, ce qui lui convenait parfaitement. C'est en côtoyant les meilleurs que l'on pouvait s'améliorer. Mais il fallait bien reconnaître que la solitude commençait à peser. Il ne connaissait personne ici, et la frénésie des premiers jours ne lui avait pas laissé le loisir de tailler une bavette avec ses camarade de maison. Il n'avait pas eu le temps de grand chose a vrai dire. Mais ce soir, pour une fois, il avait une soirée de libre.

Dans son dortoir, il s’emmitoufla dans un plaid en laine pour lutter contre le froid atroce qui régnait dans ce diable de Pays. Il prit quelques livres et rouleaux et descendit dans la salle commune. Il n'y avait pas grand monde ce soir. Fort heureusement, un grand feu ronflait dans l'âtre de la cheminée. Il vint s'assoir devant, en scribe, à même le sol. Il ouvrit un livre dont le titre était écrit en hiéroglyphe. Cette forme d'écriture si particulière était encore utilisée par les Gardiens des Secrets, mais il n'y avait plus vraiment grand monde qui savait la déchiffrer. Ses parents lui avait apris quand il n'était encore qu'un enfant, en même temps que l'arabe et l'anglais. Après avoir lu sa dernière phrase, il leva la tête et son regard se perdit dans les flammes.

La rentrée était passée depuis quelques jours, Léliana commençait à se sentir plus à l'aise. Partir loin de sa maison l'avait pas mal angoissé, mais au final elle se sentait bien mieux dans ce grand château qu'auprès de sa chère mère. Le temps était encore clément pour la saison et malgré la frilosité de la rouquine elle n'avait pas particulièrement froid pourtant le premier réflexe qu'elle eut en descendant du dortoir, son roman sous le bras, ce fût d'aller s'installer dans l'un des fauteuils près de la cheminée. La première année adorer la chaleur que ce soit celle du soleil ou d'un beau brasier. Elle s'enfonça profondément dans le siège accueillant avant de commencer à lire. Qu'est ce qu'elle pouvait se sentir bien.

Entre deux lignes elle aperçut un jeune garçon de son année s'installer à même le sol devant la cheminée. Il ne semblait pas avoir fait attention à elle. La fillette replongea dans sa lecture. Une fois celle-ci fini elle releva la tête vers le jeune homme. Leli le trouvait un peu étrange, déjà ses yeux étaient maquillés et elle n'avait jamais vu ça. Normalement les garçons ça ne se maquille pas. En plus, il avait mis un gros plaid sur lui alors qu'il était près du feu alors qu'il ne faisait vraiment pas froid, même elle n'avait pas eu besoin de mettre de pull ce soir-là. Mais surtout ce qui attira le plus son regard fût le livre refermait sur ses genoux écrit avec des symboles bizarres. Cela ressemblait à une écriture, mais elle ne la reconnaissait pas.

D'habitude elle n'abordait jamais les gens de sa propre initiative, mais là sa curiosité prit le dessus. La Serdaigle voulait absolument savoir quel pouvait être ce livre, de quoi il parlait et par-dessus tout, qu'elle pouvait être cette étrange écriture faite de symbole. Elle se releva donc de son confortable fauteuil et allât s'accroupir près de son camarade. Elle hésita un instant, car le regard du première année était perdu dans les flammes.

- Bonjour, excuse moi de te dérangeait.

Elle eut un temps d'arrêt et s'il n'avait pas envie de parler. Il avait l'air discret comme garçon. De toute façon c'est trop tard, il fallait qu'elle continue sur sa lancé.

- Ton livres est écrit en quelle langue ? Je ne comprends pas.

Elle resta là à regarder le Serdaigle, Leliana n'arrivai pas à se souvenir de son nom. Pourtant elle avait dû l'entendre lors de la répartition, mais impossible de s'en rappelait. Elle n'était définitivement pas doué avec les prénoms. En tout cas elle espérait sincèrement qu'elle n'avait pas embêté le garçon.

Le crépitement des flammes avait un son hypnotisant. Le réconfort de la chaleur l'avait plongé dans une sorte de légère somnolence. Les premiers jours d'école étaient épuisants. Le château était immense, les escaliers étaient des plus étranges, et il fallait souvent courir pour atteindre sa prochaine salle de cours avant le début du prochain cours. Il avait prévu de lire pendant une petite heure avant de retourner se réfugier dans son lit, mais il était sérieusement en train de se demander s'il n'allait pas monter plus tôt que prévu.

- Bonjour, excuse moi de te déranger.

Une petite voix se fraya difficilement un chemin vers ses oreilles. Elle semblait venir de très loin, comme à travers une étendue d'eau. Était ce vraiment a lui qu'elle était adressée d'ailleurs? Son esprit regagna son corps et il regarda autours de lui.  A croupis a coté de lui se trouvait une jeune fille. Quand était elle arrivée là? C'était une bonne question. Elle était très jolie. Ce qui marqué le plus le jeune Égyptien, c'était sa magnifique crinière de feu. C'était, disaient les anciens du village, la marque de la bénédiction du Dieu Seth.

- Bonjour.

Il essaya de retrouver sa contenance et esquissa un léger sourire. Il connaissait bien sur cette fille. Ils avaient passé leur répartition ensembles. Elle était en première année aussi. Il se souvenait avoir déjà remarqué ces cheveux incandescents au détours des couloirs.

- Ton livre est écrit en quelle langue ? Je ne comprends pas.

Il baissa le regard vers les pages blanchâtre du livre et contempla les colonnes de symboles. Cela avait sans doutes de quoi laisser les gens dubitatifs. Il n'y avait guère plus que dans ce que les moldus appelaient des films que l'on voyait encore cette forme d'écriture. Même au sein de la communauté magique, Merenseth n'avait pas eu l'occasion de voir des hiéroglyphes ailleurs que dans son village, et dans les temples bien sur.

- Ho c'est... C'est de l’Égyptien, mais c'est écrit en hiéroglyphes.

Il referma le livre non sans avoir pris soin de marquer la page pour présenter la couverture à la jeune fille. On pouvait y voir quelques séries de symboles dorés sur fond bleu.

- Ce sont les Maximes du sage Ptah-Hotep. Des écris vieux de plus de quatre mille ans.

Le jeune garçon mit du temps à répondre à Leliana, le pauvre, elle l'avait prise au dépourvu alors qu'il semblait être profondément plongé dans ses pensées. Elle avait failli se lever pour le laisser tranquille, mais il avait fini par répondre à sa salutation. D'ailleurs sa manière de la regarder fit passer la rouquine à deux doigts de rougir et heureusement son sourire la fit se détendre, car quand le rouge monté à ses joues, elle n'aimait pas ça du tout. Elle profita qu'il ait tourné la tête vers elle pour l'observer plus attentivement, c'est vrai un garçon avec du maquillage c'était surprenant, mais surtout sa piquait sa curiosité. Ses traits étaient fins, presque féminin, ses yeux d'un noir profond étaient joliment souligner et ses longs cheveux du même noir qui encadraient son visage. Si la petite rousse avait été plus vieille elle l'aurait sûrement trouvait attirant, mais pour le moment elle était bien trop jeune pour penser à autre chose que de l'amitié entre une fille et un garçon.

Le Serdaigle commença à lui expliquer ce qu'était son livre, il s'agissait de l'ancienne écriture égyptienne. Si Leli avait pensé que certain pouvait encore la lire elle aurait sûrement reconnu les hiéroglyphes, mais dans cette situation elle avait été incapable de le deviner. La petite rousse trouvait ça génial de voir un écrit d'une époque aussi vieil, ce devait être super intéressant. Par contre, elle n'avait aucune idée de qui était ce Ptah-Hotep et d'ailleurs comment cela se faisait que ce garçon de 11 ans puisse déchiffrer une écriture pareille. Il fallait qu'elle lui demande, sinon ça allait lui travailler l'esprit pendant un moment.

- Heu comment ça se fait que tu saches le lire ? Et c'est qui Ptaotep ?

Après avoir posé ses questions elle s'installa un peu plus confortablement, parce que sa jambe la tirait dans cette position. Elle avait hâte d'en apprendre plus sur le garçon, il avait vraiment l'air fascinant. Soudain elle se rendit compte qu'ils ne s'étaient pas présentés. Ils étaient peut-être de la même maison et de la même année, mais ce n'est pas pour ça qu'il fallait oublier les bonnes manières.

- Au fait, je m'appelle Leliana. Et toi ?

La jeune fille s'installa a coté de lui. Il n'y voyait pas d'inconvénient. Il pensait justement plus tôt qu'il se sentait assez seul depuis qu'il avait quitté la terre des Pharaons. Ce serait l'occasion d'avoir au moins une connaissance. En plus, étant de la même maison, ils pourraient passer du temps à discuter ensembles dans la salle commune.

- Heu comment ça se fait que tu saches le lire ? Et c'est qui Ptah-Hotep ?

C'est vrai que dans cette région du monde, lire des hiéroglyphes devait paraitre étrange.

- Et bien, je suis originaire d'un petit village en Égypte. Sans entrer dans le détail, mon père a pour fonction de protéger les lieux sacrés, et ma mère est archéologue. L'un comme l'autre savent lire les hiéroglyphes, et vu que je suis destiné à succéder à mon père, j'ai appris en même temps que l'Anglais.

La chaleur du feu avait dépassé le stade du douillet pour devenir trop chaude pour porter une couverture en laine. Il la retira et la plia soigneusement avant de la poser a coté de lui.

- Ptah-Hotep était le vizir du Pharaon  Djedkarê Isési. C'était un homme d'une extraordinaire sagesse. A la fin de sa vie, il à décidé de retranscrire son savoir dans une longue série de Maximes, dont le texte a perduré jusqu'à nos jours.

Il s'était lancé dans sa tirade avec une passion qui lui était caractéristique quand il parlait de l'histoire de son pays. Avide de savoir, il aimait par dessus tout le partager. En parlant, il faisait machinalement tourner sa baguette autours de son pouce. Une sale habitude qu'il avait prise quand il était encore au village. Il faisait tourner alors des longs bâtons. Quand une petite gerbe d'étincelles jaillit de la pointe, il la reprit par le manche et la posa devant lui. Mieux valait éviter de mettre le feu au tapis dès la première semaine.

- Les hiéroglyphes sont une forme d'écriture très complexe. Y a des centaines de symboles. Certains représentent des lettres, d'autres des idées, d'autres des associations de mots. Regarde celui la, c'est une momie, il symbolise la résurrection. L'après vie est une chose très importante dans nos croyances.

Par tous les Dieux voila qu'il repartait dans un monologue. Comme quand il séjournait au Chaudron Baveur et qu'un homme avec des cheveux très longs et une énorme moustache lui avait posé une question sur le Nil, il lui avait tenu la jambe pendant une bonne demi heure. Mais il ne voulait pas embêter la jeune rouquine et manquer sa chance de se faire une amie ici. Il marqua une pause et esquissa un petit sourire d'excuse.

- Au fait, je m'appelle Leliana. Et toi ?

Ouf, elle ne s'était pas enfuie. Bien sur, comme un rustre il ne s'était pas présenté en premier. Pourtant c'était quelque chose de très important à ses yeux. Un gentleman devait se présenter en premier.

- Pardon, je m'appelle Merenseth. Cela signifie "l'aimé du Dieu Seth". Mais tu peux m’appeler Seth, c'est plus simple. C'est mon père qui m'a donné ce prénom. Mais certains des habitants du village sont si superstitieux qu'ils craignent que je ne parvienne pas a contrôler la rage de Seth et qu'elle me consume. Lorsque nous voyageons en remontant le Nil, je dois passer tout le trajet enfermé dans ma cabine sinon ils passent leur temps à conjurer le mauvais sort en me croisant.

Mince, il recommençait. Il baissa la tête en rougissant un peu. Il allait irrémédiablement passer pour un monsieur je sais tout ou quelqu'un d’atrocement ennuyeux. Il fallait échanger, et non assommer d'informations.

- Excuse moi, je parle trop. Je n'ai pas beaucoup parlé depuis mon arrivée. J'ai cru comprendre qu'en Angleterre aussi vous avez un rapport spécial avec l'après vie? J'ai croisé un spectre ou deux dans les escaliers de la tour et dans les couloirs. Et tout le monde semblait trouver ça normal alors je n'ai rien dit.

Ah l'Egypte, quel pays passionnant. Leliana aimait depuis toute petite les histoires de mythologie, la grecque, la romaine, la nordique, mais l'une des plus fascinante était la mythologie Égyptienne. La petite fille savait bien que le mythe était réalité pour beaucoup de choses, mais elle l'avait tellement étudié à travers les livres moldu qu'elle la considérait comme un rêve. La ou les divinitées qui intéressaient le plus la rouquine était le mélange Bastet Sekhmet, deux facettes totalement opposées d'une même déesse. Comment pouvait-on à la fois être une guerrière sauvage et dangereuse et la protectrice des mères et des enfants. Elle n'arrivait pas vraiment à le comprendre, mais elle aimait cette idée qu'on puisse être deux personnes, cette ambivalence. La fillette était contente de s'être adressée à ce jeune homme, il allait pouvoir lui expliquer plein de choses qu'elle n'avait pas pu apprendre dans les documents moldu. Peut-être pourrait-il même lui apprendre à lire les hiéroglyphes.

En tout cas, il semblait enthousiaste à l'idée de lui parler de son pays d'origine. Pendant qu'il lui parlait, il retira le plaid qui lui couvrait les épaules depuis le début. Leli était surprise qu'il ne l'ai pas fait avant, serte il venait d'un pays chaud, mais le feu était une vraie fournaise. Même elle commençait à avoir trop chaud malgré son naturel frileuse. La Serdaigle buvait les paroles de son interlocuteur, tout ce qu'il racontait avait l'air fascinant, intriguant et surtout très intéressant. Par contre, le voir jouer avec sa baguette de cette façon inquiétait de plus en plus la petite fille, des étincelles n'arrêtaient pas d'en sortir et elle avait peur qu'il mette le feu à quelque chose, mais le jeune homme finit par s'en rendre compte et rangea de suite sa baguette. C'est que ça pouvait être dangereux ces objets-là. Leliana avait profité du petit temps de pose que lui avait offert son camarade pour faire les présentations et le pauvre avait eu l'air contrit.

La bleue et bronze trouvait le nom de son voisin magnifique, Merenseth, compliqué à retenir, mais vraiment beau. Elle espérait pouvoir le garder en mémoire. Pourtant, d'après lui les gens de son pays avaient peur de ce nom, serte il faisait référence à un dieu pas très apprécié, mais ce n'était qu'un nom. C'était incompréhensible pour la jeunette, on ne pouvait pas juger une personne simplement par son nom. En tout cas, elle ne le ferait pas c'était certain. Soudain Seth s'excusa de trop parler, c'était vrai que son discourt avait été long, mais elle l'avait trouvé tellement intéressant qu'elle ne s'en était même pas rendu compte. Elle lui fit donc un grand sourire, il ne fallait pas qu'il pense l'avoir dérangé, bien au contraire.

-Non ne t'en fais pas.

Il enchaîna alors avec une interrogation sur les fantômes. C'est vrai qu'en Grande Bretagne c'était classique, mais peut-être pas partout. Elle s'y était beaucoup intéressé après la mort de son père, mais apparemment ce stade n'était atteignable que par les sorciers. Cela avait rendu la fillette très malheureuse à l'époque. Elle entama donc une tentative d'explication.

- Les sorciers ne deviennent fantômes que lorsqu'ils ne sont pas prês à mourir. C'est vrai qu'on en a quelques-uns à l'école, mais ils sont gentils et de toute façon ils ne peuvent rien nous faire.

C'est vrai que depuis son arrivée elle avait tout de suite apprécié la présence de ses êtres transparents. Ils étaient calmes et avaient souvent des histoires très intéressantes à raconter. La petite rousse avait certainement passé plus de temps à discuter avec eux qu'avec les autres élèves depuis la rentrée.

- Tu sais, j'aime bien t'écouter. Les histoires sûr l'Egypte sont passionnantes.

Elle avait rougi en disant cela, ça pouvait être pris bizarrement, mais elle était sincère. Elle avait vraiment envie d'entendre Merenseth lui parler encore de son pays natale. Peut-être qu'un jour elle aurait la chance de le visiter. Ce serait vraiment un événement super.

A présent que la conversation était engagée, et qu'elle lui avait dit qu'il n'était pas d'un ennuie mortel, il se sentait un peu plus à l'aise. Toujours assis en scribe, il se pencha en arrière en s'appuyant sur ses mains.

- Les sorciers ne deviennent fantômes que lorsqu'ils ne sont pas prêts à mourir. C'est vrai qu'on en a quelques-uns à l'école, mais ils sont gentils et de toute façon ils ne peuvent rien nous faire.


Voilà bien quelque chose de singulier. Comment pourrait on vouloir rester coincé sur terre alors que l'après vie offrait tout ce dont on pouvait rêver?

- C'est une bien étrange chose. Chez nous, un esprit qui reste dans le monde des vivants, c'est une très mauvaise chose. Cela veut dire que quelque chose empêche le passage du défunt dans l'après vie. Et même les personnes les plus bienveillantes peuvent devenir de vrais danger tant la colère d'être coincé ici les consumes.

Il pensa à une anecdote qui était arrivée au village et pris le temps pour se demander si la raconter brisait la loi du secret des Gardiens. Non, rien dans cette histoire ne permettrait de localiser le village ou de deviner un des mystères dont ses habitants étaient les garants.

- Une fois, au village, on a eu un spectre. La stèle sur laquelle étaient gravées les formules de résurrections s'était fissurée dans le caveau, et cela empêcher l’âme d'être soumise au jugement. L'esprit est devenu de plus en plus agressif et à même failli tuer des habitants. Une fois la stèle réparée, l'esprit à pu passer dans l'autre monde paisiblement.

Chaque jour il était un peu plus étonné par les différences de coutumes entre son monde et celui là. C'est un miracle que ses parents, issus de chacun des deux mondes, aient fini par s'unir pour la vie alors que tout, jusqu'à leur culture, les opposaient.

- Tu sais, j'aime bien t'écouter. Les histoires sur l’Égypte sont passionnantes.

Et bien elle ne serait pas déçue. Ayant entamé sa formation dès le plus jeune âge, il connaissait l'histoire de son Pays depuis des années.

- Je peux répondre à beaucoup de tes questions. Mais il y a des choses que je ne peux raconter sinon je trahis le code du secret de mon village, et je risque des ennuis.

Il avait essayé de parler sur un ton détaché, histoire de ne pas prendre un air dramatique et effrayant. Mais il était vrai qu'en tant que futur Gardien des Secrets, il devait savoir tenir sa langue sur certaines choses, bien qu'il n'ait pas encore été initié aux véritables secrets d'Egypte et d'Afrique.

La chaleur du feu était douce sur la peau de la petite fille, elle aimait ça, elle avait toujours apprécié la chaleur que ce soit celle du soleil ou d'un brasier. Et heureusement qu'ils avaient des feux dans les salles communes parce qu'avec le temps qui régnait en Ecosse, la présence de chaleur, mis à part l'été, n'était vraiment pas gagné. Elle avait écouté le garçon avec attention tout le long de son discourt, c'était tellement passionnant, par contre elle était surprise que chez eux les sorciers passent obligatoirement de l'autre côté ou si ce n'était pas le cas, étaient aidés par les vivants pour y arriver. Serte en Grande Bretagne ce n'était pas non plus courant que les morts se refusent à passer, il y en avait un certain nombre, car ils s'étaient accumulés depuis des centaines d'année, mais ils n'avaient pas l'air de souffrir de leurs situations et surtout ce n'était pas considéré comme quelque chose de mauvais voir dangereux comme ça avait l'air d'être le cas en Egypte. Ce pays devenait vraiment de plus en plus intriguant.

En tout cas, Merenseth était prêt à partager ses connaissances avec la petite fille à condition que ça n'aille pas à l'encontre d'un secret de son village. Leliana n'avait pas tout compris à cette histoire, mais elle se doutait qu'il fallait éviter de trop aborder le sujet. Maintenant quelle question allait-elle pouvoir poser. Déjà tout ce qui tenait à son village avait l'air prohibé, du coup elle pourrait difficilement poser des questions sur l'enfance du garçon. Par contre, pour ce qui était de la mythologie moldu, il aurait certainement des réponses beaucoup plus abouti que ce qu'on pouvait trouver dans les livres. Bien évidemment le premier thème qui prit de la place dans son esprit fût la relation entre Bastet et Sekhmet, elle adorait cette histoire et était certaine qu'il y avait plein de choses supplémentaires à ce qu'elle avait trouvé jusque là. Du coup elle entama son questionnement.

- J'ai toujours été curieuse du rapport entre Bastet et Sekhmet, c'est bien la même entité ? Comment ça se fait qu'elle se transforme en l'une et en l'autre ?

Rien qu'avec ça elle était à peu près sûr qu'il aurait plein de choses à lui raconter, ça allait être super intéressant. Décidément la rouquine avait bien fait de s'adresser à ce jeune homme, il allait pouvoir lui apprendre plein de choses. Un sourire était naturellement apparu sur le visage de Leli, elle appréciait déjà Seth qui semblait être un puits de connaissance malgré son jeune âge. Il avait bien sa place dans leur maison. Elle se permit de lui proposer son aide, le jeune homme devait être un peu perdu dans une culture si différente de la sienne.

- Si tu as des questions par rapport à ici demande moi. J’essaierais de t'aider au mieux.

Il se redressa et glissa la main dans la poche de son pantalon en se contorsionnant un peu. Pas facile de mettre les mains dans les poches quand on était assis en tailleur. Il en sortit un petit paquet de chewing-gum moldu tout ce qu'il y a de plus classique, à la menthe. Il prit une tablette qu'il glissa dans sa bouche et tendit le paquet à Leliana.

- T'en veux un? J'ai découvert ça en arrivant en Angleterre. C'est super bon. Mais faut pas l'avaler.

Il avait très peu fréquenté le monde moldu durant sa petite enfance. Il n'était du coup pas très familier avec ce genre de choses, et il découvrait ça avec le même enthousiasme qu'un enfant de moldu découvrait les merveilles du monde magique.

- J'ai toujours été curieuse du rapport entre Bastet et Sekhmet, c'est bien la même entité ? Comment ça se fait qu'elle se transforme en l'une et en l'autre ?

Il mâchonna son chewing-gum quelques instants le temps de réfléchir a une réponse adéquate. Même pour quelqu'un ayant grandi dans cette culture c'était une question difficile.

- Hmmm. En fait c'est une erreur de dire que Bastet et Sekhmet sont la même entité, mais pas entièrement. Ce sont bel et bien deux Déesses différentes. Le problème, c'est qu'on parle d'une mythologie vieille de six mille ans. Qui s'est étendu sur plus de quatre mille ans. Y a eu des tas de changement au cours de ces quarante siècles. Des tas de changements dans le panthéons, et dans l'histoire des dieux.

Il essaya de se remémorer ce qu'il avait appris dans le temple de Bubastis, où son père l'avait emmené une fois pour étudier la théologie.

- En fait y a quatre Déesses qui sont souvent associées. Bastet, la déesse du foyer et protectrice des femmes enceintes, Sekhmet, la déesse guerrière porteuse de miasmes, Tefnout, également à tête de lionne, la mère du ciel et de la terre, et Hator, en qui s'incarnent parfois les trois premières. Dans certains textes, il est dit que ce sont quatre déesses différentes, dans d'autres, seules Bastet et Sekhmet sont identifiées comme une déesse à deux visages, comme Janus, parfois elles sont toutes séparées, ce qui est le plus courant, et parfois, il est dit qu'il n'est qu'Hator, et que les trois autres ne sont que des représentations. Toutes ces affirmations cohabitent. C'est ce qui rend la mythologie Égyptienne si complexe.

Il y avait de quoi être confus. Même en ayant entendu ces histoires des tas de fois il trouvait quand même ça assez embrouillé. L'héritage de plusieurs milliers d'années d'histoires qui s'entrecroisent et se mélangent. Sans parler des divinités qui avaient parfois plusieurs noms, histoire d'embrouiller encore plus les choses.

- Si tu as des questions par rapport à ici demande moi. J’essaierais de t'aider au mieux.

Il lui adressa un sourire plein de gratitude. Ce n'était pas évident d'être expatrié à onze ans. Surtout sans ses parents. Avoir quelqu'un a qui parler lui mettait du baume au cœur. C'est toujours apaisant de pouvoir échanger avec d'autres personnes.

- Merci, je ne l'oublierais pas. Ma mère est Irlandaise, et elle m'a beaucoup parlé de l’Angleterre et de l'Europe, que ce soit le monde magique ou moldu, elle fait un métier de moldus. Mais c'est une chose d'entendre parler d'un Pays et de ses usages, c'en est une autre d'y être projeté d'un coup sans repères.

Merenseth lui avait proposé un chew-gum qu'elle avait accepté avec joie, la fillette aimait beaucoup les friandises moldus. C'était son père qui les lui avait fait découvrir. Celui que lui avait donné le garçon était à la menthe, la sensation de froid sur la langue de Leliana était très agréable. Elle avait remercié le garçon avec un grand sourire, c'était vraiment gentil de sa part de lui avoir proposé. Si elle n'avait pas été très bien élevée sa remarque sur le fait qu'il ne fallait pas avaler ce bonbon l'aurait fait rire. C'est vrai que si l'on ne connaissait pas il était possible de ne pas le savoir.

Seth lança son explication suite à la question de la petite fille. C'était passionnant, elle n'avait jamais réussi à avoir ses réponses malgré ses nombreuses recherches et voilà que son camarade était capable de lui dire tout ce qu'elle souhaitait apprendre. Pendant qu'elle l'écoutait, la Serdaigle avait posé sa tête sur ses mains en fixant le jeune homme. Comment pouvait-il savoir autant de choses, serte il était né dans ce pays fascinant, mais il était difficile d'en savoir autant à cet âge, c'était impressionnant. Bon, Leli n'était pas très heureuse de cette réponse, car elle aimait tellement cette idée de deux déesses étant une même entité que savoir que finalement ce n'était pas totalement vrai et que ça dépendait des époques ça l'avait un peu rendu triste. Mais l'exposé de du Serdaigle était passionnant. Elle avait presque envie de prendre une feuille et une plume pour noter tout ce qui lui racontait comme ci elle était en cours. En tout cas, même lui semblait trouver sa propre mythologie compliquée, ce n'était donc pas étonnant qu'elle n'ai pas trouvé les données qu'elle cherchait.

Suite à son discourt, la petite rousse avait proposé à son camarade de l'aider sur la culture de son pays à elle. La fillette se doutait que ça ne devait pas être évident pour le garçon et il avait été gentil de lui parler de sa mythologie alors si elle pouvait le soutenir un peu se serait avec plaisir. Elle n'était pas très douée pour dialoguer avec les autres et se faire des amis, mais même si c'était encore loin d'être un ami, elle était heureuse de potentiellement pouvoir soutenir un camarade découvrant une nouvelle culture opposée à la sienne. Il accepta avec un sourire sincère sa proposition, mais il ne lui posa pas pour autant de questions. D'après ses dires sa mère était originaire de Grande-Bretagne et plus précisément d'Irlande, cela expliquait sans doute sa présence à Poudlard. En effet, normalement il aurait dû aller dans l'école d'Afrique, la gamine ne se rappelait plus du nom de cet institut, mais elle savait qu'il était très différent de Poudlard.

- C'est ta mère qui a fait que tu es venu ici ? Normalement les Égyptiens n'atterrissent pas à Poudlard.

Son esprit revient alors à ce qu'il avait dit juste après le fait que sa mère était Irlandaise. Merenseth même s'il avait beaucoup apprit de sa génitrice se sentait perdu dans ce nouveau pays. Leliana ne voudrait pas être à sa place, elle se sentirait extrêmement mal. Déjà que dans son propre pays elle avait du mal à se faire des contacts, mais si la petite c'était retrouvé sur un nouveau continent totalement inconnu elle serait sûrement morte d'angoisse.

- Tu sais si tu as envie de parler de ton pays, je suis une bonne oreille je pense.

Pour une raison qu'elle ignorait la fillette avait envie de le soutenir. Elle éprouvait de la compassion pour cet expatrié.

Le goût de son chewing-gum avait presque disparu, mais il aimait bien continuer à le mâcher même comme ça. Depuis toujours il avait besoin d'être occupé tout le temps s'il ne voulait pas que son esprit entre en ébullition. il aurait bien voulu essayer de faire une bulle comme il avait déjà vu quelques moldus faire, mais il n'avait jamais essayé, et ne voulait pas se ridiculiser devant la jeune fille.

- C'est ta mère qui a fait que tu es venu ici ? Normalement les Égyptiens n'atterrissent pas à Poudlard.

Il avait la chance d'être issu de deux cultures différentes, du coup il connaissait bien les deux écoles. Mais sa mère lui avait dit que les écoles de sorcellerie gardaient jalousement leurs secrets, ce qui fait que les élèves d'un pays ne connaissaient que très peu les autres écoles du monde.

- Oui, normalement les enfants qui viennent du continent Africain vont à l'école de Uagadou. C'est là bas que mon père a fait ses études. D'ailleurs pour convoquer les futurs élèves, à Uagadou, des émissaires viennent vous annoncer votre admission durant ton sommeil, dans tes rêves.

Il se souvenait avoir reçu la visite de l’émissaire de l'école Africaine. Ce n'était pas une expérience très agréable il faut dire. Le royaume des songes est habituellement un domaine privé.

- Quand j'ai été convoqué, mes parents sont entré dans une longue période de négociations. Ma mère voulait que j'aille à Poudlard, non pas parce que l'école à une grande réputation, mais pour que je connaisse autre chose que l'Afrique. Que je voie d'autre pays, d'autres cultures.

Le reste, il ne pouvait en parler. Mais quand il serait Gardien des Secrets, il n'aurait guère plus l'occasion de pouvoir voyager. Protéger les lieux sacrés d'Afrique demandait énormément de temps.

- Tu sais si tu as envie de parler de ton pays, je suis une bonne oreille je pense.

Encore une fois, cela le fit sourire. Avec la course qu'avait provoqué la rentrée, personne, lui le premier, n'avait de temps pour les autres. Cette jeune fille était la première qu'il voyait se préoccuper des autres. C'était charmant.

- C'est gentil. Je dois dire que ce qui me manque le plus, c'est le soleil. Je vis dans le désert. Dans les journées les plus froide, la température est proche de 40 degrés. La puissance de Ra et de Seth réunis. Le désert a deux effets possible, soit il t'écrase, soit il te nourrit. Ici, je crois que j'ai pas vu de soleil depuis que je suis arrivé.

Il avait parlé sur un ton un poil taquin, mais au fond, c'est vrai que la puissance accablante du soleil lui manquait beaucoup ici.

Leliana se sentait bien là près du feu à discuter avec un garçon plein de connaissance. C'est vrai que l'année venait seulement de commencer, mais il était le premier avec lequel elle avait des échanges en dehors des cours et c'était agréable. Surtout que ça n'avait pas l'air de le déranger qu'elle ne dise pas plus de quelques mots. C'est vrai que souvent les autres n'aimaient pas trop ça et pouvaient lui reprocher de ne pas être sociable. Pourtant, ce n'était pas vrai, la rouquine aimait bien les gens intelligents, c'est juste qu'elle ne savait jamais trop quoi dire, elle avait toujours un peu peur d'embêter l'autre. Ce n'avait pas toujours été facile pour elle à l'école, elle avait toujours eu beaucoup de mal à se faire des amis et suite à l'accident le peu de contact qu'elle avait créé disparurent. En recevant sa lettre pour Poudlard elle avait décidé que cela changerait, mais entre ce que l'on souhaite et la réalité des choses il y a une grande différence et depuis son arrivée, elle n'arrivait que très peu à parler aux autres.

Allez ce n'était pas le moment de penser à ça, il fallait se concentrer sur ce que Merenseth était en train de lui raconter, surtout que comme le reste c'était très intéressant. La fillette sentie un frisson lui parcourir le corps quand il lui expliqua que dans l'école où il aurait dû aller on prévenait les élèves à travers les rêves, c'était privé, il ne fallait pas faire ça. La Serdaigle aurait détesté qu'on lui fasse ça, déjà que ses songes depuis deux ans n'étaient qu'un rappel constant de son accident, mais si en plus quelqu'un venait fouiller là-dedans elle n'aurait jamais pu aller ensuite dans l'école. La rouquine se demandait comment son camarade avait réagi, mais c'était vraiment indiscret comme question, donc elle s'abstenue de la poser. C'était super de la part de ses parents d'avoir voulu que leur fils découvre autre chose que son pays, mais elle continuait à se dire qu'elle-même, aurait été terrorisé à l'idée de faire ça. Malgré le fait qu'intérieurement certaines angoisses remonter elle avait gardé un sourire sur son visage, la petite ne voulait pas que son camarade s'inquiète ou pense qu'elle ne voulait plus l'écouter ce qui n'était pas vrai bien au contraire.

Au moment où Leli lui proposa d'être une oreille attentive, Seth eut l'air content que quelqu'un soit prêt à l'écouter. Il lui parla alors de soleil et la petite rousse ne pouvait que le comprendre. Déjà qu'elle-même, en étant né ici en manquait, mais le garçon qui venait d'un pays où l'astre solaire était présent presque constamment devait souffrir de son absence.

- Je veux bien te croire. Moi j'aime beaucoup la chaleur, mais je ne sais pas si je supporterais qu'il fasse aussi chaud.

Soudain sans qu'elle sache pourquoi, d'autres mots lui échappèrent.

- Tu penses qu'un jour je pourrais venir voir ton pays ?

Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de dire ça. Le rouge était monté violemment à ses joues. Elle ne le connaissait pas ce garçon et puis elle n'avait qu'onze ans, il était impossible qu'elle aille aussi loin avant bien des années. Serte l'Egypte était un pays intriguant et plein de connaissance qui ne demandaient qu'à être découverte et elle aimerait vraiment le visiter. Mais on ne disait pas comme ça à quelqu'un qu'on voulait aller dans son pays c'était bizarre. Elle essaya de se rattraper au mieux qu'elle pût, mais franchement ce n'était pas ça.

- Heu je veux dire est ce qu'on peut y aller comme ça, ou il faut des dérogations spéciales ?

Bon allez, changement de sujet, ça aidera peut-être à lui faire oublier ce que la gamine venait de dire.

- Le fait qu'on n'est pas beaucoup de soleil ici, ça permet à la nature de bien pousser comme ça on de superbe paysage bien coloré.

C'était bien le seul avantage à ses yeux de cette absence de soleil.

Il s'étira en arrière, faisant craquer ses articulations, et étendit ses jambes. La position en scribe était pratique, stable pour lire et écrire, mais a force on avait des fourmis dans les jambes. Il se demandait comment certains vieux du village pouvaient passer la moitié de la journée assis comme ça.

- Je veux bien te croire. Moi j'aime beaucoup la chaleur, mais je ne sais pas si je supporterais qu'il fasse aussi chaud.

Ha ça c'est sur, le soleil d'Afrique, il ne fallait pas être une petite nature pour le supporter. Les rares moments ou il lui arrivait de croiser des touristes, il souriait toujours d'un air moqueur en les voyant suer comme des baudets, au bord de l'évanouissement, tout en pâmoison devant les pyramides de Gizeh.

- Moi je vais avoir du mal a m'en passer. Surtout que normalement, je passerais la plupart de mes vacances ici. Je vais perdre mon superbe bronzage.

Il éclata de rire, comme seul un enfant peut le faire en riant à sa propre blague, surtout si cette dernière n'était pas drôle. D'autant qu'il avait sans doutes exagéré les choses. Ses parents demanderaient sans doutes à l'école l'usage d'un portoloin pour qu'il puisse rentrer, ne serait ce que durant les fêtes de Noël.

- Tu penses qu'un jour je pourrais venir voir ton pays ?

Il vit la jeune fille virer immédiatement à l'écarlate. Gryffondor n'aurait pas renié ce rouge qui lui était monté aux joues. Merenseth pouvait comprendre pourquoi. La tournure de la phrase était assez singulière, et s'il avait eu quelques années de plus, il aurait pu penser à du flirt. Mais elle se rattrapa rapidement.

- Heu je veux dire est ce qu'on peut y aller comme ça, ou il faut des dérogations spéciales ?

Joli rattrapage aux branches Leliana. Le jeune aigle lui fit un sourire indulgent, lui signifiant que son lapsus n'avait rien de gênant.

- Je dois t'avouer que je n'en sais rien. Moi je suis né là bas, du coup, j'ai besoin de rien pour y aller. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'y a des endroits ou tu ne peux pas aller. Des lieux secrets, des temples, des tombes, ce genre de sites sacrés. Et ce dans tout le continent Africain.

Il réfléchit un instant. Non, il n'avait rien dit qui allait a l'encontre de la loi du secret du village. Certains villageois avaient des fois eu la langue trop bien pendue, et ils avaient été bannis du village. Il ne voulait certainement pas que ça lui arrive. Quel déshonneur pour son père ce serait.

- Le fait qu'on n'est pas beaucoup de soleil ici, ça permet à la nature de bien pousser comme ça on de superbe paysage bien coloré.

La nature. Oui c'est vrai, c'est sympa d'avoir un parc et une forêt. Mais ce n'était pas le genre de décors qu'il préférait.

- Je peux comprendre ce que tu veux dire. Mais je pense que rien ne vaut le désert. Peut être que c'est parce que je porte le nom du Dieu qui y règne, et que sa puissance me donne de la force. Je sais pas. Mais un climat et un environnement rudes forment des hommes vigoureux. C'est ce que disait l'un des anciens au village. J'aime cette sensation d'être isolé du monde. De devoir se surpasser en permanence. La chaleur écrasante la journée, et le froid glacial la nuit.

Le jeune homme avait changé sa posture et Leliana le comprenait, ce ne devait pas être vraiment confortable de se tenir ainsi en tailleur pendant longtemps, en tout cas elle ne le supporterait surement pas très longtemps. Mais c'est vrai qu'elle avait souvent vu cette position sur les illustrations des livres qu'elle lisait sur l'Egypte, du coup il devait être habitué. Lorsqu'il lui annonça qu'il allait perdre son bronzage et qu'il éclata de rire, la fillette eut un franc sourire, c'était vrai que ce n'était pas au château qu'il allait pouvoir le garder. D'un certain côté elle l'enviait du fait qu'il ne rentre pas chez lui pendant les vacances, la rouquine aurait aimé que ce soit son cas aussi, mais elle voulait bien croire que ce n'était pas la même chose pour le garçon, il s'entendait sûrement très bien avec les membres de sa famille contrairement à elle. C'était sûrement cette histoire qui l'avait perturbé et lui avait fait dire qu'elle voulait venir en Egypte. La Serdaigle se laissait déstabiliser pour un rien, heureusement Merenseth avait été gentil et lui avait fait un sourire conciliant avant de lui répondre comme-ci de rien n'était. Apparemment il ne savait pas vraiment qu'elles étaient les prérogatives pour se rendre là-bas, mais c'était très certainement faisable, les sorciers aussi voyageaient après tout. Il faudrait qu'elle se renseigne.

Leli sortie un petit mouchoir de sa poche pour y mettre son chewing-gum, il n'avait plus de goût depuis un moment déjà et son père lui avait toujours dit qu'il ne fallait pas les mâcher trop longtemps parce que ce n'était pas bon pour le ventre. La plupart des enfants ne respectait pas trop les consignes de leurs parents quand ils pouvaient y échapper, mais la petite faisait toujours attention à ce que son défunt papa lui avait appris. C'était malheureusement un peu la seule possibilité d'amour qu'elle pouvait lui rendre aujourd'hui. Une fois le bonbon bien emballé dans le papier, elle le remit dans sa poche en attendant de passer devant la poubelle lorsqu'elle retournerait au dortoir. Lorsqu'elle lui parla des paysages de Grande Bretagne si verdoyant, Seth ne fût pas très convaincu. D'après lui rien ne valait les étendues de sables et la jeune fille voulait bien le croire. Le problème c'est que contrairement à lui, elle n'avait pas vraiment de point de comparaison.

- C'est vrai que ce doit-être quelque chose. J'espère qu'un jour je pourrais le voir en vrai, les photos c'est pas pareil.

A sa manière de parler de son pays natale, Leliana sentait bien que celui-ci devait manquer à son camarade. Ce retrouver dans un endroit à la culture et au climat totalement opposé ne devait pas être évident à gérer. La première année se permit donc une question qui, elle l'espérait, n'embarrasserait pas son acolyte.

- Tu te plais quand même ici ou tu préférerais rentrer chez toi ?

Après avoir bien soulagé ses muscles, il reprit position en scribe. Même si cette position était à force douloureuse, elle restait la manière la plus naturelle de s'assoir selon lui. Depuis toujours, le jeune garçon préférait s'assoir à même le sol. Il boudait souvent le confort des chaises et des canapés pour préférer s'assoir par terre.

- C'est vrai que ce doit-être quelque chose. J'espère qu'un jour je pourrais le voir en vrai, les photos c'est pas pareil.

- Non, tu as raison, ça n'a rien à voir. Il faut le vivre pour comprendre. Aucun mot ne pourrait expliquer le sentiment de solitude que l'on ressent quand on est dans le désert. Mais je te conseille pas d'y aller seule. C'est très dangereux tu sais? Y a des araignées venimeuses, des scorpions, des serpents, mais c'est pas ce qu'y a de plus dangereux. Non, ton pire ennemi dans le désert, c'est la soif, et la déshydratation. Si tu sais pas ou trouver de l'eau, le désert aura raison de toi.

Cette mise en garde, il l'avait entendu des tonnes de fois. Tout le monde au village l'avait prévenu des dangers du désert. Et chacun y allait de sa propre anecdote sur des expéditions de moldus, ou de sorciers, qui s'étaient retrouvés isolés au milieu du Sahara et qui y avait perdu la vie, manque d'eau.

- Dans mon pays, on dit que le légendaire Pharaon Ramsès le Grand, avait hérité de son père Sethi une baguette de sourcier, et qu'il a une fois sauvé la vie de toute son armée qui avait été perdue dans le désert a cause de fausses cartes, un complot pour le tuer, et qu'avec cette baguette il avait trouvé une nappe d'eau. Peut être que c'était pas une baguette de sourcier, mais une baguette de Sorcier, et que les archéologues moldus ont refusé de croire a la sorcellerie, alors ils ont traduit sourcier.

Quand on y réfléchissait c'était une explication très probable. C'était d'ailleurs pour ça que les Gardiens des Secrets existaient. pour protéger ce genre d'informations.

- Tu te plais quand même ici ou tu préférerais rentrer chez toi ?

Il fallait bien reconnaitre que même si l’Égypte lui manquait, il n'étais pas si mal en Angleterre.

- Bah ça va. Ça pourrait être pire, j'aurais pu être envoyé à Koldovstoretz, l'école de sorcellerie Russe, en Sibérie!

Il éclata de rire une fois de plus, s'imaginant enfouis sous dix couches de fourrure pour supporter le permafrost permanent des plaines gelées de la mère Patrie.