- Bon eh bien à moi.

Yami ouvrit de grands yeux en observant sa camarde – qu'elle considérait jusqu'à présent comme son sévère professeur- prendre une cuillère de sa potion et l'avaler comme si de rien n'était.

- Ivre comme un chevalet.

* Ca commence bien... *

- 4chan section wsg donne de la musicienne birmane.

Yami essaya de comprendre où elle voulait en venir mais en fut incapable. Elle sourit.

- "Chan" vient soleilevant ! Place de naissance moi, ouioui !

Sa camarade ne répondit pas mais serra les poings, semblant vouloir se contrôler.

- Il attrapait des grammes de petits hommes qu'il jetait dans les orties avec des rubans jaunes.

Yami pouffa et se mit à réfléchir à voix haute :

- Drôbizarre, ça. Moi mieuxmeilleur comprendre, ouioui.

Puis elle se figea. Elle ne voulait pas vexer sa camarade et pourtant elle avait dit ça de façon si désinvolte...!

- Kizaka la momie momifiée et pourrie, ainsi qu'une exposition sur les excréments de baleine... Tu coupais les chiens bleus, déchainais les serviteurs coloniaux, et repliais avec soin les bouts de verre tachés de sang...

* Je vais finir momifiée et... euh... j'aurais pas dû dire ça ? *

Valentina plaqua ses mains contre sa bouche et sembla se mettre en colère.

- Une crête qui nous permettait de voir au dessus de nos pieds si les cocons blancs de bébés attiraient bien le tonnerre aux foies de veaux, prisonniers sous la vitre de la fenêtre de gauche, sous le nid de poule, un cadavre pendait, rompu, encore vivant..

* ...J'aurais vraiment pas dû dire ça, hein ? Ça devient de pire en pire...*

Sa camarade fit un bruit étrange que Yami ne pût interpréter. Peut-être était-elle vraiment en colère contre elle après tout...?

- Partu chantes torse nu en sac de couchage sur un tambour en peau d'écureuil me charcutait avec des plumes de pigeon pour me guérir..

*...Elle veut me charcuter ? ME CHARCUTER...?*

Yami ne tint plus. Elle éclata de rire et dût se retenir de ne pas tomber tant elle trouvait ça drôle. Elle aurait dû avoir peur mais étrangement, le mot employé lui semblait tordant.

- Charcutuer, moi ? Ahahah ! NANDA AHAHAHAHAH !!!

Dans son amusement, elle s'était même mis à parler japonais.

- Charcutuer moi ahahahahah. CHARCUTUER MOI, AHAHAHAHAHAHAHAH !!!! Mouuuuu dameeeee, da !!!!!

On aurait pû la prévenir tout de même, que la potion de Babillage avait les mêmes effets que le haschich.

En tout cas, cette séance avait eu de quoi la mettre de bonne humeur.

Rp fini

La verte et argent ouvrit un œil, puis le second. Malgré l'après-midi bien tapante, la chambre était toujours dans une espèce de semi-obscurité. Elle remarqua alors que l'heure était passée depuis un bon moment et elle était déjà bien en retard. Tant pis, elle s'en fichait un peu, elle n'avait pas besoin d'entrainement, elle. Elle se leva après une longue sieste, enfila des vêtements souples, se coiffa d'une longue queue de cheval puis se maquilla comme à son habitude.

Tranquillement, elle prit la direction de la Salle sur Demande où les deux autres devaient déjà se trouver. Les escaliers furent bien sympathique, la menant dès le premier coup là où elle souhaitait aller. Après être passée trois fois devant un mur absolument nu, une lourde porte apparue. Elle l'ouvrit alors, voyant qu'effectivement, Spencer et Clarissa étaient déjà là.

- Bon les nazes, on fait quoi là ?

Evidemment, Heather ne s'était pas attendue à être accueillie avec joie puisqu'elle était bien en retard, mais elle ne s'attendait pas à un accueil aussi peu chaleureux. S'ils ne voulaient pas d'elle, pourquoi lui avoir demandé de venir s’entraîner avec eux ! Et la Serpentard n'aimait pas du tout le ton employé par Clarissa. Pour qui elle se prenait ? Elle était loin d'être le cerveau du groupe ou la meilleure baguette, alors elle avait intérêt à se calmer celle-la ! Et, comme il fallait s'y attendre, McKane était de son côté et décida même d'engager le combat. Une bonne grosse toile d'araignée se dirigea à grande vitesse vers elle et elle répondit d'un Incendio informulé. La toile prit feu juste avant de la toucher et elle ne fut pas inquiétée. Elle n'avait pas bougé, comme si cette attaque était d'une banalité, car si elle se vantait d'être la meilleure, il fallait bien qu'elle donne cette impression. Mais l'ancienne Préfète ne comptait pas jouer avec le feu, elle savait que le Serdaigle était à peu près à son niveau. Ne commettant pas la stupidité de son adversaire de prononcer le sortilège à voix haute pour qu'il puisse de défendre, elle informula un Cortes Titilandus. S'il finissait bourré, il ne pourrait plus combattre.

Le calme. C'est ce qui frappa le plus Altaïr lorsqu'il pénétra à l'intérieur de la Salle sur Demande. La légère tranquillité qui flottait dans l'air berçait le Serdaigle et l'attirait irrésistiblement à elle. Cette complète rupture avec le brouhaha envahissant des couloirs l'emplit d'une sensation plutôt étrange, comme s'il était soudainement plongé dans un autre monde le temps de quelques heures. Il resta quelques minutes, les yeux clos, devant la porte invisible qui l'avait mené dans ce havre de paix, complètement immunisé contre la violence extérieure des élèves qui se pressaient vers leur nouvelle salle de cours. C'est ce qu'il appréciait le plus dans cet espace. La Salle sur Demande était complètement intemporelle, figée entre deux dimensions, séparant deux mondes complètement distincts mais pourtant voisins.

Altaïr était ravi de jouir d'une heure libre pour pouvoir s'entraîner à quelques sortilèges au vu de sa récente qualification à la coupe d'Angleterre de duels. Premièrement, il ne serait pas obligé de fondre sous la chaleur assommante d'un après-midi de printemps, et dans un second temps, il lierait l'utile à l'agréable en venant ici. Il aurait peut-être dû se pencher sur l'énorme liste de devoirs qui ne cessait de croître, mais pour lui, le plus primordial était de ne pas se montrer ridicule devant des centaines de sorciers lors de la compétition. La maîtrise de quelques sorts basiques pourraient se révéler des plus utiles une fois le tournoi lancé. En outre, il devait bien admettre qu'en plus de sa volonté de sauver son honneur, son esprit de compétiteur le poussait à tout faire pour avoir le maximum de cartes entre ses mains pouvant lui assurer la victoire.

Le Bleu et Bronze se sépara de son uniforme et se retrouva en chemise blanche aux manches retroussées face à un mannequin armé d'une baguette magique. Son adversaire inhumain le jaugeait d'un regard inerte pendant qu'il sortait sa baguette magique de son pantalon. Il laissa ses pupilles vagabonder un instant autour de la salle pour s'assurer qu'il était bien seul puis se mit en position de combat. Même si le mannequin ne risquait pas de lui faire mal, il préférait s'armer de bonnes habitudes, histoire de les garder en mémoire pour se futurs combats.

L'apprentissage des sortilèges de combat était plutôt sinueux et nuancé de nombreuses difficultés. Altaïr ne s'était jamais réellement battu en duel, mis à part lorsqu'il se disputait avec un autre élève, mais cela n'impliquait pas de maîtriser des sortilèges de grandes envergures. Il avait déjà lutté également contre des créatures de la forêt interdite, mais lors de ces combats, il n'avait pas à craindre les maléfices de riposte de ses adversaires. La réussite de sortilège à visées protectrices était donc un passage inévitable pour avoir le maximum de chances possibles face aux duellistes adverses.

Le Serdaigle pointa sa victime et murmure un faible #Expelliarmus dans le but de la désarmer. Pourtant, la baguette magique ne bougea pas d'un seul millimètre. Il soupira longuement, mais décida de ne pas se laisser décourager par les échecs, et entreprit de continuer avec des sorts plus basiques tel qu'un #Electropus. Des gerbes d'étincelles jaillirent de sa baguette et illuminèrent la Salle sur Demande qui était alors plongée dans une légère obscurité. Le jet de lumière vint se loger dans la poitrine de métal du mannequin, et le choc projeta quelques effusions d'électricité dans l'air. Rassuré par cette réussite, le Bleu et Bronze s'apprêtait à s'entraîner sur la maîtrise de quelques sortilèges informulés, lorsqu'un bruit sourd provenant de son dos dissipa toute son attention.

Il soupira, se délesta de sa position de garde et se retourna, s'apprêtant à réprimander un élève de premier année qui viendrait le déranger. Lui qui avait décidé d'être tranquille, c'était raté. Pourtant, lorsque ses pupilles émeraudes se posèrent sur la silhouette qui lui faisait face, il eut la surprise de constater qu'il n'avait pas affaire à un enfant de onze ans. En plissant les yeux, il discerna une cascade de cheveux blonds, à la frontière du platine, qui découlait sur des épaules aux courbes élégantes. Deux yeux bleus perçants se détachèrent de la pénombre et scrutaient Altaïr avec une certaine appréhension. Un sac à dos gisait à ses pieds, témoin intemporel d'une situation ambiguë.

-Dylan, souffla le garçon.

Il se mit à croiser les doigts dans un geste de nervosité, pendant qu'une moue qui se voulait amicale se frayait un chemin sur ses lèvres. Il ne savait comment réagir face à la présence de la lionne. Cette-dernière était l'une des personnes qui le connaissaient le plus étant enfant, si ce n'est la personne. Et voilà qu'ils se côtoyaient comme de simples inconnus, balayant d'un geste de la main tous les souvenirs qu'ils avaient bâti ensemble. Le Serdaigle faisait de son mieux pour ignorer la Gryffondor lorsqu'il la croisait dans les couloirs, ou alors il se contentait de la saluer d'un geste bref de la tête. Mais jamais, depuis leur dispute, il ne s'était retrouvé face à elle, seuls à seuls. Les secondes parurent s'éterniser, une chaleur accablante rendait l'atmosphère lourde.

-Et bien, ne reste pas plantée, là. Ca va ?

Il tentait de se donner l'allure du garçon qui contrôlait la situation, pourtant sa voix trahissait un certain malaise. Comment réagir après tant d'années séparés l'un de l'autre ? Les disputes d'antan constituaient-elles toujours un motif d'indifférence pour Dylan ? Et enfin, est-ce qu'il lui manquait à elle aussi ? Toutes ces réponses seraient apportées par la jeune sorcière d'ici quelques secondes. Si elle daignait lui parler, bien sûr.

Le regard de Dylan jaugeait Altaïr avec curiosité, mais aucune trace de mépris ou de dédain ne salissait ses traits. À la voir face à lui, le Serdaigle ne pouvait contrer les flux de souvenirs qui jaillissaient dans son esprit, à la même vitesse qu'une bourrasque brutale de vent. Pourtant, le contenu de ces pensées n'avaient rien de désagréable, quoiqu'un peu douloureux. L'immaturité infantile avait eu raison de leur complicité, même si ni l'un ni l'autre n'avait jamais réellement cherché à faire le premier pas. Une question de fierté ? Dans le cas d'Altaïr, il s'agissait plutôt de honte, même si l'opprobre et l'orgueil étaient intimement liés. Il savait pertinemment qu'il était la principale source de leur éloignement, et que, en conséquences, c'était à lui d'essayer de rebâtir les fondations d'une nouvelle amitié, en recollant les débris de leur ancienne. Plus facile à dire qu'à faire.

-Ça va, et toi ? Je...Ça fait longtemps.

Le ton qu'employait la Gryffondor trahissait une certaine nervosité. Ses petites mimiques témoignaient également d'un esprit plutôt torturé, même si, à l'instar du Serdaigle, elle cherchait à les dissimuler. Il était d'autant plus désolant d'entendre leur sujet de conversation. Des banalités, rien de plus. Auparavant, ils auraient débattu pendant des heures sur la pluie et le beau temps, échangé les derniers potins du château et auraient discuté de sujets d'actualités. Ils avaient tellement de choses à se dire, tellement de choses à apprendre l'un de l'autre. Pourtant, ils restaient irrémédiablement séparés par une vitre invisible, une vitre de tension, que seule la parole rédemptrice du Bleu et Bronze pourrait rompre.

-J'vais bien aussi, répondit-il d'un ton égal. Ouais, trop longtemps.

Ses paroles lui avaient échappés. Ses tentatives de paraître neutre se dissipèrent d'un simple battement d'ailes. Envolées les promesses de sang-froid et de self-control. Il n'avait pas envie de jouer un rôle avec Dylan, du moins, plus envie. Il lui avait sans doute suffisamment menti, et il savait qu'elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il eut une moue un peu gênante pendant que le silence semblait vouloir s'éterniser entre eux. Il ne le laisserait pas faire. Cela faisait déjà deux ans qu'il régnait en maître, et Altaïr avait enfin l'occasion de se racheter. Il ne laisserait pas cette chance lui échapper.

-Dylan, je...J'en ai assez de faire semblant. Comme si tout allait bien.

Il ignorait pourquoi il se jetait à l'eau aussi aisément. Il répondait juste à son instinct premier qui lui intimait d'agir rapidement avant que l'occasion ne s'envole. Il ne cherchait pas forcément la pénitence, mais juste des réponses à ses questions.