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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Loin de l'Angleterre...
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Re: Loin de l'Angleterre...
Invité, le  Ven 8 Juin - 9:09



PV avec Elhiya Ellis & Arnaud Meula


♬♫♪♩

Un coussin qui s’envolait, un visage qui se tournait, une baguette qui s’élevait de nulle part, et l’oreiller disparaissait dans une formule murmurée... Informulée ? Le rouquin ne manquait de réflexe que lors des situations critiques, mais souhaitait que ses talents restent cachés, aussi, il s’était assuré que la jeune femme se détournait immédiatement pour effectuer son mouvement souple et rapide.

Lorsqu’il avait pris la parole, Chad était semblait être le centre d’attention, et bien qu’il n’aimait pas ça, il se sentait rassuré de partager ses ambitions. Sur le papier, la mission qu’il s’était donné pouvait sembler morne, un peu ridicule, toutefois, Chad savait que croiser un géant se déroulait rarement sans encombre. Territoriaux, ils veillaient que les étrangers ne s’aventurent pas sur leurs terres, et beaucoup d’entre elles avaient été protégées par des sortilèges de répulsion pour éviter les issues fatales d’une rencontre fortuite avec les créatures.

La question de la jeune femme vint d’abord, directe. Il s’y était attendu, évidemment. S’il ne connaissait pas la jeune femme depuis longtemps, il connaissait une partie de ses ambitions, et préparer un poison n’était pas spécialement en adéquation avec celles-ci. Le sorcier s’assit, ne répondant pas à la question, mais découvrant ses dents blanches à la jeune femme.

« Pourquoi prépare-ton du poison, Elhi ? »

La question était rhétorique mais lui permettait de ne pas lui répondre, pas tout de suite. Pas sans mieux la connaître. Après tout, elle était à Poudlard, elle devait la connaître, d’une manière ou d’une autre.

Il posa son dos dans le fond du dossier, puis s’empara d’une bouteille cachée dans l’ombre sur le bureau à côté de lui, la débouchonna dans un *plop* sonore et en versa une lampée dans son café.

Lorsque ce fut au jeune homme de prendre la parole, il l’observa attentivement. De ce qu’il disait, c’était un garçon simple, probablement doué, mais manquant d’ambition. Il se disait doué pour la discrétion, tant mieux.

« Je ne serais pas ton professeur. Si tu souhaites apprendre des choses, je te donne simplement l’opportunité de récolter des plantes rares, et d’en rapporter un peu pour toi. Je n’ai aucun devoir d’éducation envers toi. »

Le ton de Chad se voulait neutre. Il n’avait pas dit ces phrases en guise d’agression envers le jeune homme, mais bien dans le but de remettre les choses à leurs places. C’était mieux pour tout le monde dans ce voyage. Il n’en n’allait bien évidemment pas totalement de même pour Elhi, mais le garçon n’avait pas besoin de le savoir.

Il but une longue et lente gorgée de sa boisson qui le réchauffa de l’intérieur. Le soir devait commencer à tomber sur l’océan et la fraicheur commençait à se faire sentir jusque dans les cabines. Chad alluma la cassette se trouvant dans la chambre, ajoutant la légère lueur orangée à celle que fournissait déjà le lustre terni au-dessus de leur tête.

« Je vais prendre l’air marin. Je vous laisse une vingtaine de minutes pour laisser passer vos pulsions animales. »

Il sorti alors dans les couloirs déjà sombres pour marcher lentement vers le gaillard avant. Combien de fois avait-il prit la mer, obsédé par les vagues, par l’immensité de cette étendue ? Calme en surface, et contenant une infinité de vie. La brise marine lui lécha le visage et il accueillit la fraîcheur comme un baiser.  Non. Il ne voulait plus ce genre de comparaison. Il était au-dessus de tout cela.

Il posa les mains sur le rebord et réprima la sensation d’étaux qui lui serrait la poitrine. Pourquoi était-il en train de s’attacher à cette gamine ? Il ne devait pas la laisser prendre cet ascendant sur lui. Il n’avait pas la fibre d’un tuteur, encore moins d’un mentor, pour qui se prenait-il ? Ce n’était même pas ce qu’elle recherchait, alors pourquoi ?

Spoiler:





Chad Taylor

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Elhiya Ellis
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Re: Loin de l'Angleterre...
Elhiya Ellis, le  Ven 8 Juin - 12:24


Childhood falling and rising



Pv Chad/Arnaud
LA aux deux
Avec le LA d'Arnaud

♫♫

Sourire goguenard pour éluder la question, petit soupire de la demoiselle dont le sourire en coin trahissait l’amusement. « A soigner les maux d’estomac ?... je reformule ? Tu veux t’en prendre à qui ? » Curiosité bavarde, sans pour autant se faire réprobatrice ou moralisatrice, il y’avait en ce monde un paquet de vengeance qui attendaient de se voir assouvies, et avoir l’image du roux avec une liste conséquente de personnes à martyriser ne dérangeait pas la gosse. Au contraire, elle trouvait que ça collait bien au peu de brides de sa vie qu’il avait accepté de divulguer.

Sans trop chercher à savoir, les doigts faisaient tourner les feuilles de blocs jusqu’à en retrouver les premières notes qu’elle avait prises à l’hôpital. Pas grand-chose, des gribouillis, des indications, l’écriture fatiguée et penchée, et la prise de conscience que sa visite chez l’infirmière était passée à la trappe. Quelques notes de plus pour remédier à l’oubli devrait faire l’affaire.

Le calcul des semaines depuis l’internement d’Arnaud, la pointe du stylo fini par noter la date du jour par flemme de comptabiliser correctement le temps de cicatrisation. Les mirettes en pleine observation ne bougèrent pas au bruit d’une bouteille débouché, seule la tasse de café se trouva tendue vers le rouquin non partageur. «  Et en plus ça partage pas… » Petite mouvement de droite à gauche du café réclamant pitance alcoolisé pour maintenir à flot l’esprit encore en pleine période   de regain de vivacité. Les idées embrouillées étaient toujours plus salutaires avant un sommeil obligatoire, peu de place aux souvenirs et songes pénibles, juste le néant complet et des rêves vides. Le meilleur des repos en soit...

Mais de lichette de spiritueux c’était d’une barrière délimitant la sociabilité invisible de l’irlandais qui s’abattait sur le manchot. Tasse oubliée, affront qu’il faudra corriger plus tard, et légère moue dubitative aux propos chatouillant ses oreilles. Malgré un ton platement neutre, la voix de Chad paraissait comme irritée, irritante, irritable, chose jusqu’alors encore inconnue. Les opales, dubitatives s’était posé sur l’adulte manquant étrangement de tact, voyage mouvementé en perspective, un peu de divertissement dans une routine scolaire. Ça aussi c’était parfait, même si la sobriété continuait à marteler à la porte de sa boite crânienne douloureusement, il y’avait au moins moyen de trouver à s’amuser sur ce voyage.

Mais pas de la façon dont Chad le laissait sous-entendre, arrachant une exclamation effarée à la demoiselle restée bouche bée.

– Arnaud n’est pas mon namoureux !

Seule répartie capable de s’extirper de sa stupeur et du lancer de coussin qui finissait lamentablement sur le sol sans même avoir atteint sa cible. Comme si elle avait besoin de vingt minutes pour s’occuper avec un type qu’elle avait envie de claquer plus qu’autre chose. Le constat était sans appel : à la réunion Auror il avait été insupportable, dans les escaliers encore pires et tout à l’heure…. L’appréciation avait été modelée par une substance polluant sa capacité de réflexion. Et justement, c’était la preuve parfaite que l’estropié ne l’intéressait absolument pas. Chose étrange vu les habitudes de la demoiselle, mais qui, pour cette fois, ne pouvait que jouer en sa faveur.

–Et ramène une sirène si t’en vois une ! j’ai deux mots à lui dire !

Requeté hurlée à un encadrement de porte vide. Quitte à fuir sans aucune raison, autant qu’il soit un peu utile, même si la logique vaporeuse de la gamine n’avait que peu de sens à ses interlocuteurs.

- Bon toi, donne ton bras… je vais diffuser un peu de chaleur au niveau du moignon, je veux que tu me dise si tu sens quelque chose, voir si les terminaisons nerveuses sont fichues  ou non… #Calda

Faible intensité pour commencer, la baguette s’occupait de faire chauffage pendant que le stylo attendait le retour à chaque nouvelle intensité prodiguée
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Re: Loin de l'Angleterre...
Invité, le  Lun 11 Juin - 1:06



PV avec Elhiya Ellis & Arnaud Meula


♬♫♪♩

[Passage de tour pour Arnaud en raison de son absence (autorisation via Discord)]

Prenant place sur un banc peu confortable, que le sel de l’écume avait défraîchis au fur et à mesure des décennies, Chad ferma les yeux et revint dans le passé. Sa vie l’éreintait, et s’il accueillait la compagnie de la sorcière avec plaisir, même s’il mettait un point d’honneur à ne pas se l’avouer, la perspective de ce lien qui se nouait, de ces filaments qui se tissaient l’angoissaient jour après jour. Il se remémorait ce qui lui était arrivé lorsqu’il s’était totalement laissé aller à éprouver des sentiments. Bien sûr, la relation avec Elhi n’avait rien avoir, et l’affection qu’il lui portait était plus paternelle qu’autre chose, mais ses expériences passées lui laissaient un souvenir amer et douloureux, animé qu’il était par son envie de vengeance.

Le sorcier effleura un endroit de son torse qui le tirait. Après des années, certaines plaies, si elles s’étaient refermées, lui infligeaient toujours des douleurs extrêmes, rappels à chaque instant de ce que la confiance impliquait. Il ouvrir ses yeux comme ressortant d’un rêve, réveillé par une lumière vive et blanche qui passait par ses paupières closes. La nuit était tombée sur l’océan, et la douce brise qui avait caressé le visage du sorcier un peu plus tôt commençait à se muer en un vent plus fort, des bourrasques que Chad, qui avait vécu la majorité de sa vie en bord d’océan connaissait bien. Une goutte tomba sur son visage  et il se redressa pour contempler l’horizon plongé dans l’obscurité. La lune ne se reflétait nulle part, et toute trace d’étoile avait disparu du ciel, preuve que le mauvais temps arrivait à grand pas. Une nouvelle goutte mouilla le visage de l’Irlandais qui décida de rentrer. Après tout, tomber malade à cause du mauvais temps n’était pas une option, et il avait avec lui deux jeunes qui n’avaient probablement jamais connu une tempête en pleine mer et que la situation risquait d’impressionner.

Le tonnerre se fit entendre au loin, menaçant, tandis que Chad refermait la lourde porte qui le menait aux couloirs. Il sentit la houle faire légèrement tanguer le bateau qui grinçait sous la pression, et avança vers sa cabine qu’il ouvrit sans autre cérémonies, trouvant le sorcier visiblement endormi alors que la jeune sorcière s’essayait à des tests sur le moignon encore tout frais du jeune homme.

« Ce n’était pas à ça que je faisais allusion quand je parlais de vous laisser du temps. Ou alors, tu dois revoir ton anatomie masculine. »

Il s’approcha du hublot entrouvert de la pièce et le referma alors que la pluie commençait à battre sur le pont du bateau.

« Je suis resté dehors combien de temps ? Je pense qu’une tempête approche, je te conseille d’accrocher tes affaires en dessous de ton lit dès maintenant, la houle semble s’intensifier et ça ne m’étonnerait pas que cette vieille barque passe un mauvais moment sur une mer agitée. »

Toujours affairé, le sorcier s’empressa de remettre des bûches au feu, les nuits sur l’océan était fraiches, et le vent qui sifflait dans les interstices du hublot dont l’étanchéité semblait être figure du passé confirmait que la température allait probablement tomber rapidement. Un éclair éclata de nouveau, suivi presque instantanément du tonnerre. L’orage s’était rapproché, ou un second venait d’éclater juste au-dessus d’eux. Il jeta un coup d’œil en coin à la jeune sorcière pour s’assurer qu’elle allait bien, puis s’assit calmement sur une chaise. Les orages avaient la capacité inexpliquée de le calmer et de l’apaiser à un tel point que les nuits qu’il passait dans ses conditions étaient les seules où il ne cauchemardait pas. Il avait tout d’abord envisagé de veiller durant la nuit, puisqu’avoir une cabine seule semblait compromis, mais dans ces conditions, son sommeil pourrait probablement se faire sans heurts et surtout sans cris. Il regarda quelques secondes Elhi, se demandant quels rêves elle pourrait faire la nuit, elle dont le regard était aussi triste que le sien, regard doux, trop doux pour le sorcier.

« Tu as déjà vécu un orage ? »





Chad Taylor



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Re: Loin de l'Angleterre...
Elhiya Ellis, le  Mer 13 Juin - 15:52


Childhood falling and rising



Pv Chad/Arnaud
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Avec le LA d'Arnaud

Le grattement de papier suivait chaque changement visible sur les cicatrices. Pas de boursoufflures, pas d’irrégularité, la peau molle te souffle n’accrochait pas les chairs meurtries en dessous. Le travail avait été soigné malgré la cautérisation faite dans la précipitation. L’épiderme répondait aux petits stimuli de chaleur, et de fraicheurs, les terminons nerveuses, bien qu’endormies, semblaient réagir au niveau du bras sans trop de retard. Attentives, la blondinette posait des questions, vérifiait que le fibrose ne s’était pas installée, collant au cubital ou au grand palmaire forcément moins sollicités. Les doigts fins, passaient de temps en temps pour vérifier les dires du patient, non par manque de confiance, mais plus pour se rendre compte correctement de la chose.

Le vent ou la pluie pouvait bien s’agiter en dehors, Chad pouvait bien avoir sauté du ponton du bateau, la gamine, bien trop perdue dans son analyse n’avait plus conscience du temps qui passait. L’endormissement de son sujet, la ramena rapidement à la réalité, lui rappelant que le garçon avait peut-être autre chose à faire que rester assis sans bouger, à attendre qu’elle finisse de prendre ses notes. Un sourire en coin désabusé en l’observant en train de dormir quasiment debout, et un long soupire teinté d’agacement. Elle était loin d’avoir fini, mais la nécessité de posséder un patient pleinement vivant était plus que primordial. Tant pis

A contre cœur, le stylo et le bloc s’abandonnaient sur le couvre-lit pour laisser place à quelques habitudes de baby-sitter. Pousser le brun sur le matelas, récupérer la couverture du haut et lui poser dessus, puis s’atteler à la dernière étape de sa prise de note : faire un nouveau croquis du membre amputé, juste à côté de la première esquisse. Le fusain, récupéré à son tour, glissait sur la feuille, s’agrémentant de courbes plus douce que la première version. Une progression de la blessure prenant vie sous chaque mouvement de poignet assoupli. Les lignes délicates des « coutures » se noircissaient délicatement sous les doigts de la demoiselle qui atténuait la dureté de quelques points trop prononcés.

Moment de quiétude personnel que le rouquin décida d’interrompre soudainement en revenant dans la cabine, offrant sursaut à la gamine et écarquillement d’yeux. Pour peu, dans sa bulle, elle l’avait oublié. Le cœur affolé, une légère grimace réprobatrice ourlait ses lèvres pendant que les sourcils se fronçaient une ou deux secondes. «  Tu m’as fait peur… Mais si tu veux te faire pardonner en me donnant un cours d’anatomie, je ferai en sorte de faire celle qui découvre » Clin d’œil moqueur et sourire espiègle. Juste retour de  bâton au final, même si, la barbe face au hublot ne lui permettait pas de voir une mine offusquée ou gênée. Petite satisfaction personnelle quoi qu’il en était et retour rapide sur sa fin de dessin, prêtant une oreille au météorologue du moment.

Tempête ou non, Elhiya n’avait que faire des caprices de la nature tant que leur embarcation ne chavirait pas. L’eau ne devait pas être des plus accueillantes et elle doutait de ses talents en métamorphose pour faire d’un matelas un canoé. Néanmoins, le stress ne l’envahissait pas, appréciant que trop le chant de la pluie pour s’inquiété de quelques pas de danses loupés par leur navire. «  J’irai le faire après, Merci, il y’a-t-il des protections extérieures ? J’aimerai bien dessiner sous les colères d’un dieu la mer, si mon bloc ne finissait pas trempé. Mais je suppose que je devrais me contenter du hublot… Le vent souffle fort d’ailleurs, tu ferais mieux de sceller cette petite vitre avant qu’elle ne cède. … Je termine ça et je vais faire de même dans l’autre cabine » Les dortoirs des Serpentards n’avaient fait qu’amplifier la fascination des paysages torturés par la nature de la jeune dessinatrice. Depuis la fenêtre de sa chambre elle aimait regarder les gouttelettes s’écraser violement contre le verre avant de mourir dans le lac léchant le bas des carreaux. La neige quant à elle glissait dessus, s’agglutinait en petit amas filtrant agréablement la lumière. Une tempête ou un orage, en plein océan, ne pouvait être que la promesse d’inspiration aussi sauvage et déchirante que les éléments mis sur le devant de scène.

Coup de crayon supplémentaire, quelques annotations de plus, et le courant d’air glissant dans sa nuque invitait Elhiya à refermer son matériel de dessin pour s’occuper d’une possible inondation sur son lit du soir. Un frisson léger en se relevant, et la rencontre des émeraudes sur sa frimousse. Contact déstabilisant, une fraction de seconde. Chad avait à nouveau ce regard, celui du bar, l’ivresse en moins, celui terni par des lueurs trop sombre de passés ou douloureux, ou de vide trop gourmand pour ne pas le laisser transparaitre. Ce type d’opales que la jeune avait déjà vu dans son propre miroir quand la nuit, trop sombre se parait de ses plus beaux atouts pour lui rappeler que se laisser adopter était se risquer à souffrir une fois de plus… Rappel qui dont elle se serait très bien passé à l’heure où la petite graine de paillette arc-en-ciel ne faisait plus effet. Aussi se contenta t’elle de sourire, répondre « Ceux de Londres ou de l’Ecosse comptent ? » Et de partir dans la pièce à côté.

Le sort jeté sur le hublot chantant de plus belle, le reste de ses affaires accrochés sur le rebord du lit, Elhiya pris le temps d’enlever ses bottes, récupérer ses chaussons et une longue veste en laines. La balade sur le ponton serait très certainement exclue, tout comme l’observation attentive d’un rouquin en train de fouiner dans un bouquin la meilleure route à prendre pour éviter de se faire aplatir par les géant. Autant être à l’aise pour continuer à gribouiller aux pastels sur un coin de lit. A défaut d’une mer déchainée, les jeux d’ombres fourni par les flammes lui avait toujours plu, et pouvait lui tenir l’esprit suffisamment occuper pour éviter aux pensées de diverger. C’était en soit, une idée à ne pas négliger, et la boite de pigments colorés se retrouva embraquée dans la cabine des garçons sans plus de procédure.

« Pourquoi cette question au fait ? Je ne pensais pas du genre à avoir une phobie quelconque. L’orage est lié à trop de souvenir ?

Les mots avaient glissés depuis l’embrassure de la porte jusqu’à ce que la demoiselle se pelotonnait contre le mur, assise en tailleur sur le lit où ronflait Arnaud. Un coup de baguette pour appeler le carnet de dessin, elle tournait les pages pour retrouver une section vierge.

«  Je te prendrais bien un autre café si ca ne te gêne pas. Le sommeil est un peu capricieux, autant en profiter »

Et tacher ses doigts d’encre en discutant, éventuellement..
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Re: Loin de l'Angleterre...
Invité, le  Mer 13 Juin - 18:15



PV avec Elhiya Ellis & Arnaud Meula


♬♫♪♩

[Passage de tour pour Arnaud en raison de son absence (autorisation via Discord)]

De nouveau pris à son propre piège, Chad jura intérieurement, visiblement il ne pouvait pas rivaliser sur ce terrain avec la jeune femme, bien plus libérée que lui sur le sujet et que rien ne semblait déranger. Les oreilles virèrent de nouveau au rubicond et il remercia de nouveau l’ombre dans laquelle il se trouvait, puis, se raclant la gorge, il ajouta :

« Tu n’es pas prête pour ce que tu pourrais voir ! »

Peut-être que foncer dans le tas lui permettrait de se dépatouiller de cette situation de nouveau gênante, même s’il pensait ce qu’il venait de dire. Lui-seul connaissait la réelle signification de ces mots. Il remarqua ensuite et apprécia le calme de la jeune femme qui ne semblait pas se tracasser des conditions climatiques. Habitude ou manque d’expérience, dans tous les cas, il préférait le calme à l’hystérie.

« Des protections extérieures ? Je pense qu’il y a une sorte de préau sur le ponton arrière, mais je doute qu’il soit efficace contre des vagues de deux mètres. Et je t’avoue n’avoir que très peu envie de plonger pour te récupérer. »

Il apprécia également le côté pratique de la jeune femme et acquiesça lorsqu’elle prodigua son conseil. Sortant sa baguette, il commença à protéger la vitre pour éviter toute mauvaise surprise durant la nuit. Les vagues rejetaient parfois des projectiles qui pouvaient endommager certaines parties fragiles d’un bateau. Des lignes runiques sortirent de la baguette de l’Irlandais presque sans qu’il y fasse attention, tandis qu’il regardait les nombreux éclairs tomber dans le lointain, songeur. Lorsqu’elle revint, il remarqua que son état second semblait s’être doucement atténué, te qu’elle semblait de nouveau être elle-même.

« Je me disais simplement en voyant les orages que pour avoir un regard aussi sombre, tu devais avoir été privée de lumière beaucoup trop longtemps… Enfin, je me répète, c’est juste… C’est juste que j’ai connu quelqu’un qui avait des yeux comme ça. Ça s’est pas très bien fini. Donc dis-toi juste que les orages peuvent durer, mais jamais rester. »

Les mots étaient maladroits, le sorcier avait du mal à rassembler ses idées quand il s’agissait de faire preuve d’empathie, même si l’envie était présente de faire les choses bien.

« Les orages laissent toujours des traces d’impact. »

Il se dirigea ensuite à la demande de la jeune femme vers le café qu’il gardait au chaud pour la resservir copieusement. Il y ajouta un soupçon de cannelle et l’envoya à la femme en le faisant léviter doucement sans renverser une goutte.  Il prit ensuite place au fond d’un vieux fauteuil dont les ressorts lui agressaient le dos.

« Tu m’intrigues. Vraiment. A chaque fois que je pense te cerner un peu, tu m’échappes. Non que je n’apprécie pas ça, disons plutôt que je n’ai pas l’habitude que ça arrive et que ça me rend… perplexe. Je t’ai fait une promesse, que je compte tenir, je ne sais pas moi-même pourquoi. Mais je ne te connais pas, et tu as le don, comme moi, de distiller les informations. Je veux juste que tu saches que tu n’as pas besoin d’avoir peur de moi. J’ignore pourquoi, mais tu n’en n’as pas besoin. Ça ne veut pas dire que tu dois me voir comme un confident, ou comme un ami, ou n’importe quelle appellation que tu n’aurais pas envie de me donner. Je veux juste que tu saches que si je devais me trouver d’un côté de la barrière, ce ne serait pas du côté de tes ennemis. »

Il but ensuite une gorgée pour relaxer sa gorge qui s'était serrée au fur et à mesure de sa tirade. Il reparti presque instantanément dans ses pensées lointaines, pensant à son père, et à Elle... Les deux responsables de sa condition. Il refoula l'humidité qui lui montait aux yeux et se maudit de cette crise émotionnelle sortant de nulle part. Finalement, il se sentait touché de la présence de la blondinette, et il ne savait pas si cette dernière était en train d'ajouter du sel sur ses plaies, ou de les cautériser.





Chad Taylor



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Re: Loin de l'Angleterre...
Elhiya Ellis, le  Jeu 14 Juin - 17:07


Childhood falling and rising



♫♫

La pointe de répartie entrant dans son jeu avait été mise de côté volontairement, rangé dans un coin de tête avec un léger pouffement de rire, attendant sagement que l’humeur veuille bien s’en servir de nouveau. Le mettre mal à l’aise était un jeu bien plus intéressant que celui auquel elle s’adonnait lors des nuits de perditions. Ça avait un gout différent, cette saveur d’insouciance conservée, cette effluve d’innocence perlant encore que rarement. Appréciable constat que la pilule de bonheur n’altérait pas pour une fois.

Le sourire léger avait suffi pour garder le silence et se complaire en une observation discrète et écoute attentive de l’attitude de Chad. Une pointe d’ironie trahissant ce lien étrange qui semblait se développer chez l’adultes aux allures un peu trop paternelles, une maitrise de sortilège parfaite, et l’impression que ses propos étaient à chaque fois pris en compte, pas comme avec les autres « grands ». Plaisant ou dérangeant, le détail n’échappait à la demoiselle revenue s’installer pour dessiner.

Elle avait levé les yeux sans mot dire. Laissant les mots flotter sur les vagues d’une sincérité maladroite touchante sans vraiment trop comprendre. Les lieux n’appelaient guère aux confidences. Les instants passés ensemble ne demandaient aucune explication, aucune justification. Elle n’en voulait pas, ne les aimait pas, ne savait qu’en faire. C’est tout le temps pareil. Son regard fuyait sur la feuille blanche dévoilée, la joue gauche rebondit doucement, laissant entrevoir une légère moue peinée à l’évocation du manque de lumière.

Son cœur, traitre, comme toujours réagissait à ce mot, s’enserrait doucement, chaleureusement, laissant l’image associer effleurer d’une plume de tendresse son esprit. C’était ces absences, ce manque qui avait créé leur rencontre dans ce bar. Ses lèvres avaient échappé quelques mots, occultant l’essentiel sans jamais avoir pu se douter que l’interlocuteur au regard zébré de vide pouvait comprendre. Pourtant, la gosse était persuadée d’être restée discrète, de n’avoir évoquée les valses avec les étoiles, ni les danse avec le ciel sur les tuiles glissantes d’un toit mouillé. « Je .. » Le reste bloquait dans la gorge. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète, elle ne voulait qu’il se fasse de fausses idées, mais le mensonge était un art qui lui échappait. Des cours de danse à la place du théâtre lui avaient été prodigué, alors le silence, ne pouvait être que le meilleur allié pour l’instant.

Les confidences prématurées n’étaient jamais salutaires. Elles détruisaient le peu de barrières qu’elle conservait dans un coin de son être, les faisait disparaitre, permettait de laisser un autrui dans son monde, de s’y attacher, de risque de le perdre à son tour et d’en souffrir encore plus. Elle ne voulait pas, plus jamais, et pourtant, à bien regarder, que faisait elle là à ce compte-là ? une fuite du château, en embarquant un faire-valoir pour travailler sa future vocation. Une fuite loin de tout ce qui qui lui rappelait que le manque se manifestait à l’esprit laissé à l’abandon. Une carte jouée au nom de la manipulation, profitant d’un simple voyage dépaysant ? Si c’était le cas, elle ne serait pas là, assise sur un lit, sa boite de pastel à côté d’elle à écouter une analyse de l’image qu’elle laissait transparait à un irlandais au final plus attentionné qu’il ne le laissait dire.

Un coup de tonner plus loin affola son palpitant déjà douloureux, forçant le sursaut et le regard dans le vide. « Il n’y a pas que les orages qui laissent une trace de leur passage… Les étoiles filantes aussi… Elles meurent, du jour au lendemain, sans prévenir, laissant dans leur sillage une route que trop visible… Les mots avaient glissé, naturellement, sans aucun filtre, en proie aux souvenirs toujours vibrant d’un terrorim subit quelques mois plus tôt. Les peurs, plus qu’autres chose se gravaient dans la moelle épinière, gratifiant d’un frisson la moindre évocation. Rien avoir avec un simple éclair lumineux dont la brulure détruisait ce qu’il enlaçait violement.  A choisir, qu’était le pire ? Se trimballer avec des images au parfum acre du fer, ou l’oubli éternel de cette peine ?  Impossible à dire…

La réflexion s’envola avec légèreté sous la réception d’une tasse brulant de nectar à la subtile odeur de cannelle remémorant les nuits d’hivers de l’enfance. « Merci.. ». Un petit joyeux liquide capturé entre ses doigts pour réchauffer l’âme en pleur d’un jeune age disparu. Tout était plus simple quand le seul souci était de savoir s’il y’avait un cookie à accompagner une boisson chaude ? tout, même les interrogations et les regards inquisiteurs des pseudos inconnus. Les mots, confiés aux mômes étaient toujours plus simples, il n’était jamais question d’essayer de les cernes, c’était inutile, il ne cachaient pas leur pleurs. Il vivait simplement, de tout leur possible profitant du meilleur de la vie, jusqu’à ce qu’un jour, cette chère vie leur collait une baffe glacée et leur ordonnait de grandir sans plus rien attendre d’elle.

Le monde était trop violent,
Tout le temps,
En chaque circonstance.
Trop hypocrite,
Continuellement.
Trop mesquin,
Régulièrement.

Pour se permettre d’être réellement soit même, comme la gamine aux doigts propres, aux robes immaculées de pureté qu’elle était avant. Il y’avait eu les trahisons et les mensonges par sa propre chair, par ses propres géniteurs. Puis les frustrations, les obligations qui s’en suivaient, jusqu’à l’apothéose sanglante où son univers s’effondrait entre la pulpe de ses doigts. A quel moment pouvait-on se relever tranquillement de se genre de chose. A quel instant la vie, vicieuse permettait de laisser la méfiance de coté ? Quand, à part lors des instants volés au temps, dans les bras d’un loup dont elle réclamait les mensonges, était-il autorisé de respirer réellement ? chad et ses belles paroles avait la réponse ? Il pouvait lui dire réellement à quel moment les cauchemars cesse ? A quel moment il était possible de se permettre de croire autrui ? De lui faire confiance sans avoir peur de chuter à nouveau ? Où était-il marqué qu’il n’y avait sur la route de tout un chacun qu’un seul et unique Daemon –ou Cara-, qu’une seule et unique Lucy agonisant dans ses bras et qu’un seul et unique Lysse capable d’éclairer le ciel ? rien jamais n’était unique, rien… Elle ne le savait que trop, elle l’avait vu avec Jace, avec son comportement, son indolence, ses caprices et ses cachoteries. A chaque moment permettre de s’attacher à quelqu’un n’était que leur offrir d’effectuer une meurtrissure de plus….

Alors, il avait beau vouloir se faire rassurant, le Chad,  la gamine ne voulait pas croire qu’elle s’était accrochée à une promesse sans fondement sans trop savoir pourquoi.  Elle se doutait bien que s’était quelque chose dans ses émeraudes qui l’avait interpellé, ce reflet d’ombre criant en écho au sien qui l’avait forcément faite baisser sa garde autant. Mais l’avouer, le confier n’était pas dans ses attributions habituelles.  Tout ce qui la touchait, tout ce qui faisait qui elle était restait enfoui, dans un coin de son être, enfermé le plus longtemps possible, de peur de lâcher cette trop grande vulnérabilité et de la voir malmenée. Machinalement, les prunelles glissèrent sur son poignet doit pour y rencontré le scintillement argenté dansant sur le bracelet puis sur le petit arbre de vie toujours accroché à côté. Il manquait sa lune et son étoile chérie, le symbole de la promesse faite à Ambre, de celle qu’elle s’était faite elle-même : vivre et protéger ce qui lui était cher, quoi qu’en disait le reste du monde.

«Je.. Je sais pas quoi dire... je n’ai pas peur de toi, sinon, je ne serai pas là... cette fois, dans le bar, j’ai eu l’impression...Sans s’interrompre elle levait le nez sur le jeune homme pour scruter ses prunelles claires. « … de voir ce que mon propre regard comportait cette nuit-là. Je ne sais pas ce qu’il t’es arrivé, mais si ma lumière m’a été arrachée, j’ai comme l’impression que la tienne aussi… c’est surement pour ça que j’me retrouve là… »

Elle avait souri faiblement, ne voulait pas aborder un quelconque sujet de ses précieuses étoiles, pas maintenant. Pas de suite. Pas trop tot… A la place, une autre alternative se dessinait. Il avait du mal à la cerner, comme beaucoup au début. Pourtant, elle avait quelque chose entre ses doigts qui pouvait l’éclairer sur ce qu’elle portait en elle.

« Tu veux regarder ? »

Le menton désignait le bloc de dessin contenant ses rêves de gosses, ses blessures extériorisées de noir et carmin, ses amours aux contours d’or et d’argent, ses espoirs gribouillés, raturés, sans pour autant être autre chose que des dessins
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Invité, le  Jeu 14 Juin - 19:27



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♬♫♪♩

[Passage de tour pour Arnaud en raison de son absence (autorisation via Discord)]

Des moments d’insouciance, de légèreté. Chad sentait que tout s’était envolé chez la jeune femme, bien trop tôt. Il s’était perdu dans les confidences, il ne savait pas pourquoi, il sentait juste qu’il avait besoin de le faire, et la relation qu’il avait accepté avec la jeune femme allait de toutes façons à l’encontre de ses principes. Il contempla la mine perdue de la jeune femme, comme attendri. Il s’en voulait d’avoir été aussi sentimental, de l’avoir troublée alors qu’elle n’y était pas préparée. Mais pouvait-on se préparer à tout ? Il ne l’avait pas été lorsque sa mère s’était jetée du haut de cette falaise. Encore moins lorsque son père avait décidé que les punitions corporelles ne suffisaient plus à étancher sa haine.

Un mot expulsé, sans pouvoir en dire plus, probablement resté au fond du cœur de la jeune femme. Il ne voulait pas qu’elle se force, il voulait juste qu’elle sache, mais il était maladroit, et faire comprendre ça en ayant déjà du mal à s’exprimer relevait de l’exploit. La jeune femme buttait, son regard se changeait en celui d’un animal pris au piège. Le sorcier la comprenait tellement, il se serait senti piégé lui aussi s’il avait été à sa place.

« Tu ne me dois rien. Je ne te demande rien. Je veux juste que tu saches. Je ne te demande pas de me croire. Je te demande simplement de me regarder pendant que je tiens ma promesse. »

Il baissa ensuite les yeux, soudain la mélancolie le prenait. Peut-être qu’elle ne l’estimait simplement pas digne de sa confiance, auquel cas, comment pourrait-il lui en vouloir ? Il avait distillé ses peines, ses joies. Tout, depuis qu’ils se côtoyaient. Il n’avait rien fait pour mériter sa confiance. Il ne la méritait pas d’ailleurs. La tempête commençait à s’intensifier, donnant des airs dramatiques à la situation. L’Irlandais se détestait. S’il venait à la perdre parce qu’elle se fermait comme une huitre, la blessure qu’il ressentirait serait bien pire que toutes celles qui couvraient son corps. Pourtant, la jeune femme parla, et il l’écouta attentivement, ne perdant rien de ce qu’elle disait, paroles trop précieuses dans la bouche d’une enfant blessée pour être gâchées.

« Les étoiles… Comme je te l’ai dit… Je préfère les autres astres. Des valeurs sures qui ne disparaissent pas… »

Et dieu sait qu’il avait également perdu des gens. Il connaissait le côté éphémère des choses, des gens. Il avait refusé de se laisser avoir une nouvelle fois par toutes ces relations, toute la mort qui entourait la vie. Il avait préféré une vie solitaire, et toute joie l’avait quitté durant des années. Jusqu’à ce qu’une étincelle se présente à lui. Une étincelle sans lumière, c’était probablement ça qui l’attirait chez la jeune femme. Comment pouvait-on autant briller en étant dans le noir le plus complet ? Il éprouvait énormément de compassion et d’admiration pour elle. Elle arrivait à dégager ce qu’il avait perdu, elle avait un but, une vision lointaine qui lui permettait de s’extirper. Une raison de vivre. Ce qui manquait cruellement au sorcier et qui lui crevait le cœur.

« Je ne partirais pas. »

Regard au plafond, la main dans les cheveux, ce geste si souvent exécuté et qui trahissait sa gêne, ou sa perplexité. Il cogitait. Peut-être que c’était un but comme un autre de redonner une raison de croire en l’autre à cette gamine. Finalement, peut-être que c’était pour ça qu’il était là. Une raison dérisoire, mais une raison quand même d’exister, un but.

* A viser les étoiles, on risque d’atterrir sur la lune… *

« Je te propose… De me poser une question. Une seule et unique, à laquelle je répondrais honnêtement et totalement. En te livrant ce que tu veux comme information, je me mets à nu. J’expose ce que j’ai perdu depuis longtemps. Je veux que tu prennes ça comme un cadeau bien plus précieux que la babiole que tu as à ton poignet. Tu me connais assez pour savoir que ce n’est pas rien pour moi. Regarde-moi te montrer. »

Le sorcier ne savait pas à quoi rimait cette promesse, si la jeune femme le souhaitait, elle pouvait très bien prendre cette proposition comme quelque chose de risible, d’éphémère. Mais pour le sorcier qui n’avait rien révélé sur lui depuis des années, qui avait distillé la moindre information pour ne plus se laisser atteindre, la proposition était plus précieuse que tout ce qu’il pouvait offrir à la jeune femme, offrant le flanc si elle décidait de mordre.

« Quant à ma lumière arrachée… »

Le roux laissa sa phrase en suspens, ne sachant pas trop ce qu’il aurait pu ajouter à cette remarque. La jeune femme avait visé juste, de nouveau. Décidément, il l’appréciait vraiment… Lorsque la jeune femme esquissa un léger sourire, son cœur se libéra, et son invitation provoqua le sourire le plus franc et le plus sincère que le sorcier avait connu depuis très longtemps. Il se leva doucement et se cala à côté de la jeune femme. Promiscuité gênante pour lui, mais qui sembla lui faire oublier ses craintes pendant quelques instants.

« Avec plaisir. Montre-moi ça. »





Chad Taylor



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Re: Loin de l'Angleterre...
Elhiya Ellis, le  Ven 15 Juin - 19:06


Childhood falling and rising


♫♫

Il y’avait eu ces mots, encore. Ceux qui continuaient à rassurer, à cajoler. L’esquisse d’une bulle de protection qu’il dessinait sans s’en rendre compte, appelant la méfiance et la crainte viscérale retournant les boyaux. Ce cri de Conscience qui en avait marre de pleurer, qui ne voulait plus avoir encore à taper contre les murs de son cachot. Alors elle essayait, discrètement de par un souvenir trop vibrant de picoter le Palpitant, de tirer la sonnette d’alarme, de rappeler ce que ça faisait quand tous, disparaissaient, même son loup adoré.  Il ne fallait pas écouter, pas entendre, pas se laisser atteindre et claquer la porte rapidement. Sans quoi ce cœur, traite à son sang, comme toujours, allait encore se gonfler doucereusement d’un espoir qui n’avait pas le droit. Mais il était trop tard. Quelque part, Conscience meurtrie le savait parfaitement. Elle le sentait, sous le sourire faiblard de la gamine qui faisait fuir son regard en dernier recours contre la corruption chaleureuse. Trop tard...  Depuis ce bracelet, depuis cette sortie de l’hôpital, depuis les taquineries et les envies de le chahuter…. Juste trop tard... Alors pourquoi continuer à supporter cet étau asphyxiant au tour d’un cœur d’enfant à jamais incapable de s’endurcir pour de bon ?

Pourtant, à son rejet de ses étoiles précieuses, elle n’avait pu s’empêcher de se sentir blessée, d’avoir à ravaler salives et larmes brulantes. Gamine trop fragile dont on souillait ses seuls points de repères existants. Ces étoiles étaient tout ce qu’il lui restait, tout ce qu’elle pouvait toucher du bout du doigt. Les seules choses qui l’empêchaient de chuter de plus belle. Les seules raisons à ne pas se perdre de nouveau, à ne pas s’oublier, à ne pas abandonner. Et même si elles n’étaient qu’éphémères, elles les aimaient, elles deux, entièrement, pleinement, à en perdre raison. Qu’importait l’avis des autres. Elles étaient les seules à savoir la faire vivre réellement, sans cette impression d’être dans une cage dorée, aux barreaux trop serré. Les seules à sa portée…  Les seules qu’elle se permettait d’aimer… « Mais elles viennent sur terre de temps à autres les étoiles… » La défense était discrète, murmurée avec peine, comme s’il était trop douloureux d’imaginer leur fin de courses filante, mais pourtant lucide. Un jour ou l’autre, elles aussi s’éteindront, l’abandonnant dans le noir le plus total…. Un jour qu’il fallait occulter...

Un mouvement discret de manche de veste s’occupait de chasser l’humidité gênante pour relever les mirettes étonnées sur la rouquine au nez levé. Un battement raté sous la poitrine, et le papillonnement de cil doré sur une vision encore floutée. Une nouvelle promesse, continuité de la première balancée sous l’ivresse d’une soirée bercée sous le regard d’une lune d’argent moqueuse. L’incompréhension était la plus totale. Elle n’avait rien demandé, ni cette nuit, ni maintenant, alors pourquoi s’efforcer à vouloir faire en sorte que ses mots ne se glissent dans la moindre parcelle de son esprit ? C’était inutile, il n’y avait pas de raison, elle n’attendait rien de lui, ou rien qu’elle ne supposait. Elle ne voulait juste pas entendre ce genre de chose trop légère, car si elle se perdait à leur donner crédit, la réalité de la déception ne serait que plus douloureuse….

Alors cette offrande, celle de jouer les curieuses sur une seule interrogation servait à quoi ? A prouver sa valeur ? Celle de ses mots, de leur sincérité ? C’était encore plus étonnant... Troublant… Et aucune réponse prématurée ne pouvait être glissée dans ce genre de situation, Elhiya le savait que trop bien. Elle avait fait l’erreur avec Lysse de le laisser se montrer tel qu’il était sans qu’elle ne s’y attendait. Il lui avait dévoilé une part de lui, fragile et honnête, ampli d’une douleur qu’elle ignorait. Peu de mots avaient été échangé, juste l’observation d’un loup perdu hurlant à la lune dont elle était incapable de passer désormais. Elle n’avait pas été préparée, elle avait mis des mois et des mois à comprendre, à accepter ce qu’elle avait toujours voulu éviter : s’attacher à quelqu’un. Aussi, pour une fois qu’on lui proposait de prendre le temps, qu’on la laissait se préparer. C’était d’un simple « Merci » attendrit qu’elle acceptait ce cadeau dont elle saisissait toute la valeur. « Plus tard alors, si ça ne te gêne pas. C’est … trop tôt. » Le sourire trop doux, trop réel, avait fini par se dessiner, prolongeant le remerciement des plus sincères. Il suffisait d’attendre qu’elle se sente digne de ce genre de présent maintenant. Que l’orage se meure, autant sur les parois du navire que dans celle de sa tête…  Ne sachant que trop ce que ça pouvait représenter, dans toute sa complexité, la demoiselle attendrait ce qu’elle jugerait être le bon moment, autant qu’il le faudrait... Pour l’instant, les dessins, en retour de politesse semblaient d’autant plus appropriés

Ils étaient une représentation personnelle d’un monde qui lui échappait, et qui évoluait sans elle. Sous ses coups de crayon l’impression de s’en approprier un petit bout persistait illusoirement, la réconfortant quand ses doigts se perdaient dessus. Une simple caresse suffisait à épancher les doutes et les craindre, à les rendre moins vivantes...   Mais eux aussi, dessins d’enfants, étaient éphémères et pouvaient prendre l’eau ou finir en cendre n’importe quand. Sous une bourrasque de vent, une averse d’été ou un animal chahuteur, leur vie était si périssable… rappelant violement, à chaque instant que la sienne aussi… Alors, elle les avait toujours gardés sur elle précieusement depuis qu’un pastel colorait de ses pigments la pulpe de ses doigts au plus jeune âge. C’était insignifiant aux yeux de beaucoup, un simple détail, un passe-temps sans importance. Et pourtant, c’était encore les doigts hésitants que le bloc était confié au regard du fabriquant de lueur stellaire.

La certitude qu’il n’observerait pas les teintes de noir, les lignes d’argent comme un simple curieux, remémorait à la Conscience enfermée combien il en apprendrait en prenant le temps de feuilleter ce simple bout de vie croqué sur grain de papier. Il y’avait Lucy… ses rires, ses joies, ses pleurs, mais surtout, son absence violente couchée de milles teintes carmine et d’ombre, glissant sur des nuances ébènes trop fortes…. Des pointes de lumière cachée dans un paysage nocturne osaient timidement s’élever de temps à autre…. Un feu rougeoyant, détaché de son bloc gisait plier en deux, abandonné, oublié entre deux feuilles encore vierges. Le louveteau au collier d’or dansait sous les étoiles, quand son ainé couché sur l’herbe observait une lune avec envie... Et quelques papillons de sang tournoyaient au tour d’un lampadaire, se brulant les ailes inexorablement, avant de laisser place à quelques fleurs perdues, aux pétales si doux qu’ils semblaient vivants... Des boursoufflets colorés, portant fièrement leurs barrettes vampires et angelots, quand dans les premières pages, diverses créatures inoffensives se découpaient d’une pointe de graphite timide. Et beaucoup plus encore... Tous confiés dans les mains de l’irlandais avec un faible sourire…

« Tu dessines aussi ? »

Trahissons vocal d’un besoin d’être rassurée, de savoir qu’il saurait voir au-delà des taches d’encre. Que son monde de milles couleurs aussi sombres, qu’éclatantes ne tomberait pas l’inconsistante appréciation d’un novice. Juste ne pas s’apprêter à frémir sous une remarque complétement hors-sujet. Juste s’assurer de ne pas faire d’erreur. Mais là aussi, il était trop tard. Le carnet gisait sur ses genoux, se donnant, sans concession à celui qui l’accueillait, un étranger. Un de ceux, rares dont la dessinatrice voulait bien laisser le bénéfice du doute. Le même confié à ce vieux bateau qui dansait de plus en plus sur l’écume affolée par les caprices d’un dieu inexistant.

Et s’ils coulaient ?
Et si l’éclair frappait la coque ?
La transperçant de part en part ?
Que resterait-il sur le rivage ?
Des débris et le néant…
Comme pour ces précieux feuilles tachées de bout de son âme….
Que resterait-il quand la lecture serait terminée ?

Le cœur se nouait, les lèvres se pinçaient. L’appréhension grondait plus fort que le tonnerre et elle, elle regardait, sagement, la couverture cartonnée prête à se délivrer de son attache de satin. Un ruban, bleu, comme le ciel d’orage sévissant hors de cette cabine. Une promesse d’enfants conservée à jamais malgré la disparition d’une d’elle. Un rappel quotidien de ses choix passés, ses décisions effectuées, ses mensonges prononcés, pour le sourire arrachée d’une petite fille qu’il fallait venger…. Les souvenirs se ravivaient au bruissement de page tournée.

Celui de la perte,
Celui de l’écoulement de sang sur ses doigts,
Celui de l’allégeance glissée hors de ses lèvres,
Celui de vivre malgré tout.
Même si ça faisait trop mal de rester debout…  
Même s’il y’avait des ratés…
Même s’il y’avait des oublis
Et des instants comme celui-ci…
Sans aucun sens,
Sans aucune logique,
Juste un sentiment que ça ne pouvait pas être pire quoi qu’il en advenait,
Pour seule raison….

Alors, la gamine, avec ses couettes, celle qui scellait d’un ruban d’un bleu profond un songe éternel, celui de n’être jamais séparée de la sa Lumière, patientait. Les mains serrant doucement les mailles de son gilet de laine, elle regardait sa mise à nue s’effectuer avec le fracas des gouttelettes de pluie s’écrasant contre le hublot. Un chant bien inquiétant s’occultant sous la vison d’un premier croquis libéré de son écrin
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Invité, le  Dim 17 Juin - 17:46



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♬♫♪♩

Chad regarda la jeune femme du coin de l’œil, assis à ses côtés. Le moment qu’ils partageaient, depuis combien de temps ne s’était-il pas octroyé le droit de le connaître ? Il repensa à ses échanges charnels avec la sorcière qui avait réduit ce qui restait de son cœur en lambeaux, qui avait lacéré son âme et sa chair. Comment pardonner ? Comment faire confiance ? En trouvant quelqu’un d’aussi abîmé que soi. Une amoureuse des étoiles, des astres, une romantique qui savait ce que c’était de perdre. Qui ne le jugeait pas pour ce qu’il était, et qui au contraire avait cherché à fouiller derrière le vide des émeraudes. Une jeune femme qui n’avait pas peur de ce qu’elle allait trouver derrière le regard froid et sombre, derrière la mélancolie. Elhiya.

La main du sorcier se posa doucement sur la tête de la jeune fille, comme pour accompagner le mouvement de la manche. S’excuser de l’effusion créée sans le vouloir, sans toutefois retirer ce qu’il souhaitait lui offrir. Une inconditionnelle confiance, une corde de sortie pour l’aider à s’extirper de la noirceur. Et au lieu de la sommer de remonter, il restait là, au-dessus du puit d’ombres où gisait l’enfance de l’étudiante, avec la corde accrochée autours de lui, prêt à tirer dessus lorsqu’elle déciderait de la prendre et de le rejoindre. Il n’était pas sûr que le dessus du puit où il se trouvait était plus lumineux, mais il savait que la solitude rendait toute chose bien plus noire.

« Alors, il faute en saisir la lumière. »

Chad se sentait apaisé au fond de son être. Il savait que la gamine n’était pas prête pour tout ça. Il lui avait précisé qu’il n’attendait rien d’elle, et ce « rien » comprenait également le fait d’accepter ce qu’il lui proposait. Mais la certitude qu’il avait à présent, celle de vouloir aider cette jeune femme avec tout ce qu’il avait, le libérait plus que n’importe quelle autre promesse qu’on aurait pu lui donner. Durant des années, il avait souhaité trouver un sens à son existence, et il était maintenant persuadé qu’il se trouvait là, sous sa main calleuse et sèche.

Alors, en entendant le « merci », de la jeune femme, l’ombre qui se trouvait dans son cœur fit un peu plus de place à sa lumière, et son estomac se desserra. Accroché à son serment, le sorcier se sentait libre et léger. Bien sûr, elle n’était pas capable d’accepter le présent du sorcier, mais il s’y était attendu. Il avait posé cette offre comme un offre un cadeau à déballer quand on le souhaite.

« Prends ton temps. Et ne laisse personne te dire que tu n’as pas le droit de le prendre. »

Il plongea alors ses yeux – son âme – dans le carnet que la blondinette lui tendait, et il contempla des minutes, peut être des heures, chaque dessin du carnet. Évidemment, un talent certain se ressentait des esquisses de la sorcière, mais Chad y voyait bien plus, rompu à l’analyse des autres. Il y voyait l’évolution d’une jeune femme, enfant, où les coups de crayons hésitants traçaient de manière presque irrégulière des animaux gambadant, s’émerveillant de découvrir et de retranscrire sa découverte du monde. Une période d’innocence et de simplicité dans la vie d’une jeune adolescente.

Puis les traits s’affirmaient, les animaux se changeaient en portraits, presque vivants, de créatures magiques. La jeune femme trouvait probablement sa place dans l’école de sorcellerie, elle immortalisait à sa manière ses repères, ses fascinations. Ses amis, probablement. Les ombres commençaient à se travailler pour s’immortaliser sur des ciels de nuits. Les relations semblaient faire de nouveau place aux lieux, à cette nature omniprésente. Le sorcier se demanda presque comment il avait pu ne pas remarquer cette quasi-obsession.

Les traits se faisaient peu à peu plus doux, plus fins, et tellement plus travaillés. Le nombre de croquis s’étoffait à cette période, probablement la marque d’encouragements, ou de changement dans la vie de la jeune femme qui l’avait poussé à se réfugier dans le dessin. Parmi eux, Chad s’attarda sur celui d’une jeune femme aux cheveux noirs, parfaitement travaillé, aux côtés d’un magnifique Sombral. Portrait, ou imagination fertile, le dessin travaillé montrait l’amour que la blondinette devait ressentir pour ces personnes. Il passa la main qu’il avait depuis redescendue du haut de la tête de la gamine pour caresser doucement le grain du dessin, prenant garde de ne pas l’entacher.

« C’est magnifique… »

Un mot échappé, révélant l’admiration du monde de la sorcière, autant que pour son talent, grandissant en même temps que sa vie, s’épanouissant avec le vécu de la jeune femme. Chad tourna de nouveau les pages. Il contemplait maintenant des dessins, inédits, toujours plus travaillés. La jeune femme s’essayait aux découvertes, observait minutieusement ce qui gravitait autours d’elle, présentait toujours les mêmes personnes, mais dans des attitudes différentes. Comme plus loin d’elles, occupées. Les dessins tournaient également autours du mouvement, probablement en plein passage vers l’âge adulte. Pourtant, Chad était légèrement dérangé face à ces esquisses qui contrastaient avec l’innocence qu’il y retrouvait encore quelques pages auparavant. La nostalgie de la neige, immaculée, contrastant avec le noir des plumes qui tombaient dessus. Les oiseaux qui prenaient leur envol, des flammes. Comme un abandon, une sorte d’adieu à quelque chose de perdu, ou qui entachait sa vie.

Puis des pages tâchées, contrastant avec le soin retrouvé dans le début du carnet. Pluie, neige, ou larmes. L’Irlandais sentait un changement à cette période, une tristesse, peut-être une solitude. Il réalisa alors que, plus qu’un simple carnet de croquis, il trouvait dans ses mains un véritable journal intime. C’était la vie de la blondinette qu’il tenait dans ses mains. Il serra les mâchoires, comme touché par l’offrande, et continua son examen approfondi.

Les teintes s’entremêlaient de nouveau sous les prunelles attentives, noires, argentées, nuancées du blanc des pages… Puis du rouge, caché au milieu du noir, comme une lumière lointaine que la jeune femme n’arrivait pas, ou n’osait pas approcher. Le monde de la jeune femme semblait devenir violence, ombre. La nuit prenait peu à peu le pas sur le reste. Un jeune loup accompagné de son père, ou de sa mère, levant le museau aux astres, dernières pointes de lumières sur un monde nocturne.

De nouveau un changement, des traits arrondis, noirs, dont la finesse semblait s’amoindrir au fur et à mesure des traits, comme une patience envolée, une rage incontrôlable, une peine qui pointait à mesure des dessins. Rien n’était représenté que ces tourbillons, contrastant avec les dessins mesurés, soignés.

Chad marqua les absences, le côté éphémère des dessins, comme si le thème nocturne était le seul repère réel qui revenait entre les rares passages au jour, liant tout le reste dans un inexorable monde sombre, le tout dépeint dans un monde où la jeune femme n’était jamais mise en scène, observant avec recul tout ce qui se passait autours d’elle sans jamais pouvoir s’y intégrer.

Ne connaissant que quelques parties de la vie de la jeune femme, Chad ne pouvait évidemment pas comprendre tout ce que comportait le trésor qu’il gardait entre les mains, mais chaque trait s’était gravé en lui, dans ses rétines, tandis que son cerveau cherchait à comprendre ce qu’il observait, sans référent, et frustré de ne pas pouvoir trouver la clé de la prison de la jeune femme dans cet océan.

Tournant les pages une nouvelle fois, une page tomba du carnet, feu magnifique, aux teintes rubicondes, fureur et océan de flammes perdu au milieu du reste, détaché comme sa feuille. La voix de la gamine le ramena sur terre, comme lumière dans sa propre nuit, appel à la réalité douloureux. Il voulait se replonger dans le monde de la jeune femme, se noyer dedans afin de l’habiller d’une lumière qu’il ne possédait pas lui-même.

« Non… Mais toi, n’arrête jamais. Merci de m’avoir fait voir ton monde. »

Il ne voulait pas parler de ce qu’il avait vu, pas encore. Il sentait que le temple que la jeune femme lui avait laissé pénétrer était trop fragile. Mais comment lui faire comprendre ce qu’il avait vu derrière les traits ? Comment lui dire à quel point il voulait l’aider à remettre de l’argenté et du blanc dans ses esquisses ?

Il posa doucement sa main sur celles de la jeune femme, serrées l’une contre l’autre dans une attente qui semblait douloureuse, souhaitant partager la chaleur de la sienne comme un réconfort, ses propres yeux s’embuant.

« Je suis désolé. Finit-il par dire. »

Désolé de tout ce qu’avait vécu la jeune femme, de ce qu’elle devait ressentir, de cette noirceur dont elle se sentait emprisonnée, de ce vide qu’elle avait dépeint, de ces absences esquissées, de ce monde dont elle ne se sentait pas acceptée.

[Mon LA accordé à Elhi]





Chad Taylor



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Re: Loin de l'Angleterre...
Elhiya Ellis, le  Mar 19 Juin - 18:35


Childhood falling and rising


♫♫


Une main sur sa tête... La flatterie donnée à un enfant qu’elle était toujours… Une marque d’affection valable autant pour un nourrisson qu’un chaton, mais à laquelle, elle ne bronchait pas. Se rappelant ce geste, mainte fois dessiné dans quelques tignasses chéries discrètement. Un simple pas de plus vers la destruction de l’image indolente véhiculée avec soin, ou l’acceptation de se montrer simplement. Sans les fioritures de plaisanterie ou de mesquinerie joueuse. Sans le costume d’étudiante à la cravate d’émeraude, à la place souriant faiblement en remerciements muets.

De lumière elle n’en voulait plus. De peur de les perdre une nouvelle fois. Mais les contours visibles en regardant les autrui lui suffisait amplement à lui rappeler la chaleur de ces éclats de bonheur adoré. Elle ne voulait pas en saisir d’autre, juste protéger les siennes, juste faire en sorte qu’elles ne ternisse pas à leur tour, qu’importait les sacrifices. Mais la discussion avait déjà eu lieux plusieurs lunes auparavant. Dans un autre monde étriqué, composé d’un arbre simple, et surtout d’un interlocuteur aux ardoises humides. Un autre instant, créant la naissance d’un astre stellaire aux contours d’or. Le dernier qu’elle voulait s’autoriser pour le moment…. C’était trop tôt, la perte du premier rayon de soleil de son univers était encore trop vibrant pour se le permettre.

Alors elle acquiesçait d’un signe de tête unique, assurant qu’elle prendrait le temps, celui qu’il faut même s’il semblait trop long. Car elle seule pouvait savoir quand elle pouvait avancer de nouveau, comme avec ce louveteau au regard perdu. Elle seule… En attendant, le silence et l’encre parlait à sa place, comme souvent. Elle observait, en retrait, à côté de l’épaule cachant la vision, la laissant en intime rendez-vous avec des filaments de souvenirs qu’elle seule avait en possession. Muette, les opales scrutaient la danse des pages, quand le palpitant s’enserrait ourlant de temps à autres les lèvres d’un sourire aux multiples facettes…. Quelle étrange sensation

Regarder sans voir,
Etre spectatrice de son propre univers...
Devenir étrangère
D’une vie oubliée.
La voir grandir, s’agrandir,
S’élever pour chuter,
Bas, si bas,
Que l’estomac vrillait
Lentement
Aussi doucereusement
Que violement.
Pendant que l’esprit
Voguait librement
Sur une mer d’images
Aux effluves d’enfance
Aux parfum d’adolescence
Et d’insouciance malmenée.

Il y’avait eu cette interruption, ce commentaire sur un portrait irréelle d’une fille du vent et de sa monture funéraire. L’incarnation de ce la fascination et de la protection disparus à leur tour. L’animal était visible aux azurs ternies, autant sur le papier que dans la nature, alors que la belle s’envolait entourée de voluptés de souvenirs. Les doigts voulaient les effleurer de nouveau, le croquis et le modèle vivant. Savoir où elle était partie, pourquoi elle n’avait pas laissé de message ou d’indice. Savoir pourquoi, comment, à quel moment. Qu’elle lui dise ce qui s’était passé, à quelle instant était-elle devenue indigne de ses tracas et ses confiances. Ou juste entendre dire qu’elle était en vie, ailleurs, là où il faisait meilleures, dans des illusions ou des plaines de dragons… Mais la feuille tournait de sens, cachant la belle aux diamants d’océan ramenant des paysages de neige, des chutes de flocon et des doigts rougies réchauffés par des animaux de moufles laineux. D’autres instants nourrissant ce vide dévorant, piquant les mirettes, les embuant légèrement de perles cristallines brulantes….

Un revers de manches pour les chasser, une inspiration profonde pour se ressaisir et forcer le sourire, en coin, uniquement, avant d’apercevoir l’animal d’argent. Sentir son cœur se serrer de plus belle, se gonfler de ce reste de lueur qu’un simple symbole comportait et laisser aller les pensées quelques instants.

Lui en offrir une
A Lui seul,
A ses hurlements silencieux,
A ses rires brisés,
A ses mensonges éhontés
A ses larmes étouffées
Et gestes d’abandon dessinés
Sur son corps,
Sur ses plaies,
Sur son être
Au complet.


Et répéter en souffle discret cette promesse faite pour qu’il ne perde jamais sa lumière. Car il devait la conserver. Il serait l’étoile qui ne faiblirait jamais même si elle devait devenir l’ombre associé… Qu’importait, quand on se rappelait que les deux étaient indissociables... Elle n’avait besoin de rien de plus que ce petit feu dansant dans les ténèbres de la nuit... Rien de plus qu’un far dans l’obscurité pour savoir qu’elle pouvait encore respirer, un peu… et oublier le bruit de ses pas dans les petite rues sombres de Londres ou ailleurs… Une vérité toute simple, comme celle énoncée par Chad. Un « arrete jamais » auquel elle pouvait sourire avec la pleine douceur confiée au loup bordé d’or. « Ho non.. ne t’en fais pas… C’est le seul moyen que j’ai de focaliser correctement mes pensées, et les faire vivre les mots qui n’existent pas ». Car au final c’était ce que ce bloc représentait, des histoires vécues, des traces de passé dont les palabres n’avaient aucune nécessité. Surtout après l’offrande que l’irlandais avait posée entre ses mains... « Je t’en prie. Comme ça on est presque quitte… en quelque sorte… ». Les esquisses se confiaient mais pas en intégralité et encore moins en intensité réelle. Ainsi, lui aussi patienterait pour demander à savoir plus que ce qui lui avait été offert.

Donnant, donnant, c’était la meilleure façon à ses yeux. S’il s’exposait, elle voulait bien faire de même, mais en parcimonie, au compte-goutte. Non car c’était sa façon de faire derrière ses airs indolents, mais car c’était la meilleure façon de ne pas être plus déçue que nécessaire. Ne plus se permettre de se laisser toucher de trop, plus jamais… Pas même à cause d’une chaleur diffusée soudainement sur ses doigts, lui arrachant sursaut et un regard dubitatif. C’était à un nouvel écho qu’elle se confrontait subitement. Des nouveaux scintillements au fond des émeraudes zébrées d’une teinte connue, reconnue, et qui n’aurait pas dû être présentes… Pas si tôt…

Le sourcil s’était redressé une fraction de second, les opales avaient fui et la moue gênée avait fait rebondir les joues tintées de rose. « Ce n’est rien qui n’arrive pas dans la vie de beaucoup… Tu devrais dormir, la fatigue te laisse t’attendrir de pas grand-chose…. Tu ne la connaissait même pas… » Les mots de trop, ceux qui parlaient de la chute de l’astre de jour devenue étoile filante terminant sa vie sur le bitume.. ceux qu’ils ne pouvaient comprendre… Ceux qui n’avaient pas à s’exprimer... Ceux qui faisaient gronder l’orage jusqu’au fond de ses entrailles et la forçait à se lever un peu précipitamment, les dents et les poings serrés. « Je.. je vais me coucher, je crois qu’il vaut mieux… à demain » Elle s’était retourné, sourit plus ou moins, et récupéré son carnet avant de partir dans sa propre cabine et fondre dans le lit, la couette sur la tête.

Les pages de feuilles se couvraient une partie de la nuit de croquis d’un loup jouant insouciamment avec une étoile revenue sur Terre le rejoindre, de leur valse des trainées de lumière reflétaient sur un lac. Une histoire inexistante, une de celle des contes pour moufflest, portant l’espoir de pouvoir lui donner vie une fois rentrée au Château… En attendant cet instant à crée c’était Morphée qui l’accueillait dans quelques songes aux couleurs fades tachées de pastel occasionnel jusqu’à l’éveil obligatoire fourni par un rayon de soleil s’infiltrant par le hublot.

–Trop d’jour..
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Re: Loin de l'Angleterre...
Arnaud Meula, le  Mar 19 Juin - 21:08

Be back


Les analyses et mouvements du Docteur Elhiya étaient devenus des habitudes au fil du temps, les paupières se faisaient lourdes et je ne tardais pas à complétement fermer les yeux pour me laisser aller et me reposer un long moment sans me contrarier ou autre activité fatigante qui démolirait le peu de motivation que je possède. Plus aucun son et plus aucun visuel, je me laisse couler au fond du profond lac du sommeil et des rêves.

Et pourtant.. que fut rude le réveil. Un sursaut comme une ancienne peur qui remonte et la tête qui retourne claquer contre l'oreiller le temps de sortir pleinement de son sommeil et direction la porte de la cabine. Je ne prends pas le temps de regarder mon possible voisin de couchette, ce n'est pas que je ne l'apprécie pas, mais j'aimerai pouvoir me réveiller tranquillement sans avoir de présence à côté de moi.

A peine la porte traversé tout en la refermant derrière moi, l'odeur de la mer se répand à nouveau dans mes narines et ne manque pas de me faire vomir. C'est probablement l'un des réveils les plus compliqués que j'ai à vivre, surement le pire après le réveil à St-mangouste. Histoire de se caler contre un mur et de respirer quelques minutes afin de reprendre son souffle et s'habituer à l'odeur nauséabonde combiné au manque de douche.

Beurk...

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Re: Loin de l'Angleterre...
Invité, le  Lun 2 Juil - 3:54



PV avec Elhiya Ellis & Arnaud Meula


♬♫♪♩

Chad regarda la jeune femme, incertain de s’il avait bien fait de s’épancher auprès d’elle. Toujours est-il qu’il ne s’était plus senti naturel depuis bien trop longtemps et que ça lui avait manqué horriblement. S’il devait en venir à regretter cet échange, il se serait au moins senti vivant l’espace d’un instant d’intimité partagé.

Il aurait voulu connaître les parcelles enfouies des dessins de la jeune femme, pouvoir les analyser en profondeur et les mettre en relation avec l’histoire qui lui manquait. Comme un puzzle auquel il manquait toutes les pièces les plus importantes. Il n’avait que l’intérieur, et non le cadre. Il se reprit quand la sorcière marqua la fin de l’échange. C’était vrai, il ne connaissait rien de sa vie, et il n’avait peut-être simplement pas le droit de s’immiscer dedans.

« Ouais, désolé. »

Il se releva, et alla se placer en face du bureau, mains dans les poches et songeur, espérant presque que la jeune femme parte pour terminer l’échange sur une note quasi positive, lui qui était le professionnel pour mettre les pieds dans le plat et tout gâcher. Demain effacerait tout. Il pourrait de nouveau la charrier et se comporter de son habituel ton bourru sans que rien n’affecte sa relation avec la blondinette. Demain effacerait tout. Il accueillit donc avec soulagement le départ un peu perdu de sa désormais protégée en se retournant et en lui adressant un dernier signe de tête, sans mots. Les mots avaient trop peu de valeurs et il devait maintenant passer aux actes. Quant au sommeil… Il se reposerait quand il serait mort.

Il s’installa donc au petit bureau terni et commença à comparer des cartes et à lire de lourds bouquins qu’il avait posés là. La nuit fila et le jour revint peu à peu pour illuminer la mer qui s’était doucement calmée.

Les jours filèrent ainsi sur l’esquif, avec au final peu de contacts entre les membres de l’expédition. Chad passait le plus clair de son temps enfermé dans la cabine à recouper des témoignages, à marquer des endroits sur des cartes et à entourer des passages dans des livres. Les seuls moments de calme qu’il s’accordait se déroulaient toujours sur le pont, où il inspirait la brise marine avec bonheur comme pour remplir des batteries désormais chargées d’une énergie nouvelle. Il observait du coin de l’œil les deux jeunes. La jeune femme passait son temps à dessiner, et le jeune homme, bohème, trouvait visiblement mal sa place dans l’expédition.

Au bout de quelques jours, l’escapade pontique de l’Irlandais se marqua par une nouvelle vision : les terres approchaient ponctuées du cri des mouettes, et avec elles le début réel de leur expédition. Il regagna donc les chambres afin de prévenir ses comparses d’empaqueter leurs bagages.

Il passa tout d’abord dans sa propre cabine qu’il partageait avec le Serdaigle, ouvrant la porte à la volée.

« Debout vieille moule. On arrive à destination dans deux heures et ça pue la charogne dans cette cabine. Remet de l’ordre dans tes affaires et va te passer un peu d’eau sur le corps qu’on ne passe pas pour des français. »

Il referma la porte directement sans attendre de réponse et se dirigea vers celle de la jeune femme qu’il supposait toujours endormie, l’ouvrant de nouveau à la volée.

« On se lève la blonde ! Terre en vue. Range ta maison, on descend sous peu, venez me retrouver sur le pont quand vous aurez terminé vos effusions. Profitez des cabines pour relâcher votre instinct animal, si vous vous débrouillez bien pour faire vos affaires, vous aurez le temps de recommencer avant qu'on ne pose pied à terre ! »






Chad Taylor

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Re: Loin de l'Angleterre...
Elhiya Ellis, le  Sam 14 Juil - 15:33


Childhood falling and rising


Non j ne suis pas en retard c est pas vraiiiiiiii
Disoulée :’(

La première matinée avait des relents de gueule de bois sans l’amertume du tanin dans la gorge. Etrange sensation qui s’était apaisée rapidement sous des coups de crayon. L’océan au réveil, ou au coucher offrait des heures de calme et de perdition à la demoiselle qui composait son temps comme lors des jours de vacances. La tranquillité de du voyage, le clapotis apaisant des jours ou la mer était calme, au final, la cohabitation avec Arnaud se passait assez bien. Du genre discret et calme, la blondinette ne cherchait pas plus que ça à l’importuner, manque d’anicroche ou juste de l’humeur stupide constante au château. Pas de coupe de maison, pas de propagande, rien qu’un semblant d’une vie normal une fois celle des études finies. Choses qui lui plaisait bien plus.

Au détour de quelques insomnies elle avait pris soin de dessiner l’intérieur d’un futur appartement qu’elle aimerait se prendre grâce à son salaire de Waddiwasi, prenant soin d’y dessiner Muffin et crumble, la troupe de boursouflets se demandant comment elle ne ferait en étant pas souvent à l’appartement. En dehors des détails infimes comme l’utilité d’une cheminée ou non, d’une seule chambre ou deux, des plantes vertes à mettre sur la fenêtre, les mêmes questions revenaient en tête. Luna avait beaucoup changé en quittant l’école, elle s’était éloignée jusqu’à disparaitre entièrement, et si ça lui arrivait aussi ? C’était la finalité de la vie d’adolescent ? fallait sauter dans la vie adulte à pied joint et dire adieu au reste ? Elle aurait pu en parler avec Chad, mais il semblait trop occuper, trop « adulte », enfermé dans sa cabine avec ses recueils. Ça aussi, ce n’était pas normal, grandir ne voulait pas dire ne plus savoir prendre le temps de regarder le soleil se faner dans un miroir d’eau agité.

Un gouffre semblait s’être creusé soudainement. Les risques de laisser quelqu’un entrer dans son propre monde était de passer un peu trop de temps à se demander ce qui pouvait les rendre distant, par précaution ou raison. Alors les doigts se tachaient d’encore, continuaient à dessiner des courbes colorés et des lumières d’or ou d’argent. Juste pour ne pas les oublier, juste pour y croire encore même si les rétines ne pouvaient s’en éblouir de leur présence réelle. Au moins, quelques parts, ils étaient encore présents, ces petits pigments qui passaient un peu trop leur temps à disparaitre…. Supposément…

Et les jours et les nuits filaient aussi tranquillement, noircissant les pages du bloc, tordant les cartes de Uno du jeune Serdaigle, envoyant les oreillers voler aléatoirement le matin ou le soir sur l’irlandais, juste pour savoir s’il était encore en vie jusqu’au chant irritant des mouettes. Le signe qu’il fallait refaire le sac, tout empiler dedans, remettre des vêtements un peu plus chauds, et rappeler au père de famille qu’il fallait toujours frapper à la porte d’une demoiselle. Un ourson en peluche balancé à la tête de celui-ci, bien que l’heure matinale empéchait une capacité de visée optimal. L’animal tombait au sol quand la bouille ébouriffée de la gamine s’offusquait.

– la politesse c’est pas pour les chiens ! J’suis réveillée, les rideaux sont pourris ! Le soleil passe ! Et Arrééééteeeeeee avec tes allusions ! Si t’es en manque on te trouvera une demoiselle ou un jeune homme moyennant finance !

Elle beuglait la blondinette. Elle détestait se lever tôt encore plus quand c’était avec aussi peu de douceur. Mais une fois la porte fermée, elle s’exécutait, s’emmitouflant un peu plus avant de courir sur le pont pour mettre les pieds sur le bas de la rambarde, une main accrochée sur le haut en pointant du doigt les premières formes de civilisation se découpant à l’horizon, en gamine sur-excitée.

– S’bon ? On descend là ? pas juste une escale ? On va pouvoir se dégourdir un peu les jambes ? On passe prendre des provisions ? y’a plus de cookies ! Hein Chad ?

Empressement de l’enfance s’éveillant enfin de nouveau. L’innocence et l’insouciance suivaient, pétillants dans les mirettes posées sur la ville qui s’agrandissait
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Re: Loin de l'Angleterre...
Emily Lynch, le  Mer 22 Aoû - 23:38

RP unique

La fuite, une solution, une résolution ou bien une obligation ? Tout abandonner, partir du jour au lendemain sans rien dire, laisser les gens qui comptent pour vous sur la touche sans même laisser un mot. Pas une piste pour qu’ils puissent comprendre que votre décision n’est pas vraiment un choix, mais plus une question de survie. Comment accepter un départ précipité ? Comment vivre avec cela alors que vous vous étiez juré de ne jamais abandonner, de toujours garder la tête haute même dans les moments les plus difficiles ? Imaginer d’autres alternatives, des chemins parallèles ou alors chercher un carrefour, une échappatoire… Essayer de briser la ligne droite qui vous force à prendre des décisions impossibles. Partir, revenir, fuir… Que faire lorsque vous ne pouvez affronter le destin seul mais qu’il vous est impossible d’impliquer d’autres personnes que vous seul ? Faire son sac, laisser un mot sur la table dans l’espoir que quelqu’un le lira, puis se résigner au dernier moment… Faire une boule avec le papier et viser la corbeille, rater son tir, partir sans se retourner… On pense finalement ne pas avoir laissé de trace derrière soi, mais la cible était dix centimètres plus à gauche. Est-ce que quelqu’un lira cette mie de pain laissée derrière vous alors que vous fermez la porte sans même donner un tour de clé ? Arpenter les rues doucement dans l’attente que quelqu’un vous rattrape, vous empêche de commettre l’irréparable. On s’accroche à cette improbable probabilité, on retarde l’échéance et pour la première fois vous programmer votre GPS sur « itinéraire le plus long ». Futile, impossible, vous savez que personne ne viendra, mais vous continuez malgré tout d’y croire. On s’arrête à un bar, une dernière bière avant la fin du monde, vous laissez un pourboire, et passer la porte sans même vous retourner. Puis arrive le moment où l’on se dit qu’il serait bien de partir en musique, comme dans tous ces films tristes ou un des personnages disparait sur une musique triste… Le casque sur les oreilles, on cherche une musique qui colle à la situation, peu importe les paroles tant que ça à l’air triste. Et vous continuez votre route, toujours en évitant les autoroutes, en espérant… La route a beau être longue, personne ne vient et en quelques heures on se retrouve catapulté à l’autre bout du monde, avec pour seul bagage un sac à dos et celle qui vous à pousser à fuir…

Sa joie de vivre, la voir courir dans toutes les directions à travers les plaines… Notre voyage durait déjà depuis près de quatre ans et je ne pouvais m’empêcher de croire que j’avais fait le bon choix. Elle n’était pas de moi, mais pourtant j’avais l’impression qu’elle était plus qu’une part de mon être, je ne pouvais plus envisager d’autres possibilités et bien qu’elle le savait aussi, j’étais sa mère, celle qui avait bien voulu d’elle alors que d’autres l’avaient simplement rejetée… Quatre ans que je lui apprenais la vie, quatre ans qu’on voyageait, qu’on découvrait de nouveaux endroits sur Terre, là même où personne n’avait encore jamais posé les pieds, ou bien peut-être que si, mais quelle sensation de découvrir de vastes étendues et espérer être le premier à les voir. Je comprenais alors ce que pouvaient ressentir les explorateurs des siècles passés. Berlin, Sarajevo ou encore Istanbul… Les premières étapes furent sans aucun doute les plus difficiles, continuant avec cette peur qu’ils finissent par me retrouver et me la retirer. Cette peur d’avoir tout abandonné, cette peur d’imaginer tout ce qui aurait pu arriver à mes proches à cause de mon départ. Je savais que j’avais causé beaucoup de tort et je ne pouvais m’empêcher de penser à elle, celle qui m’avait fait jurer de ne jamais fuir… Pourtant je venais de prouver le contraire, mais lorsque je voyais ma fille, je réalisais que je n’avais pas eu le choix. Tbilissi, Téhéran, Kaboul… Je craignais que chaque jour soi le dernier, je pestais contre moi d’être passé par là, mais je savais au fond de moi que c’était la seule route possible, personne ne pouvait m’empêcher d’atteindre mon but. Katmandou, Mandalay, Bangkok, elle grandissait au fil des kilomètres et moi je prenais confiance, j’arrivais doucement à oublier le passer, à enfin voir la liberté tant désiré. Singapour, dernière étape ou je laissais une trace dans la civilisation, après je disparaissais avec elle, peut-être seulement quelques mois, quelques années ou alors pour toujours. Je n’en avais pas la moindre idée, mais le chemin avait été trop long pour faire demi-tour, alors je m’enfonçais dans l’ombre.

Le temps a passé et tout a changé… Tout semblait aller mieux, mais je ressentais soudainement comme un manque que je ne pouvais combler. J’avais beau essayer différentes expériences, rien ne semblait fonctionner. Comment pouvait-on être triste alors que tout ou presque allait pour le mieux ? Impensable, inimaginable, je savais pourtant ce qui n’allait pas… Mon pays, mes proches, tout commençait à me manquer et je voulais qu’elle connaisse tout cela également. Tout en la regardant jouer, je souriais à l’idée de la voir heureuse là où j’avais connu un certain bonheur. Mais il me fallait pour ça être certaine qu’ils ne retenteraient pas leur chance, le souci, c’est que c’était également impossible à faire savoir, j’allais devoir prendre des risques. Mais après plusieurs semaines de réflexion, j’étais convaincue que je devais rentrer, pour elle, pour moi….

- Fin du RP -
Elias Baxter
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Re: Loin de l'Angleterre...
Elias Baxter, le  Lun 24 Sep - 10:50

[RP UNIQUE]
Suite de ce RP


Les heures s'étaient écoulées rapidement pour Elias, qui avait sommeillé durant la quasi-intégralité du voyage. L'atterrissage à Urucu fut quelque peu bringuebalant, et l'Elias fut soulagé de quitter la carcasse d'acier pour rejoindre la terre ferme. Il n'avait pas emprunté les transports moldus par plaisir, mais il n'avait en réalité aucune envie de remplir quelque formulaire pour quémander un Portoloin. Il tenait à ce que ses déplacements demeurent secrets, du moins que les informations de son itinérance ne soient connus que de lui seul. Sait-on jamais.

Elias prit une intense inspiration, l'oeil rivé sur la végétation luxuriante qui lui faisait face. Il était fin prêt à faire entrer terres hostiles, son sac nonchalamment jeté sur une épaule. L'aventure pouvait commencer, l'exploration prometteuse d'une nature implacable abritant mille et unes espèces de plantes extraordinaires et d'animaux exotiques. Elias quitta la civilisation sans peine et à l'entrée d'un premier sentier pénétrant les terres hostiles de l'Amazonie, il sortit sa baguette de son sac afin de l'accrocher à sa ceinture. Il ne portait cette qu'un short en toile et un t-shirt de fine texture, mais il mourrait déjà de chaud sous la température extrême locale. Elias suivit d'un bon pas son sentier jusqu'à une embouchure séparant le maigre filin terreux en deux lignes plus étroites encore. Il opta de virer vers l'ouest et s'accorda quelques lampées d'eau avant de poursuivre la route, un sourire impétueux dessiné sur ses lèvres, la malice dans le fond de ses yeux. L'air était peut-être étouffant, mais son coeur rien moins que palpitant, excité à l'idée de tomber nez-à-nez avec quelque spécimen remarquable qu'il pourrait étudier.

Plusieurs heures passèrent pendant lesquelles il n'entendit rien de plus que quelques oiseaux piaillant au-dessus de sa tête, de vagues bruissements de feuilles, et de maigres grattements de rongeurs sous ses pieds. Le sentier se raccourcit bientôt, et il se résolut à user de sa baguette pour se frayer un passage plus clair à travers la jungle environnante. C'est alors qu'un buisson attira son regard. Accrochés aux branches pendaient des dizaines de baies orangées d'aspect juteux, fort délicieux. Elias salivait à l'idée d'en croquer un, juste un, pour la science. L'art des potions est après tout art de sacrifice. D'expérimentations. Et ces fruits semblaient la cible parfaite pour entamer les hostilités ce que de droit. Abaissant sa baguette, Elias approcha de la plante d'un long pas et s'abaissa au niveau des denrées intriguantes, laissant leur senteur envahir ses fosses nasales. C'était résolument divin. Résolument taquin. Son doigt vint palper la peau dorée, et il sentit que le fruit était tendre. Quelques touches rougeâtres s'échappaient de l'implant de sa tige. Elias décrocha la baie avec délicatesse et la fit rouler dans la paume de sa main avant de la porter à sa bouche sans plus attendre.

La saveur éclata contre ses papilles, le transportant au nirvana en une poignées de secondes. Le fruit était juteux au possible, et un filet sucré s'éprit de son palais avant de couler paisiblement au sein d'un Elias plus que satisfait par son expérimentation improvisée. Il s'empressa de cueillir une deuxième gourmandise, et sans véritablement y faire attention, il en avait bientôt avalé une bonne dizaines, s'exaltant chaque fois un peu plus de la perfection de son goût. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'il réalisa que la nuit semblait être tombée pendant sa dégustation.

Sauf que c'était pas logique. Parce que c'était encore l'après-midi, et que le soleil était pas sensé se coucher avant deux bonnes heures ! Peut-être le soleil était fatigué ? Peut-être parce que la terre tournait trop vite. Pour sûr que la terre tournait vite, et que c'était fatiguant pour le soleil de rester accroché entre les nuages pendant des plombes à tenter de rayonner entre les vastes feuillages de l'Amazonie. Ouais, c'était sans doute ça l'explication. Le soleil était fatigué. Il avait eu un ras-le-bol et il avait posé un RTT. Elias aussi il était fatigué cela dit, parce que la terre tournait vite et qu'il était bien rassasié. Il avait sans doute mérité de sieste. Pis il était bien posé, là, parmi ses joyeuses baies sucrés qui brillaient tout en doré. Y avait pleins de jolies couleurs qui commençaient à s'étaler sur la boule fruitée. Y avait son rouge qui poussait de la tige, pis du violet qui ondulait jusque la moitié. Pis un arc-en-ciel. Un arc-en-ciel sans flèche qui parsemait tout le reste de son environnement, jusque dans les feuilles, et jusque dans la terre. Elias il voyait tout ça onduler tout partout, et il avait le sourire joyeux qui étirait ses lèvres, et un rire mutin qui s'échappait du fond du ventre.

Y a une petite partie de lui qu'était encore en éveil, pendant que tout son corps se mettait en veille. Une voix qui lui parlait quelque part dans le bourdonnement de son oreille, et qui lui disait de se bouger de là, fissa. Mais il se sentait lourd, et léger à la fois, et il arrivait plus à déplacer sa carcasse, et le sol était confortaaaaaable, et il voulait rester là à dormir dans le lit improvisé de dame nature. Avec le goût du sucre contre ses lèvres, la douceur d'un nuage qui coule comme de la sève, la saveur cru d'un sentiment mièvre. Elias se roula contre la mousse environnante et laissa échapper un rire idiot à la vue de fougères le regardant de haut. Qu'est-ce t'as toi là ? Il leva un bras mollasson et tata la tige. Tu fais pas le poids ! Y a que ça piquait au bout des doigts, ces fougères là, et il regarda la plante avec outrage. Azy, t'es pas cool toi. Et sur ces entrefaites, il s'écroula dans un sommeil profond.






Le réveil fut brutal, et l'Elias assoiffé. Il se jeta sur le bol d'eau qu'il trouva à son pied et se secoua abruptement, tachant de chasser le constant brouillard qui accompagnait ses mouvements. Le bourdonnement dans ses oreilles vrombissait obstinément. Ox Kzi Fulx ! Y avait une femme en face de lui, qui le pointait du doigt, sourcils froncés, et poussait vers lui une gamelle pleine d'insectes écrasés. Ox Kzi Fulx ! Il leva une main, la tête lourde et le corps fatigué. Ouais ok. Il approcha de la gamelle, provoquant un recul brutal de la jeune femme, qui ne portait somme toute pas grand chose pour dissimuler sa personne. Elias darda sur elle un regard suspicieux avant de perdre son regard dans le récipient désigné par l'inconnue et d'esquissa un sourire forcé. Cool. Il leva un pouce en l'air et se gratta la nuque distraitement de l'autre main avant de froncer les sourcils subitement.

Qu'est-ce qu'il foutait là ? Et c'était qui cette femme ? Et pis pourquoi y avait des fumées blanches dans la hutte ? Et comment il était arrivé dans une hutte ? Et... Bordel... Il s'était jamais sentit aussi paumé. Il était physiquement délabré, et mentalement aliéné. Comme si qu'il avait perdu pied avec la réalité, son esprit rétracté au fin fond de son encéphale, et ses souvenirs dispersés en volutes de fumée. Y avait plus aucune logique, plus de repère tangible auquel se raccrocher. Il était sûr que d'une chose ; il était vivant. C'était bien là la seule et unique vérité qu'il pouvait s'accorder. Ox Kzi Fulx ! Grmmlf La femme poussa la gamelle vers lui avec insistance, et il huma le fumet sans grande conviction. C'était chaud, ça semblait comestible, et il avait l'estomac dans les talons, alors il se décida mollement à prendre une pleine poignée qu'il porta à sa bouche avec maladresse. Ça croustillait. C'était pas si mauvais.

Alors qu'il se sustentait, l'inconnue qu'était bien la seule personne connue d'Elias au dit moment, lui adressa une nouvelle fois la parole. Mona un tabsi. L'homme stoppa son geste et lui jeta un regard perdu. Je comprends pas ce que tu me dis... Mona un tabsi ! Elle désigna la hutte d'un geste du bras, et pointa un doigt vers lui. Mona ki ngi xica, mona un tabsi essoun. Nan, vraiment je comprends rien désolé. Et c'était un euphémisme. Il aurait même pas su se présenter proprement à elle, parce que dans sa tête y avait mille prénoms qui dansaient, et il était pas bien sûr duquel lui appartenait. Bordel... La terre tournait encore, comme la veille quand il avait mangé les baies. Et il voyait distinctement des lueurs colorés danser dans la hutte, bien qu'il soit certain qu'elles n'étaient pas vraiment là. Où l'étaient-elles ? Elias leva une main et désigna son hôte. Hum... tu... hum... raah !

Elle s'approcha d'un pas preste et posa une main délicate sur son front avant de prononcer quelques mots dans sa langue et de le faire allonger sans autre forme de procès. Kxit. Il resta bloqué dans sa position forcé, comme paralysé, dans l'incapacité total d'émettre quelque décision que ce soit impliquant de remuer le moindre petit doigt. Ses yeux se fermèrent de leur propre chef, et il dériva vers un sommeil profond. Sous son corps, il semblait que la terre tentait de le bercer.

Il sentit plus qu'il ne vit le temps passer. Des voix lui parvenait dans le lointain, des mots dont il ne comprenait rien. Une fois même il sentit l'humidité chaude d'une langue lui caresser la joue, et une vague odeur canine lui imprégner les narines. Une autre fois, il sentit une main portée à son front, et une autre contre le creux de son ventre. Il pouvait voir au travers de ses paupières la lumière du jour s'éveiller et s'éteindre, encore et encore, comme si le temps avait été accéléré. De multiples pensées vinrent ponctuer son état de latence chronique, comme un brouhaha enfumé dans il ne saisissait aucunement la logique. Il s'éveilla une fois, en sueur, au milieu de la nuit, et son inconnue fut aussitôt présente pour le faire replonger dans son sommeil sans fin.

Lorsqu'en enfin la lourdeur s'évada et qu'il retrouva pleine mesure de son corps et de ses sens, Elias n'avait plus la moindre idée du temps pendant lequel il était resté à sombrer dans ces limbes embrumées. Un simple tissu lui enserrait la taille et couvrait ses parties intimes, et il se demanda à quel moment on l'avait changé. Il était persuadé n'être pas arrivé ici dans cette tenue. Il était persuadé n'être pas arrivé ici tout court en fait. Il n'avait aucun souvenir de ce qu'il l'avait mené ici, ni d'où il devait se rendre ensuite. Sa propre identité semblait vouloir lui échapper, et il se retint douloureusement de paniquer pour se focaliser sur l'instant présent. Se frottant les yeux d'une main, il se dirigea avec peine vers l'extérieur de la hutte, et aussitôt plaqua sa paume contre le haut de sa tête pour se cacher de la lumière. C'était comme s'il avait vécu dans l'ombre toute sa vie, et la brutalité du soleil l'inondait avec hargne. Il sentit une main lui attraper le bras, et tacha de se dégager par pur réflexe défensif.

Zaga in telu ! Zaga in telu ! La voix ameuta tout un troupeau de gens, et un nuages de paroles incompréhensibles engloba Elias, qui s'essaya à libérer son regard pour enfin voir où il avait atterri. Ses yeux se plissèrent instantanément, et les premières formes furent flous, mais il finit par retrouver la clarté d'une vision normale. De multiples visages l'entouraient. La peau basanée par le soleil, les traits marqués, le front haut et le regard fier. Ils l'observaient, chuchotant entre eux, leur tenue identique à celle qu'il portait, à ceci près que certains semblaient également armés de couteaux et de lances. Des enfants riaient un peu plus loin, gardés par leurs mères qui dardaient sur lui un oeil suspicieux. Salut... Et ce fut bien le seul mot qui vint à l'esprit d'Elias.

Son inconnue lui apparut alors, et elle le prit par une épaule et désigna une hutte plus large que les autres à quelques pas d'eux. Mona ki ngi xica ! Elle lui avait déjà dis ça. Tu veux que je te suive c'est ça ? Il désigna la hutte et fit l'esquisse d'un pas, et un sourire vint étirer les lèvres de la jeune femme. Mona un tabsi essoun. Elle joignit ses mains et baissa légèrement la tête avant de l'entrainer à sa suite. La troupe les suivit jusque sous la hutte, dans laquelle ils tenaient tous debout. Un homme était assit en son centre, l'âge mûr et le regard sage. Elias en conclut qu'il s'agissait du chef de ce clan. Il se tordit les mains et observa sans mot dire le maître des lieux, qui semblait le jauger de pied en tête. A sa taille, un morceau de bois était rattaché à sa lance, et Elias se prit à penser qu'il avait déjà vu cette chose avant.

Qui toi ? Ah ! Le sourire qui le gagna était celui du soulagement. Vous parlez ma langue ! Oh bordel, comme je suis content, vous pouvez pas imaginer. L'homme frappa le sol de son pied. Qui toi ? Oh heu... pardon. Je hum... Je suis... Un silence s'installa, et Elias darda un oeil peu assuré sur le chef de tribu. Je sais pas. L'admission était comme une défaite pure et simple. Je Mona Ki. Il attrapa entre deux doigts agiles le morceau de bois qu'Elias avait repéré plus tôt et le tendit devant lui. Ça toi. Heu... Elias plissa le nez et approcha d'un pas pour observer la chose.

C'était long d'un demi-bras, et ça semblait sculpté. Mais surtout, il se sentait attiré à l'objet, comme si une chose en lui y répondait. Sa main vint malgré lui approcher le bois, et le chef de tribu le laissa y toucher sans mot dire. Un silence s'était abattu sur la pièce. C'est bizarre... A l'instant où Elias posa un doigt sur l'objet, il sentit une force le parcourir de pied et en tête et quelques étincelles jaillirent de l'extrémité du bois, comme conduites par sa main. Il s'écarta vivement, et tout autour de lui les membres de la tribu firent un pas en arrière en poussant une exclamation. Le chef se leva subitement, tirant l'objet vers lui et dardant sur lui un oeil calculateur. Toi démon. Toi pouvoir. Nous manger toi pour récupérer pouvoir. Et plusieurs mains le saisirent avant même qu'il puisse émettre la moindre protestation. C'est quoi votre délire ! Hey ! Des cordes s'enroulèrent autour de ses poignets, et on lui bâillonna la bouche. Son regard se tourna vers l'inconnue qui l'avait nourrit, une supplique muette à son encontre, mais elle commença à chanter avec les autres. Entrainé au dehors sous le bruit infâmes de lourdes masses sur des tambours, il sentit son coeur s'emballer et s'accorda un instant de panique.

C'était quoi le délire ? Il était tombé dans un cauchemar sans fin c'était ça ? Il allait se réveiller c'était pas possible ! Alors que devant lui s'installait plusieurs bûches sur lesquelles se jucha un chaudron immense, il eut une réminiscence de son passé. Lui-même, penché au-dessus d'un chaudron bouillonnant, marmonnant quelques paroles en latin en agitant un bout de bois. Il était un démon alors ? C'était peut-être vrai après tout... qu'est-ce qu'il en savait. Il savait même pas comment qu'il s'appelait. Il se souvenait que d'un pu*ain de fruit jaune orangée, comme un flamme léchée par les enfers, et pis de cette hutte dans laquelle il s'était réveillé, et de cette femme qui l'avait aidée avant de décidé qu'elle allait plutôt le griller. C'était quoi le pu*ain de délire ? Elias commença à s'agiter, sa respiration saccadé. On eut dit une sole dépêché sur le bord d'un canal, ses grands yeux écarquillés et son corps se trémoussant vaillamment sans la moindre chance d'apporter quelque soulagement à sa condition de damné.

Mmmmhhfff ! Personne pour le sortir de là, nan, personne. La tribu lui tournait autour et se peignait le visage en l'ignorant superbement, et lui trônait dans son grand chaudron, sur le point d'être bouillit et dévoré. Exorcisé. C'était la cata. C'était grave la cata. Et c'était pas marrant. Elias ferma les yeux et se concentra sur les battements de son coeur, tachant de réfléchir à une solution. Il sentit une certaine chaleur lui balayer le visage et comprit qu'une torche approchait de son piédestal pour mieux l'enrober dans les flammes. Mmmmmmh... mmmmmmmmmh... Il commença à se balancer d'avant en arrière, désireux d'apporter du calme à l'intérieur de son corps en panique. Survie, survie, survie. Fallait qu'il s'éclipse. Fallait qu'il s'éclipse. Fallait qu'il soit loin, loin d'ici, et vite, vite, oh plus vite que ça. Si seulement il pouvait devenir plus petit, se délester de ses liens ! Devenir plus fin, plus souple, plus agile ! Devenir plus malin, survivre, survivre et partir loin !

Une curieuse chaleur l'envahit, différente de celle apportée par la flamme allumée sous ses pieds. Il se sentait félin. Un ronronnement continue épousait son esprit et le poussait à s'imaginer changer, à s'imaginer félin, à s'imaginer capable de s'éloigner très loin en quelques élancées puissantes. Il sentit plus que jamais le vent contre son visage, et entendit plus distinctement encore le martèlement des tambours autour de lui. C'est alors qu'une exclamation parcourut la tribu, et qu'il se sentit minuscule à l'intérieur du chaudron, comme s'il avait tout à coup changé de forme pour quitter la cage enroulée autour de lui. Il était libre. Il était libre, et il était fin. Il était félin.

Il bondit en dehors de la fonte et feula devant l'acier pointé sur lui, puis en quelques bonds s'éloigna de l'attroupement d'humains qui hurlaient après lui. Il parcourut mètre après mètre avec une facilité déconcertante, alimenté d'un instinct on ne peut plus primitif basé sur la survie. Il sentit un changement dans l'air et bifurqua vers l'est. Une odeur de rongeur lui ébouriffa les moustaches, et il se tapit dans l'ombre, près à bondir sur sa proie. L'animal était à deux pas. D'un seul saut majestueux, il frappa et abattit sa mâchoire sur le frêle corps, qu'il grignota rapidement. Rassasié, il poursuivit sa route plus encore vers l'est, suivant une odeur particulière qui lui rappelait sa propre tanière. Ce n'est qu'une fois parvenu au terme de sa piste qu'il réalisa qu'il avait quitté l'intense végétation et rejoint la civilisation. Des humains s'activaient, et d'immenses machines d'acier s'élançaient vers le ciel.

C'est alors que le félin perdit l'odorat, et l'ouïe, et bientôt sa vue perçante se restreignit tant en terme de distance qu'en terme de couleur. Il sentit son corps s'étendre et le froid l'envahir, et c'est un homme nu qui prit sa place sur le ciment dézingué de l'aéroport. Bordel de... c'est quoi le délire avec moi à la fin ? De toutes évidences, il était un démon. Clairement y avait un truc chez lui qui tournait pas rond. Le regard perdu sur l'arrivée d'un avion, Elias se remémora une ville loin, très loin d'ici, dont il était originaire. Il se remémora Londres, et sa grisaille infinie. Londres et ses roulettes de trottinette qui battaient le pavé alors qu'il s'y baladait en long et en large. Londres... faut que j'ailles à Londres ! Et se relevant de toute sa hauteur, il s'avança vers la lumière.

Chose étrange, on l'arrêta sans autre forme de procès. Exhibitionnisme qu'ils disaient. Ce monde était fou. Elias était fou. Et son monde était flou.
Eileen I. Hilswood
Eileen I. Hilswood
Serpentard
Serpentard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)


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Eileen I. Hilswood, le  Jeu 3 Jan - 0:02

RP with Aya
Karadeniz, Turquie



Le destin était une chose amusante. On aurait dis que quelqu'un dans l'univers la regardait, et mettait sur sa route exactement ce dont elle avait besoin, quand elle en avait besoin, comme elle en avait besoin. Vous auriez pu croire qu'il ne s'agissait pas d'une coïncidence : que derrière ce coup de chance au timing parfait ce cachait Dieu, Bouddha, le monstre en spaghetti volant ou une autrice gérant mal ses transitions.

Mais non : le fait était que sa nouvelle collègue était arrivée sur sa route par un coup de chance incroyable. Enfin, la probabilité que cet événement se réalise était plus élevée si on raisonnait en bayésien qu'en fréquentisme, mais il n'empêchait que c'était notable. De tous les collègues qui auraient pu arriver dans le Département des Mystères, il fallait que ça soit Aya Lennox, multilingue et ancienne apprentie traductrice.

Pile quand Izsa préparait une excursion à Karadeniz, et qu'elle se rendait compte qu'elle ne parlait ni arable ni turc, pas plus qu'elle ne les lisait.

La brunette avait été très enthousiaste à partager son projet : entre Lange-de-Plomb, il y avait (un peu) moins de secret. Pour une fois qu'elle pouvait parler en long, en large et en travers de métamorphose ! Evan Lival l'avait pas mal aidé, et maintenant, elle n'attendait plus qu'une chose : partir vers d'autres horizons pour se perdre dans des livres antiques. C'était en Grèce que se trouvait probablement l'origine de la métamorphose humaine, animagique ou forcée, mais on ne trouvait plus beaucoup d'ouvrages dans le pays hellénique. Vous ne suiviez pas en cours d'histoire ? C'était les conquêtes arabes, qui avait permis de récupérer nombre de leurs connaissances ! Du coup, voilà la cible prêtre, pour notre jeune érudite ne tenant plus en place : Karadeniz !

Dès qu'elle avait reçu l'autorisation de pénétrer dans la bibliothèque de l'école, elle avait programmé le Portoloin. Les deux jeunes femmes avaient disparu de l'Angleterre, arrivant dans l'équivalent du Bureau des Portoloins turc. D'ici une heure ou deux - le temps de remplir des papiers et de s'y rendre - elles seraient dans une toute nouvelle école de magie.

Apparemment, leur tapis volant pour Karadeniz arriverait dans un quart d'heure, environ. En attendant...

- Vous parlez combien de langues, au juste ? demanda Izsa qui trépignait d'impatience, mais tentait de se faire la plus chaleureuse possible. Et puis, elle était curieuse, aussi.
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