Il y a dans le silence au-dessus d’eux un quelque chose d’inquiétant, de réellement inquiétant, ça saisit les tripes de la jeune femme, ça englobe la moindre parcelle de sa peau, ça la fait frémir. Là, sous son œil inquiet une veine frémit, symbole du tourment qui s’annonce. Tempête dans laquelle ils se trouvaient déjà depuis de très longues minutes. Mais ce silence, cette absence de bruit, cela la terrifiait, elle était obligé de l’admettre. Il y avait quelque chose de particulièrement effrayant dans le mutisme de la nature au-dessus d’eux. Comme si la créature effrayante et mortelle avait fait taire le vacarme. Plus elle essayait de se concentrer, moins elle entendait les bruits qu’elle désirait percevoir, pas même l’empreinte du pas du nundu qui s’imprime sur le sol. Animal beaucoup trop silencieux pour être perçu par les tympans de la brune.
Mais c’est la terreur dans le visage du gamin, c’est les traits tirés du frangin, la fatigue et la lassitude ainsi affichées. Elle tremble, non de froid mais d’effroi. Il se répand en excuse, comme si tout était de son fait. Comme si la famine, la guerre, les idéaux différents, comme si tout le malheur qui régissait le monde était de son fait, de son triste fait. Bien qu’il soit responsable de la majorité des malheurs lui arrivant – l’oubliette de ses parents en étant la preuve – il fallait admettre que dans cette barque là, dans leurs vacances supposées leur faire du bien, il n’y était pas aller seul. Elle avait dit oui, et, partant de ce principe, elle partageait avec lui l’erreur de leur choix. Elle secoue d’ailleurs la tête. Murmure « C’pas de ta faute Arty ». Elle se refuse à ça, à le laisser partir avec cette idée, à mourir avec son visage empreint de la terreur qu’elle voit. Qu’elle distille aussi. Comme si c’était son propre reflet qu’elle voyait en lui. Pas le même sang mais le même parcours semé d’embûche.
Elle se serre contre lui, l’entoure de ses bras, comme un enfant qu’on ne peut se résoudre à laisser partir. Elle refuse d’entendre ce qu’il lui dit, la colère qu’il eut qu’elle crée, elle s’en sent incapable. Il y a ses larmes qui coulent de ses yeux à ses joues, qui roulent, lentement, au rythme des sanglots qu’elle ne laisse pourtant pas traverser. Difficile et cruel déluge. « Chut, chhhut Arty, ça suffit ». Elle refuse l’éventualité d’une fuite sans lui, d’une possibilité de vie sans lui. Hors de question. Elle lui dit d’ailleurs « Je peux pas, je veux pas te mettre en colère ». Comme si elle ne voulait garder que les bons moments, les rires, les sourires. Ce genre de chose qui jalonne la vie d’une fratrie.
Mais c’est la terreur dans le visage du gamin, c’est les traits tirés du frangin, la fatigue et la lassitude ainsi affichées. Elle tremble, non de froid mais d’effroi. Il se répand en excuse, comme si tout était de son fait. Comme si la famine, la guerre, les idéaux différents, comme si tout le malheur qui régissait le monde était de son fait, de son triste fait. Bien qu’il soit responsable de la majorité des malheurs lui arrivant – l’oubliette de ses parents en étant la preuve – il fallait admettre que dans cette barque là, dans leurs vacances supposées leur faire du bien, il n’y était pas aller seul. Elle avait dit oui, et, partant de ce principe, elle partageait avec lui l’erreur de leur choix. Elle secoue d’ailleurs la tête. Murmure « C’pas de ta faute Arty ». Elle se refuse à ça, à le laisser partir avec cette idée, à mourir avec son visage empreint de la terreur qu’elle voit. Qu’elle distille aussi. Comme si c’était son propre reflet qu’elle voyait en lui. Pas le même sang mais le même parcours semé d’embûche.
Elle se serre contre lui, l’entoure de ses bras, comme un enfant qu’on ne peut se résoudre à laisser partir. Elle refuse d’entendre ce qu’il lui dit, la colère qu’il eut qu’elle crée, elle s’en sent incapable. Il y a ses larmes qui coulent de ses yeux à ses joues, qui roulent, lentement, au rythme des sanglots qu’elle ne laisse pourtant pas traverser. Difficile et cruel déluge. « Chut, chhhut Arty, ça suffit ». Elle refuse l’éventualité d’une fuite sans lui, d’une possibilité de vie sans lui. Hors de question. Elle lui dit d’ailleurs « Je peux pas, je veux pas te mettre en colère ». Comme si elle ne voulait garder que les bons moments, les rires, les sourires. Ce genre de chose qui jalonne la vie d’une fratrie.