C’est finalement un jeune garçon à peine plus âgé qu’elle qui apparut de longues minutes plus tard, vraisemblablement prête à lui porter secours. Le brave Lyko s’écarta instantanément pour laisser le brun venir en aide à sa jeune maitresse qui, le bras tendu à l’extrême, réussit finalement à atteindre la main que lui offrait son sauveteur. Retrouvant la terre ferme, Romance s’assit immédiatement au sol et repoussa doucement le chien qui venait à sa rencontre, ses deux yeux miel tournés vers le jeune inconnu.

- Ça va, ça va… Souffla-t-elle en reposant ses bras engourdis, le regard encore embué. Merci beaucoup, je t’en dois une…

Elle cacha du mieux qu’elle le put les taches sur sa petite robe blanche, les joues rouges et visiblement embarrassée de se retrouver dans un état pareil. Non seulement elle avait honte ce que petit garçon la voit ainsi mais en plus, elle savait que son retour à la maison s’annoncerait chaotique ; elle avait tant insisté pour pouvoir s’éloigner seule, sa mère ne lui donnerait surement pas une seconde chance en rentrant trempée, boueuse. La chance étant décidément en sa faveur, la proposition de son sauveur lui sembla tout à fait bien venue. Sa mère la tuerait sans doute encore plus en apprenant qu’elle était prête à se rendre chez un parfait inconnu mais soit.

- Tu crois..?

Romance pouvait à présent mettre un prénom sur ce visage : Jace. Naturellement chaleureuse, un doux sourire prit rapidement possession des lèvres de la petite brune, même lorsque le prénommé Jace lui tendit une main écorchée qui avait visiblement passé de bien mauvais moments. Qu’importe. Elle ne lui poserait aucune question, elle ne le connaissait pas, elle n’en avait pas le droit. Cela viendrait peut être plus tard, qui sait.
La futur poufsouffle saisit alors sans la moindre gêne sa main couturée, sourire aux lèvres.

- Et moi Romance.

De sa main libre, elle tira en arrière sa longue chevelure trempée et se frotta timidement les yeux.

- Ca ne gênera pas tes parents tu penses ?

Post unique
Vieux RP retrouvé au fond d'un tiroir. Après plus d'un an d'attente, le voilà !

Flash back-back-back : Kohane a moins d'un an (et pas toutes ses dents )

Parce que les images, c'est cool:

Je crois qu'elle est belle.
En tout cas elle est douce. Ses gestes. Sa voix. Surtout son sourire. Que j'entrevois entre deux battements de paupière. J'aime la sentir me serrer contre elle. J'entends les battements de son coeur -tranquille et régulier. Ses bras m'enserrent. Ses mains se posent sur moi. Contact rassurant. Sécurité.
Je sais qu'elle est là. Elle est toujours là. Près de moi. A me tenir la main. Me tendre le sein. M'offrir sa voix pour chanson, ses mots pour doudou. Des mots que je comprends vaguement dans la brume. Mais peut importe leur sens en fait. L'important est qu'ils soient prononcés. Par elle.
Et je sens sa présence.
Je suis bien, c'est tout. Bien.
Elle m’enveloppe comme un cocon tout doux, tout chaud. Sécurité, je ne regarde pas le reste du monde. Rien n’existe en dehors de notre bulle. Rien ne peut m’atteindre tant qu’elle est là.
Son rire me fait vibrer. L’amour qu’elle me chuchote au creux de l’oreille me berce. J’aime m’endormir sur ces notes de douceur. Elle construit pour moi un monde merveilleux. A travers mes paupières closes, j’y vois des couleurs et des lueurs. J’apprends, peu à peu, à les différencier. Je perçois des sons. Je sais reconnaître lorsque c’est elle qui parle.
Puis il y a lui, aussi. A la voix plus grave. Qui complète ce monde arc-en-ciel que je me construis.

Lui aussi, il est là.
Présent.
Entre deux battements de cils, je l’aperçois. Il me sourit. Murmure quelques mots. Des sons. Beaux. Bien que différents. Pas tant sur le ton de la voix ou sa gravité. Ils ne s’expriment tous les deux pas toujours dans la même langue. Mais qu’est-ce qu’une langue, lorsqu’on est avide d’entendre, d’absorber ?
Je prends tout ce qu’on me donne. Tous les mots qui me sont adressés. Et même ceux qui ne sont pas pour moi. Mais que j’entends, dans mon demi-sommeil.
J’attrape au vol les idées et paroles que je ne comprends pas forcément. La compréhension n’occupe qu’une infime part de mon bonheur.
Je veux simplement qu’ils soient là.
Tous les deux.
Qu’ils continuent de me parler. Parce que je bois leurs sons comme je bois mon lait. J’ai besoin des deux pour survivre. La nourriture matérielle. Et la beauté de leur être qui transparaît par leurs voix, mêlées, qui m’atteignent.

Parfois, l’un ou l’autre me redresse, me fait quitter le moelleux matelas sur lequel je repose. Je sens des bras me maintenir en position verticale, contre un torse. Et je m’agite. Je ris, aussi. Je ris avec eux. Ca a l’air de leur faire plaisir.
J’aime toucher leur visage. Découverte d’un autre.
J’aime m’agripper à leurs cheveux. Ca les fait grogner gentiment. C’est amusant.
A mesure qu’ils sont là, qu’ils me parlent, me racontent des choses, mon monde s’agrandit et s’élargit. Les couleurs deviennent multiples. Les différentes lueurs également. J’enregistre chacune d’elles avec une curiosité poussée.
Lorsque je ne dors pas, j’aime regarder ces formes étranges qui tournent au-dessus de mon lit. J’essaie de les attraper en riant. Mais je crois qu’il va me falloir grandir encore un peu, avant d’y arriver.
J’écoute ma respiration. Je cherche les rayons de soleil par la fenêtre ouverte sur l’été. Il fait un peu chaud, parfois. Heureusement, elle et lui sont toujours là, à veiller. Ils m’emmènent regarder le ciel lorsque des nuages rigolos font leur apparition. Ils me font sentir l’odeur de l’herbe estivale.
Bercée par les rayons de soleil et leurs histoires, je finis par m’endormir. Dans mon petit coin de Paradis.
Le monde n’existe pas.
Ou plutôt,
Le monde, c’est eux. Seulement eux.
Mon monde est petit. Comme mes mains. A la hauteur de ce que je peux voir et parcourir.
Mais je sais que, chaque jour qui passe, il s’agrandit. Leur amour me pousse de l’avant. Et ils me guident. Chaque fois un peu plus loin.
Lorsque je serai grande.
Lorsque je serai comme eux.
Mon monde aussi, sera immense.
Il y a aura tant à découvrir. Sous les rayons de miel.

Mais pour l’heure, dans mon lit-bulle, je me contente de regarder la luminosité décroissante. Et m’imprégner des sons autour de moi.
Leurs voix. Qui me parviennent.
Ils sont beaux.Je crois.
En tout cas, ils sont doux.
Et plein d’amour.
Ca me suffit.