Salle d'interrogatoire N°3

-Et nos flammes punissent...
-Vous dîtes ? Fit Morgan avec un sourire. Ah lala, la fameuse rengaine des Phénix. Au moins il avait suivi. Mais il n'alla pas plus loin dans la taquinerie. Il savait que l'autre avait compris. Il reparla du Heurtoir. Ah lala, cette histoire en avait causé du soucis. Heureusement, ils avaient démenti l'origine de l'attaque auprès du propriétaire.

-Je vous avoue que je ne pense pas. Je veux dire, même si c'est un ordre illégal, ça ne rentre pas dans leur conviction de faire ça. De plus, j'ai parlé avec la femme du propriétaire, qui est elle-même propriétaire d'un établissement à Pré-Au-Lard, lors d'une réunion des propriétaires. Et elle m'a dit que l'Ordre du Phénix aurait contacté son mari pour lui donner des gallions en guise de dédommagement avec une lettre signifiant qu'ils n'étaient pas à l'origine de l'attaque. Visiblement, ils n'aiment pas qu'on se fasse passer pour eux. Si vous voulez mon avis, c'est un coup des mangemorts. La technique est connu : se faire passer pour ses adversaires pour les discréditer, ou les amener à le faire eux-même en les piégeant. En tout cas, les Phénix semblent ne rien avoir là dedans si j'en crois ce qu'on m'a raconté.

Puis de toute façon c'était vrai, l'Ordre n'allait pas attaquer leur Heurtoir, ils n'avaient aucune raison de faire ça, et même si le propriétaire eut été un mangemort, ils seraient directement aller le chercher lui. C'était plus discret et moins tape à l’œil. Enfin, l'Auror n'aurait qu'à aller demander à Benbow, il verrait bien pour l'histoire de la lettre.

Un sourire aux lèvres, il semble avoir parfaitement compris et entendu mes propos. Évidemment la technique est connue, mais ça semble bien trop facile comme argument pour se dédouaner. Ce qui m'étonne réellement, c'est que l'Ordre du Phénix n'ait pas démenti publiquement. Ils auraient pu le faire lors de la publication de cette affiche de propagande, mais il n'en ont pas pipé mot.

Installé dans le fond de ma chaise, mes doigts pianotent sur le bureau tandis que je réfléchi à la marche à suivre. Je pourrai le garder ici pour les prochains jours et continuer de le harceler de questions jusqu'à avoir les réponses qui m'intéressent. Je pourrai ... Vos parents ont besoins de vous. Tendant sa baguette au jeune homme, je me relève doucement. Je compte sur vous pour rester disponible au besoin, je m'engage de mon côté à l'être également en cas de besoin du vôtre.

Le Blaireau récupéra sa baguette en remerciant l'Auror. Est-ce qu'il sous entendait qu'il voulait aider l'Ordre ? Morgan n'en était pas sûr, il faudrait qu'il en touche quelques mots aux autres membre du l'Ordre du Phénix. En attendant il rangea sa chaise sous la table, comme un enfant bien élevé qui sort de table.

-Vous savez, je vais rester en Angleterre, mais je pense qu'il ne vaut mieux pas que je retourne au Rainbow Troublemaker. Si vous avez besoin de moi, envoyez moi un patronus ou une chouette. Je pense qu'elles sauront toujours me retrouver. Bonne fin de journée, Monsieur Lhow. Et sans plus de cérémonie, il quitta la pièce et le Ministère avant de transplaner jusqu'au pallier de ses parents. Pourquoi pas à l'intérieur ? Déjà c'était malpoli et ça pourrait faire peur à ses parents, mais aussi parce qu'il avait placé quelques protections sur l'appartement. Enfin, il était temps d'avoir une longue discussion avec eux.

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Fin du RP pour ma part. Merci Artemis Smile

Apprentie cambrioleuse

avec Elyssa Larsson

C'est sans nul doute l'intervention la plus rapide et la moins palpitante que j'ai vécu depuis bien longtemps. Les gobelins n'ont eu aucun mal à maîtriser la sorcière et celle-ci n'a opposé aucune résistance lors de son interpellation. Shela nous a mené jusqu'au ministère et pendant que je mène la demoiselle vers la salle d’interrogatoire, je l'ai envoyé vers les stocks et vers notre réserve de potions. Le veritaserum est inutile, mais elle n'a pas besoin de le savoir ...

Installant la demoiselle sur une chaise, je m'assure que ses menottes à neutralisation magique soit bien enclenchées et pose sur la table sa baguette, un parchemin et une plume à papote. Bien ... je vais me présenter très rapidement, je suis le gentil policier. Ma collègue est celle qui va t'en faire voir de toutes les couleurs si je ne suis pas satisfait des réponses que tu m'apportes. Ça te conviens ?

Depuis quelque temps, j'adore ces petits jeux de rôles entre collègues. Non seulement ça met la pression aux suspects, mais en plus ça nous permets de nous amuser un peu lorsqu'on rédige les rapports et ça croyez moi, ça n'a pas de prix. Un grand sourire aux lèvres, je débute la séance. Alors, je vais commencer par une question toute simple : qui es-tu ?

Rapport (plume à papote):

Comme une bleue j'avais été prise au piège pathétiquement. Mon anonymat allait bientôt être ébranlé mais je m'en fichais éperdument. La seule raison qui me poussait à réfléchir sans cesse depuis ce moment fatidique était d'éviter Azkaban. Je ne suis pas quelqu'un de foncièrement mauvaise, disons qu'en de simples mots, j'ai besoin de gallions. Ces ridicules pièces d'or qui permettent à tout bon sorcier de s'en sortir dans la vie de tous les jours, de sortir sa famille de situation improbable ... et d'acheter bien des choses.

C'est dans ce but-là que j'ai tenté de cambrioler la banque des sorciers. Je veux un dragon. Ce n'est pas en bossant simplement dans une fripperie à droite ou à gauche que j'obtiendrais l'argent pour en obtenir un. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas les contacts pour dans l'état, je n'en suis qu'à la phase une.

Les deux Aurors m'ayant arrêtée s'occupaient de mon interrogatoire. J'avais imaginer cette scène des dizaines de fois en espérant ne jamais devoir en arriver-là. Quoi qu'il en soit, j'étais préparée. Il se présente et me fait tout un laïus, dont je me fiche comme du 20ème siècle. Tu veux savoir qui je suis mon bichon ?

- Elyssa Larsson.

Ton pire cauchemar.

- Je veux un avocat.

Je connais mes droits.

- Je ne dirais rien sans présence d'un avocat.

Et je me laisse choir au fond de ma chaise, bien décidée à agir comme une enfant gâtée à qui on aurait refuser son jouet.

Ce n'est pas excellemment intéressant : la demoiselle est silencieuse, banale et fût si rapidement attrapée que le grisant de la chose fût juste assez présent pour frustrer lors de sa rapide disparition. En bref, il s'agit d'une affaire rendant un brin morose. L'on est allée dégoter une fiole de potion de vérité, et voilà que l'on revient tandis que la jeune femme se présente. Un nom tout aussi étranger que ses traits. Elle demande la venue d'un avocat, sans quoi elle ne pipera plus aucun mot, et hocher la tête en réponse; qu'elle fasse ce qui lui plaira. Elle aurait certes pu être plus en danger si elle avait fait preuve d'une meilleure stratégie et d'un peu plus de talent, mais malheureusement pour elle, le piètre niveau auquel elle était arrivé suffisait à lui promettre quelques ennuis avec la justice. Présenter l'objet à la délinquante, visage neutre, de quoi nous éviter de perdre du temps si vous cherchiez à faire l'enfant.

Il n'y a désormais rien de plus à ajouter; Artemis ferait en sorte qu'un avocat soit libéré pour la suite, point. Cela promettait un interrogatoire très peu passionnant, ainsi que beaucoup de paperasse pour une tentative ratée. S'ils tentaient le diable, au moins pourraient-ils faire attention à ce que cela puisse fonctionner un minimum, histoire de ne pas provoquer toute cette agitation pour rien. Et quelle tristesse que de se voir faire grossir un casier judiciaire pour des futilités pareilles. Debout en face de la jeune femme, je promène mon regard sur le sol à la recherche d'une cavité, d'une erreur quelque part. Les choses ne redemanderont mon attention que dans quelques minutes; là, avoir le loisir de flotter de quelques pieds au-dessus de tout cela.

Au fur et à mesure que les minutes passent, je me sens de moins en moins confiante, de moins en moins à l'aise. Bien évidemment, j'étais au courant des risques que j'encourais en tentant de braquer la banque des sorciers ... Et pourtant, j'étais de plus en plus déstabilisée face aux deux membres du Ministère qui se tenaient droit devant moi. Ce n'est pas tant l'idée du bon et du mauvais flic qui ne m'inspirait pas confiance - d'ailleurs, je n'y avais pas réellement cru - et bien que le brun donnait plus envie de se confier à lui, j'étais clairement dans la m*rde.

Jusqu'au cou. Et je devais trouver une solution pour m'en sortir au plus vite. J'ai rapidement requis l'aide d'un avocat ... mais je me pose maintenant la question si c'est ce que je souhaite vraiment. Évidemment il/elle connaissait sans doute des moyens extrêmes pour me sortir de ma situation, mais en même temps, l'idée de pouvoir cracher à la figure des deux Aurors se tenant devant moi rien qu'avec les petites choses que j'ai dans la tête me donnait plus envie qu'autre chose.

- Je doute que vous ayez le droit d'utiliser cette potion ... Mais après réflexion, laissez tomber l'avocat.

Bien sûr, je ne compte pas leur servir tout ce que j'ai fais et comment j'y suis arrivé sur un plateau d'argent.

- J'ai quoi à dire et à faire pour sortir d'ici ?

C'est pas tout, mais j'aimerais beaucoup retourner en Suède. Là bas, c'est plus facile de faire ce genre de choses.

Quelques instants de flottement, puis la langue se délie et le visage se déconfit. Un second patronus part, contredisant le premier. Finalement, nous nous passerons d'un avocat et je dois bien avouer que c'est tout aussi bien. De toutes façons, un avocat dans le cadre d'un flagrant délit, c'est aussi utile qu'une cuillère pour creuser les murs du Ministère.

La jeune fille semble prendre conscience petit à petit du danger qui rode sur elle pour les mois à venir. J'imagine que la perspective d'une cellule à Azkaban donne régulièrement ce résultat. C'est assez simple en réalité, je veux tout savoir... pourquoi, comment, avec qui ? De vos réponses découlerons une sanction plus ou moins sévère, c'est vous qui voyez ! S'installer confortablement dans le fond de la chaise, observer sans ciller la demoiselle, le flacon de véritaserum posé sur la table. Si elle savait que je n'en avais pas besoin...