Il avait à peine fini de proposer, que Rachel lui prenait les documents des mains, les lui arrachant presque pour s'assurer d'elle-même que ce n'était pas une farce de Peter. Elle n'avait pas eu dans l'espoir de trouver quelques défauts à Belt, mais elle restait très surprise de trouver ce genre de choses. En tout cas, elle l'était de trouver un projet de l'égalisation pour l'Ordre du Phénix. E voilà une bonne nouvelle !

Rachel fit alors quelque chose qui pourrait s’apparenter à des petits sauts d'enfants. Elle n'en revenait pas que fouiller les bureaux des gens soit réellement un plan viable. Elle avait rit quand on le lui avait demandé, puis accepté plus par goût du défi. Ne restait plus qu'à savoir si tout ceci verrait un jour le jour. En tant que Phénix, elle gardait encore quelques distances. Mais vu que ce type allait travailler étroitement avec sa sœur, elle espérait bien qu'il ne soit pas une menace.

Pour le féliciter et le remercier, elle ne tarda pas à déposer un baiser sur la joue de Peter avant de lui tendre les documents pour qu'il les range exactement là où il les avait trouvé. Mais avant, elle ne se priva pas pour en faire des copies pour les montrer aux autres plus tard.

- On devrait retourner à la fête, ils vont finir par se poser des questions.

Sourire appuyé et regard complice. Elle en faisait un peu trop non ? D'accord, ils étaient proches. D'accord, ils venaient de se mettre ensemble. Cependant, cela justifiait-il un tel changement de comportement ? Car bien que naturellement tactile, elle n'avait jamais été aussi... groupie. Mais vous pouvez mettre ça sur le compte de la nouveauté ou de l’excitation !

[Retour à la fête de Peter et Rachel]

Sauver le monde des 0. T'aimes bien prendre les rôles que tu saurais pas tenir en-dehors de l'univers. C'est le but d'un jeux de toute façon, ça doit être pour ça que tu enchaînes les parties. [color:8568=#d6ffoo]Lizzie t'explique son personnage. Elle sera le Joker, la carte au sourire qui grimpe un peu trop loin au-dessus des lèvres. T'as toujours eu du mal à la cerner celle-là. Tantôt amie, tantôt ennemie, réelle alliée ou espionne de la reine de cœur? Peut-être est-ce simplement une des ces cartes folles, indomptables, qu'il faut laisser aller à sa guise dans le paquet. Ce soir le Joker sera chef d'orchestre. Voyons quelle musique il composera...

- Elle est pas partie !!
Mince, tu vas déjà oublier ton rôle Alice?
- [color:8568=#d6ffoo]Tu veux que je te guide vers la sortie ?
Glups.
- ...
Elle prend ta main, puis tes doigts, et avant même que tu t'en aperçoives vous courez. Il n'y avait pas une règle? Quelque part, écrite, qui stipulait: "Ce n'est pas l'aveugle qui doit guider!" ? Tant pis. Les règles, c'est bien connu, c'est pour les faibles. Et toi tu as tendance à suivre les fous parce qu'ils ont tendance à voir bien mieux que toi. Vous bousculez les interdits, et au passage Monsieur le Ministre, oups. Petit sourire gêné tandis que la jeune femme s'excuse sans s'arrêter.

- [color:8568=#d6ffoo]T’en profites pas pour tricher hein !
Tricher? Toi? Pas ton genre. Tu réponds quand même avec un ton sournois:
- Bien sûr que non!
Bon, vous êtes peut-être assez loin maintenant. Tu stoppes la course et caches tes yeux.
- C'est bon, j'peux y aller?
Si on t'avait dit que tu t'amuserais autant en venant ici.

Désolée du retard :x
Deso si y'a des incohérences, j'avoue, j'ai pas tout lu
LA d'Arty
Autorisation de Luke pour emprunter Adrian

Un regard au nouveau ministre alors qu'ils nous demande comment on se prénomme. Arty répond, le tout précédé d'un petit "euh" hésitant. Kohane, enchantée, j'enchaîne ensuite, un sourire sincère aux lèvres.
Je ne sais pas trop comment me comporter. Tous ces gens trop bien dans leurs plis... ils m'angoissent à un point pas possible. J'aime pas ces grandes réceptions où il faut toujours faire attention à tout ce qu'on fait, tout ce qu'il s'y passe, contrôler chaque mouvement et chaque souffle et chaque soupir.
Belt demande à Adrian s'il désire manger quelque chose avant de faire venir à lui quelques petits fours par l'intermédiaire d'un elfe de maison. Question qui a peut-être réveillé l'estomac d'Arty car celui-ci me parle soudainement du buffet. Il a l'air assez tenté par ce qui s'offre là-bas.

-En tout cas, je suis contente de te voir ce soir, j'ajoute, en direction d'Adrian en lui ébouriffant les cheveux.

Coup d'oeil rapide aux alentours. Les autres enfants sont là. Je les connais moins, ses deux soeurs. Mais il y a l'air d'avoir du monde qui va, vient, se presse. Je suppose que les parrains et marraines sont là pour eux aussi. L'un des deux. Ou les deux.
Sentant qu'Arty souhaite s'éloigner et rester avec moi, j'offre un air avenant à Belt :

-Ravie d'avoir fait votre connaissance. Vous avez invité pas mal de monde, je suis sûre qu'on va y trouver quelques pépites. Tu veux venir, Adrian, chercher des gens intéressants ?

On dirait que je lui propose une quête de la mort qui tue. Pour appuyer mes propos, je lui tends la main en signe d'invitation et le gamin, un petit four entre les doigts, hoche la tête, apparemment emballé.
Nous nous éloignons tous les trois. Adrian finit d'avaler ce qu'il avait commencé à mâchonner alors que nous nous dirigeons vers le buffet, guidés par le sage Arty qui sait parfaitement où aller. Et en effet, tout ça ouvre l'appétit. D'ailleurs, Adrian se met à sautiller doucement devant les plats que nous énumérons ensemble. Divers mets d’apéritif qui ont tous l'air délicieux.

-Tu les as tous goûtés ? je demande au gosse.

Lequel répond par la négative.

-Bon, on va faire comme avec les dragées surprises ! On en prend au hasard, sans choisir le plat dans lequel on pioche !

Et pouf, ma main se balade, saisit trois petits gâteaux hasardeux. J'en donne un à Adrian, présente le deuxième aux lèvres d'Arty avant de manger le troisième. Je n'ai aucune idée de ce qu'il y a dedans. Mais l'important est : c'est bon.
L'ancien Pouffy me demande s'il y a des gens que je veux voir.
Je plisse les yeux, regarde la foule.

-Tu vois des gens intéressants, avec ton super flair ?

Question adressé à Adrian, qui plisse les yeux aussi, se donne l'air très concentré en mâchouillant son petit four.

-Choisis bien, hein. C'est trèèèèès important de trouver des gens intéressants !

Oui, oui, mission digne des espions violets à paillettes, ça. Adrian ferait une très bonne recrue. Bien que Pius ne cautionnerait jamais que son filleul finisse en costume violet, lui aussi. Han... ça sera à débattre, ça.
Le gamin laisse échapper un huuuuun de réflexion. Je ne le bouscule pas, balayant, tout comme lui, la salle du regard. J'espère qu'il ne va pas désigner Belt, parce qu'on en vient, de là. Faut se déplacer de spot en spot, pas revenir d'où l'on vient !

-Ui, là-bas ! finit-il par s'exclamer, pointant le doigt en direction de deux personnes on ne peut plus connues.

Je ne sais pas trop si c'est Peter qu'il désigne. Ou bien Rachel. En tout cas, c'est ce nid là-bas qu'il désigne.
Regard à Arty, sourire.
Et, déjà, je sens la main d'Adrian attraper la mienne :

-Allez, viens !

Il s'élance à toute vitesse sur ses p'tites jambes. Ce besoin de se dépenser, à cet âge !
Attrapant la manche d'Arty, je l'entraîne derrière nous et nous voilà à cavaler dans la salle, les uns derrière les autres. Remarquez, un peu de sport, ça fait de mal, hein.
Freinage brutal, à deux centimètres du duo repéré.
Voyons voir si l'instinct d'Adrian a vu juste et que ce sont des gens intéressants.

-J'suis sûre on vous a manqué ! je m'exclame, en lâchant la main du gosse et la manche d'Arty.

La sorcière laissa échapper un soupire de satisfaction une fois de retour dans la salle avec tous les autres. Pour le moment, nul ne semblait avoir remarqué leur absence et Ester accorda donc un sourire à Peter sans jamais lui avoir lâché la main. Et maintenant ? Elle balaya la salle du regard, tandis que l'adrénaline disparaissait doucement. La réalité des choses lui revînt doucement, mais rien qui valait la peine qu'on revienne dessus pour le moment. Autant essayer de passer une bonne soirée et peut-être même qu'ils feraient quelques rencontre intéressante. Ou peut-être qu'ils s'en iraient juste après le dîner ?

Un elfe de maison passa et Ester attrapa deux verres, un pour elle et un pour ce qui était -sans aucun doute- l'homme le plus important dans sa vie. Cela faisait d'ailleurs un moment qu'il l'était, alors finalement, leur toute nouvelle complicité n'en était que plus naturelle. Cela n'empêcha pas le couple de se crisper quelque peu à l'approche de têtes connues, même si tout deux avaient des raisons bien différentes de le faire. Pour Ester, il s'agissait plutôt de surprise et d'un reste d'angoisse de leur mission. Elle se rattrapa en une mano-seconde et s'empressa de saluer affectueusement chacun des trois.

- A dire vrai on n'avait même pas vu que vous étiez présent ce soir, se moqua-t-elle gentiment. Mais je vois que vous avez su bien vous entourer !

Ester accorda un sourire supplémentaire à son neveu qu'elle flattait légèrement. Pour le moment ils s'apprivoisaient encore dans la famille, aussi ne se permit-elle pas plus de familiarité.

- C'est une soirée surprenante en tout cas, je suis juste surprise que vous ne soyez pas entrain de jouer vous aussi !

Les yeux fermés, tu entends le murmure de la salle. Un brouhaha dont tu tires des bribes de phrases, des exclamations, des toussotements. Quand il y a foule c'est marrant d'essayer de démêler une conversation du lot, mais là t'as une mission qui ne peut pas attendre. Le monde ne peut supporter plus longtemps l'oppression des 0. Le monde a besoin de 7. Le monde...
Bref. Dans ton dos des gens se mettent à taper dans leurs main. Les 0 ont commencé le lavage de cerveau. Concentration pour l'entrée en scène. Tu entends la voix du Joker.

- Un… deux… trois… tu peux !

Tes mains s'écartent sur son sourire et tu t'avances d'un pas rapide vers la troupe. Ils se déplacent dehors. Dehors, plus grand, plus mieux. L'air frais t'anime. Tu essayes de te placer au beau milieu du groupe; qui tiennent les ficelles? Qui peuvent bien être les machiavéliques marionnettistes? Tu te penches sur un petit garçon, l'expression soupçonneuse, avant de te retourner d'un coup vers un autre enfant.

- Hmm...

Ça murmure, ça étouffe des rires, tu exécutes quelques mouvements brusques dont l'efficacité reste à prouver puis tu redeviens sérieuse. Enfin, si on veut. Le geste change; maintenant ils dessinent des cercles dans la paume de leur main. Mais ce petit monde ne peut pas être en symbiose parfaite, heureusement. Tu élimines quelques joueurs un peu en retard sur les changements de ta liste de suspects. Les regards se croisent, ils sont doués. Mais tu t'avances vers la petite qui jouait sur le balai tout à l'heure.

- Rosemary? Je suis sûre que t'es l'un des 0.

Sourire triomphant, tu croises les bras.

Alors que sa marraine emmenait avec elle un Adrian avide de nourriture, un sauvageon bondit vers le Ministre. Les cheveux noirs de jais qui encadraient une fine mâchoire d’où se détachaient les poils d’une barbe juvénile, les yeux émeraude, les épais sourcils froncés, ce visage ne lui était pas inconnu. Mais à savoir d’où il connaissait ce personnage furibond, le Serpentard n’en n’avait pas la moindre idée. L’impoli adolescent agressa alors verbalement son aîné.

- Alors c'vous l'père des gosses ? J'suis Azaël. Le frère d'Alhena. Comptez les récupérer pour vous en occuper ?

Et bien, en voilà des manières pour se présenter à son futur beau-frère. Autant Alhena respirait la grâce incarnée, respectueuse des traditions et toujours la parole polie en société, autant son benjamin ressemblait en tout à un garnement mal élevé. Une mauvaise herbe. Le Mage Noir haussa un sourcil, perplexe devant une telle attitude. Où se croyait-il et à qui croyait-il avoir affaire ?

Avant que le fourchelang n’eut pu répondre, trop ahuri par la scène, la sœur en question fit son apparition, accompagnée d’un inconnu qui ne tarda pas à être présenté. Elle remit vite en place son cadet, qui ne sembla pas approuver le traitement, tandis que le dénommé Finrod entama la discussion. Le jeune Ministre se pencha vers l'impoli, lui souffla quelques mots à l'oreille "En voilà une drôle de façon de se présenter à son futur beau-frère..." puis un sourire de circonstance étincela ses traits fins tandis qu’il se tournait vers son invité.

- Bonsoir, je suis également ravi de faire votre connaissance. Alhena m’a déjà touché quelques mots à votre sujet, aussi c’est un plaisir d’accoler un visage au nom, répondit avec prestance le jeune homme, avant de reprendre. Et bien, espérons que Vesper s’en sortira ! Ni moi ni sa mère n’avons un grand talent pour les créatures magiques… mais n’ayez crainte pour ce Monk, en cas de besoin nous enverrons un hibou ou bien à vous ou à la jeune femme que vous voyez par-là. Il s’agit de ma cousine, Kyara Blanchet, professeur de soin aux créatures magiques à Poudlard.

L’héritier Belt laissa choir sa voix et porta à ses lèvres sa coupe, remplie d’une fond de cocktail, regardant Alhena s’éloigner. Les causettes, bien qu’il y soit plutôt doué, chose nécessaire à un politicien de sa sorte, n’avaient jamais été parmi ses activités favorites. Il considérait la chose futile et superflue. Mais la société traditionnelle fonctionnait ainsi, alors soit. Encore quelques heures de brouhaha et le Manoir retournerait à sa paisible tranquillité, le serpentard pouvait bien faire un petit effort.

Le sang pur claqua des doigts et Crevure fit aussitôt son apparition, tenant un plateau recouvert de victuailles et de verres qu’il présenta à l’ami de sa fausse compagne.

- Désirez-vous quelque chose pour vous sustenter ? Il semble que nombre des invités se soient rendus dans le jardin, m’accompagnez-vous voir ce qui s’y passe ?

Sur ces mots, le jeune homme saisit une flûte de champagne et se dirigea vers nombre de ses convives, regroupés dehors autour du spectacle que donnait une des jumelles sur un engin volant. Pivotant vers ce Finrod avec qui il avait continué de discuter, et qui était d’agréable compagnie, Luke lui posa une nouvelle question.

- D’où vous connaissez-vous avec Alhena, au fait ? Poudlard ?

Portant la flûte emplie de liquide doré à ses lèvres, le blond observait tous ces enfants et jeunes adultes s’amuser, tandis qu’il apprenait à connaitre le parrain de sa fille.

Note : Le reste de la soirée se déroule tranquillement, il y a un autre buffet cette fois-ci dînatoire, puis les convives s’en vont. Vous pouvez prendre mon LA si vous souhaitez conclure le RP, sinon c’est fini ! Désolé pour le retard…

Le manoir Peverell, ou plutôt Peverell-Belt, était une gigantesque bâtisse qui faisait facilement dix fois la taille de l'appartement d'Izsa. Il n'y avait pas de doute : c'était bien la demeure d'une vieille famille de Sang-Purs. Même si elle économisait toute sa vie, elle ne pouvait même pas rêver de s'acheter un manoir pareil. C'était bien là que vivrait un Ministre de la Magie. Pas dans le sens "grâce à son poste de haute responsabilité il a réussi dans la vie", non. Plutôt "c'est dans ce genre d'endroit que s'élèvent les politiciens haut placés". Il n'y avait pas de mystère, aux yeux de la jeune femme d'origine modeste. Le monde magique était doté d'un ascenseur social en panne.

Enfin, malgré toute son amertume, elle devait reconnaître à ce lieu toute sa prestance. Les jardins devaient être ce genre d'endroits entretenus au millimètre carré bien qu'on ait jamais l’impression de pouvoir en faire le tour. Et l'intérieur devait être encore plus impressionnant...

A bien y réfléchir, c'était un peu étrange qu'Izsa ne soit jamais venue ici, par le passé. Elle connaissait Alhena depuis Poudlard, pourtant. Il fallait dire que tout n'avait pas toujours été rose entre elles, toutes deux dotés d'un caractère bien trempée et d'avis tout aussi inflexibles. Mais maintenant, Izsa était la marraine de la petite Vesper. Oui, beaucoup de choses s'étaient passée depuis leur scolarité. Les enfants d'Alhena étaient rentrés à Poudlard, mais ils n'étaient que deux. Le cœur de la jeune femme se serra. Elle n'avait jamais connu Lyra, mais ça ne l'empêchait pas d'être triste qu'une telle tragédie ait eu lieu. On aurait cru qu'avec toute la magie à laquelle leur monde avait accès, ce genre d’événement ne seraient plus possibles. Il n'y avait cependant pas de monde dans lequel la Mort ne faisait pas ce que bon lui chantait.

Izsa avait donc décidé de prendre sa nouvelle mission de marraine sérieusement. Après de nombreux essais infructueux de faire sortir Vesper de sa coquille, elle avait décidé de lui montrer comment travailler le bois. Comme ça la créatrice de baguette pouvait parler sans que sa filleule ne se sente obligée de répondre. Elle n'avait qu'à ouvrir grand ses yeux et ses oreilles, et tenter de faire comme elle. En soit, c'était un peu comme si elle lui fourrait des crayons de couleurs dans les mains pour qu'elle fasse des dessins dans son coin, sauf qu'à la place elle faisait des choses bien plus intéressantes. La fillette était diablement appliquée dans tout ce qu'elle faisait, il fallait dire. Le genre de gamine qui aurait pu convaincre Izsa qu'être mère était peut-être pour elle aussi, en fin de compte.

Perdue dans ses pensées, Izsa venait d'arriver face à l'immense porte du manoir. Elle toqua à la porte, et attendit qu'on lui ouvre (c'est une manie chez elle).

La porte s'ouvrit peu après qu'Izsa eut toqué. Elle ne fut pas surprise de voir un elfe de maison de l'autre côté du battant, juste un peu amère. Le statut des elfes n'avait guère évolué en un siècle, une libération généralisée n'était toujours pas à l'ordre du jour du Ministère. Heureusement, l'employée d'Alhena était libre, avec ses propres vêtements et ses vêtements propres. D'une voix assurée, elle lui enjoignit d'entrer.

Izsa arriva dans une salle richement décorée, bien qu'elle suspectait que tout ici était richement décoré. Des luminaires aux recoins sombres du grenier. Alhena se trouvait là, apparemment tiré d'une tâche guère passionnante pour l'accueillir.

- Bonjour Eileen, bienvenue au Manoir de la Gloire. Ravie que tu aies pu te déplacer. Bon voyage ? Pas trop dur à trouver ?

- Ah si, répondit-elle sans caché l'ironie dans sa voix. Terriblement dur à trouver : des manoirs, il y en a tellement, surtout des aussi grands.

Le Manoir de la Gloire, en plus... En même temps, elle s'attendait à quoi exactement ? Se montrer humble n'avait plus aucune espèce d'importante à partir du moment ou on possédait un domaine s'étendant sur plusieurs dizaines d'hectares. En plus de cela, d'autres elfes de maison se mirent à s'afférer autour d'elle. Elle accepta le café qu'on lui proposait, et retira elle-même sa veste avant de la tendre vers celui qui la lui demandait. C'était vraiment étrange pour la jeune femme qui n'avait jamais connu ce genre de luxe. Elle avait toujours pris soin d'elle-même, et l'idée que quelqu'un puisse s'occuper de nettoyer sa chambre ou lui faire à manger était décidément très désagréable. Non, décida-t-elle. Même si un jour elle avait assez de Gallions pour s'acheter une maison à elle, jamais elle ne prendrait d'employés pour cela. C'était presque une atteinte à sa fierté.

- Tu sais, Vesper parle beaucoup de toi. Elle est devenue fascinée par ce que tu lui apprends. Je suis ravie que tu arrives à la sortir un peu de sa sphère, j'avais peur que ça n'arrive jamais.

Vesper parlait beaucoup d'elle ? Cela ne la laissa clairement pas de marbre. Avec elle, elle ne parlait pas beaucoup, alors elle se demandait parfois si sa filleul l'appréciait ou non. Elle essaya d'accepter gracieusement le compliment mais ne pu s'empêcher de terminer sur un peu d'auto-dérision.

- Ah, c'est un plaisir de travailler le bois avec elle. Enfin bon, il faut espérer qu'elle ne devienne pas aussi obnubilée par les baguettes que moi, sinon tu aura d'autres problèmes que de la faire sortir de sa sphère...

- Je suis contente que tu sois là pour elle. Si jamais il venait à nous arriver quelque chose, au moins Finrod et toi, vous serez là. J'ai confiance en vous. Les temps sont sombres quoi qu'on en dise.

A la pensée du géant taillé en armoire à glace, elle hocha brièvement la tête, lui reconnaissant bien le fait que personne de sain ne s'opposerait sciemment à lui. Izsa n'avait pas à pâlir de ses propres faits d'armes - même si Alhena n'en connaissait qu'une partie - aussi il n'y avait pas plus protégée que leur filleule. La jeune femme se damnerait plutôt que de laisser la moindre chose arriver à Vesper. Accident, maladie ou... Mangemorts. Non pas qu'ils risquaient de s'en prendre à elle - encore que nul ne savait ou se trouvaient exactement leurs limites - mais Izsa comptait bien empêcher Vesper de tomber dans les filets. Lui apprendre à se défendre mentalement autant que physiquement, et ne pas se faire avoir par leurs belles promesses.

- Je serais là quoi qu'il arrive, confirma Izsa, avec toute la force de détermination qu'il lui était possible de mettre en sept mots. Il n'y aura pas l'ombre d'un Mangemort pour s'approcher de Vesper, tu peux me croire.

Elle se retint avant d'en dire plus. Garder son identité de membre de l'Ordre du Phénix secrète était primordiale pour la jeune femme. Quand bien même elle ne craignait pas directement pour sa vie, on ne restait pas dans l'Ordre neuf ans en le criant sur tout les toits. D'ailleurs, il y avait fort à parier que la raison pour laquelle Izsa était toujours là après que tant d'autres Phénix aient été obligés d'arrêter la lutte, c'était bien parce qu'elle protégeait son identité coûte que coûte. La seule personne qui n'était pas des leur qui connaissait son allégeance, c'était Ebenezer. Et ça n'était pas une aventure qu'elle souhaitait revivre avec Alhena.

Izsa espérait que sa remarque soit bien prise, mais elle n'en était pas certaine. Après tout, Alhena et elle n'avaient jamais eu les mêmes idées, depuis Poudlard. Même si toutes deux étaient à Serpentard, l'une avait le sang tellement bleu qu'il en semblait glacé, alors que l'autre c'était toujours considérée comme vaguement dans la moyenne. Peu importait les ambitions d'Izsa - et elle en avait plein - elle ne s'était jamais considérée comme meilleure que les autres. Chacun vivait sa vie et méritait le même respect, la même dignité, et les mêmes droits.

Alhena ? Ben elle avait été moulée par le système. Le genre de système qui ne fait réussir que les gens déjà sur la ligne d'arrivée, en leur faisant croire qu'ils l'avaient bien mérité. D'ailleurs sa phrase suivante la convaincue que son état d'esprit était toujours le même.

- Et de l'Ordre du Phénix non plus, j'espère. Après tout, ce sont des extrémistes aussi, n'est-ce pas ?

Et voilà, comme si le système était juste, et tout ce qui était juste venait du système. Faire un écart d'un côté ou de l'autre, de son point de vue, revenait au même. Izsa fit de son mieux pour ne pas soupirer.

Le but, c'est qu'elle ne soit entraînée dans aucune sorte de secte ou de groupes dangereux. Le Ministère a bien raison de poursuivre ces deux groupuscules destructeurs, leur guerre fait peur. Elle ne laisse présager rien de bon pour l'avenir. Et puis quand on regarde les dégâts du cercle des immortels, je n'ose rien imaginer pour le reste. Donc, je crois bel et bien en toi pour la protéger de tout ça si malheur il y a.

Izsa se mordit la lèvre pour ne pas répliquer. Protéger avait toujours été le but des Phénix. Pourquoi fallait-il chercher un juste milieu entre des mages noirs prêts à tuer et torturer pour arriver à leurs fins, et d'autres mages qui voulaient les arrêter ? Il ne fallait pas qu'elle en dise trop, cependant.

- Au fait, avec ton sens aiguë de la justice, ça m'étonne que tu ne sois pas devenue Auror. Pas que je te jette de mon département évidemment, hein, mais j'ai toujours pensé que tu voudrais te battre pour des causes, plutôt que t'enfermer dans la recherche. Même Magenmage, ça aurait pu être ton truc.

Auror ? Non, cela ne l'avait jamais intéressée. A vrai dire, cela lui en avait coûter beaucoup rien que d'intégrer le Ministère. Elle ne s'était jamais imaginer là quand elle était plus jeune. Mais le Département des Mystères avait finit par la faire succomber à la tentation, via sa curiosité insatiable. L'autre avantage du niveau 9 étant que c'était le plus éloigné du 2, autant littéralement que métaphoriquement.

- Personnellement, répondit-elle doucement, faisant attention à ces mots, je n'ai jamais eu confiance en les Aurors. Il n'y a qu'à voir les dernières débâcles du Département de la Justice Magique pour se convaincre que j'ai fait le bon choix. J'ai pas envie de ternir mes idéaux avec ce genre de scandales. Et puis... j'espère que mes recherches vont améliorer les choses, cela est certain, mais... disons que j'en fait autant que je peux.

La jeune sorcière se mordit la lèvre, tentait de s’empêcher d'en dire plus; Mais elle n'allait pas y parvenir. Parce qu'il y avait quelque chose qui la gênait profondément concernant l'avis d'Alhena sur les Phénix. Quelque chose qu'elle allait devoir dire, sinon elle allait le ressasser jour après jour. Il fallait qu'elle retirer ce poids dès à présent.

- Tu ne crois quand même pas que les Phénix pourraient s'en prendre à Vesper, si ? Ça n'est pas un culte qui tente de prendre le pouvoir en faisant un lavage de cerveau à tous ses membres, eux. Et ils ne mettraient jamais des enfants en danger, de près ou de loin. De cela je peux te l'assurer.

Alhena a beau vouloir défendre le Département de la Justice Magique, sur la base du "ils ne sont pas tous comme ça", elle n'arrivera à rien avec Izsa. Probablement parce que parmi les premiers voleurs qui avaient essayé de lui prendre sa moto volante - en toute logique les mêmes que les seconds - l'un s'était proclamé Auror. En plus d'être des hors-la-lois, ils étaient en plus aux trois quarts incompétents, puisque leur première tentative s'était soldée par un échec, et ils n'avaient pas non plus brillé par leur ingéniosité la fois où ils avaient réussi.

Et puis le fait qu'Azaël Peverell était le chef des Aurors était loin de la rassurer, au contraire. Elle avait suffisamment de tact pour ne pas le faire remarquer à sa sœur, mais sa présence au Ministère sonnait plutôt comme du despotisme que comme l'assurance d'avoir quelqu'un de compétent au poste. Elle n'avait rien contre le type - ils s'étaient croisés deux ou trois fois grand maximum - mais il ne l'avait jamais frappé comme particulièrement sérieux et méthodique. Bref, c'était le genre de personne qui pouvaient remercier le ciel d'être né dans une famille riche de Sang-Pur, parce que sinon il serait en train de vendre des Bièreaubeurres aux Trois Balais et pas à la tête des Aurors.

En bref, Izsa resta coite, préférant ne pas insister sur ce point. Même si afficher des vues opposées au Ministère n'était en soit pas risqué - du moins pas ici et pas en tant que Langue-de-Plomb - elle voyait bien que cela ne mènerait nulle part. Alhena gagnait à être du côté de l'autorité, et elle n'était pas suffisamment arrogante pour croire qu'elle changerait son esprit grâce à une langue bien pendue. Mais quand elle se mit à parler des Phénix...

- S'en prendre à Vesper ? Je n'en sais rien, je ne les connais pas. Pour moi, les deux groupes sont les mêmes. Qu'ils protègent des gens ou les attaquent, derrière tout cela il y a toujours des conséquences et des dangers, quoi qu'on en pense. Les dommages collatéraux, qu'importe ta cause, ils sont bien présents. Et mon devoir de mère, c'est qu'ils ne s'aventurent pas dans une histoire de ce type. C'est égoïste peut-être, mais je pense que tu peux comprendre cet instinct de protection, justement... J'aimerai ne pas avoir à enterrer un autre enfant.

Au commencement de sa réplique, Izsa avait été mise sur les nerfs, de manière quasi-automatique. "Les mêmes". Non mais, elle s'entendait parler ? Attaquer ou protéger les gens, c'était la même chose ? Le pire, s'était que quand on le mettait en relation avec ce qui avait été dit avait, alors c'était comme si elle impliquait qu'il n'était pas du devoir du Ministère de protéger les gens en se mettant potentiellement en danger. Alhena était décidément un produit de sa famille, une bonne centaine de générations de privilège mis à la suite sans se poser de question. Evidemment, pour elle s'était pareil. Mais Izsa voyait bien qu'elle était vraiment inquiète pour Vesper. C'était bien normal, et elle se voyait mal lui dire qu'elle avait tort, dans le contexte. Même si la fillette serait un jour capable de faire ses propres choix et - peut-être- de se rallier à leur juste cause, ça n'était pas le point de vue d'une mère. Certainement pas celui d'une mère en deuil.

- Comment ça tu peux me l'assurer au fait ? Ils jouent aux faux héros, effacent les pistes de nos Aurors qui nous servent à coincer les mages noirs. Ils méritent Azkaban pour entrave à la justice. J'ai été Directrice de ce département et je me rappelle à quel point la guerre entre les deux groupuscules est insupportable à gérer pour la population. Elle fait pression sur le département, et eux, ils causent des pertes chez nos agents, brouillent nos filatures et nous empêchent de faire notre travail. Ils nous mettent clairement des bâtons dans les roues, tous autant qu'ils sont. Ce n'est pas noir et blanc. S'ils veulent protéger la société, qu'ils commencent par assumer leurs propres actes et se joignent aux Aurors. Cela fera gagner du temps à tout le monde.

Izsa était-elle allée trop loin ? Elle ne voulait pas en révéler trop, même si c'était pour convaincre Alhena de la justesse des objectifs de l'Ordre. Elle aurait pu lui dire qu'elle avait été là, le jour où le pont de Londres avait été attaqué. Elle avait été là, et ça n'était pas les Aurors qui avaient aidés, dans le feu de l'action. Ils n'avaient été capables de rien, et c'était l'Ordre - c'était elle - qui avait du se mettre en première ligne pour sauver un maximum de personnes. En fin de compte, c'était exactement ce que disait Alhena : le Ministère ne que ramener des indices, limiter la casse et éviter de trop modifier le statu quo. Ils pouvaient supporter les Mangemorts tant que ceux-ci ne gênait pas trop leur institution, et des victimes moldues étaient très loin de les menacer. Mais un peu de grabuge dans la communauté magique ? Là s'était le bout du monde.

- Je sais que tu ne l'entends pas comme cela, mais à mes oreilles ça sonne juste comme si tu cherchais des excuses aux Aurors pour expliquer leurs échecs. Ils arrivaient à arrêter le chef des Mangemorts il y a des années malgré les activités de l'Ordre de Phénix, alors qu'est-ce qu'ils font maintenant ?

Comme quoi avoir des Phénix chez les Aurors était extrêmement bénéfique quand il s'agissait d'appréhender Clyde Higgs, celui qui menait les Mangemorts avant que le Masque Rouge prenne le relais. C'était les changements politiques du Ministère et la démission de leurs meilleurs éléments qui avaient mené à la chute de la meilleure force du monde magique, pas l'Ordre du Phénix.

- Mais... Parlons de choses moins ternes ! Comment va Ollivander's ?

Oh, un changement de sujet ! Quelle bonne idée ! D'autant plus qu'Izsa n'était jamais à court de choses à dire quand il s'agissait de baguettes magiques.

- De mieux en mieux ! on pouvait dire qu'il renaissait de ses cendres, si on avait l'âme au jeu de mot. J'embauche, même, en ce moment. Avec Jennifer et Hugh, je compte bien avoir l'équipe parfaite. Et je suis en contact avec des gobelins afin d'augmenter encore plus la protection de la boutique face aux attaques. Cette fois-ci, c'était sûr : Ollivander's ne serait plus jamais victime de ce genre d'"incidents". Quand bien même elle fut responsable de la moitié de l'incident. J'essaye d'agrandir nos contacts à l'étranger, aussi. Ça n'est pas facile vu comment les artisans protègent le moindre de leur secret, mais j'espère avoir de meilleurs résultats si je m'adresse directement aux fournisseurs de composants magiques.

Elle lève un sourcil avant de passer à la suite.

- D'ailleurs ? Ta nouvelle baguette ? Tu en es satisfaites ?