Salle d'interrogatoire n°4

Alexander n'avait jamais été aussi excité de toute sa carrière d'Auror, comment aurait-il pu en être autrement ? Ce soir ils étaient enfin parvenus à attraper l'un des pourri qui terrorisait l'Angleterre, l'un des malades qui se faisait appeler mangemort ! Qui aurait pu prévoir ce qu'il s'était passé ce soir là ? Sûrement pas le sorcier de l'est. Lorsqu'il s'était rendu à Godric's Hollow pour son tour de garde le chasseur de mage noir s'était attendu à subir un éternel tour de garde ennuyeux mais les choses ne s'étaient pas exactement déroulées comme cela... En quelques minutes l'ancien Serdaigle était tombé sur deux mangemortes et les avait attaqué, les choses avaient vite dégénérées et s'étaient transformés en bataille de large envergure. Au terme d'un affrontement particulièrement violent deux mages noirs s'étaient envolées mais il restait l'un d'entre eux. Les événements étaient maintenant terminés depuis de longues minutes mais Alex' ne parvenait toujours pas à se calmer, le Russe pouvait encore sentir l'excitation de l'affrontement qui lui faisait presque oublier la douleur cuisante qu'il ressentait à son bras droit. Un coup d’œil à ce dernier le rassura un peu, sur le coup il avait cru qu'il perdrait définitivement l'usage du bras mais il pouvait encore s'en servir au moins pour le moment... Un long bandage recouvrait la blessure sur toute la longueur de l'avant bras laissant peu de doutes sur la gravité de la blessure. Scott grimaça, il n'avait jamais été doué pour les sortilèges de soin et il avait du se charcuter le bras en plein milieu de l'affrontement, même maintenant il ne pouvait pas se permettre de se rendre à Ste Mangouste ! Le Phenix aurait vraiment donné cher pour que July soit à ses côtés mais à cet instant il avait d'autres priorités. La plupart des autres chasseurs de mages noirs étaient allés se faire soigner, certains avaient accompagnés Austin, il ne restait que lui pour s'occuper de l'interrogatoire. L'ancien Serdaigle observa son reflet dans le miroir, il avait presque l'impression d'avoir un cadavre en face de lui, un cadavre particulièrement sale et fatigué ! Rapidement le jeune Auror se passa un filet d'eau sur le visage pour se débarbouiller, il était déjà plus présentable. Le peu de temps de repos était maintenant écoulé, le travail allait devoir reprendre. Sans perdre de temps le russe attrapa sa veste cuir et la passa sur ses épaules, elle était dans un relativement bon état puisqu'il ne l'avait pas pendant le combat et elle avait le mérite de dissimuler son bandage. Si il se regardait dans le miroir il avait presque l'impression qu'il était en parfaite forme, prêt à remettre ça.

Alexander poussa un soupir tandis qu'il sortait des toilettes, il n'avait jamais été doué pour les interrogatoires et visiblement Sudworth n'allait pas tarder à le rejoindre. Ces derniers temps le ministre avait été particulièrement exigeant et le Serdaigle doutait d'être à la hauteur pour un exercice qu'il exécrait tout particulièrement, plus que jamais il allait devoir se contrôler. Le membre de l'Ordre du Phenix pénétra dans l’ascenseur avec une pensée pour ses frères et sœurs d'arme, à cet instant il aurait du être à leur côté... Le hasard avait fait que ce soit lui qui capture l'un de leurs ennemis jurés, et eux étaient-ils parvenus à la même chose ? Sans surprise le pourfendeur de magie noire était seul dans et il profita de ce moment d'intimité pour communiquer la capture à ses camarades grâce à son gallion d'urgence. Comment se débrouillait Elenna ? Si les choses avaient dégénérées alors une bataille avait sans doute éclatée... Si elle n'était pas terminée alors sa fiancée ne pourrait pas se rendre au ministère avant un moment, c'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il s'occupait de ce foutu interrogatoire ! Peut-être aurait-il pu ou aurait-il du appeler miss Luminos en renfort mais il était désormais trop tard, son invité de marque ne l'avait que trop attendu et le ministre n'allait pas tarder à les rejoindre. Alexander soupira tandis qu'il pénétrait dans le couloir des salles d'interrogatoires, désormais il devait se composer un masque, un masque d'indifférence, un masque de mépris... Le mage noir était censé voir débarquer devant lui un Auror sans failles, sans doutes et sans peurs. On avait informé le sorcier de l'est que le mangemort avait été emmené en salle d'interrogatoire numéro quatre d'ailleurs trois tireurs d'élites de baguette magique étaient postés devant cette dernière. En quelques enjambés Scott avait rejoint les trois hommes et s'était identifié grâce à son badge d'Auror, désormais c'était entre lui et son prisonnier.

Le membre de l'Ordre du Phenix poussa la porte, pénétra dans la salle et la referma. Toute l'attention d'Alexander était portée sur son prisonnier, le mangemort avait été libéré de ses entraves et du stupefix mais on l'avait dépossédé de son masque, de sa baguette et on lui avait passé des menottes anti capacité magiques, il était assis à une table sur une chaise loin d'être confortable. Il était étonnant de voir à quel point un mage noir pouvait sembler humain... Non, ce n'était pas un démon qui se trouvait devant Scott mais bien un homme avec une tête, deux bras et deux jambes. La bataille avait semble t'il affecté le physique du prisonnier mais on pouvait aisément deviner qu'il était un homme séduisant. Les yeux azurs du mage noir fixaient Alexander depuis qu'il était rentré dans la salle, le pourfendeur des arts noirs avait rarement vu un regard aussi intense, aussi intimidant mais aujourd'hui c'était lui qui était en position de force en conséquence il ne détourna pas le regard et planta ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Que pouvait penser un mage noir à cet instant ? Il venait sans aucun doute de vivre ses derniers instants de liberté et allait passer le reste de sa vie à Azkaban, une perspective peu réjouissante. L'homme avait sans doute envie de désintégrer Alexander d'un simple coup d'oeil mais un tel exploit restait malheureusement pour lui hors de sa portée. En théorie le Phenix aurait du détester cet homme, le haïr de tout son être et pourtant... Pourtant il n'y arrivait tout simplement, c'est bien simple il l'avait impressionner par ses talents de combattant, ce gars là était parvenu à combattre quatre Aurors presque seul ! L'ancien Serdaigle avait toujours cru être un grand duelliste, aujourd'hui il avait compris qu'il avait encore bien du travail à fournir pour atteindre ce niveau. D'un simple sortilège le mangemort avait fait voler ses défenses magiques en morceaux et l'avait marqué à vie. Désormais il essayait sans doute de faire voler ses défenses mentales d'un simple regard, un regard qui s'était sans doute posé sur des centaines de meurtres, de cadavres, de tortures et d'attentats. Peu importe, aujourd'hui tout sa sinistre besogne prenait fin ici, dans une salle d'interrogatoire du ministère. L'épilogue d'une triste oeuvre. Alexander attrapa une chaise face au mangemort et s'assit, on disait que rester debout permettait d'intimider ceux qui étaient interroger... Ce stratagème marchait peut-être avec les petites frappes mais pas avec un gars comme lui.

-Bien je pense qu'on peut directement sauter les politesses et passer aux présentations. Je me présente, Alexander Scott, Auror du ministère de la magie, je suppose que vous l'aviez déjà compris. On risque de passer un petit moment ensemble l'idéal ce serait que je sache votre identité pour rendre les dialogues plus facile... De toute façon on finira bien par la trouver alors pourquoi perdre du temps ?

Tout dans cette situation semblait perdu, et pourtant, jamais le Seigneur des Ténèbres n'avait été aussi calme. L’œil froid fixé sur une porte qui ne s'ouvrait toujours pas, il ne craignait rien. Il était invincible, immortel. Les mains liées, loin de toute sa puissance magique et surtout à visage découvert, le puissant mage noir ne doutait pas. Les premières instants, une vague de questions l'avait envahis, et puis, comme une brise légère, le calme l'avait piégé. Quelle importance ? Il n'était qu'un seul être, ils faisaient de lui un modèle sans s'en rendre compte. Il bravait tout pour ses idéaux. Ils étaient de plus en plus nombreux... Rien ne pourrait les arrêter. Et si ce n'était pas lui, Clyde, qui mènerait l'Ordre à la réussite de la mission, ce serait l'un de ses plus fidèles serviteurs... On les appelaient les Mangemort. Ils avaient en eux la flamme de la puissance et de l'ambition. Et lui était leur chef.

Bien sûr, dans cette salle d'interrogatoire gardée par de bons sorciers, privé de sa baguette, il était impuissant. Bientôt, un Auror viendrait à lui. Qui serait-il ? Le traître, peut-être. Cela pourrait être une douce ironie. Ou bien celui qui causait tant de tourments à 26. Un sourire carnassier s'empara de lui. Les événements lui semblait affreusement flous, sombres et imprécis, mais il ne doutait pas des siens. A l'heure qu'il était, tous devaient cherche un moyen de frapper encore, plus vite, plus fort. Tous en sécurité, tous dans la fleur de l'âge. Lui avait peut-être fait son temps. Il allait le découvrir.

Et pour cela, on envoya un homme qui devait avoir un peu plus de la vingtaine, les traits burinés par la fatigue mais l'oeil vif, prêt à en découdre. Il avait une mâchoire carrée, contractée. Un feu en lui dicta instantanément au mage noir qu'il n'était pas le plus faible de ses ennemis. Il hausse un sourcil prudent, sans parvenir à dégager de sa face noircie par la bataille le mince sourire qui l'ornait. L'Auror était là. Il referma la porte.

De son préambule, le porteur de la marque ne parvint à retenir que deux éléments capitaux. Tout d'abord, le fier " Je me présente, Alexander Scott, Auror du ministère de la magie. ", et finalement, le " l'idéal ce serait que je sache votre identité ", lancé sur un ton prétentieux qui creusa encore l'ombre de rictus du masqué.

Ainsi donc, voilà ce qu'était un Auror. Un homme habillé en moldu - cette veste en cuir était ridicule - qui arborait des grands airs et qui se croyait investis d'une mission divine ? Le Mangemort suprême était partagé. Que faire... ? Jouer la carte de la collaboration pour mieux se taire ensuite ou directement se taire... ?

- La plupart des gens m'appellent Maître. Vous pouvez aussi opter pour Clyde.

Clyde. Clyde Higgs. Le plus grand sorcier de sa génération. Le pourfendeur d'espoir, le maître incontesté de la magie noire. Clyde Higss, le chef des Mangemorts. Et quoi que cet Alexander pourrait dire ou faire, il resterait un homme que l'on savait immensément puissant.

Pourquoi cet interrogatoire devait-il lui revenir ? Alexander avait toujours privilégié les actes plutôt que les paroles, d'ailleurs il n'avait jamais été réellement à l'aise lorsqu'il dialoguait avec d'autres personnes. C'était ainsi, certaines personnes étaient faites pour vivre en société, pour dialoguer, pour faire de la politique et pour manipuler mais l'ancien Serdaigle ne faisait clairement pas parti de ce genre de personne. Quelle ironie... Quelques temps auparavant, avant qu'il ne rencontre Elenna, le sorcier de l'est était d'une timidité maladive, cette timidité l'avait même poussée à abandonner son poste de serveur au Chaudron Baveur alors qu'il était sa seule source de revenue ! Et aujourd'hui dans quelle situation était-il ? Il était chargé d'interroger un mage noir et de lui tirer de son esprit tout ce qu'il savait sur son organisation et sur ses camarades. Sérieusement le ministère ne pouvait-il pas créer un post d'interrogateur professionnel ? Des legilimens auraient été bien mieux placés que lui pour cette tâche mais ces derniers s'étaient tous fait mettre hors d'état de nuire lors de l'affrontement. En cas de dernier recours le ministère de la magie devait bien avoir une réserve de veritaserum mais son utilisation était régie par tout un tas de réglementations que la forceraient à remplir une flopée de paperasse. Visiblement sa seule solution était d'être assez persuasif pour forcer son interlocuteur à cracher le morceau mais ce gars là ne semblait pas vraiment être le genre de personne à se laisser impressionner par qui que ce soit et Sudworth lui même pouvait bien se pointer que ça ne changerait strictement rien. Scott s'était récemment trouvé de nouvelles ressources en matière de dialogue, après tout n'avait-il pas recruté lui même Altaïr Debrooks ? Si il avait réussit à persuader un élève de Poudlard de devenir un hors la loi alors peut-être pourrait il convaincre un hors la loi de devenir un oensionnaire d'Azkaban exemplaire.

Le sorcier de l'est reporta son attention sur le dit prisonnier. Quelque part il était amusant de voir comme ces criminels pouvaient être moins impressionnants lorsqu'ils étaient démasqués et désarmés. Alexander aurait donné cher pour pouvoir exposer cet homme à la vue de la population magique afin de leur montrer que les mangemorts étaient loin d'être des démons insaisissables, leur montrer qu'ils étaient des hommes et des femmes qui pouvaient saigner, souffrir comme n'importe qui. Les gens avaient tendances à exagérer les pouvoirs des criminels qu'ils ne pouvaient pas voir ou affronter d'ailleurs pendant un moment Scott lui même avait cru que les membres de l'organisation noire ne pouvaient-être attrapés. Pourtant ce soir là le mage noir était bien présent, ici, assis en plein milieu d'une salle d'interrogatoire du ministère de la magie. L'ancien Serdaigle était presque déçu de ne pouvait déceler aucun sentiment sur les traits inexpressifs du criminel, il s'était attendu à voir le désespoir de passer une vie à Azkaban, la peur d'être enfermé, la colère d'avoir été attrapé, la haine envers les Aurors mais il ne voyait rien, rien... Pas le moindre sentiment. Devait-il réellement s'étonner d'une telle chose ? Peut-être que de tuer d'innombrables innocents, que de commettre d'affreux meurtres avait changé cet homme à tout jamais. A l'évidence ce gars là n'était pas ordinaire, c'était lui qui était assis à la table, il était désarmé, il avait des menottes antis capacités magiques mais Alexander ne pouvait s’empêcher de rester sur ses gardes, son instinct animal lui disait de ne pas relâcher son attention... Il avait l'impression d'être dans la cage d'un prédateur à l'heure du repas même si il parvenait pour le moment à masquer admirablement bien ses émotions.

- La plupart des gens m'appellent Maître. Vous pouvez aussi opter pour Clyde.

La surprise se dessina sur le visage d'Alexander, le mangemort avait bien prononcé le mot maître ? Si c'était le cas alors il y avait fort à parier qu'il s'agissait du chef de l'ordre noir, du seigneur des ténèbres en personne. Si tel était le cas alors ça expliquait un bon nombre de choses, notamment l'incroyable maîtrise du duel dont il avait fait preuve lors de l'affrontement, ainsi que le sentiment de menace permanente que ressentait Scott. Le seigneur des ténèbres... C'était le prisonnier idéal, cet homme connaissait tout les secrets des mangemorts, c'est lui qui avait orchestré l'attaque du Poudlard Express, l'attaque de la grande salle, les attentats sur l'Allée des Embrumes, les attentats à Londres. Cet homme à l'apparence relativement normale était donc à l'origine de centaine de meurtres. Les détraqueurs avaient disparus d'Azkaban depuis des décennies mais pour la première fois de sa vie le Russe regretta qu'ils ne soient plus là en effet l'emprisonnement à vie semblait maintenant une bien douce sentence pour un criminel comme ce type.

- Vu votre position ce soir, on se contentera de Clyde car vous n'êtes plus maître de rien du tout. Il était évident que vous n'étiez pas un mangemort ordinaire, vous avez présenté plus de résistances que vos incapables de sbires. Il était peu probable que la provocation mene quelque part mais ça ne coûtait rien d'essayer. Votre nom de famille pourrait également m'être particulièrement utile, encore une fois sachez qu'il est inutile de le cacher, nous avons des moyens de vous soutirer vos plus noirs secrets. D'ailleurs en parlant de noirs secrets... Vu votre position dans l'organisation vous devez être au courant des noms et prénoms de chacun de vos camarades... Je veux chacun d'entre eux.

Petrus n'était pas en avance pour l'interrogatoire. En chemin, il avait eu une nouvelle crise de colère. C'était comme si on lui avait donné un ordre primaire et qu'il fallait qu'il le respecte sous peine de sentir sa tête exploser. Encore une fois, le Ministre de la Magie avait gagné la bataille, mais c'était éprouvant. Il laisserait Scott se charger de l'interrogatoire, il ferait seulement office de spectateur, il sentait qu'il n'en aurait pas la force. Il ne savait pas pourquoi, mais il ressentait du tréfond de son âme. Il avait un problème, on lui avait fait quelque chose, il avait l'impression d'être enchainé dans son propre corps.

Faisant une halte dans les toilettes, Petrus se passa de l'eau sur le visage avant de l'essuyer. Il devait être fort, il n'était pas Ministre de la Magie pour s'écrouler comme une vieille femme. Expirant un grand coup, il quitta les toilettes et reprit son chemin vers les salles d'interogatoire. Plus il avançait et plus il voyait l'effervécence au Ministère de la Magie. Ils étaient tous au courant de la reussite des Aurors et à présent, ils devaient reunir le plus d'informations possible, faire le ménage derrière et se tenir prêts pour répondre à la presse. Petrus était satisfait de voir autant de réactivité, il regrettait de ne pas avoir des journalistes dans les locaux pour qu'ils arrêtent de fabuler par rapport au travail des membres du ministère. Cela n'était bien évidemment pas possible.

Répondant d'un hochement de tête aux salutations de ses employés, Petrus entra dans la salle d'interrogatoire numéro quatre. Le prisonnier était installé sur une chaise, à ses poignets des menottes bloquant sa magie. C'était un homme quelconque, passant inaperçu dans une foule de gens. C'était ça la force des Mangemorts, sans leurs masques ils se fondaient de partout et il était très dur de deviner par exemple que son voisin exemplaire était un mage noir. Tout comme le prisonnier Alexander était sur une chaise, mais contrairement au premier il n'avait pas de menottes. Lui faisant signe de ne pas se lever, Petrus prit la parole.

- Bonsoir, belle capture, qu'est-ce que j'ai raté ?

Clyde restait simplement assit sur sa chaise. Sans son masque, il se devait de se parer d'un rictus affable. Ne rien montrer, jamais, surtout pas devant l'ennemi ! Pourtant, intérieurement, le seigneur des ténèbres était sceptique. Tout lui semblait immensément flou, et quand il repensait à la bataille de tout-à-l'heure, il ne revoyait ni nom ni visage, simplement des éclats de lumières. Il plongea son regard dans celui de l'Auror, sans crainte qu'il ne le pénètre. Il ne dirait rien de plus. Ou alors très peu. Juste pour les piquer à vif. Sans doutes essayeraient-ils de différentes manières mais Higgs se sentait assez fort pour ne lâcher en rien. S'il avait encore eut sa baguette, il se serait à lui-même jeté un sortilège de mutisme.

Cette réflexion fût interrompu par Alexander Scott. Hautain, il lui déclara qu'il n'était plus maître de rien. Or, le Mangemort restait encore maître de ses paroles, de ses pensées, et surtout il était encore le maître de l'ordre Noir. Mais Scott n'avait pas totalement tord : dans quelques jours, quelques heures peut-être, il serait destitué de ce privilège. Attrapé, il ne leur était plus utile. Il ne pouvait plus les guider à son aise sur le chemin de la grandeur.

- Votre nom de famille pourrait également m'être particulièrement utile, encore une fois sachez qu'il est inutile de le cacher, nous avons des moyens de vous soutirer vos plus noirs secrets. D'ailleurs en parlant de noirs secrets... Vu votre position dans l'organisation vous devez être au courant des noms et prénoms de chacun de vos camarades... Je veux chacun d'entre eux.

Souhaitait-il réellement que Clyde révèle le nom de ses partisans ? Etait-il stupide au point de croire qu'il le ferait ? A vrai dire, il n'en était même pas capable. Le flou de la bataille s'étendait à tout l'ordre. Oui, il se souvenait de leur matricule, mais rien de plus, quelques éclats de voix, un visage aux traits manquants par ci par là, mais il aurait été dans l'impossibilité de restituer les noms des Mangemort. Il en éprouvait une frustration et une gêne qu'il refusa d'admettre. Cela finirait par revenir. Pour couronner le tout, un homme qu'il reconnu très bien s’immisça dans l'interrogatoire. Petrus Sudworth. Le prétendu Ministre de la Magie. Alors, pour asseoir sa place dans les esprits, le chef des masqués se décida à révéler son nom.

- Higgs. Je suis Clyde Higgs.

Les Higgs étaient une famille reconnue pour la pureté de leur sang. Pour la renommée de leur nom. Ses enfants allaient en plus devoir porter sur leurs épaules le fait que leur père ait été un temps le Seigneur des Ténèbres. Il se décida à répondre à la deuxième question.

-Les noms de mes comparses resteront secrets, mister Scott. Il jeta un regard vide à Petrus. Monsieur le Ministre.

A vrai dire il trouvait cent fois plus intéressant de discuter avec Scott que d'adresser quelques mots au dirigeant du monde de la magie. Alexander avait au moins prouvé qu'il était un bon sorcier, puisque lui-même se retrouvait ligoté sur cette chaise. En attendant la suite des choses, Clyde essaya de combler les vides dans sa mémoire. En vain.

L'adrénaline du combat en faisait plus effet depuis bien longtemps, l'hormone permettait peut-être d'oublier la douleur et la fatigue pendant plusieurs minutes lors d'une situation désespéré mais son contrecoup était terrible et on se retrouvait bien souvent privé de toutes forces pendant plusieurs heures. Alexander se retrouvait dans une situation peu enviable, son bras n'avait reçu aucun soin digne de ce nom et lui faisait un mal de chien. Tout les muscles de son corps criaient à la torture le suppliant d'aller prendre une bonne douche puis d'aller se coucher au plus vite. Pour couronner le tout le sorcier de l'est était en proie à une terrible migraine. La seule chose qui lui permettait réellement de tenir lors de cet affreux interrogatoire c'était de se dire que son interlocuteur n'était guère plus en forme que lui. Le Seigneur des Ténèbres avait reçu bien peu de blessures au début du combat mais la fin de l'affrontement ne l'avait pas épargné et la plupart des sortilèges des Aurors avaient touchés leur cible. En tout cas si le mangemort souffrait alors il le dissimulait avec brio et prouvait ainsi qu'il était un acteur hors pair, était-il possible de devenir mage noir sans être un menteur né ? Plus le temps passerait et plus Scott allait souffrir et regretter ses faibles connaissances en médicomagie, pourquoi diable n'avait-il jamais pris le temps de s'améliorer dans ce domaine ? Capturer un mage noir à l'aide d'un episkey n'était pas particulièrement évident mais les sortilèges de soins avaient tout de même le mérite de parfois pouvoir vous sauver la vie ou même de simplement éviter de perdre la face devant l'un des plus grand sorcier contemporains. Une chose demeurait certaine, le sorcier de l'est allait devoir boucler cet interrogatoire le plus rapidement possible pour se rendre au quartier générale des Phenixs en espérant que Mkrovk serait présent, dans le cas contraire ce serait un passage obligatoire par le case Ste Mangouste.

Le bruit de porte dans son dos informa l'ancien Serdaigle qu'il n'allait pas pouvoir se libérer avant un moment. Instinctivement le sorcier Russe fit glisser sa main gauche de sur la table vers sa poche et sa baguette. La théorie voulait que le ministre vienne de rentrer dans la pièce mais cela pouvait tout aussi bien être des mages noirs venus sauvés leur maître, avec le combat qu'ils livraient contre Phenixs et les dommages que les Aurors leur avaient infligés ce soir c'était cependant bien peu probable. Le regard de l'animagus se porta sur Petrus Sudworth, le ministre était toujours aussi propre sur lui même, sa tenue était parfaite malgré l'heure tardive cependant on pouvait voir qu'il était épuisé d'un simple regard ! Combien de temps le politicien dormait-il au cours de la nuit ? Non, la véritable question était, depuis combien de temps le politicien n'avait pas dormi ? L'entrée de Sudworth avait aussitôt tendu Alexander, à dire vrai il aurait préféré être seul pour cette interrogatoire et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que même si le prisonnier était menotté et théoriquement incapable d'utiliser la magie, Scott se sentait obligé de garder un œil sur son patron pour éviter qu'il ne lui arrive un quelconque soucis. Ensuite parce que le ministre était quelqu'un d'exigeant, de particulièrement exigeant surtout ces derniers temps tant et bien que le capture du Seigneur des Ténèbres ne lui suffirait sans doute pas, il faudrait que cette dernière mène quelque part. C'était ce deuxième point qui était véritablement gênant car le pourfendeur de magie noir se sentait incapable de tirer la moindre information du meurtrier qui se trouvait face à lui.

- Bonsoir, belle capture, qu'est-ce que j'ai raté ?

A bien y réfléchir ce serait la première fois qu'Alexander allait pouvoir lui annoncer la capture d'un véritable mangemort. Oh bien sûr il y avait bien eu la capture de Raphaelle Elfast mais c'était Londubat qui s'en était occupé et le procès avait fini par l'innocenter. D'ailleurs avant de rentrer dans l'Ordre du Phenix, Scott lui même s'était mis à douter du fait qu'elle soit une mage noir puis il avait vu les preuves de ses propres yeux. Ce soir là il était difficile d'avoir le moindre doute sur la culpabilité du dénommé Clyde, il avait aidé des mangemorts à s'échapper et avait attaquer des représentants de la justice magique, tout cela dans un quartier semi sorcier et donc devant les yeux potentiels de moldus, difficile de faire plus accablant. Malgré toutes ses preuves évidentes l'animagus restait tendu, la dernière fois aussi les preuves étaient bien là et cela n'avait pas empêché le ministre d'innocenter une meurtrière. Que se passerait-il si le scénario se renouvelait aujourd'hui ? L'Ordre du Phenix devrait-il prendre des mesures radicales devant un ministre qui était visiblement le protecteur des mages noirs ? Alex' écarta cette possibilité de ses pensées, il avait toujours tendance à songer aux pires scénarios.

- Higgs. Je suis Clyde Higgs. Les noms de mes comparses resteront secrets, mister Scott. Monsieur le Ministre.

Alexander fronça ses sourcils, cet homme était un Higgs ? Il avait déjà rencontré l'une d'entre elle ici même, au ministère de la magie... Evidemment cette entrevue commençait maintenant à remonter mais il était rare que des élèves de Poudlard ne vienne interroger l'Auror sur leur orientation, à vrai dire ça ne lui était arrivé que cette fois là tant et si bien qu'il ne l'avait pas oublié ! La jeune femme voulait à l'époque se lancer dans une carrière au ministère, qu'était-elle devenu depuis ? Quel était son lien avec le meurtrier qui se tenait ce soir là face à lui ? Comme prévu Alexander se retrouvait dans une impasse, son prisonnier fraîchement capturé refusait de révéler la moindre chose à propos de ses sous fifres et il refuserait sans doute de révéler la moindre chose sur l'ordre noir. Scott serra les mâchoires bien décidés à ne pas laisser le criminel dicter sa loi dans cette salle d'interrogatoire. La main du chasseur de mage noir glissa de sa baguette vers son bras blessé qu'il entrepris de masser pour tenter de faire disparaître la douleur tandis qu'il s'adressait au ministre pour le tenir au courant de la situation.

-Monsieur le ministre, je vous présente Clyde Higgs, le Seigneur des Ténèbres en personne ! Ou plutôt devrais-je dire, l'ancien Seigneur des Ténèbres car il n'est plus maître de rien désormais. Une nouvelle fois Alexander insistait sur ce point bien décidé à le faire comprendre à son interlocuteur. Cet homme s'est interposé dans mon affrontement avec deux membres de son organisation que j'avais blessé. Après un violent affrontement les deux mages noirs se sont échappées mais nous avons capturé ce criminel.

Le sorcier de l'est se retourna vers son prisonnier, la partie ne faisait que commencer même si cela était loin d'emplir de joie le membre de l'Ordre du Phenix. Il était là pour tirer la vérité de la bouche du mangemort et il était bien décidé à faire tout son possible avant de potentiellement s'avouer vaincu. Malheureusement pour son interlocuteur il n'était pas du genre à abandonner facilement.

-Je crois que vous que vous ne comprenez pas vraiment la position dans laquelle vous vous trouvez monsieur Higgs. Alexander croisa les bras, fixant ses pupilles dans le regard pénétrant de son interlocuteur. Personnellement... J'ai tout mon temps. Evidemment je ne réussirai sans doute à vous faire dire la vérité cette nuit si vous ne le voulez pas mais j'y parviendrai tôt ou tard. Combien de temps pensez vous rester à Azkaban ? Sûrement plusieurs années. Si je dois vous faire ingurgiter des litres de veritaserum, vous imposer des séances de legilimancie tout les jours alors je le ferai sans hésiter.,si ça peut me permettre d'avoir la vérité. Evidemment les détraqueurs ont quitté la prison depuis des décennies mais même les plus durs finissent par être brisés par le climat qui y règne et je ne souhaite à personne d'y terminer ses jours, c'est une expérience traumatisante. Le pourfendeur de magie noire marqua une pause dans son discours évaluant son adversaire. Vous ne tiendrez pas. Épargnez vous de vaines souffrances car personne ne viendra à votre aide. Qui sont vos compagnons et où se situent vos repaires ?

Plus l'interrogatoire traînait en longueur, plus les informations encore présentes dans l'esprit embrumé du seigneur des ténèbres. Les visages se faisaient de plus en plus flous, les noms de plus en plus incertains. A chaque seconde, il perdait la mémoire sur les événements les plus marquants de sa vie. L'ordre était là, mais vide. Plus un prénom, plus une silhouette, plus un combat. Simplement la certitude qu'il était important pour ce groupuscule, qu'il devait se taire. Qu'il était précieux pour ces gens qui l'interrogeait; en vain. Il était incapable de plus que ce à quoi il se raccrochait ; son nom, Clyde Higgs.

Assis, simplement, Clyde n'écoutait qu'à moitié les propos de l'Auror Scott, qui a ses oreilles sonnaient creux. Il lui parlait d'Azkaban ? Croyait-il vraiment que cela suffirait à effrayer ? C'était risible. Ce qui l'attendrait psychologiquement derrière les barreaux de la prison magique était tendre à comparé du sort que lui offrirait ses acolytes s'il les trahissaient. Et même ! Nul, et encore moins lui, le grand Clyde Higgs, ne donnerait un seul nom de son groupuscule ! Il avait un honneur, lui !

- Je comprends parfaitement tout ce qui se passe, Mister Scott. Je ne suis pas l'un de vos stupides collègues. J'ai d'autres capacités, aussi, qu'elles soient magiques ou mentales. Il eut un rictus. Envoyez moi à Azkaban si cela vous tente, je ne donnerais aucun nom. Le plus amusant est que vous savez déjà ce combat perdu d'avance.

Clyde, satisfait de lui-même, bien que troublé par son manque de souvenirs, croisa fièrement les jambes et attendit la suite. Douleur, difficultés, peine et torture l'attendait peut-être, il était prêt. On l'avait préparé toute sa vie à affronter ce qu'il redoutait : aujourd'hui, il était le plus redoutable sorcier de sa génération. Le reste n'importait pas.

-Sachez le, Mister Scott. Nous sommes partout. Dans vos rues, vos boutiques, vos écoles, vos foyers. Nous sommes vos amis, vos compagnes, vos commerçants, vos élèves. Nous sommes demain. Vos actions sont vaines, pas les nôtres...

En soit, provoquer un auror n'était pas une très bonne idée. Mais au point où il en était, Higgs était bien heureux de faire les choses comme il le voulait. Il n'avait rien, rien à perdre.

Comment diable en était-il arrivé là ? Par le passé Alexander rêvait d'incroyables aventures, il parcourait la Taïga à la recherche d'histoires et de frissons ! Depuis son plus jeune âge il avait rêvé de combattre des mages noirs ou plutôt d'avoir un métier trépidant, quel métier plus trépidant que la profession d'Auror ? Aujourd’hui l'ancien Serdaigle avait réalisé son rêve de gosse et même bien plus puisqu'il était en parallèle devenu membre de l'Ordre du Phenix ! Pouvait-on réellement avoir une vie plus trépidante que la sienne ? Il se trouvait actuellement dans la même pièce que l'un des plus grands criminel du siècle mais dans cette pièce il y avait aussi le ministre de la magie, l'un des hommes les plus influents au monde et qui sans le savoir rêvait de mettre la main sur lui. L'ironie semblait elle aussi s'être inviter à l'intérieur de la petite salle d'interrogation. Petrus Sudworth avait devant lui les deux clefs qui pouvaient lui permettre d'éradiquer les deux organisations qui lui faisaient tant d'ombre et pourtant il ressortirait de cette salle avec autant d'informations qu'il en avait en rentrant ! Finalement à quoi avait servi tout le sang versé ce soir là ? Le chasseur de mage noir savait pertinemment qu'il ne parviendrait à tirer strictement aucune information de ce sombre individu et la seule satisfaction qu'il pourrait tirer de cette nuit c'était qu'il avait enfin mis la main sur un mage noir. Combien de temps cet homme allait-il rester sous les barreaux ? Quelques jours ? Quelques mois ? Quelques années ? A l'évidence il n'y resterait pas toute sa vie malgré ce que Scott essayait de lui faire croire, même lui ne croyait pas à une telle affirmation. L'Ordre du Phenix avait une porte de sortie à Azkaban pour permettre d'exfiltrer l'un de ses membres, pourquoi n'en serait-il pas pareil chez leurs ennemies héréditaires ? Il était de plus fort probable que des gardiens de la prison soient corrompus jusqu'à l'os. Clyde Higgs ne resterait pas dans sa cellule.

Alexander jeta un coup d'oeil discret à Petrus, cet homme était peut-être ministre mais il était complètement dépassé par les événements. La vérité c'était que le dirigeant de la communauté magique dirigeait son bateau dans un iceberg. Les institutions étaient corrompus à tout les niveaux que pouvait-il faire ? Evidemment il existait un dernier scénario où le capitaine dirigeait volontairement son navire à la mort, où le ministre était un mage noir. Le sorcier de l'est grimaça légèrement, il n'était décidément pas fait pour toutes ses intrigues politiques. Une chose cependant demeurait certaine, dans cette salle d'interrogatoire étroite de déroulait une drôle de pièce, un jeu du chat et la souris à trois acteurs où chacun risquait gros. Un chasseur, un lion et une souris, voilà qui pouvait bien décrire les trois protagonistes mais qui jouait quel rôle ? Visiblement Clyde Higgs n'était plus le lion, ni le chasseur on pouvait donc désormais le considérer comme la souris. Alexander avait tendance à se considérer comme le lion, en tant que membre de l'Ordre du Phenix sa tête était mise à pris par le chasseur qui se trouvait être son propre patron. La situation ne manquait vraiment pas de piquant il fallait bien le reconnaître ! Combien de temps un tel jeu pourrait-il encore duré ? Impossible à dire... Qui du chasseur ou du lion serait le dernier debout ? Impossible à dire. Cependant l'ancien Serdaigle était bien décidé à ne pas tomber si facilement entre les mains du ministre et pour le moment il était plutôt serein, après tout le département de la justice magique et plus particulièrement les Aurors n'étaient-ils pas entièrement acquis à la cause des Phenixs ?

- Je comprends parfaitement tout ce qui se passe, Mister Scott. Je ne suis pas l'un de vos stupides collègues. J'ai d'autres capacités, aussi, qu'elles soient magiques ou mentales. Envoyez moi à Azkaban si cela vous tente, je ne donnerais aucun nom. Le plus amusant est que vous savez déjà ce combat perdu d'avance.

Alexander serra instinctivement les mâchoires, de tout les Aurors il était peut-être le moins bien qualifié pour s'occuper d'un tel interrogatoire ! Evidemment il avait plus de vécu au ministère que n'importe lequel de ses collègues, évidemment il avait affronté un nombre incalculable de mage noir et était toujours vivant... Mais le sorcier de l'est avait surtout un désastreux rapport avec les sortilèges de mémoire et d'esprit et en conséquence l'esprit de Clyde Higgs était un véritable coffre fort pour lui ! Pire que cela, si il tentait d'entreprendre quelque chose alors ce serait sans doute le Seigneur des Ténèbres qui parviendrait à lire son esprit et cela sans même l'aide de sa baguette ! Dans ces conditions il semblait particulièrement difficile de lutter et il était évident que le criminel avait raison, il ne tirerait rien de plus de lui ce soir là et sans doute jamais. Scott avait eu l'occasion de voir les capacités magiques de son ennemi durant l'affrontement et en conséquence était bien placé pour savoir qu'il était loin d'être n'importe qui, pouvait-on devenir maître des mangemorts en étant le premier clampin du coin ? Peu probable.

-Sachez le, Mister Scott. Nous sommes partout. Dans vos rues, vos boutiques, vos écoles, vos foyers. Nous sommes vos amis, vos compagnes, vos commerçants, vos élèves. Nous sommes demain. Vos actions sont vaines, pas les nôtres...

Le membre de l'Ordre du Phenix ne céda pas aux menaces dissimulées de son interlocuteur et plongea son regard dans les abysses glaciales du Seigneur des Ténèbres oubliant un instant complètement la présence du ministre de la magie. Qui croyait-il impressionner comme ça ? Alexander avait du mal à l'être en sachant que l'ordre noir avait du envoyer son sur le champ de bataille. Le pourfendeur de magie noire resta quelques instants sans prononcer le moindre mot, de simples regards étaient parfois plus éloquent que n'importe quel discours de politicien. Finalement le chasseur de mage noir se leva de sa chaise, cet entretien n'avait que trop duré et l'Ordre était sans doute en train de mener bataille contre les mages noirs, il n'était pas question de traîner ici.

-Il est amusant d'entendre de telles paroles en sachant que vous vous tenez devant moi ce soir. Les ressources des mangemorts ne doivent pas être aussi illimités que vous le sous entendez si vous avez du vous mettre en danger ce soir. A vrai dire ces derniers temps j'ai plutôt l'impression que vous êtes dos au mur. Alexander marqua une pause appuyant ses deux mains sur la table. Ne vous inquiétez pas pour moi, je sais m'entourer des bonnes personnes et j'ai pleine confiance dans mon entourage. Sans plus de cérémonie l'Auror pris la direction de la sortie. Vous m'excuserez monsieur le ministre mais la nuit a été particulièrement longue et je ne tirerai rien de plus de ce criminel mais je reste persuadé que Miss Strugatsky sera heureuse de relater la nouvelle. A peine eu t'il posé la main sur la poignée de la porte qu'Alexander sentit une douleur cuisante dans tout son bras, il était plus que temps de s'éclipser, le rôle devenait bien trop dur à porter et l'appréhension pour Elenna devenait bien trop grande. La mission de passait-elle bien sans lui ? Le repos devrait sans doutre attendre...

Départ de Alexander Scott

Nouveau RP

Alexander grimaça tandis qu'il se dirigeait vers la salle d'interrogatoire numéro quatre, la tâche qui lui incombait aujourd'hui ne lui plaisait guère cependant il devait l'accomplir avant de quitter définitivement le ministère de la magie. Une fois de plus Elenna lui avait demandé de recruter quelqu'un pour l'Ordre du Phenix, un dénommé Amnesius Croupton qui avait récemment rejoint les Aurors. Le choix n'avait pas été réellement dur pour l'organisation, il devait trouver quelqu'un pour le remplacer au ministère et généralement les chasseurs de mage noir partageaient leurs idéaux. Le sorcier de l'est n'aimait pas l'idée que ce soit à lui de recruter ce nouveau membre, il n'aimait pas l'idée de devoir recruter un nouveau membre. Par le passé déjà l'ancien Serdaigle s'était montré réticent à devoir s'occuper du cas d'Altaïr et voilà qui c'était de nouveau à son tour de se coller au recrutement... Pourtant malgré toutes les inquiétudes qu'il pouvait avoir jamais il ne serait venu à l'idée du jeune homme de refuser un ordre de sa dulcinée, elle comptait sur lui, toute l'organisation comptait sur lui. Scott était parfaitement conscient que la tâche serait moins évidente que la dernière fois, premièrement parce que Croupton était adulte, deuxièmement parce qu'il était Auror et troisièmement parce qu'il n'était décidément pas doué pour les longs discours. Que se passerait-il si son nouveau collègue se montrait réticent une fois qu'il lui aurait exposé ses arguments ? Que se passerait-il si le nouvel employé devenait subitement violent en apprenant qu'un criminel se trouvait dans la même pièce que lui ? En général la démarche était simple dans ce genre de situation, il fallait effacer la mémoire de l'interlocuteur cependant dans le cas d'Alexander les choses étaient un peu plus délicates... Pour le russe n'importe quel sort d'amnésie était un véritable défi et il risquait fort de tuer son adversaire en le lançant ou de causer d'irrémédiables dommages à son esprit. Quel était le niveau de duelliste d'Amnesius ? Apparemment il avait vaincu Luia lors de son duel d'initiation, il savait donc se servir d'une baguette. L'entrevue s'annonçait pour le moins difficile.

Le membre de l'Ordre du Phenix traversa le couloir des salles d'interrogatoire à grandes enjambées jusqu'à atteindre la salle d'interrogatoire numéro quatre où il avait donné rendez vous au nouvel auror pour un interrogatoire de formation. Evidemment ce jour là il n'y aurait pas d'interrogatoire... Ou peut-être que si finalement si les choses tournaient mal et qu'Alexander se retrouvait à la place exacte où se trouvait Clyde Higgs quelques semaines plus tôt. Le lieu de la déchéance du Seigneur des Ténèbres allait étonnement servir à l'avènement d'un nouveau Phénix, de quoi se faire retourner le criminel dans son étroite cellule. Scott frissonna un pénétrant dans la salle d'interrogatoire, cette dernière lui rappelait de bien mauvais souvenirs même si ce n'est pas son procès qui y avait eu lieu. Jamais le chasseur de mage noir n'avait croisé une personne aussi maléfique, douée et intelligente que Clyde Higgs, évidemment il haissait cet homme de tout son être mais il l'admirait aussi plus que quiconque au monde. C'était une sensation bizarre, impossible à décrire, l'ancien Seigneur des Ténèbres était tout simplement le meilleurs duelliste qui lui ait été donné de rencontré, il emplissait la petite pièce d'une tension grisante et il l'avait poussé dans ces cerniers retranchement alors même que c'était lui l’enquêteur. Un autre paramètre troublait l'ancien Serdaigle, la salle où aurait lieu l'entretien n'avait plus été utilisée depuis cette fameuse soirée, les dernières personnes qui y avait discutées étaient donc le ministre et le Seigneur des Ténèbres puisqu'il les avait laissé seul en prétextant s'éclipser car il n'avait plus de force. Le Phenix balaya la pièce du regard, deux chaises et une table, des murs blancs, une porte et rien d'autre. C'était parfait, il n'y avait pas besoin d'autres choses. Désormais il était temps de préparer les lieux pour l'arriver de son invité.

Le sorcier de l'est pointa la porte de la salle de sa baguette et formula un Immugio s'assurant ainsi que personne ne viendrait écouter leur conversation. L'ordre du Phenix avait le monopole chez les Aurors mais n'était pas certaines de la loyauté de la totalité d'entre eux, il valait donc mieux être particulièrement prudent. Sans changer de cible Alexander formula un colla porta condicionalis , désormais la porte se refermerait à partir du moment où une personne la franchirait. La manœuvre allait sûrement surprendre Amnesius et il serait sans doute sur la défensive mais même si il tentait quelque chose pour sortir il ne serait pas assez rapide pour réagir car le chasseur de mage noir avait un coup d’avance et serait donc plus prompte à réagir. La manœuvre n'avait pas pour but d’empêcher son interlocuteur de sortir mais visait plutôt à quiconque de rentrer. Le futur ex Auror esquissa un sourire, tout était prêt pour accueillir son futur invité, il lui avait dit de venir vers dix heures, à cet heure là cette partie du ministère ne bouillonnait pas trop, à vrai dire cette partie du ministère ne bouillonnait jamais. Le jeune homme arriverait-il à l'heure ? Il était difficile de s'orienter dans le véritable dédale de couloir qu'était le ministère et on avait tôt fait de s'y perdre. Alexander balaya cette hypothèse, finalement peu lui importait qu'il arrive ou non en retard, mieux valait se concentrer sur l'entrevue car une fois de plus il allait mettre son identité en danger. Peu importait finalement... De toute façon il allait sans doute devenir l'un des criminel les plus recherché de Grande-Bretagne dans quelques jours ou dans quelques semaines alors un jour ou deux en plus qu'est ce que ça changeait ? De toute façon cela faisait bien longtemps que le russe avait pris ses précautions, il tenait bien trop à la liberté pour finalement se retrouver en prison. Il tenait bien trop à Elenna pour se retrouver en prison. Les chaînes qui le retiendraient n'avaient pas encore été forgées. L'ancien Serdaigle soupira et s'assit à table en face de l'entrée, la baguette du Russe était glissée dans sa manche prêt à jaillir à tout moment. Désormais il était temps d'attendre. La naissance d'un nouveau Phenix n'allait pas tarder.

Il arrive parfois que les Aurors terminent très tardivement leur travail. Parfois, certains d'entre eux avaient coutume de passer la nuit au Ministère entre deux journées complètement chargées. Il n'était donc pas étonnant de trouve l'un d'entre eux sur son lieu de travail dans l’institution politique à une heure bien tardive. Amnesius venait tout juste de passer sa formation d'Auror si bien qu'il n'avait même pas encore été titularisé, la fin de mois approchait d’ailleurs et le salaire d'un titulaire n'est pas vraiment le même que celui d'un Auror en formation. Il venait donc tout juste de se faire embaucher le jour où l'un de ses collègues lui avait intimé de se rendre à dix heures précises dans l'une des salles d’interrogatoire sans lui donner plus de détail sur l'affaire qu'ils auraient à traiter. Le jeune sorcier était très loin de se douter une seule seconde de quoi il retournait. Sans doute s'agissait il d'une sorte de bizutage auquel il serait confronté. S'attendant donc au pire, le garçon pris des habits particulièrement laid dans son armoire avant de se rendre au rendez vous, il avait, dans le QG des Aurors, tout ce dont il avait besoin pour se changer. C'est ainsi qu'il se retrouvait à marcher des les allées du Ministère de la Magie vêtu d'un blaser vert olive et d'une chemise saumon. Si Alexander, le collègue qui l'avait invité, voulait lui parler de quelque chose de sérieux, il éprouverait sans doute quelques problèmes. Amnesius arriva sur les lieu à neuf heure trois quart ce qui lui laissait un bon moment pour se préparer, temps qu'il s'accorda en imaginant la scène qui allait se jouer. Alexander n'aurait il pas pu lui donner plus de précision à propos du canevas ?

Le nouveau chasseur de mage noir était loin de se douter que ce serait pour lui avouer un crime que son collègue l'avait fait venir à lui. L'Ordre du Phénix, il en avait entendu parler, mais cette société qui se voulait protectrice de l'ordre et défenseur des droit fondamentaux de tout être humain sans distinction était avant tout une organisation criminelle qui n'avait sans doute pas lieu d'être. Voilà en tout cas ce qu'on lui avait dit de cette société secrète. Mais pour l'heure, il était réellement à des milles de penser à tout cela et songeait plutôt à la manière dont il allait rattraper le temps perdu dans cette salle, temps qu'il ne mettait pas à profit pour s'occuper du milliers de feuilles de rapports de descentes qui traînaient déjà sur son bureau et pour lesquels il avait pris du retard ce soir là afin de se rendre au rendez vous fixé par Scott. L'ancien Serdaigle détestait prendre du retard, il n'était pas là depuis bien longtemps, il n'avait pas même encore reçu de nouvelle de sa formation ni sa première affectation pour un tour de garde et il se laissait déjà distraire par des événements extérieurs. Pour autant, la demande d'un collègue de le retrouver dans une salle d'interrogatoire avait toute son importance et il aurait été fou de ne pas y aller. Amnesius se demanda un instant si ce n'était pas encore un test, c'était une autre possibilité. Mais son organisation sans faille lui permettait de ne pas perdre le fil de ce qu'il faisait avec les rapports qui s'entassaient dans son bureau ; une seule erreur et c'est la tempête assurée avec toutes les difficultés du monde pour reprendre pied. Vigilance constante ! Que ce soit en combat, dans la vie de tous les jours pour se protéger où en matière d'administration laquelle représentait grosse partie du travail au Ministère.

Amnesius entra dans la salle au moment même où se montre indiquait dix heures pile. Il avait attendu quelques minutes devant la porte avant de se décider à entrer pour être certain d'arriver à l'heure car après l'heure, ce n'est plus l'heure mais avant l'heure ce n'est pas l'heure. La salle était presque entièrement vide à l'exception de deux chaises, d'une table et des deux protagonistes qui se faisaient face. L'anglais était bien petit à côté de cet imposant russe . Il le regarda en tâchant de bien fermer la porte derrière lui ; cette dernière se scinda dans un étrange bruit de sucions scindant son sort censé resté scellé tout comme la porte à cet instant précis. Voilà qui était étrange, il ne pouvait donc plus faire demi tour sans tourner le dos à Alexander pendant un long moment. Drôle de sensation que de se sentir enfermé par une personne que l'on doit considérer avec le plus grand respect et envers lequel il convient de faire preuve d'une confiance absolue. Amnesius, s'il était loin de se douter de ce qui allait arriver prochainement, n'avait pas la moindre idée du fait que bientôt, il aurait sans doute à se battre aux côtés du mage qui lui faisait face. C'était un grand blond avec un fort accent russe qu'il ne pouvait entendre dans le silence qui régnait à travers la pièce. En effet, les murs blancs étaient peints du même matériaux que la conversation. Amnesius, en outre, se sentait mal à l'aise, il était tout nouveau au ministère de la Magie, il ne pouvait encore qu'imaginer ce qui avait pu arriver dans cette sombre salle d'interrogatoire. Peut-être des criminels avaient ils été envoyés à Azkaban en attendant d'être jugés ici même. Peut-être même des combats avaient ils eu lieu. L'espace semblait petit pour se battre, la meilleur solution était une droite dans la tête avant de prendre la fuite en cas de danger. Mais la porte était bel et bien fermée.

Vous souhaitiez me voir ?

Quelles étaient les qualités qui rendaient quelqu'un intéressant aux yeux de l'Ordre du Phenix ? Qu'est ce qui vous rendait différent aux yeux de cette organisation ancestrale ? Après tout les ennemis des mages noirs étaient nombreux au Royaume-Unis même si tous n'osaient pas s'opposer ouvertement à eux. Les défenseurs des moldus et des sang mêlés étaient nombreux eux aussi, et pourtant les mages blancs restaient en comité restreint. Plusieurs fois Alexander s'était posé cette question mais il n'était toujours pas parvenu à une réponse acceptable, ironique quand on savait qu'il effectuait aujourd'hui son deuxième recrutement pour le compte de l'Ordre. Avant tout les futurs Phenix devaient être habile dans le maniement de la baguette et ne pas avoir froid aux yeux. L'époque était ce qu'elle était et les affrontements n'étaient pas rares, chaque oiseau de feu avait déjà affronté au moins une fois leurs ennemies héréditaires. Recruter quelqu'un incapable de se battre aurait-été une possibilité cependant ses chances de survies en cas de capture étaient proches de zéro et il dépendait alors totalement de ses frères et sœurs d'arme. Peut-être était-ce là aussi la vision martiale de Scott, biaisé par plusieurs années de service au sein des Aurors du ministère de la magie. Une qualité demeurait toutefois primordiale pour rentrer dans l'antique organisation, la discrétion. Lorsque l'on devenait un mage blanc, on devenait par la même occasion un criminel pourchassé par le ministère de la magie. Combien de temps pourrait survivre quelqu'un incapable de tenir un secret ? Incapable de se dissimuler aux yeux du monde ? Incapable d'échapper aux rondes des Aurors ? Une telle personne mettrait non seulement sa vie en danger mais il remettrait aussi l'existence de toute l'Ordre du Phenix en cause par sa simple existence. A l'évidence l'altruisme était aussi une qualité nécessaire pour devenir un oiseau de feu, après tout en le devenant on mettait sa vie au service d'une cause dépassant l'entendement. Le sorcier de l'est soupira, ses derniers temps il avait pleinement pris conscience de ce dernier point, c'était sans doute le plus difficile à respecter pour lui. Voilà maintenant plus d'un an que lui et Elenna n'avaient plus de vie privée, combien de soirée de libre avaient-ils eu en l'espace d'une année ? Une petite dizaine tout au plus. Croupton était-il prêt à sacrifier son existence pour cette cause dont il ignorait tout ? C'était à lui de le juger.

Finalement Amnesius pénétra dans la pièce, il n'était pas en retard, en fait il était même pile à l'heure cependant le Phenix avait pris soin d'arriver plusieurs dizaine de minutes à l'avance pour tout préparer avant l'arrivée de son interlocuteur. Sans se gêner, sans prendre son temps Alexander jaugea le nouveau venu des pieds à la tête. La première chose qui frappa le sorcier de l'est ce fut la taille de celui qu'il devait recruter, il était petit et la différence de gabarit entre eux était donc importante. Pourtant on ne pouvait pas dire que Croupton était malingre, évidemment Scott ne pouvait pas en être certains mais il était presque sûr que l'homme qui se tenait face à lui était en excellente condition physique, c'était indéniablement un bon point pour quelqu'un qui désirait dédier sa vie à combattre des mages noirs aux quatre coins du Royaume-Unis. Ses vêtements étaient étranges mais l'ancien Serdaigle se serait bien garder de juger quelqu'un sur son apparence physique, lui même ne prêtait guère attention à la sienne et se savait la cible de critique lorsqu'il déambulait dans le ministère en blouson de cuir et en jean. C'était donc lui Amnesius Croupton. D'un point de vue physique il n'y avait rien à redire, ses capacités au combat étaient également plus qu'acceptables puisqu'il était devenu Auror. Désormais il restait la partie la plus délicate, celle que n'affectionnait pas particulièrement le sorcier de l'est. Que diable cet homme avait-il dans la tête ? Evidemment cela faisait quelque temps que l'Ordre s'intéressait à lui et en soi il était donc peu probble de tomber sur un afficionados de la magie noire mais on était jamais à l'abris d'une mauvaise surprise.

- Vous souhaitiez me voir ?

Alors comment entamer la conversation ? Lui révéler de but en blanc qu'il était un criminel rechercher par le ministère de la magie alors que lui même faisait parti du ministère de la magie ? Le cuisiner pendant une heure pour essayer de savoir dans quel camp il se trouvait ? Commencer par des menaces en lui disant que si il tentait quoi que ce soit il ne sortirait jamais de cette pièce ? Lui bourrer le crâne à coup de faits divers sur le ministère de la magie, sur Poudlard, sur les mangemorts, sur l'Ordre du Phenix ? Le laisser parler seul et ensuite décider de la marche à suivre ? En vérité les possibilités étaient innombrables mais Scott n'avait pas le droit à l'erreur, c'était là la difficulté de ce genre de mission. Si il choisissait la mauvaise solution alors il allait sans doute devoir se battre pour protéger sa liberté et pour protéger l'Ordre du Phenix, un tel affrontement aurait à coup sûr de terribles conséquences pour l'un et pour l'autre. Alexander soupira, il détestait profondemment ce genre de situation et en conséquence sa baguette était prêt à tout moment.

- Tout d'abord je te remercie d'être venu après tout rien ne t'y obligeais puisque cette entrevue n'est pas officielle. A vrai dire nous sommes même les seuls à être au courant de cette entrevue. Premier mensonge, tout l'Ordre du Phenix était au courant du lieu, de l'heure et de la raison de ce rendez-vous, de plus il y avait fort à parier qu'Elenna ne se trouvait pas loin. Même si tout ceci n'a rien de formel, je te prie de croire que cet entretien est particulièrement important que ce soit pour toi ou pour moi. Je vais te demander de me faire confiance, je sais que c'est difficile puisque tu as sans doute remarqué que la porte derrière toi est totalement condamnée. Je vais jouer la carte de la franchise, elle est aussi insonorisée et ma baguette est dans ma manche.

Alexander plongea son regard dans celui de son interlocuteur, qu'est ce que ce dernier pourrait y lire ? Certaines personnes disaient pouvoir deviner les sentiments à travers les regards, ces personnes étaient en générale de fieffés menteurs, on ne lisait dans les yeux que ce qu'on voulait y lire. En posant le décors Scott avait du même coup révélé à Amnesius que cette entrevue n'avait rien de normale, le sérieux du russe allait d'ailleurs sans inquiéter l'Anglais. Comment aurait-il réagit à la place de ce dernier ? En vérité les possibilités étaient relativement réduites. Soit il choisissait de coopérer, soit il se lançait dans un duel que serait sans doute perdu d'avance vu les préparatifs de Scott.

- Bien, j'aimerai que tu me dises pour quelles raisons tu as décidé de rejoindre le ministère de la magie. Par la même occasion ne perdons pas notre temps et dis moi ce que tu penses du ministère.

Étrangement, c'était la première fois qu'Amnesius prenait la peine de regarder son collègue avec attention comme il n'avait pas encore eu beaucoup de travail à faire en sa compagnie. La besogne des Aurors est certes lourde, mais elle ne se fait pas toujours en travail d'équipe comme on pourrait le croire et le jeune homme n'avait pas été embauché depuis assez longtemps. Cet entretient était donc tout autant une rencontre entre les deux hommes que le recrutement qui allait peut-être s'y opérer si toutefois l'ancien Serdaigle (oui mais lequel ?) se montrait coopératif. A peine fut il entré dans la salle qu'il se rendit compte de la taille du russe qui lui faisait face. Ils étaient tous les deux dans une salle d'interrogatoire, et il ne faisait aucun doute que personne n'aurait envie de cacher des choses à Alexander en étant assis sur l'une des chaises. L'un jaugea rapidement l'autre, l'autre jaugea rapidement le premier et si Amnesius était particulièrement sportif, Alexander, lui le dominait de loin sur ce point. C'était, bien entendu, un point crucial en ce qui concerne la traque des mages noirs, comme tout le monde le savait mais dans l'instant présent, que se passerait il ? Le jeune homme se demandait à jusqu'à quel point il pouvait faire confiance à son collègue, en terme de vigilance constante, la sienne était tendue comme un arc prêt à décocher. Pourtant, il apparaissait que le blond était tout aussi mal à l'aise, il ne semblait pas dans la position de force que lui avait attribué Croupton. Au contraire, son attitude était celle d'une personne qui cherche ses mots et tente de les rendre intelligibles. Et si l'interrogé n'était pas celui que l'on croyait dans cette salle des révélations, après tout, c'était bien Alexander qui avait quelque chose à lui dire et non l'inverse. Qu'allait on apprendre à cet instant précis ? A cet instant crucial qui marquait un tournant dans la vie du plus jeune, un tournant dont il ne pouvait pas mesurer les conséquences, un tournant qu'il ne pouvait même pas imaginer et qui, dans quelques minutes, le placerait devant un choix.

Tout d'abord je te remercie d'être venu après tout rien ne t'y obligeais puisque cette entrevue n'est pas officielle, Entama le grand homme, A vrai dire nous sommes même les seuls à être au courant de cette entrevue.

Amnesius cru tout à fait à ce que venait de lui dire son collègue, après tout, quelles raisons aurait il eu de douter de cette affirmation, il ne savait toujours pas de quoi on allait parler. Il choisi l'une des deux chaises pour s’asseoir mimant ainsi le mouvement d'une personne sûr d'elle qui ne craint pas ce qui pourrait arriver de la part de son interlocuteur. Mais se sentant tout petit, il dû lever la tête pour regarder celui qui parlait dans le blanc des yeux. Choisissant de se relever, son petit manège lui fit perdre une bribe de ce que continuait de raconter le russe.

Cet entretien est particulièrement important que ce soit pour toi ou pour moi. Je vais te demander de me faire confiance, je sais que c'est difficile puisque tu as sans doute remarqué que la porte derrière toi est totalement condamnée. Je vais jouer la carte de la franchise, elle est aussi insonorisée et ma baguette est dans ma manche.

Le jeune fonctionnaire tâchait de hocher la tête de temps à autre pour montrer qu'il avait compris et lorsque celui qui parlait marqua une pause, il prit le temps de s'asseoir sur la table. Ainsi sa baguette se trouvait elle dans sa manche. Avait il l'intention de l'attaquer ? S'agissait il de savoir s'il avait vraiment la trempe d'un Auror ? Mais de toute façon il devait bien se douter qu'Amnesius n'était pas venu sans son arme et qu'elle se trouvait non loin de sa poche à porté de main comme il avait pris le plie du poignet pour la dégainer en moins d'une seconde, en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Alors leur regard se plongèrent l'un dans l'autre. Mais celui de Scott était rigide et impénétrable comme un mur de pierre. Celui du garçonnet était il plus lisible comme un chemin d'accès à ses plus noirs pensées ? C'était là une chose terrible que d'imaginer que certains Legilimens avaient le pouvoir de s'insinuer dans la vie privée de ceux qui son les victimes de leur terribles attaques intrusives. Et pourtant Alexander n'était pas de ceux là, dommage, voilà qui est bien utile pour un Auror.

Bien, j'aimerai que tu me dises pour quelles raisons tu as décidé de rejoindre le ministère de la magie. Par la même occasion ne perdons pas notre temps et dis moi ce que tu penses du ministère. Repris l'homme.

Alors voilà, c'était donc de cela qu'il s'agissait. Il voulait tout simplement savoir pourquoi ils se retrouvaient à devoir travailler ensemble. Drôles de questions pourtant. Amnesius s'autorisa un soupir de soulagement avant de reprendre sa concentration crispée pour répondre.

Et bien c'est tout naturellement que je me suis enrôlé par sens du devoir, je pense que nous en sommes au point où certaines personnes doivent sacrifier une partie de leur existence si ce n'est toute leur existence pour lutter contre les forces du mal. J'avais des prédispositions en matière de duel alors je me suis dit que je pourrais faire parti de ces personnes qui risquent leurs vies pour que les sorciers continuent de vivre dans la meilleur confiance possible en ces temps de trouble. Il souris avant d'ajouter, 'adore la paperasse.

Le sourire qu'il avait affiché s'effaça alors d'un coup pour annoncer une mine beaucoup plus sombre alors qu'il allait recommencer à parler :

Mais je trouve que les mesures prises par le Ministère ne suffisent pas, il faut des moyens plus radicaux pour traquer jusqu'au dernier le membres de notre société qui veulent la plonger dans le cahot !

Le ton de sa voix était monté en disant ces mot, d'une octave plus bas que ce qu'il aurait voulu montrer de lui.

L'ambiance dans la salle d'interrogatoire s'était irrémédiablement tendue au fur et à mesure du discours d'Alexander, comment aurait-il pu en être autrement ? Même si il n'avait pas directement menacé son interlocuteur, il lui avait clairement fait comprendre que cette entrevue était assez importante et cruciale pour qu'il ait pris un nombre incalculable de précautions. A tout moment la situation pouvait déraper, désormais tout dépendait d'une chose... Le sang froid d'Amnesius Croupton. Si il avait été un animagus l'Auror se serait sans doute senti acculé, pris au piège et tout aurait été bien plus compliqué car l'instinct animal lui aurait commandé de tout faire pour se sortir de ce mauvais pas. Heureusement pour le sorcier de l'est, pour l'Ordre du Phenix et surtout pour le jeune homme, ce dernier n'était pas assez doué en métamorphose pour devenir animagus pour le moment. Le pourfendeur de magie noire se sentait épié par son interlocuteur, qu'essayait-il de faire au juste ? Était-il en train d'évaluer ses chances de s'en sortir si il se lançait dans un duel ? Le calcul était assez simple, Scott l'avait fait à de nombreuses reprises et il n'était parvenu qu'à un seul et même résultat, la défaite de Croupton. Le russe connaissait son dossier mieux que quiconque et savait en conséquence qu'il était un duelliste de talent mais il n'avait que vingt ans et manquait indéniablement d'expérience. Combien de combat le jeune sorcier avait-il mené jusqu'à aujourd'hui ? Contre qui avait-il mené ses duels ? Avait-il déjà tué quelqu'un ? C'était tant de variables que l'ancien Serdaigle ne maîtrisait pas, toutefois malgré cela il aurait pu mettre sa main à couper qu'il pouvait vaincre celui qui se tenait en face de lui, dans cette situation et pour le moment en tout cas. Pourquoi en était-il persuadé ? Parce qu'il avait tout fait pour que ce soit le cas et que Croupton était venu ici sans savoir ce qui l'attendait.

-Et bien c'est tout naturellement que je me suis enrôlé par sens du devoir, je pense que nous en sommes au point où certaines personnes doivent sacrifier une partie de leur existence si ce n'est toute leur existence pour lutter contre les forces du mal. J'avais des prédispositions en matière de duel alors je me suis dit que je pourrais faire parti de ces personnes qui risquent leurs vies pour que les sorciers continuent de vivre dans la meilleur confiance possible en ces temps de trouble. J'adore la paperasse.

Un sourire se dessina sur le visage du Phenix, finalement il n'était pas si proche que ça de son interlocuteur. Contrairement à Amnesius, lui était devenu Auror simplement pour vivre une vie d'aventure et non parce qu'il était animé d'un quelconque sens du devoir. Le sens du devoir... Était-ce réellement une bonne chose ? Evidemment cela signifiait que Croupton était bien décidé à dédier sa vie à la lutte contre la magie noire mais cela ne voulait pas obligatoirement dire qu'il était fait pour devenir membre de l'Ordre. Généralement les excellents Aurors n'étaient pas compatibles avec la vie de criminel qu'offrait l'organisation ancestrale et c'était d'ailleurs pour ça que le sorcier de l'est ne s'était jamais considéré comme un bon Auror. Si il avait réellement été fait pour ce métier alors il ne serait pas devenu un Phenix, il n'aurait pas lié sa vie à celle d'Elenna Benson. La vérité c'était que Scott était un être égoïste, un être qui avait protégé son bonheur et celui de l'être qu'il aimait plutôt que de faire correctement son métier. Un véritable membre du ministère de la magie aurait arrêté la chef de l'Ordre du Phenix dés le moment où il aurait eu la certitude de son appartenance à l'Ordre. Quitter le ministère était finalement une bonne chose, il avait fait son temps.

-Mais je trouve que les mesures prises par le Ministère ne suffisent pas, il faut des moyens plus radicaux pour traquer jusqu'au dernier le membres de notre société qui veulent la plonger dans le cahot !

Des moyens plus radicaux ? Le sourire qui s'était formé sur le visage du sorcier de l'est quelques secondes plus tôt s'évanouit aussi rapidement qu'il était apparu. Des moyens plus radicaux ? Comme attacher le cadavre d'une mage noire totalement tabassée au dessus de l'enseigne de Gringotts ? Comme exploser la statut du ministère pour lui faire comprendre que ses idéaux étaient dépassés ? Effectivement l'Ordre du Phenix avait des moyens plus radicaux et s'était cela qui faisait d'eux des criminels aux yeux du ministère de la magie. Amnesius Croupton venait de dire qu'il voulait utiliser des moyens plus radicaux mais était-il prêt à entendre ce que l'Ordre avait à lui révéler ? Voulait-il simplement entendre ce qu'Alexander avait à lui dire ? Ce jeune sorcier venait à peine de rentrer au ministère de la magie et déjà Scott allait placer sa vie en équilibre sur une corde tendue au dessus d'un précipice. Irrémédiablement la baguette du russe glissa le long de sa manche prête à tomber dans sa main. Quelque part l'animagus avait honte d'imposer un choix pareil à Croupton, si il acceptait il allait se retrouver enchaîner au service de la communauté magique et traqué par le ministère de la magie pour la protection qu'il offrait à cette même communauté... Et si il refusait... Non finalement peut-être valait-il mieux qu'il accepte, les sortilèges d'amnésie n'étaient décidément pas la tasse de thé d'Alexander.

- Je vais quitter le ministère de la magie. Une fraction de seconde, c'est le temps qu'il faudrait au chasseur de mage noir pour réagir. L'Ordre du Phenix recherche un agent double au sein des Aurors.

Le monde, un monde peuplé de sorciers en tout, genre, venus de toutes les horizons et pour trouver quoi ? Toujours plus de risque, toujours plus d'aventure. L' Europe, quartier méridionale du bloc occidental (oui, oui, je sais), plaque tournante et non moins secondaire du monde de la magie. Le Royaume-Uni, regroupant le plus de sorcier au monde, sans doute, mais pourquoi se bousculer dans ce tout petit pays qu'est l'Angleterre, pays des lacs, des rivières (ha non ça c'est l'Irlande). Londres, capital du pays, carrefour entre le monde magique et le second ignorant tout du premier, existe -t- il un troisième dont nous ne savons rien ? Les rues sales, noires et délabrées où se traînent des gens toujours anonymes, le monde est tout petit mais les hommes d'avantage. Le Ministère de la magie, qui regroupe lui aussi la majorité des sorciers travaillant en ces lieux comme leurs pères, leurs paires et leurs enfants. Le département de la justice magique, qui regroupait en masse des sorciers plus élitistes et non sans compter parmi eux des brebis égarées pour ne pas dire galeuses. Et enfin, à cet instant précis, à cet instant seulement et pour une durée encore indéterminée, la salle d'interrogatoire numéro quatre dans laquelle ne se trouvait que deux sorciers. Une chambre, un studio, une scène de théâtre tournée en huis clos. Amnesius et Alexander jouaient chacun un rôle mais dans cette fable, dans l'argument de cette pièce, chacun était un danger pour l'autre, une menace. D'ailleurs, à le vue de tout ce qui avait été fait pour le retenir, Amnesius ne voyait pas très bien comment il pouvait représenter une menace pour son collègue.

Au fil de son discours, Alexander changeait de position, de faciès et d'expressions pour se mouvoir d'un sourire moquer à une moue qui ne voulait sans doute pas dire grand chose. Mais lorsque le jeune Auror tout fraîchement venu agrémenter les rangs du Ministère de la Magie avait eu fini de parler, un silence de mort régna dans la salle quelques secondes pendants lesquelles, il n'y eu aucun battement dans le cœur d'Amnesius. C'est le sorcier de l'est qui repris la parole en lui annonçant une nouvelle fracassante :

Je vais quitter le Ministère de la Magie.

Aussitôt, c'est trois bonds dans sa poitrine que fit le cœur de Amnesius. Il ne pouvait comprendre les enjeux qui prenaient place dans le fond de cette décision, lui pauvre sorciers qui sortait tout juste des bancs de l'école de sorcellerie et qui pointait sa tête pour la première fois dan sa vie active en la glissant dans le QG des Aurors sans savoir vraiment s'il n'allait pas se l'y faire couper. Pourtant, le fait de perdre ce collègue fraîchement trouvé lui faisait de la peine, sans doute aurait il le plaisir de le retrouver un jour pendant sa retraite anticipée.... Il ne se doutait pas à quel point ils allaient très vite se retrouver.

L'Ordre du Phénix recherche un Agent double au sein des Aurors.

Amnesius compris enfin de quoi il retournait et il regrettait de décevoir son ancien collègue.

Et tu voudrais que je retrouve cette personne qui est à la fois dans L'ordre et chez les Aurors ? Navré de te décevoir, continuait il, mais sans avoir pu jamais leur dire, je dois t'avouer que je suis tout à fait en accord avec l'Ordre du phénix et que si il m'était donné de les rencontrer, je les laisserait filer malgré tout ce qu'on leur met sur le dos. En effet, je viens de te dire que je voulais protéger le monde magique de nos ennemies et c'est exactement ce qu'il font. Si l'un de nos collègues est un agent double pour le compte des Aurors ou même des phénix, alors je le laisserait continuer ses activités, en espérant secrètement que jamais le ministère ne le trouve.

Pauvre Amnesius qui comprenait tout çà l'envers et qui voulait bien faire, son but n'était pas du tout de jouer contre le sorcier russe mais il ne pouvait pas comprendre que c'est sa place en agent double qu'il lui proposait, il ne pouvait pas comprendre que c'était Alexander lui-même l'agent double. Et pourtant, cet Ordre, combien de fois il en avait rêvé et quel aurait été sa chance de pouvoir les rejoindre dans leur lutte contre les forces du mal.

A moins que... Non ?

Qui pouvait savoir les innombrables interrogations qui traversaient à cet instant l'esprit du jeune Amnesius Croupton ? En l'espace de quelques instants le jeune homme s'était retrouvé sans le savoir, sans le vouloir et sans le comprendre embarqué dans une guerre millénaire aux enjeux mondiaux. Les questions devaient se bousculer les unes après les autres dans la tête de l'ancien Serdaigle. Pourquoi cet homme lui avait-il donné rendez-vous ? Pourquoi les révélait-il à lui qu'il allait démissionner de son poste ? Et surtout pourquoi lui révélait-il qu'il faisait parti de l'Ordre du Phenix ? Alexander pouvait sentir l'hésitation chez son collègue, il avait presque honte de l'exposer à un tel dilemme sans rien lui révéler de plus mais peut-être était-ce mieux ainsi... Pour le moment moins il en saurait et moins l'Ordre courrait de risque si par malheur la situation venait à dégénérer dans la quatrième salle d'interrogatoire. Une fois de plus le silence régnait dans la pièce, c'était un silence pesant, un silence étouffant, un silence qui s'éternisait... De son côté le chasseur de mage noir ne lâchait pas sa baguette, quelle réaction allait avoir Croupton lorsque sa réflexion serait terminée ? Scott n'avait peut-être jamais été aussi proche d'obtenir une chambre à Azkaban. Le sorcier de l'est n'était de toute façon pas homme à se laisser surprendre, outre les précautions qu'il avait pris pour cette pièce, il s'était assuré d'avoir un ticket de sortie à l'intérieur même de la prison la plus surveillée du monde magique. Ils souhaitaient l'envoyer dans la forteresse noire ? Grand bien leur en fasse mais le Phenix avait bien trop de projets pour y rester pourrir pendant des décennies. D'autant plus que la durée de vie d'un ancien Auror dans un lieu comme celui-ci ne devait pas excéder plusieurs jours étant donné les colocataires quelque peu vindicatifs qui s'y trouvaient.

- Et tu voudrais que je retrouve cette personne qui est à la fois dans L'ordre et chez les Aurors ? Navré de te décevoir, continuait il, mais sans avoir pu jamais leur dire, je dois t'avouer que je suis tout à fait en accord avec l'Ordre du phénix et que si il m'était donné de les rencontrer, je les laisserait filer malgré tout ce qu'on leur met sur le dos. En effet, je viens de te dire que je voulais protéger le monde magique de nos ennemies et c'est exactement ce qu'il font. Si l'un de nos collègues est un agent double pour le compte des Aurors ou même des phénix, alors je le laisserait continuer ses activités, en espérant secrètement que jamais le ministère ne le trouve.

Alexander s'était attendu à bien des réactions de la part de son jeune interlocuteur mais jamais il n'avait envisager celle-ci. Quelques instants auparavant le sorcier de l'est avait presque fait des aveux à propos de son appartenance à l'Ordre du Phenix mais Amnesius ne semblait pas comprendre, ou peut-être ne voulait-il pas comprendre. La situation avait quelque chose d'amusante, cela faisait maintenant de longues semaines que le russe cachait sa double vie, seule les autres membres de l'organisations étaient au courant, garder un tel secret était un véritable fardeau et parfois il voulait crier, hurler son secret sur les toits de la capitale ! Et aujourd'hui il révélait enfin son secret à quelqu'un, à un Auror qui plus est mais ce dernier ne comprenait pas. Si la question du jour n'était pas si grave Scott aurait sans doute éclaté de rire avant de sortir de la pièce laissant son collègue dans la plus grande des perplexité, seulement ce soir il avait une mission à accomplir, Elenna lui avait confié une tâche et il n'était pas question de revenir au quartier général sans l'avoir accomplie. L'expression du pourfendeur de magie noire demeura la même malgré son étonnement et son regard resta planté dans celui d'Amnesius attendant que ce dernier refasse le cheminement de l'échange dans son esprit. Sérieusement ? Quel était le problème ? Croupton était devenu Auror, il était censé pouvoir comprendre les tenants et les aboutissants de la situation sans qu'Alex' n'ait à révéler plus de choses. Combien de temps cette étrange comédie allait-elle durer ? Combien de temps avant que le jeune Auror ne comprenne qu'il était en présence du fameux agent double ? Combien de temps avant qu'il comprenne qu'il était le prochain agent double ? Après tout n'était-ce pas ce qu'il attendait plus que tout au monde d'après ses propos ?

- A moins que... Non ?

Un sourire rompit le masque d'Alexander et sa main relâcha son emprise sur sa baguette, une voix à l'intérieur de son esprit lui murmuait que la partie était d'ores et déjà gagnée. Ce soir l'Ordre compterait un nouveau membre et pas n'importe quel membre puisqu'il s'agissait d'un Auror, d'un redoutable duelliste doublé d'un enquêteur hors pair, que pouvait-on rêver de mieux ? Finalement peut-être qu'il ne se débrouillait pas si mal pour recruter les nouveaux Phenixs ! Amnesius allait avoir la lourde tâche de remplacer Rurik Mkrovk, Scott ne savait pas si il devait être triste ou soulagé de la disparition de son compatriote. D'un côté le colosse était un atout indéniable pour l'Ordre et on ne savait toujours pas où il était passé ce qui était inquiétant, peut-être avait-il été capturé par les masqués... Peut-être était-il reparti en Russie. D'un autre côté Mkrovk était violent, peut-être même était-il plus proche des mages noirs que des Phenixs. Alexander reporta son attention sur Amnesius, bas les masques !

-Non, en effet. Je crois que tu ne m'as pas vraiment compris, ce n'est pas à toi de trouver le nouvel agent double de l'Ordre du Phenix puisque je l'ai déjà trouvé et qu'il se trouve actuellement assis en face de moi. Je suis l'ancien agent double, je suis membre de l'Ordre et ce soir j'ai pour mission de te recruter. Si ce n'était pas le cas alors pourquoi t'aurais-je donner rendez-vous ici ? Pourquoi aurai-je insonoriser la pièce ? Pourquoi t'aurais-je révéler que l'Ordre recherche un agent double ? Et pourquoi aurai-je gardé ma main sur ma baguette pendant tout l'entretien prêt à effacer le moindre de tes souvenirs ? Rejoins nous Amnesius.