Dans un pays lointain, très lointain
avec Arty Wildsmith
Le dépaysement s'avère plus dur que prévu. Si Castielle a depuis longtemps l'habitude de voyager, elle le fait tout de même essentiellement depuis un environnement familier : son propre bateau. À la barre du
Mary Oliver, l'inconnu n'est pas si effrayant. Il est grisant et excitant, mais là... elle est seule. Bien qu'à proximité de la Mer Noire, Castielle passe la plupart de son temps enfuie dans les terres de Turquie. La sorcière baragouine quelques mots turcs et arabes appris sur le volet depuis son arrivée mais se dit tous les jours qu'elle a bien de la chance que l'anglais soit aussi répandu dans le monde, sans ça elle aurait vécu un calvaire sans nom.
Chance aussi de venir de pays si intéressants, apparemment, aux yeux des autochtones. Une Américaine venue d'Angleterre, wahou ! Castielle n'y voit rien d'exceptionnel mais ne se prive pas pour en jouer à son avantage quand même. Après tout, toutes les occasions sont bonnes à prendre pour se sentir un peu mieux.
La maison lui manque. Même les couloirs ennuyeux de Poudlard lui manque. Qui l'aurait cru ? Pas elle, ça c'est sûr. Elle avait voulu quelque chose de plus stimulant, la voilà servie. Ici les professeurs ne sont pas aussi doux, les retenues ne se font pas à base d'énigmes animalières ou de menace en l'air. Non, c'est nettement plus réel, plus direct. En quelque sorte, elle était de retour aux camps d'été mais version magique.
Et c'est génial.
La journée de cours étant finie, Castielle en profitant pour s'offrir quelques heures pour elle. Courir lui vide la tête et la libère du stress. Ça demande énormément de concentration, écouter, comprendre, répondre dans une langue totalement différente de la sienne. Une fois l'heure de midi passée, en général elle est déjà épuisée et veut plonger sa tête dans de l'eau froide pour la soulager !
Mais pas de mer ou fontaine en vue, rien que les troncs d'arbres et les sentiers de terre.
S'arrêtant quelques minutes pour souffler, Castielle sort sa baguette. Il y avait ce sort qui l'énervait depuis le début. Un sort que tout le monde sait faire ici, sauf elle, et son ego n'aimant pas être malmené elle s'acharnait dessus dés qu'elle pouvait. La paume pressée contre l'écorce, les doigts écartés, la sorcière se concentre pour lui faire prendre l'aspect du bois. Le camouflage, la base.
"Allez... Kaleidem "