Blablabla. La brune cause sans cesse. Elle doit avoir soif. Je sais comment je vais l’appeler. Le moulin à paroles. Mais uniquement dans mon esprit. Par crainte de me faire gronder. Quoiqu’elle a dit qu’on pouvait. La nommer comme on voulait. Fausse liberté de donner. Je prendrai pas le risque. Je sais d’avance que ça lui plairait pas. Aussi gentil qu’est ce monstre. Il reste un professeur. Une figure d’autorité. Capable de me remettre à ma place. Au moindre écart. Elle s’est enfin mise sur stop. Mon cerveau la remercie. Elle annonce la suite. On va sortir. Pas dans le parc. Pas dans la Forêt Interdite. On va carrément  à Londres ! Je donne un coup de coude à mon voisin. « J’ai bien entendu, Haïko ? On va à Londres ?! » Si elle dit vrai, je suis ravie. Je suis souriante. Je me moque des consignes. Je connais ce monde. J’y habite hors de l’école. Mon pensionnat s’y trouve. Ainsi que mon ancienne maison. La demeure de mes parents.

L’infirmière fait son entrée. Confirmant les paroles de l’enseignantes. Voici le reste de l’équipe. Je me lève. Pressée de quitter cette salle. Quand arrive la statue. Le pire monstre de l’école. Déguisée en princesse ridicule. Dans sa robe verte brillante. Le tout dressé sur des patins. A glace. J’éclate de rire. C’est plus fort que moi. Je suis pliée en deux. Des larmes de joie en coule sur mes joues. Je me calme difficilement. « Vous devriez sortir plus souvent de votre grotte pourdlarienne Miss De Lanxorre… Vous allez vous faire mettre à l’asile vue votre tenue ! » Mes pouffements reprennent de plus belle. Quelle inculte. Et c’est directrice adjointe ça ? C’est à se demander comment elle a été recruté. Miss Benbow doit guère être mieux. Niveau médiocrité. Les deux font la paire. « J’ai une info pour vous… Dans patins à glace, y a glace… » Je sais qu’elle est pas futée. Mais quand même. Elle a fait fort. J’ai ma dose de rire pour le mois. Je la remercie pour ça.

Ma plume a beau gratté le parchemin à toute vitesse, je suis bien incapable de noter toutes les informations données par Kohane. Je serais probablement obligée d'aller la voir à la fin du cours afin de remplir cet immense texte à trou qu'est en train de devenir ma prise de notes. Je déteste ne pas pouvoir prendre les cours toute seule. Et je n'ai pas envie de récupérer ceux de mes camarades, comment savoir s'ils n'ont pas eux-mêmes oublié quelque chose, ou mal compris une autre ? Non, je ne peux prendre le risque d'apprendre des choses fausses.

Et tandis que je m'applique à former de nouvelles lettres bouclées, avec un léger bout de langue qui dépasse sous la concentration et l'application, une nouvelle absolument fantastique tombe, comme ça. Une sortie aux Jeux Olympiques moldus ! Je n'ai quasiment jamais mis les pieds dans le Londres moldu, je n'en ai jamais eu le besoin, ni même l'envie. Mais je suis vraiment curieuse de découvrir ça, ainsi que toutes les disciplines sportives qui vont y être présentées ! Je vais voir des athlètes moldus en vrai, c'est une expérience extraordinaire !

Je note tout de même que ça a l'air dangereux étant donné que Kohane précise qu'il faut suivre ses instruction à la lettre si on ne veut pas mourir là-bas. Je ne sais pas si elle dit ça pour qu'on obéisse mieux ou parce que c'est vrai, mais dans les deux cas je n'ai pas l'intention de déroger à la moindre de ses règles. Organiser un tel voyage a déjà dû lui demander énormément de temps et d'investissement, j'espère que tout se passera bien. L'infirmière arrive alors, c'est sans doute rassurant qu'elle soit là au cas où pour nous accompagner.

Et la seconde accompagnatrice n'est autre que la directrice adjointe qui porte une tenue pour le moins… Originale. Est-ce une tenue de moldu ? Ce serait bien étrange qu'ils se baladent ainsi avec des chaussures à lame. En plus, la robe manque un peu de tissu, ce n'est pas très approprié. Mais si c'est pour se fondre aux moldus, pourquoi pas. Toute à mes réflexions, j'en sors en entendant la gryffondor voleuse d'image et artiste peintre se moquer ouvertement de Miss de Lanxorre. J'ouvre de grands yeux, choquée qu'elle ose s'adresser ainsi à une adulte.

Ainsi, je comprends que non, la tenue que la directrice adjointe porte n'est pas normale, même pour les moldus. Charlotte doit en connaître un rayon sur ce monde pour se permettre de se moquer ainsi. Mais ce n'est pas une raison pour manquer de respect à un membre du personnel, et cette fois-ci, c'en est trop pour moi. Je me tourne vers l'adolescente bien plus âgée que moi.

- Ce n'est pas très gentil de te moquer ainsi, tu pouvais lui dire que sa tenue n'était pas adaptée sans pour autant être irrespectueuse. Ce n'est pas parce que tu sembles tout connaître du monde des moldus qu'il en va de même pour tous les sorciers, tu sais.

Mon ton est calme, sans reproche. Pourtant, au fond de moi, je trouve réellement que le comportement de cette lionne est inadmissible.

Si j’avais cru comprendre que nous serions plusieurs adultes pour le troupeau de gosse, je ne m’attendais pas à ce que Cara fasse partie de la balade, et encore moins avec ce genre de tenue. Un sourcil rehaussé,  le sourire en coin, les prunelles capturées par le virevoltement de sa jupette mon « Bonjour Cara » s’était à demi perdu dans la surprise. J’avais beau réfléchir, aucune de mes voisines moldues n’étaient habillée comme ça…. Ou alors peut-être chez elles, allez savoir. Sous les dorures, j’en aurai presque raté son interrogation sur le style vestimentaire très scolaire de notre masse d’étudiant. « Il me semble que l’uniforme ne gêne pas chez les moldus, par contre… vous êtes sure pour votre tenue ?.  Pas que je pouvais prétendre à connaitre la mode moldue, mais de par le rire franc d’une des gamines de la classe, à ne pas en douter, une paire d’escarpins auraient été bien plus adéquates même sur les pavés de Londres.

Les mirettes sur l’insolente, la moue mutine aux lèvres, je tendais l’oreille à sa verve qui aurait droit à une médaille d’or chez les reines du shopping et restait pantoise quelques secondes. Les adolescents avaient toujours été aussi  … libre d’expression ?  Je n’en avais plus le souvenir n’y voyant là aucun intérêt quelconque à porter de l’attention à une gosse en manque de respect, par contre, j’imaginais bien Cara dans un hopital rempli de blouse blanche, je pariais surtout sur sa survie à elle que sur celle de ses joalliers. Les pensées s’évadaient seules. «  Ho.. Un coup de baguette offrirait une sortie aussi rapide que ton silence je pense… » Les opales retombaient sur la rouge et or à la suite de la remarque personnelle, me laissant penser qu’Ulysse devait être maitre de patience pour supporter ce genre de demoiselle… Mais en fait, effectivement, il l’était, en tout cas avec moi il l’avait été.  « Mais certes, il y’a un certain souci de .. coordination je crois… ». Je voyais pas trop comment dire ça autrement. Au moins notre directrice adjointe détournerai l'attention si jamais un des étudiants en venait à sortir sa baguette en pleine ville, a moins que certains dans l'assemblée ne décident d'eux même de remettre en place leur camarade, à l'image de la petite Peverell toujours aussi sérieuse. Elle était douée cette petite et m'étonnait à chaque fois que je la voyais.

La professeure prend le temps d'écouter chaque réponse et de réagir un peu à tout. Je note tout ce que je peux, relevant de temps en temps la tête pour écouter sans que mes yeux soient absorbés par les lettres formant des mots. Ce qu'elle dit est surprenant. Je me demande comment des personnes peuvent être aussi méchantes et faire preuve d'autant de discrimination envers les autres. En fait je ne comprends pas, mais ce qui est fait est fait, on ne peut qu'empêcher que cela recommence. Comment, j'en sais rien, mais ça doit bien être possible. J'essaie d'imaginer ces jeux déplacés en "trois dimensions" dans des petits stades, sans trop de succès. Pourtant, j'ai pas mal d'imagination, mais là... j'ai déjà entendu parler des choses "trois dimensions", aussi appelées 3D. Je trouve ça très étrange et très curieux, surtout que c'est pas facile à imaginer.

Je ne prends pas la parole sur tout ça, me contentant d'écouter. A la fin de tout ce discours, la professeure annonce quelque chose qui me fait ouvrir de grands yeux ronds et fait bondir mon cerveau. Une sortie aux Jeux Olympiques de Londres? C'est une idée simplement géniale!

"Je ne serai pas seule à vous accompagner, évidemment. On attend que le reste de l'équipe arrive et je vais donner toutes les instructions à suivre A LA LETTRE si vous voulez pas crever dans un monde plein de Moldus !"

Je sourie à ses paroles. Elle a des bonnes idées, cette professeure, une sortie ça anime le cours! Sa façon de nous parler est amusante aussi, je trouve que ça pousse à écouter pour ceux qui n'en avaient pas l'intention. Le monde des Moldus peut être dangereux pour ceux qui ne le connaissent pas. Ou même pour ceux qui le connaissent, c'est tellement grand qu'on peut s'y perdre quand on ne connaît pas l'endroit. Mais elle a l'air contente quand même, donc j'imagine que c'est pas très très  dangereux, sinon elle ne nous emmènerait pas en sortie.

Après tout ça, l'infirmière entre, c'est sûrement le reste de l'équipe. Quoique, ça fait petit une seule personne pour le reste de l'équipe. Elle aurait pu dire "en attendant l'infirmière". Mais après l'infirmière, une autre personne entre. Finalement, c'était bien le reste de l'équipe. Je regarde la femme, qui est je crois la directrice adjointe, avec surprise et curiosité. Amusement aussi. Vêtue d'une robe verte et dorée. Pense-t-elle qu'on va faire un retour dans le passé ? Ça fait personnage de la bourgeoisie cette robe, personnage de l'époque où les moldus ne se promenaient qu'à pieds ou à cheval. Une époque où il y avait les trois quarts de la population qui travaillaient dur et mangeaient peu, tandis que les personnes riches avaient de tout. Une époque que je n'apprécie que peu pour ça. Mais le plus étrange sont ses chaussures. Qui n'en sont pas. Ce sont des patins à glace. Clairement, elle porte aux pieds ce que les sportifs qui aiment patiner mettent. Je suis assez impressionnée de la voir debout dans notre salle. Elle a dû en mettre du temps pour arriver là sans se blesser. Mais c'est une idée complètement absurde et ridicule. Jamais on va pouvoir rester discret si on y va comme ça. J'imagine la tête des moldus. Ça peut être amusant.

Un petit sourire apparaît sur mes lèvres tandis que l'artiste du jour se met à rire. Réaction plutôt logique vue la tenue de la directrice adjointe. Qui risque de mal le prendre néanmoins. Mais l'élève n'a pas tort, même raison, car cette tenue ne vas pas passer inaperçue. Pas du tout. À côté de moi, Lyra ne semble pas contente de cette réaction, même si elle ne le laisse pas paraître dans sa voix calme. Je garde le silence, attendant patiemment les consignes de la professeure. Il ne servirait à rien de rentrer dans une discussion sur la tenue de notre directrice adjointe, même si ça pourrait s'avérer intéressant, nous ne sommes pas là pour ça. Nous avons une sortie à faire dans le monde des moldus, et ça c'est la chose la plus intéressante à faire !

Je me contente d'écouter attentivement chaque réponse donnée par la Professeure avant de sourire intérieurement quand elle me complimente sur la date que j'ai pu donner. Il était toujours plaisant de se faire reconnaître pour ses connaissances et au moins cela rattrapais un peu mes déboires aux cours de Potions. Je m'arrête ensuite, focalisée sur le mot "sortie". Ce simple mot me fait me dandiner légèrement sur ma chaise, déjà du mal à rester sur place, je suis impatiente de me lever pour prendre part à cette escapade soudaine mais des plus bienvenues. Sortir un peu du château, de ce cocon dans lequel ou nous mettait, va me faire personnellement changer un peu d'air.

La porte de la salle s'ouvre ensuite pour laisser place à l'infirmière à laquelle je rends son sourire qui m'est adressé quand elle passe à côté de moi. Je comprends mieux maintenant sa présence. Cette dernière m'a bien aidé la dernière fois quand je me suis pris l'aguamenti en pleine figure. Puis, c'est au tour de la Directrice-Adjointe de faire son entrée. Mes yeux la suivent du regard, haussement de sourcils obligatoire face à sa tenue des plus étranges surtout avec ses patins qui la rende encore plus ridicule. Je me demande d'ailleurs comment elle arrive à se déplacer avec sa robe sortant de l'ordinaire. La jeune Gryffondor se met d'ailleurs direct à rire. Un soupir, je ne suis pas étonnée. Rire qui est tout de suite pas bien vu par la jeune fille de ma maison. Waouh, je ne peux être qu'impressionnée par son répondant pour son jeune âge ne pouvant que comprendre sa réaction qui me fait afficher un léger sourie discret. Même si la tenue de Miss De Lanxorre peut en effet prêter à rire, ce n'est pas pour autant qu'on doit se montrer insolente bien qu'avec pareil tenue cela aurait été amusant de la voir se promener ainsi dans les rues enfin seulement quelques minutes...

« Si vous voulez passer inaperçue, il me semble qu'un jean et un pull serait le mieux.
Ou bien une robe noire si vous n'aimez pas ce genre de vêtement mais à votre taille et oui les patins à glace ne vous seront pas vraiment, en effet, d'une grande aide surtout qu'ils sont interdits en dehors des patinoires. ».

J'espère ne pas la vexer plus avec mes conseils mais c'était sans doute mieux que de rigoler devant son nez tout comme j'espérais qu'on ne sorte pas avec nos uniformes. Il est certain que là, le rendez-vous dans un poste de police sera inévitable pour nous tous et encore si on a de la chance, l'asile sera peut être bien le chemin le plus direct mais j'ai hâte de pouvoir enfin sortir un peu d'ici. Çà, c'est une certitude.

Je ne pensais pas que nous aurions l'occasion de faire une sortie scolaire chez les Moldus. Je dois avouer que ça me fait vraiment bizarre, mais j'aime beaucoup l'idée. Ainsi, ceux qui n'aiment pas les non-magiques pourront voir qu'ils ne sont pas si affreux que ça, au contraire. Je pars du principe qu'ils ont leurs qualités comme leurs défauts. Et il en va de même pour les sorciers, ce qui semble assez logique j'imagine. J'espère que tout le monde saura se comporter comme il faut. Parce que même si on fait cette sortie, cela ne nous octroie pas le droit d'agir n'importe comment à l'égard de la communauté Moldue. Il serait préférable de le rappeler à certains d'ailleurs, parce que ceux qui ne les aiment pas... Ils vont faire n'importe quoi. J'en suis sûr. Plongé dans mes pensées, j'entends un bruit sourd. Un bruit que je ne parviens pas à identifier, jusqu'à entendre une voix que je connais :

- Bonjour.

Je reconnais immédiatement Elhiya Ellis après avoir fait volte-face. La dernière fois que je l'ai rencontré, c'était au cours de métamorphose d'Evan. Et à ce moment là, je faisais la tête à cause de l'heure de son cours. Et pour couronner le tout, j'étais complètement gelé, frigorifié. Je lui adresse un sourire un peu timide, comme si j'avais encore honte de la dernière fois où on s'est vu elle et moi. Mais comment ne pas avoir honte franchement ? Puis, une autre personne arrive sur ses talons. Il s'agit de Cara, personne que je ne connais pas plus que ça. Je sais seulement qu'elle est la directrice adjointe du château. Elle lance :

- Hé bien, où sont leurs tenues de moldus

En effet, j'avais zappé ce détail pour le coup. Si on se pointe chez les Moldus, mieux vaut que ce soit dans une tenue appropriée. Sinon, on risque d'avoir des ennuis. Surtout qu'il y a ce fameux décret en vigueur. Je suis totalement contre ça. Pourquoi devrait-on se cacher alors que nous sommes simplement différents ? Je ne comprends pas. D'un côté, ça évite les histoires de persécutions comme il a pu y en avoir dans le passé, mais... c'est passé. Les mentalités changent il me semble. Pour en revenir à la tenue des Moldus, j'en ai plein ma valise. Je viens de chez eux après tout. Puis, comme si je n'avais pas fait attention, je remarque la tenue dans laquelle la directrice adjointe est venue... C'est spécial... D'ailleurs, quelqu'un le lui fait remarquer :

- Vous devriez sortir plus souvent de votre grotte pourdlarienne Miss De Lanxorre… Vous allez vous faire mettre à l’asile vue votre tenue ! J’ai une info pour vous… Dans patins à glace, y a glace…

Elle ne peut vraiment pas s'en empêcher, c'est hallucinant quand même. Elle ne sait pas fermer sa bouche quand il faut ? Je vais lui offrir un dictionnaire pour Noël, ça fera des vacances si elle décide de l'étudier un peu. Je lui mettrai un post-it vers la définition du mot "respect". Elle ne semble pas la connaître encore. Dans le fond, elle a raison, c'est ça le pire. Mais il y a la manière de dire les choses. Chez elle, c'est pas encore la bonne. Quelqu'un lui fait remarquer qu'elle a un comportement vraiment déplacé :

- Ce n'est pas très gentil de te moquer ainsi, tu pouvais lui dire que sa tenue n'était pas adaptée sans pour autant être irrespectueuse. Ce n'est pas parce que tu sembles tout connaître du monde des moldus qu'il en va de même pour tous les sorciers, tu sais.

Je suis on ne peut plus d'accord avec ses propos. Même si on a une connaissance approximative d'un monde, on fait des erreurs. Mais c'est pas non plus la fin du monde. Je vais rajouter mon grain de sel tient :

- Sais-tu seulement ce qu'est le respect ? On dirait bien que non. Je suis entièrement d'accord avec Lyra. A croire que tu es parfaite... T'as pas capté qu'il faut savoir se taire parfois...

J'espère que quelqu'un d'adulte va la remettre en place. D'ailleurs, si elle ne vient pas en sortie, c'est mieux. Je ne peux plus la supporter. Autant elle peut être gentille comme quand on s'est croisé dans les cachots (et encore), autant elle peut être super agaçante et encore, je suis courtois. Un minimum quand même.

- Bonjour Cara. Il me semble que l’uniforme ne gêne pas chez les moldus, par contre… vous êtes sure pour votre tenue ?

J'esquisse un petit sourire, elle a raison. Sa tenue n'est pas totalement appropriée, bien qu'elle soit parfaitement Moldue. Mais dans le contexte de notre sortie, c'pas l'idéal. Elle risque d'avoir froid et du mal à marcher.

- Ho.. Un coup de baguette offrirait une sortie aussi rapide que ton silence je pense… Mais certes, il y’a un certain souci de .. coordination je crois…

Et bim, prends-ça. Au moins, tu vas te taire quelques instants. Je l'espère. Sinon je t'assomme. Du moins, j'en rêve, mais je n'en ferai rien. Je me demande quand aurons-nous le droit de monter prendre des affaires. A moins qu'ils soient contraints de tout fournir. Mais si c'est pour terminer en tenue de tennisman, c'est mort. A ce compte-là, on aurait tous une tenue relative à une discipline sportive. J'en rigole presque.

- Si vous voulez passer inaperçue, il me semble qu'un jean et un pull serait le mieux. Ou bien une robe noire si vous n'aimez pas ce genre de vêtement mais à votre taille et oui les patins à glace ne vous seront pas vraiment, en effet, d'une grande aide surtout qu'ils sont interdits en dehors des patinoires.

Je reconnais bien là une amie en or. Elle est toujours de bons conseils et je lui adresse un p'tit clin d’œil pour approuver ses paroles. Peut-être qu'elle finira par trouver la tenue adaptée. Je n'ai pas spécialement de suggestion à faire, j'suis pas une fille.

- Vous êtes sur qu'on peut partir comme ça sans autorisation parentale ?

Je pense qu'on ne risque pas grand chose, à quoi bon une autorisation ? De toute façon, on ne va pas s'en aller pendant super longtemps et si on suit bien les règles, tout ira bien.

- Dites, j'ai le droit de prendre ma propre tenue Moldue ? Ou je dois obligatoirement me vêtir avec celles que vous avez déjà ?, demandais-je.

Le débat continue mais cesse vite. La professeur conclue elle-même sur la tenue que l'on doit porter. Je ne peux m'empêcher de penser que les chaussures de la directrice adjointe ne vont pas être pratiques pour marcher. C'est peut-être pour ça que l'infirmière est là, pour soigner si on se blesse. Les règles de la sortie sont données. À ses mots, je retire ma cravate tout en écoutant avec sérieux ce qu'elle dit. Une classe de sorciers avec leur uniforme dans le monde des moldus, ça va être amusant. Mais pas de baguette. Comment ça pas de baguette ? Bon, pour nous élèves, ce n'est pas si important que ça de ne pas l'avoir, mais les adultes... Une infirmière sans baguette ne pourra pas soigner. Je nous vois déjà accompagner la directrice adjointe dans un hôpital moldu parce qu'elle se sera blessé à cause de ses chaussures de patinage... Peut-être qu'imaginer le pire n'est pas une bonne idée. Restons positif. Mais la suite n'aide pas beaucoup à être positif.

Le métro. On va prendre le métro. Je connais bien cette chose affreuse, bruyante, rapide, pleine de monde quasiment tout le temps. C'est affreux. Je déteste ça. Des inconnus, toujours plus d'inconnus. Je regarde la professeur, hésitante. On va prendre utiliser un transport moldu, ce qui en soi ne me gêne pas tant, mais on va surtout risquer de se perdre parmi les gens inconnus, et on doit laisser notre baguette dans une boîte, toute ensemble. C'est une idée étrange. Il n'y a pas que dans le métro qu'il y a des inconnus: dans cette classe aussi. Je n'aime pas du tout cette idée. Certes, avoir nos baguettes avec nous pendant une sortie scolaire dans le monde des moldus n'est pas une bonne idée. La laisser dans la classe est par contre une bonne idée. Mais avec celle des autres, je ne trouve pas. Mais c'est la professeure et je n'ai pas le choix.

Je me lève donc, tous en file elle a dit. Le regard fixé sur la petite boîte posée sur le bureau de la professeure. Baguette en main. Je marche jusqu'au bureau. Observant la boîte. Elle n'a rien d'extraordinaire, c'est juste un boîte. Le sourire de la professeure m'avait fait pensé qu'elle était spéciale, mais pas du tout. C'est juste une boîte, ouverte, qui patiente sagement devant moi. Elle semble appeler les baguettes, c'est comme si elle disait "viens petite baguette". Mais moi je veux pas. Je peux pas. M'en séparer. On est lié, comme chaque sorcier avec sa baguette. Main relevé à hauteur de la boîte, je bouge plus. Tant pis si les autres s'impatientent. Il faut toujours réfléchir avant d'agir. Vérifier. Que le danger n'est pas là. Que je peux faire ce qu'on me demande. Observer. L'objet en question. La boîte. Une boîte rectangulaire. Dans laquelle les baguettes vont être rangées.

"Ne t'inquiètes pas" je murmure à ma baguette, autant pour me rassurer que pour la rassurer elle "on sera vite de retour. Essaies de te faire des amis."

Je la pose doucement au fond de la boîte. Lui envoie un au revoir silencieux. Puis regarde la professeure qui patiente.

"À la fin du cours, on la récupère ?"

C'est plus une affirmation qu'une question. La baguette est pour moi la maison de ma magie. Car la magie est comme un être vivant auquel on s'attache. Et on s'attache aussi à sa maison puisqu'elle y est cachée. Je retourne m'asseoir à ma place en silence, concentrée maintenant sur le voyage. Prochain objectif : ne pas se perdre dans le métro. Rester avec les autres. Ne pas rêver dans son coin.

Si Cara ne relevait pas dans la seconde ce qu’on lui disait, une autre élève, que j’avais identifiée comme relativement calme et possédant de la jugeote en fini par lui expliquer que les patins à glace était interdit hors des patinoires. Ah oui, j’avais oublié, et surtout jamais vraiment fait attention à la raison pour laquelle nous rendions nos patins à glace en fin de promenade sur givre. Dernier passage trop lointain pour avoir gardé la raison en mémoire, mais ça faisait sens, forcément.

Plus loin, Fanch m’arrachait à mes pensées fuyantes sur un tour de piste gelée sur chaussures aux embouts de ferrailles, ça faisait si longtemps… je serai bien retournée sur le même caprice sculpter un cours de soin à mon patient maladroit. Mais la question d’autorisation parentale me ramenait à une réalité toute autre : Fanch avait des parents ? Oui forcément il devait en avoir, il ne pouvait être la création nouvelle du saint esprit et ne pas avoir de géniteurs, mais effectivement, je n’avais jamais supposé que le serpentard appelait quelqu’un papa ou maman. Un regard à Kohane à ce moment, supposant qu’elle avait déjà fait les demandes au préalable avant de partir.

Mais à la place, une explication sur le fait d’avoir perdu son époux dans le métro. Comment était-ce possible, même si j’avais voulu perdre Ethan (Turner) à l’époque, je n’aurai pas pu. Peut-être car j’estimais que le métro gigotait trop pour me balader d’un wagon à l’autre… Peut-être. En tout cas, ce qui m’interpellait bien plus, c’était le coup de la petite boite pour ranger sa baguette. Franchement ? Même Cara et moi ? Pour cause de pulsion sorcières ? Non, mais j’avais pas de pulsion sorcière hein, j’habitais un quartier moldu, ce n’était pas pour en faire du pop-corn dès que j’en croisais un contrairement à ce qu’une visite nocturne aurait pu laisser penser si on l’avait vu se balader avec deux corps à sa suite. M’enfin… si elle voulait…

Une première éleve s’avancait , déposait le bois dans la boite, et relevait le nez quémandant qu’on la rassure. J’hochait juste de la tête affirmativement, je voyais mal Kohane garder les baguettes et faire la dealeuse de bois dans une rue non loin de chez Ollivende’rs. A mon tour de faire de même, regarder le contenant en question et sortir de la poche intérieure de ma veste la baguette d’orme blanc et crin de sombral, celle en frêne restait là où elle était, non visible. Je trouvais qu’elle faisait petite dans cette soudaine grande boite celle ci…. Mais soit…. J’avais pas d’adieu à faire et retournais du coté de Cara en passant devant Ethan (Espinosa) qui voulait changer sa garde robe. « Si tu es rapide avec un Mutacio ca devrait le faire pour te changer sans trop faire attendre le reste de la classe, mais redemande à Kohane au cas ou. » Un sourire poli abandonné. Conseil a mon avis aussi valable pour notre directrice adjointe. Mais elle en faisait ce qu’elle voulait.

Je crois que je n’ai jamais été aussi en retard que ça ... je m’excuse et vous promets que ça n’arrivera plus.

Je suis plongée dans mes dessins. Je n’écoute rien du cours. J’adore Kohane mais j’ai dû mal à m’intéresser à cette partie théorique. En fait c’est dans presque tous les cours que je ne participe pas vraiment à la partie théorique. Tous ces élèves qui s’empressent de répondre aux questions des profs... tous ces blablabla... c’est usant au final. Non ?

Enfin, dans tous les cas, j’ai bien avancé mon dessin de loup garou quand je sens que la rumeur de la salle de classe change. Ça s’agite. Est-ce que Kohane a dit un truc drôle ? Ça ne m’étonnerais pas la connaissant.

Je lève enfin les yeux pour découvrir deux nouvelles têtes. Quand sont-elles arrivées ? Que font l’infirmière de l’école et ma directrice de maison ici ? Et puis pourquoi cette dernière est-elle habillée comme ça ? Je n’y connais pas grand chose au monde moldu mais les patins à glace je maîtrise un peu.

J’entends alors des brides de conversation. Et je comprends d’un coup ce qu’il se passe. On va à Londres ? Sérieux ? Mon cœur s’emballe d’exitation. Ça c’est ma cousine ! Supeeeeer prooooof ! Si je le pouvais je lui chanterai une ôde qui lui serait consacrée. Mais je me retiens. J’ai suffisamment travaillé mon image de peste. Impossible de tout gâcher maintenant.

Je m’avance vers le bureau et je mets la baguette dans la boîte de la mort qui tue avec un grand sourire. Puis je me tourne vers miss De Lanxore. Il faut que je lui vienne en aide. Elle ne va pas pouvoir marcher bien longtemps avec ces patins.... sans parler des ampoules ! Je me rapproche le plus possible et je lui murmure...

- Miss De Lanxore ... ces ... chaussures ... elles sont faites pour aller sur la glace. Vous allez avoir mal aux pieds si vous marchez avec ça dans le métro...

En bonne londonienne comme Kohane je sais très bien en quoi consiste le métro. Étant un peu livrée à moi même quand je suis chez mon père et ne pouvant utiliser la magie hors de l’école il m’est parfois arrivé de le prendre.

Mon attaque est violente. L’insolente a pas oublié. Le coup de la sauvageonne. Elle lui sert sur un plateau d’argent. Toute l’impolitesse. Dont je suis capable. De Lanxorre aura une bonne raison. De me qualifier de la sorte. Je la fixe dans les yeux. Rictus en coin de sortie. Fière de ma réplique. Cinglante. Envers cette adulte. La pire du château. La reine des monstres. Déguisée en femme fatale brune. Ça marche pas avec moi. Ma franchise primera toujours. Sur un principe de ce système. L’hypocrisie.

J’attends sa riposte. Qui tarde à arriver. Manque d’arguments flagrants. De sa part. Mais la directrice a des allié.e.s. Au soin de l’école. Telle Lyra. Fille du Ministre. Corrompue depuis sa naissance. Défendant la hiérarchie. Je lui jette un regard. A son image. De dédain. « Laisse les grandes personnes discuter… » Pauvre enfant qu’elle est. Grandissant trop vite. Guidée par sa famille. Justement en voilà une qui s’immisce. L’infirmière. Mes noisettes virent de bord.  Quittant la mioche. Pour la blondinette. « La vérité vous dérange à ce point Miss Ellis ? J’suis pas une modèle de la mode… Mais je sais m’habiller pour sortir en public… » Je secoue ma tête. Blasée. D’être considérée. Comme une fille stupide. Un camarade prend la relève. Ancien signataire. Ennuyant. Je souris à Ethan. « Montre donc l’exemple… Te taire me ferait du bien… » Tellement sa voix s’insupporte. Sa simple présence tout court. Ce blaireau m’agace. Avec sa soi-disant science infuse. Qu’il retourne lire. En silence.

La directrice adjointe reste muette. Une autre brune prend la parole. Ma professeure. Indiquant les règles. A respecter dehors. Pas de magie. La base. Pour respecter. Ce foutu secret. Ce refrain est saoulant. « On doit se tenir la main deux par deux aussi ? » L’insolente est toujours là. Nullement rassasiée. Par ces joutes verbales. L’enseignante est maligne. Elle sait la tentation forte. Alors elle anticipe. La confiscation de nos baguette. Ainsi, Prism rejoint une boite. Je suis pas triste. Je conserve mes meilleures armes. Celles de l’Artiste. Mes outils de bois et de poils. Mes pinceaux. Je hisse mon sac sur mon dos. Prête à partir. Je patiente le top départ. Mes pieds nus ancrés. Dans mes starting-blocks. Formés du sol. De cette salle de classe.

Honorine hausse les sourcils en entendant la suite du programme. Une sortie scolaire ? Depuis qu'elle était rentrée à Poudlard elle n'avait encore pas quitté l'enceinte du château et de son parc. Voilà qui allait la changer agréablement.
Elle était relativement familière avec le monde des moldus. Sa ville comprenait sorciers et moldus, et en primaire elle avait fréquenté des moldus. Bon par contre, sa ville était trop petite pour avoir un métro. A vrai dire, il n'y avait même pas de lignes de bus, juste le car qui permettait de rejoindre la ville d'à côté.

D'autres accompagnatrices arrivèrent. Quand la directrice adjointe débarqua avec sa tenue de patineuse, Honorine ne put retenir un :

- Wah, trop beau !

Apparemment, la peintresse n'était pas de son avis. Elle semblait trouver cette tenue ridicule.
Bon, en soi, c'est vrai qu'elle était moyennement adaptée, surtout que si on devait laisser les baguettes ici, Cara de Lanxorre ne pourrait pas projeter un chemin de glace devant elle pour faciliter sa progression.

L'autre avantage de cette sortie, c'est que s'ils quittaient la classe, Honorine pourrait se rapprocher de Lyra.
Aussi c'est avec entrain qu'elle dénoua sa cravate, et se mit dans la file pour déposer sa baguette. Bois de frêne, moustache de fléreur.
Elle ne l'avait pas depuis très longtemps, mais elle y était déjà bien attachée. Cependant, elle faisait une confiance tout à fait aveugle à l'autorité professorale, et ne se sentait pas diminuée d'être privée de baguette magique le temps d'une sortie. Il faut dire qu'elle ne savait pas encore en faire grand chose. Elle la regarda avec une pointe de fierté prendre place dans la boite avec les autres.

Miss Underlinden nous répond que les moldus aiment les tenues exentriques. J'affiche une p'tite moue. Hmm pourquoi pas, certains oui. Pas tous. Elle a raison sur un point cependant. Les gens se souviendront facilement d'elle, ça c'est une certitude même. La jeune femme annonce ensuite la suite du programme et, notamment des règles durant cette sortie. Je finis par enlever le tissu bleu et bronze autour de mon cou à cette écoute ayant bien l'intention de suivre le règlement bien que la dernière règle concernant nos baguettes me laisse un peu... disons dubitative. Néanmoins, je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire à sa remarque sur la tentation à leur jouer un p'tit tour.

Je suis donc le mouvement me plaçant dans la file et m'avançant jusqu'au bureau attendant sagement mon tour. Une fois devant le bureau, c'est avec soin que je dépose ma précieuse baguette dans son petit boitier bien que même si je n'irais pas à dire jusqu'à un déchirement, je ressens toutefois une légère réticence à la laisser ainsi sûrement visible sur mon visage.

« On se retrouve vite. » dis-je dans un murmure.

Ok. Peut-être que quelqu'un d'extérieur trouvera sans aucun doute cela étrange mais je suis sûre de n'être pas la seule dans ce cas là. Il faut d'ailleurs que je lui trouve un nom d'autant que j'ai déjà failli la perdre dans les rues du Pré-au-Lard face à ma première rencontre avec une Ombre. Cela crée des liens non ?  Il faudra que je lui donne un nom. Une fille de ma maison me devance en posant la question que je souhaitais aussi poser. Le regard tourné dans sa direction, c'est avec attention que je prête l'oreille.