C'est fou comme les gens peuvent venir voir les Aurors pour tout et pour rien. Certes, lorsqu'il y a des attaques de grandes envergures, des meurtres ou d'autres crimes violents et dangereux pour la sécurité du monde sorcier, tu peux comprendre. Mais sérieusement, de là à devoir écouter le moindre abruti qui ne supporte pas d'entendre le chien de son voisin aboyer quand les gens passent et qui demande à porter plainte pour ça, il y a tout un monde. Tu perds peu à peu foi en l'espèce humaine et en sa capacité de vivre ensemble. Déjà que t'avais du mal à concevoir qu'un groupe d'êtres humains pouvait vivre tranquillement sans se foutre dessus, cette fois-ci, t'en es persuadé : c'est impossible.

Plus ça va, et plus tu te dis qu'avoir quitté le Heurtoir est une sacrée connerie. Au moins, là-bas, tu pouvais passer ta journée à t'entraîner au duel. A améliorer tes capacités magiques. Ici, t'as surtout l'impression de t'entraîner à écrire des fiches d'identité sur les gens, en cochant les cases correspondant à leur demande, à les écouter raconter leur vie totalement insipide, et à leur demander une signature en bas du papier en leur assurant que leur demande sera traitée le plus rapidement possible. Tu pousses un soupir tandis que le type devant toi quitte ton bureau en te remerciant. T'avais juste envie de lui demander de s'acheter un peu de bon sens. Un chien, ça aboit. Merci du tips.

Tu ranges les différents parchemins dans les dossiers demandés, refais les piles correctement. Bizarrement, ton bureau est rangé. A croire que t'as vraiment mûri. Mais t'as toujours été bien plus carré au travail que dans ta vie. Quoi qu'à présent, tu n'as plus rien à te reprocher, si ce n'est tes sorties nocturnes en masqué. Mais sans ça, tu perdrais totalement cet équilibre que tu as enfin trouvé dans ta vie. Tu t'autorises une pause de quelques minutes, affalé contre le dossier de ton siège. T'en viens à espérer qu'il se passe quelque chose pour enfin aller sur le terrain et user de ta baguette. Mais tu sais ce qu'il en est : autant arrêter d'espérer et attendre cette nuit.

Tu finis cependant par te relever pour aller voir si d'autres plaintes attendent. Et une femme, assise sur une chaise est là. Tu ne la reconnais pas immédiatement. C'est qu'elle a changé. Sa posture, son mépris, sa suffisance. Tout a disparu. Tu hausses un sourcil. Un Serment Inviolable l'empêche de parler. Alors que fait-elle ici ?

- Bonjour Miss de Lanxorre. Entrez, je vous en prie.

Ta surprise a disparu aussi vite qu'elle est venue. Tu te dois de donner le change au travail. Et t'es bien content qu'elle soit tombée sur toi, quoi qu'elle ne devait pas s'y attendre. Un léger sourire se dessine sur tes lèvres. Finalement, tu vas peut-être pouvoir t'amuser aujourd'hui. Plus que prévu.

Lorsqu'elle te voit, te reconnaît, son expression ne laisse pas place au doute. Elle est terrorisée. Tu lui fais cet effet-là. Une intense fierté s'empare de toi en voyant cela. Elle est encore sous ton emprise. Peut-être même le sera-t-elle toujours, notamment grâce au Serment Inviolable qui l'empêche de partager cette histoire avec quiconque d'autre que toi. Tu es ce qui la rattache à cette soirée. Plus puissamment encore que les traces que tu as laissé sur sa peau. Traces qu'elle parvient visiblement à cacher, tant bien que mal. Si tu ne savais pas que tu l'avais défigurée, peut-être n'aurais-tu rien vu sous le maquillage.

Elle te remercie en passant devant toi, et tu te contentes d'un sourire et d'un hochement de tête pour lui signifier qu'elle peut entrer. Tu refermes soigneusement la porte du bureau derrière toi, la laissant s'asseoir avant de t'installer en face d'elle, t'affalant dans ton fauteuil de bureau, les jambes écartées avec nonchalance. Tu ne prends visiblement pas sa venue dans ce bureau au sérieux. Et pourtant, tu as bien l'intention de faire ce pour quoi tu es payé. Elle ne te regarde pas, se replie sur elle-même. Et cela te tire un nouveau sourire satisfait. Tu voulais la briser, tu y es parvenu. La de Lanxorre qui te fait face n'a rien à voir avec ce qu'elle était. Elle se trouve enfin à sa place.

Elle t'annonce alors la raison de sa venue ici. Tu hausses un sourcil. Une plainte... Il est impossible qu'elle ait trouvé le moyen de passer outre le Serment Inviolable. Elle ne serait plus de ce monde sinon. A moins qu'elle veuille mourir ici ? Ce n'est pas à exclure tellement tu as l'impression de te trouver face à l'ombre de ce que la femme était auparavant. Veut-elle vraiment encore vivre ainsi ? Tu attrapes un formulaire de plainte, ainsi que ta plume. Tu en trempes la pointe dans l'encrier pour écrire le nom de de Lanxorre dans la partie de la plaignante, et tu relèves les yeux vers elle.

- Contre qui, et pour quels faits ? Parlez distinctement je vous prie.

Ton neutre, phrasé appris par coeur. Tu récites les mêmes choses que pour les autres qui se sont pointés auparavant. Comme si de rien n'était. Comme si elle n'était qu'une inconnue supplémentaire.

Elle te regarde enfin, quand tu demandes de plus amples informations. T'as l'impression qu'elle aimerait te dire quelque chose. Peut-être te cracher à la figure, dans un élan de courage s'approchant davantage de la stupidité que de la réelle bravoure ? Tu ne saurais le dire, elle se reprend rapidement. Et rien dans ta posture ne saurait indiquer que tu t'attendais à autre chose de sa part. Elle reste à sa place : soumise. Tu retiens un rictus, te contentant de garder la pointe de la plume relevée au-dessus du parchemin. Difficile de noter quoi que ce soit pour une plainte du genre, elle a oublié de donner les informations principales.

- Nom du voisin, son adresse, la vôtre, et une description des faits exacts qui lui sont reprochés ?

Tu continues dans le rôle du parfait petit Auror. Si elle ne te donne pas davantage d'informations, aucune plainte ne pourra être déposée, elle devra se contenter d'une main courante, l'équivalent de, il faut bien l'admettre, rien du tout si ce n'est un coup de poing dans l'eau. Mais si les mains courantes s'accumulent... Si des preuves viennent s'ajouter au dossier... Une enquête pourrait réellement être menée. Pour l'instant, il n'y a rien d'autre que de la paranoïa affichée par de Lanxorre. Peut-être ne se sent-elle plus en sécurité chez elle depuis que tu y as pénétré si facilement. Tu pourrais comprendre cela. De là à accuser son voisin de l'espionner... Faut qu'elle arrête de se faire des films à la moldue.

- Si vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez, aucune plainte ne pourra être déposée, et il faudra se contenter d'une main courante. Il n'a jamais proféré la moindre menace à votre égard ? Jamais pénétrer dans votre domicile par effraction ?

Léger sourire en coin. Parce que c'est si facile d'entrer chez elle... Un canif magique et le tour est joué. Peut-être devrais-tu y retourner un de ces jours. C'est que t'adores lire la terreur que tu lui inspires dans son regard. Même que ça t'avait manqué.

Tu pensais que perdre sa beauté naturelle aurait forcé de Lanxorre à montrer davantage d'intérêt aux gens qui l'entourent, et non uniquement à sa petite personne. C'était visiblement trop demandé qu'elle quitte sa suffisance envers les autres. Elle te craint, elle est à tes pieds, mais elle n'a pas compris la véritable leçon que tu as voulu lui inculquer. Elle ne peut continuer à mépriser tout le monde et espérer s'en sortir indemne. Ignorer jusqu'au nom de son voisin et oser déposer plainte contre lui sans la moindre preuve ne fait que montrer qu'elle n'a rien compris. Sans doute est-elle une véritable cause perdue. Tu pousses un soupir.

- Savoir ne suffit pas, il faut des preuves, sinon rien ne pourra être mis en place.

Le pire dans cette histoire, c'est que t'es vraiment prêt à l'aider. A faire ton boulot, comme tu l'as toujours fait. On peut te reprocher beaucoup de choses, mais t'as toujours su faire la part des choses entre ta vie personnelle et ta vie professionnelle. Là, de Lanxorre n'est qu'un dossier de plus, à traiter dans les meilleurs délais et avec les meilleures intentions. Mais faut bien dire ce qui est, elle n'aide pas franchement à l'affaire. Ta dernière question était des plus sérieuses, même si tu savais pertinemment ce que ça ferait remonter chez elle, et que tu t'en délectes tout particulièrement. Le fait qu'elle soit la première à réellement remettre le sujet sur le tapis te fait jubiler.

Tu l'observes, toujours sans te départir de ton sourire en coin. Et tu finis par te lever pour venir t'appuyer sur ton bureau, juste devant elle, saisissant vivement son menton entre tes doigts pour lever son visage vers le tien, et enfin observer les cicatrices laissées, cachées derrière le maquillage. Ton geste est étonnamment doux, malgré sa rapidité. Tu finis par la relâcher pour croiser les bras sur ta poitrine sans la quitter des yeux.

- Si vous voulez l'aide du département de la Justice magique, vous allez devoir collaborer mieux que cela, Miss de Lanxorre. J'essaie de vous expliquer comment les choses fonctionnent. Actuellement, un dossier de plainte ne tiendra pas la route.

Tu t'assois sur ton bureau, n'ayant plus tellement envie de t'éloigner d'elle. Sentir la terreur que tu lui inspires de si près est encore plus jouissif. Et pourtant, tu ne pourrais être plus agréable. Quoi que... Difficile de t'empêcher de lâcher quelques mots supplémentaires.

- Vous devriez essayer de dormir davantage. Vous avez mauvaise mine.

Vraiment, tu adores voir son visage devant toi. Son visage déformé par l'acide et la crainte. Son corps entièrement soumis, sa difficulté à tenir ton regard. Tu vois bien qu'elle se retient de te répondre. Qu'elle n'ose pas. Et ça te tire un sourire satisfait. De Lanxorre est bien plus intéressante une fois soumise. Elle occupe la place qui est la sienne, et c'est entièrement grâce à toi. Tu sens ce pouvoir que tu as sur elle, cette domination totale. Tu peux faire d'elle ce qu'il te chante, et t'as bien envie d'en profiter un peu. Juste pour voir jusqu'où tu peux aller avec elle sans qu'elle ne se rebiffe.

Elle se lève, te frôle. Tu ne pensais pas qu'elle en serait capable. D'aller ainsi au contact, bien que ta proximité ne lui laissait guère le choix si elle voulait partir. Elle parle de rentrer se reposer, mais ne bouge pas d'un pouce, comme si elle attendait ta permission avant de s'en aller. Ta main plonge dans ta poche, et se referme sur ta baguette pour la pointer sur la porte. Un #Collaporta part, suivi d'un #Immugio pour être sûr d'être tranquille. Tu te doutes que cela ne va pas la rassurer, mais tu ne cherches pas à ce qu'elle se sente bien. Non, tu veux simplement asseoir un peu plus le pouvoir que tu as sur elle, voir jusqu'où il va. Toujours appuyé sur ton bureau, tu ranges ta baguette.

- Ne partez pas tout de suite, Miss de Lanxorre. Je peux vous aider...

Tu lui souris doucement, tes yeux glissant sur elle de haut en bas. Tu cherches comment l'humilier davantage. Comment la pousser dans ses retranchements. Et une idée te vient, sans doute tordue. Mais qu'est-ce qui ne l'est pas avec de Lanxorre ? Ton sourire s'étire plus encore tandis que tu t'approches à nouveau, caressant sa joue du bout du pouce avec une tendresse malsaine. Tu approches tes lèvres de son oreille, pour lui chuchoter un ordre.

- Déshabillez-vous, Miss.

Si ta baguette est toujours rangée, l'ordre n'est clairement pas à prendre à la légère. Tu recules d'un pas pour l'observer, attendant qu'elle s'exécute.

Tu l'observes, ne la quittes pas du regard, attendant de voir sa réaction. Elle semble comme paralysée, par tes sortilèges ou ta demande. Sans doute les deux. Et pourtant, lorsque son regard se plante dans le tien, tu sais qu'elle va obéir. Et le sourire qui prend place sur ton visage montre toute la satisfaction ressentie devant son obéissance sans faille. Tu ne dis pas un mot tandis qu'elle délaisse ses escarpins, passant ensuite aux boutons de son chemisier. Tu la laisses se dévêtir devant toi, jusqu'à ce qu'elle reste uniquement en sous-vêtements, presque totalement à nue, pour ton plus grand plaisir.

Ton regard glisse le long de son corps. Si tu as abîmé son visage, sa gorge, son corps est toujours le même, parfait. C'est la première fois qu'elle se dévoile ainsi, sous tes yeux. Tu ne pouvais que deviner ses formes auparavant. Mais elle ne t'a jamais intéressé. Jusqu'à aujourd'hui. Cet ascendant que tu as sur elle t'excite. Tu veux t'en servir. Tu veux lui montrer qu'il suffirait d'un simple ordre de ta part pour qu'elle se retrouve à nouveau à genoux devant toi. Que tu peux faire d'elle ce que tu veux. Qu'elle s'est transformée en ta chose, et qu'elle ne pourra jamais rien n'y faire, si ce n'est subir la moindre de tes volontés.

Mais ne serait-ce pas pire encore, qu'elle finisse par aimer cela ? Son ego en serait totalement écrasé. Et c'est bel et bien ce que tu as l'intention de faire. Elle ne sera rien de plus qu'une marionnette entre tes mains, et elle aimera cela. Voilà ton plan, parfaitement dessiné dans ton esprit. Elle essaie de garder contenance. Son ton est froid, mais tu ne t'en soucies guère. Tu réduis la distance qui vous sépare, laissant tes doigts glisser le long de ses bras en une caresse légère, avant de remonter vers sa gorge. Tu passes un doigt léger entre sa poitrine, descendant jusqu'à son ventre.

- Ne soyez pas si tendue, Miss. Aujourd'hui, vous n'allez pas me supplier d'arrêter, mais bien de continuer.

Tu annonces clairement les choses. Parce qu'elle ne pourra rien y faire. Et tu as grande hâte qu'elle s'abandonne à toi. Tu tournes lentement pour te retrouver dans son dos, plaçant tes deux mains sur son ventre pour la serrer à toi. Un murmure vient chatouiller ses oreilles en un souffle tandis que tu fais glisser ses bretelles de sous vêtements le long de ses bras.

- Je vous ai dit de vous déshabiller. Vous n'avez pas besoin de tous ces apparats.

Sa peau réagit immédiatement au moindre de tes contacts. Les frissons que tu lui tires t'excitent au plus haut point. Est-ce de la peur ? Ou du désir ? Peut-être un mélange des deux. C'est ce que tu espères, c'est ce que tu veux provoquer chez elle. Tu veux qu'elle se sente un peu plus perdue encore en ta compagnie. Qu'elle ne sache plus comment se comporter, ni qu'attendre de toi. Qu'elle se demande à chaque fois qu'elle te voie si tu vas de nouveau la torturer, la défigurer, ou lui faire profiter d'une toute autre forme de torture, bien plus plaisante. Peut-être pour la féliciter de sa soumission et de son obéissance. Peut-être uniquement pour asseoir un peu plus ton autorité sur elle.

Elle ose dire qu'elle ne supplie jamais. Cela te tire un sourire appréciateur. Serait-elle en train de se rebeller ? Non, son corps qui vient se coller un peu plus au tien prouve l'exact inverse de ses propos. Un gémissement étouffé qui s'envole. Tu n'as qu'une envie : lui en voler d'autres qu'elle ne cherchera pas à cacher cette fois-ci. Qu'elle ne pourra pas, qu'elle que soit sa volonté de te tenir tête. Bientôt, elle t'obéit totalement, dévoile son corps entièrement nu. Tu observes les courbes qui s'offrent à toi, par-dessus son épaule. Tu l'as sans doute défigurée, mais il est difficile de faire abstraction de ce qu'elle te découvre à présent. Tu la sens totalement contre toi, et c'est à ton tour de te mordre les lèvres. Tu ne dois pas céder à tes pulsions. Pas avant qu'elle ne t'ait supplié de le faire.

Une main remonte doucement, pour venir jouer avec sa poitrine. Son corps réagit de nouveau. Tu sens qu'elle est à toi, qu'il ne peut en être autrement. Tu la serres un peu plus contre toi, pour qu'elle puisse sentir l'effet de ce petit jeu sur ton propre corps encore habillé. Et qui le restera jusqu'à ce qu'elle obéisse à nouveau. Ta seconde main, elle, descend avec une lenteur exagérée. Et pourtant, tes doigts ne s'aventurent pas dans la zone que sa nudité t'offre pleinement. Une caresse légère sur le bas ventre, une autre sur les cuisses, tu t'amuses de ses frissons. Ton bassin se frotte un instant au sien. Tu baisses la tête, ta langue vient courir le long de son cou, sur la peau abîmée, remonte jusqu'à son lobe d'oreille. Un nouveau murmure.

- Dois-je arrêter, Miss ?

Tu n'en as nullement l'intention. Tes doigts tapotent doucement son bas ventre, avec une impatience nullement dissimulée. Elle va te supplier. Elle n'a pas le choix.