Avancer. Il nous fallait avancer. Ne pas chercher à reconstruire quelque chose qui, finalement, était déjà solide. Ne pas reprendre la relation où elle s’était arrêtée puisque nos derniers instants avaient été terribles, malsains, toxiques, pour moi comme pour lui. Nous valions beaucoup mieux que ça, nous nous aimions suffisamment pour se faire confiance et vivre ensemble sans se déchirer. C’est en entendant sa réponse que ma décision était prise : Plus de passé, plus d’histoires d’ex venus de nulle-part. Daemon était loin maintenant et Devon ne pouvait simplement plus faire partie de ma vie. Puisque la seule personne qui comptait réellement, qui surpassait tous les autres – lui-même le disait – se trouvait juste devant moi, toujours à genoux, comme dévoué à cette relation. Cette séparation avait été plus longue que la précédente, plus importante. Elle nous a permis d’évoluer chacun à notre manière, en réfléchissant avec maturité ou en agissant avec stupidité. Nous étions prêts à renoncer à l’autre pour avoir la certitude que cet Autre serait heureux, vivrait la vie qu’il méritait. Après tout, il était possible pour un Loup-Garou colérique et une Métamorphomage bipolaire d’évoluer, dans le bon sens, sans penser à se détruire, même si la difficulté n’était pas inexistante. Elle ne le sera jamais.

Le voyant commencer à se relever, je m’apprête à faire de même. Pour faire quoi ? Aller où ? Je n’en savais rien. Retourner à mon hôtel pour nous laisser avancer lentement ? Attendre la fermeture du bar pour le suivre à la Cabane ? Ou tout envoyer balader et monter dans l’une des chambres à l’étage ? Tant d’options s’offraient à nous, je voulais laisser le destin agir, être spontanée, redevenir cette jeune femme qui ne se posait jamais de questions. Pourtant, le mouvement du Lycanthrope est vite interrompu par un genou qui se repose à terre. Avait-il finalement décidé de passer la soirée dans cette position peu agréable pour ses pauvres genoux probablement rougis ? Je hausse un sourcil en entendant son non comme une simple envie de déchiffrer ses pensées une bonne fois pour toute. Des pensées qui semblaient être embrouillées par toutes ces histoires, emmêlées, un véritable sac de nœuds invisible qui s’était formé dans son esprit. La nébulosité de ce dernier se ressentait à l’extérieur. Je le ressentais, parce que je vivais la même chose actuellement.

Le suspens me rend folle. Je le fixe intensément, très intensément, le cœur battant à tout rompre, s’emballant devant ces émotions multiples, ressenties en même temps. Sans même avoir eu le temps de passer d’un sentiment à un autre. Non, il fallait que tout vienne dans le même temps. Je le sens anxieux. Ressentait-il de la peur à cet instant ? Sa main dans les cheveux trahissait un inconfort que je ne pouvais que comprendre. Passer tout ce temps à genoux sur le carrelage n’avait rien de plaisant, même si c’était pour se rabibocher avec sa copine. Je déglutis de nouveau en l’entend prononcer mon nom et mon prénom, chose inhabituelle. Les lèvres scellées, mais les yeux d’un rose vif jusque-là jamais apparu auparavant. Ma tête refusait de me transmettre les informations, mais mon corps, lui, avait tout à fait compris ce qu’il était en train de se passer dans ce bar pourtant si familier, si habituel, mais ce soir si symbolique. Le monde tourne au ralenti autour de moi tandis qu’il prononce cette demande que, au fond de moi, j’attendais peut-être. Pourtant, la surprise n’est pas moindre. Les yeux s’embrument, la tête me tourne tant le rythme cardiaque s’accélère. Ma respiration est bruyante, je suis contrainte d’entrouvrir la bouche pour être sûre de ne pas étouffer. Je le regarde, le fixe. Plus rien ne compte à ce moment-là. Il n’y avait que lui. Je secoue très légèrement la tête, montrant, en avance, l’évidence de la réponse qui allait arriver. Et c’est un oui qui sort au bout de quelques secondes à l’observer, évidemment que oui.

Là, c’est une ribambelle de souvenirs qui remontent à la surface. Je nous revois au tout début, dans cette ruelle de Londres en compagnie d’Aidan. Moi les bras écartés, servant de bouclier devant un Aidan déjà sévèrement amoché. Je me revois lui envoyer des insultes à Ste Mangouste, puis accepter son offre de m’inviter à un premier rancard à l’Occamy Doré. Je nous revois dans le Dirigeable hésitant puis décidant qu’il était simplement temps de s’avouer nos sentiments. Le reste avait simplement suivi son cours. À peine un an plus tard, il était toujours là, malgré les nombreux virage et obstacles qui s'étaient mis en travers de notre route, en train de me demander ma main. Cela pouvait paraître précipité, démesuré, complètement fou. N’était-ce pas ce que l’on était finalement ? C’est un mi-rire, mi-sanglot qui sort de ma bouche tandis que je l’embrasse encore tout en le relevant pour mettre fin au supplice qu’il faisait vivre à ses propres genoux. Je ne le lâche pas, colle mes lèvres aux siennes de plus en plus intensément. Il était temps, il était temps de ne plus se retenir, de laisser notre amour s'exprimer physiquement. J’ai envie de monter à l’étage. Après tout, il y avait deux choses à fêter : Les retrouvailles et un couple nouvellement fiancé. Je m’avance pour qu’il recule, qu’il comprenne que ce désir de s’unir pleinement se faisait de plus en plus pressant.

Un oui qui déclenche un sourire sur mes lèvres qui réclamaient pourtant les siennes, toujours. Comme une envie de partager, de faire plaisir à l’autre en laissant Arty satisfaire ses crocs affamés. Espérant que le goût n’avait pas changé, qu’il prendrait autant de plaisir que cette fois-là sur le toit. L’envie était la même, voire davantage. Mon corps tremble et mes soupirs se font de plus en plus bruyants, au même rythme que ma poitrine monte et descend de façon irrégulière. Un souffle haletant qui me fait tourner la tête. Parce que retrouver son corps sur le mien après tout ce temps, après avoir pensé que cela ne se reproduirait plus, faisait remonter toutes les sensations que j’avais perdues ce dernier mois. Son souffle, son toucher, ses baisers…Toutes les sensations étaient là, je les ressentais d’une façon intense. Les yeux clos, je me concentre sur chacune d’entre-elle, tandis qu’il descend lentement vers des cuisses qui lui semblaient étrangement appétissantes. Sous les baisers qu’il dépose, je sens une douleur qui apparaît soudainement. La bouche s’entrouvre, je grimace légèrement avant de sourire à nouveau. Un sourire qui n’aurait pas été compris par un bon nombre de personnes. Parce qu’avec cette douleur, je savais qu’au fond, cela signifiait aussi qu’il marquait mon corps. Sceller entièrement notre relation de cette façon, conclure par les fiançailles. La meilleure réconciliation que j’avais connue jusqu’à maintenant.

Mes doigts impatients s’accrochent aux draps tandis que les siens titillent un endroit tant désiré. Mon bassin de lève, je me mords les lèvres jusqu’au sang, encore une fois. Je l’appelle sans me servir de ma voix. Les mains tentent de le tirer vers moi, ce besoin insatiable de le sentir entièrement. Je l’embrasse avec une telle fougue que mes doigts s’emparent doucement, mais fermement de ses cheveux, avant de les descendre, non sans caresser chaque parcelle nue de son corps, afin de le débarrasser à son tour des vêtements encombrants. Ensuite, le retourner sur le dos, les cuisses provoquent une légère douleur que j’ignore. Je sais pertinemment qu’il se laisse faire parce que c’est ce qu’il veut. Je ne faisais pas le poids contre sa force de Loup-Garou. Je l’embrasse en descendant doucement, m’attardant sur un torse qui m’avait tout autant manqué que le reste. Le Poufsouffle pouvait sentir mon souffle s’accélérer encore, je ne tiendrai pas longtemps avant de le réclamer entièrement. Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres tandis que mon regard alterne deux ou trois fois entre ses yeux et sa peau que j’avais prise en otage. Sans prévenir, sans réfléchir, je me lance aussi dans une violente morsure, une pulsion que je n’avais pu retenir. Comme si je ne parvenais pas à exprimer mes ressentis autrement que par ce geste. Je n’avais pas de Bête à l’intérieur pour jouir de cela. Mon instinct animal venait de se réveiller. Le goût de ferraille reste sur ma langue tandis que je souris davantage en léchant les perles de sang qui étaient apparues à l’endroit où mes dents avaient laissé leur empreinte.

De là, l’euphorie se ressent dans mon regard. J’ai envie de lui, extrêmement. Je m’installe sur lui, le pousse à se redresser pour qu’il soit là, collé à moi, là où je pouvais le tenir dans mes bras. D’un geste rapide, l’union commence. Une chorégraphie parfaite à un rythme sensuel. La sensation est délicieuse, le retrouver ainsi faisait partie de ces rêves que j’avais décidé de refouler, pour l’oublier. Aujourd’hui, je pouvais de nouveau profiter de lui sans modération, sans regards indiscrets puisque nous étions seuls, absolument seuls entre les murs de cette chambre. Je penche la tête en arrière en poussant des gémissements de plaisir. Comme une envie de l’épouser, ici maintenant dans cette chambre. L’envie de lui faire une multitude de déclarations et à quel point je ne voulais plus me séparer de lui. J’étais capable de pardonner le pire. Nous étions liés. Et cette union innée se ressentait dans cet échange tumultueux.

Le voir s’arrêter aurait pu m’inquiéter, me faire prendre un air interrogateur. Mais en voyant son regard planté dans le mien, les doutes ne s'étaient pas formés dans mon esprit toujours concentré dans ce que nous étions en train de faire. Cette phrase que je n’attendais pas me fait pourtant sourire. Peut-être même qu’un soupire de soulagement s’était échappé malgré moi. Il aurait eu le droit de voir d’autres personnes, jamais je ne lui en voudrais d’avoir essayé de m’oublier comme je le lui avais demandé. J’aurais voulu répondre que moi non plus je n’avais pas été me consoler dans d’autres bras. Je n’y avais même pas pensé à vrai dire, trop occupée à me tuer au travail pour le chasser de mon esprit, l’oublier en m’épuisant autant physiquement que mentalement. Combien de temps cela aurait-il duré ? Est-ce qu’on était réellement capable de vivre l’un sans l’autre ? Ou est-ce qu’il y aurait toujours eu ce vide en nous ? Il ne me laisse pas le temps d’ouvrir la bouche, peut-être qu’il ne voulait rien savoir après tout. Il avait peut-être peur de ce que je pourrais dire, ce que je pouvais comprendre. Je choisissais rarement les bons moments pour ce genre de révélation.

La position change et on continue notre danse sensuelle et synchronisée. L’une de mes mains accrochées à la sienne, l’autre encore et toujours plongée dans sa chevelure. Quelques baisers déposés au creux de son cou, mêlé à un souffle de plus en plus bruyant, une vibration des cordes vocales destinée à manifester le plaisir intense que je prenais ce soir. Qu’il sache par le biais de ces soupirs, qu’il me comblait complètement. Une sensation qui me rappelait encore et encore combien il m’avait manqué, qui me rappelait à quel point nous étions complémentaires lui et moi. La réalité était là : nous nous étions retrouvés, nous nous retrouvions toujours d’une manière ou d’une autre. Nous aurions pu prendre le temps de se retrouver, organiser un dîner romantique, se séduire à nouveau. Mais cela aurait été inutile, même impossible, car en le voyant, je n’avais pensé qu’à ça, il fallait se rendre à l’évidence. J’avais eu envie de lui à la seconde où il avait posé les yeux sur moi.

J’accélère les mouvements par un levé de bassin, les rends plus intenses. Mes gémissements étouffés dans l’épaule du Poufsouffle que j’embrasse, mordille doucement encore et encore. Il ne me faut que quelques minutes avant de totalement m’abandonner à lui, contractant mes cuisses endommagées qui se resserraient contre lui. Le cœur va sortir de ma poitrine, mais je souris, je souris tandis que je prends sa tête entre mes mains pour le regarder, avant de l’embrasser avec une douceur mêlée à une respiration encore saccadée. Cette envie de ne pas donner de conclusion à cette soirée. De le garder près de moi. Tu m’as manqué, tu sais. Une révélation qui était évidente finalement. Que malgré ces derniers mots que je lui avais sortis à la boutique, la vérité était toute autre.

Dans l’euphorie de ces quelques minutes, une douleur se dégage de ma poitrine. Non, ce n’est pas un cœur qui explose, mais bien une morsure qui laisse quelques gouttes de sang. Je ne peux m’empêcher de pousser un cri, un mélange de surprise, pourtant mêlé à un éclat de rire qui vient d’un cœur toujours bien vivant rendant les gémissements plus forts, plus intenses. Je ne cherche pas à le stopper, au contraire, je veux le pousser à continuer, mais je ne sais pas s’il s’en rend compte. Je le vois s’emballer, je m’emballe tout autant, profitant de ce duo qui fonctionnait si bien ensemble. Je me fichais qu’il laisse ses marques, ne l’avais jamais interdit de s’exprimer comme il le souhaitait, tant que cela ne dépassait pas certaines limites que je ne connaissais pas encore. Pour l’instant, la douleur se transforme en un plaisir provoqué par les derniers mouvements du Lycanthrope. Une délicieuse sensation que je redécouvre comme si c’était la première fois que nos corps se rencontraient et en même temps, c’était comme si l’on ne s’était jamais quitté. Alors je le serre dans mes bras en entendant ses désolé et ses je t’aime. Encore essoufflée par cette sulfureuse chorégraphie, je mets quelques secondes avant de le rassurer d’un c’était parfait, absolument parfait. Je l’embrasse à mon tour, aucun désir de le lâcher, faire durer encore un peu ce moment où nous étions si proches. Comme si chaque seconde avait son importance. Ne plus rien négliger désormais.

Puis il roule doucement sur le côté, je m’empresse de rejoindre ses bras. Comme un poids qui disparaît, cette boule dans l’estomac, le manque de lui, la peur d’avancer sans lui, de finir par laisser son souvenir s’estomper avant de s’effacer complètement. Le retrouver réchauffait mon corps entier, l’engagement était une conclusion à toute cette histoire. La dernière réconciliation. L’ultime. Celle qui nous avait fait comprendre que l’on ne voulait que l’autre dans nos vies respectives. La tête grouille d’une dizaine de déclarations que je pourrais sortir là, maintenant. Pourtant, si ma bouche s’ouvre, c’est pour rassurer. Je n’ai eu personne d’autre non plus. Une fidélité même séparée. J’étais simplement incapable de tomber dans d’autres bras. Ce besoin d’être seule, de m’isoler. C’était comme ça que je réagissais. La solitude. Je passe un bras autour de lui, laisse un silence s’installer tandis que je dessine quelques douces arabesques sur son ventre, ne sachant pas s’il comptait rester ici ou simplement s’en aller. Quelle heure était-il d’ailleurs ?

Je lève la tête vers lui. J’ai quand même bien envie de fêter nos fiançailles. Je veux dire…autrement que comme ça. Une idée ? Un sourire sur les lèvres, comme satisfaite de l’équipe qu’on formait à nouveau. Je me sentais chez moi auprès de lui. D’ailleurs… on dort ensemble ce soir ou… chacun chez soi ? Après tout, fiancés ou non, nous venions de nous remettre ensemble, peut-être voudrait-il se retrouver seul ce soir afin de ressasser ce qu’il venait de se passer, prendre du recul, s’assurer qu’il ne faisait pas d’erreurs. Peut-être que je me posais trop de questions. Je n’avais même pas de chez moi, mais ça il l’ignorait probablement. Peut-être me pensait-il dans mon ancien appartement.
Le corps se refroidit, la douleur à la poitrine se réveille. Retour désagréable à la réalité. Je grimace, ça tire, ça rougit. La marque des crocs légèrement gonflée. Je préfère les cuisses quand même ! Un ton taquin, avec tout de même un fond de vérité. Je me redresse pour me rhabiller, l’envie que cette soirée continue. Si l’on devait rentrer chacun chez soi, je voulais que ce soit le plus tard possible. Ou que l’on ne rentre pas du tout.

Évidemment, nous ne pouvions pas conclure ce qu'il s'était passé entre ces quatre murs sans de nouveaux baisers enflammés qui souhaitaient un deuxième acte. J'en souris presque tant cette passion m'avait manquée. Si Arty n'avait pas eu cette retenue, j'aurais sans doute fini par l'attirer de nouveau à moi pour recommencer ses retrouvailles. Mais nous avions toute la nuit pour cela et pleins d'autres nous attendaient derrière. Parce qu'une chose était sûre, j'avais envie que, cette fois-ci, ça fonctionne. Que l'on se rende compte qu'être éloignés l'un de l'autre n'était pas la solution, ne l'avait jamais été et nous le savions parfaitement. Et puis les idées d'Arty, ses envies folles étaient une chose que je ne pourrais retrouver chez personne d'autre. Cela faisait partie de lui et c'était exactement celui qu'il me fallait : Quelqu'un qui n'a pas froid aux yeux et n'a pas peur de prendre des risques. N'est-ce pas un peu ce qui me qualifie ? Différents sur certains points, mais tellement complémentaires. Le voilà qui propose d'aller chercher une bague. Je le regarde en levant un sourcil, c'est vrai que la demande en mariage avait été précipitée, donc pas de bague pour accompagner. C'est à ce moment-là que je me rends compte de l'engagement. J'avais toujours eu peur d'aller si loin, peur de me tromper, de faire fausse route et de regretter. Pourtant, ce n'était pas du tout le cas à cet instant. Mes yeux pétillaient de l'entendre en parler avec tant d'enthousiasme. Évidemment, il n'était pas question de dépenser un centime, cela aller se faire façon Wildsmith et cette pensée me picote davantage le ventre. Et je me rue de nouveau sur lui pour l'embrasser, le pousser violemment contre le mur - une pulsion que je ne peux retenir - et prendre ses lèvres en otage encore et encore avant de prendre son visage entre mes deux mains. Tu me rends dingue. Et ça venait du cœur, spontanément. Je me retiens pour ne pas laisser mes mains vagabonder sur tout son corps. Ne surtout pas titiller le désir qui ne mettrait pas longtemps à me faire craquer à nouveau.

Alors je me détache de lui pour attraper ma veste avant de lui tendre la main. Allons braquer cette bijouterie. Et nous avions quitté le bar puis transplaner à Londres, dans une rue où se trouvaient les meilleurs commerces de la ville. Je voulais que tout soit parfait, que le bijou corresponde à ce dont j'aurais pu rêver si je m'en étais donné l'occasion. Je ne voulais pas quelque chose d'imposant, je voulais quelque chose de.... ici ! Ah, apparemment, je venais de trouver mon bonheur. Ou du moins, c'était ici que se trouvaient des bijoux à mon goût. Les prix exorbitants me rappelaient que ce n'était pas du tout dans mes moyens, mais puisqu'il n'était absolument pas question d'argent, est-ce que cela importait réellement ? Je reste quelques instants devant la vitrine avant de me retourner vers le Poufsouffle. Alors ? Comment on procède ? Je sautillais presque sur place tant l'activité me plaisait. Il avait trouvé l'idée parfaite pour fêter ce nouvel engagement. C'est la meilleure façon de fêter des fiançailles ! J'adore, j'adore ! Le goût du risque, la petite dose d'adrénaline, il avait tout compris.

Évidemment qu'il avait la technique pour que je sois tout à son écoute, une simple étreinte qui réchauffait un corps refroidi par ce temps hivernal. Sans dire un mot, je remue la tête pour montrer que j'avais tout de même compris. Il savait, connaissait la procédure pour faire ça en toute discrétion. Je souris en observant le spectacle, l'aimant davantage lorsqu'il se montrait comme ça : Braqueur professionnel de bijouterie. Décidément, son côté voyou avait le don de réveiller les sensations à l'intérieur de moi. J'étais en train de revivre ce soir. Comme convenu, c'est lui qui entre le premier, je patiente sans le lâcher du regard, mémorisant tous ses faits et gestes avec une grande attention. Après tout, il était toujours utile de connaître tout cela au cas où je sois contrainte d'être seule la prochaine fois. Quelques secondes seulement avant qu'il ne revienne me donner le feu vert. C'était à mon tour.

Je rentre en sautillant presque non sans murmurer des yes yes yes enthousiastes. Vraiment, j'avais retrouvé toutes mes couleurs en quelques heures seulement, un poids qui était parti en fumer et que je laissais s'en aller avec plaisir. Je me hâte de me diriger vers les bagues. Difficile de comparer les prix, ne sachant pas vraiment la valeur en gallions. Néanmoins, une chose était sûre, ce n'était pas dans mes moyens. Voilà qui était encore plus excitant. Je m'arrête sur un bijou qui brillait devant mes yeux. Ce n'était pas le plus voyant, mais c'était celui qui me correspondait davantage. De l'argent - je crois - dotée d'un petit diamant aux reflets colorés une fois à la lumière, comme un petit clin d'œil à ma Métamorphomagie. Je favorisais toujours les couleurs. Celle-là ! Oui celle-là ! Comment je fais là ? Je me recule pour observer comment récupérer la bague bien au chaud dans sa petite vitrine. Un #Alohomora plus tard, le tiroir s'ouvre et me donne accès à toutes les bagues que je voulais. Mais seule celle-ci m'intéressait réellement. Je m'en empare avant de refermer la vitrine. Regarde, elle est parfaite pour moi. Je la regarde dans tous les sens, un sourire aux lèvres, avant de me rendre compte qu'il serait peut-être temps de sortir d'ici. La curiosité pourrait me pousser à tout tout regarder, mais la prise de risque serait peut-être trop grand. Il était temps de rejoindre l'extérieur. Je te laisse euuh...j'sais pas, tu remets rien en place ?

Nous avions évité de vivre de nouvelles péripéties. Non pas que cela m'aurait dérangée, mais j'avais encore le souvenir de cette fois-là, dans le bar après notre première séparation. Nous n'avions pas autant profité de nos retrouvailles qu'on l'aurait souhaité. Je voulais que ce soit différent cette fois. Et voilààà, c'était trop bien ! Je l'embrasse, la bague toujours au chaud dans ma main. Là, nous pouvions enfin dire que nous étions fiancés.

Évidemment que la réponse était toujours positive. Qui résisterait à un sorcier Loup Garou colérique qui se met à genoux, une bague de fiançailles à la main ? Une deuxième demande, plus officielle, comme confirmation que c'était réellement ce qu'il voulait. Ma réponse comme confirmation que c'était ce que moi, je voulais. Une relation qui pourtant avait fait les montagnes russes durant cette année passée ensemble. J'étais consciente que rien ne pourrait nous empêcher d'entrer dans des colères noires où les mots dépasseraient nos pensées. Nous pouvions essayer de retenir ces mots-là, de les adoucir, de penser au fait que cela pourrait définitivement nous détruire. Nous savions que s'éloigner ne servait à rien d'autre qu'à ressentir cet énorme vide. Un immense vide qui faisait autant mal qu'un pieu que l'on nous planterait en plein cœur. Enfin, c'est comme ça que moi je ressentais les choses. Mais au vu de ce qu'il m'avait dit dans le bar, avancer seul semblait être une réelle épreuve pour lui aussi.

J'accueille ses baisers avec une passion que je voulais dévoiler encore et encore. La bague à mon doigt montrait que je lui appartenais encore plus qu'auparavant. Une place que personne ne devrait prendre. Le toit de Londres donnait un petit plus, une ambiance romantique. Habituellement, je n'étais pas friande de ce genre de choses, mais les circonstances étaient différentes. Les mots d'amour, les embrassades mêlées avec les caresses, montraient qu'il y avait cet amour inconditionnel qui nous liait lui et moi. Rien n'avait changé ce dernier mois. Il fallait avancer maintenant, tirer un trait sur les péripéties et les blessures passés. Pas évident, j'en étais consciente, mais c'était réellement ce que je voulais. Je ne voulais pas être sans lui. Maintenant... oui que se passait-il maintenant ? Je passe mes bras autour de sa taille, conserve une proximité où les bouts du nez se frôlaient doucement. Maintenant, on va rentrer se mettre au chaud, tu vas m'offrir un thé et ensuite, je l'embrasse sensuellement, une fois, deux fois, trois fois. Des baisers volontairement lents pour titiller l'envie du Poufsouffle. Ensuite, on se réconciliera à nouveau parce que ces deux minutes de braquage m'ont donné envie de... faire l'amour, oui clairement c'était ce que je voulais dire, mais inutile de sortir les mots tels qu'ils étaient, il avait très bien compris. Mes yeux brillaient d'envie et ma respiration s'accélérait encore malgré moi.

Ensuite, et seulement ensuite, demain, dans une semaine, un mois...on pourra parler du mariage, de ce que l'on voudrait faire, en espérant que l'on soit d'accord. Quitte à devenir Madame Wildsmith, autant que tout se déroule comme on le souhaite tous les deux. Je l'embrasse à nouveau le serrant fort contre moi. Est-ce que tout ceci te convient, Artemis ? Rare était les fois où j'utilisais l'entièreté de son prénom, mais de ma bouche, cela sonnait plutôt bien.