Wedding Day [Terminé]

Wedding Day

Saison XXX - Fin de l'hiver - Avec Loredana Sparks & Personnage

Petits pas tout petits pas feutrés le font sortir du lit ce matin, sans réveiller la jeune femme encore endormie. La perspective de cette journée avait collé sur le visage d’Arty un sourire toute la nuit, et cette hâte de filer dans la salle de bains avant même que le soleil ait tout à fait toquer à leur fenêtre. Quelques désagréments du réveil, une fois devant le miroir, grimacer toujours devant la plaie sèche que les événements de la nuit passée avait désormais inscrite sur le buste du Fripon. Mais l’eau chaude de la douche permettait de se nettoyer tout à fait des traumatismes de la veille, canaliser le front essentiellement sur le mariage à venir. Et surtout, surtout, faire briller les boucles.
Les minutes suivantes furent consacrées certes, à l’élevage de la coiffure coiffée-décoiffée du Poufsouffle, mais aussi à l’enfilement de vêtements de marié. Ce n’était pas parce qu’il n’y aurait personne à leur mariage que le Poufsouffle devait omettre l’élégance vestimentaire – au contraire. Toute occasion d’être magnifique devait être saisie. Satisfait, il s’en va alors déjà froisser son beau costume pour aller sautiller dans le lit, et réveiller sa Dulcinée. Deboouuuut ! Un chuchotement enthousiaste entre deux baisers déposés sur le visage de la jeune femme. Il aurait pu la réveiller avec le frottement d’un pétale de fleur sur le visage, romantique à souhait, mais l’empressement et l’impatience le rendait plus agité que de coutume – moins réfléchi. Future Madame Wildsmith ! Enrouler le museau dans son cou et ses cheveux encore chaleureux de l’onctueuse nuit. Il faut que tu te fasses belle ! Et en ce jour fabuleux, il ne perdait pas sa taquinerie.

Quitter rapidement le lit pour aller déverser son exaltation dans la pièce de vie, attendre l’Amoureuse en essayant de lire, en regardant par la fenêtre, en bondissant sur le canapé, en rangeant la cuisine, en discutant avec Balthazar, en jouant avec Odette III, en trifouillant ses boucles parfaites, en regardant de nouveau par la fenêtre. Légèrement nerveux le Wildsmith, que Loredana ait changé d’avis, qu’elle se rende compte que c’était une terrible abominable erreur – il aurait dû la suivre partout, là, ne pas la quitter d’un centimètre alors qu’elle se préparait. Puis il y avait l’effervescence face à cette réalité tangible, lui percutant le front : aujourd’hui, ils seraient mariés. A faire trembler les doigts de la promesse qu’il s’apprêtait à faire – arrêter, arrêter, arrêter les bêtises. Ne plus décevoir la Gryffondor, ne pas cesser de l’arroser des sentiments amoureux qu’il avait pour elle. Cela relevait d’une bien difficile ambition, mais peut-être finirait-il par y arriver.
Sous les regards réconfortants d’un Balthazar occupé, Arty fait claquer ses bretelles, ne pas s’obscurcir les pensées par des inquiétudes sur son attitude de chenapan, pas aujourd’hui. Aujourd’hui éclatait d’un certain renouveau, la vie prenait un bien merveilleux tournant. Les joues s’étirent d’un pimpant sourire tandis qu’il tâtonne son sublime nœud papillon, devant les souvenirs et surtout le premier tout premier. Qui aurait pu deviner qu’ils en seraient là, après qu’il l’ait laissée se vider de son sang dans une rue londonienne. Oui, les fils du destin avait un bien curieuse façon de s’emmêler-se dérouler.

La douce voix enthousiaste et les baisers me font ouvrir les yeux. Les paroles du fiancé ne sont d’abord qu’un bougonnement pour mes oreilles fatiguées. La tête toujours un peu douloureuse après les traumatismes de la veille, mais je n’y prête pas attention, parce que c’est un doux sourire qui s’affiche sur mon visage, les yeux toujours clos, les bras se tendant au-dessus de moi pour se réveiller, s’étirer, se dégourdir. Aujourd’hui était un jour heureux, les peurs devant être mises sur pause. Je voulais que tout soit parfait, je voulais que notre mariage reste un souvenir qui nous ferait sourire à l’avenir, que l’on se rappelle dans les moments difficiles, qu’il pouvait y avoir des instants où l’on ne voulait que l’autre dans notre vie. La douche revigorante réveille des membres engourdis, réduisant le stress qui faisait petit à petit son apparition – le mariage n’était pas à prendre à la légère. Malgré tout, j’étais sûre de moi et rien ne pourrait me faire changer d’avis aujourd’hui. Me dire qu’il me voulait moi pour femme provoquait une sensation de chaleur qui me faisait oublier toute hésitation qui pourrait apparaître aujourd’hui. Heureusement pour moi, je n’avais pas à porter l’une de ces robes blanches qui me répugnaient tant.
Non, j’avais décidé d’enfiler une robe bleue (un truc dans ce genre là mais pas tout à fait parce que je la vois plus belle que ça), couleur de la première robe dans laquelle il m’avait vu, à cette soirée où l’on avait passé notre première nuit d’amour dans un dirigeable après une soirée mouvementée. Je ne me rends pas tout de suite compte du clin d’œil, mais c’est vrai que la couleur rappelait ce doux souvenir qui avait surpassé les autres péripéties. Ce jour où il m’avait dit qu’il voulait que ça aille plus loin entre-nous. Parce qu’il avait osé, même après avoir aperçu les nombreuses cicatrices qu’il avait lui-même créées. La robe n’a rien de fou, mais elle a la capacité d’épouser mon corps à la perfection. Les yeux et lèvres légèrement maquillés, les cheveux tombant en vague parfaites, conserver un brun durant tout le temps où nous ne serions pas seuls.

Je me regarde dans la glace, les yeux ronds, le ventre angoissé par cette simple pensée : Et si les émotions provoquaient un changement capillaire non-souhaité devant un membre du Ministère ? Sans réfléchir, je les fixe à travers le miroir, les faisant passer volontairement d’une couleur à une autre, comme s’ils avaient besoin de leur dose de caméléon pour rester à leur place. Il fallait tout essayer. De nouveau brune, je rejoins Arty dans le salon pour le prendre dans mes bras, le besoin de réconfort, la peur de tout gâcher – je me faisais pardonner avant l’heure. Et si sous le coup de l’émotion mes cheveux changent ? Je reste dans ses bras, ne voulant pas vraiment affronter sa réaction, mais ne voulant pas non plus cacher ces craintes qui occupaient désormais une grande place dans ma tête engourdie. Je ne veux pas tout foutre en l’air. Ces instants où je me rends compte que la Métamorphomagie et moi, on ne faisait pas qu’un. Il le fallait, elle faisait partie de moi. À croire que je ne l’acceptais pas tout à fait, pas encore. La voyant comme un obstacle de la vie. Malgré tout, j’étais prête, prête à partir, à affronter le Ministère, retrouver une mine joyeuse, un sourire. Parce que le simple fait de faire un mariage si intime me convenait grandement. Juste lui et moi. C’était bien suffisant.

Ce qu’ils étaient adorablement mignons, ainsi enlacés, vêtus de leurs habits de cérémonie. Une jeunesse – peut-être trop jeune d’ailleurs – les esprits emballés par le mariage à venir. Pourtant, alors qu’il serre dans ses bras l’Amoureuse, il n’a pas le temps de lui chuchoter à quel point elle était belle, c’est un premier doute, une première interrogation qui vient chiffonner la tendresse de l’étreinte. Arty la serre davantage, la rassurer en même temps que réfléchir. La Métamorphomagie, aujourd’hui, pourrait-être enquiquinante, il lui proposerait bien d’enfiler un turban, mais les cheveux de Loredana étant aussi farouches qu’elle, ils refuseraient absolument une telle captivité. J’veux pas qu’tu t’inquiètes de ça aujourd’hui, puisque c’était un jour de fête amoureuse, de tranquillité ensoleillée – rien d’autre. Il se recule légèrement de la Gryffondor pour déposer sur elle le regard le plus déterminé qu’il détenait. Si jamais tu sens que ça va pas, tu n’auras qu’à dire un mot ! un mot de passe ! comme heu, déjà les mèches endiablées s’affolent de visualiser leur virée au Ministère comme une mission de camouflage, pamplemousse ! c’est bien ça pamplemousse ! OU Papplewick, oui parfait ça ! Un mot très saugrenu qui les avait déjà accompagné par le passé, souvenir vague de leur séjour en amoureux – turbulent. Ou alors tu me pinces, c’est tout, j’attirerai l’attention des gens, qu’elle ait le temps de reprendre le contrôle. Savoir se servir de ses qualités dans n’importe quel contexte, un clown-comédien triomphait toujours pour charmer le regard des autres.

Joindre alors les lèvres dans un baiser résolu-consolateur avant de la presser quelque peu, allez, on y va. Il ne laisserait pas les craintes retarder leur formidable union, de toute façon, comme l’a dit un grand homme – sûrement, il ne savait plus qui exactement – s’inquiéter, c’est souffrir deux fois. C’est presque sautillant qu’il referme la porte de la Cabane, la main attachée à celle de Loredana. Les baskets – oui, même en ce précieux jour – rasent à peine l’herbe tant elles se trémoussent d’engouement.
Endroit parfait pour décoller. Il arrête le temps d’une ou deux secondes, simplement pour l’observer dans cette sublime robe bleutée, les iris en pétillent, tu es magnifique, puis, transplaner.

Toujours des pas précipités avant d’accoster l’accueil du Ministère et une drôle de dame à lunettes, de celle entre deux âges, et tout à fait dénuée d’intérêt. Bonjoouuur Madame ! A peine son regard s’élève, compliqué pour Arty de séduire innocemment une Madame qui ne le regardait même pas, même avec son ravissantgigantesque sourire ; ses doigts quittent ceux de Loredana pour monopoliser l’attention de cette inefficace employée, ils s’agitent devant les petites lunettes de la dame : heeey ! on aimerait se marier, c’est par où ? Tapoter impatiemment le bureau qui n’avait absolument rien d’accueillant. Au moins, les yeux sévères étaient désormais concentrés sur lui, il vous faudra un rendez-vous, département deux, demandez Monsieur Gael Atkins. Le Poufsouffle éclate de rire avec cette histoire idiote de rendez-vous, merci beaucoup ! Une excellente journée à vous ! Dans une politesse exagérée, salutation des boucles pour ensuite reprendre avec vivacité la main de la Fiancée. Aller s’engouffrer rapidement dans un des nombreux ascenseurs, et malgré la présence d’un elfe rabougri – aigri – il appelle les hanches de la jeune femme jusqu’à lui, c’était peut-être là leur dernier instant intimité avant qu’ils ne soient mariés. Avec douceur, il effleure la joue de l'Amoureuse, stressée ?

Papplewick. Voilà un mot de passe que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps. Les souvenirs se dirige vers les paysages vert et silencieux de l'Écosse. Je revois très clairement le chalet dans lequel nous avions passé ces quelques jours. À s'aimer, à se disputer et à s’aimer encore. Le début d’une relation tumultueuse et passionnée. À cette époque, nous avions déjà surmonté une rupture suivie d’une réconciliation mouvementée. Notre vie de couple n’avait clairement rien de calme et reposant. C’était même tout le contraire. Mais n’était-ce pas ce dont nous avions besoin ? Parce qu’au-delà de toutes ces péripéties, il y avait tout le reste, tout ce qui faisait que nous étions là aujourd’hui, des mois et des mois après, prêts à se marier sans la moindre once d’hésitation. N’était-ce pas là la preuve qu’il ne s’agissait pas d’une erreur ? Ou bien était-ce notre jeune âge qui nous remplissait la tête d’illusions qui s’estomperaient au fil du temps. Non, impossible. C’est avec un grand sourire que j’accueille son compliment avant de me laisser emporter par ce tourbillon désagréable qui, je l’espère, n’emmêlera pas mes cheveux. Tant de temps passé à rendre ces vagues si parfaites. Direction le Ministère.

Je n’étais pas la meilleure pour convaincre avec un sourire. Est-ce que débarquer comme ça, au Ministère, dans cette tenue était seulement possible ? Un regard noir envers cette vieille pas très agréable, hostile. Arty semblait prendre tout avec légèreté, en rajoutait même, comédien qu’il était. Le regard mauvais se transforme en quelque chose de plus moqueur – ne surtout pas laisser un quelque événement gâcher ce moment rien qu’à nous. Seul lui comptait aujourd’hui – réflexion peu différente des autres jours, mais cette fois, ça avait réellement son importance.
Oui, j’étais stressée, les jambes tremblent, gigotent. Seuls mes bras autour de lui me permettent de ne pas trop me remuer. Il me maintenait en place, comme une ancre immobilisait un navire. C’est ce qu’il était. Alors je profite de ce moment d’intimité dans cet ascenseur, ignorant totalement l’elfe qui se trouvait là également. Je suis stressée positivement. Je pose ma tête sur son torse, moment étrangement romantique. J’ai hâte. Et toi ? Après tout, n’étais-je pas celle qui avait demandé un mariage précipité ?

Un tintement plus tard, nous voilà arrivés au département. Je ne me décroche pas tout à fait de mon fiancé, lui prenant la main pour l’emmener… je ne sais où. À vrai dire, je ne savais pas vraiment à qui m’adresser. Je regarde de gauche à droite tout en avançant dans le couloir. C’est qui ce Gael Bidule ? Je marmonne à moi-même. Je m’adresse à la première personne. Bonjour, Gael… Aquelque chose, ça vous parle ? On veut se marier. Il me regarde de haut en bas en fonçant les sourcils avant de me montrer un bureau du doigts. Décidément, ils n’étaient pas très aimables ici. Sans m’attarder à glisser un merci, je m’empresse de nous amenait devant la porte. Espérant sincèrement que l’on pourra contourner cette règle de rendez-vous. Prêt ? Et je frappe à la porte.

Gael Atkins - Maître de cérémonie au Ministère de la Magie

Les dernières larmes coulent sur mes joues alors que je termine un éloge funéraire. Je m'empresse de les éponger avec le mouchoir en tissu que je garde en permanence dans ma veste. Un mouchoir qui ne me quitte jamais. Le dernier cadeau offert par ma fille avant son départ. Cela fait désormais vingt ans qu'Elle nous a quitté. Vingt ans que je fais ce métier en Sa mémoire. Pour honorer Son souvenir à travers les gens que j'honore une dernière fois et pour célébrer des mariages comme s'ils étaient celui qu'Elle n'a jamais eu.

J'aime mon métier, que personne ne croit que je ne fais ça que pour vivre dans le passé. Peut-être était-ce le cas au début. Maintenant, je repense toujours à Elle par nostalgie mais jamais je ne l'implique dans mes offices. Beaucoup des gens auprès de qui j'interviens sont contents de mes services, je suppose que c'est pour cela que je continue. Pour continuer à rendre les gens heureux ou à les accompagner dans les moments difficiles. Je suis un Accompagnateur. Celui qui célèbre la vie, que ce soit dans ses meilleurs comme dans ses pires moments.

On frappe à ma porte. Je replace correctement mes lunettes sur mes yeux, essayant d'adopter un sourire qui convient à toutes les circonstances. Depuis le temps que je pratique, je suis passé presque maître en la matière. Tant que les personnes n'ont pas annoncé l'objet de leur visite, je me dois essayer de rester souriant tout en n'étant pas inconvenant. Je me lève, réajuste mon costume et vais ouvrir la porte. Je me tiens face à ce qui semble être un couple. Leurs tenues, leurs sourires et leurs regards pétillants m'éclairent immédiatement sur ce qu'ils viennent chercher ici. Je serai un distributeur de bonheur pour ces personnes.

Entrez donc. Je suis Gael Atkins, mais vous pouvez m'appeler Gael. J'aime avoir cette proximité avec les personnes, ne pas établir des barrières inutiles afin de tout de suite être plus proche d'eux et mieux les comprendre. Asseyez-vous donc ! dis-je en leur désignant les sièges face à mon bureau. Que puis-je faire pour vous aujourd'hui ?

Il était stressé par de nombreuses choses, une inquiétude permanente face à la Lune, à la perte des êtres aimés, Azkaban aussi, représentait une belle et ténébreuse épée, mais se marier avec Loredana, non, ça ne faisait pas partie des choses qui le stressait. Au contraire, tandis qu’il savourait ces quelques secondes toutes douces à humer le parfum de ses mèches brunes, il était aussi démangé par cet empressement de s’unir à elle. J’ai hâte aussi, qu’il avait simplement répondu alors que les portes de l’ascenseur dévoilaient le niveau deux du Ministère. Ça le fait sourire, déambuler dans les couloirs ainsi, accroché à la main de l’Amoureuse, leurs pas laisseraient même derrière eux des petites traces rosées scintillantes – adorables. Alors s’il était prêt avant qu’elle tapote à cette fameuse porte : oui, ça faisait des mois qu’il était prêt en réalité, pratiquement immédiatement, il avait su qu’il voulait l’épouser. Une bien têtue idée en dépit des orageuses ruptures, des disputes et de la destruction.
On ne dirait pas, quand on les voyait comme ça, le visage illuminé par le petit vieux leur ouvrant soudainement la porte. Bonjour Gael ! Oui, Arty n’avait absolument rien contre une familiarité excessif et précipitée, il s’engouffre dans la bureau à la suite de la Gryffondor – la galanterie. Galanterie toujours, qui lui fait doucement tirer le siège de sa Fiancée afin qu’elle s’y assoit

Alors Gael, c’est simple. Le Poufsouffle trône désormais aussi dans sa chaise, accompagné d’un délicieux sourire enthousiaste de circonstance. On veut se marier. Il s’agissait de convaincre ce Monsieur Atkins de célébrer leur noce, sans fioritures ni chichis, aujourd’hui. Toujours des petites pauses afin de marquer, montrer, souligner le sérieux de ses mots. Parce qu’il avait beau avoir l’air d’un saltimbanque, il n’en demeurait pas moins résolu. Maintenant. En rajouter encore une petite couche, tout de suite. Les baskets tapotent fébrilement le sol d’impatience, ou bien c’est qu’il avait du mal – déjà – à rester assis. Exalté par l’euphorie de cette sublime journée.
J’vous vois venir, ouuui mais vous êtes jeunes, est-ce que vous êtes sûrs de ne pas vouloir faire un beau grand fabuleux mariage ? Evidemment, il s’était maintenant levé sous l’effet de ses paroles tonitruantes, il en fait claquer ses bretelles de sa détermination, mais non, on a failli mourir hier soir, et oui, on est sûrs. Histoire que le Papy n’essaie pas de leur emmêler les méninges avec d’autres idées d’un autre mariage qui ne pourrait pas se dérouler ici maintenant tout de suite. Il se rassoit, gentiment, dépose une main rassurante sur le genou de l’Amoureuse. S’il vous plaît. Ah oui, il en avait presque oublié la politesse, c’est que Gael n’avait pas l’air méchant, il ne voulait pas le chiffonner.

Gael Atkins - Maître de cérémonie au Ministère de la Magie

Leur énergie est la première chose qui me saute au visage. Surtout celle du jeune homme, tout feu tout flamme, qui sautille de partout. Ainsi donc j'avais vu juste. Ces jeunes gens sont venus dans mon bureau pour trouver leur bonheur. Et foi de Atkins, je vais leur donner ce qu'ils cherchent ! Alors que je compulse mon agenda à la recherche d'un rendez-vous pour en parler plus en détail, le bouclé s'agite sur sa chaise.

Hum, je vois, le problème est que... entame-je avant de me faire couper. J'ai bien compris que vous vouliez le faire maintenant... essaye-je une seconde fois de placer ma phrase. Ce n'est pas exactement comme cela que nous fonctionnons... mais c'est peine perdue. Tel un enfant, le futur marié s'agite sur sa chaise, tapotant des pieds sur le sol. Je le regarde tendrement par-dessus mes lunettes. Que j'aimerai moi aussi être aussi jeune et insouciant. Je soupire en refermant mon agenda et en jetant un œil à ma montre. Il me reste encore une petite heure avant de débaucher et je pourrai bien l'utiliser pour rendre ce couple heureux.

Mon mouchoir sort de ma poche et je viens tamponner mes yeux qui s'humidifient devant un amour si pur. J'aime mon métier dans les jours comme celui-ci. C'est la première fois que je prends une telle liberté et cela est plutôt grisant. Même si je m'apprête à transgresser quelques peu les codes, rien ne m'interdit de les marier immédiatement tant que tout est fait dans les règles. Je vous demanderai juste de dire que nous avions un rendez-vous prévus depuis longtemps. Je ne voudrai pas que les gens pensent que c'est la porte ouverte à l'anarchie. J'attrape ensuite un bout de parchemin que je leur tends. Veuillez s'il vous plait noter vos noms et dates de naissances sur ce parchemin que je puisse les reporter sur les papiers officiels que j'aurai eu le temps de préparer en temps normal.

Car même si tout cela était un peu précipité, il fallait quand même faire les papiers consciencieusement sans quoi le mariage serait nul et non avenu.

L’avantage avec Arty, c’est que je n’avais pas besoin de parler, d’expliquer avec des mots que je ne trouverais pas le pourquoi on voulait absolument se marier aujourd’hui, maintenant et non pas à un autre moment. C’est alors à son aise qu’il avait presque exigé à ce que le fameux Gaël nous marie en envoyant balader les procédures habituelles et, ainsi, oublier la prise de rendez-vous car je ne nous voyais pas repartir d’ici sans avoir obtenu ce que l’on souhaitait. Nous n’avions pas pour habitude d’abandonner si près du but. Évidemment, le petit jeu d’Arty avait quelque chose de comique et à la fois tellement mignon. La manière dont il s’y prenait pour susciter la compassion du Maître de Cérémonie, user de ses charmes pour attendrir, pour convaincre, c’est comme ça qu’il fonctionnait. Et ça marchait à chaque fois, même avec moi – des fois. De mon côté, je me contente de hocher la tête, poser ma main sur celle du Poufsouffle pour attendrir le sorcier. J’aurais même pu poser ma tête sur son épaule pour pousser davantage, m’amusant discrètement des vaines tentatives du vieil homme pour en placer une. Je secoue doucement la tête comme pour lui indiquer que ce n’était pas la peine qu’il gaspille sa salive lorsqu’Arty commençait ses tirades.

Je suis presque attendrie à la vue de ses yeux humides. Alors c’était ça ? Un petit peu de romantisme, exprimer l’envie de se marier là, tout de suite et c’était gagné ? Décidément, les autres couples ne devaient sans doute pas se montrer assez convaincants. Il n’était pas compliqué de se montrer amoureux lorsque c’était vraiment le cas. Dans tous les cas, Gaël acceptait de contourner le règlement pour une fois et c’est avec un sourire et la main qui se resserre autour des doigts du futur marié que je lui dis merci Gaël. Sans attendre, je m’empare du parchemin pour y inscrire les informations : Loredana Lydia Sparks, 17 juillet 2155 bien satisfaite d’écrire le nom des Sparks pour la dernière fois. Ce jour-là était le début d’une nouvelle vie, la construction d’une nouvelle famille et la destruction de l’ancienne. Si je me doutais bien que le passé me rattraperait un jour ou l’autre, je voulais m’assurer qu’en attendant, toute trace de cette famille soit supprimée définitivement. Je tends ensuite le parchemin à l’Amoureux.
Je lève des yeux brillants vers le sorcier, peut-être un peu perdue sur la suite des choses. Maintenant il se passe quoi ? Les paroles d’une jeune femme n’ayant jamais assisté à un mariage, n’aurait jamais pensé vivre jusqu’à célébrer le sien. Tout cela semblait surréaliste.

Heureusement que Gael semblait être un adorable gentil petit monsieur vieux. A peine les sourcils s’étaient agités de surprise devant l’émotion du Fonctionnaire, c’est qu’Arty ne pensait pas être si émouvant que ça, quoi que, il était peut-être grand temps de commencer une illustre carrière de comédien, s’il parvenait à faire pleurer son auditoire de la sorte. Enfin, toujours est-il que le sourire du Poufsouffle avait éclaté de ravissement devant l’acceptation de les marier aujourd’hui – ils ne s’étaient pas faits beaux pour rien. Ne vous inquiétez pas Monsieur Gael ! Les fourberies c’est mon truc, ce secret sera bien gardé. Pour l’histoire donc, ce rendez-vous était prévu depuis belle lurette. Et il y avait, malgré tout, un peu de ça lorsqu’Arty observe amoureusement sa Fiancée annoter ses noms prénoms et date de naissance sur cet officiel papier. C’était prévu, peut-être que ça l’avait toujours été, quelque part annoté, évident, ils devaient se marier. D’autant plus si cela ne se faisait pas dans les règles, pas comme les autres, à la va-vite et en se faufilant derrière le règlement.
Attraper doucement le fameux fabuleux parchemin pour noter en dessous de l’écriture de Loredana, proprement avec grand sérieux : Artemis Montgomery Wilsmith, 10 décembre 2155. C’est curieux, comment un tel parchemin pouvait faire trembler-pétiller les doigts impatients. Se rendre compte qu’il se passait ici, dans ce petit bureau, quelque chose d’extraordinaire pour lui – les joues en rougissent doucement. Avant qu’il ne tende de nouveau la feuille au petit vieux. Tadaa !

Mais la Métamorphomage avait entièrement raison, si inscrire son prénom ainsi s’était révélé extraordinaire, ils n’en étaient pas mariés pour autant. Alors, la suite ? Pauvre Gael qui se retrouvait mêlé à cet ouragan d’adorable impatience. Il y avait aussi cette importance absolue de fixer intensément les rides du Fonctionnaire, il jouait dès à présent un grand rôle dans les histoires qu’Arty raconterait avec débordant plaisir à ses enfants, petits-enfants, ainsi, il se devait de mémoriser les traits sympathiques de Gael, pour pouvoir en dresser, plus tard, un portrait le plus réaliste possible. Les prochaines minutes marqueraient le décollage flamboyant de leur couple en tant que jeunes mariés. Alors évidemment, ça secoue légèrement les boucles de réaliser qu’il s’agissait de tout, sauf d’une friponnerie. Il avait beau porter des bretelles clownesques, s’agiter comme un enfant capricieux, rien n’était plus sérieux que cet instant présent. D’où le silence improbable dont le Loup faisait preuve, entièrement suspendu aux lèvres du petit vieux, dans l’attente des futures consignes.

Gael Atkins - Maître de cérémonie au Ministère de la Magie
LA d'Arty et Lore

Les deux jeunes gens s'empressent de noter leurs noms sur le papier, le regard pétillant et les mains tremblantes. Leur impatience est si communicative que je ne peux m'empêcher d'avoir aussi hâte de les marier. Je récupère le papier quand il est rempli et les regarde tendrement par dessus mes lunettes. Attendez quelques instants, ce sera bientôt prêt.

J'attrape un formulaire et commence à recopier le tout consciencieusement. La plupart de mes collègues sont passés au remplissage des papiers à l'aide de sortilèges mais j'aime sentir la plume gratter et recopier le nom des futurs mariés. Je me sens plus proche d'eux après avoir couché leur identité sur le papier. Comme si nous étions plus liés. J'appose ma signature au-dessous de leurs noms et me lève, ouvrant la porte et leur indiquant le couloir. Suivez-moi, nous nous rendons dans un endroit plus agréable.

Je les précède pour me diriger vers le couloir des salles de mariage. Le Ministère abrite en effet tout un ensemble de salles aux décors divers pour recréer des lieux propices aux mariages. Je ne pense pas que la falaise soit faite pour eux, trop ostentatoire. Le hall de chateau non plus, beaucoup trop imposant pour un couple si jeune. Je sais ! J'entrouvre une porte sur ma droite et une odeur florale envahit mes narines. Je leur fais signe d'avancer et se dévoile devant eux un tapis d'herbe verte recouvert d'une fine couche de pétales roses. Surplombant la scène, un immense cerisier en fleur.

Je referme la porte derrière moi, laissant le mur magique reprendre forme et créer l'illusion d'un ciel bleu. Parfait. Je m'avance près du tronc avant de les regarder et d'entamer. Bien, je suis ravi d'être ici aujourd'hui. Nous sommes réunis tous les trois pour célébrer l'union devant le Ministère de deux sorciers. Puissiez-vous vous aimer dans les bons comme dans les mauvais moments et votre amour vous guider quand vous en aurez besoin. Je me tourne vers elle. Loredana Lydia Sparks, acceptez-vous de prendre pour époux Artemis Montgomery Wildsmith ?

Une larme commence à perler au coin de mon œil, mon cœur étant débordé par l'émotion.

Le secret serait bien gardé, une promesse signée sur ce bout de papier qui pouvait paraître banal, mais qui avait une grande signification pour nous. Je peux voir l’émotion sur le visage du future marié, une vision qui confirme que cette décision était la bonne. Si l’angoisse commençait à se faire ressentir au creux de mon estomac, je n’en étais pas moins sûre de ce que je désirais réellement. Il y avait eu trop de souffrance à trop vouloir tenter de vivre loin de lui, à essayer de me convaincre que nous étions toxiques l’un pour l’autre, que je vivrais mieux séparé de lui. Cela avait été pire, et nous finissions toujours par nous retrouver. Après avoir frôlé la mort, il n’était plus question de laisser une place à la réflexion. Rester nous-même : spontanés. C’était là ce qui nous plaisait le plus. Les surprises et les rebondissements. Rien de mieux pour pimenter une relation déjà très tumultueuse.

Sans se poser de questions, nous avions suivi Gaël vers une autre salle, une salle où la magie avait bien fait son travail. Nous étions dépaysés, un tableau coloré, absolument magnifique. Si je n’étais pas vraiment une personne romantique, je n’en appréciais pas moins la vivacité des couleurs, l’optimisme qui s’en dégageait. Nous étions bien loin de la nuit, des cris et du sang de la veille. Subjuguée par ce qui se trouve devant moi, je sens une certaine émotion que je ne saurais décrire. Les yeux s’embuent doucement, ma main ne lâche pas celle du Poufsouffle. Je la serre, un peu trop peut-être, tandis que je murmure un Papplewick presque inaudible. Aussi, la question de Gaël reste en suspens quelques toutes petites secondes. Je ferme les yeux, prends le temps de calmer des cheveux qui voulaient s’agiter, se colorer tant l’émotion était forte. Pourtant, ils restent d’un brun parfait tandis que la main se desserre doucement sans lâcher sa fidèle comparse. Je rouvre les yeux, souris au vieil homme, pardon, oui, oui évidemment. Je lâche un rire-sanglot que je n’avais pu retenir. Je ne savais pas comment il fallait répondre à ce genre de question. Le seul mariage auquel j’avais assisté avait eu lieu quatre ans auparavant. Les souvenirs s’étaient estompés, avaient presque disparus avec le temps. Je me souvenais surtout du malaise qui avait occupé mon corps toute la soirée à force d’être obligée de rester tranquille, irréprochable - certainement pas moi-même.

Les yeux de nouveau fixé sur le Loup-Garou, j’en viens même à me demander si lui n’allait pas regretter. Et si finalement il finissait par dire non ? De peur de regretter, de devoir dire adieu à son célibat. S’il se rendait compte maintenant qu’il avait fait une erreur en me demandant en mariage ? Après tout, cela arrivait que l’un des deux refuse au dernier moment. Je secoue la tête, un sourire moqueur adressé à moi-même. L’idée qu’il puisse refuser et me laisser là n’était pas envisageable. Pas après tout ce que nous avions vécu. C’était ainsi, on était liés depuis le début.

Gael Atkins - Maître de cérémonie au Ministère de la Magie

C'est un oui qui s'échappe de ses lèvres, des larmes de ses yeux et un rire de sa gorge. Quelle étrange émotion que celle provoquée par un mariage. Je le sais bien puisque c'est presque mon quotidien et que je ne m'y fais toujours pas. Voir des gens célébrer leur amour et s'unir pour affronter la vie m'émeut toujours autant. Cette jeune fille ressemble tellement à ma fille en plus, celle que j'aurai aimé pouvoir marier, mon joyau, qui aurait sans doute trouvé l'amour si jolie qu'elle était. Mais la vie est faite ainsi et parfois elle s'interrompt brusquement pour laisser place à un vide que les survivants doivent combler.

Je chasse ces mauvaises pensées de ma tête en même temps que les larmes sur mes joues. Il faut que je reprenne un peu de contenance pour finir cette cérémonie. Après quelques instants de flottement, je souris aux deux tourtereaux et me tourne vers le jeune homme.

Artemis Montgomery Wildsmith, acceptez-vous à votre tour de prendre Loredana Lydia Sparks pour épouse ?

Le joli cerisier fleuri vient même déposer ses pétales jusque dans le cœur ravi d’Arty. Les décors romanesques, c’est son truc, c’est ce qui le fait pétiller et sourire grand largement. Ils n’étaient que tous les deux – les trois – mais cela ne retirait en rien le charme de cette discrète cérémonie. Il était en face d’Elle, c’était amplement suffisant. Il plonge ses yeux amoureux dans les traits de Loredana, les pommettes rougies de la trouver toujours aussi ravissante, bien qu’il perçoit la légère panique sur le bout de son nez. Le mot de passe retentit, mais le Poufsouffle n’a pas le temps d’entrouvrir la bouche que la pression se relâche autour de ses doigts – les mèches brunes de la Fiancée ne se sont pas colorées. Intérieurement, ça l’amuse de voir la jeune femme prendre le dessus de son précieux don, une façon pour qu’elle fasse la paix avec celui-ci, qu’elle puisse ensuite repousser les limites de la métamorphomagie.
Mais ce serait pour plus tard, beaucoup plus tard. A l’instant, être aspergé par le rire de la Demoiselle venant de l’accepter pour époux, le cœur chavire en même temps que les larmes de Gael – décidément, très sensible celui-ci. Ce n’était pas une illusion, un rêve, un spectacle, c’était une véritable réalité pailletée : elle avait vraiment accepté. Se mordre fort fort l’intérieur de la joue pour s’empêcher d’exploser de joie – garder une certaine tenue en ces secondes cérémonieuses.

A son tour, le voici alpagué par les mots du petit monsieur vieux, les boucles tournicotent, se redressent, sachant pertinemment que c’était là leur moment. Il n’hésite pas, mange presque la fin de la fameuse interrogation de Gael, oui oui oui oui oui absolument, oui. Aucun doute entre les syllabes du Wildsmith, absolument résolu décidé déterminé à faire de Loredana sa femme – le regret ne l’effleurerait jamais.
Finalement, il ne peut rester en place, il lâche vivement les mains de la Gryffondor pour immédiatement enserrer son visage et l’embrasser. Dans la précipitation, oublier la pudeur qui était demandée devant leur émotionnable maître de cérémonie, un baiser exalté-enflammé au cours duquel il ne peut s’empêcher de répéter : encore oui. Typiquement le genre de moment grisant qui pourrait durer une éternité, ça ne changerait rien, la réponse resterait gravée, un immense et gigantesque o-u-i.

Gael Atkins - Maître de cérémonie au Ministère de la Magie

Ha les jeunes... Aucun respect pour les traditions. Voilà que le bouclé me coupe la parole comme s'il ne pouvait pas attendre. Heureusement qu'il a dit oui parce que j'ai déjà eu affaire à des mariages où l'un des deux disait non et ce n'était pas très joyeux de devoir ramasser l'autre à la petite cuillère. Mais ces deux-là s'aiment de tout leur coeur et ça se voit. J'essuie une larme supplémentaire alors que je le fois se jeter sur elle pour l'embrasser. Je souris tendrement en attendant qu'ils aient fini, feignant de ne rien avoir remarqué.

Au nom des pouvoirs qui me sont conférés par Charlie Langsworth, Ministre de la Magie, je vous déclare dès à présent mari et femme. Vous pouvez vous embrasser.

Me reviennent les images de mon propre mariage il y a de cela maintenant plus de quarante ans. Nous étions moins fougueux, certainement moins amoureux et moins passionnés. J'espère que la passion ne les dévorera pas et qu'ils ne viendront pas me présenter leur divorce dans peu de temps. J'espère vraiment qu'ils vivront ensemble encore longtemps, protégés par leur amour. Je les regarde une dernière fois avant de me diriger vers la porte, leur lançant :

Puissiez vous être heureux tout le reste de votre vie. Ce fut un véritable plaisir d'officier pour votre union mais je me dois de vous laisser, ma journée n'est pas encore terminée. Vous avez un appareil photo ici si vous voulez immortaliser ce moment, la salle est inoccupée pour le reste de la journée donc n'hésitez pas à rester aussi longtemps que vous voudrez. Au revoir les tourtereaux.

Et je sors, attrapant enfin mon mouchoir pour évacuer toutes les émotions accumulées. Je me dirige vers mon bureau, ferme la porte et m'effondre en larmes, submergé par un mélange de joie et de mélancolie.

[Départ de Gaël]

Alors ça y est ? C’était comme ça que se passait un mariage furtif et pourtant rempli d’émotions différentes ? Je me souvenait du seul mariage auquel j’avais assisté. Un grand jardin décoré, des moldus et sorciers qui se mélangeaient, se parlaient sans toujours se comprendre. Il n’y avait pas de simplicité, ni de modestie, pas d’amour apparent même si je ne doutais pas qu’il était présent. Malgré tout, il n’était rien comparé à ce que j’avais devant mes yeux. Un Arty amoureux, sûr de lui, qui n’hésite pas une seule seconde à dire sa réponse une fois deux fois trois fois... J’étais moi-même étonnée de constater qu’on en était là tous les deux après tout ce que l’on avait vécus depuis notre premier échange. La romantique en moi avait envie de sortir, se montrer. Alors que nos lèvres se séparent tout juste, Gaël en profite pour suivre la procédure avec ses paroles que je n’écoutais que d’une oreille désormais, les yeux fixés dans ceux d’Arty. Cette fois-ci, c’est moi qui prends son visage ente mes mains pour l’embrasser à nous. Marquer une nouvelle fois ce jour qui n’ appartenait qu’à nous. Le vieil homme quitte ensuite la salle, nous autorisant à rester encore un peu pour profiter de la décoration magique qui nous avait fait voyager ailleurs.

J’ignore combien de temps on allait rester là, le temps de nous remettre, le temps de quelques baisers ou peut-être que jamais nous ne sortirions d’ici. Cachés derrière un cerisier, ne jamais vouloir sortir de notre bulle. Je me rends compte à cet instant que des invités étaient simplement une formalité, une tradition pour le partage ou je ne sais quoi. Mais dans mon cas, je ne voulais partager cela qu’avec lui, on aura tout le temps par la suite de faire une fête avec nos amis. Mais pour l’instant, simplement entourer celui que je venais d’épouser de mes bras, rapprocher mon visage du sien tout en fermant les yeux. Alors, je suis officiellement Madame Wildsmith ? Si je l’avais déjà entendu prononcer ces mots, cela faisait bizarre que ce soit désormais officiel et presque fait légalement – ce ne serait pas un vrai mariage Lorarty sans quelques règles ignorées. Je l’embrasse à nouveau, pas tout à fait prête à passer cette porte. On n’a pas d’alliances. Je ris doucement. Un demande en mariage sans bague de fiançailles, un mariage sans alliances. Les joies de la spontanéité, mais cela importait peu. Quoique l’alliance au doigt d’Arty me permettrait d’épargner quelques sorcières aux mains baladeuses.