Mélina passait le plus clair de son temps dans la capitale anglaise, ville de démesure et de débauche où se trouvait le ministère de la magie, lieu de commandement, inconnu et invisible aux yeux des moldus. Même si elle travaillait à Londres, elle n'était pas forcément toujours très à l'aise, au milieu de toute cette foule qui circulait dans les rues, stressée pour un travail qui leur en demandait toujours plus ou alors par des problèmes personnels ou tout simplement par la peur de ne pas avoir le temps de faire ce qu'ils avaient prévu... c'était en gros comment elle pouvait résumer la vie des Londoniens qu'elle croisait lorsqu'elle prenait une pose pour déjeuner.

N'allez pas croire qu'elle vivait sur une autre planète et que le stress et les angoisses de son boulot étaient inexistants, car cela était totalement faux...au contraire, mais elle vivait avec et voir ces moutons Londoniens dans l'anonymat d'une foule dense, la rendait peut être plus...moins angoissée que la moyenne. Il était certain que regarder les autres se dépatouiller avec leur problèmes étaient toujours moins stressant que d'affronter ses propres démons.

Mélina qui avait décidé de fuir euh de prendre une pose hors du ministère, avait prit le chemin d'un petit café où elle aimait aller pour ne plus entendre déblatérer cette bande de joyeux lurons qui avaient toujours des idées aussi farfelues qui faisaient le plus grand bonheur des journalistes qui aimaient se moquer d'eux. Enfin, on ne pouvait pas enlever à nos politiciens, leur envie de changements.
Pensant à la réunion qui lui avait pris le plus clair de la matinée, elle tournait inutilement sa cuillère, dans son café sans sucre, son breuvage tournoyait tel un tourbillon en pleine mer, elle reposa alors sa petite cuillère sur le rebord de sa tasse et prit le journal qui se trouvait sur une table inoccupée, bien sur, il s'agissait d'un journal moldu, mais peu lui importait, elle aimait bien se tenir au courant de ce qui s'y passait, c'était important à ses yeux de connaitre les dernières nouvelles d'un monde où elle avait grandi et dans lequel sa famille y avait sa place. Elle savait parfaitement qu'avec ou sans magie, les problèmes étaient les mêmes: conflits, ragots, faits divers...éducation, enfin bref, le lot quotidien d'une société dite civilisée.

Alors qu'elle était en train de lire scoop, un bruit étranger, au brouhaha habituel, attira son attention, elle regarda discrètement et vit deux hommes, deux sorciers d'après leur baguette à peine dissimulées dans leur manche, ils n'avaient pas l'air très clair, elle décida de voir ce qu'ils fabriquaient. Elle paya son café et fila les deux hommes tout en gardant une distance raisonnable, afin de ne pas se faire remarquer...quand soudain, Aie, un jeune homme la bouscula, lui faisant perdre de vue les sorciers qui s'étaient engouffrés dans des ruelles parallèles. Le jeune dégourdi s'excusa:

-Je suis désolé, madame.

Mélina lui en voulut beaucoup sur le coup, d'ailleurs ses sentiments prirent un instant le dessus et ses cheveux d'habitude d'un brun assez prononcé prirent une couleur mauve, car il venait de lui écraser le pied et correctement, elle l'aurait bien traité de tous les noms, mais elle se ravisa:

Auriez-vous besoin d'une paire de lunettes, Monsieur? je sais bien que les rues londoniennes sont très fréquentées, mais ce n'est pas en regardant vos pieds que vous arriverez à vous rendre invisible et surtout très léger. Comment vous appelez-vous? histoire que lorsque je rentre au ministère, je vous ajoute dans la catégorie personne dangereuse, capable de vous détruire un pied en une seule fois!!!

Elle exagérait vraiment, mais au moins elle espérait que cela lui servirait de leçon.

Mélina pas discrète, il se fichait d'elle et puis qui avait parlé de sorciers? à part lui? elle avait juste parlé de ministère, elle n'avait aucunement parlé de magie...avait-il besoin aussi de se munir d'un appareil pour les personnes qui ont des problèmes d'audition? Décidément ce jeune homme avait un côté maladroit qui sautait vraiment aux yeux.
Elle s'approcha de son oreille et lui répondit:

Je suis désolée de vous dire cela Monsieur Mayer, mais le seul qui est parlé de sorciers, c'est vous. Si mes souvenirs sont exacts, je vous ai juste parlé de Ministère et si ma mémoire de sang mêlée ne me fait pas défaut, les deux Ministères se côtoient dans cette bonne vieille ville de Londres, alors c'est qui, qui n'était pas prudent? Heureusement pour vous, je suis une sorcière et oui je suis bien Mélina Kuders, ce sont les cheveux peut être qui m'ont trahis?

Mélina n'avait pas l'habitude qu'on la reconnaisse dans la rue, car elle ne faisait pas la une des magasins. La plupart du temps, elle préférait prôner le silence et la discrétion. Si elle avait gardé quelque chose de ses années passées chez les phénix, c'était bien ce coté passe partout qui lui permettait de faire comme bon lui semble. Elle regarda le jeune homme droit dans les yeux, il avait l'air très gêné. Soudain, elle eut un déclic, On ne sait pas déjà rencontré, votre nom me dit quelque chose...
Elle pensa tout haut, Mayer...James Mayer...oui vous avez essayé de postuler chez les aurors, je crois n'est-ce-pas?

Plus elle y repensait et plus, elle revoyait clairement sa candidature qui était arrivé, il y a de cela quelques mois, sur son bureau. Il en était ressorti, qu'il était trop jeune et trop fragile mentalement pour espérer devenir un auror, mais elle avait bien envie de faire connaissance de ce jeune homme, car il était toujours plus simple de se faire une opinion plus approfondie, lorsqu'on avait la personne en face de soi. En tout cas c'est toujours plus chaleureux d'avoir une personne en chair et en os que d'avoir à faire à un bout de papier.

Puisque nous sommes là, si cela vous tente, on pourrait aller prendre un café? comme cela vous pourrez me parler de vous et de vos motivations qui vous ont poussées à postuler chez nous , je pourrais vous donner mon avis.

Mélina indiqua de la main le choix d'un café assez proche et dont la réputation n'était plus à faire. Elle pouvait bien lui accorder un peu de temps, avant de reprendre le travail.

D'après ces premières impressions, elle voyait ce jeune homme comme quelqu'un de très calme et posé. Il n'avait pas du tout l'air d'un hyper actif ou d'un individu qui prenait les gens de haut. Cependant, il avait l'air d'être un peu mou et il manquait un peu de répondant et comme à son habitude, elle allait avoir le mauvais rôle, celle qui pique là où cela faisait mal. Ils n'avaient pas besoin de chochottes chez les aurors, puis même s'il se défendait bien, cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle pourrait rouvrir son dossier, les places étaient chères et si vous n''êtes pas un peu cinglé dans votre tête, vous êtes pas fait pour être auror.

L'auror décida de ne pas s'installer en terrasse, mais à l'intérieur, histoire de discuter plus tranquillement et de pas avoir un brouhaha continue causé par la foule des passants et la circulation des voitures moldues qui polluaient l'air de Londres. D'ailleurs, si les sorciers filaient un coup de main au gouvernement moldus, il pourrait certainement trouver sans aucun doute une solution qui serait en harmonie avec l’environnement. Vous allez me dire qu'est qu'on s'en fout...et vous avez parfaitement raison, mais elle en avait un peu marre de voir des affiches de sensibilisation pour inciter les Moldus à prendre les transports en commun ou favoriser les transports non polluants comme le vélo ou les rollers...enfin bref, l'auror n'avait pas décidé de partir en campagne pour l'environnement...elle avait bien d'autres choses à penser...après tout ce problème était du ressort des glandeurs du dessus qui aiment squatter la machine à café des aurors, refaisant le monde à chaque tasse à café...oui parfaitement. Oui oui, je sais on s'égare et alors je suis sûr que vous adorez les potins...bon, on va s'arrêter là, on va pas laisser poiroter le jeune qui se trouvait en face d'elle.

Elle choisit une table près de la fenêtre, ce café avait une décoration très années 60-70 avec les tables en fer forgé dont le plateau était en marbre, les chaises étaient aussi en fer forgé avec une assise bien rembourré en vieux cuir marron. Elle s'installa confortablement et invita James à en faire de même. Elle appela le serveur qui était bien en harmonie avec la déco du café avec son petit veston rouge à raillures. Elle commanda un café puis commença à parler, lorsque le serveur fut assez loin d'eux:

Je suppose que vous êtes allé à Poudlard? je me trompe? et d'après ce que j'ai pu constaté, nous avons du partager la même maison, celle des poufsouffles, bon avec quelques années d'écarts bien sûr, cependant, je ne crois pas avoir eu affaire à vous lorsque j'étais directrice, il y a de cela quelques années maintenant, donc je peux me tromper. Elle fit une petite pose, lorsque le serveur réapparut avec leur commande et elle ne rouvrit la bouche que lorsqu'il fut à bonne distance. Cependant, elle savait qu'elle avait une tendance à trop parler, donc elle décida de lui poser des questions, plutôt que de faire un long monologue.
Dites moi, parlez moi de vous, pourquoi vouloir devenir auror et pas prof ou vendeur de babioles, vous savez, c'est pas un métier à la portée de tout le monde...

[RP Céleste Otaway et ses sbires si elle en amène xD]

Il y avait foule ce jour là. Le parc était bondé et le traverser était plus que difficile. Les gens se poussaient, se tiraient, riaient ou hurlaient... seul un personnage détonnait dans le champ de vision. Pas que son déguisement soit particulièrement extraordinaire, car au milieu des fées, des lutins, des robots, des princesses et autres personnages haut en couleur, la jeune sorcière qui marchait là n'avait vraiment rien d'intéressant. Si on la remarquait, c'est parce qu'elle seule semblait indifférente à ce qu'il se passait autour d'elle. De ses grands yeux d'un noir tirant sur le violet, elle observait calmement les stands colorés qui s'alignaient sur le pavé.

Etant donné que Céleste lui avait dit qu'il s'agissait d'une fête foraine et que les Moldus se seraient déguisés pour le bal qui suivrait, la jeune fille n'avait même pas pris la peine de se changer. Elle était donc vêtue d'un jean noir et d'une chemise blanche sur laquelle elle avait enfilée sa tenue de sorcière et sa cape de soie noire. Même son chapeau pointu était là, légèrement penchée sur le côté, lui donnant un petit air mélancolique... Aucun risque de détonner dans cet "accoutrement". Avec sa peau de porcelaine et sa mine indifférente, elle avançait tranquille et déconnectée. Après tout, les Aurors lui avaient offert ce ticket en "compensation" à leur refus alors autant qu'elle l'utilise. Bien sûr, elle était un peu déçue mais comprenait également les raisons. Honnêtement, les seules personnes qu'elle avait envie d'étrangler étaient probablement Damian et Wena pour lui avoir assuré qu'il y avait des postes de libre. Au début, elle n'avait pas été intéressée... et puis ils avaient insisté et elle s'était donc présentée... pour finalement s'entendre dire "non". C'était à en devenir fou.

Quoiqu'il en soit, elle était là à présent et la fête foraine battait son plein. Habituellement, elle se serait probablement jointe aux diverses attractions mais elle n'était vraiment pas d'humeur. " Pas assez mature... Moi ? " ne pouvait-elle s'empêcher de ruminer intérieurement. " Quand j'y repense, je trouve cela vraiment ridicule comme excuse. J'aurai du répondre et... " Elle ne finit pas sa phrase, quelqu'un venait de la bousculer.

- Hé mais oh ! Ne vous gênez pas surtout... cria-t-elle à l'idiot qui s'éloignait sans un regard, sans un mot. Déjà agacée, son sang ne fit qu'un tour aussi s'élança-t-elle à la poursuite de l'inconnu mais il disparut de sa vue quand elle fut devant la maison hantée. Avec les arbres du bois qui se trouvait derrière, les murs peints et les différents étages qui s'élevaient, Gloire se dit intérieurement que cette attraction valait peut-être le détour... et qui sait, peut-être que le goujat qu'elle poursuivait était-il entré dedans... Interrogeant le tenancier, celui-ci fut incapable d'y répondre. Fatiguée, elle paya son entrée et commença sa lente ascension de la maison hantée à pied. Hé oui, il ne s'agit pas de ces maisons à deux sous avec un petit tour en wagon... Là, c'était plutôt une sorte de labyrinthe-maison fantôme. On pouvait s'y perdre et errer pendant des heures.

Marchant lentement et avec précaution, ses pas la menèrent à une pièce assez étrange, toute tendue de voiles blanches mais où s'élevaient trois silhouettes encapuchonnées de noir. Etonnée, la jeune femme s'en approcha pour lire la pancarte qui se trouvait devant. Etrangement, ces mannequins lui rappelaient vaguement la tenue des Mangemorts. " C'est drôle comme parfois les Moldus et nous avons des points communs... " ne put-elle s'empêcher de penser en se penchant pour déchiffrer les mots.