Balades dans Londres

Le jeune Leister McKinley avait apparemment décidé de jouer avec les nerfs de son accompagnatrice. Celle-ci faisait de son mieux pour ne pas l'attraper par la main afin de le traîner jusqu'à la sortie de cette foutue ruelle ! Inspire.... Expire.... Elle devait garder son sang-froid même si elle était persuadée que l'aigle le faisait exprès.

Lorsqu'elle vit une femme avancé vers eux en faisant de grands signe de main, la jeune femme devina sans aucun souci de qui il s'agissait et maudit intérieurement le bleu et bronze. Elle ne voulait surtout pas avoir de discussion avec son ancienne tutrice devant le jeune homme, aussi après l'avoir observer quelques secondes, elle lui dit :

- Tu restes là, j'en ai pour une minute. Et je ne plaisante pas, tu ne bouge pas de là ou tu es sinon je te jure que je te ramène au château illico presto.

La jaune et noire avait dit sa petite "menace" sur un ton doux, il était inutile de se montrer froide avec un enfant qui ne faisait que jouer même si c'était à ses dépends. Après avoir jeter un dernier coup d’œil au jeune garçon, elle se dirigea rapidement vers la femme qui les avaient interpeller.

Sa tutrice n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière visite de la jaune et noire. Elle était toujours aussi radieuse et pleine de vie ce qui fit sourire la préfète. Bien qu'elle n'ai jamais garder un excellent souvenir de l'orphelinat, elle avait tout de même eu beaucoup de bons moments avec cette femme qui avait pris soin d'elle du mieux qu'elle le pouvait et notamment en lui trouvant une famille.

Elles discutèrent quelques minutes et la préfète déclina poliment l'invitation de son interlocutrice en prétextant qu'elle était pressée et devait ramener le jeune homme chez lui. Elle en profita pour vérifier que celui-ci lui avait obéi. Elle accompagna la directrice jusqu’à la porte de l’orphelinat puis poussa un soupir heureuse que la confrontation soit terminée avant de retourner auprès du jeune garçon.

- On peut y aller ? Tu as fini de refaire ton lacet ?

Jouer avec les nerfs de sa nouvelle amie Azmaria était quelque chose de comique pour le serdaigle. Au contact d’Annabeth Pride, il avait appris à être espiègle et à oser des choses qu’il n’osait pas auparavant. La serpentard avait réussi à débridé le jeune homme. Pendant qu’il faisait soi-disant son lacet, la poufsouffle essaya de garder son sang-froid et pris la parole face à la personne qui faisait des signes en leur direction : - Tu restes là, j'en ai pour une minute. Et je ne plaisante pas, tu ne bouges pas de là ou tu es sinon je te jure que je te ramène au château illico presto.

La menace faisait un peu peur à Leister, qui décida de ne pas pousser le bouchon trop loin. Il resta donc à l’endroit où ils s’étaient arrêté et contempla la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les deux femmes discutaient pendant de longues minutes et le minot constata que la femme connaissait bien Azmaria. Pas si folle que ça finalement !

La préfète de retour après avoir fait un aparté lui demanda s’ils pouvaient avancer : - On peut y aller ? Tu as fini de refaire ton lacet ?

A cette phrase, il regarda la fille devant lui et ne savait pas que dire. Avait-il été trop loin ? L’humour avait-il des limites ? « J’ai fini de faire mon lacet. Désolé de t’avoir mise mal à l’aise et d’avoir dit que c’était une folle ». Et de manière totalement indiscrète, « C’était qui ? », dit-il. La curiosité le prenait à la gorge et il devait savoir. « Tu me racontes en marchant vers l’épicerie ? ». Le bleu et bronze espérait ne pas recevoir un refus.

Le bleu et bronze avait assez joué avec ses nerfs pour la journée et il n'aurait de toute façon plus l'occasion de le faire jusqu'à leur prochaine sortie qui risquait d'être dans très longtemps. Leister semblait gêné. Il alla même jusqu’à s'excuser de l'avoir mis mal à l'aise et d'avoir qualifié son ancienne tutrice de folle et finit par lui demander de qui il s'agissait.

La jeune femme poussa un soupir. La curiosité était un vilain défaut et le jeune homme finirait par l'apprendre un jour ou l'autre. Mais bon, la jaune et noire savait que le seul moyen d'avoir plus ou moins la paix était de répondre à ces questions. Elle accepta donc de lui dire qui était la femme rencontrer un peu plus tôt sur le chemin de l'épicerie.

- Tu es bien un Serdaigle toi. Vous voulez toujours tout savoir... Ma cousine était pareil.

L'épicerie n'était qu'a quelques minutes de l'orphelinat aussi décida-t-elle de ne lui raconter que le strict minimum et si il voulait en savoir plus, il poserait les questions seul, il n'avait pas besoin d'aide pour exprimer sa curiosité de toute évidence.

- Il s'agissait de la gérante de l'orphelinat dans lequel j'ai passé sept ans. C'est elle qui s'est occupée de moi et m'as trouvé une famille.

A cette pensée, son cœur se serra. La jeune femme se trouvait horrible. Cette femme avait tout fait pour l'élever du mieux possible et lui rendre la vie plus simple malgré sa faible constitution et elle l'a remerciait en refusant catégoriquement de retourner la voir a l'orphelinat ou d'avoir le moindre contact avec elle. La vieille femme était une bonne personne... Elle ne méritait pas d'être traiter ainsi... La blonde n'arrivait pourtant pas a se débarrasser de sa rancœur envers elle.

Un peu géné par ses questions, Leister décida de faire silence et de ne plus se faire entendre. Après tout, il avait dépassé les bornes avec son comportement et mis sa camarade en mauvaise situation. Néanmoins, la préfète prit le temps d’y répondre à l’étonnement général. Elle meugla avant de se lancer dans une explication : - Tu es bien un serdaigle toi. Vous voulez toujours tout savoir... Ma cousine était pareille. Etonné par la réflexion de la poufsouffle, le bleu et bronze releva le sourcil droit et ouvrit la bouche d’un air hébété. Il se dit intérieurement qu’elle généralisait un peu trop les choses et que les bleus et bronze n’étaient pas tous comme ça.

Avec le vent, il avait les cheveux ébouriffés et avant de prendre la parole, le minot prit le temps de les refaire à son aise afin de bien montrer qu’il n’était pas pressé et que ce genre de réaction ne l’ébranlait pas. Mais la demoiselle reprit la conversation pour enfin répondre à la fameuse question du jeunot. - Il s'agissait de la gérante de l'orphelinat dans lequel j'ai passé sept ans. C'est elle qui s'est occupée de moi et m'as trouvé une famille. Les joues du londonien devinrent rouges immédiatement lorsque la nouvelle lui avait été jeté au visage. Il pouvait toujours argumenté sur le fait qu’il avait froid mais le changement soudain de couleur trahissait peut-être le gamin.

Juste que là, il voulait en savoir bien plus sur cette histoire. « Qu’est-ce qui s’est passé avec ta famille que tu as du aller là-bas ? ». Ca ne devait pas tous les jours être facile d’être avec des personnes de son âge avec des problèmes et qui n’étaient que de passage. Il se disait qu’elle n’avait pas dû avoir beaucoup d’amis ou avoir quelque chose sur qui se poser, se reposer. Il n’avait pas envie de la prendre en pitié car c’était un sentiment dégoutant mais il avait d’en savoir plus car cette histoire commençait à le toucher. Fort heureusement, il se dit qu’à Poudlard la fille devait moins se sentir seule. « Heureusement que tu es à Poudlard. Maintenant tu as une situation amicale plus stable et puis tu dois t’y sentir mieux, non ? ».

« Je te propose de m’en dire plus en marchant, si tu le souhaites évidemment ». Leister n’avait pas oublié et perdu de vue qu’il voulait aller pique-niquer au parc. Au fond, le bleu et bronze était quelqu’un, peut-être, un peu jouette mais qui accordait sa confiance à peu de monde… mais quand il le faisait c’était pour de bon.

Malena - Kyara

Le matin enfin venu, il était toujours là, piteusement installé sur un banc dans l’une des ruelles de Londres. Il dormait profondément, très profondément mais quand vers 7h, les premiers rayons du soleil apparurent dans le ciel déjà presque bleu du printemps, il se réveilla doucement, maudissant alors la lumière qui transperçait ses lourdes paupières. Son esprit nageait dans un brouillard intense, si intense qu’il croyait être encore dans un monde ailleurs, un rêve étrange. Mais il se trompait. Il était bien là, éveillé - le plus éveillé possible après une telle nuit, le naufrage au bord des lèvres. Sa tête lui faisait si mal… si mal qu’il avait l’impression qu’elle tournait sur elle-même à une vitesse folle, elle tournait, tournait, comme un manège sans fin. Un manège sans fin avec une musique abrutissante, angoissante.

Il pensa chasser le soleil avec plusieurs mouvements de la main, en vain. Il soupirait, comme un enfant. “Laisse moi soleil, il n’est pas encore l’heure, non pas encore l’heure, le monde attendra. Retire toi…”. Ce n’était que des murmures incompréhensibles pour quiconque passait assez près. Et après quelques minutes de patience, de somnolence, de sursauts soudains au passage d’une voiture ou d’un bruit trop brutal, voyant que le soleil s’entêtait dans son ascension, il se redressa péniblement et s’appuya contre le dossier du banc. La dureté du ciment se répercuta dans tout son dos, jusqu’à sa tête. Il plissa les yeux, son crâne allait exploser.

Comment avait-il pu terminer dans un tel état ? Une bien bonne question. Tout n’était qu’images floues, éphémères. Alors qu’il se débâtait avec son esprit afin de lui arracher un souvenir, il luttait également pour ne pas vomir. Étrange sensation que celle de vouloir vomir. Jamais il ne l’avait ressentis. Des maux de tête oui… et encore de cette manière, non. Il coinça sa tête entre ses deux mains pour limiter son mouvement incessant… ce mouvement de tangage qui le prenait haut le coeur. Que s’était-il passé ? Où était-il ? Pff. Il était trop.. trop comment ?- il était trop ailleurs pour réfléchir. Jamais réfléchir ne l’avait tant fatigué, tant agacé.

Un flux sonores et visuels lui revinrent soudainement de la nuit passée. De la musique, beaucoup de musique, des éclats de rire, des gens, des hommes et des femmes qui dansent, des mains qui l'agrippent, des lèvres qui s’accrochent aux siennes, et surtout des verres, encore des verre et des odeurs. Des odeurs de femmes, et d’hommes, une odeur d’une joie brève et intense, une odeur plus fumeuse, une odeur de cendre. Et parmi toutes ces odeurs, une s’imposait. Une odeur très forte. Une odeur qui, à présent, revenait sans cesse à sa mémoire comme un refrain incessant. Peut-être cette odeur était-elle imprégnée à ses vêtements. Une odeur d’alcool.

Malena chassa toutes ces pensées, toutes ces images. Sa poitrine se levait, difficilement. Ses membres étaient aussi lourds que du plomb, tout semblait aller au ralentit et en même temps… tout se bousculait. Lui fonctionnait à retardement tandis que le monde bougeait à une vitesse trop rapide pour lui. Il n’arrivait pas à suivre. Il ne parvenait pas à suivre les pas des passants, le crissement des roues sur le bitume, le vol des oiseaux au-dessus de lui. Il ne captait rien si ce n’est le roulis de l’ivresse qui brûlai l’intérieur de sa tête. Mais le plus désagréable était ce sentiment, qu’en fermant les yeux, il s’enfonçait vers des abîmes bien ténébreuses...

Malgré l'heure matinale, cela faisait longtemps que Kyara était debout. Elle n'avait jamais perdu le coup. Etre membre de l'Ordre du Phénix, c'était se coucher tard pour se lever tôt selon les missions. Le rythme de sommeil de la professeure de soins aux créatures magiques était généralement de six heures lorsqu'elle allait au lit tôt et cela lui convenait parfaitement.

Quoi de plus beau que d'admirer le lever du soleil et de voir la ville se réveillait. Un couche tard ne verrait jamais ce qu'il perd, il ne verrait jamais toute cette beauté. Un léger sourire aux lèvres, la Française passait devant les commerces qui étaient en train d'ouvrir. Les bouchers et les boulangers étaient prêts depuis longtemps à accueillir les clients. Cela avait toujours rendu Kyara admirative de voir des gens se lever pour d'autres gens. Sans eux, les habitants seraient perdus et le train train de la vie serait chamboulé.

Prenant sa montre à gousset, Kyara vérifia l'heure avant de mettre les mains dans la poche de son manteau. Elle devait récupérer une commande qu'elle avait passé dans une boutique moldue. La brune n'était toujours pas à l'aise avec la monnaie locale, mais elle ne se trompait plus. Donner un billet trop gros à la place d'une petite pièce était une chose assez gênante. Surtout qu'en réponse, les commerçants se contentaient de la regarder en faisant une drôle de tête. Comme si elle savait lire dans les pensées ... En tout cas, elle avait encore du temps avant de chercher son colis. Elle était déjà assez bizarre pour un non sorcier, elle ne comptait pas confirmer ses craintes en arrivant trois heures en avance.

S'arrêtant devant un café, la Française commanda à chocolat chaud à emporter. Elle voulait se poser sur un banc pour regarder la ville, observer les passants, rire de leur ignorance. Ils se focalisent sur des problèmes insignifiant en ignorant qu'un autre monde est se trouve à quelques pas. Ils regardent sans voir.

Son gobelet en main, Kyara se mit en marche pour trouver un banc disponible. Avançant lentement, la professeure de soins aux créatures magiques grimaça en voyant qu'un moldu était allongé sur un banc. Il tirait une sale tête, probablement un poivrot qui venait de passer une nuit bien inconfortable. En attendant, il était en train de squatter un banc, il pouvait décuver ailleurs ! Dans les égouts par exemple ! S'approchant un peu plus, Kyara fronça les sourcils en détaillant les traits du moldu. Il lui rappelait quelqu'un ....

Perplexe, elle se plongea dans ses souvenirs avant de se rappeler de sa rencontre avec le type. Il voulait que Kyara termine en repas pour son dragon ou une bêtise dans le genre ! Sombre crétin, encore un. En tout cas, il n'était pas prudent pour lui de rester ainsi. Un moldu avec des mauvaises intentions pourrait avoir l'envie de lui faire les poches et de trouver sa baguette magique ... Entamant une bataille avec sa conscience, Kyara pouffa ensuite un soupir avant de rejoindre le jeune homme. Levant le pied, elle tapa dans son genou avant de prendre la parole.

- Hey truc, c'est pas une bonne idée de finir ta nuit ici.

Une vague de sensations désagréables le bousculait. Malena tentait de la refréner, sans succès. Elle l’emportait, terrible, insatiable, et surtout de façon régulière depuis plusieurs dizaines de minutes maintenant. La vague prenait d'assaut ses rivages mentaux avec forces et s’y retirait après y avoir tout dévastée. Le temps que Malena reprenne le contrôle de son corps, de son esprit, une nouvelle vague angoissante de profilait à l’horizon, prête à frapper. Le pire était de sentir la vague approcher. Quand celle-ci s’éveillait pour manifester sa colère, elle prenait d’abord ses pieds avant de remonter jusqu’à sa tête : ses membres s’alourdissaient et tombaient vers le sol comme des patins désarticulés ; ses épaules s’affaissaient écrasées par un poids terrible ; sa poitrine se contractait pour devenir aussi dure que du béton si bien que sa respiration lui paraissait lente et incontrôlée ; sa nuque, quant à elle, était totalement engourdie. Ainsi, toutes défenses physiques abattues, la vague monstrueuse explosait contre les parois de son crâne en crachant des milliers de picotements tel des fourmis venues pour le bouffer de l’intérieur. Cela ne durait qu’un instant, et puis tout s’arrêtait, et tout recommençait. En bref, Malena vivait sa première gueule de bois.

Le monde lui paraissait si instable. En temps normal, oui en temps normal, Malena goûtait de délice l’instabilité des choses, leur ambivalence. Il en était d’ailleurs l’illustration parfaite. Toutefois, ce matin, il lui était impossible de mettre des mots sur ce qu’il voyait ou entendait, comme s’il venait de naître et qu’il découvrait ce monde pour la première fois. Oiseau, bruit, rire, souffle, vent, musique, grondement, chant. Autant de mots que Malena ne parvenait plus à capter ou à garder suffisamment longtemps dans son esprit pour les enregistrer. Les mots lui échappaient, le monde lui échappait.

Une angoisse monta, un mal de tête affreux, des vertiges. Il devait se lever, bouger. Il devait se retrouver. Il s’y essaya, mais se rallongea aussitôt. Comme un nouveau-né, il ne voulait pas de ce monde, il voulait simplement retourner dans le ventre maternelle de la nuit et des rêves. Il voulait seulement dormir !

-Hey truc, c’est pas une bonne idée de finir ta nuit ici.

Il fallut plusieurs longues secondes, très longues, très longues secondes à Malena pour comprendre d’une part qu’on venait de lui donner un coup de pied - l’infime douleur résonnait affreusement dans tout son corps, et d’autre part, que c’était à lui qu’on s’adressait. Il laissa tomber sa main le long de son corps pour se dégager le visage et ouvrit les yeux avec peine tant la lumière du jour était aveuglante. Une silhouette se dessinait, le surplombant de toute sa personne. Petit à petit, la silhouette qui n’était qu’ombre, se précisa. Le visage d’une jeune femme s’épanouit dans la clarté du soleil. Des cheveux foncés, des yeux transperçants. Une beauté certes, mais un air supérieur. Une vipère.

-Qu’est-ce que vous me voulez ? Fichez moi la paix.

Il se redressa, pour mieux regarder la jeune femme, et lui faire face. Plus près, il put mieux distinguer celle qui venait de déranger son décuvage. Sa tête lui disait quelque chose. Oui, elle lui disait quelque chose, il l’avait déjà vu ici ou ailleurs. Sa tête fumait tant il faisait d’efforts pour chercher dans ses souvenirs celui qui lui donnerait la réponse. Sa tête pensait à mille à l’heure, et son corps allait au ralentit. Il ne s’appartenait plus complètement et pourtant il trouva. Il lui était revenu. Ce souvenir.

La mère Blanchet. Miss Blanchet. Professeur de soins aux créatures magiques. Celle qui avait refusé de nourrir son dragon. Elle avait refusé de se donner en sacrifice à son bébé dragon qui mourrait de faim. Malena n’avait jamais connu une personne aussi entêtée et bornée. Il n’avait en effet guère réussi à la convaincre, et ce malgré tout un tas d’arguments. Finalement, il avait du se rabattre sur quelques souris dans les cachots de l’école de Poudlard pour nourrir la créature. Celle-ci avait été contente et rassasiée certes, mais jamais le dragon n’aurait pû s'en satisfaire en sachant qu’une belle demoiselle, de la viande fraîche et délicate, aurait pu s’offrir à lui.

Aussi, alors que Malena ne connaissait ni la colère, ni l’agacement, il allait, aujourd'hui, en faire la connaissance. La gueule de bois n’aidant pas, tout comme son inexpérience dans une telle situation, des nouvelles portes inexplorées s'ouvraient à lui. Malheureusement, pas des plus glorieuses.

- Foutez moi la paix, partez, vous n’avez pas un gamin à nourrir vous ! Ou peut-être que vous vous en fichez aussi après tout, Dit-il d’une voix rocailleuse.

Il n'y avait pas à dire, le gamin était long à la détente. Kyara manqua de s'endormir sur place avant qu'il ne se décide à ouvrir les yeux et que voilà ? Un regard plein d'"amour". La professeure de soins aux créatures magiques ne comptait pas se prendre la tête de toute manière. Elle venait de faire sa bonne action en vérifiant qu'il était bien vivant. C'était le cas ! Il allait juste faire le vers de terre pendant quelques heures, même deux jours et puis ça passerait. La brune savait très bien ce qui était en train de se passer dans sa tête et comment il devait être en train de déguster. L'ouïe, l'odorat et le goût étaient plus sensibles après une bonne cuite et pas dans le bon sens du terme.

Le gosse était en train de tourner à deux à l'heure. Pour lui, c'était les autres qui allaient trop vite, qui parlaient trop forts alors qu'au final tout était de sa faute. Penchant légèrement la tête sur le côté tout en se demandant s'il allait bouger plus que ça, Kyara haussa un sourcil en entendant la réponse du jeune homme.

-Qu’est-ce que vous me voulez ? Fichez moi la paix.

Au moins ça avait le mérite d'être clair. Il n'était pas contente de la voir. Dans un sens, cela se comprenait. Il était tranquillement en train d'agoniser et elle venait le déranger pour qu'il bouge. Oui, Kyara était cruelle. Baissant son sourcil, la Française avala une gorgée de son chocolat chaud qu'elle savoura quand même. Au même moment, le jeune homme se releva. Effort de l'année ! Il avait l'air vachement malin à la regarder ainsi. Si elle avait été une non sorcière, Kyara aurait pu émettre la possibilité d'un bug cérébral dû à une surchauffe du système général. Vu que c'était une sorcière, la brune pensa seulement que c'était un crétin qui donnait vraiment l'air d'en être un.

- Foutez moi la paix, partez, vous n’avez pas un gamin à nourrir vous ! Ou peut-être que vous vous en fichez aussi après tout.

Un gamin à nourrir ? Depuis quand il en avait un ? Il était un peu jeune pour être père ... En même temps, la professeure de soins aux créatures magiques ne savait pas grand chose de lui à part le fait qu'il avait un dragon. D'ailleurs un dragon et un enfant cela ne collait pas des masses ... Peut-être qu'il parlait de l'animal ? Cela ne serait pas étonnant étant donné qu'il voulait que Kyara termine en amuse gueule pour lui. Elle n'en revenait d'ailleurs toujours pas qu'il ait demandé une telle chose. Il pensait quoi ? Qu'elle allait répondre que c'était avec plaisir tout en s'aspergeant de sauce histoire d'avoir meilleur gout ? C'était beau de rêver.

- C'est pas en cuvant sur ton banc que tu vas l'aider ! Effectivement, je m'en contrefiche et je vais te foutre la paix. Souffre bien et à jamais !

Adressant un petit signe de la main au jeune homme, Kyara s'éloigna. Elle avait des choses plus importantes à faire que de se prendre la tête avec un jeune.

Les secondes s’écoulaient avec lenteur. Malena n’attendait aucune réponse ou réaction de la part de la jeune professeure. Pour tout dire, il l’avait oubliée. Il était repartis quelque part dans son esprit enfumé. Son esprit étouffait, et en se concentrant sur ce qu’il ressentait, Malena ne faisait qu’alimenter cette fumée désagréable qui ne le lâchait plus depuis son réveil. Plus il y pensait, plus le mal de tête était affreux, plus les nausées et les vertiges s’intensifiaient. Il ne pouvait s’empêcher d’y penser. Il y revenait sans cesse. Il tournoyait sans fin. Dès qu’il croyait reprendre pied, il était de nouveau emporté par le torrent terrible de la gueule de bois. Un cercle vicieux duquel il ne parvenait pas à se libérer.

Aussi, il se força - non sans mal, à se concentrer sur les alentours. Son regard croisa celui de Kyara Blanchet, celle-ci, et leur début d’échange, lui revenant alors à l ‘esprit. Il se rappela de ses mots - avec une certaine horreur. Il avait succombé à la colère, à la frustration de sa propre faiblesse. Il y avait eu une rumeur qui remontait les couloirs de l’école à l’époque, une rumeur venue murmurer aux creux des oreilles attentives au moindre son, au moindre bruit goûteux, suspect : Kyara Blanchet était enceinte. Malena n’y avait jamais prêtée attention, ni réflexion, et pourtant il venait de s’en servir pour lui faire mal - si jamais ces mots avaient une quelconque répercussion sur la jeune femme. Malena n’était pas très doué pour faire du mal à quelqu’un de manière volontaire.

Il avait juste voulu… comment dire… non pas la faire fuir, car au fond de lui il espérait avoir de l’aide… mais… Malena était un animal blessé, oui, blessé dans son orgueil d’être tombé si bas. Il avait juste voulu se défendre. Enfin bref, il lorgnait à présent le chocolat chaud qui brûlait délicieusement dans les mains de la professeure. Il fut coupé net dans son envie.

- C'est pas en cuvant sur ton banc que tu vas l'aider ! Effectivement, je m'en contrefiche et je vais te foutre la paix. Souffre bien et à jamais !

Elle s’éloignait. Le chocolat chaud s’éloignait. Merdre. Mauvaise stratégie. Il venait de perdre une porte de sortie, un moment de douceur et de chaleur en compagnie du petit chocolat chaud fumant. Il sentait déjà la sensuelle chaleur danser sur sa langue, se lover son palais, chanter au creux de son ventre. Il se leva, à la poursuite de la jeune femme, ignorant cette partie lucide de lui-même qui ne comprenait pas toujours les parles de la Serpentard. Qui Malena allait-il aider ? De quoi elle parlait ? Et encore une fois, cette femme, l’abandonnait. Elle était cruelle. Cruelle.

Des pensées lucides balayées par un chocolat chaud.
Il criait.
- Attendez, attendez.
Arrivant à quelques mètres,
-Dîtes, vous pouvez me faire goûter votre chocolat chaud ? demandait il naïvement sans avoir l’intention de se moquer d’elle. Je peux vous l’échanger… je dois avoir quelque chose de valeur sur moi, il fouilla dans ses poches à la recherche d’une chose, quoi ? il n’en savait rien, je dois avoir quelque chose…bon, je n’ai rien sur moi, mais je vous donnerai quelque chose en retour de ce chocolat chaud, c’est une promesse. C’est d’accord ?

Il attendait, sérieusement. Une promesse de Malena était une promesse. Mais.. quelque chose n’allait pas. En fouillant dans ses poches il n’avait pas tout de suite remarqué. non il n’avait pas remarqué que quelque chose lui manquait. Quelque chose avait disparue. Et lorsqu’il le réalisa…

-Je n’ai plus ma baguette.
Silence.
-Je n’ai plus ma baguette. Je ne la trouve plus.
Et alors que son regard croisa celui de la sorcière, il fut prit d’un incompréhensible fou rire. Un fou rire douloureux...

Buvant une nouvelle gorgée de son chocolat, Kyara était en train de s'éloigner et sa rencontre était en train de devenir insignifiante comme la plupart des choses. Elle avait croisé pour la deuxième fois le chemin d'un jeune insolent, elle le quittait une nouvelle fois et sans ressentir le moindre regret. Elle aurait pu s'attacher à lui si les choses avaient été différentes, cependant il n'avait pas pris le bon chemin. Levant son regard vers le ciel, la Française esquissa un sourire avant qu'une voix ne la sorte de ses pensées.

- Attendez, attendez.

Fronçant légèrement les sourcils intriguée, Kyara se retourna et constata qu'il était en train de la suivre. Qu'est-ce qu'il voulait encore ?

-Dîtes, vous pouvez me faire goûter votre chocolat chaud ? Je peux vous l’échanger… je dois avoir quelque chose de valeur sur moi, je dois avoir quelque chose…bon, je n’ai rien sur moi, mais je vous donnerai quelque chose en retour de ce chocolat chaud, c’est une promesse. C’est d’accord ?

Perplexe Kyara cligna plusieurs fois des yeux. Il voulait son chocolat ? Apparemment oui et vu qu'il ne semblait pas avoir de quoi s'en acheter un sa demande était justifiée bien que déplacée. Ouvrant la bouche, la Française allait lui répondre lorsque son interlocuteur reprit la parole.

- Je n’ai plus ma baguette. Je n’ai plus ma baguette. Je ne la trouve plus.

Regardant Kyara, il éclata alors de rire sans sembler pouvoir s'arrêter. Il ne manquait plus que ça, qu'il pète une durite. Soupirant et se maudissant par avance de sa gentillesse, la brune décida de l'aider en commençant par lui mettre une baffe histoire qu'il redescende sur terre. L'action de la Française attira le regard de quelques passants, mais ils ne firent pas un mouvement pour aller voir ce qu'ils se passaient. Brave moldus.

- On se calme. Je vais t'aider. D'abord tu vas me dire ton prénom, ensuite je te donnerait mon chocolat et quand tu iras mieux tu me diras quel est ton dernier souvenir de ta baguette, c'était à quel moment de la soirée ? Tu te trouvais où ? Avec qui ?

Une douleur sur la joue et des oiseaux.
Une douleur sur la joue et des oiseaux.
Une douleur sur la joue et…

Il y avait des oiseaux dans le ciel, une nuée d’oiseaux, des centaines et des centaines d’oiseaux. Combien d’oiseaux peut-il y avoir dans un rêve ? Parce qu’il y en avait plein dans le ciel, il était devenu noir oiseaux, complément noir oiseau le ciel. Le monde entier était rempli de ce silencieux et délicieux battement d’ailes. Une douleur sur la joue et des oiseaux. Une envie de rire passée. Où sont les oiseaux ? Quel rêve ont-ils emprunté ? Que je les rejoigne. Que je regarde leur envol, le mouvement mystique de leurs ailes qui luttent contre l’apesanteur. Où sont les oiseaux ?

Les gens autour de moi semblent ne rien voir, ne rien remarquer, ils vaquent à leurs occupations comme si rien ne s’était passé. Je suis le seul à avoir remarqué ? Une douleur sur la joue. Je suis le seul à avoir remarqué ? Qu’il n’y a plus d’oiseaux dans le ciel ? Peut-être qu’ils n’existent pas finalement. Peut-être ai-je seulement fait un mauvais rêve – d’où mon mal de tête, dans lequel j’ai vu quelque chose qui vole, quelque chose d’insaisissable que j’ai appelé oiseau ? Mais pourquoi, oiseau ? C’est un mot… étrange, drôle. Oi, oi, wa, waseau. Des syllabes, des sons qui bougent dans ma mâchoire, et une douleur sur la joue.

Le ciel et le soleil, soudainement, réapparaissent plus réels. Toutes ces divagations ont sans doute détourné mon attention de la réalité et d’aujourd’hui (si seulement aujourd’hui est vraiment aujourd’hui). Une silhouette devant moi, non un corps, non une femme, non un professeur, non Kyara Blanchet. Je crois que je me souviens. Qu’elle vient de me gifler, que ma tête a tourné sous le choc comme un vulgaire pantin en barbe à papa. Une gifle et j’ai fais le tour du monde en deux secondes.

- On se calme. Je vais t'aider. D'abord tu vas me dire ton prénom, ensuite je te donnerait mon chocolat et quand tu iras mieux tu me diras quel est ton dernier souvenir de ta baguette, c'était à quel moment de la soirée ? Tu te trouvais où ? Avec qui ?

Je la regarde avec effroi, encore incertain qu’il s’agisse ou non de la réalité. J’ai peut-être inventé cette… chose ? Cette… personne ? Que je la fais parler ? Comme les oiseaux. Oi, oi, wa, waseau. Non, non, non. Une silhouette devant moi, un corps, non une femme, non un professeur, non Kyara Blanchet. Une vraie Kyara Blanchet. Je crois que je me souviens. Qu’elle vient de me gifler, que ma tête a tourné… BOUM. Je radote, je tourne en rond comme un vieux vinyle qu’on s’amuse à frotter pour créer un style. Un style. Un style.

- Mon prénom ? Je n’en sais rien. Malena à ce qu’il paraît. C’est ma mère qui voulait. Ce n’est pas mon prénom. Klara c'est votre prénom, ou c'est pas le votre ?

Douleur toujours vivace sur ma joue. Ça frétille à l’intérieur de ma peau, comme ces bonbons avec des petites billes qui sautent dans la bouche. Je sens encore une trace sur ma joue, la trace d’une main sûre, violente. Et de quoi elle parle, au fait ?

- Donne moi, deux secondes.

Fais un style, toi aussi. Reviens en arrière, rembobine la cassette. Tu riais, pourquoi ? Tu ne sais plus ? Tu riais parce que c’est venu comme ça du fond de ton ventre, comme des chevaux. Ah oui, tu as perdu ta baguette magique, et tu as ris. Oui je me souviens maintenant. Je me souviens encore. Encore.

- Je me trouvais dans un bar, ce bar là-bas, avec. Avec…Avec lui et sa barbe trop longue, elle et sa jupe volante, il avec son cœur trop tendre pour son blouson de motard, il ou elle, je n’en sais rien, et ses lèvres sucrées. Cela vous aide Madame la commissaire ?

J’ai un ton trop dur peut-être. Je ne me rends pas compte. Les mots sortent de ma bouche comme d’une cascade, je ne les contrôle pas. Les mots sont des petits singes qui font des acrobaties. Je masse ma joue avec ma main et sans le vouloir je regarde de nouveau le ciel. Les oiseaux ne sont toujours pas revenus. Et j’ai encore mal à la joue. Je me souviendrai – toujours se souvenir, je me souviendrai de cette sensation de confettis dans la peau, cette violence légère qui te fait faire le tour du monde et qui te fais voir des choses qui n’existent peut-être pas. Je m’en souviendrai avec l’envie de reprendre un coup, qu’on me fasse souffrir encore, je m’en souviendrai quand l’ange démoniaque de Poudlard me punira.

Je me masse la joue, et je fais des moulinets avec la bouche. Oi, oi, oi…wa,

-Waseau. Tu as vu des waseau aujourd’hui ? Ca existe bien les waseau non ? Juste pour être sûr...

- Mon prénom ? Je n’en sais rien. Malena à ce qu’il paraît. C’est ma mère qui voulait. Ce n’est pas mon prénom. Klara c'est votre prénom, ou c'est pas le votre ?

Malena c'était ainsi qu'il se nommait, enfin Kyara pouvait mettre un nom sur son visage ! Il pouvait bien sur lui avoir menti, mais elle s'en contenterait. Au vu de son état, il ne fallait pas lui en demander trop. Klara ... il y était presque, mais ce n'était pas encore ça. Sans lui laisser le temps de reprendre, la Française rectifia le prénom. Quitte à ce qu'il lui en donne un, elle préférait que ce soit le bon. Il n'y avait qu'une lettre de différence, mais Kyara préférait de loin son prénom actuel. D'autant plus que c'était son père qui avait décidé de la nommer ainsi malgré l'avis négatif d'Eloïse. La vieille avait encore perdue une bataille. Semblant un peu égaré, le jeune homme demanda à son aînée d'attendre deux secondes. La brune passa sur le fait qu'il venait de passer du vouvoiement au tutoiement. De nos jours, le respect se perdait totalement. En étant à Poudlard, elle aurait repris le jeune homme, à l'extérieur elle laissait couler. Tant qu'il ne se mettait pas à être trop familier, cela lui convenait. Au pire, Kyara avait encore des gifles en reserve si besoin est et elle n'hésiterait pas à le frapper une nouvelle fois histoire que tout se remette en place dans la boite pleine d'alcool lui faisant office de cerveau.

- Je me trouvais dans un bar, ce bar là-bas, avec. Avec…Avec lui et sa barbe trop longue, elle et sa jupe volante, il avec son cœur trop tendre pour son blouson de motard, il ou elle, je n’en sais rien, et ses lèvres sucrées. Cela vous aide Madame la commissaire ?

Madame la commissaire ? Il se fichait d'elle en fait ? Kyara commençait à perdre patience, elle faisait des efforts, mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin, s'il ne se reprenait pas, elle le planterait sur place. Tant pis s'il avait besoin d'aide, il trouverait une autre personne pour le supporter. Après tout, c'était de sa faute s'il n'avait plus sa baguette. La perdre dans un tel endroit relevé d'une incompétence et d'une stupidité sans nom. Se massant la joue, Malena bougea sa bouche en tout sens avant de reprendre.

-Waseau. Tu as vu des waseau aujourd’hui ? Ca existe bien les waseau non ? Juste pour être sûr...

Le regardant avec attention, Kyara resta silencieuse pendant quelques secondes. Elle était en train de se demander si c'était une blague. Au vu de son expression cela ne semblait pas être le cas. Soupirant, elle lui répondit alors.

- Oui, ça existe les oiseaux, ça a des ailes et ça vole dans le ciel. Bon, à part ça autre chose ? Si tu te réveilles pas, je te laisse te débrouiller tout seul ! J'ai autre chose à faire que supporter tes commentaires et ta présence !

Pv with Merit

Mathéo avait une certaines habitudes de se promener tel un clochard dans les rues de Londres. Et aujourd'hui il se baladait tranquillement. La tête toujours pleine de question. Cette balade seul, loin de sa mère et de son frère l'aidait à mieux réfléchir. Il avait juste besoin d'un peu d'air depuis ces derniers événements. Cette balade rafraîchissante rappelait tout ce qu'il détestait dans cette ville. Tout cet amas de gens qui couraient dans tout les sens, toutes ces voitures qui faisaient un bruit monstrueux. A force, on pourrait croire qu'il s'est habitué à ça. Mais pas du tout. Ça l'irritait encore et toujours. Alors il chercha des endroits où il pourrait être au calme. Mais ce n'était pas facile dans une grande ville comme ça.

Il continuait à marcher comme ça, sans vraiment de but, longeant des fois la tamise puis remontant vers le centre-ville. Il ne savait combien de kilomètres il avait fait pour en arriver au point où il était. Il trouva rapidement un endroit pour se désaltérer et repris sa route. C'était maintenant difficile de savoir où il en était rendu. Et puis tout ces moldus qui marchait, marchait très rapidement. Lui, il prenait son temps. Ça faisait au moins entre trois et quatre heures qu'il marchait. Bien pour se vider la tête, mais également bien pour se procurer une grosse migraine.

Pour le moment, tout ce passait presque pour le mieux. Jusqu'à ce qu'il remarque un petit détail loufoque. Quelque chose qu'il connaissait, mais qu'il n'avait jamais vu auparavant. La personne qu'il venait de croiser paraissait étrange. Seulement, il était trop timide pour refaire marche arrière et en être sûr. Et puis, c'est pas de sa nature de filer quelqu'un pour savoir ce qu'il en était. Mais sa curiosité le poussa à faire quand même ce demi-tour. Et il commença à filer cette personne qui lui paraissait bizarre et étrange. Juste une certaine sensation. Et puis à force de continuer, elle allait bien finir par remarquer sa présence au bout d'un moment. Enfin, il l'espérait pas.

Merit rentrait tranquillement chez elle ce jour là, après avoir été faire quelques emplettes pour la venue de sa soeur les jours suivants. Elle l'accueillait durant tous l'été jusqu'à la rentrée à Poudlard, plusieurs semaines plus tard. La jeune femme avait décidé de lui faire visiter tous les recoins inimaginables et possibles pour être sûre qu'elle ne se perdrait jamais. Bien entendu, elle avait mis son elfe de maison, Abysse, à disposition de la jeune fille si jamais elle devait en avoir besoin.

Appréciant l'air chaud de cette journée, la jeune femme regardait d'un coup d'œil rapide les passants et les boutiques qui l'entouraient au cas où quelque chose l'intéresserait. Mais rien n'attirait son regard. Seule l'idée de rentrer chez elle et de s'affaler dans son canapé l'animait. Mais ce n'était sans doute pas prévu comme ça.

En effet, après quelques minutes de marche, Merit avait vite repéré que quelqu'un la suivait. Un jeune homme qu'elle n'avait jamais vu. Rapidement, elle tourna au coin d'une rue où elle attendit le garçon. Déposant ses sacs par terre, prête à toute éventualité, elle l'aperçu enfin. Sans attendre, elle l'attrapa par le col et la plaqua contre le mur.

Je peux savoir pourquoi tu me suis comme ça depuis tout à l'heure ?!

Mathéo continuait de suivre cette fille. On ne sait quel mouche la piquer pour pouvoir faire une chose pareil. Mais, pourtant, il était bien en train de la suivre. Fonçant sans se préoccuper du reste, il ne remarqua pas que celle-ci c'était arrêter. Et ce qui arriva devait arriver. Elle l'a remarqué. Elle l'attrapa et le plaqua contre le mur qui n'en demandait pas tant.

- Je peux savoir pourquoi tu me suis comme ça depuis tout à l'heure ?!

Voilà qu'il était bien dans l'embarras en la regardant. Elle paraissait naturelle et surtout énervé. Pourquoi s'est-il mit tout d'un coup à la suivre ? Qu'est-ce qu'il avait bien pu voir pour qu'il réagisse comme cela ? Pourtant rien ne paraissait anormal. Il fixa celle-ci qui devait être plus âgée que lui. Il était maintenant dans de beaux draps. Comme une réaction anodine, il sortit sa baguette avant de malencontreusement la faire tomber. Comme un débile. Sérieusement, elle devait tomber à ce moment là cette foutue baguette.

- Je... Je... Je... suis désolé. J'ai ressentit quelque chose de bizarre en vous. Et vous me faites mal !

Maintenant qu'il n'avait plus sa baguette et coincer contre le mur ce qui faisait qu'il n'arrivait pas à se débattre, il la regardait avec insistance. Avec un air qui pourrait faire pitié. C'était ignoble à voir et à son avis, elle risque fortement de partir tellement il n'avait rien d'intéressent.

Merit rentrait tout simplement chez elle, les bras chargés de sac, lorsqu'elle avait fini par remarquer la présence d'une personne qui la suivait. Oui elle en était persuadée. Personne ne prenait jamais le même chemin à Londres. Et les gens pouvaient facilement se fondre dans la foule. Mais ce jeune homme n'avait cessé d'emprunter le même chemin que la jeune femme. Elle pouvait facilement sentir son regard dans son dos... C'est donc en jugeant nécessaire qu'elle devait le piéger que la belle brune avait brusquement tourné dans une ruelle étroite où personne ne se trouvait.

Et bien sûr, il était tombé dans le panneau comme un vulgaire animal dans un piège de braconniers. Sans réfléchir, et ses sacs étant posés au sol, la jeune femme l'avait alors plaqué contre le mur en l'attrapant par le col. De son autre main, elle tenait sa baguette, prête à engager le combat si jamais il se débattait. Et c'est ce qu'elle pensait qu'il ferait, d'autant plus qu'il venait de sortir sa baguette... qui tomba sur le sol avant même qu'il ne puisse l'utiliser.

- Je... Je... Je... suis désolé. J'ai ressentit quelque chose de bizarre en vous. Et vous me faites mal !

Pitoyable. Merit relâcha un peu son emprise sans pour autant le laisser s'en aller. Elle se fichait pas mal de lui faire mal à vrai dire. Tant pis pour lui, c'est lui qui avait suivit la jeune femme. Il en payait le prix. Pointant sa baguette vers son visage, l'Australienne le fusilla du regard quelques instants, avant de lui sortir tout naturellement :

- Ah parce que tu suis tous les gens que tu trouves bizarre à Londres ? Et aujourd'hui, c'est moi ta cible c'est ça ? Imagine tu serais tomber sur quelqu'un de malveillant ! Tu étais mort. Mais apparemment tu as de la chance aujourd'hui. Je suis dans un bon jour. Qu'est ce qui est bizarre chez moi dis moi ?