Dortoir [Filles]

A l'idée de raconter sa journée, Bruna prit une mine dépitée, et Suzy comprit que les dernières heures avaient été aussi inintéressantes pour son amie que pour elle :

- Non, pareil. Je me suis fait ch*ée toute la journée, et je viens de terminer mon devoir de botanique.

Suzy leva les yeux au ciel. Les profs leur en demandaient vraiment trop. Ils étaient des adolescents, quoi, ils étaient censés s'amuser et profiter de leur jeunesse, pas passer leurs soirées le nez dans des parchemins ! Bon, d'accord, les Serdaigles n'étaient pas d'accord avec cette idée, mais ils étaient bien les seuls... Et puis ils étaient vraiment bizarres, alors ils ne comptaient pas.
Mais elle quitta bien vite ces réflexions pour reporter son attention sur Bruna, qui semblait effectivement avoir des potins à raconter à son amie :

- Bah j'ai rencontré un Gryffondor, Logan il s'appelle. La rencontre avait mal commencé, il mattait mes fesses donc je me suis énervée. Puis après je me suis calmée et tout et ça va il est sympa. Ah oui ! Et j'ai aussi "rencontrer" une blondasse de Gryffondor ! Je me suis bien amusée avec elle, je lui ai fait vomir des limaces ! Beurk, c'était dégueulasse. La pauvre !

Suzy partit d'un grand rire. Ca, c'était bien un coup de Bruna ! Elle prit cependant un air faussement sérieux et offusqué pour dire :

- Blondasse, blondasse, je t'en prie !

Et elle passa une main dans ses cheveux pour rappeler à son amie sa propre couleur blonde, à la limite du blanc... Mais elle quitta rapidement ce sujet, ainsi que celui de la pauvre Gryffondor pour laquelle elle n'éprouvait aucune compassion, pour se pencher sur ce que Bruna avait évoqué au début de sa tirade et qui lui semblait bien plus intéressant : un garçon !

- Et ce Logan, il est sympa comment, du coup ? Juste sympa ou... Un peu plus ?

Puis elle posa la question cruciale :

- Il est mignon ?

A sa connaissance, Bruna n'avait pas de petit ami, mais s'il y avait le moindre signe que la situation change, Suzy voulait être la première au courant !

Oups ! J'avais totalement oublié que Suzy était blonde. C'est vrai que des fois je l'oubliais, pas que ce n'est pas visible, mais seulement quand j'insultait les gens de blondasse, je ne m'en rendais pas compte. Elle répliqua d'un air faussement offusqué que je connaissais par coeur. À vrai dire, je connaissais tout chez elle. Et je savais qu'elle ne serait pas vexée.

-Rraahh désolé !

Dis-je en riant. J'avais l'habitude de m'excuser pour des " blondasse !" à tout bout de champs. Puis elle me parla de Logan. J'en était sûre qu'elle ne s'arrêterait pas à ce que je lui avais dit. J'en étais sûre qu'elle en avait pas eu assez, et j'aimais ça. Qu'on s'intéresse à moi. Parce que n'importe où que j'aille on s'intéresse à moi. Moi moi moi et moi. C'est tout. Je sais que je suis très égocentrique mais c'est comme ça, j'apprécie d'être le centre d'attention. Cette fouine voulait savoir si il était mignon, c'était ce que je lui aurais demandé si j'étais à sa place aussi. D'ailleurs on anticipe mutuellement nos paroles, on sait ce que l'autre va dire, va faire! tellement qu'on se connaît bien. Je la connais mieux que sa mère, j'en suis sûre. Je m'empressa de répondre, un sourire coquin scotché aux lèvres. [/size][size=16]

- Hmmm, mouais ça va. Il est sympa et mignon. ET pervers ! Mais il est pas magnifique, je sais pas, il a du charme. Beaucoup de charme.

Nous avons toujours cette manie de dire "il est pas trop beau mais il a du charme." Celles qui ne font pas parties de notre cercle d'amis ne comprennent pas vraiment ce qu'on veut exprimer, mais nous on se comprend et c'est vrai que Logan dégageait une sorte d'aura. Côté mec, je suis assez difficile, et je le sais. Trop grand, trop petit, trop maigre, trop musclé, trop sociable, trooopp... Je trouve toujours quelque chose qui ne va pas. Personne ne me conviens, à part Stan. Sauf qu'il est trop sexy. Beaucoup trop sexy. Ce n'est pas que je vais sortir avec mon meilleur ami mais il me plaît et il le sait. En voyant l'air interrogateur et curieux de Suzy je ne pu m'empêcher de rajouter ça:

-Mais ce n'est pas pour autant que je sortirais avec lui, rassure toi.

Elle voulait savoir si il y avait moyen qu'il devienne mon petit ami, mais c'est hors de question. Même si il est mignon, il rese un Gryffondor et sortir avecvun Lion ce serait comme trahir Serpentard.

Bruna s'excusa théâtralement pour sa sortie sur les blondasses :

- Rraahh désolé !

Suzy ne renchérit pas sur le sujet : ce genre d'échange se produisait régulièrement entre elles, et cela n'amusait plus que peu la jeune fille depuis longtemps. En revanche, la description de Logan, elle, l'intéressait au plus haut point, et elle but donc les paroles de Bruna lorsque celle-ci expliqua :

- Hmmm, mouais ça va. Il est sympa et mignon. ET pervers ! Mais il est pas magnifique, je sais pas, il a du charme. Beaucoup de charme.

Suzy hocha la tête, comprenant ce que son amie voulait dire. Logan n'était pas mannequin, mais ce devait être le genre de personnes qui paraissait beaucoup plus attirantes en vrai que sur les photos, grâce à un je-ne-sais-quoi peu définissable. Le sourire, peut-être, ou l'attitude. En tout cas, tout cela était fort prometteur... Mais Bruna doucha son enthousiasme en décrétant :

- Mais ce n'est pas pour autant que je sortirais avec lui, rassure toi.

Suzy fit la moue et répondit du tac au tac :

- Oh, dommage...

Puis elle se dit qu'après tout, puisque son amie n'était pas intéressée, ce garçon pourrait être une bonne opération pour elle-même... Elle suggéra donc :

- Tu pourras me le présenter, alors !

Puis, se souvenant de la critique principale que Bruna émettait à l'encontre de Logan, elle précisa afin d'éviter les éventuelles moqueries de la part de son amie :

- Je te rassure tout de suite, moi non plus j'aime pas les pervers. Mais s'il y a un mec sympa et mignon que je ne connais pas dans l'enceinte de ce château, je préfère le rencontrer avant qu'une autre fille ne mette le grappin dessus...

Les élèves célibataires de sexe masculin étaient rares, et pour en trouver un à son goût, Suzy préférait abattre ses cartes tôt. Elle n'avait pas du tout l'intention de finir vieille fille !

Suzy fût déçu de voir que je n'avais pas l'intention de sortir avec lui. Peut être qu'elle ne savait pas que je détestait les Gryffondor et que c'était très rare que je m'entende avec l'un d'eux. Cependant, elle me demanda de le lui présenter. Les garçons mignons et célibataires étaient rares et je savais qu'elle avait envie de se trouver un petit ami. Physiquement, pour quoi pas ? Mais moralement, je ne sais pas si ils s'entendront étant donné que Logan à vraiment un tempérament de feu. J'était plutôt amusée par la perspective qu'ils sortent ensemble grâce à moi, j'aimais bien jouer les entre metteuses. Puis elle ajouta :

- Je te rassure tout de suite, moi non plus j'aime pas les pervers. Mais s'il y a un mec sympa et mignon que je ne connais pas dans l'enceinte de ce château, je préfère le rencontrer avant qu'une autre fille ne mette le grappin dessus...

J'avais oublié ma première critique et elle venait de me le rappeler. Logan était pervers. Et elle me "rassura" que ce n'était pas pour ça, je la croyais bien sûr, et je la comprenais. Elle avait besoin d'une sorte de repère masculin, moi pas. Et de toute façon mon repère masculin c'est Stan. Je pris la parole afin de la taquiner gentiment :

- T'es es sûr que c'est pas pour ça, il doit être pas mal au lit.

Je lui accorda un clin d'oeil, mon sourire s'étendait jusqu'à mes oreilles.

Malheureusement, Bruna restait focalisée sur une seule chose à propos de Logan : son caractère prétendument pervers... Aussi, malgré toutes les précautions dont Suzy avait tenté de s'entourer, la seule remarque à laquelle elle eut droit de la part de son amie fut :

- T'es es sûre que c'est pas pour ça, il doit être pas mal au lit ?

Et elle agrémenta ses paroles d'un clin d'oeil appuyé. Suzy se sentit rougir jusqu'aux oreilles. Malgré ses apparences bravaches, elle n'était pas à l'aise dans ce domaine-là. Elle n'avait que peu d'expérience avec les garçons en général, alors de là à penser à ce qui pourrait se passer si elle se retrouvait seule avec l'un d'entre eux dans une chambre... Elle n'en était pas encore là. Bruna, elle, manifestait plus d'assurance. Suzy ne savait pas exactement ce qu'il en était de son côté : son année supplémentaire lui conférait peut-être une maturité que la jolie blonde ne possédait pas encore...
En tout cas, malgré sa gêne, il était hors de question que Suzy se montre timide face à son amie. Merlin savait si elles se moquaient des potiches incapable d'esprit de décision... Elle répliqua donc, en essayant de cacher de l'ignorance par de l'humour :

- Si je teste sur lui le dernier sort que nous avons appris en Métamorphose, peut-être... J'ai toujours rêvé d'avoir un nouvel oreiller...

Pour appuyer ses dires, elle tapota celui de Bruna. Les fournitures de lit étaient prêtées par l'école, et tout le monde avait les mêmes. Or, Suzy, chez elle, avait l'habitude de dormir entourée de coussins : elle se sentait plus à l'aise pour dormir lorsque sa tête était surélevée. Elle avait parfois hésité à en ramener un des siens de chez elle, mais par flemme et par manque de place dans sa valise, n'avait jamais mis son projet à exécution. En tout cas, elle s'empressa de détourner la conversation sur ce terrain-là, plus stable sous ses pieds que les remarques grivoises de Bruna :

- D'ailleurs, tu ne trouves pas qu'on devrait se plaindre auprès des elfes de maison pour l'état des couvertures ? Je veux dire, elles sont chaudes et tout, mais on dirait qu'elles datent de la fondation de l'école. Regarde-moi ces fils qui dépassent, et cette couleur infecte. On mériterait des vrais draps verts et argents qui auraient un peu de classe, je suis sûre qu'ils ont les moyen de nous en fournir !

Elle se tourna vers Bruna, sollicitant son avis. Elle pensait bien que cette idée risquait de lui plaire : comme Suzy, son amie adorait râler et se plaindre des petits détails du quotidien. Après tout, des filles comme elles méritaient seulement le meilleur, non ?

J'exécutai une moue boudeuse juste après avoir entendu la réponse de Suzy. Elle paraissait gênée et mal à l'aise. C'est souvent l'effet que provoquent mes paroles, même si ce n'est pas intentionnel. Je préférai ne pas insister mais mon visage montrait mon mécontentement dû à sa réponse. J'aurai préféré la taquiner, et rigoler avec elle mais ce sujet est un peu tabou avec elle. Peut être qu'elle n'est pas encore assez mûre pour parler de ces choses là. Elle changea de sujet :

- D'ailleurs, tu ne trouves pas qu'on devrait se plaindre auprès des elfes de maison pour l'état des couvertures ? Je veux dire, elles sont chaudes et tout, mais on dirait qu'elles datent de la fondation de l'école. Regarde-moi ces fils qui dépassent, et cette couleur infecte. On mériterait des vrais draps verts et argents qui auraient un peu de classe, je suis sûre qu'ils ont les moyen de nous en fournir !

Ca c'est vrai. Les couvertures et les coussins de Poudlard sont horrible. Peut être qu'ils sont confortable mais côté esthétique ce n'est pas vraiment ça. Ils peuvent faire un petit effort et nous fournir quelque chose de plus joli. Ces vieilles couleurs grisés et ses coutures qui se sont défaites avec le temps. Je jeta un coup d'œil à mon coussin qui était à présent sous les mains de Suzy et j'acquiesça d'un signe de tête.

- J'avoue, t'as raison. Ils sont horrible, on mérite mieux, non ? En plus ça fait vieillot, on dirait ceux de ma grand mère, et encore, je suis sûre que ceux de ma grand mère sont plus moderne que ceux là !

Un sourire s'afficha sur mes lèvres. Critiquer, râler, rouspéter, montrer notre insatisfaction, c'est une des choses qu'on fait le mieux.

Heureusement pour Suzy, Bruna la suivit sur le terrain de la critique et renchérit sur ses plaintes au sujet de la literie de Poudlard :

- J'avoue, t'as raison. Ils sont horrible, on mérite mieux, non ? En plus ça fait vieillot, on dirait ceux de ma grand mère, et encore, je suis sûre que ceux de ma grand mère sont plus moderne que ceux là !

Emportée par l'enthousiasme de sa camarade, Suzy proposa :

- Faudrait qu'on se plaigne à quelqu'un, pour faire changer les choses...

Mais à qui ? Les elfes de maison ? Ils étaient bons à obéir, ils n'avaient pas de réel pouvoir de décision. Remonter jusqu'à la Directrice semblait un peu exagéré... Renata Harshing les enverrait probablement promener... Quant aux préfètes de Serpentard, Suzy les trouvait horriblement méprisantes, et leur en voulait toujours de ne pas avoir été choisies à leur place pour le poste. Si elle avait un problème à régler, elle ne passerait sûrement pas par elles ! Elle suggéra donc à Bruna la seule solution qui lui semblait convenable :

- On pourrait en parler à un des concierges. C'est leur boulot, non, de nettoyer et de s'occuper du confort des élèves ? En plus, je suis sûre qu'ils n'ont que ça à faire, ils seront contents que quelqu'un s'occupe d'eux, tu en penses quoi ?

Suzy était prête à bondir dès à présent jusqu'à la loge des concierges pour leur parler de ses réclamations : elle avait un tempérament bouillant, et lorsqu'elle avait une idée, elle l'exécutait sur le champ ! Restait à voir si Bruna la suivrait...

[RP avec Izsa Hilswood]

Fatiguée, Alhena s'affala sur son lit peu gracieusement. Étalée en étoile de mer, elle ferma les yeux un instant. La brune profita de ce moment de silence bien mérité pour se reposer l'esprit. Elle réussirait peut-être enfin à oublier la fameuse lettre de son frère, où il lui annonçait qu'il faudrait qu'elle réfléchisse à un projet d'avenir sérieux et peut-être à trouver un futur mari aussi.

* Un futur mari, cogita la brune, mais quel idiot ! On est plus à l'époque d'Harry Potter non plus. Je suis pas obligée de me marier maintenant... *

Elle rouvrît les yeux et observa le plafond. Partie dans ses pensées elle fut ramenée à la réalité par les bruits dans le couloir.

- Punaise... Peuvent pas la fermer deux secondes ceux-là...

Peverell se releva, irritée. Elle se saisit d'un livre et entreprit de le lire, mais elle était trop préoccupée par la lettre de son frère qui trônait sagement sur sa table de chevet. La brune prit alors rageusement le parchemin qu'il lui avait envoyé pour le relire.

...et il faudrait que tu te trouves un futur mari de sang-pur si possible, sinon je te le trouve moi-même, quitte à ce qu'il soit déjà de la famille. C'est une tradition de...

- Raaah !!!

Énervée, elle déchira la lettre en un million de petit morceau.

- Mais quel abruti bordel !

Il n'avait aucun droit de lui dire ce qu'elle avait à faire nom d'un hippogriffe ! Elle allait lui prouver qu'elle n'était soumise à personne et encore moins à lui. Ce n'était pas une vulgaire lettre la menaçant de trouver un mari qui allait lui faire peur.
Assise désormais en tailleur, elle sentit le regard d'une personne peser sur elle.

- Quoi ? demanda-t-elle rageusement. Qu'est-ce que t'as ?

La fin des cours étaient enfin arrivée. Par cette fin de journée maussade, Izsa n'avait pas envie de trainer dans le château, que ce soit à la bibliothèque où dans la Salle sur Demande. Elle prit donc la direction de la salle commune des Serpentard, d'un pas lourd et fatigué.
Il fallait dire qu'elle y passait de moins en moins de temps, ce qui était paradoxale étant donnée sa nomination en tant que préfète. Elle parlait peu avec les autres Serpentard, ses amis les plus proches faisant parties d'autres maisons. Avec son poste, elle aurait pourtant du être au cœur des verts et argents. Ça m'empêche pas de leur gueuler dessus quand ils nous font perdre des points.
Voulant accomplir le minimum des responsabilités préfètesques, Izsa se posa dans un fauteuil près de la cheminé. Mais au bout de deux minutes à écouter glousser une bande de dinde, elle prit son sac et s'en alla vers le dortoir des septièmes années.

Il n'y avait personne, enfin presque. Au premier abord, Izsa ne la reconnu pas. Puis en s'approchant, elle vit qu'il s'agissait d'Alhena, une de ses amies. Ou plutôt ex-amie, vu le peu de temps qu'elles avaient passées ensemble depuis le début de l'année.
Elle semblait bien remontée. D'un seul coup, elle poussa un cri de rage, saisit une lettre qui se trouvait non loin et la déchira en petits morceaux. Pas de très bonne humeur, il semblerait.

- Mais quel abruti bordel !

De qui parlait-elle ? Son père ? Son frère ? Un petit ami ? Izsa aurait bien voulu se renseigner, mais elle ne voulait pas araitre intrusive.

- Quoi ? lui assena brusquement Alhena. Qu'est-ce que t'as ?

Oulala, c'est pas gagné pour la réconciliation.

- Moi ? Rien, dit tranquillement la préfète d'une voix calme. Toi par contre... Elle fit une courte pause avant de continuer. Tu veux en parler ?

Elle avait gommé toute trace d'énervement dans ses paroles, pourtant elle n'en était pas chaleureuse pour autant. Son ton était égal, montrant bien que si Alhena ne souhaitait pas lui faire partager ses problèmes, elle n'allait pas la forcer.

Si il y a bien une chose qu'elle détestait, c'était qu'on la regarde. Alhena releva la tête et aperçu une jeune femme de son âge environ. Des yeux marrons chocolat et une chevelure au carré brune.
Peverell se dit qu'elle la connaissait. Cette jeune femme lui rappelait vaguement quelque chose, n'était-elle pas une camarade son année ? Elle plissa des yeux et l'observa plus méticuleusement.

- Moi ? Rien, dit-elle d'un ton presque indifférent. Toi par contre...

La jeune femme se stoppa un instant.

- Tu veux en parler ?

Peverell eu un déclic, elle pouvait enfin mette un nom sur sa camarade.

- Ah, parce que tu te préoccupes de nous maintenant Hilswood ?

Sa voix était pleine d'amertume. Autrefois, elles avaient été on pourrait dire, en quelques sortes des amies. Mais Izsa s'était éloignée au profit d'autres personnes, de d'autres maisons et Alhena avait plongé dans les méandres de la noirceur des sang-pur. Aujourd'hui elles n'avaient peut-être plus rien en commun mais malgré tout la Serpentarde en avait terriblement voulu à la préfète de ne pas se préoccuper plus que ça de ses camarades. Après tout, elles ne partageaient pas une chambre pour rien quand même.

Reprenant sans laisser le temps à sa camarade de répondre, elle demanda d'une voix plus froide et calme :

- Qu'est-ce que tu fais réellement ici, Izsa ?

En disant cela, elle lui lança un regard dur, ne laissant transparaître aucune émotion. La brune referma le livre qu'elle ne lisait pas et le posa à nouveau sur sa table de chevet. Elle n'avait pas vraiment envie de parler avec l'autre fille à vrai dire. Des explications elle n'en voulait pas et d'une discussion houleuse non plus, elle était déjà assez énervée comme ça.

Le ton d'Alhena était amer, presque agressif :

- Ah, parce que tu te préoccupes de nous maintenant Hilswood ?

Arf, touchée. Enfin, ce n'était pas comme si Izsa avait le temps ou l'envie de s'occuper de tout les Serpentard en général. Juste de son ancienne amie, là, maintenant, parce que sa curiosité avait été piquée et que de toute façon elle n'avait pas l'intention de s'en aller.
Elle ne répondit cependant pas à sa camarade, attendant qu'elle continue sa tirade.

- Qu'est-ce que tu fais réellement ici, Izsa ?

Il n'y avait pas plus de chaleur dans sa voie, mais l'énervement n'était plus présent. Du moins pas en apparence ; Izsa était bien placé pour savoir que les Serpentard savaient contrôler leur nerf en bouillonnant intérieurement. Si quelqu'un s'était baladé avec un thermomètre à ce moment là, il aurait indiqué des températures négatives. D'un côté, Izsa voulait éviter la confrontation, de l'autre elle n'allait sûrement pas retourner dans la salle commune.
Il était tard, et ça tête commençait à la lancer. Elle aurait aimer se poser dans son lit et ne plus parler, mais avec Alhena ça n'allait pas être possible. Mieux valait crever l’abcès tout de suite.

- J'évite les autres, j'me fait chier dans la salle commune.

Elle voulait de la franchise ? Elle allait en avoir.

- Au coup où tu ne l'aurait pas remarqué, j'ai plus trop d'amis chez les Serpentard.

Ce qui était paradoxale avec son rôle de préfète. Mais à bien y réfléchir, c'était sans doute sa bonne entente avec les membres des autres maisons qui avaient motivé sa nomination.
En attendant, elle survivait difficilement à ses retours dans leurs quartiers sous le lacs. Peu de dialogue, quand elle décochait un mot, c'était par pure politesse, sans aucune amicalité. Les premières années Serpy venaient bien souvent vers elle - parce que Lina faisait un peu peur, fallait pas se mentir - mais l’accueil qu'elle leur accordait était un peu limité. Ils pourraient bien se débrouiller seuls.
Il y avait bien Levine et Bruna avec qui elle entretenait des relations cordiale, mais depuis quelque temps c'était silence radio. Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait pas d'amis de sa maison. Et avec Alhena, c'était pas près de s'arranger...

La tête haute, calée confortablement sur son lit, elle attendait la réponse de l'autre brune.

- J'évite les autres, j'me fait chier dans la salle commune.

* Ah bah tient, comme c'est bizarre, ricana Alhena dans ses pensées.*

D'un côté Peverell la comprenait. Entre les premiers années aussi bruyant que des marmots faisant leurs premières dents. Les derniers années bossant -ou inventant de nouvelles manières de tricher- pour les examens. Ainsi que les autres années chiants comme des poux passant leur vie à jouer aux échec, lire des magazines de mode, rigoler comme des dindes et parler de tout sauf de choses intéressantes... Alhena comprenait parfaitement qu'on s'emmerde totalement dans la salle commune.

- Au cas où tu ne l'aurait pas remarqué, j'ai plus trop d'amis chez les Serpentard.

- Merci je ne suis pas aveugle. Il faut être stupide pour ne pas le remarquer.

Le visage toujours neutre, Alhena sentait sa rage fondre petit à petit. Elle n'avait aucune raison d'être en colère contre cette petite idiote. Ça ne valait vraiment pas la peine de s'énerver pour elle.
La brune se leva de sa couchette et se posta devant la fenêtre, elle contempla la vue qui s'offrait à elle quelques secondes puis se retourna vers sa camarade.

- Tu sais Izsa, quand je suis arrivée l'année dernière je pensais qu'on serait amie. Visiblement j'avais totalement tord, tu m'as beaucoup déçue. Tu fais ce que tu veux. Tu peux être amie avec n'importe qui, mais je ne pense pas que ça soit une raison totalement valable pour nous ignorer non ? Ai-je tord de te faire ce reproche ?

Elle laissa échapper un léger rire amère d'entre ses lèvres. La Peverell se rapprocha de sa camarade et lui fit face. Alhena était nettement plus grande que Hilswood, ça en devenait presque ridicule.
Elles étaient tellement différentes. La sang-pur était un bourgeon de l'ancienne aristocratie avec son teint pâle, son port altier, son menton relevé et son regard hautain dirigé vers sa "préfète". Une féminité fatale, une tendresse malsaine face à une "enfant-adulte" comme dirait l'héritière des Peverell.

- Ne répond pas. En fait on s'en fiche de ta réponse. Ça n'a aucune importance, reprit Alhena précipitamment avant qu'Izsa n'ouvre la bouche.

Elle alla se rassoir sur son lit, lui lança un sourire salement hypocrite et demanda juste histoire de discuter :

- Sinon tu penses quoi du mariage ?

Alhena était loin d'être idiote. Elle ricana d'un air ironique :

- Merci je ne suis pas aveugle. Il faut être stupide pour ne pas le remarquer.

Izsa haussa les épaules. Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait.

- Tu sais Izsa, quand je suis arrivée l'année dernière je pensais qu'on serait amie. Visiblement j'avais totalement tort, tu m'as beaucoup déçue. Tu fais ce que tu veux. Tu peux être amie avec n'importe qui, mais je ne pense pas que ça soit une raison totalement valable pour nous ignorer non ? Ai-je tord de te faire ce reproche ?

Encore une fois, la préfète préféra ignorer la remarque. Elle avait un peu changée depuis quelques temps, n'appréciant plus autant les sorties entre amies à attaquer les premières années, et autres Serpentarderies habituelles. Mais il fallait être honnête : elle s'en fichait bien de ce que pensait Alhena. Qu'elle soit déçue si elle le voulait, cela n'allait pas lui changer grand chose. Et puis ce n'était pas parce qu'elle avait de nouveaux amis qu'Izsa ne trainait plus avec les membres de sa maison.
Non, c'était juste parce qu'ils la faisaient ch*er.

Comme pour se montrer plus impressionnante, Alhena s'approcha de la préfète, se tenant bien droite sur ses jambes. Elle la dépassait de plusieurs centimètres, mais Izsa n'en avait rien à carrer. Pas complexée par sa taille pour un sous, elle lui lança un regard à la fois critique et méprisant.

- Ne répond pas. En fait on s'en fiche de ta réponse. Ça n'a aucune importance.

Si elles devaient être d'accords sur un point c'était bien sur celui-ci. Alhena sembla se calmer et alla s'assoir sur son lit. Elle lança avec un sourire plein de faux sentiment.

- Sinon tu penses quoi du mariage ?

Izsa fronça les sourcils. C'était quoi cette question bizarre ?

- Dans l'absolu, c'est un excellent moyen de payer moins d’impôt. Mais d'un point de vue sentimental, prouver son amour et tout le tralala, c'est des c*nneries. Pourquoi, on t'a fait une demande ?

Son ton était sarcastique. Elle s'était peut-être inquiétée pour son ancienne amie en la voyant s'énerver contre le bout de parchemin, mais là, plus de pitié. La colère avait prit place dans l'esprit d'Izsa.

Alhena contempla sa voisine fronçait des sourcils. Celle-ci avait l'air surprise de cette question. Pas étonnant que personne ne lui demande des conseils.

- Dans l'absolu, c'est un excellent moyen de payer moins d’impôt. Mais d'un point de vue sentimental, prouver son amour et tout le tralala, c'est des c*nneries. Pourquoi, on t'a fait une demande ?

La brune ignora le ton sarcastique de sa camarade, elle se coucha sur son lit et regarda la plafond, un sourire aux lèvres. Elle ferma les yeux et ricana légèrement. Sa camarade était presque prévisible, c'était une fille avec les pieds sur terre qui certainement ne croyait pas à la féerie du mariage. Il fallait s'en douter.

- Ta vision des choses est très.... administrative. Même pessimiste je dirais. Après je ne te donne pas tord.

Elle se releva sur les coudes, le regard plein de malice.

- Sinon on ne m'a fait aucune demande. Je n'ai pas très envie de me marier tout de suite, peut-être plus tard. Je cherche à vrai dire plutôt un moyen de faire comprendre à mon frère que je ne me marierai pas avec les prétendants qu'il me propose.

Elle avait dit ça d'un trait, déballant son problème à la légère. Mais il lui fallait bien des avis extérieures sur la situation. Sa petite sœur lui disant d'écouter son frère, son autre frère lui disait d'attendre, son autre sœur voulait qu'elle quitte la maison pour faire ses propres choix. Mais à vrai dire elle s'en foutait royalement de leur avis. Et à priori celui d'Izsa aussi. Seulement, en parlait lui permettre de réfléchir et prendre la bonne décision.

- Tu n'aurais pas une minuscule idée, je suis sûre que ça t'aidera à passer le temps Hilswood.

Parce que bon, il ne fallait pas se voiler la face. Dans cette maison il n'y avait absolument rien à faire. Alors quand on se fait chier, autant se faire chier à deux !

Sorry pour le retard, j'ai eu du mal à trouver du temps pour RP ><

Sa remarque sarcastique glissa sur Alhena sans sembler la toucher. Celle-ci y prêta à peine attention, s'allongeant nonchalamment sur son lit.

- Ta vision des choses est très.... administrative. Même pessimiste je dirais. Après je ne te donne pas tord.

Izsa failli hausser les épaules. L'"union sacré du mariage" était pour elle une vaste mascarade, ne prouvant absolument pas l'amour éternel ou quoi que se soit d'un tant soit peu romantique et enviable.

- Sinon on ne m'a fait aucune demande. Je n'ai pas très envie de me marier tout de suite, peut-être plus tard. Je cherche à vrai dire plutôt un moyen de faire comprendre à mon frère que je ne me marierai pas avec les prétendants qu'il me propose.

La préfète haussa les sourcils. Alors comme ça, la Serpentard avait déjà des prétendants ? Peu étonnant, pour une Peverell. Les vieilles familles de sorciers conservaient des valeurs traditionalistes gerbantes, avec en prime un rabaissement de la femme. Jamais Izsa n'était aussi contente d'être une Hilswood dans ses moments là. Sa famille avait certes des racines très pure quand on remontait l'arbre généalogique, mais elle vivait avec son temps, et la majorité des femmes travaillaient, et ramenait autant d'argent que les hommes dans leur maison.

- Tu n'aurais pas une minuscule idée, je suis sûre que ça t'aidera à passer le temps Hilswood.

Elle se tourna vers la Peverell, une lueur blasée entre les eux.

- Que veux tu que je te dise ? Tu es assez grande pour faire tes propres choix. Et tu n'a besoin ni de mon avis, ni de celui de ton frère pour cela.

Finalement, cela pouvait tout de même s'apparenter à un conseil. "Fais ce que tu veux". Sans être incroyablement original, cela permettait à Izsa de se débarrasser du fardeau que son ancienne amie venait de lui poser sur les épaules. Elle n'était ni sa marraine bonne fée, ni son amie, ni qui ue se soit ayant le moindre impact sur la vie d'Alhena. Alors elle pouvait bien s'abstenir de l'aider.

- Que veux tu que je te dise ? Tu es assez grande pour faire tes propres choix. Et tu n'a besoin ni de mon avis, ni de celui de ton frère pour cela.

Alhena observa Hilswood de loin. Elle venait à peine de se rendre compte à quel point cette jeune femme était méprisable à souhait. Aussi antipathique que son arrière grand-mère, aussi désagréable qu'un troll. Elle avait juste envie de la baffer.

Malgré tout, Peverell conserva un sourire machiavélique sur les lèvres. Elle aurait pu faire peur à un enfant si elle le voulait.

- En réalité tu t'en contre-fous de ce que je raconte. Aucune importance.

C'était vrai après tout. Son avis lui était totalement égale, c'était juste histoire de pouvoir réfléchir. Izsa n'était strictement rien dans la société, ça n'avait pas d'importance qu'elle et Alhena deviennent amies.

- Dis-moi Hilswood... Pourquoi tu as été envoyé à Serpentard ?

La tête penchée, elle afficha un sourire blanc, carnassier, affamé.

- Tu sers à rien ici, tu pollues. T'es comme une carrie au milieu d'une dentition parfaite. T'es comme un fruit pourri au milieu d'une corbeille de fruit toute neuve. T'es comme un cancre dans une classe de surdoué. Pourquoi t'as pas demander au vieux tas de tissus de t'envoyer dans une autre maison ? Chez les Pouffys par exemple. T'aurais été un peu plus à ta place. T'aurais été plus heureuse qu'au milieu d'un clan de Serpentard que tu détestes. On le voit bien tu sais, on est pas idiot.