Il n’était que six heures et demi lorsque le réveil de T. résonna à travers les dortoirs. Maudissant cette saleté d’objet moldu qui l’avait extirpée des bras de Morphée bien trop tôt à son gout, la jeune femme lui assena un bon coup de point. Lorsqu’il fut arrêté et désactivé, elle s’octroya un bon quart d’heure de repos bien mérité supplémentaire. Ce délai dépassé, elle se décida finalement à se lever.. Ce qui fut assez difficile. Faut dire qu’entre les cours qu’elle avait séché, ceux auxquels elle n’avait même pas été autorisée à s’inscrire pour son taux d’absentéisme trop élevé ou ses notes exécrables les fois précédentes, elle avait perdu l’habitude de se lever à une heure aussi matinale. C’est donc les yeux encore à moitié fermés qu’elle attrapa des fringues dans son tiroir, avant de se rendre aux douches. Elle se déshabilla machinalement, fit couler l’eau chaude, puis se faufila à l’intérieur. Les gouttelettes d’eau perlaient le long de son corps encore endormi, et l’adolescente profita du contact plutôt plaisant que produisait cette eau à parfaite température avec sa peau pour achever de se réveiller, le plus tranquillement possible.. Lorsqu’elle en eut assez, soit une bonne demi-heure plus tard, elle pu enfin se rendre compte de ce qu’elle avait tiré aléatoirement quelques minutes auparavant. Elle allait donc passer la journée avec.. Un jean noir assez moulant, et un t-shirt rouge banal, uni. Parfait ! De toute façon, ses vêtements avaient peu d’importance, puisqu’ils étaient insensiblement recouverts de sa cape de sorcier.

Tara fit un bref retour aux dortoirs pour y déposer sa chemise de nuit, puis se rendit dans la Grande Salle, ou un magnifique buffet l’attendait, comme à tous les repas. Par chance, elle n’y croisa pas grand-monde, et put réfléchir calmement à ce qu’elle allait bien pouvoir manger de si bonne heure.. Malgré le succulent festin qui s’offrait à elle, l’adolescente n’avait pas particulièrement faim, et se voyait mal avaler des sucreries, ou même des céréales. Elle opta donc pour les fruits qui ornaient la table des Serpentards, à laquelle elle s’était au préalable trouvé une place isolée des quelques élèves déjà présents. Les bananes étant trop bourratives, elle opta pour une pèche bien juteuse, qui lui faisait un peu plus envie.. Suite à quoi elle s’empara de son sac, et se rendit aux cachots. Par chance, la Grande Salle, les cachots, la salle commune des verts et argent, et même le cours de potions, étaient réunis dans l’espace inférieur de l’école. Comprenez que T. n’avait aucune envie de traverser tout le château pour se rendre en cours, surtout à cette heure-ci.

Avec tout ça, il était presque sept heure trente-cinq, ce qui laissait tout de même une sacrée marge de manœuvre à la jeune femme, qui n’avait aucune envie de jouer les fayots et d’arriver en avance. Paradoxalement, au vu de son sens de l’orientation des plus catastrophiques, les cachots -qui étaient pourtant un immense labyrinthe sans fin- étaient probablement les lieux que T. connaissaient le mieux. Enfin, c’était plutôt logique, puisqu’ils représentaient le repaire de sa maison.. Elle se permit donc une petite promenade improvisée, histoire de faire passer le temps.
A sept heures cinquante-cinq précises, elle se trouvait devant la salle de potions. Elle fut d’ailleurs l’une des premières à pénétrer dans la salle. Et ce qu’elle y découvrit lui décrocha un léger sourire d’étonnement. A priori, elle avait bien fait de choisir ce cours. Le tableau n’avait pas changé de place, évidemment. Ancré dans le mur, il aurait été difficile de le déplacer. Pourtant, aucun professeur ne lui faisait face. Pas même le bureau dudit professeur. En y regardant d’un peu plus près, T. constata que tous les meubles de la pièce avaient été réorganisés, et faisaient maintenant dos au tableau en question. Elle n’eut donc aucun mal à comprendre ce qui se passait, et se retourna. Elle aperçut une jeune femme, assise derrière son bureau, quelques secondes avant que ses camarades n’en fassent de même, alertés par son raclement de gorge. Mignonne, la prof, d’ailleurs.. T. n’allait vraiment pas regretter de s’être inscrite à ce cours.. Madame LeComte ne devait pas avoir beaucoup plus d’une vingtaine d’années.. A première vue, elle devait être d’origine asiatique. La jeune femme la salua d’un signe de tête, et pris place au deuxième rang. Elle hésita un millième de seconde à s’emparer d’une chaise et à aller prendre place derrière, mais après tout, autant profiter de tant de beauté, et ne pas s’en éloigner. C’est donc plutôt confiance qu’elle attendit l’arrivée des retardataires, et le début du cours à proprement parler.