Alice répondit alors à son baiser en lui rendant réciproquement. La remarque du vert et argent avait fait sourire la jeune fille, qui en retour s'empressa de se mettre à courir en direction du château en criant :

-Si c'est pour me courir après, tu trouveras le courage de venir? En plus, on sera à l'abri là-bas...

Lunias trouvait que la jeune fille avait un bon sens de l'humour comme lui et cela lui plaisait beaucoup. Pour certaines personnes, son humour était dérangeant ou incompréhensible. Mais pas pour la brune devant lui.

- Pour te courir après, je n'ai même pas besoin de courage.. C'est un réfléxe, lui répondit Alexandre sur le même ton joueur.

Il allaient donc se rendre à la volière du château pour en apprendre plus sur la carte. De plus, cela leur permettaient de se protéger de la pluie qui était devenue des torrents d'eau tombant du ciel.

Il suivit donc Alice sur l'herbe en prenant garde de ne pas glisser. Il était toujours aussi maladroit, aussi manqua t'il de se prendre de nouveau les pieds dans ses vêtements. Heureusement, il s'en sorti indemne et discrètement. Se rapprochant de la porte d'entrée, il s'aperçut que la pluie avait abîmé son sac. Des parchemins s’émiettaient au contact de l'humidité. Il fallait espérer que la carte soit indemne.

- Pour te courir après, je n'ai même pas besoin de courage.. C'est un réfléxe, dit-il avant de se lancer à sa poursuite.
Alice rit encore plus en entendant ça. Il fallait tout de suite ajouter son humour à la liste des choses qu'elle aimait chez lui. Récapitulons:
Ses cheveux, ses yeux... enfin tout son corps; son sourire, son rire, son  intelligence, sa gentillesse, sa douceur, son charme son sens de l'humour... en fait, la liste était trop longue. Ce serait plus court de citer tout ce qu'elle n'aimait pas chez lui: ...rien.
Ce garçon et elle se ressemblaient beaucoup, moralement, ils s'entendaient donc très bien.
La serdaigle poussa la porte de la volière qui donnait sur les escaliers, épuisée, tremblante de froid, mais comptant sur Alexandre pour la réchauffer. Elle lui tint la porte, toujours à l'extérieur.
Ah... le romantisme de la pluie... à croire que toutes leurs rencontres se passeraient sous l'eau.

C'était une journée sans cours, sans contraintes.

Rose en avait profité pour se reposer un peu le matin, puis n'avait pas fait l'effort de s'habiller par rapport avec le beau soleil qui aveuglait tout les yeux clairs. En effet, elle s'était encore vêtue d'un pantalon bien serré, et le tout sans réelles couleurs, le noir n'étant pas considéré comme une vraie couleur pour elle.

L'après-midi, une envie soudaine de lire en pleine air se fit sentir en elle. Elle prit alors le premier livre qui lui se trouvait sur son immense pile près de son lit, et partit se promener.

Elle sortit des murs de l'école, et se retrouva au parc. Des élèves s'y trouvaient déjà, ce qui agaçait la Verte. Elle chercha alors un endroit où s'effacer du monde, où pouvoir lire tranquillement.

Elle marcha alors quelques mètres, avant de penser au Saule Cogneur.
Le Saule.. Rose se souvint alors que c'était un arbre magique. Ce saule, très capricieux, avait tendance à frapper avec ses longues branches les êtres vivants, humains ou créatures, s'approchant trop près de lui. Bien qu'il soit violent, il agissait en fait comme un gardien. En effet, ses racines cachaient un passage secret menant à la Cabane hurlante. Il existait deux moyens pour stopper l'arbre momentanément et emprunter le passage secret. Il était possible de le paralyser soit en appuyant sur un nœud à la base du tronc, soit en utilisant le sortilège #Immobulus. Bref, au cas où, Rose était prête.

Elle s'avança doucement mais sûrement vers cet immense arbre, puis, quand elle comprit qu'il était déjà immobilisé, marcha plus sereinement. Elle s'assit contre son tronc et commença la lecture du livre "La botanique oubliée". Tiens, un livre que sa mère avait certainement due lui glisser dans sa valise. Elle lu les premiers mots, lorsqu'elle entendit un bruit étrange, qui semblait venir de l'arrière du tronc. Elle ferma son livre, pour se concentrer, puis décida d'aller directement voir ce qu'il y avait derrière le Saule.

Une fille se trouvait là, une Serpentarde comme elle. La jeune paraissait être plus jeune que Rose. Elle n'avait pas l'air dans son assiette. A vrai dire, elle pleurait à chaudes larmes. Rose n'était pas sensible, mais elle se souvint avoir eu recourt à certaines personnes pour la consoler quand elle était au bord du gouffre. Alors elle décida d'aller la voir vraiment, et d'essayer de sécher les larmes de la petite devant elle.

- J'suis désolée de venir comme ça, j'étais derrière le Saule et je t'ai entendu.. On ne se connait pas, mais on peut parler si tu en as envie. J'm'appelle Rose, et toi ? Que se passe-t-il ?

- Je m'appelle Adeliad, t'inquiète pas je n'ai rien, c'était juste...des souvenirs...

Adeliad.. Comme c'est beau, comme c'est tendre. Rose trouvait que ce prénom lui allait comme un gant. Pourtant elle ne la connaissait pas encore, mais trouvait qu'elle avait un visage angélique.
Son prénom venait peut-être d'Adélaïde, ou pas du tout. Rose aimait savoir l'étymologie des prénoms, savoir pourquoi, comment, enfin elle aimait savoir.

Elle avait séché ses larmes, sûrement pour ne pas paraître faible. La verte aurait fait pareil qu'elle. Mais que cachait-elle ?

Elles étaient seule ici, comme si le Saule les protégeait des autres, du reste du monde. Rose réfléchit, peut-être pourrait-elle l'aider dans quoique ce soit ?

- Et toi ça va? Tu as quel âge?

Rose allait bien, enfin depuis qu'elle avait vu Nel dans la salle de bain des préfets. Il lui avait fait oublié l'homme qui lui avait brisé le coeur il y a quelques semaines. Mais Rose ne se souvenait pas qu'il l'ai fait, ne se souvenait pas vraiment de son bourreau, cependant, une horrible envie de faire n'importe quoi et de se venger était présente en elle.  

- C'est vraiment beau Adeliad, ça vient de où ? Moi ça peut aller.. J'ai seize ans, et toi ?

Elle voulu lui dire qu'elle trouvait que les souvenirs de la jeune n'avaient pas l'air d'être géniaux, mais elle s'en abstint, pour ne pas la brusquer.

- Tu viens souvent ici ? Seule ? J'demande ça car je ne t'ai jamais vraiment vu, moi je viens souvent là pour fuir la population, les élèves, les hommes, enfin tu vois quoi..

Mais pourquoi voulait-elle éviter les hommes ? Pourquoi ressentait-elle l'envie d'en tuer certain ? Pourquoi ?

"C'est vraiment beau Adeliad, ça vient de où ? Moi ça peut aller.. J'ai seize ans, et toi ?"

Adel s'étonna, personne ne lui avait encore dit que son prénom était beau, elle avait eu de tout, bizarre, différent, agréable, mais jamais beau. D'ailleurs, elle ne s'était jamais demandé d'où venait son prénom. Elle enregistra le "ca peut aller", qui voulait dire que en fait ca n'allait pas si bien, et répondit:

"Je ne sait pas d'où vient mon prénom...surement une fantaisie de ma mère"

Son visage s'adoucit a la pensée de sa mère. puis elle continua.

"J'ai 11 ans, je suis en première année."

"Tu viens souvent ici ? Seule ? J'demande ça car je ne t'ai jamais vraiment vu, moi je viens souvent là pour fuir la population, les élèves, les hommes, enfin tu vois quoi.."

Intéressant, elle venait donc ici pour fuir la population... et bien voila un point commun! Mais si ca avait été seulement ca, mais nan... Rose avait dit une chose qui lui mit a puce a l'oreille. Elle n'était pas resté sur " la population, et les élèves". Elle avait rajouté "les hommes". Adel savait que même si des fois les gens ne s'en rendaient pas compte, tout les mots comptaient dans une phrases, inconsciemment, ou alors totalement consciemment les gens mettaient dans des mots ce qu'ils avaient sur le cœur. Et ce mot la, prouvait quelque chose: Elle avait eut affaire a un homme, et ca n'était pas une bonne expérience. Elle se sentit soulagée, elle pouvait comprendre, elle et Rose se ressemblaient plus que ce qu'elle avait pensé, et réfléchir l'avait remis en forme. Elle répondit:

"En fait je ne vient presque jamais ici, je visitait et le soleil me tapait sur la tête (et sur les nerf)..., et bien, je suis toujours seule... "

On aurai presque pu lire de la mélancolie sur son visage.

"Quand a ce qu'il est de fuir la population et les hommes, je comprend, je comprend même très bien"

Les yeux d'Adel se glacèrent et transpercèrent le vide comme deux lames, tandis que son visage se fermait sous le coup de la rage contenue. Toute cette rage se tournait vers Tristan, le garçon qui l'avait trahi, et qui hantait encore ses rêves...

- Je ne sais pas d'où vient mon prénom...surement une fantaisie de ma mère. J'ai 11 ans, je suis en première année.

Je la vois alors qui sourit, pensant certainement à ses proches qui doivent beaucoup lui manquer. Je me souviens à son âge, lors de ma première année ici. J'avais du mal à être sans mes parents, eux qui m'aiment tellement. L'école me semblait immense et j'étais complètement perdue, sans amis, sans repères.. Mais heureusement, je ne suis plus à ce stade là, j'ai grandi.

- En fait je ne viens presque jamais ici, je visitais et le soleil me tapait sur la tête (et sur les nerf)..., et bien, je suis toujours seule...

Elle me ressemble un peu, mais semble tellement triste. Mais quel est son secret qui semble si lourd à porter ?

J'aurais voulu lui répondre alors, mais elle reprit le fil de la conversation :

- Quand a ce qu'il est de fuir la population et les hommes, je comprend, je comprend même très bien.

Intéressant, il s'agit donc d'un homme. Du moins c'est ce que je pense. Ça pourrait se comprendre, les hommes sont des créatures dangereuses. Mais pourquoi je dis ça moi ? C'est faux. Enfin je crois. Allez, il y a des bons hommes, comme mon père, ou encore Nel. Et sûrement d'autres encore.

Je lui sourit alors, comme pour lui faire comprendre que je compatie, et lui répond :

- J'étais un peu comme toi en première année, niveau solitude. On pourrait devenir de bonnes amies si tu veux, je pense qu'on pourrait bien s'entendre toi et moi, et puis, on est dans la même maison, ce qui peut aider. Et toi alors, qu'as-tu contre les hommes ?

J'ai bien envie de savoir ce qui à bien pu lui arriver pour que son visage se glace dès qu'elle émet un mot sur le sujet..

Et moi, pourquoi je pense autant de mal concernant les hommes ? J'me souviens plus.. Il faudrait vraiment que je questionne Nel à l'occasion, pour savoir ce qu'il m'ait arrivé..

Elle sourit.

" J'étais un peu comme toi en première année, niveau solitude. On pourrait devenir de bonnes amies si tu veux, je pense qu'on pourrait bien s'entendre toi et moi, et puis, on est dans la même maison, ce qui peut aider. Et toi alors, qu'as-tu contre les hommes ?"

Aie! Elle venait de frapper fort, et en plein milieu! Adel n'était toujours pas remise de la mort de son frère, et ne se sentait pas a l'idée d'en parler, mais elle savait que elle devrait le faire tôt ou tard si elle voulait se faire des amis, alors autant commencer des maintenant. Elle se racla la gorge doucement comme pour faire passer ce qui allait en sortir et commença:

"Bon, eh bien quand j'était plus jeune, mon frère m'a présenté un ami, je l'appréciait beaucoup, et j'ai finit par tomber amoureuse... Et puis il m'a trahi, il a... il a..."

Elle ne réussit pas a en dire plus, c'était trop dur, elle ne pouvait pas en dire plus. Elle senti les larmes lui piquer les yeux. Elle ravala ses larmes et repris:

"Je suis désolé, je ne suis pas encore prête a en parler.Peut être plus tard quand le temps auras passé..."

Elle regarda Rose par en dessous.

"Et...toi...que t'est il arrivé?"

Elle observa attentivement la grande fille en attendant une réponse.

Sauter, esquiver, s'allonger sur le sol, attaquer. Sauter, esquiver, s'allonger sur le sol, attaquer. Une Serpentarde s'entraînait. Une Serpentarde se préparait. Une Serpentarde souffrait. Voilà ce qui était visible, une jeune fille, le corps trempé de sueur et rouge pivoine, faisant de drôles d'exercices dans son dortoir. Pendant ce temps, les autres jeunes filles de son âge se prélassaient dans le parc avant de manger pour le dîner. Elle n'avait pas le temps pour cela. Elle s'entraînait pour pouvoir survivre car ce soir elle allait essayer de faire l'impossible. Cela lui coûterait sans aucun doute des blessures, avec peu de chance la mort et au pire un allé-simple pour Dover. Elle s'était entraînée tout l'été pour entretenir sa force physique car la magie ne suffirait certainement pas. Ce soir, alors que les autres dégusteraient un festin, elle irait affronter l'arbre le plus machiavélique de tout le Royaume-Uni : le Saule Cogneur. Bien sûr elle n'était pas idiote, elle n'irait pas le combattre juste pour le plaisir de le combattre, elle avait une petite idée derrière la tête. Une douche froide et une tenue de sorcière totalement noire enfilée plus tard et la jeune fille traversa silencieusement les couloirs déserts. Tous se rendaient ou étaient déjà dans la Grande Salle. Parfait, elle ne serait pas dérangée. Pourtant il fallait qu'elle agisse vite si elle ne voulait pas attirer l'attention. Elle ne ressentait aucune tension, aucune peur. Tout ceci était des sentiments traîtres qui la feraient tuer si elle les ressentait. Elle était détendue et donner l'impression d'être totalement confiante était déjà un énorme effort. Elle réussirait. Elle le savait.

C'était bon, elle y était. Elle s'arrêta à l'abri derrière des bosquets et observa quelques instants l'arbre avant d'agir. Il avait pourtant l'air d'être tout gentillet et calme. *Méfions-nous de l'eau qui dort. Wow... Pourquoi tu utilises une expression de ton arrière-grand-mère là ?! On arrête de stresser et on y va ! Tu t'es entraînée pendant toutes tes vacances, nous allons voir si cet entraînement fut concluant.* La jeune fille avança prête à affronter l'arbre. Il fallait qu'elle soit rapide. Elle courait, les sens en alerte. Le Saule Cogneur sentant l'ennemi s'approcher se réveilla, en colère. Oui, un arbre peut être en colère et croyez-moi ce n'est pas beau à voir. Il s'ébroua et ses immenses branches commencèrent à s'en prendre à la jeune fille. Des feuilles tombèrent sur les épaules de la jeune Serpentarde. Elle regarda en l'air et aussitôt se déporta sur le côté, atterrissant les mains sur le sol. Elle esquiva de peu une énorme branche qui voulait s'abattre sur sa tête. Il s'en était fallu de très peu pour qu'elle ne finisse écrasée comme une crêpe. La branche se trouvait bien trop près de sa jambe. Elle régurgita... De la crainte voulait monter en son sein et la faire paniquer. Ce n'était pas le moment d'avoir peur car l'arbre n'en resterait pas là. En effet, aussitôt la première branche esquivée une seconde l'attaqua sur le côté. Elle allait la faucher de plein fouet si elle ne se relevait pas immédiatement. Elle agit en super-vitesse, se mit sur ses pieds et sauta par dessus la branche. Malheureusement l'un de ses pieds ne fut pas assez haut et elle fut légèrement emportée par la branche. À cause du courant d'air provoqué par la vitesse dont faisait preuve un arbre si vieux elle vola dans les airs, tourna sur elle-même et atterrit violemment sur le dos dans le sol beaucoup trop dur à son goût. Une douleur vive la prit au niveau du dos. Elle fut coupée d'air pendant un instant. Pourtant ce n'était pas ce qui importait pour le moment. Elle voyait que l'arbre allait de nouveau tenter de l'écraser. Elle récupéra sa baguette et la tendit vers son assaillant.

_#Diffindo !

Elle se retourna immédiatement et se protégea le visage de ses mains. La branche assassine s'était fendue en deux et passa de part et d'autre de la petite. Un peu trop près d'ailleurs car elle sentit des plaies s'ouvrirent et sa robe se déchirer. Au moins, elle serait toujours en vie lorsque la branche se relèverait et le manège continuerait jusqu'à ce qu'elle réussisse à passer.

La jeune Poufsouffle était à table au milieu des autres membres de sa maison. Elle riait de bon coeur avec eux et c'était plutôt bien intégrée dans sa nouvelle maison. Cependant la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'être légèrement dessus. Pas des cours qui étaient pour la plupart vraiment fascinant, elle en apprenait plus chaque jours et était au comble de la joie pour cela. Pas pour l'ambiance du château, elle s'entendait bien avec ses camarades et s'était très bien intégrée.

Non elle était dessus car la jeune fille s'attendait à vivre plus d'aventures extraordinaires que ça. Personne ici ne cherchait vraiment à passer outre le règlement ou à s'aventurer à jouer un peu avec les limites. Une routine c'était vite installée entre les cours, les devoirs et les repas. Une routine. C'était bien la dernière des choses qu'Alexis pensait trouver à Poudlard, la légendaire école de sorcellerie !

Alexis poussa un soupire, personne autour d'elle ne semblait ressentir ce sentiment d'ennui. Elle termina rapidement son repas et pris congé de ses amis. Elle sortit de la grande salle. Le froid ne s'étant pas encore installé, les portes du hall étaient encore ouvertes.

*Une petite balade digestive juste avant de devoir rejoindre la salle commune me ferait du bien je pense, ça me changerait les idées avant que je retourne à ma routine de devoirs...*

La jaune et noire changea donc sa direction pour sortir du château et rejoindre le parc obscure. Elle se dépêcha de s'enfoncer dans le noir pour être sur de ne pas être vue du hall : la dernière chose qu'elle voulait s'était être aperçu par une cammarade qui viendrait la rejoindre, ou pire, qui lui demanderait de rentrer avec elle dans la salle commune.

Une fois assez loin des regards à son goût, Alexis ferma les yeux et respira à fond, profitant de la caresse de l'air frais sur son visage.

*Que c'est agréable*

Elle s'enfonça ainsi loin dans le parc jusqu'à arriver dans une partie qu'elle ne connaissait pas très bien, on lui avait en effet déconseillé de s'y rendre. Elle s’apprêtait à faire demi tour quand elle aperçu au loin un spectacle qui la laissa sans voix : un des arbres bougeait dans tout les sens comme s'il essayait d'écraser quelque chose sur le sol. Curieuse, elle s'approcha et remarqua que ce quelque chose n'était autre qu'une jeune fille qu'elle ne connaissait pas. Cette dernière virevoltait, s’aplatissait, sautait afin d'esquiver les branches mortelles. Alexis était sans voix et ne savait pas comment réagir.

A un moment, la jeune fille en bien mauvaise posture dû avoir recourt à la magie pour fendre une branche en deux, se qui lui sauva certainement la vie. Cependant, concentrée dans sa tâche elle n'entendit pas la branche se dirigeant à pleine vitesse vers l'arrière de sa tête.

Ni une ni deux, Alexis bondit vers la jeune fille. Cependant, une autre branche qu'Alexis n'avait pas vu apparut sous ses pieds la faisant trébucher, elle tomba alors en avant et atterrit sur sa camarade, la faisant tomber à son tour. A peine quelques secondes après cette chute, la branche qui allait la décapiter passa au dessus des deux jeunes filles.

*Il était moins une...*

La branche qui la recouvrait se retira finalement, arrachant de longs morceaux de sa robe toute neuve. Grrr... Elle en voudrait à cet arbre si cela n'avait pas été elle qui l'avait provoqué en première. Une douleur vive se fit aussi ressentir mais elle essaya de passer outre celle-ci. Ce n'était absolument pas le moment d'avoir mal. Elle attendit cependant que la branche soit totalement retirée pour pouvoir se relever. Pourquoi ? Et bien raison tactique tout simplement. Si elle se relevait trop rapidement c'était elle qui allait foncer dans l'arbre. Ce serait légèrement bête de s'assommer soi-même avec une branche qui s'éloigne de vous. Une fois la branche suffisamment éloignée, la jeune fille se releva avec souplesse prête à foncer vers son but, le passage entre les racines du Saule. Quelque chose pourtant l'en empêcha. Elle ne put faire qu'à peine un pas qu'elle se retrouva de nouveau le visage dans les herbes. De plus, quelque chose de volumineux l'écrasait de tout son poids. De nouveau, la Serpy' eu le souffle coupé et une nouvelle douleur lui parvint dans le dos. Son pauvre petit dos... Qu''est-ce qu'ils lui voulaient tous?! Paniquée, Rose essaya de se débattre mais vit une main à côté de sa joue. Une autre élève ? Que s’était-il passé ? Elle se retourna et la poussa loin d'elle. Si elles restaient à terre elles seraient des proies trop faciles et la mort n'avait pas été le but de Rose en venant ici. Déjà que seule c'était compliqué, mais elle n'avait pas non plus à s'occuper du sort d'une autre élève. Elle se releva à la va-vite juste le temps d'éviter une nouvelle branche. Rose jeta un coup d'oeil à celle qui lui faisait face. C'était une Pouffy' d'après son uniforme jaune et noir. Que faisait une Pouffy' seule près du Saule Cogneur ? Oh et puis elle n'avait pas à s'en préoccuper sinon elles crèveraient toutes les deux.

_Part, maintenant!ordonna-t-elle.

Ça, c'était plus que du conseil de survie. La meilleure chose à faire pour la blaireau était de baisser la tête et de s'enfuir vers le château. Bon, aussi de rester silencieuse mais ce n'était absolument pas un sujet de crainte pour l'instant. Ses sens étaient cependant toujours en alerte et elle pivota immédiatement. Une branche allait lui faucher les jambes si elle ne réagissait pas immédiatement. Mais il n'y avait pas que cela. Elle avait appris à ne pas regarder qu'au niveau de son nez. Elle remarqua simultanément une autre branche, plus haute, qui suivait et qui allait foncer dans la figure de la Pouffy'. Pfff... Sa gentillesse la perdra. Elle sauta sur la branche qui n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, monta dessus pour sauter plus loin. Elle réussit à atterrir sans trop de dommage accroupi, une main sur le sol. Pendant sa haute voltige elle hurla :

_Baisse toi !

Il ne restait plus qu'à espérer que la Poufsouffle avait un minimum de réflexe.

Ennui profond. Encore et toujours. Ennemi toujours présent. Même lorsqu'il avait l'impression de pouvoir le tromper, il n'était jamais bien loin. Ca en devenait insupportable. Lorsqu'il s'ennuyait, il ruminait ses pensées. Et ça le faisait déprimer. Cercle vicieux qui semble sans fin. Pourtant, il essaie de s'en sortir. En se lançant des défis de temps en temps. Pour ressentir une poussée d'adrénaline. Dans tout son corps. La ressentir profondément, qui prend le contrôle et pousse à l'action. Qui fait agir, sans prendre le temps de réfléchir. Qui fait passer le temps, un peu plus rapidement.

C'était ce qu'il recherchait en ce début de soirée. Ou fin d'après-midi ? Peu importe, les cours étaient finis, et il pouvait s'autoriser une petite virée dans le parc. Sans enfreindre le moindre règlement en plus. Pour une fois. Comme quoi, rien n'était perdu. Pas d'alcool, pas de non respect du couvre-feu. L'élève modèle qui prend l'air après les cours. Ou pas. Il est surtout à la recherche de ce qu'il pourrait faire pour égayer l'heure qui suit. Pour essayer de tromper l'ennui. Quelque chose de permis, ou une belle connerie. N'importe quoi qui se présenterait à lui.

Un pied devant l'autre. Regarder autour de soi. Reprendre la marche. Parce que rien ne semble assez intéressant pour l'instant. Parcourir le parc, avoir l'impression de tourner en rond. Comme toujours à Poudlard. On a vite fait le tour du château. Même si ça paraît grand. Même si pour certains, l'endroit n'a aucun équivalent. Ca reste un lieu où les règles sont trop présentes, où les gens sont trop bruyants. Trop peu intéressants. Un lieu qui donne envie de fuir, de ne plus jamais revenir. D'attraper la liberté et de s'y accrocher, quitte à tomber.

Il lâche un léger soupir. Qui se transforme en sourire. Parce qu'il vient de s'arrêter devant un arbre qu'il avait trop vite oublié. Dont l'histoire était pourtant maintes fois contée. Le Saule Cogneur. Aux branches violentes, dangereuses. Qui s'en prend à ceux qui l'approchent de trop près. Mais qui peut être maîtrisé. Il suffit d'appuyer quelques part, au niveau de ses racines. Il le sait. Combattre un arbre... Voilà qui n'était pas commun. Voilà qui pouvait donner un but à sa soirée. Pas besoin d'y réfléchir davantage. Il ne sort même pas sa baguette. Il ferait ça dans les règles de l'art.

Il s'approcha tranquillement, jaugeant son adversaire végétal. Pour essayer de trouver l'endroit exact de sa faille. Mais il faut s'approcher davantage. Un pas, deux pas, trois pas. Il est à portée des branches maintenant. Le spectacle peut commencer. L'arbre l'attaque aussitôt. Mais il s'y attendait. Alors l'esquive est facile car anticipée. Se baisser, s'écarter. Et continuer d'avancer. Une autre branche arrive. Il saute par dessus, et se fait cueillir par une autre qu'il n'avait pas vu. Choc violent dans le dos.

Il se retrouve au sol dans un cri de douleur. Mais se relève rapidement pour éviter une autre attaque sournoise. Ca risquait d'être plus difficile que prévu. D'autant plus qu'il n'était toujours pas foutu de trouver l'endroit où il était sensé arriver pour gagner. Là où il fallait appuyer.

Se battre contre un arbre. Faut vraiment n'avoir rien de mieux à faire. Mais à défaut de trouver autre chose... Autant passer le temps comme on peut. Les branches l'attaquent sans vraiment s'arrêter. Sans lui laisser le temps de souffler. Pas une seconde pour penser. Simplement agir. Esquiver, sauter, rouler, se baisser, s'écarter. Une chorégraphie bien orchestrée. Et malgré tout ça, des ratés. Des branches qui touchent, qui fouettent, qui éraflent, ou qui égratignent. D'autres qui envoient au sol dans un choc sourd. Qui coupent le souffle, qui font mal.

Douleur. Impossible à oublier. Simplement essayer de l'ignorer. Pour se relever, et continuer. Ne pas perdre de vue l'objectif premier. Celui qui est si difficile à trouver. Qui se cache. Trouver un noeud dans les racines d'un arbre quand on ne peut détourner les yeux de ses branches, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Il aurait mieux fait de regarder avant. Là, il risque juste d'y rester. De finir par ne plus pouvoir se relever. Même si jusqu'à maintenant il l'a toujours fait. Ce n'est pas un arbre qui va l'arrêter. Oui, même face aux plantes, il y a cette fierté mal placée. Celle impossible à cacher.

Une branche le frôle à la joue, laissant une trace sanglante qui coule doucement. Mais la danse reprend. Il faut répéter, jusqu'à y arriver. Jusqu'à ne plus se tromper. Jusqu'à trouver le noeud un peu trop bien planqué. Alors il cherche. Ses yeux fouillent rapidement, passant d'une racine à l'autre, pendant qu'il essaie de rester en mouvement. C'est un bon entraînement. Il devrait faire ce genre de chose plus souvent. Chaque sens en éveil, plus de fatigue. Juste l'envie de réussir. Mais il n'est pas seul. Quelqu'un vient troubler sa séance. Interrompre sa danse. Des pas se font entendre. Discrets, mais ne laissant pas de place au doute.

« Eh toi, attention, derrière toi! »

Et la voix qui va avec. Encore quelqu'un qui se tape l'incruste dans son moment à lui. Les gens sont vraiment malpolis. Un choc. On le pousse. Il s'écarte de quelques pas et sent une branche qui soulève l'air sans le toucher. La voix l'a empêché de se faire assommer. Mais s'il n'avait pas été dérangé par une présence, il l'aurait senti arriver. Alors de quoi elle se mêlait ? Pas le temps d'y songer. Parce que sa sauveuse se fait cueillir par l'arbre mécontent d'avoir été privé de sa proie. Pour lui tomber dessus.

Nouveau choc. Nouvelle rencontre avec le sol. Une Gryffonne dans les bras en plus. Non mais c'était une habitude chez elles de lui tomber dessus ? Il n'eut même pas le temps de la repousser sans ménagement que le Saule Cogneur s'en chargea pour lui. Cette arbre allait devenir son meilleur ami. Il se releva sans plus attendre en lançant un regard moqueur à la Lionne.

- C'toi qui devrait faire attention. Tu vas t'faire mal si tu restes ici petite fille.

Il se baisse en finissant sa phrase. Histoire de d'éviter une nouvelle attaque sournoise. Cet arbre ne s'arrêtait donc jamais ?

Voilà qu'elle lui faisait un clin d'oeil. Elle n'était pas rancunière la lionne. Un point pour elle. Il la regarda esquiver plusieurs branches avec une certaine agilité. Cela lui tira un sourire. Au moins, il n'était pas tombé sur une empotée. Ou plutôt, ce n'était pas une empotée qui lui était tombée dessus. Mais pas le temps de l'observer davantage. L'arbre n'avait pas pour intention de se laisser faire, et il commençait à s'agiter de plus en plus face aux deux étudiants qui avaient osé l'approcher.

Un pas sur le côté, un autre de l'autre. Continuer de bouger sans s'arrêter si on ne veut pas se faire assommer. Récolter des bleus, des égratignures, mais ne pas s'en soucier. Rester concentré sur ce que l'on veut trouver, en faisant abstraction de la camarade qui avait débarqué. Sauf qu'elle n'était pas très discrète. Et qu'elle avait l'air d'avoir repéré le noeud tant cherché. Voilà qu'elle lui volait tout son amusement en trouvant les trucs pour lui.

Gryffondor malpolie... Heureusement, même le Saule Cogneur semblait lui en vouloir et l'éjecta un peu plus loin. Un peu de justice dans ce monde. Sauf qu'il ne voulait pas de lui non plus, et qu'il se coucha au sol in extremis tandis qu'une branche faisait voler ses cheveux. Encore un peu et il se faisait scalper par un bout de bois. Il se remit aussitôt sur ses pieds tandis que la Lionne s'égosillait en lui désignant le noeud. C'est bon, il l'avait vu aussi, ce n'était pas comme si elle s'était dirigé vers le truc discrètement.

Et évidemment qu'il pouvait l'atteindre. Sinon, il n'aurait même pas essayé. Il n'était pas là pour rien. Il s'était lancé un défi, et comptait bien le remporter. Fierté oblige. Ne jamais renoncer. Alors il s'élance entre les branches, se baissant au dernier moment, en sautant par dessus sans s'arrêter. Le noeud est presque à portée de main. Mais une nouvelle attaque en plein dans l'estomac l'emmène en arrière en lui coupant le souffle. Il s'accrocha à la branche le temps d'un petit voyage au dessus du sol et finit par la lâcher dans un vol plané. Qui finit en rouler bouler au sol, non loin de la Gryffondor.

Quitte à être hors de portée des attaques de l'arbre, autant en profiter pour se reposer un peu avant de repartir. Il s'assit au sol en se massant légèrement l'estomac. Il n'était pas en très bon état, mais sa volonté d'immobiliser l'arbre restait inchangée. Il lança alors un regard à sa camarade rouge. Légèrement moqueur, toujours.

- C'pas sympa de venir gâcher mon jeu comme ça, petite fille.

Plus âgée ou pas, il s'en tapait. Il avait tout simplement envie de l'appeler comme ça, et qu'elle l'accepte ou pas lui importait peu.