Dans la Pénombre.

Lexi, plongée dans ses pensées n'entendait que le neige écrasée sous les pas des passants, assez éloignés d'ailleurs. Elle avait rouvert les yeux, regardant le ciel qui menaçait de lâcher de nouveau flocon de neige. Elle entendit alors des pas se rapprocher mais n'y prêta pas plus d'attention.

"excuse, moi de te déranger, si je te dit le mot Poudlard cela te dit quelque chose ?

Lexi tourna enfin la tête dans le direction d'où provenait les pas et aperçut un jeune garçon qui devait avoir son âge. Elle le parcourut vite du regard. Un Serpantard, elle ne savait pas si c'était bien pout elle ou non.

-Oui, ça me dit quelque chose ... elle fit un petit sourire méfiant et timide -Lexi Nikols, Poufsouffle ajouta-t-elle par politesse.

Elle examina son visage un instant....

-toi, tu es Jean Parker de Serpantard, je me trompe ? lui demanda-t-elle, l'air sûre d'elle.

Jean une fois de plus avait vu juste, il se souvenait avoir vu cette fille lors des cours de Poudlard.
Le froid lui fessait mal à sa blessure, qui continuait à saigner à petites gouttes. Il essuya une nouvelle fois sou cou et au moment ou Il allais lui dire qu'il en était sur, elle lui répondit poliment avec une certaine assurance
-toi, tu es Jean Parker de Serpantard, je me trompe ? Il était scotché. Peu de personnes se rappelaient de lui d'habitude, tant il se faisait discret.
hé bien tu a vu juste, je suis bien Jean Parker de la maison Serpentard lui répondit il avec un léger sourire

C'est rare que quelqu'un se rappelle de moi, d'habitude vu que je reste dans mon coin pour rêvasser, les gens ont tendance à m'oublier, ce qui n'est des fois pas plus mal
Je suis désolé de ne pas avoir retenu ton prénom, mais il me semblait bien que nous sommes ensemble en cours
Un léger coup de vent se fit sentir causant de désagréables douleurs au niveau de son entaille
Zut ! Je te prie de m'excuser il sortit son bout de tissu, et tout en s'essuyant le sang qui avait coulé de sa joue à son cou lui dit
Il fait super froid cet hiver tu ne trouves pas ?

Lexi le regarda un moment droit dans les yeux. Il semble très surpris quand elle lui dit qui il était, ça sautait au yeux. Ce qui le fit un peu rire d'ailleurs. Le jeune garçon confirma son identité avec un petit sourire.

"C'est rare que quelqu'un se rappelle de moi, d'habitude vu que je reste dans mon coin pour rêvasser, les gens ont tendance à m'oublier, ce qui n'est des fois pas plus mal
Je suis désolé de ne pas avoir retenu ton prénom, mais il me semblait bien que nous sommes ensemble en cours "

Lexi haussa les épaules

-je ne fais pas parti des personnes qui se font remarquée. Enfaite je préfère me taire pour mieux observer et écouter . donc pour moi c'est facile de repérer les autres et connaitre leur nom.

Un vent plutôt froid parcourut les rues et l'interlocuteur de Lexi semble perturbé. Un peu de sang coulait d'une entaille de sa joue. Il sortit un morceau de tissus déjà tâché de sang. Lexi eut un petit rire à le voir faire cela ; non pas moqueur mais parce qu'elle se disait qu'il y avait beaucoup plus simple que ça a faire.

Il fait super froid cet hiver tu ne trouves pas ?

Elle lui sourit un peu tout en se décollant du mur et en sortant sa baguette.

-si assez , un peu plus que les autres fois

Elle mit délicatement sa main sur le bas du visage du jeune homme afin de la tourner avec une immense douceur et d'avoir sa plaie en face d'elle. Elle souleva sa baguette et dit d'un léger mouvement du poignet à peine visible #Episkey

Elle retira ensuite sa main en s'éloignant un peu

-et voilà monsieur

Sort utilisé :

Jean vit que la jeune poufsouffle sortit sa baguette et se mit a lancer un sortilège . Jean sentit sa la plaie de sa joue picoter un petit peu puis il sentit sa peau se reformer et la douleur disparaitre partiellement puis totalement de sa joue.
Jean lui sourit et lui dit Ah... Sa fait du bien, merci j'avais oublié le nom de ce sortilège, du coup je n'ai pas pu me soigner, il y a quelque chose que je peut faire pour te rendre service a mon tour ? Pour une fois que quelqu'un lui rendait service, Jean allait essayer de se montrer courtois et de lui rendre service a son tour. Ne sachant que faire aujourd'hui, il allait essayer de rester avec elle car elle avait l'air très gentille, en plus il fallait renter a Poudlard d'ici peu de temps et Jean n'était pas un expert en organisation.

pv Anthéa Dowell

La nuit. Silencieuse, discrète, sombre. Elle enveloppe les rues de Pré-au-Lard, brisée seulement par les lampadaires dressés près des pavés. De petits soleils dans cette pénombre tranquille. Tranquillité ponctuée par des pas chancelants, irréguliers, qui trahit la présence d'un fantôme, d'un jeune homme qui s'est oublié dans le noir. Ghrystal. Ce soir, le nez envahi par les arômes chaleureuses du malt, il n'avait pas hésité à faire baigner ses lèvres dans la bière, exagérant, se noyant dans les bouteilles. Peut-être était-ce la faute de son sang irlandais, qui bouillait dès qu'une goutte d'alcool se baladait dans ses veines. Peut-être pas. Sûrement pas. Cette relation qu'il entretenait avec l'alcool était particulière. Elle le faisait danser. Elle le faisait valser dans les rues, perdu dans un monde autre, ailleurs, cloîtré dans son imagination, un pays sans mauvais souvenirs, sans cauchemars. Elle lui faisait du bien, aussi triste que cela pouvait paraître. Il se sentait flotter, devenir un fantôme, une ombre, se glisser dans le noir, embrasser la pénombre.

Il est bien. Bien trop bien. Ivre. Dansant.

Il sortait d'un bar quelconque. C'était peut-être la Tête de Sanglier, mais peut-être pas aussi. C'était sûrement la Tête de Sanglier, mais ce n'était pas important. Lentement, il avance, son seul contact avec le monde réel étant l'éclair de lucidité qui lui venait alors. Il ne peut pas transplaner dans cet état. Sinon, il se verrait partir en morceaux, désartibulé, peut-être bien décapité. Alors, il devait marcher. C'est ce qu'il fait. Il valse en direction du château, Poudlard, là où il allait trouver le sommeil. Doucement, il rit, son visage se frottant presque au bitume alors qu'il chancellait un petit peu trop. Les sons, tout comme sa vue, étaient floutés. Un plaisir artificiel, qui l'enchante mais qui lui rappelle tant de choses, de mauvaises choses qu'il croyait pouvoir fuir. Il avait le vin heureux, mais ce n'était pas toujours suffisant. Ce soir, ça va bien.

En dehors de lui, la rue semble déserte. Ordinaire. Rien de spécial ne se profilait en dehors de sa perception alcoolisée des choses. En fait, la nuit en était une comme toutes les autres. Il n'y avait pas d'arômes. Pas de couleurs. Pas de plaisir. Ce n'était qu'une nuit noire, qui entourait Ghrystal Prendergast. Personne n'allait pouvoir interrompre sa petite valse nocturne. Entre ses lèvres, il sifflote Tchaïkovski, ses cygnes nageant dans une marre alcoolisée.

Anthéa se sentait lourde. Au sens figuré du terme, elle n’avait pas pris cent kilos en trois jours. C’était comme si son petit cœur avait durcit, aussi lourd que le plomb. Quelque part, était-ce vraiment étonnant ? Beaucoup d’événements s’étaient entrechoqués dans sa vie récemment. Et l’avaient chamboulée, ce qui n’était pas peu dire. D’abord, d’abord… La mort de sa mère. Rien que ces quatre mots firent couler une perle salée sur sa joue. Elle vint mourir sur ses lèvres. Elle était vide et pâle comme un fantôme. La vie avait subitement perdu son goût acidulé. Les couleurs avaient été happées dans une tornade destructrice. Et son empire d’argile s’effondrait lentement sous ses yeux, sans qu’elle n’y puisse rien. Impuissante petite créature.

Un jappement inquiet la fit sortir de sa torpeur macabre. Sa chienne au pelage d’argent la toisait d’un œil attentif. Paraissait que les animaux possédaient une sorte d’instinct particulier. Un sixième sens, c’était ça le terme. Et ce truc, ça les rendait apte à comprendre les tourments des hommes. Enfin, dans une certaine mesure. C’était pas comme si son chien allait devenir son psy’ non plus. D’un geste empli de tendresse complice, elle caressa Alba pour la rassurer. Pour le coup, la blonde avait énormément de mal à prendre sur elle. Ca faisait trop d’un coup, tout ça. Oui parce qu’en plus de la mort de sa mère, lecteurs, y avait autre chose. Y avait que son père n’était pas du tout son père, en fait. Sa mère avait eu la présence d’esprit de lui laisser le nom de son vrai père. Mais ‘tain, c’était pas suffisant. La petite fille en elle sanglotait violemment. Malheureusement, y avait personne pour la consoler.

Elle se promenait dans Pré-au-Lard, allez savoir pourquoi. En fait, l’Auror trouvait que ce village avait un certain charme. Dans le genre endroit irréel, comme dans les contes de fée qu’elle lisait étant gamine. C’était peut-être parce qu’au loin, elle pouvait voir l’immense château de Poudlard se découper dans la nuit. La magie flottait dans l’air, elle le sentait. Pendant un court instant, elle se sentit décoller vers les étoiles. Le calme des rues désertes, l’odeur du froid automnal, sa mélancolie bridée… Tout ça fut balayé quand elle entendit la Samoyède grogner. Mécaniquement, la sorcière porta la main à sa baguette, sans faire de mouvement brusque. Elle avait les yeux rivés sur la pénombre, là où sa chienne s’était raidie. Des bruits de pas hésitants, et puis une silhouette titubante. Elle leva les yeux au ciel, soulagée et agacée que ce soit qu’un élève.

« - Alba, sage. La chienne posa son arrière-train, mais continuait de montrer les crocs, méfiante. Sa maîtresse lui caressa tranquillement la tête en scrutant l’autre. Mais qu’est-ce-que tu fous ici toi ? Sérieusement, c’est quoi cette manie de violer le règlement et de courir des risques de sanctions. Vous êtes une génération de suicidaires ma parole ! »

Son insigne d’Auror luisait sur sa veste en cuir aux reflets des lampadaires. Avec un peu de chance, il le remarquerait et prendrait une décision sage ; se faire escorter jusqu’à l’école par ses soins. Ne vous méprenez pas, ça ne voulait pas dire qu’il aurait esquivé une leçon de morale. Même si elle était pas vraiment la mieux placée pour faire ça. Mais bon, veiller à la sécurité des gens, c’était son job non ? Et si elle faisait rien quand elle croisait un gamin visiblement bourré en dehors du château la nuit, c’est qu’il valait mieux démissionner. Anthéa espérait que l’importun ne fasse pas d’histoires ; elle avait pas la tête à ça, ce soir. Au pire elle pourrait le stupéfixer et l’expédier à Ste-Mangouste. Là au moins, il passerait bien sa nuit.

« Mais qu’est-ce-que tu fous ici toi ? Sérieusement, c’est quoi cette manie de violer le règlement et de courir des risques de sanctions. Vous êtes une génération de suicidaires ma parole ! »

La surprise le jetait presque sur le sol lorsque la voix inquisitrice de la jeune femme glissait vers ses tympans. Non mais, qu'est-ce qu'elle voulait ? Qui avait osé lui donner le droit de le ramener sur terre, loin des cygnes chancelants qu'il s'imaginait danser dans l'ombre ? Elle, c'était qui, elle foutait quoi ? D'où se permettait elle de mentionner le règlement alors qu'elle ne faisait pas partie du personnel de l'école ? Baignant dans la bonne humeur, Ghrystal se sentait peu à peu remonter à la surface, à cet état de mépris passif qu'il portait à ceux qui le dérangeait, qui faisait du sur place. Une génération de suicidaires, hein ?

« C'pas comme si t'faisais pas partie d'la génération de suicidaires, toi aussi. Selon... les... les gens qui décident ce que les choses veulent dire, le mot génération désigne un... euh... un groupe d'humains qui... On est dans la même génération, c'tout ?! »

Cette vieille/jeune folle, il ne l'a connaissait pas et, pour l'instant, tout ce qu'il voulait, c'était retourner à sa salle commune. La mauvaise humeur d'une lambda ne l'intéressait pas, en plus qu'elle était trop âgée pour lui... pis que son visage était massacré par une balafre dégueulasse qui anéantissait ses pauvres chances d'être ravissante. Pffeuh. S'aurait pu être pire. Il aurait pu tomber sur un Mangemort et, dans cet état, il aurait rien pu faire hormis l'insulter puis crever comme une Mer** dans un grand éclat de lumière verte. Il lui en voulait tout de même de l'avoir sorti de son état magique, son bien être artificiel causé par l'alcool et la rue déserte. Elle, elle lui avait parlé, lui avait rappelé que les règlements existaient et avait insulté sa génération. Merci la conne, t'as tout brisé, t'as coupé en plein dans mon Tchaïkovski. Mes pauvres cygnes se noient dans mon lac de bière. Nice job, imbécile.

« Et pis toi-même, tu fous quoi ici ? »

Il venait de voir l'emblême briller sur sa veste. Une Auror. Sérieusement ? Ils avaient tellement rien à faire qu'ils se baladaient dans les Rues de Pré-au-Lard à la fermeture des bars ? Genre, partir à la chasse aux Mangemorts ça leur tentait pas ? C'était sûrement bien plus facile d'embêter les élèves de Poudlard, puis de récolter leur paie, bons à rien qu'ils étaient. Il ne lui laissa pas la chance de répondre ou commenter ce retournement de question, se mettant tout de suite à parler. Il semblait dérangé, maintenant.

« Oh. Auror. Parce que, faute de faire quelque.... quelque chose à propos des Mangemerdes qui font cramer des trucs partout au pays, c'est bi..bien mieux d'embêter un élève qui sort d'la taverne. Bon choix de carrière, ça paie pas mal pour pas beaucoup d'efforts... »

Il savait très bien qu'il allait se foutre dans lel pétrin. Il tenta simplement de continuer son chemin, passant à côté de la femme.

Le môme bafouilla ce qui ressemblait à une réplique bien dosée. En l’occurrence, c’était sûrement le taux de sang dans son alcool qui était trop dosé. Anthéa ne comprit pas le quart du tiers de ce qu’il articulait. Pour y remédier, elle s’était approchée lentement, mais sûrement, accompagnée de sa fausse louve. Juste un éclat de voix prônant qu’ils étaient de la même génération. Mais bordel, qu’est-ce-qu’il racontait ? Elle roula des yeux dans ses orbites bouillantes de fatigue et de lassitude. Le karma, le destin, la vie -ça revenait au même- l’avait essorée jusqu’à laisser une enveloppe vide. Et là, encore un obstacle. Un jeune assez déchiré pour plus savoir aligner deux idées et les débiter correctement. Forcément, il avait fallu que ça tombe sur elle. Quel que soit le dieu qui la surveillait, il devait rire à s’en briser les côtes en ce moment.

« - Tu devrais arrêter d’essayer de parler, tu vas te faire mal à ce rythme-là. »

Elle aurait pu la boucler, mais la tentation d’une réponse bien sentie était trop forte. Comme d’habitude. Mais elle n’était pas au bout de ses surprises. V’là que le gamin râlait après le Ministère et leurs actions. Ou plutôt, leur non-activité. Sadler s’était figée d’étonnement, qui se transforma bientôt en agacement profond. Bon, l’échange commençait à dégénérer. Et si il continuait sur cette lancée, aucun doute que l’Auror allait perdre son sang-froid. Et croyez-moi, lecteurs, vous ne voulez pas être dans son sillage quand ça arrivera. Ce qui la garda maîtresse d’elle, c’était le simple facteur alcool et jeunesse. Les ado’ étaient des bêtes ingrates et inconscientes du seul fait que le monde ne tournait pas qu’autour d’eux. Alors oui, elle lui pardonnait sa débilité juvénile, il se rendait pas compte. Puis comment le pourrait-il ?

« - Tu sais gamin, si on faisait pas notre boulot comme tu dis, t’aurais même pas la chance de te balader librement dans les rues de Pré-au-Lard à c’t’heure. Fondamentalement, t’as pas le droit, mais ça c’est un autre sujet. Laisse-moi t’expliquer un truc… Là, elle s’approcha assez près pour réussir à distinguer la couleur de ses iris. Un bleu profond, très différent du sien dans cette pénombre. Si on s’emmerdait pas à faire des tours de garde à pas d’heure, les cagoulés seraient les rois du monde. Je suis pas là pour t’écouter disserter sur la politique, mais pour te ramener à Poudlard. Surtout que ton avis, je m’en tape, t’as pas idée… Donc sois tu me suis gentiment, sois on passe au niveau supérieur. Et j’te promets que t’aimera pas ça. »

Il puait l’alcool, en plus. Son ton était aussi glacial qu’une brise importée directement d’Alaska. Le manque de respect et de discernement, c’étaient deux choses qui avaient le don de l’énerver bien comme il fallait. Elle se recula, les bras ouverts en signe de défi. La provocation était un jeu dangereux, surtout avec des sorciers alcoolisés. Mais là, la jeune femme ne s’en n’était pas privée. C’était un pauvre étudiant complètement saoul, c’était même pas dit qu’il arrive à choper sa baguette. Donc de là à flipper qu’il puisse l’envoyer sur les roses à coups de sortilèges… Franchement, elle avait toutes les raisons d’être confiante. En signe d’approbation et de soutien, Alba se mit à aboyer en direction du collégien. La Sang-Mêlée ne la freina pas. Si ça pouvait suffire à le dissuader de faire quelque chose de stupide, qu’à cela ne tienne.

Non, il n'allait pas se faire mal en parlant. Parler, c'était facile, même si il butait sur les mots. Au pire il se mordrait la langue et ça ferait mal pendant quelques secondes. Rien de bien gros. Rien de majeur ne pouvait lui arriver en parlant. Et donc il leva la main, balayant l'air avec sa paume, comme si il voulait chasser une mouche, faisant signe à la femme qu'il en avait rien à faire. Non, il n'allait pas se faire mal, tout irait bien. Suffisait qu'elle retourne se cacher dans son trou, au Ministère, pour qu'il puisse se taire et se laisser aller à la poétique nocturne. Mais, alors qu'il marchait, elle s'était approchée, son cabot la suivant sur les talons. Puis, elle se mit à parler, à cracher son venin et ses avis insignifiants dont il en avait totalement rien à faire. Elle racontait n'importe quoi, des trucs pas intéressants. Il soupira fortement, détournant le visage du sien. Elle était pire qu'un laxatif, en fait. Elle semblait vraiment vouloir défendre sa profession alors que des attentats avait toujours lieu un peu partout au pays. S'aurait été plus simple si elle avait simplement admis qu'elle travaillait pas vraiment pour des idéaux mais plutôt pour l'agenda d'un ministre qui serait remplacé dès que jugé trop véreux. Surtout que ton avis, je m’en tape, t’as pas idée… Donc sois tu me suis gentiment, sois on passe au niveau supérieur. Cette phrase l'avait forcé à reporter son regard dans celui de l'Auror, la dévisageant fortement. Et j’te promets que t’aimera pas ça. » Incrédule, il ne détournait pas les yeux, fronçant les sourcils alors que la rage montait en lui. Et, alors qu'elle se reculait tout en prenant une de ces poses insultants style viens t-en pour voir, il eu la brillante idée de lire le nom qu'il avait sur l'insigne. Anthéa...

Il fut interrompu par les jappements de la bestiole qui accompagnait la jeune femme. Bon, c'en était trop. La folle donnait carrément l'impression de vouloir se battre. Lui, il en pouvait plus. La pression que lui mettait l'enfoiré de canin le forçait à sortir sa baguette, ne sachant pas trop quoi en faire. Ne comprenant pas trop ce qui se passait et ne souhaitant pas attaquer une auror, il tenta d'informuler un #Protego. Chose qui, grande surprise, ne fonctionna pas. Il n'arrivait pas à se concentrer. Les aboiements, son manque de concentration, l'autre qui lui posait un défi. Il ne savait pas comment réagir, comment faire, comment s'en sortir, ce qu'il devait faire pour simplement aller se coucher sans avoir une foutue auror après lui. Il garda sa baguette levée, se préparant à lancer un sort sur le chien si il devenait plus agressif que bruyant.

« Ouais bah... dis ça aux victimes. Aux gens qui crèvent parce que vous faites rien. Dis leur que mon avis, on s'en tape. Que y'a bien que toi qui sait de quoi tu parles. Un chien du ministère peut pas comprendre, c'est sûr. Il désigna Alba du menton. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mot. J'ai pas... j'ai pas besoin de sa Divine Incompétence pour m'rendre à Poudlard. Va... essaie donc de chasser les mangemorts. Essaie de te rendre utile, je sais que c'est difficile pour toi, "Anthéa". On t'a formée pour es...escorter des élèves saouls ? Si t'es... si t'es incapable au point de devoir envoyer ton cabot sur une personne dans mon état... c'est qu'en plus d'être une auror, t'en es une mauvaise.

Voilà donc qu'il découvrait la manière la plus agressive dont on pouvait parler tout en étant incapable d'articuler correctement. L'adrénaline le faisait assez dégriser pour au moins lui donner la capacité de communiquer à peu près correctement. Cependant, la main qui tenait sa baguette tremblait énormément. Non seulement il était pas à l'aise, mais il était saoul. Il n'avait jamais oser confronter quelqu'un comme ça, mais elle le cherchait. Elle lui semblait déjà sérieusement dérangée, particulièrement pour un membre des forces de l'ordre. Si au moins il était capable de se rappeler du sort... le sort pour désaouler. Finite... Tibilus ? Il n'arrivait pas à voir et penser correctement. Tout se dédoublait, dansait devant ses yeux.

#Finite Tibilus

Aucun effet. Non, ce n'était pas ça. Presque paniqué, il marmonna finalement la formule #Protego. Cette fois, ça avait fonctionné. Il songeait à lancer un sortilège du stupéfixion sur le chien si il se faisait trop... envahissant. Il jeta un regard à la jeune femme. Il voulait savoir son nom de famille.

« J'veux pas voir ton chien s'approcher de moi. Même pas d'un pas. Même pas un. »

Là, si on lui avait demandé de se comparer à une chose organique, mais non vivante, elle avait déjà sa réponse. Un foutu volcan en fusion, sur le point de vomir des torrents de lave destructeurs. Dans le genre métaphore puissante, ça avait de la gueule. Si on lui avait demandé un objet ? Une bouilloire sifflante, la température du métal plus élevée que l’Enfer lui-même. Bon, et si on arrêtait les comparaisons délirantes, et qu’on revenait à nos moutons ? L’Auror bafouée dans son rôle, doublée d’une femme vexée. Le môme avait aucune idée du danger auquel il s’exposait. Mais elle ne disait rien, elle le laissait sortir des imbécilités plus grosses qu’un Basilic. Se mordant frénétiquement l’intérieur de sa joue pour s’empêcher de céder à la colère qui montait. C’était tellement compact, ça lui faisait une boule dans l’estomac. Elle mourrait d’envie d’aller se défouler sur un truc, vivant ou pas. Mais si elle se cassait, c’était la crédibilité zéro, et le laisser gagner… Et ça, jamais.

Le flot d’inepties paraissait interminable. La blonde aurait pu se noyer dedans si elle ne s’était pas isolée mentalement. Pitié, faites qu’il tombe raide, face contre terre, qu’on en finisse. Elle s’imaginait les scénarios catastrophes les plus improbables, quand un mouvement la fit tiquer. Voilà qu’il sortait sa baguette. Il voulait sans doute faire le mariole et l’impressionner en jouant avec. Entre les mains d’un gamin avec trois grammes dans chaque bras, l’instrument de magie n’était plus qu’un vulgaire bout de bois. Elle se félicita de cette comparaison, en esquissant un petit sourire pour elle-même. Par contre, Alba semblait nettement moins amusée. Prête à sauter à la gorge de l’étudiant, et elle avait l’air de s’impatienter. D’ailleurs, ça le faisait carrément flipper, l’autre. Eh, abruti, provoque pas quelqu’un qui a un chien si t’en a la trouille ! Elle aurait adoré lui balancer ça. Mais elle devait impérativement garder son calme ; le désarmer devenait la priorité. Qu’est-ce-qu’il marmonnait, il essayait de jeter des sorts ? Elle était bonne, celle-là…

« - Ecoute, j’pense qu’on est partis du mauvais pied, et que ton… état t’aide pas. Une de ses mains vint se poser sur le crâne pelucheux de sa chienne. Elle cessa immédiatement de grogner, et se détendit, sans pour autant lâcher la menace potentielle des yeux. Chht, ça va, murmurait l’Anglaise à son attention, avant de relever la tête vers l’autre idiot. Dans le genre exaspérant, t’es mon grand gagnant, ouais. Bien ça, ‘fallait continuer à faire diversion, juste le temps de glisser sa main dans son dos… J’avais jamais vu quelqu’un railler autant le Ministère, devant une Auror en plus. T’es chez qui pour être aussi révolté, Gryffondor ? En plus, elle pouvait apprendre quelques informations sur lui, pourquoi s’en priver ? Ses doigts s’enroulèrent fermement autour de sa baguette, rangée à sa ceinture, toujours très calme en apparence. Soudain, elle s’esquiva sur le côté avec vivacité. Stupéfix ! Alba, file ! »

Même sans un regard, la bête blanche comprit l’ordre de sa maîtresse. Elle galopa jusqu’à un recoin isolé, là où elle serait inatteignable. Anthéa aimait avoir sa boule de poils à ses côtés, et appréciait son aide précieuse. Mais elle ne permettrait jamais qu’elle soit blessée par la magie. En fait, ça la rendrait folle de rage et de douleur. Donc ‘valait mieux pas s’en prendre à sa protégée. Le sort lui aussi, avait suivi les directives, et fonçait tout droit sur l’élève. Au fond, elle regrettait d’en être arrivée là, elle avait pourtant eu l’impression d’avoir joué les bonnes cartes, au bon moment. Peut-être que ça venait pas d’elle, au final. Puis elle pouvait pas se blâmer pour les c*nneries de tout le monde, non plus ! Il s’était foutu dans le pétrin tout seul, et maintenant, l’Auror espérait qu’il s’en mordrait les doigts. Si il résistait, elle comptait bien lui faire regretter d’avoir voulu jouer les durs. On ne défiait pas Sadler sans conséquences, non monsieur.

Il était distrait par le premier sortilège, c’était le moment de trouver quelque chose d’ingénieux à faire. Quelque chose qu’il pourrait pas anticiper, ni contrer sur le coup. Son cerveau palpitait à la recherche d’une idée de génie. Ses yeux virevoltaient autour d’elle pour trouver un truc inspirant. Là, les poubelles ! Et tant pis pour le bordel, elle rangerait plus tard. C’était pourtant pas la priorité là, hein ! Concentrée, elle jeta un #Waddiwasi Multiplicare, qui touchèrent 2 poubelles en ferraille, les dirigeant vers son adversaire improvisé. Le but était pas de le blesser, simplement de l’immobiliser et de le distraire. Sans sa baguette, il ferait beaucoup moins le malin, c'était sûr. Elle aurait parié n’importe quoi là-dessus. Si seulement ça pouvait suffire à le stopper dans sa frénétique idiotie, ça lui rendrait la tâche plus simple. Mais la sorcière avait la désagréable sensation qu’elle s’était empêtrée dans un duel. Pour une fois que c’était malgré elle…

Dawn in the Darkness

PV Emily Lynch

C'était l'heure. Il était très tôt ce matin là, et la lumière du jour n'avait pas encore pointé le bout de son nez. La jeune femme s'habilla assez rapidement. Dans tout les cas, elle allait bientôt se changer de manière icognito, sa tenue d'Oiseau de Feu était bien à sa place, au fond d'un sac de cours tout a fait ordinaire à l’œil nu, mais magiquement extensible. D'ailleurs, ce matin, c'était comme si elle se préparait pour aller en cours... mais avec deux heures d'avance. Beaucoup de Phénix privilégiaient le soir pour les actions, dans la nuit. Mais, il y avait bien moins de monde dans les rues le matin très tôt. Surtout dans le monde des sorciers qui n'avaient pas besoin de prendre la voiture ou quelconque autre automobile a roue. Non, là c'était la poudre de cheminette, le transplanage ou les WC du Ministère. Un coup de baguette sur son visage pour dissimuler sa fatigue sous un bon filet d'eau et c'était parti. L'Irlandaise mangerais un morceau au retour de Poudlard. Mais qu'allait-elle faire donc si tôt d'ailleurs? Une mission, et solo en plus, sa première. Elle allait voir si oui ou non une autre jeune femme allait devenir potentiellement une alliée. Pour cela, Laurae devait passer incognito en tant que Phénix, et donner ses impressions sur ce qu'elle allait jauger être comme une nouvelle adolescente trop engagée et non sérieuse ou plutôt un véritable sens de valeurs qui allait dans le sens des êtres tels que les Phénix. D'ailleurs, en y pensant, ce serait bien aussi d'intégrer des Elfes et autres créatures dans les rangs des Oiseaux de Feu... Bref, encore une idée qui émergea dans la tête de la magnifique brune.

Un étirement, et puis la Syverell passa la porte de la salle commune.... Du moins l'entrée et la sortie secrète plutôt. Celle qui n'avait jamais été violée par quelqu'un de l'extérieur contrairement aux autres maisons. Un haussement de sourcil, sa baguette à la main, et ses pas se dirigèrent vers l'extérieur du château. Tout d'abord, près de la forêt, à côté de la volière. Calypso devait l'attendre pour signaler que la lettre était bien arrivée a destination. Comme Laurae s'en doutait, l'oiseau au plumage vert foncés et noir d'encre aux nuances d'émeraude et aux yeux cerclés de jaune l'attendait bel et bien sur une branche d'arbre. Un cri fut poussé avant l'envol de l'oiseau vers son nid solitaire, caché aux yeux de tous dans la forêt. Les Augurey étaient réputés pour être des solitaires... Et a sa grande joie, la brune aux yeux verts et dorés avait pu dresser cet oiseau magnifique grâce à sa langue natale: l'irlandais. Sa lettre était apparemment bien arrivée à destination le soir même, et donc la jeune femme su que la dénommée Lynch devait l'attendre ou se préparer pour leur rendez vous. Arrivée au Portail de Poudlard, Laurae transplana jusque dans Pré Au Lard, alors vide de personne. Les lampadaires semblaient toujours allumés, et quelques lueurs rosées faisaient leurs apparition à l'Est. Très bien. 5h du matin, et à son poste. Avant d'aller au point de rendez vous, la jeune femme se changea rapidement. C'est ainsi que son jean devint un pantalon en cuir noir moulant, sa chemise blanche devient un corset noir qui tenait sur les épaules ses mitaines (qui cachait aussi son tatouage) de même couleur grâce à des reliures de cuir qui rappelait son pantalon, une capuche qui se rabattait sur ses cheveux attachés en longue queue de de cheval, et un foulard qui montait jusqu'à son nez, cachant aussi son cou par la même occasion. Pour finir, deux gants noir en cuir, des lentilles bleues sombre, bleu océan.

Son sac bien caché dans les bois hurlants avec un #Kaleidem, elle s'approcha de la ruelle sombre qui servait de point de rendez vous... Et elle attendait, adossée à un mur. Il était pas loin de 5h15.

Il était tôt, très tôt. La vieille montre d’Emily qui faisait un bruit étrange affichait trois heures trente du matin et bien que le rendez-vous n’était pas pour tout de suite, la rouquine était allée se coucher bien trop tôt la vieille qu’elle n’arrivait plus à dormir. Au moins elle aurait le temps de se préparer tranquillement, du moins fallait-encore qu’elle sorte du dortoir sans réveiller ses camarades qui dormaient profondément. Elle attrapa ses affaires sans oublier sa baguette, sait-on jamais, puis se rendit dans la salle de bain afin de s’y préparer tranquillement. Elle s’observa durant un long moment dans le miroir avant de se passer de l’eau sur le visage afin de se donner un petit coup de punch. Une fois bien réveillée, elle se dépêcha d’enfiler ses vêtements pour rester le moins longtemps possible ici, elle avait trop trainée à s’observer dans la glace. Emily sortit discrètement de la pièce en faisant bien attention que la porte ne fasse pas de bruit, puis elle observa sa montre avant de voir qu’il lui restait pas mal de temps avant le rendez-vous. Elle décida donc de retourner dans son dortoir le temps que le temps passe un peu et tout aussi discrètement que la première fois elle s’installa sur son lit et mit la couverture sur elle au cas où une de ses camarades aurait la merveilleuse idée de se réveiller.

Le temps s’écoulait doucement, Emily surveillait régulièrement l’avancée du temps, puis le moment fut enfin arrivé ! C’était maintenant mission impossible, enfin pas vraiment, il suffisait tout simplement de bien connaitre les différents passages secrets qui parcouraient l’école et surveillés ou non, ils ne l’étaient sans doute pas à cette heure-ci. Toujours le plus discrètement possible, elle arriva à sortir de la salle commune sans problème, à l’exception d’un bruit étrange qui lui avait croire que quelqu’un l’observait, elle arriva à quitter le château sans trop de difficultés. Encore quelques mètres et elle arriverait hors de la zone d’effet des sortilèges de protections de Poudlard, mais malheureusement elle n’était pas encore arrivée, elle devait parcourir tout le chemin jusqu’à Pré-au-Lard et ce n’est pas vraiment la porte à côté. Emily prit son courage à deux mains et se lança donc en direction du fameux village sorcier. Elle parcourut une vingtaine de mètres avant de s’arrêter net et de se taper le front avec sa main. Pourquoi ne transplanait-elle pas, comment avait-elle oublié qu’elle pouvait le faire ? Emily se concentra alors sur sa destination et disparu presque instantanément.

Quelques secondes plus tard, elle se retrouva à l’entrée du village dans un coin un peu à l’abri, elle avait eu l’intelligence de ne pas se pointer en plein milieu de celui-ci, c’était loin d’être une bonne idée. Bon, maintenant il lui fallait se rendre au point de rendez-vous, une ruelle sombre du village, l’endroit parfait pour une rencontre, bien qu’un peu cliché, mais qu’importe ! Emily ressentait un peu d’excitation, plus elle approchait du point de rendez-vous, plus elle avait difficile à tenir en place, elle avait un peu dur à réaliser ce qu’elle était sur le point de faire, mais quelques minutes plus tard, il était impossible de faire demi-tour ! Elle était là, cette fameuse ruelle et au fond de celle-ci, une silhouette adossée au mur. Emily s’approcha d’un pas décidé et confiante, plus elle avançait, plus elle distinguait la personne qui l’attendait et la tenue qu’elle portait et il faut avouer qu’elle était plutôt classe. Cette tenue lui donna même une idée pour faire une entrée fracassante, enfin, plutôt humoristique. Une fois arrivée elle dit avec son plus beau sourire.

- Hey, sympa la tenue, j’y aurais droit moi aussi ?

Des bruits de pas résonnèrent sur les pavés. C'était des pas qui semblaient être hésitants dans ce petit matin d'hiver. Des pas qui semblaient vouloir se cacher du monde, et des pas... en même temps qui erraient. Et puis ce fut une silhouette qui passait l'encadrement de la rue sombre et froide. Au loin, un miaulement agressif d'un chat avait retentit. Pendant quelques secondes la Syverell ferma ses faux yeux bleus et regarda la dénommée Emily Lynch, jeune femme plus âgée qu'elle. Au moins, on recrutaient pas des gamins, c'était bon à savoir. Quoi que... seulement quelques années de plus ne voulaient rien dire. C'était à la Syverell d'en juger. Et, bien malheureusement pour la fillette en face d'elle, c'était Lau' aussi qui allait la recruter ou non chez les Phénix, en temps que possible alliée. Un jour peut-être, celle qui est en face d'elle sera une nouvelle collègue de Feu. Une autre sœur d'arme.

- Hey, sympa la tenue, j’y aurais droit moi aussi ?

L'étonnement de la Syverell avait du se faire ressentir. Un point pour la nouvelle. Mais bon, cette phrase déstabilisante aurait pu mettre l'irlandaise en colère si celle-ci n'avait pas eu la réflexion qu'il pouvait s'agir d'une manière ou d'une autre de déstresser. "Pour ce qui est de la sœur d'arme on va attendre encore un peu hein?" L’encapuchonnée ne dit rien et s'avança vers la gamine-plus-âgée-qu'elle et la toisa de ses iris bleus. Un long moment. Une fois fait, elle se recula un peu, et se massa la nuque.

- C'est toi la nana du coup. Tu veux t'allier aux Phénix. Pourquoi?

Certes, c'était direct...mais elle devait poser des questions. C'était obligatoire. Beaucoup de personnes s'engageaient beaucoup trop tôt dans les luttes, que ce soit pour la société et le ministère ou contre les redoutables mages noirs, et malheureusement beaucoup d'autres n'avaient pas eu la chance de le comprendre...avant de mourir. Cependant, l'assurance de la femme en face d'elle commençait déjà à un petit peu convaincre la Native d'Irlande.

Attendant la réponse, les yeux bleus sombres de la Phénix ne quittèrent pas ceux de la futur (peut-être) alliée de l'Ordre. C'était la première fois que Laurae recrutait sur le terrain. Ils avaient vraiment besoin d'alliés potentiels. Le monde commençait à devenir de plus en plus dangereux, et le ministère était déjà totalement débordés. La Syverell espérait réellement rentrer de sa mission avec une bonne nouvelle et pas un échec soldé par un sortilège d'amnésie.

L’entrée fracassante d’Emily était un franc succès ! Quoi non ? Si arrêtez, elle n’avait peut-être pas eu de réponse à la question, mais au moins elle se sentait un peu plus détendue et était prête à passer l’interrogatoire, car bien qu’elle ne savait pas comment tout cela allait réellement se passer, la rousse se doutait tout de même qu’elle allait devoir répondre à tout un tas de questions sur ses motivations et s’en doute d’autres choses qui lui étaient un mystère pour le moment. Mais avant, c’était le moment de silence, celui durant lequel on ne dit rien et on s’observe histoire de voir qui on a en face de soi. C’était quelque chose d’assez logique, observer simplement permettait d’en savoir déjà beaucoup sur une personne, cependant la manière de faire de la Phénix surprit un peu Emily qui ne s’attendait pas vraiment à l’avoir aussi proche d’elle durant quelques instants. Mais si elle jugeait Emily, la rouquine elle aussi en faisait autant, après tout si elle devait travailler avec eux, autant agir comme eux non ? Elle observa donc la jeune-fille durant un court instant également et malgré tous les efforts déployés par Emily, elle n’arrivait pas à reconnaitre qui pouvait se cacher sous le masque, dommage, ça aurait été drôle ! Puis l’encapuchonnée s’éloigna, marquant par son action la fin de l’inspection.

- C'est toi la nana du coup. Tu veux t'allier aux Phénix. Pourquoi?

Ah ben voilà enfin la fameuse question ! Mais Emily était restée bloquée durant un instant sur la première phrase de la Phénix. Évidemment que c’était-elle la nana, a quoi s’attendait-elle ? Déception peut-être, bon si Emily ne convenait pas, elle ferait les choses autrement alors, mais elle ne préféra pas se formaliser. Maintenant il fallait répondre à la question, chose à laquelle Emily n’avait jamais vraiment réfléchit, après tout elle n’avait jamais pris le temps de se poser la question, elle voulait le faire, tout simplement. Choisir son camp en ces temps troublés y avait-il vraiment besoin de se justifier ?

- Le monde part en couil** ! Faut-il vraiment que je me justifie ? Les instances officielles sont inefficaces et ne semblent même pas envie d’agir ! J’ai pas envie de me réveiller un matin et de me rendre compte que le monde a changé au point que je doive écouter une bande d’imbéciles masqués qui se croient supérieurs parce qu’ils l’ont décidé. Il est temps que toutes ces con**ries s’arrêtent une bonne fois pour toutes et il n’y a que vous qui semblez être capables d’y arriver. Puis s’il faut choisir son camp, je choisis le vôtre !

Bon, ça c’était fait ! Ce n’était peut-être pas suffisant, mais au moins elle disait clairement qu’il était hors de question de se laisser mener à la baguette par ce groupuscule auquel s’opposait l’Ordre du Phénix. Dans le meilleur des cas, ce qu’elle venait de dire était convainquant, dans le pire, elle était repartie pour une séance d’argumentation, ou peut-être qu’elle allait se réveiller dans son lit sans se souvenir de ce qu’il s’était passé lors de cette fameuse matinée… Tout restait à voir maintenant la réaction de la Phénix, de son côté, Emily restait plutôt calme, inutile de s’emballer trop vite…

Impulsion. Colère. Franchise. Ces trois mots avaient leurs mauvais côtés certes. Mais il y avait aussi de bonne nuances. Des nuances de blancs, de gris, de noir, de nacre, de perle, de souris, d'ébène. Tant de nuances qui sonnèrent comme des clochettes aux oreilles de la Syverell. Le discours brûlant et la réponse flamboyante de la Lynch ressemblaient aux flammes brûlantes d'un Feudeymon. Mais voilà, les Phénix n'étaient pas que des destructeurs du mal par la violence. Il l'étaient aussi par la compassion et la guérison de leurs larmes qu'ils déversaient sur cette société qui partait en "c*uille" selon la gamine en face d'elle. La jeune femme prenait avec intention chacun des mots. Une justification? Non. Seulement une observation de son ressentiment. Mais c'était pas mal. Les aurors inefficaces ? La jeune Syverell haussa les épaules. Elle n'était pas tout à fait d'accord ou du moins, c'était pas le soucis principal selon elle. Si il y avait des Phénix chez les agents du Ministère, elle savait qu'elle pouvait trouver des mangemorts aussi. De la corruption. De l'argent sale. Du terrorisme. Du silence.

La fin de la réponse de la Lynch ne convaincs pas énormément l'Irlandaise. Pas qu'elle n'était pas d'accord avec toutes les phrases de la jeune femme, mais plutôt qu'elle avait aussi peur de son impulsivité... Impulsivité qui lui plaisait et qui plairait certainement à un autre gaillard de l'Ordre. Mais il fallait aussi développer l'intelligence de la patience même si on aimait le rentre dedans. A qu'il était dur de choisir pour un ordre entier quand on était qu'un seul. Le groupuscule était le Phénix, et la jeune femme avait l'impression de n'être qu'une flamme, une serre, un bec, un oeil, ou une plume de l'édifice. Voir une cendre même. Mais ça lui allait.

- Le feu condamne. Les larmes guérissent. N'oublie pas cela quand tu agiras en ton nom, et au nom des Phénix, au nom de la société. Ton impulsivité et ta soif d'arranger les choses. De te battre pour tes valeurs. Mais n'oublie pas non plus pour qui tu le fait.

En d'autres termes. La Syverell l'acceptait en temps qu'alliée. C'était clair. Mais, le regard de la Phénix restera posé sur la Lynch quoi qu'il en était. Il ne fallait en aucun cas cracher sur des alliées potentiels. C'était clair net et précis. Maintenant, il fallait être sur que la rouquine en face d'elle sache réellement de quoi il en retourne. Des sacrifices encouru et de ce qu'elle pourrait perdre. Entre outre, elle aurait du sang sur les mains, et accepterai de tuer, accepte le fait qu'elle pourrait être tuée en retour, torturée, blessée... Et surtout qu'elle ne devait jamais révéler son alliance avec les oiseaux de feu.

- T'engages -tu réellement dans cette alliance, prête à faire des sacrifices ? Accepterais tu de tuer? Es-tu préparée à mourir et souffrir? A te battre pour tes valeurs? Tu as le droit de refuser. Réfléchis bien...

La jeune femme lui tendit la main. C'était le moment de vérité. Le moment tant attendu. Dans sa deuxième main, la baguette était prête si jamais la Lynch refusait ou déclinerai l'offre. La jeune femme savait qu'il n'y avait aucune raison qu'elle parte en courant, non, c'était juste aussi pour la rassurer. Si elle voulait être en paix, elle avait le droit. Et elle le serait réellement les souvenirs effacés. Il n'y avait pas de raison à être dur avec elle. Tout le monde avait le droit à une vie pleine de bonheur (ce serait naïf certes, mais moins dangereux). Il y avait toute forme de courage. Et celui de vivre une vie saine même en temps de guerre en était une. La lâcheté était l'aide à la terreur, nourrir la soif des ténèbres. Voilà ce qu'il en était pour la Phénix.

Que pouvait-elle faire de plus ? Emily parlait peut-être un peu trop avec son cœur et le souhait qu’un jour tout puisse changer. Même si elle ne comprenait probablement pas tout ce qu’il se passait, elle n’était pas stupide pour autant et sentait clairement que les choses n’étaient pas claires et elle refusait de laisser les choses aller sans essayer d’avoir fait quelque chose. Mais comment elle toute seule pouvait-elle faire quelque chose ? Il lui fallait se rapprocher de personnes qui, elles avaient justement les capacités et l’envie de faire quelque chose et qui de mieux que les Phénix pour agir ? Certes, ils n’ont peut-être pas la meilleure réputation, mais ils inspiraient plus la confiance chez Emily que les autorités et agents officiels du ministère de la magie.

Puis la Phénix lui adressa à nouveau quelques mots et pas n’importe quels mots. Ils marquaient clairement une approbation, mais aussi une mise en garde ! Agir en son nom, ça semblait logique, Emily n’avait pas l’intention de signer de la marque de l’Ordre ce qu’elle allait faire elle-même, sauf si celui-ci lui demandait évidemment. Se battre pour ses valeurs, les gens qui lui tiennent à cœur, c’était sans doute la plus grande motivation d’Emily. Savoir les personnes qu’elle aime être potentiellement en danger et ne rien faire, elle ne pouvait pas supporter cette idée. Enfin, en ce qui concerne la première partie, il y avait plusieurs interprétations possibles selon Emily. Ce que la fille encapuchonné disait n’était guère faux, mais cela ne pouvait se limiter qu’à un seul sens.

- T'engages-tu réellement dans cette alliance, prête à faire des sacrifices ? Accepterais-tu de tuer? Es-tu préparée à mourir et souffrir? A te battre pour tes valeurs? Tu as le droit de refuser. Réfléchis bien...

Suite à ces paroles, une main lui fut tendue. Une main pour l’accueillir, marquer cette alliance entre les Phénix et Emily. Alliance non sans conséquence puisqu’elle allait probablement devoir faire quelque chose qu’elle n’avait encore jamais réellement fait. Mais ce n’était pas cela qui lui faisait le plus peur, peut-être devoir souffrir ou pire : mourir ? Non, loin de là, elle savait très bien qu’en s’engageant aux côtés de l’Ordre, elle risquerait sa vie et elle était prête à prendre ce risque. Mais alors quoi ? Impossible à dire, devait-il vraiment y avoir une explication pour tout ?

- Je crois que mon choix était déjà fait avant, je sais très bien dans quoi je m’engage. Je suis prête à faire tout ce qu’il faut, même les choses les plus difficiles. Je sais aussi que tout ne se fera pas sans mal, c’est malheureusement ainsi, mais je l’accepte. Alors oui, je suis à vos côtés.

Emily serra la main qui lui était tendue, prête à faire ce qu’il faudrait le moment venu. Elle acceptait de prendre tous les risques qu’elle courait, faire des actes qu’elle n’avait même pas encore imaginé faire il y a encore peu. Mais que voulez-vous, quand on se bat contre quelqu’un, contre des idées, cela ne se fait pas sans sacrifice !