Besoin d'aide

Désolé pour l'attente :Embarassed:

Je hausse un sourcil devant sa réaction. Elle semble estomaquée devant le sortilège et je dois bien avouer que je ne comprends pas vraiment un tel niveau d'engouement. Lorsqu'elle m'explique que je maîtrise déjà la partie manumagie, mon visage se renfrogne légèrement. C'est aussi ce que je pensais lorsque j'ai réussi à lancer mon premier sortilège sans baguette. Sauf que si je bouge, que je ferme les yeux ou que j'essaie de le faire sans prononcer un mot, c'est un échec cuisant ! Mouais...

Je me gratte le haut du crane en posant les yeux sur la fleur épanouie. Sauf qu'un manumage n'est pas obligé de prononcer la formule en principe... comprenons nous bien, ça fait des années que je m’entraîne et des mois que je maîtrise cette étape. Mais il me faut toujours un intense moment de concentration sur ma cible, un contact visuel accru et surtout la formulation du sortilège pour y arriver. Autrement dit, si je maîtrise parfaitement la première étape, en conditions réelles de combat, ça m'est totalement inutile ! C'est frustrant ! Petit coup de pied dans une motte de terre qui dépasse légèrement du sol... on croirait voir un gosse.

Je n'utilise presque que des sortilèges informulés, alors autant te dire que quand j'ai maîtrisé la première étape je pensais que la seconde serait du tout cuit... tu parles... Les yeux sur mon instructrice lui crient de m'aider... sa réaction devrait me flatter, mais ça ne fait qu’accroître mon désarroi... qu'est-ce qui bloque ?!

Artemis n'est pas très convaincu de ma réponse. Il se gratte même la tête, peut-on faire plus explicite et cliché pour exprimer le doute ? Il précise alors que quoiqu'il sache lancer un sort sans baguette, à condition de prononcer l'incantation, le reste est pour l'heure impossible. Je tique lorsqu'il dit qu'il lui faut un véritable contact visuel avec sa cible.

Tranchant avec son pessimisme, plus collant que du chewing-gum, je me retrousse le nez.
— C'est intéressant, ça. Ça me fait penser à la legilimancie, où il faut aussi se concentrer et établir un lien visuel… T'as déjà essayé de lancer le sort avec l'incantation ?

Je sais plus s'il est legilimens, mais ça empêche pas de s'exercer. Et s'il a l'habitude d'informuler ses sortilèges, il serait intéressant de savoir si cela s'applique aussi à la legilimancie… Si c'est le cas, cela conditionne peut-être grandement son rapport à certaines branches de la magie !

Et la legilimancie, quelle magie. La lame tombe en plein dans la nuée de l'esprit de la cible ; elle tâtonne entre les souvenirs. Je n'en ai jamais fait l'épreuve, mais ce que j'en imagine est si intrusif que si j'en étais victime, je visualise cri m’élance et me turlupiner les poumons. De toutes mes forces je m’exercerais à tuer les lupins ; à lapider ce purin.   Artemis, cependant, est de l'autre côté de l'équation en matière de legilimancie. Et si cela avait un rôle dans son blocage avec la manumagie ?

Il ne me semble pas lui avoir dit que j'étais legilimens... mais ce n'est pas comme si j'en faisait un secret d'état. Je n'utilise que très peu l'aspect actif de la legilimancie... sans vouloir me vanter, mon niveau me permet de me satisfaire de l'action passive de cette faculté : détecter le mensonge. Je ne me plonge pleinement dans l'esprit de mon de mon adversaire que lorsque c'est nécessaire ou que je doute d'un niveau de danger suffisant pour le justifier. Voilà qui ne réponds pas vraiment à sa question ça... Donc non, je ne formule que rarement le sortilège, un contact visuel me suffit généralement pour obtenir les informations dont j'ai besoin.

c'est une capacité que je travaille depuis que je sortie de Poudlard et que j'ai pleinement maîtrisée à mon entrée chez chez aurors. Voilà plus de dix ans que je parcours les ondes cérébrales des autres... de quoi avoir le temps de se faire la main. Ça en deviens même gênant, il n'est pas rare que je perçoive des sentiments ou des réactions sans le vouloir, juste en observant mon interlocuteur.... raison de plus pour travailler sur l'occlumencie, mais chaque chose en son temps.

Je ne comprends pas ce qui bloque... l'informulation est censée être une étape... naturelle ? Une fois la première phase maîtrisée je me suis laissé dire que le prochain obstacle serait la troisième étape, mais là... Avisant une nouvelle pousse, je ferme les yeux un instant pour me recentrer, tends la main en avant et observe fixement le petit bout de fleur. Je mime le mouvement, comme précédemment, sans un mot, répétant la formule silencieusement... en vain.

Artemis confirme ma suspicion : il est bien legilimens. Toujours important à savoir avant de laisser l’esprit vagabonder n’importe où. Enfin je sais plus, c’est bien les pensées immédiates auxquelles ils ont accès non ? Pour le reste ça demande de fouiller de façon plus approfondie et du coup la cible du sort s’en rend compte ? Qui sait… Il parle alors d’une distinction entre une legilimancie active et passive. J’avais jamais entendu parler de tout ceci.

C’est vachement complexe, cette branche de la magie. Et ça m’intéresse, vraiment, mais je crois que c’est trop complexe pour moi.
— Oh d’accord, c’est chouette ! Je t’avoue que je suis un peu paumée sur ces sujets, j’ai jamais trop compris comment ça marchait, la legi et l’occlu.
D’ailleurs si un contact visuel l’aide, mon réflexe est naturellement de tourner la tête. Mouvement que je regrette aussitôt : ça fait louche maintenant. En même temps, c’est l’effet de l’angoisse, de l’auto-protection. N’est-ce pas un réflexe naturel face à quelqu’un pouvant percer à jour tous nos secrets ?

Le sorcier se concentre et s’y essaie à nouveau. Il semble pourtant en proie à un réel blocage. Qu’est-ce qui peut bien générer ce dernier ? Tout à l’heure, il a parlé de sa main droite et du mouvement. Est-ce ce qui manque ici ? Cogitant, je finis par lâcher :
— Voyons. Peut-être que le geste que tu utilises en formulant le sortilège suffit s’il est accompagné des mots, mais pas sans rien.

Quelque chose manque, sans que je parvienne à mettre le doigt dessus. Incertaine, j’avance :
— Essaie d’être plus précis dans ce dernier et dans ton intention. Quelle forme imagines-tu pour la plante ? Connais-tu assez cette espèce pour savoir à quoi elle ressemble après avoir poussé ? Abra, abra, abracadabra, bout de coeur d'Artemis montre-toi.