Re: Pris la main dans le sac... Max Valdrak, le Dim 11 Fév - 0:45
avec Azarty
Je ne les écoutais plus vraiment. Des bruits attiraient plus mon attention. J’étais aux aguets. Sous forme animal, j’aurais pu mieux évaluer le risque. Mais je devais me contenter ici des sens humains et de ce sixième sens. Zip sur mon épaule semblait comprendre. Lui aussi sentait quelque chose. Il devait avoir trouvé le quoi quand il retourna se cacher.
Un œil vers la forêt. L’immensité. Ma nouvelle maison. Un regard vers les élèves. Ils n’étaient pas beaucoup plus jeunes que moi. Mais c’était mon devoir de les protéger. Je n’allais pas abandonner si facilement ou les suivre dans leur jeu. Je devais les convaincre de rentrer de la manière diplomate dans un premier temps.
-Non, l’heure n’est pas au jeu. Vous allez rentrer au dortoir de suite. La forêt n’est pas un lieu d’amusement ou un endroit à détruire pour y construire une cabane. Dépêchez-vous de descendre ou alors je viendrais vous chercher pour vous ramener au château.
Ton légèrement plus sec. Je n’arrivais pas vraiment à poser une quelconque autorité comme pouvait le faire certains professeurs. J’étais encore jeune. Mais je connaissais les dangers de rester tard dans la forêt. J’avais déjà expérimenté cela lors d’un voyage. Pas la forêt interdite. Une autre. Toute aussi imprévisible. Les craquements qui se rapprochaient n’annonçaient rien de bon. Je me sentais épiée. Comme si un prédateur était là. Un frisson me parcouru. Non ce n’était pas juste une sensation.
-Dépêchez-vous, on n’est plus en sécurité!
La vérité. Un soupçon de panique. Le regard fixé dans le noir. Je savais qu’il y avait quelque chose. Mais quoi?
Re: Pris la main dans le sac... Azaël Peverell, le Sam 3 Mar - 12:50
Arty se sent vachement mieux maintenant qu'il a un oreiller aussi. Ouf, crise évitée. T'es vraiment une nounou d'enfer. Pendant qu'il dit tout ce qu'il a à dire à la nouvelle Garde Chasse, tu ne perds pas de temps. Tu commences déjà à chercher du bois. Du vrai, des branches solides, qui vont bien tenir et qui vont vous permettre de faire la plus belle cabane-bateau du monde. Parce que oui, vous pouvez construire quelque chose de stylé, t'as confiance en vos capacités d'adaptation et de création. Quoi que, vu les brindilles portées par Arty, tu peux sans doute avoir quelques doutes. Tu secoues légèrement la tête de gauche à droite.
- Nan, c'tout sec tes brindilles là... A la limite elles pourront servir pour lancer le feu. On fera une cheminée dans notre cabane-bateau, ce sera bien pour se chauffer.
Voilà, comme ça, il n'a pas ramassé tout ça pour rien et ne risque pas de faire un caprice. Décidément, t'es vachement en forme ce soir en ce qui concerne le fait de ne pas froisser ton pote. C'est que, sous substances, il est encore plus capricieux que d'habitude. T'aimes autant prendre les devants, parce que s'il se met à taper du pied en hurlant et en se roulant par terre, votre chantier risque de ne pas beaucoup avancer. Mais tout ça, c'est sans compter sur cette rabat-joie de garde chasse. Non mais elle ne s'arrête jamais, celle-là ? Et gnagnagna, c'est pas le moment ni l'endroit de jouer, il faut rentrer, et patati et patata. Non mais t'as une tête à vouloir jouer ? C'est super sérieux ton projet de cabane, faut qu'elle arrête de vous prendre de haut !
- Mais partez toute seule, foutez nous la paix, on est occupés et on vous a rien demandé !
Parce que toi, tu ne remarques rien d'anormal. Des bruits, dans une forêt, c'est tout à fait naturel. Et te voilà qui récupère une grosse branche, et puis une autre, et commences à faire un petit tas. Quand le bruit se rapproche. Et voilà qu'il se précise. Un genre de gémissement. Et bientôt, apparaissent deux boules de poils, museau en avant, oreilles redressées, visiblement curieuses. Deux petits louveteaux. Tous seuls. Du moins en apparence. Tu les montres du doigt à Arty avec un sourire niais, sans doute accentué par tout ce qui coule dans tes veines actuellement.
- Regarde, on a même des loups de garde pour notre cabane ! Un chacun !
Et doucement, main tendue en avant, tu t'approches des bébés. C'est que t'as vachement envie d'avoir un loup apprivoisé, c'est quand même hyper stylé.
Artemis Wildsmith
Poufsouffle
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Loup-Garou
Re: Pris la main dans le sac... Artemis Wildsmith, le Dim 4 Mar - 12:11
L’inquiétude de la nouvelle Garde-Chasse traversa sans s’arrêter les mèches de cheveux d’Arty. C’est qu’il était beaucoup trop occupé à s’imaginer responsable de la cheminée de leur future cabane-bateau. Même que c’était Aza qui l’avait dit, que ses brindilles serviraient pour un vrai grand feu pour les réchauffer tous les deux lors des longues soirées d’hiver en solitaire. Qu’est-ce que ça va être cool. Le fait d’être sous substance de potion presque illicite rend ses yeux encore plus étincelants que d’habitude, on pouvait même voir le rêve se dessiner dans ses pupilles. Alors en tant qu’ouvrier très sérieux, il s’apprête à aller déposer son tas de brindilles à côté de l’arbre qui abriterait leur demeure. Forcément, il ne tend pas vraiment l’oreille aux paroles d’autorité de la jeune femme. D’ailleurs, le Serpentard s’en charge très bien. Il était vraiment diplomate quand il le voulait, exprimer ses désirs de façon claire et succincte afin que son interlocutrice le comprenne absolument. Brillant. Surtout que cette madame oubliait un point essentiel. C’est que les liquides amusants qu’avaient ingéré les deux garçons formaient autour d’eux un bouclier doré invisible, et leur donnaient des super-pouvoirs. Ils étaient désormais invincibles, rien ne pouvait leur arriver. La forêt était le cocon même de la sécurité. Du moins c'est ce qu'il pensait.
Mais il se tourne subitement, comme accaparé par le sourire flamboyant que lui adresse Azaël. Quelque chose d’incroyable venait d’apparaître. Au ralenti, les yeux d’Arty s’agrandissent pour prendre la moitié de son visage. Des loups. Des bébés loups. Des tout petits minuscules bébés loups. Le Blaireautin en lâche ses brindilles qui se répandent sur le sol, mécontentes d’être ainsi abandonnées. Pourtant il ne se précipite pas, il connaît un peu les animaux tellement doux et mignons qu’ils prennent peur au moindre geste brusque. Alors doucement, il s’approche, un pas après l’autre, talon, pointe, épousant parfaitement la terre légèrement boueuse. Il répond au sourire de son pote. Il avait absolument tout à fait raison. Les loups de garde. Des compagnons de jeux éternels. Des doudous pour dormir la nuit, encore mieux qu’un oreiller fluffy. Il en voulait un. En plus « on aurait autant la classe qu’Evan ! » - en chuchotant - parce que tout de même, ça restait pour lui un crush phénoménal, un moyen de se rapprocher du professeur de métamorphoses.
La bizarrerie du fait que ces deux petits soient non accompagnés ne percuta pas le cerveau endormi du Poufsouffle. Bien au contraire, tandis qu’il s’accroupit pour être à hauteur de ce qui serait – il en était sûr – son meilleur ami, il ne pense pas du tout à la dangerosité de la situation. A son tour il tend la main, paume à découvert afin que le louveteau y love son museau. C’est le coup de foudre amical, totalement, ils étaient faits pour se rencontrer ici, aujourd’hui. « Ooooh ! Je touche un loup ! Aza ! Je touche un loup ! » dans un gazouillement pas trop excité pour ne pas faire naître l’angoisse chez le bébé. Sa main s’aventure alors dans les poils extrêmement duveteux et douillets de l’animal. C’était le plus beau jour de la vie d’Arty. Puis un léger bruissement harponne le regard du gamin. Il s’exclame de nouveau, joyeusement. « Regarde ! Ils font une sortie familiale ! V’la leur papa j’crois ! » Il ne peut s’empêcher de sourire alors qu’à quelques mètres, se dessinant de l’ombre des arbres, un loup vraisemblablement plus gros venait de faire son apparition. « Il doit être timide leur papa » Oui, ça ne pouvait être la seule explication du pourquoi il restait en arrière pour le moment, les oreilles comme retournées et le dos voûté. Il devait être timide. « Viens ! N’aie pas peur, on est pas des méchants ! » Et effectivement, pour vaincre la timidité d’un loup, il fallait lui parler.
Max Valdrak
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Re: Pris la main dans le sac... Max Valdrak, le Jeu 5 Avr - 23:45
avec Azarty et leurs LA
Mauvais pressentiment. Toujours présent. Sens toujours aux aguets. Les poils dressés. Prédateur surement à roder. Deux petits louveteaux, devant les deux têtes de mules comme dirait un moldu. Ils ne m'écoutaient pas. Je ne fus pas assez rapide pour empêcher l'un des deux de s'approcher plus du petit animal. Surveillant les alentours. Cherchant un échappatoire. Un moyen de sortir de ce pétrin.
Je cogitais. Toujours et encore. Hésitant même à leur jeter un sort. La plaisanterie avait assez duré. Mais bizarrement quelque chose me retint de m'interposer tout de suite. Une mauvaise odeur dans l'air. Les louveteaux ne pouvaient pas être seuls. Ils étaient surement accompagnés. Et justement, le vert s'approchait de l'adulte. Ce dernier était prêt à attaquer. A lui sauter à la gorge. Un sourire carnassier.
Sans prendre le temps de réfléchir, je poussais, le jeune homme en arrière vers son ami. Sortant ma baguette au passage. Mais je n'eus pas le temps de formuler un quelconque sort que l'animal m'avait prise pour cible. Attaquant. Avant bras en protection comme un réflexe. Ses canines s'écrasèrent dans ma chair.
#Bestia Domitus
Sort appris en cours et appliqué durant quelques voyages. Le canidé lâcha doucement mon membre. Les larmes montaient. Le sort avait été hurlé. Un hurlement de douleur. Beaucoup de puissance dans le jet lumineux qui était sorti de morceau de bois sculpté. Je laissais mon bras retomber las. Puis je m'éloignais du loup qui fut vite rejoint par ses petits.
En parlant de petits, je n'en avais pas vraiment fini avec les miens. Je serrais les dents face à la douleur qui me tétanisait. Des gouttes de sang tombaient sur le sol. Je levais la tête. Regardant les deux garnements dans les yeux. Me retenant de crier de nouveau. Retenant ce sort qui me brulait les lèvres. Je devais me contrôler.
-Maintenant vous rentrez sur le champs et c'est un ordre que je ne répéterais pas deux fois.
Re: Pris la main dans le sac... Azaël Peverell, le Mar 10 Avr - 21:28
Beaucoup trop stylé ces louveteaux. Vous pouvez les caresser tranquillement, ils n'essaient même pas de vous faire la peau, il suffit d'y aller gentiment ! Vous êtes de parfaits dompteurs de loup et vos mains se perdent dans les pelages tous doux. Il y a bien quelques couinements, mais rien de bien méchant. Il y a même un plus gros qui apparaît, Arty suppose que c'est le papa de la portée. Mais c'est peut être la mère, en tous cas, elle cherche visiblement la guerre. Elle a les oreilles en arrière et fait la fière. Mais Arty est sympa, il lui accorde quelques mots, mais l'autre moufte pas, et reste immobile, le sal*ud !
Pas moyen que ça se passe comme ça, les petits sont gentils, alors même s'il est papa, le grand doit l'être aussi ! Tu t'avances, tu comptes sans doute sur ta chance. Mais t'as pas le temps d'aller plus loin, la nouvelle garde chasse veille, elle te renvoie vers ton copain et se fait attaquer, ô merveille ! Le bras semble saigner, d'ailleurs elle a crié. Le sort est parti, c'était ça le cri. Difficile de passer outre la lumière et le loup retourné à terre. Les petits l'ont rejoint, ils semblent sages, tandis que toi et ton copain perdez le sourire sur vos visages. Elle est drôlement agaçante, cette nouvelle garde-chasse, en plus de ne pas être marrante, elle commence à avoir la classe. C'est que, se faire attaquer par un loup, c'est quand même un peu fou. Surtout pour protéger deux étudiants, drogués et alcoolisés, qui jouent les grands enfants.
En entendant son sermon, tu pousses un soupir. Tu l'avais carrément senti venir. Depuis le début, elle ne cherche qu'à vous faire déguerpir. Rentrer au château pour aller dormir. Mais vous n'êtes pas d'accord, et elle peut bien se vider de son sang, faire barrière de son corps, vous avez bel et bien décidé d'être chia*ts. Le sourire sur ton visage n'est pas un mirage. Il annonce la couleur, et ton absence totale de peur. Après tout, elle a apprivoisé le loup. Il n'essaie plus d'attaquer, alors pourquoi s'en méfier ? Pas besoin de s'énerver ou d'être terrifié, le loup au sol, la situation est sous contrôle. Il ne te vient pas à l'esprit que le temps vous est compté, seule reste ton envie de continuer à t'amuser.
- C'est déjà au moins la deuxième fois que vous le dites pourtant. Feriez mieux d'aller à l'infirmerie, vous pissez l'sang.
Tête légèrement penchée sur le côté, mais sourire qui reste affiché. Tu refuses de céder, et t'espères que ton pote sera de ton côté, parce que la nuit ne fait que commencer.
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Re: Pris la main dans le sac... Invité, le Jeu 7 Fév - 17:39
Animalier familier Charlotte Day
L’air frais qui fouette le visage d’un renard. Les poils qui s’ébrouent de cette rosée matinale qui vient posée sur le pelage des petites gouttelettes d’eau. Depuis combien de temps ne s’est-elle pas transformé ? Trop longtemps. Si elle devait y réfléchir, elle se rappellerait que son absence de transformation marque le moment où Evan ne fit plus parti de sa vie. Comme si elle avait supprimé une partie d’elle en le quittant. C’était d’ailleurs, tout à fait le cas. Elle devait l’admettre. Mais il fallait qu’elle réapprenne à vivre, à penser. Pour elle, et elle seule. Et reprendre possession de l’animal était une partie du processus. Il était là, endormi, elle l’avait longuement senti, qui réclamait une libération. Et comme une voix intérieure, pendant de longs mois, de longues semaines, elle l’avait gardé éteint. Jusqu’à aujourd’hui.
Aujourd’hui où elle était sortie de bonne heure de son appartement d’enseignante, où elle avait été jusqu’à la lisière de la forêt interdite, déposant un sac léger contenant ses affaires. Pour l’après, au cas où. Parce que cela faisait longtemps après tout, un problème dans la transformation n’était pas à exclure dans l’esprit non rassuré de la jeune femme. Et pourtant, comme une combinaison difficilement oubliable, il était là. Revenu à elle comme si elle ne l’avait jamais éconduit. La douleur de la transformation avait laissé place à cette infinie liberté qu’elle ressentait lorsqu’elle était un animal.
Les couleurs vivifiées, les sensations décuplées. Sous ses pattes, la terre humide dans laquelle ses griffes s’enfonçaient sans vergogne. Oui, elle aimait ça. Véritablement. Eprise d’une liberté nouvelle, de retrouvailles qu’elle avait imaginées difficile. Et au final, toujours cette même symbiose, de l’humain qui se fond dans l’animal. De l’animal qui se fond dans l’humain. Le vent fouettait parfois ses oreilles, obligeant le renard à rabattre ses oreilles sur l’arrière en pleine course. Lui donnant un air particulier … et puis, quand la course l’avait épuisé quelque peu, elle s’arrêta, au pied d’un arbre, observatrice des alentours.
Avant de remarquer, là, dans ce qui ressemblait à une petite clairière au sein de la forêt interdite, une jeune fille occupait à … peindre. Voilà donc. Étonnamment, alors même que la silhouette était de dos, la brune savait de qui il s’agissait. Intuition ? Non, juste que la seule personne dans le château qui aimait autant la peinture à en rendre fous les enseignants ou à enfreindre le règlement ne pouvait être que Miss Day, la petite Gryffondor qui avait repeint la porte du bureau de l’enseignante en guise de retenue. A bonne distance de la jeune fille, le renard se rapprocha toutefois. En prenant bien garde de garder quelques mètres entre elles. Juste pour qu’elle soit vue, au final. Voir qu’elle allait être la réaction de la jeune fille à la vision d’un animal du genre dans la forêt interdite.
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Charlotte Day
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Re: Pris la main dans le sac... Charlotte Day, le Jeu 7 Fév - 21:46
Je m’étire doucement dans mon lit. Les lionnes ronronnent encore dans leur cage. Il doit être bien tôt. L’heure de se lever pour sûr. C’est le soleil qui le dit. Lui qui est déjà debout. Quelques rayons traversent les fenêtres. Caressant mon visage. Signe inaudible mais capté. De mon réveil matin astral. Je m’assois sur le rebord de mon lit. Le dos courbé. Une main grattant mon crâne. Je me hisse sur mes pattes. J’approche lentement de la vitre. Mes doigts se posent dessus. Et mes yeux sur le parc.
Le décor est magnifique. Je souris à Mère Nature. Je la remercie de ce spectacle. La beauté le réveille. Il veut immortaliser ce moment. L’Artiste veut sortir. Je m’habille en vitesse. Sans oublier mes affaires scolaires. Ni mon nécessaire pour peindre. Qui est toujours dans mon sac. Je me fais discrète. Surtout laisser dormir les autres. Pour éviter des questions. J’estime qu’il y pas d’heure pour rêver. Mon avis est pas partagé de tou.te.s.
Le dortoir est quitté. Je me ballade dans les couloirs. Les fantômes émergent doucement. Certains me regardent bizarrement. Quand d’autres me saluent. C’est pas ma première virée matinale. Poudlard dort encore ou presque. Je m’arrête pas. Mes pieds nus réclament la pelouse. Qu’importe ce que crie mon estomac. Il se passera de p’tit déj. Les couloirs ne sont plus. Me voilà dehors. J’inspire profondément. L’air humide remplit mes poumons. Mon corps se meut.
J’avance au grès de mon instinct. Qui choisit le chant des oiseaux. Il m’amène vers la Forêt Interdite. Endroit jugé dangereux. Que je considère comme un tremplin pour rêver. J’hésite pas à y pénétrer. Mes noisettes se baladent. De troncs en troncs. D’écorces en branches. Elles s’émerveillent. Puis vient la fin de la promenade. Le terminus du jour. Plutôt le départ. Vers le pays des rêves. Cette clairière. Une souche trône dans un coin. La parfaite assise. Pour me permettre de m’exercer. Je m'y dirige.
Mes fesses s’installent sur le bois. Délicatement. Je sors mon chevalet. J’y dépose une toile vierge. Ma palette suit. Mes pinceaux ferment la marche. Je redresse ma tête. Je bombe le torse. Fièrement. Je lui dois bien ça. Je vais lui prouver mon amour. Une nouvelle fois. L’outil à poils se saisit du rouge. Il vient salir la soie. En hommage à ce que je vois. Un soleil orangé. Qui tente de venir réveiller. Les habitants des lieux. Profitant de leur sommeil. Avant de devoir s'atteler à leur quotidien.
Les minutes s’égrènent. Le songe prend forme. J’y vois la vie. Autant que je l’entends. Des cris d’animaux bercent mes oreilles. Ils s’éveillent au fur et à mesure. Un volatil m’appelle. Je détourne mon regard sur lui. Du moins j’essaye. Il est caché. Lui l’est pas. Il est bien visible. L’être au pelage roux. Qui est proche de moi. Première fois que je croise un renard. En vrai. Je suis surprise. Ma bouche forme un o. Avant de laisser mes lèvres s’étirer. « Coucou toi… » Minimum syndical. Je sais pas quoi lui dire.
Beaucoup auraient fui. Par crainte de l'animal sauvage. Moi non. Je lui tends une main. Geste amical. Lui montrant ma non-animosité. L’incitant à me rejoindre. L’admirer est plaisant. Le toucher serait l’apothéose. L’annonce d’une excellente journée. Malgré la présence des cours.
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Re: Pris la main dans le sac... Invité, le Ven 8 Fév - 0:16
Il y a de la surprise dans l’air, lisible sur son visage. Voir un animal ainsi offert à la vision, par un beau matin, c’est aussi surprenant que c’est beau. Parce que c’est rare, et comme toutes choses rares, c’est forcément intéressant. L’étudiant salue l’animal qui penche sa tête légèrement sur le côté. Salutation à laquelle la créature ne peut pas répondre, bien entendu, en tout cas pas verbalement. Juste des gestes, des mimiques. Et au final, l’animagus le sait : Charlotte comprendra. Parce qu’elle a cette sensibilité que certains n’ont pas. Elle aimait probablement la nature pour être ainsi occupée à la peindre d’aussi bonne heure. Mais que dire du fait qu’une fois encore, la brune ne respectait pas le règlement de l’école ? L’animal soupire.
Mais la salutation de l’étudiante ramène l’animal à la réalité des choses, une main qui se tend, mais l’animal ne bouge pas. Il ne fallait pas se montrer trop apprivoisé, sans quoi l’élève aurait tôt fait de savoir qu’il ne s’agissait pas d’un animal classique, mais bien d’un sorcier dans le corps d’un animal. Comprendrait-elle ? Peut-être pas. En tout cas, le renard s’assoit, légèrement décalé. Il ne voit pas la toile, juste l’artiste. Contemplation en miroir. Les yeux de la créature figés sur l’élève, et les yeux de l’élève figés sur la créature.
C’était étrange comme les sensations pouvaient être décuplées de la sorte. Alors l’enseignante, enfermée dans son animal, se demande si ce ne serait pas l’occasion d’en savoir davantage sur la jeune Day. De la connaitre loin des murs de Poudlard, loin des règles de cette dernière. Loin de cette relation d’enfant punie et d’adulte punisseur. Peut-être qu’ainsi, l’élève comprendrait que sa professeure d’enchantement n’est pas vraiment le même modèle que la plupart des enseignants de l’école. Difficile à dire.
Seul l’avenir pouvait dire ce genre de chose, pour l’instant, le renard s’étire, se rassoit. Contemple. Tant la nature que la personne qui lui fait face. Quelques rayons de soleil filtrent au travers de la cime des arbres, que le vent fait délicatement bouger. Etre un animal permet d’appréhender au mieux ce genre de sensation, ce genre de bruit dont l’humain ne prend plus conscience, enfermé dans sa vie perpétuelle, presque trop ennuyant que de vivre pour survivre, sans prendre le temps d’écouter, d’observer, de voir ce que la nature faisait de plus joli.
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Charlotte Day
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Re: Pris la main dans le sac... Charlotte Day, le Ven 8 Fév - 1:09
Pas facile de communiquer avec la créature. Nos codes sont différents. Il refuse ma main tendue. Potentiellement un signe d’agressivité dans son esprit. Je sais pas. Mais je lui en veux pas. Il est libre de ses décisions. Je lui reprocherai jamais cette force. Peut-être que je lui fais peur. Dans mon drôle d’accoutrement. Sans parler de ma coiffure. Je suis l’intruse des deux. J’empiète sur son territoire. Les humains viennent rarement ici. Mère Nature est bien gardée. Par ses enfants animaux. Qui la protège de la folie des Hommes. Parfois au péril de leur vie.
Malgré le refus, le renard me fuit pas. Point positif. Il s’assoit. A une portée raisonnable. Distance jugée sécuritaire de sa part. J’envisage de me lever. De tenter de le caresser. Puis je m’avise. Je dois faire mes preuves. Si je veux le toucher. On se fixe. Nos verbes restent dans nos bouches. Pour faire place au langage universel. Celui du corps. Mon sourire est sincère. Il lui dit que je l’apprécie. Nos yeux s’échangent des mots silencieux. Les miens énoncent l’admiration. La joie de la rencontre. Ma tête se penche. Contrôlée par ses mouvements. Je le quitte plus du regard. L’hypnose est totale.
Le rêve est magnifique. Sans doute mon meilleur. L’Artiste me réveille. Il souhaite le conserver. A tout jamais. Ma mémoire est pas suffisante. Trop de bazar y règne. J’ai la solution à ce problème. Ma passion. Mon art. Le chevalet se décale. L’être poilu est dans mon champ de vision. Ma main ressaisit le pinceau. Le rouge se mélange au jaune dans un coup de poignet. L’orange est né. L’outil se dresse. Il est prêt à immortaliser ce songe. « Bouge plus… » Le ton est mélodieux. Nullement autoritaire. Le choix lui appartient. S’il a compris ma requête. Chose dont je doute pas. Alors que je parle pas du tout le renard.
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Re: Pris la main dans le sac... Invité, le Ven 8 Fév - 22:38
Des regards qui se vrillent l’un l’autre, des prunelles qui ne se lâchent pas. Rien d’animal dans le regard, de l’amical, peut-être un peu. De l’admiration oui, sans conteste. D’un côté comme de l’autre, d’ailleurs. L’animagus souligne la ferveur de l’étudiante, tandis que cette dernière semble s’extasier de la nature qui s’offre ainsi à elle. Doucement. Et le sourire sur le visage de l’enfant-presque-adulte s’étire, s’agrandit. En réponse, la tête du renard se penche légèrement. Yeux toujours plongés sur le visage de l’élève. Oh n’importe quel autre professeur qui surprendrait ainsi une jeune élève dans la forêt interdite aurait probablement eu envie de lui flanquer une retenue. Mais la brune n’était pas comme ça.
Et quand le chevalet se décale, on pourrait presque croire que le renard sourit. Que la babine légèrement se relève. C’est furtif, ça ne dure sans doute pas assez longtemps pour être visible, mais c’est là, très clairement. Et alors que l’élève murmure une légère demande, l’enseignante y voit là une manière de retourner leurs situations habituelles. Pour une fois, le chat devient souris, et l’habituelle souris dansante, insolente, se retrouve dans la posture la plus délicate.
Le renard s’en donne à cœur joie. Bondissant de quelques mètres. Ne restant jamais statique. Lueur malicieuse dans le fond du regard. Drôle de jeu qui se noue au fond de la forêt interdite. Drôle de matin pour cela, mais après tout, pourquoi pas ? Ni contrainte, ni règle, juste une liberté absolue : celle de l’animal intérieur. Comment allait réagir la jeune fille ? Pourrait-elle continuer son art ou allait-elle devoir faire quelque chose d’abstrait ? Surprise. De toute façon, aux yeux du renard l’élève demeurait une interrogation, une jolie surprise à découvrir.
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Charlotte Day
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Re: Pris la main dans le sac... Charlotte Day, le Sam 9 Fév - 14:47
Une histoire d’hôpital et de charité. J’ai demandé à l’animal d’être calme. Chose que je sais pas faire moi-même. M’a-t-il démasqué ? En tous cas il rejette ma requête. Le matin lui cause aucun souci. Il est déjà bien réveillé. Il a des fourmis dans les pattes. On dirait une vraie puce. Je baisse mon pinceau. Profitant du spectacle. Qu’il offre rien que pour moi. Et les quelques arbres autour. Même si je doute de leur vision. « Tu veux jouer ? » Moi oui. Mon enfant intérieure est toujours prête à jouer. Surtout avec lui. Le jeu est un pilier de ma vie. Avec le rêve. « Mais avant je veux un souvenir de toi… » L’Art a de multiples facettes. Toutes ont avantages et inconvénients. La photographie fige le temps. Utile pour capter l’animal agité. Sauf que j’suis pas photographe. Ma passion est la peinture. Je rends vivant les choses. Je les transforme en rêve. Sa danse deviendra songe.
Une tâche orangée se pose sur la toile. Vers le bas. Là où la terre picturale se trouve. Elle passe de difforme à un corps. Longiligne. Horizontal. Plus oblique d'ailleurs. A quatre membres. Deux ancrés dans le sol. Deux flottantes dans les airs. Captation d’un bond du rouquin. En plein vol. Une extrémité se voit doter d’une queue. L’autre d’une tête. A oreilles pointues pointées vers le ciel. Puis vient l’heure du noir. Qui parfait les contours. Qui affine les finitions. Qui donne vie au croquis. Définitivement. Je vérifie les détails. La réplique se doit d’être parfaite. Bien qu’elle ne vaudra jamais l’original. Mes doigts se trémoussent. Satisfaits. J’estime avoir fini. Je vois un renard dans la soie. Le renard. Mes yeux l’observent. Je souris à mon ami roux. J’attrape le cadre. Je retourne l’œuvre. Face à lui. Il découvre son clone de gouache. Emprisonné dans ce décor.
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Re: Pris la main dans le sac... Invité, le Sam 9 Fév - 16:41
Elle demande au renard s’il veut jouer, nouveau presque sourire furtif qui s’efface sur les bâbines de l’animal. Drôle de jeu, drôle de danse. Mais l’artiste a baissé son pinceau, se contentant d’observation l’étrange sautillement de l’animal. Pas perturbée outre mesure par le fait que l’animal se montre récalcitrant à ses demandes, l’élève observe, silencieuse. Avant d’avouer qu’elle désire un souvenir du renard.
L’animagus se demande ce qu’elle entend par souvenir, avant d’entendre le pinceau qui reprend sa course sur la toile vierge. Qui trace, dessine, imprime. Marque la toile vierge d’une image venant de l’esprit de l’artiste. Jeune fille surprenante qui révèle bien des talents, bien loin de celui d’insolente que l’enseignante lui connaissait. Quelques minutes qui passent, où le renard guette la concentration dans les yeux de son interlocutrice. Qui finit par baisser palette et pincette, et retourne son œuvre face au renard.
Renard malicieux, facétieux. Qui vise la palette du bout de ses pattes. De ses couleurs chatoyantes qu’il entend faire chanter sur la toile. La silhouette rousse sur la toile se voit affublée d’une trace de patte, coussinets bien dessinés par une peinture multicolore. Quelques morceaux de terre aussi. Rendant vivant le souvenir. L’enseignante serait presque prête à rire devant la malice qu’elle affiche face à son élève. Désobéissance et liberté.
La jolie toile est désormais marquée. Trace d’une patte d’un animal moqueur ou joueur, qu’importe. Le renard s’éloigne, reprend sa position initiale. Assis, le dos bien droit, les pattes posées au sol, et le regard toujours vissé sur la jeune fille. Son attitude rêveuse ne l’a sans doute pas programmé à apercevoir un animagus au sein de la forêt interdite. Juste un animal un peu taquin. Joyeux joueur qui trouve amusant de découvrir les réactions de la jeune fille face à des facéties dont elle-même serait capable.
Port de tête presque royal pour l’animal qui tient bien haut ses oreilles, à l’affut du moindre bruit, du moindre danger de la forêt interdite. Car si elle était interdite aux élèves, ce n’était pas pour rien, et il semblait bien que Charlotte se moquait autant du danger que du règlement, ce qui fit, une nouvelle fois, légèrement sourire l’animagus.
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Charlotte Day
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Re: Pris la main dans le sac... Charlotte Day, le Sam 9 Fév - 20:11
Je le sens intrigué. Il comprend pas. S’est-il déjà vu ? Les miroirs sont des créations humaines. Volées à Mère Nature. L’eau est capable de refléter les images de soi. L’Homme est qu’un copieur. Un pâle imitateur. Sans originalité. Je pense qu’il s’est déjà admiré. A sa place, je l’aurais fait. Au pire involontairement. En venant éponger ma soif. « C’est toi… » Mon index désigne sa tête picturale. Il hésite. L’ai-je raté ? Je me penche par-dessus ma toile. Mon esprit s’inverse. Cependant confirme la présence de son jumeau.
Je reprends position. Le renard se met en mouvement. Il s’approche. Enfin. Je souris. Il fait une pause devant le tableau. Il est à portée de bras. Il signe mon œuvre. D’un coup de patte terreux. Sa patte artistique. J’essaye de caresser son crâne. Trop tard. Il s’est déjà éloigné. Pour refaire le beau. Tel le roi qu’il est. Je retourne le cadre. La soie est tâchée. Gâchée diraient certain.e.s. « Elle est magnifique… » comme je lui annonce. Avec honnêteté. Ce rêve est inestimable. Je le vendrai jamais.
Je le mets au sol. En appui contre la souche. Le temps qu’il sèche. Je serre mes jambes sur mon assise. Je pose mes coudes sur mes genoux. Puis mon menton dans mes paumes. Je scrute le rouquin de la forêt. Noisettes étoilées dans ses billes. Les lèvres jusqu’aux oreilles. Je sais profiter de ces moments. De ces instants de pure magie. Sans baguette. Les meilleurs moments. « Je t’envie… J’aimerai avoir ta liberté… » Confession matinale d’une ado en souffrance. D’une enfant même.
Le temps est pas à la plainte. La contemplation est au rendez-vous. Le jeu. J’ai pas oublié. Et j’ai une idée. « Puisque que t’as l’air de vouloir peindre… » Je place ma palette non loin de mes pieds nus. J’attrape mes affaires. Je fouille l’intérieur. Pour en sortir une toile vierge. Que je pose contre mes tibias. Qui servent de chevalet. A cet artiste en herbe. L’invitation est lancée. Nouvelle tentative de le faire approcher. Stratagème assumé. Bien que réelle envie de le voir s’exprimer. D’écouter son cœur.
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Re: Pris la main dans le sac... Invité, le Sam 9 Fév - 21:59
Elle commente la trace de patte, des petits coussinets qui ont marqué sa toile. Elle aime cela, et l’animagus se surprend à aimer la spontanéité dont fait preuve Charlotte. Ici pas d’insolence, pas de langage, si ce n’est l’échange entre un animal et une élève. Elly la regarde, qui resserre ses jambes, pose ses coudes sur ses cuisses, ses mains sous son menton. Nouvel échange de regard, il y a de l’admiration en échange .D’un côté et de l’autre. Des regards qui vont au-delà des apparences physiques d’une enseignante et d’une insolente. Non, une juste communication par les yeux, reflet de l’âme. Elle se confie, s’ouvre légèrement. Indique qu’elle envie l’animal, qu’elle aimerait avoir cette liberté qui est celle du renard.
L’enseignante pourrait lui dire, qu’il n’appartient qu’à elle de se donner les moyens d’être libre. Mais ici, la communication ne se fait qu’en regard, qu’en mouvement, aucun mot ne peut sortir des babines. Facile de communiquer de la sorte avec une rêveuse, Elly a de la chance, elle le sait. N’importe quel élève aurait été incapable de se rendre compte qu’il y avait là un animal en quête de connaissance.
Mais la complainte ne dure pas longtemps. Une nouvelle phrase extirpe un sourire intérieur à l’ancienne auror. Une toile vierge qui se pose au pied de la jeune fille, la palette à côté, et l’invitation, à peine voilée. Voir un renard peindre, quelle scène plus surréaliste que celle-ci pouvait avoir lieu ? L’animagus reste stoïque, de longues minutes qui s’échappent ainsi. Rien que le bruit de la forêt pour venir perturber les regards qu’elles s’échangent.
Et puis, après ce qui semble être une quinzaine de minutes, le renard s’approche. Lenteur infinie. Pas après pas, poils qui volètent au grès du vent. Les coussinets finissent par se planter dans la palette pleine de peinture. Pour voler sur la toile vierge. Mélange de peinture, de terre, de feuilles séchées. Pas d’œuvre d’art, seulement une tâche de rouge, un rouge puissant, presque surnaturel, qui vient mourir sur la toile. Comment la jeune fille interprètera-t-elle ça ?
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Re: Pris la main dans le sac... Charlotte Day, le Sam 9 Fév - 23:50
La nature possède des pouvoirs extraordinaires. Elle m’hypnotise. Grâce aux yeux de ses enfants. Souvent ceux des volatils. Là, elle innove. Avec ce renard. Qui me fixe sans broncher ; sans bouger ; en silence. Intervient un second don de la Reine Mère. Elle me fait aussi perdre la notion du temps. A moi la grande impatiente. Méduse prend sa place. Et me transforme en pierre. Immobile. Statue avec un regard figé. Sur la beauté originelle. L’être au pelage roux. Assise dans la Forêt Interdite.
Les minutes défilent. Rien se passe. Enfin si. Je rêve éveillée. Uniquement guidée par mes sens. La vue de cet animal ; la délicatesse du toucher du bois sur mes fesses ; les mélodies des habitants des lieux ; la légère brise caressant mes joues et épis ; la saveur fruitée de l’air ambiant. Je me fonds dans le décor. La jeune fille n’est plus. Plus d’ado. Plus d’insolente. Seulement une enveloppe vide. Déconnectée de la réalité. Plongée dans son propre monde.
L’extase me trouble. Je crois voir approcher la créature. Ma tête veut se secouer. Impossible. Mes doigts me pincer. Impossible. Je suis comme paralysée. Pourtant j’ai pas peur. Je me sens en sécurité. Dans ce lieu jugé dangereux. Le renard est à mes pieds. Il détient la clé. Il peut me libérer. Se muer en sauveur. En rêvant à son tour. Le songe animalier prend forme. Une tâche. Une seule. De ce rouge passion. De ma couleur préférée. Qui brisent mes chaînes.
Mon pompe s’accélère. Le sang me parcourt. Mon bras droit s’agite. Suivi du gauche. Mes autres muscles se réveillent. Je reprends le contrôle. Je me lève. Je place la toile sur mon chevalet. Face visible pour l’artiste animalier. Ma paume vient s’écraser dessus. En plein centre du rouge. « Nous sommes quittes… » Bien que je lui devais rien. C’est moi qui lui dois tout. Sa patte a embelli mon rêve. La mienne le sien. Echange de bons procédés. Unions de deux êtres. Pacte informel signé. Tel que mon esprit le pense. Celui de l'amitié.
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Re: Pris la main dans le sac... Invité, le Lun 11 Fév - 10:25
L’animagus est là, posé en roi – ou plutôt reine – sorcière déesse de la forêt, dans l’attente d’une réaction de l’insolence personnifiée. Elle se réveille, semble sortir troublée de sa torpeur originelle. Belle demoiselle (recherche un mec mortel ?) qui s’éveille. Se lève. La toile reprend sa place sur le chevalet, face artistique offerte aux yeux du renard. Echange presque complice de regard, interrogation dans les prunelles de l’animal.
Et la main s’écrase sur la toile, pile au centre de la tâche rouge qu’avait créé l’animal. Ce dernier glapit, comme un rire humain qui refuserait pourtant de sortir et qui trouve un autre exutoire alors que la jeune fille se contente d’un « Nous sommes quittes ». Ce dernier hoche la tête en signe d’accord. Pas de parole, juste des gestes et des actes sur lesquels la jeune fille risque de se poser des questions bientôt : difficile de faire face à un animal qui comprend les codes humains et y répond dans une moindre mesure.
Un instant, l’enseignante se demande comment elle va s’y prendre, comment Charlotte réagira-t-elle quand elle découvrira qui se cache sous cette épaisse fourrure ? Pourtant, certains signes devraient l’aiguiller, notamment cette cicatrice sur l’épaule, là où le poils n’a pas vraiment bien repoussé. Deux chiffres qui y sont gravés, gravures d’appartenance et de torture. 67 marqué dans l’épaule, gravée à vie. Il faut, toutefois, être relativement proche de la bestiole pour s’en rendre compte.
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