Amy adorait ce monde magique dans lequel elle plongeait désormais. Elle ne se lasserait jamais d'entendre quelconques histoires sur la découverte de pouvoirs par exemple, mais également de légendes, de contes de sorciers,... Elle était fière d'être maintenant une sorcière à part entière.

- Eh bien, c'est une histoire ordinaire. J'étais à l'école primaire, en CP, dans une école moldue - Mes parents ont toujours décidé que leurs enfants suivraient une éducation moldue avant de suivre une scolarité dans une école de sorciers - je m'ennuyais en cours. Je me suis souvent ennuyé à l'école pour tout t'avouer. Non pas que je sois exceptionnellement intelligent. C'est juste que j'ai du mal à retenir les choses qui ne m'intéressent pas ou qui ne m'apportent rien d'essentiel pour mes réflexions. Bref. Donc je m'ennuyais. Il y avait mon stylo devant moi. Et là, il s'est mis à léviter devant moi. Ca a beaucoup surpris Kylock. Il m'a donné un coup de coude pour me ramener à la réalité. Le stylo est tombé et j'ai su que j'avais les mêmes pouvoirs que ma famille... Hormis pour mon demi-frère, mais c'est une autre histoire.

- Oh, c'est drôle ! Mais heureusement que Kylock était le seul à l'avoir aperçu, ça aurait pu attirer le regard d'autres élèves ou de ton professeur...

Severus demanda peu après :

- Et les tiens, comment se sont-ils manifestés ?

Amy n'avait raconté cette histoire qu'à peu de gens ; ça l'amusait toujours de s'en rappeler et elle ne s'en sentait donc pas lassée.

- Comme toi, par une lévitation. En fait, j'étais petite, et je m'étais disputée avec ma mère pour une raison que j'ai oublié depuis. J'étais partie dans ma chambre, fâchée, et peu après avais entendu le ton énervé de ma mère. Elle cherchait son récipient d'herbes magiques et de mon point de vue, je le voyais dans la cuisine, juste devant moi. Je voulais me venger de m'avoir grondé, et sous mes yeux, le pot s'était élevé de manière à ce qu'elle ne puisse pas l'atteindre. Je n'ai pas été surprise sur le coup, mais plutôt satisfaite, et quand ma mère m'a découvert en train de rire dans la cuisine son récipient volant dans les airs, elle s'est immédiatement réconciliée avec moi tant elle était contente que je sois une sorcière à mon tour !  

Les deux colocataires avaient marché d'un pas lent, faisant résonner leur pas à chaque enjambée. Le silence qui régnait entre les deux Serpentard apaisa bien vite Julie, qui remercia intérieurement la Wells de ne pas s'engager sur des blablas plus qu'inutiles. Cette dernière choisit deux hiboux, y attacha ses lettres, et les laissa s'envoler. Julie observa alors leurs petites silhouettes, s'amenuisant à chaque battement d'ailes. Ce sentiment de liberté manquait terriblement à la belle Serpentard, qui fut ramener bien vite au moment présent par la voix enjouée de sa colocataire.

« - J’ai encore quelques devoirs à faire… en métamorphose. J’espère être prête pour les examens. »

Les examens? C'étaient bien le cadet des soucis de la Sullivan. Douée pour certaines matières, où elle ne s'en cachait pas, Julie haussa les épaules. Elle était du genre à passer des heures dans la bibliothèque, et même dans la réserve parfois, mais très rarement pour ses cours. Elle s'en servait comme outil complémentaire, enivrant son besoin personnel de nouvelles perspectives qui l'attiraient davantage que de parler de moldus par exemple, ou d'être doué en cours d'Enchantements, le plus inutile selon elle.

« - J’ai plus de mal avec les cours de soin aux créatures magiques… Mais bon j’espère m’en sortir… Et toi, tu les sens comment ces exams ? »

C'est vrai que les cours de Soins aux Créatures Magiques étaient plus complexes que d'autres, mais il faut dire que la Blanchet n'aidait pas à donner envie. Elle lui ressemblait d'ailleurs, ce qui créer une tension supplémentaire entre les deux femmes. Kyara Blanchet pouvait être gentille, et complètement tyrannique le jour d'après. Et puis, plus d'un avait eu une aventure avec elle, ce qui la rendait lâchement vulnérable d'ailleurs.

"C'est vrai que Kyara a ses têtes et ses humeurs, mais ses cours font partie des plus complets et intéressants proposés dans cette école."

Julie plongea ses yeux verts et ors dans ceux d'Evelyn. Azurs. Plutôt couleur serdaigle d'ailleurs. Elle avait remarqué que souvent, les Serpentards avaient des yeux verts, à croire que ça ne faisait pas forcément partie du hasard!

"La semaine dernière, j'ai participé au cours d'Etude des Moldus avec Winderfelt, le mannequin. Il nous a amené dans un Manoir Hanté, et nous a laissé affronter nos peurs. Pas trop d'intérêts si tu veux mon avis..."

Ce cours avait été l'un des plus longs de sa scolarité. Des sorciers apeurés face à quelques moldus, et comédiens en plus. Julie avait peur des clowns, mais d'un mec déguisé en cadavre, lorsqu'en plus, ils étaient avertis à l'avance qu'il ne s'agissait que d'une attraction, cela l'exaspéré au plus haut point.
Elle dévisagea alors Evelyn. Son visage, ses cheveux, et s'attarda sur son sourire naturel. Chez les Sullivan, il n'y avait pas cette chance-là, où toute chose mauvaise pouvait être transformé en agréable. Plus grande d'une dizaine de centimètres de plus, elle ne put s'empêcher d'observer chez Evelyn une mèche de cheveux qui s'était faufilé de l'autre côté de son visage. Dans son réflexe de maniaquerie, Julie tendit le bras et fit glisser cette mèche de l'autre côté. Elle lui sourit, et reporta son attention sur la lucarne servant de fenêtre de la volière.

« - Merci ! C’est vrai qu’en ce moment c’est un peu le bordel dans mes cheveux. Faudrait que je me trouve un sortilège pour me faire une nouvelle coupe. Ma mère a tout un tas de magazine de ce style, peut-être que j’arriverai à lui en piquer un pendant les vacances ! »
« - Peut-être que je trouverai quelque chose pour avoir les cheveux aussi longs que les tiens. Ils sont vraiment magnifiques, tu ne devrais pas les attacher aussi souvent, c’est dommage. »


Après avoir remis étonnamment la mèche d'Evelyn en place, cette dernière lui parla de sortilège et de magazine. Pas trop le style de Julie, qui détourna vite la tête en levant les yeux au ciel. Le rapport qu'elle avait eu avec sa mère avait toujours été simple, mais Mme Sullivan n'avait pas survécu assez longtemps pour papoter maquillage et coiffure avec sa fille.
C'est vrai que Julie avait une magnifique crinière châtain clair, aux reflets roux et dorés. Ses quelques ondulations encadraient son visage carré et strict, lui donnant un air plus sauvage. Par le biais du sport, elle préférait les attacher assez régulièrement, les laissant à l'air libre quand cela lui chantait.
Elle commença à descendre les quelques marches qui la menaient au palier inférieur, et se tourna alors vers la Wells lorsqu'elle lui parla.

« - L’une de mes lettres était adressée à ma cousine, elle habite en France en ce moment. J’espère pouvoir aller lui rendre visite pendant les vacances scolaires. Et toi tu vas rentrer en France cet été ? »

La Wells avait donc elle aussi de la famille en France? Julie n'était pas très sociale, mais ne pensait pas peu connaître sa colocataire depuis maintenant six ans.
"Dans quel coin habite-t'elle?"

Elle laissa la fin de la question d'Evelyn en suspens, repoussant ainsi l'entrée dans son intimité.

L’heure du diner, moment idéal pour passer un bon moment entre amis autour d’un bon repas préparer avec amour par les elfes peuplant les cuisines de Poudlard. Pour d’autres, c’était tout simplement le moment qui annonçait la fin de journée et le début d’un bon moment de détente ou de  devoirs à rattraper parce que comme toujours, ils avaient décidé d’attendre la dernière minute pour se lancer dans la rédaction de soixante centimètres de parchemin sur la préparation d’une potion exigeant un niveau bien plus élevé que la moyenne. Bref, chacun y trouvait son compte entre le signal d’un bon moment ou bien alors la piqure de rappel faisant référence à l’échéance prochaine d’un devoir qui aurait déjà dû être fait, ou pas.

C’est dans cette ambiance de fin de journée, qu’Emily était plus occupée à faire le tri dans ses affaires qu’à penser aller manger. Il faut avouer qu’elle avait réussi à accumuler un beau bordel durant cette année à Poudlard et qu’une bonne partie des bouquins qu’elle possédait servaient plus à sa distraction personnelle qu’aux cours. Il était donc grand temps de faire un peu de tri et de classer proprement ce qui était cours et ce qui ne l’était pas. Ce n’est qu’après une bonne grosse demi-heure qu’Emily obtint un résultat qui ressemblait à quelque chose de correct. Elle décida alors qu’il était temps d’occuper la grande salle afin de profiter des bons petits plats.

La salle commune était plutôt déserte à cette heure-ci, la plupart des Pouffys étaient déjà en train de prendre leur diner et tardait à la rousse d’aller les rejoindre. Heureusement, la grande salle n’était pas très loin, elle devrait y arriver assez rapidement. Sur le chemin, une musique envahit l’esprit d’Emily si fort qu’elle se surprit à chantonner dans les couloirs du château. Puis quelques mètres plus loin, le regard de la rousse fut attiré par un individu qu’elle avait déjà croisé quelque part, mais son nom restait coincé quelque part dans sa mémoire. Ce qui avait attiré son regard était l’attitude du garçon qui allait totalement à l’opposé du lieu où allaient tous les élèves à cette heure. Il semblait même vouloir quitter le château.

Intrigué ou peut-être curieuse d’un tel comportement, Emily n’avait soudainement plus faim et décida de suivre le Serpentard. *Qu’est-ce qu’il va faire ?* se disait-elle tout en restant à bonne distance pour ne pas attirer son attention. Avec tout ce qu’il se passait en ce moment dans le monde de la magie, tout comportement déviant pouvait être interprété de la pire manière et même si la Poufsouffle faisait en sorte d’éviter tout jugement trop hâtif, il fallait avouer que pour le coup elle avait quelque difficulté à le faire.

Après une bonne petite marche, la volière était en vue et était le seul endroit plausible dans lequel le Serpentard avait l’intention de se rendre. Emily resta au pied de l’escalier et laisse le garçon prendre de l’avance pour qu’il ne se doute de rien. Quand elle jugea que le moment fut venu, elle décida de montrer les marches, mais lors de son ascension, elle se rendit compte qu’elle allait arriver les mains vides et qu’elle se ferait cramée très rapidement. Elle fouilla alors ses poches à la recherche d’un bout de parchemin qu’elle pourrait faire passer pour une lettre. Par chance, il lui restait un tout petit morceau tout froissé qu’elle plia pour faire en sorte que cela ressemble à une lettre.

Une volée de marches plus tard, elle vit le Serpentard qui lui tournait le dos, il devait sans doute l’avoir entendu et avait pris une position idéale pour cacher ce qu’il voulait envoyer. La Pouffy essaya discrètement de voir ce qu’il faisait, mais elle ne voyait pas grand-chose et décida de continuer de faire semblant d’envoyer une lettre…

- Salut, dit-elle. Il fait plutôt frais ce soir tu ne trouves pas ?

Elle devait le ralentir pour l’empêcher d’envoyer son paquet et quoi de mieux que de le distraire en parlant météo pour qu’il relâche sa vigilance…

Objectif atteint pour Emily et ce même un peu plus qu’atteint. On pourrait même dire que cela a failli tourner à la catastrophe puisqu’elle avait sans doute la plus grosse frayeur qu’avait connue Severus. Elle était sur le point de laisser echapper un petit sourire de satisfaction, mais elle se mordit la lèvre au dernier moment pour que le Serpentard ne puisse pas se douter de quoi que ce soit. Dans le pire des cas il la verrait en train de se mordre la lèvre, ce qui peut laisser place à de nombreuses interprétation, mais probablement pas le fait qu’elle était satisfaite de lui avoir offert une crise cardiaque.

C’est donc sur cette satisfaction qu’elle laissa le jeune homme exprimer tout son mécontentement de s’être fait prendre en flag, même s’il ne se doutait certainement pas qu’Emily avait bien l’intention de savoir ce  qu’il était sur le point d’envoyer. Jouant avec le sarcasme, la rousse rigolait intérieurement et affichait une expression plutôt opposée. Ça ressemblait plus à quelque chose qui voulait dire ne me prend pas pour une idiote. Emily avait rarement jouer sur les émotions en affichant autre chose que ce qu’elle ressentait, c’est à croire qu’elle recevait des influences venant de quelqu’un qui avait l’habitude de faire cela, ou bien elle découvrait tout simplement une autre facette d’elle-même qu’elle ne connaissait pas encore.

- Oui bon c’est vrai, la saison n’aide en rien sur la température d’aujourd’hui, m’enfin quand on pense que durant certain jours il a fait bien plus chaud qu’ l’ordinaire, ça peut paraitre surprenant !

Emily s’interrompit, avec ça elle devait peut-être avoir suffisamment embrouillé Severus pour qu’il lui prête toute son attention et qu’il oublie ne serait-ce que durant cinq minutes ce qu’il devait faire ici. Cela permettrait à la Poufsouffle d’investiguer avec délicatesse sur les agissements sur petit Serpy. Elle reprit donc la parole pour assaillir Severus de questions pour qu’il n’ait pas le temps de penser à qu’est-ce que je fais ici !

- Alors dis-moi, quoi de neuf depuis la dernière fois que l’on s’est croisé ? On dirait que t’as plus de cheveux ou c’est moi qui rêve ?

Bon, la première question était plus intéressante que la seconde, mais ce n’était pas bien grave, il fallait l’amadouer, le caresser dans le sens du poil, mais pas trop pour que lorsqu’elle poserait la question de la présence de Severus en ce lieu et à cette heure alors que tout le monde mange passe mieux.

Pas de réponse depuis Décembre, je reposte.


Alice et Alexandre étaient arrivés dans les escaliers de la volière. Ils avaient nettement diminués l'allure que lorsqu'ils se trouvaient dans le parc. La fatigue se faisant sentir au fur et à mesure de la progression des marches. Le jeune Serpentard sentait son cœur battre frénétiquement. Hormis le Quidditch de temps en temps, l'activité physique du jeune homme se résumée aux pas effectués dans les couloirs entre les cours ou lors de ces ballades à l’extérieur.

Il prit donc quelques instant de pause pour récupérer de l'effort.

- Attend Alice. Les mots étaient hachés par la respiration en saccade du vert et argent. Tu n'a pas choisi le plus grand sportif au monde.

Baissant la tête dans un air honteux devant le spectacle du peu de résistance physique qu'il offrait alors à la Serdaigle, Alexandre s'asseyait sur une des marches des escaliers afin de reprendre un peu de souffle.

- Pfff làlà, avec toi ça rigole pas petit ange. Tu vas trop vite, désolé. Puis qu'est ce que ça me fait ch**** aussi cette robe à la fin.

Il recommençait ses maladresses d’expression et reperdait confiance en lui tout à coup. En plus il s’énervait. Certains auraient volontiers dit qu'il ne méritait pas le blason vert et argent sur sa poitrine hormis le fait qu'il pouvait par moment être irrité facilement.

Le serpentard arriva, haletant, et s'arrêta pour souffler en disant avant de s'asseoir sur les marches:
- Attend Alice. Tu n'a pas choisi le plus grand sportif au monde. Pfff làlà, avec toi ça rigole pas petit ange. Tu vas trop vite, désolé. Puis qu'est ce que ça me fait ch**** aussi cette robe à la fin.
Houlà. Il s'énervait. Alice se retient d'éclater de sourire. Visiblement, l'honneur d'Alexandre était touché.
-T'inquiète, je vais te remettre au sport, et plus vite que ça. De toute façon, je crois pas qu'on aura pas à monter toutes ces marches. Regarde, répondit-elle en désignant un papier collé à l'arrière de la porte des escaliers.
La bleu et argent arracha le parchemin du même type que celui qu'ils avaient trouvés près du banc, côté du Saule Cogneur. Il y avait aussi une carte, la même, et celle-ci avait leur trajet de tracé. Au dos, il y avait aussi des inscriptions. Elle laissa au jeune homme le soin de le lire.