Le silence régnait sur les lieux. Le dimanche matin, tous les élèves de Poudlard roupillaient gentiment sous leur couette, bien au chaud dans leur lit à baldaquin, rêvant de leur joueur de Quidditch préféré, ou à l'amour de leur vie. Tous, sauf Elle.

Adélaïde s'était levée tôt. Et elle avait très mal dormi. Voulant confier à quelqu'un son désarroi, elle avait rédigé une lettre à l'intention de son frère aîné, dans laquelle elle lui racontait son étrange rencontre de la vieille. Alors qu'elle revenait de Pré-au-lard - où elle avait fait quelques achats - elle était tombée sur son cousin, qu'elle n'avait pas revu depuis sa traîtrise. Et la rencontre l'avait chamboulée.

La jolie blonde marchait calmement dans le parc, l'air frai du matin lui faisait du bien, et calmait légèrement ses neurones en ébullition. Arrivant au bas  de la volière, elle leva ses yeux émeraude, espérant que sa chouette Loux serait là. Elle avait même pensée à prendre du miam hiboux pour la contenter avant de l'envoyer porter sa missive. Poussant la porte, elle gravit les marches qui menaient au sommet de la tour.

Arrivée à mi-chemin, elle se stoppa net, et faillit faire demi tour. Comment pouvait-elle envisager d'avouer à son frère que la vue d'un traître à leur sang lui avait fait perdre ses esprits, et qu'elle se posait pleins de question ?! Alors qu'il était à l'image de son grand-père et d'elle-même imbue de leur sang pur.

Elle s'assit sur les marches, ignorant le fait qu'elle se trouvait au beau milieu du passage. Après tout, personne ne viendrai ici à une heure pareille. Sortit sa lettre, un nouveau parchemin, une plume et de l'encre pour entreprendre sa réécriture.

Elle recopia la première partie de la missive, puis leva la tête en l'air, prise dans ses pensées, cherchant ses mots pour finir sa lettre.

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Scott aimait ce dicton. Le jeune Abrams venait d'envoyer une lettre à ses parents pour leurs raconter ses premières semaines passées à l'école. Elles avaient été plutôt agréables, il avait fait des rencontres sympathiques, et espérait en faire d'autres dans un avenir proche.

L'air était frais dehors, le serpentard remit sa veste de costard qu'il avait enlevé le temps d'écrire sa lettre. Il redescendit les marches de la volière afin d'aller prendre son petit déjeuné dans la grande salle, lorsqu'il vit une jeune fille assise en plein milieu des escaliers.

Il continua de descendre les marches sans se préoccuper de la jeune fille. Le sang-pur la contourna et descendit encore. Il décida de se retourner pour voir son visage. Elle parut assez boulverser, mais concentrée dans l'écriture de son courrier. Il décida de faire demi-tour et de remonter à ses côtés.

Scott s'assit juste à côté de la fille sur la pierre froide. Ne souhaitant pas la déranger, il attendit bêtement qu'elle finisse d'écrire sa missive ou qu'elle le remarque.

Adélaïde griffonnait quelques mots sans importance sur son parchemin. Ne pouvant se confier comme elle l'aurait voulu, sans frère n'aurait pas compris. Elle avait presque fini sa lettre, qu'elle entendit des bruits de pas dans l'escalier. Apparemment, elle n'était pas la seule à s'être levée tôt ce matin et être venue à la volière.

Concentrée sur la rédaction de son courrier, elle ne leva pas la tête pour voir qui descendait. Elle décala tout au plus ses jambes pour faire un peu de place sur les escaliers pour que la personne puisse passer sans trop de difficultés. La personne la dépassa, avant de faire demi-tours et de venir s'asseoir à côté d'elle.

Sa plume suspendue en l'air, ses pensées qui oscillaient entre son frère et son cousin, se tournèrent vers l'inconnu. Désirant connaître l'identité de la personne qui venait de prendre place, elle tourna ses yeux vert en direction du nouvel arrivant. C'était un garçon, Scott Abrams. Adélaïde le connaissait de vue. Il était à Serpentard, dans son année. Mais ils n'avaient jamais vraiment discuté ensemble.

Mais, là, tout de suite, Adélaïde avait besoin de contact, et sans le dire à haute voix, elle remercia mentalement le jeune homme de s'être assis à ses côtés. Elle ne voulait pas lui raconter ses problèmes, ça, il en était hors de question, mais parler de tout et de rien ne pouvait lui faire que du bien.

Essayant de chasser les dernières traces de son air perdu, elle fit un timide sourire au garçon et tenta t'engager la conversation.

« Salut ! Tu es drôlement tôt ! C'est une habitude chez toi de venir à la volière de si bon matin ? »

A côté de lui, la jeune femme continua quelques minutes à griffonner des mots sur le parchemin. Une fois son courrier fini, la serpentard fit un sourire à Scott. Celui-ci lui rendit immédiatement. La jeune femme entreprit d'ouvrir la conversation.

"Salut ! Tu es drôlement tôt ! C'est une habitude chez toi de venir à la volière de si bon matin ?"

La jeune femme était agréable. Il pensa rapidement qu'elle ferait une bonne amie. Quelqu'un à qui dans le futur, il pourrait parler s'il en éprouvait le besoin.

"Hello ! Adélaïde Selwyn, c'est ça ? Oui, j'aime bien me lever tôt, comme on dit, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !"

Le serpy adressa un sourire à la Adélaïde en attendant sa réponse.

L'air était encore frais, mais le soleil commençait à se montrer ce qui était plutôt agréable. La pierre était encore froide, alors, Scott se leva et descendit quelques marches afin de rester à hauteur de la jeune fille. Il s'adossa au mur, frais également.

Le nom de famille de la jeune serpentard rappelait quelque chose à Scott. Peut être que son père lui avait déjà parlé des Selwyn. Il lui semblait qu'il s'agissait d'une famille de sang-pur tout comme la sienne. Ce n'était plus mal, mais il faudrait bien un jour que Scott s'ouvre à d'autres personnes qu'au sang-pur !

Scott lui rendit son sourire rapidement. Et après lui avoir répondu, il se leva et descendit quelques marches, pour aller s'appuyer contre le mur. Adélaïde suivit des yeux le jeune Serpentard, admirant sa carrure. C'était un beau garçon. Et bien que sa petite barbe mal rasée ne plaisait pas trop à la jolie blonde, son style vestimentaire très classe remportait beaucoup de points.

« Oui, Adélaïde Selwyn. C'est exactement ça. Tu dois certainement connaître mon grand-père, au moins de nom. Sullivan. Sulliva Selwyn. Il est très connu. Un homme d'affaire.»

Adélaïde se perdit légèrement dans ses pensées en parlant de son grand-père. C'était en partie lui qui était à l'origine de ses tourments. S'il n'avait pas tant d'apriori sur les sang impur, jamais Adélaïde n'aurai été contrainte de ne plus adresser la parole à son cousin. Et par conséquent elle ne se retrouverait pas dans cette situation si délicate.

Elle secoua doucement sa tête, pour se reconcentrer avant que son camarade de classe ne la trouve trop bizarre, et poursuivit :

« C'est vrai que c'est ce qu'on dit. 'Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt'. Je ne sais pas qui a inventé cela. Sûrement un insomniaque. Personnellement, ce n'est pas dans mes habitudes d'être debout à cette heure là. Surtout un dimanche matin. »

Scott écouta la serpentard avec une grande attention. Elle venait de lui dire qu'il devait connaitre son grand-père, au moins de nom. En effet, il connaissait de nom Sullivan Selwyn, son père lui en avait déjà parlé. Il avait dû avoir affaire à lui un jour à l'hôpital, enfin, il ne se rappelait plus exactement pourquoi est-ce que son père lui en avait toucher quelques mots.

La jeune blonde parut durant quelques secondes perdu dans ses pensées. Scott pensait avoir raison quand il se disait qu'une chose la tourmentait. Après s'être ressaisit, elle continua la conversation.

"C'est vrai que c'est ce qu'on dit. 'Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt'. Je ne sais pas qui a inventé cela. Sûrement un insomniaque. Personnellement, ce n'est pas dans mes habitudes d'être debout à cette heure là. Surtout un dimanche matin."

Apparemment, il s'agissait d'une grande dormeuse ! Lui n'aimait pas dormir, il préférait faire être debout pour pouvoir vaquer à ses occupations.

"Personnellement, je n'aime pas dormir. Tout le temps qu'on passe à dormir et du temps perdu. Sinon cela fait longtemps que tu as l'école?"

Cette question pouvait paraître stupide étant donné que la plupart des élèves avaient commencé leur apprentissage en première année, mais lui, il venait d'arriver. Cela lui changeait d'ailleurs énormément de sa vie d'avant où quelques heures par jour précepteur venait lui enseigner les principales matières.

Adélaïde hocha légèrement la tête en entendant les paroles du garçon. Effectivement, dormir n'était pas très rentable, elle devait bien le reconnaitre. C'est souvent ce que son grand-père disait. Mais sans vouloir passer des heures innombrables sous la couette, la blondinette préférait y restait un temps convenable afin d'être au mieux reposé. Les cernes sous les yeux ne lui allaient pas au teint. Et un visage était nettement plus agréable à regarder lorsqu'il était frais et non miné par la fatigue.

La question que posa ensuite le garçon ne surpris pas Adélaïde, elle savait que Scott était nouveau, et venait poursuivre sa scolarité, ici, à Poudlard. Son directeur de maison l'avait annoncé au début de l'année, en leur demandant de lui réserver un accueil des plus chaleureux.

« Oui, je suis arrivée à mes 11 ans. » Un sourire nostalgique étira les lèvres de la jeune fille lorsqu'elle se rappela sa première soirée au château, son passage sous le choixpeau magique, et sa fierté d'avoir rejoins les vert et argent.

« Comme la plupart des élèves en somme. Pas trop dur l'intégration ? Tu aimes bien Poudlard ? Tu étais où avant déjà ? »

Se rendant compte qu'elle avait posé beaucoup de questions d'un seul coup, la jeune fille rigola doucement, et dans un sourire lui dit :

« Désolé, pour cette avalanche de questions ! Tu n'es pas obligé de répondre à tout, si tu ne le souhaites pas ! »

Apparemment la jeune femme devait bien connaître le château contrairement à lui qui était là depuis seulement quelques semaines. Cependant, son père et sa mère lui avait appris des choses sur l'immense château comme des passages secrets, des pièces cachées...

Tel un interrogatoire, sa camarade serpentard le questionna sur son passé.

"Comme la plupart des élèves en somme. Pas trop dur l'intégration ? Tu aimes bien Poudlard ? Tu étais où avant déjà ?"

Celle-ci venait de se rendre compte que ça faisait beaucoup de questions en une seule fois.

"Désolé, pour cette avalanche de questions ! Tu n'es pas obligé de répondre à tout, si tu ne le souhaites pas !"

Ce questionnement ne dérangeait pas Scott, loin de là. Le vert et argent venait de se faire une amie, alors autant en profiter.

"Ca ne me dérange pas de répondre à tous ça ! Ne t'inquiète pas ! L'intégration n'est pas trop dur, Poudlard est une école merveilleuse où l'on rencontre des gens merveilleux ! Durant les 5 dernières années, j'avais un précepteur qui me donnait des cours, je voyais mes amis quelques fois dans l'année et je participais à des réceptions, ma vie n'était pas si mal que ça !"

C'est bien vrai ça ! Il adorait sa vie d'avant, il était fait pour toutes ces soirées mondaines à fréquenter les gens de la haute société du monde magique. Le jeune Abrams était beaucoup plus libre à cette époque que maintenant, à devoir suivre des cours réglementé.

Le serpy poursuivit la conversation. Il se demandait s'il avait déjà eu l'occasion de croiser Adélaïdé lors d'une soirée, d'une réception.

"Est-ce que j'ai déjà eu l'honneur de te voir lors d'une réception ?"

Rassurant Adélaïde en lui disant que ça le gênait nullement ce petit interrogatoire, le brun répondit à chacune de ses questions. Intriguée, Adélaïde demanda des précisions, et comme le garçon n'avait pas l'air de s'en plaindre autant en profité. La blondinette le trouvait agréable. Et lui parler lui faisait beaucoup de bien.

« C'est toi qui a demandé à venir à Poudlard ? Ou bien c'est tes parents qui ont décidé que tu devais arrêter d'avoir un précepteur ? Moi j'ai eu un professeur particulier, mais avant Poudlard, quand j'étais toute jeune. En plus de ma grand-mère qui me donnait des cours de bienséance et tout ça ... »

« Oh c'est fort probable qu'on se soit déjà croisé effectivement. Mon grand-père est très friand de ce genre de soirée. Il dit toujours que c'est bon pour les relations. Et on m'y a habitué dès ma plus tendre enfance » poursuivit Adélaïde dans un large sourire.

«J'aime beaucoup les soirées mondaines et toi ? Pour les rencontre, la nourriture, et puis les tenues de soirées ... Y'a toujours tellement de monde ... En plus, je reste toujours avec ma grand-mère. En revanche, tu as peut être déjà parlé avec mon frère, Ethan. Il a cinq ans de plus que nous. C'est d'ailleurs à lui que j'envoyais une lettre » termina la blonde en agitant le parchemin qu'elle tenait dans sa main gauche.

La jolie blonde face à lui avait l'air d'être une grande bavarde. Cela lui allait bien d'écouter parler pour une fois et de ne pas avoir à faire la conversation. La serpentard fit alors une grande tirade.

"C'est toi qui a demandé à venir à Poudlard ? Ou bien c'est tes parents qui ont décidé que tu devais arrêter d'avoir un précepteur ? Moi j'ai eu un professeur particulier, mais avant Poudlard, quand j'étais toute jeune. En plus de ma grand-mère qui me donnait des cours de bienséance et tout ça ... C'est toi qui a demandé à venir à Poudlard ? Ou bien c'est tes parents qui ont décidé que tu devais arrêter d'avoir un précepteur ? Moi j'ai eu un professeur particulier, mais avant Poudlard, quand j'étais toute jeune. En plus de ma grand-mère qui me donnait des cours de bienséance et tout ça ... J'aime beaucoup les soirées mondaines et toi ? Pour les rencontre, la nourriture, et puis les tenues de soirées ... Y'a toujours tellement de monde ... En plus, je reste toujours avec ma grand-mère. En revanche, tu as peut être déjà parlé avec mon frère, Ethan. Il a cinq ans de plus que nous. C'est d'ailleurs à lui que j'envoyais une lettre."

Beaucoup de question et d'information durant la grande tirade que le jeune homme essaya de mémoriser afin de répondre à toutes ces questions.

Il répondit aux questions une à une afin d'être certain de ne rien oublier.

"J'ai décidé d'aller à l'école afin d'élargir mon cercle de connaissance, même si je suis moins libre cela me convient tout de même."

Scott pensait que au prix de sa liberté, il ferait des connaissances très utile pour la poursuite de sa vie après l'école. Puis il enchaîna sur les soirées mondaine, qu'il affectionnait particulièrement car c'était l'occasion de voir ses amis et de fréquenter les filles des personnes les plus importantes du monde magique.

"Oui j'adore les soirées mondaines, c'est vraiment des moments agréables où je peux élargir mon cercle de connaissance, voir mes amis et des filles. En plus j'adore pouvoir sortir mes smokings !"

Le serpy poursuivit sur le frère de la jeune femme: Ethan.

"Il est possible que j'ai déjà parlé avec ton frère, je ne me souviens pas forcément de tout le monde."

Elle venait de lui raconter qu'elle lui écrivait une lettre. Scott lui demanda, sans vouloir être indiscret si c'était à cause de son frère qu'elle était si bouleversée.

"C'est à cause de lui que tu es autant bouleversée?"

Apparemment le brun accordait beaucoup d'importance à se constituer un large groupe de connaissance. C'était tout à son honneur, et un bon point pour son futur imminent. Après tout, Poudlard se terminait dans moins de deux ans à présent. Et il était primordial - pour survivre dans la haute sphère de la société - d'avoir de nombreuses relations.

Notant que le garçon faisait une distinction entre les 'filles' et ses amis ; elle se dit qu'il valait mieux pour elle de faire attention. Beau gosse et charmeur, voilà un mélange parfait pour faire des ravages auprès de ses congénères. Mais n'étant pas une fille facile, Adélaïde se mit à redoubler de vigilance pour ne pas se montrer trop ouverte avec le garçon. Connaissance, voir devenir ami, c'était d'accord. Passer dans son lit, ça, hors de question.

Légèrement taquine, Adélaïde lui rétorqua en désignant sa tenue qu'il n'attendait pas vraiment les soirées pour porter ses smokings puisqu'il en avait un maintenant, un simple dimanche matin.

Mais la bonne humeur de la blonde disparut rapidement lorsque le garçon commenta son état de bouleversement. Ainsi, il avait remarqué qu'elle était - avant son arrivé - tourmentée. Choisissant d'être honnête avec le jeune homme qui n'avait pas l'air méchant, elle choisit soigneusement ses mots, pour ne pas en dire trop.

« Oui et non. C'est juste que j'aurais voulu lui dire quelque chose d'important à mes yeux, mais que je ne peux prendre ce risque. »

Puis avec habilité elle changea de conversation :

« Et toi, à qui as-tu envoyé une lettre ? »