Les tours de verre moldues commençaient à se teinter de couleurs rougeâtres, le soleil se couchait comme un rideau se ferme à la fin d'une pièce de théâtre. Les acteurs se retiraient dans leurs boites en métal, prêt à ressortir pour la prochaine représentation, le prochain lever de soleil.

La vie est une comédie, qui se commence dans la multitude et se termine dans la solitude.

Le monologue de fin fût livré par Vhagar, racontant une partie de son enfance dont la rousse n'avait jamais soupçonnée d'exister. Lorsqu'Aileen avait posé sa question, elle ne s'attendait nullement à une réponse aussi sincère de la part du Nordique. Ce dernier avait toujours été assez renfermé, froid, inapprochable. Et bien qu'il semblait tolérer, voir apprécier par moment, sa présence, il ne s'était jamais réellement ouvert.

Et voilà qu'après qu'il l'ai poussée, guidée, à tuer, la coquille s'ouvrait.

Elle aurait pu finir le tout là. Simplement l'enlacer, acquiescer à ses propos, ne pas s'exposer davantage. Le Nordique se serait tu, ils seraient descendus du toit et ils se seraient séparés. Fin de l'Acte 3, scène finale, rideaux.

Aileen flatta doucement le dos du Nordique qui regardait l'horizon, espérant lui apporter un quelconque réconfort après sa confession. Le ciel était étrangement assorti à ses cheveux lorsqu'elle se leva et, sans changer de position sur le toit, fixa le soleil qui continuait sa course.

-J'avais 7 ans lorsque mes pouvoirs ont fait surface pour la première fois. À l'époque, ma mère était enceinte de mon frère, Alister avec un sorcier assez réputé d'Irlande.

Une pause. Elle ne savait pas exactement quoi dire pour continuer. Elle ne savait même pas ce qui lui prenait de s'ouvrir ainsi à Vhagar. La rousse ne parlait jamais de ce qui c'était passé avant Sligo, avant Nya. Mais pourtant....

Pourtant elle avait l'impression que si elle désirait rester avec le Nordique, il fallait qu'elle s'ouvre. Il fallait qu'elle laisse tomber les masques qu'elle portait tout les jours, pour qu'il ne reste que la vérité. Quelque chose lui disait que si une personne était capable de l'accepter, c'était bien lui.

Chute libre.

-Ce sorcier né-moldu était obsédé avec la magie et le pouvoir que celle-ci lui procurait. Lorsqu'il apprit que ma mère était enceinte, il ne vit là qu'un moyen d'augmenter ses propres capacités magiques....Au détriment de la vie de ma mère et de mon frère. Il attendit patiemment que ma mère soit à son 9e mois de grossesse, proche de l'accouchement. Le temps que celle-ci soit bien affaiblie et le foetus bien formé.

Les mots coulaient tout seuls, devenaient une symphonie du passé qu'elle ne pouvait plus arrêter.

-Je me suis réveillée une nuit après avoir entendue ma mère crier. Je suis descendue pour la voir allongée, le ventre ouvert dans le hall d'entrée, cet homme à côté d'elle. J'étais assez petite et silencieuse pour qu'il ne m'ai pas entendu arriver. Le reste c'est joué en quelques secondes, un couteau de cuisine a atterri dans ma main, comme par magie.

Aileen ferma les yeux. Elle se souvenait encore trop bien de la scène.

-J'ai réussi à le frapper dans le bas du ventre. Je ne sais pas comment, mais j'ai réussi. Pour le reste je ne me souviens que du sang qui coulait, du sang du l'homme que j'avais sur mes mains, du sang de ma mère que j'avais sur mes pieds...L'elfe de maison a eu le temps d'appeler les secours, la police magique locale est arrivée. Ironiquement, personne n'est mort cette soirée là.

Machinalement, elle se frotta les mains, comme pour se débarrasser du sang qui les hantait encore. Le soleil continuait sa course, immuable, inchangeable.

Aileen se tourna vers Vhagar. En se confiant ainsi, elle avait l'impression de se jeter droit dans la gueule du loup, voir de sauter en parachute sans savoir si ce dernier était fonctionnel.

La vie est pièce de théâtre : ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée.

Alors qu'Aileen contait son histoire, Vhagar posa ses coudes sur ses genoux, et jouait seul un combat de pouces. Son passé avait été bien plus que déterminant, quoiqu'elle en dise. Vhagar ne tuait pas pour le plaisir de tuer, mais dans l'attente de réponse à ses questions, et dans le but d'acquérir plus de pouvoir. Le pauvre premier mort du jour n'avait pas vraiment confirmé la règle, mais elle avait servi de leçon à sa petite apprentie, qui s'en voulait, ou peut-être pas, de l'avoir suivi sur cet obscur chemin. Et son histoire l'intéressa au plus haut point, car il en disait long sur elle. La dernière phrase de la rouquine n'avait rien d'anodin, mais n'avait rien d'important. Elle avait été capable de tuer bien avant lui, au même âge. Elle n'avait certes pas été meurtrière, mais elle l'avait souhaité, et cela suffisait à passer le premier cap. Ce n'était pas la conséquence qui comptait, mais le geste. Un peu de philosophie, pour certain brin de folie.

- Tuer n'est que le résultat d'une prise en main. Tu n'as eu aucun mal à tuer cet homme, il y a quelques minutes, parce-que tu l'a déjà fait. Ce n'est que le résultat qui te perturbe, parce-que pour la première fois, la mort en a découlé. Ne ressens-tu pas un brin de satisfaction ?

Ses pouces s'immobilisèrent lorsque le dernier mot fût prononcé. Vhagar regardait alors le somptueux spectacle d'un Soleil fuyant, écoutant le souffle de celle qui n'allait pas tarder à lui répondre. Plongé dans l'instant, il ne discerna peu à peu que la lumière éclatante qui diminuait à vue d’œil, même ébloui. Ses pieds glissèrent lentement jusqu'à ce que jambes tendues, ses bras revinrent à leur place originelle, hors de portée de leur perchoir. Il se pencha en arrière, et interrompit sa chute avec une paume relaxée. Il était bien la ou il était.

Quelques minutes passèrent de nouveau. Peut-être même une heure entière, à ne parler que d'expérience sans ressentiment. Une dure relation se nouait, et Vhagar se surpris à accorder une petite place à Aileen, là ou ses proches avait quitté domicile longtemps après leur disparition. Plus de dix ans avaient passés sans que cela n'arrive, et si c'était plutôt chaud, et agréable de l'intérieur, le grand Nordique ne pût s'empêcher de penser que le chemin qu'il venait d'emprunter déviait de sa trajectoire initiale. Cela faisait un peu trop d'un coup. Alors, sans préavis, il se leva, adressa un mot à Aileen, et s'éclipsa en fermant son esprit à une quelconque réplique. Cela ,'avait plus d'importance, il allait se revoir, et lui avait besoin de méditer seul. Et les mots de la fin résonnèrent dans sa tête, comme des mots que jamais ils n'aurait cru pouvoir dire à quiconque, tant sa solitude faisait autrefois sa force.

- Retrouve moi au 3 Whitecomb Street quand tu sera prête. Je vais t'apprendre ce que personne ne t'apprendra.

Et Vhagar disparu, sans passer par l'aller. Il avait sauté d'un toit, puis d'un autre, sans perdre la moindre seconde.

Devait-elle rester à contempler l'horizon? S'asseoir aux côtés du Nordique? Venir chercher près de lui une quelconque trace d'affection, de pitié, pour aider à panser des plaies qui n'allaient jamais s'effacer?

Non, elle ne agenouillerai devant personne. Pas lui, pas Nya, pas Alister, pas Illeria, pas Abigail. Personne.

Elle se balança, suivant le rythme du vent, attendant les prochains mots du Nordique. Mots qui ne tardèrent pas à fuser, armes qui blessaient, qui troublaient, bien plus qu'aucun sortilège.

- Tuer n'est que le résultat d'une prise en main. Tu n'as eu aucun mal à tuer cet homme, il y a quelques minutes, parce-que tu l'a déjà fait. Ce n'est que le résultat qui te perturbe, parce-que pour la première fois, la mort en a découlé. Ne ressens-tu pas un brin de satisfaction ?

Elle ? Satisfaite? Comment être satisfaite d'un acte qui l'avait drainée, qui l'avait fait vaciller, qui lui avait fait perdre contrôle de son corps, de ses émotions? Comment être satisfaite alors qu'un simple sortilège avait eu raison de quelque chose qui tenait depuis une trentaine d'années? Non. Aileen était tout sauf satisfaite. Elle s'était en parti libérée d'un traumatisme d'enfance, d'un souvenir qui la hantait, tout cela pour retomber dans d'autres chaines. L'irlandaise aurai bien aimé jurer ne plus jamais tuer, ne plus jamais faire souffrir un être ainsi, mais elle savait pertinemment que cela reviendrait à énoncer un odieux mensonge.

-Comment être satisfaite après avoir vu ta performance? Cela reviendrait à être satisfait d'avoir dessiné un bonhomme bâton lorsqu'on vient d'apercevoir son voisin peindre la Joconde.

Le Nordique haussa un sourcil, prêt à argumenter.

Le soleil avait terminé sa course lorsque les deux cessèrent de parler. Expérience, émotions, envies, tout y était passé. Aileen se surprit à s'ouvrir autant, voir plus, que Vhagar, se plaisant à raconter la première fois qu'elle avait craqué, qu'elle avait rencontré Miss Folie. Les deux ne se rapprochèrent néanmoins pas, chacun restant dans sa position, afin de mieux pouvoir digérer la situation présente.

Pause.

Vhagar se leva, accorda un dernier regard à Aileen et lui dit.

- Retrouve moi au 3 Whitecomb Street quand tu sera prête. Je vais t'apprendre ce que personne ne t'apprendra.

Il se détourna avant que cette dernière pu dire quoi que ce soit, s'enfuyant sur les toits de la ville. L'irlandaise resta quelques minutes supplémentaires dans sa position, savourant le vent de la nuit, les bruits de la ville et la douce lumière de la lune.

Force lumineuse et bienveillante
Gratitude infinie pour celui qui guide
Respect

La rousse descendit se mêler une fois de plus à la foule. Une parmi tant d'autres de nouveau. L'adresse donnée par Vhagar chantant dans sa tête.

La température hivernale était enfin arrivée et au plus mauvais moment pour moi. Mon oncle venait de se décider à partir en Australie pour affaire qu’il m’avait dit. Et moi dans tout ça, où allais-je vivre, où trouverais-je de quoi me sustenter ? Beaucoup de question me passait par la tête, certes les temps avaient été durs dans le passé mais il y avait toujours quelque chose à manger et un endroit chaud où dormir. Pas cette fois.

Je marchais depuis un moment dans les rues de la ville sans vraiment savoir où j’allais. Peut-être me fallait-il voler de quoi me nourrir cette nuit et espérer le meilleur pour demain. Cela me semblait être une bonne idée.

Après avoir trainer la patte durant une centaine de mètre, je m’arrêtai devant un étalage de fruits et légumes et attrapa le maximum de poires que je mis dans mon sweat avant de prendre mes jambes à mon coup.

L’air froid me brulait les poumons, mes pieds me faisait horriblement mal et mon pantalon ne gardait absolument pas la chaleur de mon corps. Peu fier de mon vol, je décidai de me cacher dans une ruelle sombre afin de profiter de mon repas digne d’un banquet. Il ne me fallut guère longtemps avant d’engloutir tout ce que j’avais et je décidai alors de m’assoir recroquevillé sur moi-même.

Hiver de Mer**, pays de Mer**… disais-je avec mon accent slovaque

La nuit serait longue, froide et sans gaieté. Je regardai les gens passer devant moi sans avoir la moindre compassion, en même temps, vu mon état, c’était peu probable que quelqu’un ne se soucie d’un déchet comme moi. Vint alors une femme, elle était assez jolie, bien que pas du tout à mon goût.

Dis ma jolie, tu n’aurais pas quelques pièces pour que je mange ?

Au diable les politesses, de là où je venais on tuait pour moins que ça. Et puis Mer**, il faisait froid, j’étais presque nu sous mon pull et pantalon et j’avais le ventre à moitié vide.

J'arrive dans l'Allée des Embrumes. Je gare ma bécane et me pose contre un mur. Je l'attend.
J'ai réussi à contacter les Mangemorts. Je vais enfin devenir un de leur partisans. J'attend ce jour depuis si longtemps.
Il n'y a personne, hormis un sorcier... tant pis pour lui, c'est le jeu. C'est un vieux sorcier tout rabougri. Il va être facile à tuer. Il n'a rien a faire ici, de toute manière.
Je décide de la jouer sans magie. Je sort mon couteau et m'approche du vieux. Un coup et c'est fini. Je viens de lui tailler un second sourire au niveau de la gorge. Corvus fonce déjà sur le corps. Il a raison, c'est meilleur quand c'est chaud.
Bon, faut que je nettoie ça. J'ai un rendez-vous, après tout. Je sors ma baguette.

- Aguamenti !

De l'eau sort de ma baguette. Un jet puissant nettoie la liqueur écarlate coulant sur le sol. Corvus est vorace, il a déjà mangé une partie.
Je l'accompagnerais bien, mais je n'aime pas les vieux. Trop sec.
Je décide de lancer mon couteau sur le tonneau en bois devant moi pour passer le temps. J'ai faim...
Il doit me rester un morceau de viande provenant de ma dernière chasse. Je l'entame... j'adore la viande de licorne.

J'ai hâte de voir l'envoyé des Mangemorts... très hâte...

Je rêve ? Il vient de pisser sur ma bécane et en plus, il crame Corvus ? Je vais le saigner à blanc.
Mais il y a des priorité plus importante... Tant pis si il a cramé mon piaf. Après tout, je pourrais éduquer un autre corbeau, c'est pas un problème. Bon je vais nettoyer ma moto. Je m'approche d'elle et sort ma baguette.

- Aguamenti !

Deux minutes plus tard, elle est propre. Maintenant que j'y pense, ça fait un certain temps que je l'ai pas vu si propre.
Bon, je vais m'occuper de l'autre, maintenant... Tient, il porte un masque. Pas besoin d'être intelligent pour savoir que c'est un Mangemort... Bon, je vais pas le tuer. Par contre, je vais pas me gêner pour lui dire ce que je pense...

Je range ma baguette et m'approche de lui... je compte lui envoyer un coup de poing mais comme c'est un mangemort je m'abstient. Bon, il faut quand même un message.Je sors mon couteau et le lui met sous la gorge.

- Maintenant, tu m'écoute bien ! Vu que t'es un Mangemort, je te tue pas ! Mais la prochaine fois que tu grille mon corbeau ou que tu pisse sur ma bécane, je te saigne et je te bouffe !

Je retire le couteau et le range dans son étui. Je tend une main au Mangemort.

- Bon, maintenant que nous sommes clairs, je me présente : Loki Salmares.

Edit Asclépius : Bonjour Loki. Conformément au règlement RPG, il est strictement interdit d'emprunter le libre-arbitre d'un joueur, sans son autorisation ; merci de bien vouloir éditer en conséquence. Cordialement.

Génial, il m'attaque ! un Angos Nubes atteint sa cible mais pas l'Infourno... Je peux plus respirer... mais j'ai pas dit mon dernier mot.
J'adore la sensation qu'apporte le combat. C'est une extase, une euphorie incontrôlable !
Je ris. Je ris comme je le fais à chaque combat... Peut-être vais-je mourir ou peut-être pas. C'est la question. Si je meure, c'est parce que je suis faible... Je ne suis pas faible.

- incendio!

Je ne suis pas assez proche pour le tuer mais pas assez loin pour que ça n'est pas d'effet.
J'espère que ça va l'atteindre, j'ai juste assez d'oxygène pour lancer un autre sort si jamais ça fait pas effet...
Je pense qu'on se teste mutuellement... mais je pense aussi que l'un a une leçon a donner à l'autre : moi, je lui explique que personne ne crame mon corbeau ou pisse sur ma bécane et lui... je sais pas. Peut-être que le coup du couteau l'a énervé...

Qu'est-ce que je me marre !

Ce mec est bizarre. Bon bref, je me défait de cette fumée étrangleuse.

- Finite incantatem !

Je respire. C'est cool d'être en vie ! Bon, l'autre avec son bouquet de fleur, je vais me le faire. Il me prend pour un amateur ou quoi ? Alors, qu'est ce que je vais faire ? J'ai beau être un carnassier, j'adopte quand même une stratégie !
Je sais ! Je vais envoyer une boule de feu, m'approcher de lui rapidement et lui planter mon couteau dans la jambe. Voyons voir...

- Incendio !

Une boule de feu sort de ma baguette. Juste derrière, je fonce sur une caisse à coté de lui et saute dessus. Je sors mon couteau, rebondit sur la caisse et m'engage pour sauter sur ce mec.
Quelle joie de trouver un adversaire puissant ! D'habitude, je dois me contenter du premier imbécile venu, ce n'est pas drôle... Toute personne douée de bon sens ne combattrai pas quelqu'un de plus fort que lui... sauf moi.
Après tout, si on dit que je suis fou, ce n'est pas pour rien !

Il est coriace ce mec ! Voyons... je pourrais toujours me le faire plus tard. Je suis pas en forme. Je me relève, ramasse mon couteau et retourne près du Mangemort.

- Bon ! On va arrêter là... pour le moment ! Je dois admettre que je m'attendais pas à me prendre une rouste pareille mais t'inquiète pas, on en reste pas là. Le seul moyen de m'arrêter, c'est la mort ! Je ne lâche rien... Bon, j'ai affaire à qui ? Je me doute que t'es un Mangemort, alors c'est pas la peine de me dire "je suis un mangemort".

Nom de dieu, il m'a foutu sur les rotules, ce mec... Je suis à bout de souffle mais heureux en même temps... au moins, je sais qu'il existe plus fort que moi... c'est excitant !

Je prend un mouchoir dans ma poche et essuie le sang qui coule de ma bouche... J'ai faim.
Bon, il doit me rester un bout de gibier dans ma bécane.
C'est du moldu ! C'est bon, mais on a connu meilleur... bah, j'ai pas le choix.

- T'en veux ? c'est du moldu frais d'hier !

Il aime peut-être pas ça... mais bon.