[RP avec Myosotis Aavery]

Il y a quelques temps, les deux étudiantes avaient conclu un marché et Abbigail remplissait aujourd'hui sa part de celui-ci : faire découvrir la vie du Londres Moldu à Myosotis qui n'avait jamais eu l'occasion de le visiter.

La fillette avait eu un peu de mal à convaincre son père de la laisser vagabonder dans la ville avec une jeune fille qu'il n'avait jamais rencontrée, mais il avait fini par céder devant l'insistance de sa fille et après avoir imposé ses propres conditions. Ainsi, la jeune sorcière avait dû soumettre un plan détaillé de sa journée et promettre à son père de lui téléphoner régulièrement. En revanche, Abbigail n'avait même pas évoqué sa petite sortie devant sa mère, sachant pertinemment que cette dernière refuserait catégoriquement.

Le programme exact de la journée était demeuré secret pour Myosotis. En effet, la seule information fournie par la fillette à son aînée avait été de revêtir des habits moldus pour ne pas se faire remarquer.

Abbigail avait donc donné rendez-vous à la Poufsouffle en milieu de matinée au début des vacances d'hiver à la gare de King's Cross, car il s'agissait d'un point de contact entre le monde magique et le monde moldu. La fillette était un peu en avance car son père l'avait déposée en voiture avant de partir rendre visite à un cousin à lui qui résidait en banlieue. Elle commença donc à scruter la foule à la recherche de son amie, toute excitée par cette journée.

Dans la cohue de la gare, Abbigail ne parvenait pas à trouver son amie. Elle commençait à s'inquiéter, craignant qu'elles se soient mal comprises sur le lieu de rendez-vous ou que Myosotis ait eu un empêchement de dernière minute, mais soudain, une voix retentit derrière elle et la fit sursauter.

- Alors prête pour notre exploration, Abby' ?

Ayant reconnu la voix en question, la fillette se retourna avec un grand sourire aux lèvres. Pour elle, il ne s'agissait pas réellement d'une "exploration" puisque, en tant que Née-moldue, elle avait déjà eu l'occasion de visiter la capitale avec ses parents. Cependant, elle décida d'ignorer ce détail.

- Fin prête ! répondit-elle en se saisissant de son sac à dos. Et toi ? Excitée ?

À la manière dont la jeune fille souriait, la réponse paraissait évidente. Abbigail elle-même avait hâte, bien qu'elle connaisse par cœur le monde moldu, alors pour une Sang-Mêlée qui n'avait jamais pu se joindre à la vie du Londres moldu, la journée était forcément attendue avec une grande impatience.

Tout en écoutant la réponse de son amie, elle lui fit donc signe de la suivre et se dirigea vers l'une des sorties de la gare. Pour commencer, elle comptait lui montrer un élément absent -à sa connaissance- du monde magique, et pourtant qui faisait partie intégrante des londoniens moldus.

Le sourire de Myosotis en disait long sur son excitation, ce qui faisait très plaisir à Abbigail. La fillette, quant à elle, commençait à sentir une inquiétude monter en elle : et si ce qu'elle faisait découvrir à son amie ne lui plaisait pas ? La jeune Serdaigle n'était pas guide touristique, et c'était même la première fois qu'elle faisait visiter quelque chose à quelqu'un.

Heureusement, son amie choisit ce moment pour s'exprimer, ce qui permit à Abbigail de se changer les idées.

- Et sinon, ça n'a pas été trop difficile pour convaincre tes parents ? Ça ne doit pas être facile pour eux... Ils ne me connaissent pas... Et qu'en vas tu me dire ce qu'on fait ?!

La dernière phrase fit sourire la fillette. Elle trouvait très amusant que, pour une fois, ce soit une personne plus âgée qu'elle qui soit impatiente et lui demande des informations.

- Mon père a finit par céder devant mon entêtement ! déclara-t-elle en rigolant au souvenir de la scène.

Cela faisait bien longtemps qu'Abbigail n'avait pas tenu tête à son père et, avec le recul, elle était un peu gênée car elle avait l'impression d'avoir fait un gros caprice, digne d'une gamine de six ans.

- Et ma mère n'est même pas au courant, donc elle n'a pas pu s'y opposer, continua-t-elle. Quant au programme de la journée, tu le découvrira au fur et à mesure, termina-t-elle en tirant la langue à son amie.

À ce moment, les deux jeunes filles arrivèrent devant le métro et la Née-moldue sortit de sa poche le carnet de tickets que son père lui avait acheté le matin-même. Elle montra à son amie comment passer le portique d'entrée puis entra à son tour.

- Alors là, on est dans le métro ! Garde bien ton ticket au cas où on serait contrôlées, précisa-t-elle en rangeant son propre titre de transport dans sa poche. Il s'agit un peu d'un train comme le Poudlard Express, sauf que le métro avance grâce à l'électricité alors que le Poudlard Express utilise une locomotive à vapeur. Tous les jours, les londoniens moldus l'utilise pour aller au travail, pour faire les courses ou juste pour se déplacer d'un point A à un point B.

Quelques instants plus tard, elles se trouvaient sur le quai de la ligne Victoria et attendait le métro qui les mènerait à leur destination.

- Je voulais te montrer ce moyen de transport car je me souviens encore de la première fois où je l'ai pris ! J'étais toute émerveillée et je courais dans tous les sens, à tel point que les autres passagers on demander à mes parents de me calmer ! se remémora-t-elle avec enthousiasme.

Aujourd'hui, beaucoup de chose, qui lui procuraient de nombreuses petites joies lorsqu'elle était petite, ne lui faisait plus aucun effet. C'est pourquoi elle était si contente de faire visiter Londres à Myosotis : cela lui permettait d'adopter un nouveau point de vue.

Pendant le récit d'Abbigail, sa camarade s'était avancée vers un plan des lignes londoniennes.

- Je comprend rien ! Tous ça c'est des métros ? Parce que c'est vachement gr...

Cependant, Myosotis ne pu terminer sa phrase car un métro entra en station à ce moment précis, extirpant un petit cri à la Sang-Mêlée.

- Wow...

Abbigail sourit devant l'exclamation de son amie. À son tour, elle s'approcha du plan pour donner des précisions.

- Chaque couleur représente une ligne sur laquelle circulent les métros, expliqua-t-elle. Il y en a beaucoup de différentes, comme ça les gens peuvent aller dans toutes les directions. Les noms comme "King's Cross St. Pancras" -là où nous sommes-, ce sont les stations où les métros s'arrêtent. C'est vrai que c'est un peu le bazar vu comme ça, mais souvent les gens ne connaissent par cœur que les lignes qu'ils utilisent régulièrement, et pour les autres ils regardent les cartes.

Durant ces explications, les portes du métro s'étaient refermées et ce dernier avait quitté la gare souterraine.

- Ne t'inquiète pas pour le métro, il y en a très souvent, anticipa-t-elle. On ne devrait pas attendre le prochain plus de trois ou quatre minutes.

La station était en effervescence, comme toujours. Des personnes passaient dans tous les sens se bousculant parfois par mégarde, mais reprenant aussitôt leur chemin. Abbigail espérait sincèrement que cette ambiance n'angoisse pas trop son amie, car elle voulait par-dessus tout que cette dernière conserve un merveilleux souvenir de cette journée.

Apparemment, Abbigail avait bien fait de rassurer son amie au sujet de la fréquence des métros, car celle-ci laissa échapper un soupir de soulagement.

- Ah ouf !! Pendant un instant j'ai cru que c'était foutu, déclara-t-elle en riant.

Quelques personnes se retournèrent en entendant l'exclamation de Myosotis.

- Oups...

Un instant, Abbigail craignit que les propos de son amie Sang-Mêlée n'aient éveillés les soupçons, mais les badauds reprirent rapidement leur route avec un regard de reproche. Il semblait qu'en fait, ils aient simplement été surpris -voir dérangés pour les plus mornes- pour le bruits que faisait les deux jeunes filles.

- Si on a même plus le droit de bavarder gaiement dans le métro... reprocha-t-elle à voix basse afin que seule la Poufsouffle puisse l'entendre. Ne t'inquiète pas, reprit-elle normalement, ils ne se doutent de rien. On pourrait mettre une licorne sous le nez des moldus qu'ils ne la verraient sûrement même pas !

Elle termina sa phrase en riant volontairement bruyamment, mais son visage trahissait quant à lui quelques traces de regret.

*Ma mère ne la verrait probablement pas...* rectifia-t-elle mentalement.

À ce moment, un nouveau métro arriva et des personnes se bousculèrent pour y entrer ou pour en descendre. Une fois que le mouvement de foule se calma, la fillette fit signe à son amie de la suivre et pénétra à son tour dans le wagon. Elle se retourna pour voir les réactions de son amie, mais n'eut même pas le temps de la prévenir de bien se tenir que le train démarra.

Le départ du train fut si brusque que Myosotis trébucha vers l'arrière et bouscula un autre passager. Ledit passager lui jeta un regard noir et, à son tour, Abbigail fusilla l'inconnu des yeux.

*Non mais !* cracha-t-elle mentalement. *Il a bien vu qu'elle n'en avait pas fait exprès !*

De son côté, la Sang-Mêlée semblait morte de honte.

- Pardon... s'excusa-t-elle d'une petite voix en rougissant.

Pour lui montrer qu'elle n'avait rien à se reprocher, la fillette lui adressa un sourire réconfortant et un petit rire affectif pour se moquer de son manque d'équilibre. L'aînée reprit d'ailleurs bien vite contenance, car un grand sourire se dessina sur son visage. Abbigail fut très heureuse -et même soulagée- que les sensations du train souterrain lui plaisent à ce point.

La Née-Moldue, quant à elle, se tenait sagement à l'une des barres verticales prévues à cet usage. Elle avait prit le métro de nombreuses fois dans sa vie, et, au fil du temps, elle s'en était lassé. Les seuls moyens de transport qui, elle en était sûre, ne perdraient jamais leur éclat à ses yeux étaient le balais et le bateau. L'un sorcier, l'autre surtout moldu ; cela illustrait bien la vie à cheval entre deux monde que la fillette avait l'impression de mener.

Trois stations plus tard, la fillette fit signe à son amie de descendre du métro la première -précaution au cas où elle n'aurait pas le temps- et la suivit dans la bousculade générale qui naquit de la montée et de la descente des passagers du wagon. Sur les murs de la station, figuraient en grandes lettres capitales les mots "Oxford Circus".

- Bon, maintenant on va quitter le métro, expliqua-t-elle. Londres, nous voilà ! ajouta-t-elle en rigolant, le poing levé.

Sur ces mots, elle guida sa camarade dans un direction puis se ravisa.

- Attends, on va plutôt sortir par là. Tu vas voir, je suis sûre que tu vas aimer !

Elle partit donc dans une autre direction et quelques pas plus loin, les deux jeunes sorcières se trouvèrent fasse à un escalator.

- C'est un escalator, c'est comme un escalier sauf qu'il est en métal et monte tout seul, définit-il sous le regard quelque peu surpris de certains passants. Je pense qu'il y a des escaliers qui ressemblent à ça aussi dans le monde ma... tu-sais-où, se reprit-elle en lançant un regard rapide autour d'elle, non ? Vas-y monte.

HRPG:

Encore une fois, Myosotis avait perdu l'équilibre. Abbigail trouvait cette maladresse très mignonne, d'autant plus que cette fois personne ne sembla reprocher à la jeune fille sa perte de stabilité. La Sang-Mêlée avait tout de même réussi son coup puisqu'elle commença à monter.

- Ah... Abby' ! Je fais quoi ?! paniqua-t-elle.

Montant à son tour sur l'escalator, Abbigail gravit deux marche afin de se retrouver juste en dessous de son amie.

- Regarde tu peux te tenir là, dit-elle en posant sa main à l'endroit désigné. La rambarde monte en même temps que l'escalier, c'est fait exprès pour ne pas tomber.

Le trajet fut de courte durée et les deux jeune filles se retrouvèrent rapidement en haut.

- Attention, enjambe bien l'arrivé pour ne pas perdre l'équilibre, lui conseilla-t-elle.

Pour sa part, la fillette sauta l'arrivé à pied joint, ré-atterrissant dans un bruit sourd et un éclat de rire enfantin. La Serdaigle avait beau être une sorcière en devenir, elle n'en restait pas moins une enfant de onze ans. À proximité, une vieille femme adressa un sourire attendri dans sa direction, sourire auquel la Née-Moldue répondit par un petit signe de main.

- Tu vois, dit-elle à son amie quand la dame fut partie, les moldus ne sont pas tous malpolis et ronchons comme ceux que tu as pu rencontrer tout à l'heure. D’autres sont au contraire très gentils.

En prononçant ces mots, un sourire doux s'était dessiné sur le visage de la fillette : elle aimait sincèrement ce monde, et elle ne se voyait pas y renoncer complètement au profit du monde magique.

La jeune Née-Moldue fut heureuse de constater que la Sang-Mêlée semblait adhérer totalement à ses propos sur les Moldus. C'était son monde, celui dans lequel elle avait grandi jusqu'à aujourd'hui. C'est pourquoi, cela lui faisait tellement plaisir que quelqu'un qu'elle appréciait autant que Myosotis en est une vision positive.

- Très bien ! Et maintenant ? Quand vas tu me dire où nous allons ?

C'était apparemment une question récurrente. L'enthousiasme de la Poufsouffle était contagieux, car Abbigail se mit à trépigner d'impatience. Elle aussi avait hâte de faire visiter le Londres moldu à son amie. De plus, c'était la première fois qu'elle s'y promenait sans ses parents, ce qui constituaient une différence non-négligeable par rapport à ses autres venues, rendant celle-ci spéciale et -elle l'espérait- inoubliable.

- Maintenant, répondit-elle avec un sourire taquin, nous allons dans les rues de Londres !

La fillette avait révélé une toute petite partie de ses plans pour apaiser la curiosité de son amie, mais elle n'avait pas envie d'en dire plus à l'avance, ne voulant pas gâcher la surprise. De plus, elle craignait un peu que, si elle mentionnait à l'avance le programme, l'aînée n'idéalise les lieux qu'elles allaient voir et ne soit finalement déçue.

Percevant la lumière de l'extérieur, elle fit signe à Myosotis de la suivre et les deux sorcières sortirent du métro.

HRPG: