LA d'Osvald
Je défends ma cause avec l’astre. J’suis de côté de l’accusation. Je charge le garçon comme une mule. J’argumente. J’essaye. J’ai pas l’oratoire de papa. Je galère. J’crois qu’il veut de lui. Il l’estime pas digne du monde des rêves. Son verdict tombe. Il est libéré. Je trouve ça injuste. Depuis quand j’obéis aux règles ? La sage Charlotte existe plus. L’Artiste se moque de tout. Il décide de le prendre son sous aile. Il en fera un grand. Pas un adulte. Un rêveur.
Je rouvre mes yeux. Je me redresse. J’admire l’œuvre de mon complice. Ses œuvres. Il a autant de peinture sur lui que la toile. Peut-être même davantage. Il me fait rire. Il s’amuse comme un enfant. Il réclame l’Artiste. Je lui souris. Je me relève. J’attrape un pinceau. Le voilà en piste. « D’accord… Rêvons ensemble ! » Mon outils se pose sur le songe en cours. J’active mes doigts. Je repars dans mon monde préféré. J’y emmène un ami. Osvald.
Effet miroir de nos êtres. Quand l’Aigle part vers la droite, je dévie à gauche. Et inversement. On se rencontre au centre. Un violet naît. Mélange de nos couleurs respectives. Nos univers se mêlent. Passion et sagesse. La tâche grandit. Elle risque d’exploser. Séparation. Éloignement. Chacun gère son côté. Mon rouge caresse son jaune. L’orange apparait. Tant de vies données. J’ai tué des centaines de soies. Pour en arriver là. A cette perfection. Ce total lâcher-prise.
Le blanc a disparu. Il a été vaincu. Par deux gosses. Adieu pâleur hivernale. Elle laisse place à un arc-en-ciel difformes. Le reflet du visage de mon acolyte. Sa bouille rose n’est plus non plus. C’est à croire qu’il a roulé sa tête contre la toile. « Comment on l'appelle ? » Liberté est trop vaste. Il faut être plus précis. Je signe en bas. Un petit Cha’ tout en noir. « Signe aussi… » Il semble hésiter. Sur quoi parapher. « Tu as trouvé un nom d’artiste ? » Osvald dort. C’est un double qui a peint. Son rêveur intérieur.