- Tu as du... avoir une sacrée histoire Allan. 

" On peut dire cela comme ça. "

Il sourit doucement d'un air triste à la jeune fille et soudain la chouette de la demoiselle se posa sur son épaule et poussa un petit coup de tet contre sa joue, ce qui lui fit sourire de bonheur et d'amusement.

- Tu t'es fait une bonne amie j'ai l'impression ! 

" Il semblerait que oui. "

Allan sourit plus franchement caressant les plume soyeuse de la chouette, il aimait particulièrement ce touché qui l'appaisait.  Il avait toujours adoré les animaux avec un petit faible pour les serpents et cette chouette lui faisait encore plus aimé les petits animaux.

" Elle est vraiment belle ta chouette. À semble vraiment très obéissante et de très bonne compagnie pendant les moment durs.. Car envie du regard que tu as eu il y a quelques secondes toi aussi tu as eu une sacrée histoire n'est ce pas ? "

Le jeune serpentard avait posé sa question d'une voix douce et regarda la septième année avec un semblant de tendresse et de compréhension. Il avait parlait un peu plus que ce qu'il ne faisait d'habitude mais il sentait que cela ne lui serait pas porté Côme préjudice et puis il se sentait bien avec la jeune Syverell, comme si son aura lui donnait envie de lui faire confiance- de ce rapprochait d'elle, comme si ils avaient la même aura...

- Mon frère jumeau me disait qu'il fallait toujours attendre qu'un animal nous accepte, avant de l'accepter aussi. Il comprenait bien les animaux. Tu as... une chouette ou un autre compagnon?

Allan compris rapidement le fait du transfert de la jeune fille et le fait d'utiliser le passé en parlant de son frère... Frère, lui aussi c'était son frère qui n'était plus de ce monde, comme quoi le destin faisait en sorte qu'il rencontre du monde, d'abord une fille dans la bibliothèque la nuit après un cauchemar, une autre où il rentre en collision trop concentrer sur son livre et là, jamais le Merlin ne voudra lui envoyer un gentil gas pour lui comblé ses attentes ? Non c'est trop demande ! Foutu sorcier à la noit !!

Cette pensé le fît sourire et encore plus pendant les courte seconde sur le fait qu'il se sentait proche de la demoiselle mais aussi qu'il se sentait semblable à elle, pas étonnant avec les points commun.

" Je n'ai pas d'animal mais j'ai un tatouage magique, enfin je ne sais pas si ça compte, il bougeait sur mon corps par moment afin ça c'était avant.."

Il sourit tristement mais reporta son attention sur la chouette.

" Enfin tout cela est le passé, parfois il me rattrape en me prenant de court mais je combat du mieux que je peux, comme tu as très certainement du faire toi aussi.... "

Allan regarda les tatouages de son ainé avec étonnement et admiration, il voyait bien que la carpe Koï était faite de manière Moldu, ce qui avait du être douloureux, mais lui jamais il ne mettrait le pied chez un Moldu,l'envie de le torturé lui prendrait trop la gorge pour cela. Le Vert et Argent écouta les explication de la demoiselle avec attention.

- Mes tatouages, ne sont pas magiques, celui-la représente l'endurance face au courant de la vie. La carpe Koï a la particularité de remonter les eaux...Pour ce qui est de mon frère, j'ai appris qu'il vivait en moi. Et mon Patronus en est la preuve... Ton tatouage fait partie de toi, comme la magie que tu dégages. Un compagnon, est quelque chose de fidèle. Et je sais qu'Eira fait aussi partie de moi, mais un jour, il va aussi falloir que je la laisse partir.

" Le mien est un serpent avec mes couleur préférées, le bleu, le vert et l'argent, les yeux du serpent sont de la couleur des saphirs la même que les yeux de mon frère. Il me manque tellement, je ne sais même pas comment je fait pour rester encore... Humain au lieu d'être une loque, mon frère était tout pour moi, c'était mon univers, ma raison de vivre... Mon..."

Il ne réussi pas a dire la suite, sa gorge trop nouée par l'émotion du fait de parler de son frère. Mais c'est vrai, il ne savait pas comment il faisait pour être encore debout, enfin si il savait. Pourquoi ? Qui ?  C'était les questions qu'il devait résoudre sur son frère avant de pouvoir parti il ne savait où.

" Au fond de moi je sais que je ne peux pas dépérir tant que je ne saurais pas qui lui a fait ses choses, une chose est sûr jamais plus je ne pourrais approcher un Moldu !"

La fin de sa phrase était dites avec toute la hargne qu'il posséder ainsi que le dégoût qu'il avait pour les Moldus.

Allan regarda la jeune fille qui a la fin de sa phrase semblait blessée.

- Les moldus ne sont pas tous mauvais. Mes parents sont certes sorciers, j'ai été élevée par plusieurs pêcheurs moldu, et mon grand père moldu aussi. Ce sont les hommes les plus braves que je connaisse... Après, c'est comme dans le monde de la sorcellerie je pense... Il y a tout aussi bien des meurtriers que des malades... nos deux mondes sont les mêmes... Nous sommes tous des personnes. Sorciers ou non... 

Le Vert et Argent pouvait clairement discerné l'amour mais aussi de la tristesse, ce qui lui fit baisser les yeux de honte. Il savait très bien que tous les Moldus n'étaient pas des tirant, il en était même tombé amoureux d'un. Mais entre sa rupture précipité avec ledit Moldu et la mort de son frère par des Moldu il ne savait plus si il pouvait leur donner sa confiance.

" Je sais.. Je suis désolé, je sais que les Moldus ne son pas tous pareil j'en suis même tombé amoureux d'un mais... Ce sont des Moldus qui ont tuer mon frère, je suppose que je les haie afin de mieux me protéger, je ne voulais pas te blesser mais... Voilà..."

Il rougit de honte et de gêne, il laissait vraiment trop voir ses sentiments se qui montrait qu'il était vraiment fatigué, peut être ira-t-il faire une sieste plus tard.

Allan souriait doucement, la Syverell n'était pas en colère contre lui, enfin il doutait un peu, mais ses paroles lui fit d'un bien tout de même. Soudain il sentit la chouette caresser sa joue de sa tête avant de s'envolé pour livré le message de la Jaune et Noire.

- Tu m'as l'air épuisé Allan... 

" C'est sûr que rêver de son défunt frère qui vient vous dire que c'est de ta faute s'il est mort n'est pas des plus plaisant, et encore moins quand cela arrive pratiquement toute les nuits..."

Sa voix était faible mais il cachait sa fatigue avec des petits sourire, il navrait rien mangé de son repas, une chose est sûre ce n'est pas comme cela qu'il allait reprendre des forces mais bon, peut être qu'une bonne sieste lui ferait du bien et lui ouvrerait l'appétit qui sait ?

Il bâilla à s'en decroucher la mâchoire et sa main vint couvrure sa bouche d'un geste mécanique.

" Désolé..." Dit piteusement.

- Ca passera... Dit toi que si tu cherches justice, c'est que ce n'est pas toi. De plus, je ne pense pas que se serais le style de ton frère de t'envoyer tout au visage. 

Il n'en était pas si sur mais il ferait de son mieux pour que tout cela s'arrête et pour que justice soit rendu, il bailla une nouvelle fois mais plus discrètement cette fois ci.

[Il y a pas de mal.. tu devrais aller te reposer... Demande un Revigor avant de te coucher, ça pourrait t'aider à dormir sans rêve. ]

" D'accord, je ferait ça... Merci Laurea."

Allan légèrement somnolent réussi tout de même à sentir le bise que lui faisait la Jaune et Noire, il sourit légèrement.

- Faut que j'y aille... Au plaisir de te revoir Allan Parker ! Tu peux utiliser Eira si tu veux me contacter. Elle devrait être rentrée dans 2 jours environs...

" D'accord, je suis content de t'avoir rencontrer Laurea, merci pour Eira mais je vais essayé de me trouver une chouette, enfin plutôt qu'elle me trouve."

Allan sourit un peu plus et fit un petit geste d'au revoir à la Poufsouffle, il en était sur, il avait rencontrer un bonne allié et une ami des plus sincère si il en avait besoin, elle et ait comme lui... Peut être avait il trouver sa grande-sœur pour la reconstitution de sa famille ? Il ne sait pas mais il se sentait proche de cette élève et il le resterait froi de Parker. Il marcha d'un pas assez lent pour sortir de la grande salle et fit se que sa nouvelle amie lui avait dit, peut être pourrait il enfin dormir. Il le souaitait de tout cœur.

[Suite de ce RP]

Encore une journée chargée en perspective pour le Ministre de la Magie. Celles-ci n’en finissaient plus et il semblait vieillir de jour en jour, bien que cela ne retire rien de son charme habituel, bien au contraire. La fatigue s’accumulait chez Petrus Sudworth, pourtant, une force mystérieuse le faisait tenir debout, et prendre des décisions plus dures encore qu’à l’accoutumée. Il en avait assez d’être sans cesse décrié, d’entendre dire que le ministre ne réagissait pas aux attaques : il était temps de prendre les choses en main concernant la sécurité.

Le calme était peu à peu revenu, bien que, et la presse sérieuse n’en avait pas parlé évidemment, d’autres attaques aient eu lieu dans d’autres pays tout récemment. Comme si tous les individus mal intentionnés avaient décidé de fêter le changement d’année en lançant quelques sorts sur les monuments historiques… Pour changer. Mais il était temps que le climat de terreur change.

Depuis que les Aurors avaient la possibilité d’aller à Poudlard, il lui semblait qu’il avait un bien meilleur contrôle des lieux magiques de Grande-Bretagne. Cependant, il comptait profiter de cette ouverture pour les retirer, et les faire revenir dès qu’il y en aurait besoin : une sorte de protection non permanente, de surveillance des lieux, de contrôle des élèves. Car cet extrémisme persistant dans les actions, et de plus en plus fréquent, semblait à la fois terroriser et fasciner. C’était donc bien les jeunes âmes qu’il fallait protéger.

En ce sens il avait invité Renata Harshing, la directrice de Poudlard, à venir délibérer au Ministère de la Magie de nombreuses conditions sur la sécurité de son établissement. La journée se passait comme il l’avait prévue, bien que le repas du midi soit un peu long à son goût. Il avait pris soin de nommer des personnes de confiance pour que la curiosité insatiable de Renata, qui avait souvent tendance à vouloir être mise au courant des projets les plus secrets, ne soit pas satisfaite. Lui-même avait pris le parti de ne rien lui révéler de sa politique. Il lui semblait que c’était la chose la plus censée qu’il n’ait jamais faite : c’était tout du moins ce que son instinct lui dictait.

Bientôt, l’invitation lui fut renvoyée. A son tour d’aller à Poudlard pour informer mais surtout rassurer les élèves, au sujet de sa présence pour la population magique. Etant donné la durée de leurs discussions, il fut obligé de retourner à son bureau pour classer quelques dossiers, confirmer les annulations de rendez-vous qui, de toute manière, étaient déjà passés, et filer à Poudlard en compagnie de la directrice. Ils avaient aussi pris de le temps de prévenir Vivian Strugatsky, directrice de la Gazette du Sorcier, de ce discours impromptu, ceci afin que les impressions des élèves soient bien relatées.

Cette visite, comme toutes les autres, l’emplissait de joie. Bien qu’il n’ait préparé aucun discours, il se sentait important, comme à l’accoutumée, à devoir parler devant les élèves, ces futurs citoyens du monde magique. Il ne devait pas perdre cet électorat important qui pourtant déjà doutait de lui. C’était finalement lui qui abandonnait son fief pour aller sur le territoire de Renata. Peut-être le pensait-elle plus vulnérable en ces lieux, et c’est sans doute pour cette raison que leurs discussions continuèrent dans son bureau, alors qu’elle tentait, en faisant usage de son air fort et inébranlable qui d’habitude le touchait tellement, de comprendre les raisons pour lesquelles il était si distant avec elle.

Et bientôt arriva l’heure du repas, sommaire banquet où tous les élèves étaient conviés. Les murmures augmentaient à la vue du ministre qui se fit un devoir de se lever et de parler une fois qu’ils étaient tous là, obéissant pour le coup à un signe discret de Renata, qui ne souhaitait apparemment pas prendre la parole tout de suite. Aussi se leva-t-il et offrit-il à tout ce public son air à la fois fatigué et décidé, loin du masque habituel de politicien qu’il portait si souvent.

« Chers élèves de l’Académie Poudlard, bonsoir. Votre charmante directrice m’a invité en ces lieux afin d’aborder quelques sujets importants avec vous. Je vous promets néanmoins de faire les choses rapidement afin que vous puissiez vous sustenter comme bon vous semble…
Vous n’êtes pas sans savoir que depuis la rentrée dernière, les mesures de sécurité à Poudlard ont été renforcées suite à la dernière attaque subie par votre école. Néanmoins depuis, les attaques semblent s’être ralenties et nos Aurors mènent les enquêtes nécessaires à l’arrestation des criminels ayant pénétré en ce lieu la fois dernière. La menace étant moins présente, nous avons décidé de rendre les Aurors moins présents, de faire en sorte que les mesures de protection soient tout aussi efficaces mais moins visibles pour qu’elles soient moins contraignantes pour vous. Je laisse le soin à votre directrice d’informer directement le personnel concerné, ainsi que les préfets. N’oubliez pas que cela ne vous autorise pas à faire davantage de bêtises… »

Petrus ponctua sa phrase d’un sourire moqueur, cherchant des yeux quelque tête rieuse qui aurait pu se sentir concernée par cette remarque, avant de poursuivre :

« Sur ces mots, je vous souhaite bon appétit ! »

Sur ces mots, il offrit un dernier sourire et retourna s’asseoir aux côtés de Renata. Bien qu’elle lui sembla soucieuse, celle-ci afficha un léger sourire. Et le repas démarra.

Le déjeuner avait en effet duré longtemps et pesait beaucoup sur l’estomac de Renata. Celle-ci se sentait déjà lourde au sortir de table, comme lors des festins de rentrée, lorsque les elfes de maison se surpassaient pour offrir à chaque individu son plat préféré. Elle-même savait qu’il s’agissait du poids de l’âge commençant à se faire sentir. Pourtant elle se savait vaillante, cette pauvre douleur allait passer.

Elle faisait l’effort de ne rien montrer devant Petrus. Elle qui déjà trouvait qu’il se permettait beaucoup de choses, de la mettre à l’écart notamment alors qu’elle lui avait tout appris, ne souhaitait pas se montrer dans un moment de faiblesse passagère. S’ajoutait à cela l’inquiétude de ne pas encore être rentrée à Poudlard…

Heureusement, Petrus étant conciliant et la connaissant aussi bien plus que n’importe qui d’autre, accepta de l’accompagner au plus tôt dans son école de sorcellerie. De toute manière ils devaient passer la fin de journée ensemble, afin de régler les derniers détails, et lui n’ayant plus aucun rendez-vous au ministère pouvait bien être avec elle ailleurs qu’au ministère.

En arrivant à Poudlard le poids qu’elle sentait peser sur son estomac ne disparut pas. Bien au contraire, le transplanage l’accentua encore mais elle ne s’en soucia guère. Il s’agissait sans doute là de l’inquiétude qu’elle avait à l’égard de son école laissée seule et sans surveillance. Et en effet, un léger poids se dissipa lorsqu’elle constata qu’il n’y avait rien à craindre. Dès lors, elle pouvait se débarrasser de ses tracas et partir en terrain conquis pour poursuivre leurs discussions.

Mais dans son bureau, Petrus ne laissa rien paraître. Il avait même plutôt l’air agacé de devoir lui tenir tête ainsi alors même qu’elle mettait toutes les chances de son côté pour obtenir la moindre information dont elle n’aurait pas dû avoir connaissance. Et chaque nouveau refus ou réponse de politicien lui portait un nouveau coup au cœur. Plus fort que n’importe quel couteau, il entaillait sa chair et son âme. Plus que jamais elle commençait à avoir peur de ce qu’il pensait d’elle, de ces refus à répétition, de l’effilochement de cette relation. Et elle comptait le temps chaque fois qu’il partait tandis qu’il l’oubliait petit à petit. Plus que jamais elle se sentait être un déchet, un mouchoir usagé qu’on jette par la fenêtre et qu’on oublie le temps qu’il s’envole.

Chaque seconde la blessait davantage, faisait monter en elle un mal-être évident qu’elle peinait à cacher et pourtant bientôt, il faudrait se montrer forte devant les élèves, leur annoncer les changements. Elle ne laisserait rien paraître, décidée à ne pas offrir à cet impétueux garçon la satisfaction de lui avoir résisté.

C’est pour cette raison qu’elle lui avait laissé la liberté de parler seul, sans même l’introduire auprès des élèves, testant son autorité par ce biais. Mais évidemment, son école étant bien tenue, ils avaient écouté le ministre sans broncher. Sans trop broncher plutôt. Parce qu’évidemment certains petits malins avaient chuchoté quelques mots durant son discours, l’autorité de Petrus n’était pas totale. Elle savait qu’il n’était pas tout à fait complet sans elle, sans sa présence à ses côtés, et elle comptait le lui rappeler par ce biais. Qu’importe si Vivian, cette journaliste superficielle qu’il appréciait tant pour une raison qu’elle ne parvenait pas à définir, était présente du côté des élèves et risquait d’écrire un mauvais billet.

Elle ne mangea guère pendant le repas, l’estomac trop retourné et la rancœur bien trop présente pour pouvoir avaler la moindre chose. Il lui semblait qu’une boule se formait à l’intérieur de sa gorge, l’empêchant d’avaler la moindre bouchée, et que les battements de son cœur s’amplifiaient tandis que l’heure de leur froide séparation approchait. Aussi, tandis que le repas touchait à sa fin, savait-elle qu’il était de son devoir de préciser le discours préalable de Petrus, cependant elle rechignait à y aller, ne se sentant pas en mesure de cacher son état.

Car en effet elle ne se sentait pas bien. Son cœur battait trop vite, elle n’avait pu le calmer malgré les respirations plus fortes qu’elle s’échinait à faire, et elle avait de plus en plus de mal à organiser ses idées. Aussi marcha-t-elle lentement vers le promontoire où elle serait écoutée, chaque mouvement lui tirant quasiment une grimace qu’elle s’efforçait de ne pas montrer.

« Je… Après ce repas… Nous avons… Il est important de comprendre que… Pour Poudlard… Dans ce cas nous pouvons réduire les effectifs… Un seul concierge… Moins d’Auror… Et nous pourrions… »

Renata avait le souffle court, et semblait incapable de faire une phrase correcte. L’attention des élèves était loin d’être à son comble et Renata chancelait, se forçant à se tenir au promontoire pour rester debout et ne pas perdre la face.

« Poudlard est sûre… Bravo pour vos efforts… Merci… »

Un instant sa prise se desserra. La tête lui tournait désormais et elle tenta de se raccrocher alors qu’elle se sentait partir en arrière. Elle se laissa choir sur le sol, n’ayant plus aucune prise pour se tenir debout, plus aucune prise sur Petrus, et plus aucune sur les élèves. Les battements trop rapides de son cœur continuèrent d’accélérer leur course folle, l’empêchant d’entendre quoi que ce soit d’autre. La vue brouillée de noir, il lui sembla que son cœur implosait et ce fut sans doute le cas, car bientôt, il ne battait plus. Au loin, elle entendait un brouhaha soudain et il lui sembla apercevoir une dernière fois la silhouette de Petrus se pencher sur elle. Sans pouvoir résister, ses yeux se fermèrent... Elle pensa alors à sa vie et un sentiment de regret l'envahit alors. Elle pensa à cette vie de famille qu'elle n'avait jamais eue mais qu'elle avait essayé de remplacer par les élèves de son école, se donnant corps et âme dans la direction de celle-ci. Ils allaient tous lui manquer.

Renata Harshing, la grande Directrice de l'Académie de Poudlard était morte.

Bientôt, Renata se levait pour parler à son tour. Le repas était passé et Petrus avait l’impression qu’elle avait redouté ce moment sans comprendre pourquoi. Lui qui l’avait vu afficher un air soucieux avant de retourner à sa place avait en effet pu constater qu’elle ne touchait pas à son assiette, aussi redoubla-t-il d’attentions à son égard, ce qui contrastait particulièrement avec l’attitude fermée qu’il avait pu avoir envers elle durant toute la journée.

Ses mouvements avaient presque l’air ralentis, mais il ne s’inquiétait véritablement de son état que lorsqu’il l’entendit parler. Ses mots ne parvenaient pas à construire des phrases intelligibles, son assurance légendaire avait disparue. Elle semblait essoufflée, à bout de nerf, vulnérable et vieillissante dans un discours dépourvu de sens.

Petrus hésitait à se lever, ne souhaitant pas venir à son secours devant des élèves qui attendaient de leur directrice une poigne ferme. Pourtant, lorsqu’il sentit qu’elle perdait l’équilibre, ses réflexes eurent le dessus : il se leva d’un bon, et se précipita sur elle. Trop tard. A peine était-il arrivé, sans même avoir conscience d’avoir bougé, qu’elle était déjà à terre, les yeux se fermant devant lui, son sourire cachant mal l'anxiété qui le dévorait. Ses mains parcouraient fébrilement le corps vulnérable de cette femme autrefois si charismatique à la recherche d’un pouls. La voix brisée, il ne pouvait que répéter son nom dans l’espoir de la réveiller. Lorsqu’enfin il comprit qu’elle ne reviendrait pas, les yeux embués de larmes, il ne put que s’écrier rageusement :

« Ecartez vous ! Laissez-lui de l’air ! »

Comme si cela pouvait encore la sauver… Comme si l’effort régulier de ses mains sur sa poitrine, dans une rage désespérée, allait faire repartir ce cœur à présent mort. Personne d’autre que lui ne devait la toucher. Personne même n’avait encore le droit d’être ici. Refusant d’abandonner ce corps, il hurla à travers la salle :

« Que les préfets accompagnent les élèves dans leurs dortoirs ! Vous n’avez plus rien à faire ici ! Filez ! Couchez vous et ne vous relevez pas ! Que les professeurs aillent dans la salle annexe ! Vite ! »

Petrus ne voyait plus que ce corps sur lequel il ne cessait de s’activer. Plus rien n’existait autour de lui que la perte de cette femme qui ne garderait de lui que le souvenir du refus.

A partir de ce message, tous les professeurs sont dans la salle annexe à la Grande Salle, et les élèves sont au moins dans le hall ou sur le chemin de la salle commune.

Vivian s'apprêtait à quitter son bureau, ravie d'avoir un peu de temps devant elle. La rédaction n'avait pas eu d'informations importantes aujourd'hui, à part la visite de cette ridée de Harshing au Ministère. A chaque fois qu'elle imaginait Petrus avec elle, la Strugatsky avait une violente envie de vomir. Heureusement que leur relation était purement professionnelle. Sur le chemin, elle croisa un hibou. Pestant contre l'expéditeur de cette missive, elle prit cependant le décision de la lire. Elle s'attendait à une information de bas étage, qu'elle ferait circuler à ses employés. Mais le tampon inscrit dessus, indiquant clairement qu'elle provenait du Ministère, la fit douter et une vive curiosité la piqua. Elle l'arracha des serres du hibou qui tenta de la mordre et la lut dans sa tête.

Au dernier mot, elle la lâcha et réagit immédiatement. Elle courut jusqu'à son bureau pour noter le contenu de cette lettre, que peut être l'équipe du journal lirait si elle n'était toujours pas rentrée demain. Deux mots : Petrus Poudlard. Et sur ce, elle transplana jusque chez elle. Arrivée, elle commença à lancer toutes les insultes qui lui passaient par la tête, toutes dirigées sur l'actuel chef du monde magique. Et bien sûr, c'était à elle de couvrir ce genre d'événement. Elle n'avait confiance qu'en elle pour cela, même si elle se savait entourée des meilleurs journalistes puisque c'était elle qui les avait embauchés. Mais Petrus s'attendait à la voir elle et personne d'autre.

Elle se dépêcha d'enfiler une tenue convenable, pour être un minimum présentable. Elle était attachée à ce genre de convention vestimentaire, même si elle serait certainement entourée de pré-pubères qui savaient à peine manier leur baguette. Elle se devait de donner la meilleure image de la Gazette. Une fois cela fait, elle se précipita vers la porte pour refermer et transplana de nouveau.

Elle marcha jusqu'au château, où déjà elle ne voyait personne. Elle découvrit que tous s'étaient amassés dans la Grande Salle. Quoi de mieux pour un discours du Ministre de la Magie. Comme elle s'y était attendue, seuls les étudiants étaient présents, attablés selon leur maison. Elle eut un pincement au coeur en apercevant le blason de Gryffondor, cela faisait un bon moment qu'elle n'était pas venue à Poudlard. Les élèves étaient toujours en pleine discussion, le repas n'avait pas commencé, signes que l'ex Poufsouffle n'avait pas encore parlé. Elle s'avança, les lèvres pincées et sa plume à papote à côté d'elle, jusqu'aux premiers rangs pour être sûr de rien rater de ses paroles.

Poussé par la directrice des lieux, Petrus mit fin aux conversations et entama son discours. La plume à papote courait sur le calepin, obéissant aux demandes de sa propriétaire. On notait un léger changement entre ses autres meetings et celui-ci, il n'avait plus cette éloquence de politicien qui faisait se rejoindre tous les sorciers lorsqu'il prononçait un mot. Il paraissait plus... Lui-même. Il ne fit que rassurer les quelques esprits qui s'inquiétaient pour leur sécurité en affirmant sans la moindre trace de doute que Poudlard était une place sûre, loin des attaques relatées par la Gazette dernièrement. Il finit sur une note d'humour avant de laisser la parole à son hôte, Renata.

Vivian se doutait que Renata dise quoique ce soit qui l'intéresse, elle lorgnait même sur la sortie pour trouver le moyen le plus rapide de partir avant d'entendre l'horrible voix de la Harshing et attendre que Petrus quitte la salle pour le questionner. Mais le comportement de la directrice l'interloqua. Elle ne put d'ailleurs empêcher son sourire de s'étendre. Un sourire mauvais. La vieille n'avait jamais paru aussi... Vieille. Et la journaliste n'avait jamais autant jubilé en observant sa rivale si faible. Pourvu qu'elle tombe, pensait-elle. Tout ce que la directrice tenta de dire n'eut aucun sens pour personne. Et ça, elle ne manquerait pas de le mettre dans son article. Cependant, ces quelques mots prirent une tournure que la rédactrice-en-chef n'aurait pas soupçonné.

Renata s'affala de tout son poids sur le sol, ses jambes frêles déjà ne la portant visiblement plus. Vivian intima à sa plume de s'arrêter. Elle sentait une sorte de boule se former au niveau de son ventre, à mesure qu'elle prenait conscience de l'ampleur de l'événement. Elle qui venait, quelques minutes plus tôt, d'espérer la voir tomber, n'avait jamais autant regretter ses pensées. Sudworth était à son chevet, s'activant sur l'abdomen devant lui. La salle ne comprenait pas ou n'avait pas envie de comprendre. Mais très vite, son métier reprit le dessus sur les émotions de Vivian.

- Mr le Ministre, Vivian Stugatsky pour la Gazette du Sorcier, comment...

Elle fut coupée directement par son interlocuteur, qui ordonna que tout le monde quitte la salle. Enfin les élèves et les professeurs. Elle n'était donc pas concernée. Mais la foule l'emporta, les professeurs la poussant vers l'extérieur avec tous les autres. Elle se débattait pour revenir mais l'expression sur le visage du Ministre l'en dissuada. Elle se rabattit sur les élèves. Dans la pagaille, elle peina à trouver un adolescent qui veuille bien lui accorder du temps. Alors, décidant d'employer les grands moyens, elle en attrapa un par le col et le tira dans un coin.

- Bon, dis moi ton nom et explique moi ce que tu as vu et ce que tu en penses.

Elle avait été claire, concise mais elle s'apercevait que la fille devant elle, une Serdaigle, pleurait à chaudes larmes. Cette dernière tenta de faire comprendre à Vivian qu'elle savait que la directrice était morte et que l'école ne s'en remettrait pas. Elle essaya même de se réfugier dans les bras de la journaliste, qui la repoussa comme si elle avait la rage. Les enfants, certainement pas. Elle lui ordonna de rejoindre son groupe et aperçut une bande de garçons de Serpentard qui discutaient entre eux, ayant échappé à la surveillance de leurs préfets. Elle leur infligea le même traitement, les éloignant encore plus pour que personne ne les aperçoivent.

- J'suis sûr qu'elle est pas morte ! C'est une conspiration, on veut nous faire croire ça mais c'est n'importe quoi, lui dit un premier.

- Mais non, elle est morte parce qu'elle était trop vieille, c'est évident. La dernière fois, j'suis sûr qu'elle portait un dentier. Et puis, tant mieux, on l'aura plus sur le dos.

Vivian se surprit à acquiescer du menton. Le dernier semblait trop choqué pour pouvoir parler. Elle les renvoya et s'approcha d'un Poufsouffle qui avait la tête entre les jambes. Assurant ses arrières en regardant de droite à gauche, elle s'accroupit difficilement et dans un geste faussement compatissant et maladroit, elle lui tapa doucement sur le sommet du crâne.

- Vous savez, Mrs Harshing a toujours été juste avec tout le monde. Elle luttait pour ce qu'elle voulait et c'est pour ça qu'on l'a tué. Je suis sûr qu'on l'a tué. Et celui qui l'a fait est un lâche.

Vivian fit rouler ses yeux devant une telle apologie de la défunte. Elle serait remplacée et puis basta. La vie continue. Bon de toute manière, elle avait ce qu'elle voulait. Enfin presque. Il ne lui manquait plus que Petrus mais elle saurait lui arracher quelques informations plus tard. Pour l'instant, elle devait rentrer à son bureau et commencer la rédaction de son article. Juste avant de partir, elle lança tout de même aux quelques personnes restantes de sa voix la plus forte :

- Si vous voulez parler, échanger, me donner votre point de vue ou quoique ce soit qui mériterait d'être connu de tous, la volière de la Gazette du Sorcier vous est ouverte ! Je me porte volontaire si qui que ce soit souhaite partager son expérience avec moi.

Sur ce, elle quitta les lieux.