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Cours particuliers
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Lizzie Cojocaru
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Mar 23 Oct - 9:40

Elly ne s’offusque pas, ne me juge pas pour mes faiblesses. Elle a dans le coeur cette rondeur, cette douceur qui l’aide à sinon comprendre, du moins écouter. Elle remet en question mon jugement, m’imagine trop sévère avec moi-même.
— Tu as peut-être raison.
Elle a tort. Je ne veux la décevoir et c’est pourquoi je préfère la prévenir, l’avertir de ce qu’elle va trouver.

Je brûle d’imagination, d’instinct ; j’aime l’urgence de l’immédiat. Je pense moins que je me rappelle, et lorsque je me souviens, les émotions prennent le dessus. D’où l’arrivée de Sunil, à Azkaban : il fallait me protéger de la réalité rugueuse en alimentant l’oubli. Le déni aussi, sans doute - le temps d’épaissir ma carapace, d’apprendre à faire avec.

Cela a changé, pourtant. J’ai moins peur d’aimer depuis la naissance des jumeaux. Je crois que j’ai été mère avant d’être soeur, cousine, amante, amie. Que c’est leur amour qui m’a progressivement ramollie. Sunil est moins présent, aujourd’hui ; je m’autorise à revisiter mon passé, à errer dans la souvenance et la nostalgie.

Comme une vieille. Ça aussi, ça me défend du réel ; emmitouflée dans des souvenirs choisis, dans l’affection de mes enfants et la lumière de nos moments ensemble, je sens moins le froid de la vie. Faut savoir que je suis frileuse face à tous les ressentis. J’ai une sensibilité exacerbée, je ressens le monde avec une rare intensité, et c’est aussi pourquoi mon humeur et mes idées peuvent être si changeantes.

Je ne suis pas une femme de tête, de raison, de devoir. Je suis une femme de plaisir et d’impulsions. J’obéis aux pulsions propres à mon caractère. J’enfile les jeux, tantôt candides, tantôt macabres, que me souffle le présent. C’est ça. Je ne me projette pas dans le futur ; je suis l’esclave de maintenant, de tout de suite, de ce que mon coeur me dicte.

Tout ceci, si elle ne le sait encore, Elly s’apprête à le découvrir. Cela me terrifie, et pourtant, pourtant cela m’excite aussi. Elle propose de passer à l’exercice pratique pour que je puisse sentir l’effet de cette pénétration de l’esprit. Je sais que c’est le plus cohérent, le plus utile pour comprendre et reproduire l’art qu’elle maitrise. Je sais que, comme les enfants, j’apprends mieux en imitant. Qu’on invente rarement, au fond ; on ne fait que se puiser dans les muses de l’instant.

Elle s’apprête à être ma source d’inspiration et mon ventre se tord, comme sous l’effet d’une rare constipation. Je ramasse mes pensées et lui prépare un souvenir. Un moment frais et doux que j’aime à lui partager. Une journée à la plage avec Braeden et Squirtle.

On imagine volontiers que la première fois est la plus marquante ; je n’en crois rien. Je ne sais plus trop de quelle façon ils ont réellement rencontré la mer, enfin, je me rappelle d’eux lors de cette journée mais pas des nuances du soleil ou de la température de l’eau. Je veux lui offrir un souvenir si précis qu’elle n’aurait pu en découvrir plus en voyageant dans une pensine. Je veux toutes les nuances, pour que ce soit comme si elle l’avait vécu avec nous. Je veux les moindres inflexions de la cadence, pour que cela fournisse un mur opaque et absolve le reste.

Je lui accorde le top départ et sitôt dit, sitôt fait. Fermant l’oeil, je laisse le souvenir m’engloutir, comme on reste parfois, sur le dos, au fond de la baignoire, les paupières ouvertes, à contempler un monde qui se distord en louvoiements d’eau, avec pour seul va et vient le clapotis que nos doigts lui soufflent, tout doucement, par petits ronds. Je me souviens.

Un ciel gris, une plage de galets. Squirtle qui se plaignait de leur effet sur ses pieds menus. Braeden qui, sans effort, s’en allait courir vers la digue. L’air iodé nous remplit les poumons. La mer est triste, ce matin ; ses remous sont lents mais bruyants.

Simple. Rester simple. La scène ne va pas plus loin. Je me contente de visualiser, en boucle, les promesses d’une mer.e matinale, les touchants apitoiements de Squirtle et l’excitation de sa soeur. L'innocence, la splendeur de la jouvence et des lendemains qu'à deux, ils rendaient possibles.
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Invité, le  Jeu 25 Oct - 23:41

LA Lizzie

Cinq petits mots qui indiquent tout le contraire de ce qu’elle aimerait faire croire à l’ancienne auror. Cette dernière, pourtant, n’est pas dupe. Elle perçoit l’ironie sur le peut-être, sur l’œil vague de la borgne. Un manque cruel de confiance en elle, et la professeure d’enchantement se demande, s’interroge. N’y-a-t-il que les êtres humains pour réfléchir de la sorte ? Nul n’était content de ce qu’il avait. Alors qu’elle pensait la jeune femme épanouie et qu’elle enviait cette liberté qui semblait s’être liée à elle, elle venait de découvrir qu’elle aussi avait des chaînes qui la retenaient prisonnière.

Une indication de la part de Lizzie, un accord tacite pour la suite. Après tout, la brune allait entrer dans son esprit, elle allait prendre possession d’un souvenir offert par Lizzie. Elle cale son dos dans le fauteuil, bien au fond, comme pour être certaine de ne pas rompre le contact visuel qui lui permettrait d’accéder à l’esprit de la professeure de vol. L’incantation s’extirpe des lèvres étirées en un mince sourire « Legilimens » et presque aussitôt, la brume opaque de l’esprit arrive, lui saute aux yeux. Elle se retrouve projeté dans l’esprit de la borgne, elle tente de soulever l’opacité qui demeure. Ses yeux toujours rivés dans l’unique prunelle.

Et puis, rapidement, alors que les couches de brume se dissipent, le souvenir est là. Semblant l’attendre. Comme un somnifère qui attend sur une table de chevet, comme un enfant qui aimerait qu’on le borde. Le souvenir est là, si près qu’elle pourrait s’en saisir du bout des doigts. Une mer calme mais des vagues qui s’échouent sur une plage de galets. Les enfants. Ses enfants, qui apparaissent en silhouettes filiformes. D’abord de vulgaires ombres, et puis en se concentrant, la fillette qui apparait courant vers l’eau. Et le garçonnet qui se plaint … De quoi, de qui ? Le souvenir se brouille la concentration se perd mais l’ancienne auror s’accroche, persiste, continue. L’image repasse. Le ciel gris, le roulis de l’eau.

Finalement, elle rompt le contact. Se mure dans un profond silence. Il est fatiguant de voguer ainsi dans l’esprit de quelqu’un. Elle prend quelques instants pour elle, se recentrer dans son propre esprit, et faire un rapide résumé de ce que Lizzie lui a offert : un souvenir familial. Une question nait au creux de ses lèvres « Pourquoi ce souvenir ? ». A dire vrai, si Elly s’était retrouvé à sa place, elle aurait choisi le moment où elle passe la porte de la salle sur demande, quelque chose qui n’engage aucun sentiment, en quelque sorte. « Comment te sens-tu ? »
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Mar 30 Oct - 22:14

contenu sensible

Elle sonde mon esprit, mais seul le souvenir préparé lui répond. C'est étrange, de se faire fouiller le cerveau. Un peu comme mettre du gel à l'intérieur du crâne. Ou du lubrifiant. Quelque chose de cet ordre. Lorsqu'elle s'en rétracte, je ne sais trop où j'en suis. Le souvenir s'efface. La carapace s'affaisse — j'aime cette image, mais la maintenir comme une protection, une barrière, me fatigue. Je le sens : mon corps se ramollit. Il laisse d'autres images prendre la relève. Pas les plus cohérentes, d'ailleurs. Des guerres de lézards et des génocides sous une tente…

Parfois me reviennent des images • je ne sais trop d’où elles sont extraites. Peut-être que j’ai vu, quand j’étais aveugle, des choses qui commencent à me revenir. Des choses dont je ne suis pas censée me souvenir. Un peu comme les enfants qui ont tant su avant, tant et tant que la douleur les égorgeait. Ils pleuraient.

Ils pleuraient et on a cru qu’ils avaient faim, ou mal, ou sommeil, ou besoin d’une nouvelle couche, quand enfin il ne s’agissait que du poids de la misère du monde. Ils sentaient que là bas, quelqu’un était en train de mourir. Qu’un autre subissait la torture. Ils voyaient toutes les agressions verbales, physiques et sexuelles que ce monde réservait aux vivants.

Et ils étaient terrifiés de ce qui les attendait, alors quelqu’un est venu sceller leurs lèvres d’un secret, là, juste au dessus des lèvres. Un doigt dont l’empreinte remontait jusqu’au nez. Et les enfants désapprenaient tout ce qu’ils avaient vu, jusqu’à l’âge de la parole et des premiers souvenirs d’enfance.

Peut-être que moi aussi, j’avais vu des choses quand je me croyais aveugle. Et si la douleur des images me revenait aujourd’hui, une seule leçon pouvait en être tirée. Je mourrais, ou j’allais mourir. Sous peu.

Elle m'interroge et je l'examine, mal à l'aise. La réponse est difficile à admettre, et pourtant elle me brûle les lèvres. Faut que ça sorte.
— Je sais pas. J'avais envie de te partager quelque chose de spécial.
De te donner une place dans ma vie. Une fenêtre par laquelle grimper quand tu le souhaites.
— Lasse, je dirais ? J'ai comme une mollesse, une fatigue.
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Re: Cours particuliers
Invité, le  Dim 4 Nov - 14:58

LA Lizzie

Il y a une gêne dans son regard, dans les traits fatigués de son visage marqué par la vie. Elle le perçoit aisément. L’avantage peut-être, d’avoir quelques années de carrière au sein du Ministère. Ou inconvénients. Certainement. Que de pouvoir ainsi percevoir quand il y avait un malaise, un quelque chose dérangeant qu’on n’arrivait pas à saisir mais qu’on percevait pourtant là. Et c’est l’impression qui demeure, la sensation qui trouve sa place alors que la brune regarde la borgne. Etrange duel de regard alors que la seconde se révèle. Un peu plus. Comme un livre dont on ne connaissait que la couverture jusqu’à présent, Lizzie dévoile peu à peu ses pages. Une à une. Une envie de partager un souvenir particulier, évocation doucereuse des jours heureux. Confiance dans l’autre pour pouvoir partager ainsi cette petite nostalgie au gout iodé. La brune pouvait presque sentir l’embrun marin sur ses lèvres.

Mais la fatigue se fait présente et elle le confirme en verbalisant le tout. Elly connait bien cette sensation, le corps qui se détend comme un élastique qui aurait trop travaillé, le corps retombe dans cet état commun, sort de son nuage, s’extirpe de cette force qu’il devait se donner pour offrir le souvenir. Alors ne reste que la fatigue, et peut-être un peu le vide. Comme lorsqu’on s’apprête à faire le grand saut, qu’un seul pied soit encore dans le vide. Demi-seconde où tout peut basculer, dans un sens comme dans l’autre. Hochement de tête de la part de la brune. Sa baguette retrouve les doigts frêles, interroge d’un « Je peux ? », quasi timide. Car elle ne se contenterait pas d’un simple exercice, elle comptait bien prouver à Lizzie qu’elle était tout à fait capable. L’incantation est informulé, un Revigor tout doux, comme une couverture dans laquelle on s’emmitoufle les soirs d’hiver.

« Tu vois, la légilimancie permet de fouiller dans l’esprit des gens, d’y voir les souvenirs qu’ils veulent nous montrer bien sur … mais pas que. J’imagine que tu t’en doutes ». Sourire énigmatique. Elle savait de quel côté se trouvait Lizzie, mais cette dernière ignorait de quelles ombres étaient faites la brune. Alors elle y allait doucement, par touche. Comme une jolie peinture qu’on ne voudrait pas finir trop vite. Comme si, en se transformant en œuvre, le tableau pouvait perdre de sa valeur. « On pourrait se dire que notre mémoire est un condensé de tiroir. Que certains sont plus accessibles que d’autres. Que certains sont sous clés, précieusement, tandis que d’autres sont offerts ». C’était une vision un peu archaïque de la chose, mais Elly trouvait la métaphore jolie. Souvent, elle s’imaginait ses petits tiroirs qu’elle ouvre, à la recherche d’un précieux document. Virée fantomatique dans les esprits. Elle voulait recommencer dans l’esprit de Lizzie, bien entendu. Mais c’était elle l’élève, et elle ne voulait pas la brusquer non plus, alors elle irait à son rythme, qu’il soit doucereux ou violent. Elle s’accorderait comme pouvait le faire des instruments dans un orchestre. L’une piano et l’autre violon, délicats accords d’une amitié naissante.
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Mar 6 Nov - 23:13

J'ai dans les bras, la mâchoire et la langue cette fatigue qui engourdit tout. Je fais craquer mon dos, pour me reprendre, mais j'ai l'impression que mes sourcils pèsent des tonnes, genre du coup je fais un effort supplémentaire pour les garder à hauteur normale et mon front est tout froncé. Mais tout ça, elle le sait. Elle le voit.



C'est un peu effrayant, de lui laisser une telle fenêtre ouverte sur mon âme. J'arrive pas à l'imaginer autrement. J'aurais pu ouvrir un trou de souris, mais non, il a fallu que la fenêtre de la cuisine soit grande ouverte. Ce n'est plus un elle déjà ; c'est un tu dans ma tête, directement implanté, comme Sunil avait pu l'être.

Tu te coules par l'évier, louvoies autour de la bouche métallique avant de te décider à explorer ce nouveau territoire. Tu hésites, et pourtant tu sais. Tu viens douce mais conquérante.

Tes mots jaillissent, comme une caresse à saisir du bout des doigts. Quelque chose de très délicat, qui pourrait s'effriter si on le prenait sans y faire attention. Pourtant, ils sont coupants comme du verre ; bien placés, ils pourraient aussi servir à pénétrer l'intégralité de mon cerveau. Je me rétracte dans ma carapace, par réflexe, et reste pourtant fascinée par ses promesses.

— Je comprends, oui.

Elle dit les choses, patiemment ; ça se voit qu'elle est une bonne professeur. Elle a la juste distance et les mots qu'il faut. Elle vient pour convaincre et en profite pour vaincre. A moins que ce soit l'inverse ? Pourtant je tends la tête, acceptant ce joug nouveau. Cet accès à lui donner. Cet apprentissage qu'à deux, nous allions pouvoir mener…

— Jane utilisait cette image, quand on était petites. Elle me disait de mettre les images pas belles tout au fond. Il serait artificiel et factice de les faire disparaitre, elles font partie de nous, mais on n'a pas à les regarder toute la journée en maugréant et ruminant. Alors on le glisse tout au fond, derrière les chaussettes d'hiver tellement laides qu'on les sort qu'en cas d'extrême urgence.


Et là encore : en quoi avait-elle besoin de cette information ? J'aurais juste pu dire okay, oui, je suis opé, mais parler de Jane, parler du passé… Avec elle, c'est mes protections de homard qui s'effritent. Et cette nudité soudaine m'effraie.

— Du coup, ça passe comment ? J'essaie de le faire à mon tour, et tu me corriges, genre à tour de rôle ? T'as mis combien d'années avant de pouvoir vraiment utiliser la legilimancie sur commande ?

Non parce que c'est important, en fait. J'ai un sentiment d'urgence, partout, tout le temps. Comme si on allait mourir demain et qu'il fallait changer le monde avant. Pourtant je me sens si seule et impuissante… alors je mets les bouchées doubles. Dis-moi, Elly, que je sache dans quoi je m'engage ; de toute façon, tu viens de te trouver une élève fidèle ! perdue, oui, mais désireuse d'en apprendre toujours plus pour défendre les idéaux qui lui sont chers.
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Re: Cours particuliers
Invité, le  Jeu 8 Nov - 21:04

Il y a une sorte d’accord tacite lorsque l’on décide de s’offrir ainsi à la vue de quelqu’un. Lorsque l’on décide de faire danser les gens dans notre esprit, lorsqu’on sait qu’ils vont y entrer, qu’ils vont y voir des choses qu’on n’aurait pas envie de revoir. Une incertitude planante, un truc annihilant le reste alentours. C’est ce genre d’échange qui se produit avec la jolie Lizzie. Une sorte de truc un peu fou, échappant au contrôle. Alors qu’elle dit qu’elle comprend, Elly ne peut que la croire : pourquoi remettre en doute une parole convaincue ? Il n’y avait aucun intérêt à ce genre d’exercice pour la brune. La suite, toutefois, laissa passer plus d’explication que prévues, que nécessaires.

La sorcière accueillit les informations avec un sourire. Simple expression faciale pour dire que l’on est reconnaissant. De l’ouverture de l’autre, à l’autre, aux autres. Il y a toujours une certaine absurdité à l’être humain, une certaine peur irraisonnable, de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir, d’échouer, trop souvent. Pourtant l’amitié qui se noue entre les deux femmes semble échapper à ce genre de procédure. C’est fluide, limpide, comme l’eau qui s’écoule de la source en haut de la montagne.

Elle pourrait poser des questions, elle pourrait tenter de lever un peu plus le voile mystérieux qui persiste sur Lizzie. Savoir qui est Jane, par exemple. Elle pourrait y aller par touche, ça, là. Se glisser peu à peu derrière la carapace de Bennet, comprendre et voir comme elle. D’un seul œil. Mais ne voyait-elle pas mieux, justement ? N’avait-elle pas creusé les autres sens ? Ceux dont on se sert moins, parce que moins accessible ? La brune s’interroge. Tout en écoutant les histoires de chaussette, qui lui tirent un sourire. Fin, sincère. De ceux qu’on ne voit plus beaucoup sur le visage de l’ancienne auror.

Mais les questions qu’elle pose, elles sont justes, bien sûr. Mais elle ramène la brune à son passé compliqué, à ses apprentissages risqués auprès d’Evan. Elle ne veut pas éluder, bien entendu. L’homme était important pour elle, il avait représenté tellement. Mais elle se devait d’avancer, de voir autre chose. Aussi face à la question de la professeure de vol, elle préféra dire, simplement « J’ai mis du temps, mais ce serait peut-être plus rapide pour toi ». Car Elly n’était pas occlumens, à l’inverse d’Evan qui lui disposait de protection d’esprit impressionnante. La brune se perdit un instant à ses souvenirs épars qui la laissait encore seule. Terriblement seule.

Elle chassa les idées noires ainsi venue, et se décida donc à répondre à Lizzie. « On va essayer comme ça oui ». Il fallait qu’elle se concentre, et c’est ce qu’elle fit. Sur un souvenir relativement simple : son arrivée dans la salle sur demande. A l’inverse de Lizzie, la brune ne tenait pas à la faire entrer trop en amont dans son esprit, pas maintenant qu’elle avait pensé à Evan. Il fallait qu’elle trie ses pensées, qu’elle les mette en ordre dans ses tiroirs et ainsi, elle pourrait être prête pour aller plus loin. « C’est quand tu veux ». Accord qui suis le regard, figé dans l’unique œil de la professeure de vol.
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Dim 18 Nov - 11:46

Pourquoi avais-je parlé de Jane ? D'une, elle risquait de me poser des questions à son sujet, de deux, ma concentration en était nécessairement affectée. Je sentais peu à peu la douleur d'un deuil jamais complètement refermé remonter en moi. C'est une mouette, une mouette qui hurle une plaie toujours ouverte, une souffrance qu'on ne peut oublier. J'ai une mouette à la place du coeur et du mal à soutenir le regard, le sourire d'Elly.

Par chance, elle ne s'amuse pas à déshabiller mon esprit. Elle ne m'interroge pas plus avant sur les enfants, sur Jane, sur le fonctionnement de mes tiroirs, sur la raison qui me pousse aujourd'hui à me tourner vers la legilimancie. De la même façon, elle reste enveloppée dans son drap à elle, sa protection qui lui permet de ne pas trop raconter son apprentissage de cet art. Au fond, nous nous cachons beaucoup dans notre mysticisme, deux bêtes blessées, apeurées, terrées dans leur solitude et leur défiance.

Elle m'invite à procéder, et je hoche la tête.
- Merci pour ta confiance.
Il serait difficile d'avancer si je n'avais l'occasion d'essayer à mon tour, après tout... Me souvenant de lectures au sujet de la legilimancie, je m'avance vers elle. Peut-être que prendre sa main dans la mienne aiderait aussi pour la proximité physique ? Je tends lentement les doigts dans sa direction, et effleure le dos de sa main, comme en attente d'une autorisation.

Je plonge mon oeil unique dans les siens, balayant lentement de gauche à droite, pour voir si elle vient. Le contact visuel est établi, et elle a préparé son esprit à cette venue… Ce n'est pas tout à fait un assaut ; l'offensive a été invitée. Cependant, je ne sais trop comment m'y prendre pour me glisser derrière la barrière de son regard.

— Legilimens.


On se regarde les yeux dans les yeux, en silence, et j'attends, j'attends, mais rien ne vient. Peut-être que je n'y crois pas assez ? C'est comme le patronus, il faut une grande force de conviction et un état particulier. J'essaie de faire remonter le souvenir précédemment évoqué, celui de la sortie en mer avec Braeden et Squirtle, pour être plus apaisée. Après tout, la cible doit être calme, mais la lanceuse aussi… Un peu rassérénée par cette idée, je tente à nouveau la formule.

— Legilimens !


Le regard d'Elly semble se brouiller, se noyer dans une brume, et je la laisse m'absorber. Le brouillard est tenace, et je peine à m'y retrouver. Je crois que j'y suis, dans son esprit, mais je ne parviens pas à voir grand chose. Il y a, il y a comme une porte, et quand je m'avance vers elle, elle s'ouvre sur une mer agitée. Surprise et troublée, je me rétracte. Il me semble perdre un peu l'équilibre…

Rassemblant mes pensées, je lève à nouveau les yeux vers elle.
— Tu… tu m'as invitée à voir ton visionnement de mes souvenirs ?

Peut-être que c'était le plus frais dans sa mémoire, après tout, et que ça lui évitait d'avoir à me dévoiler des souvenirs trop personnels... Spoiler : non c'est toi la nullasse qui mélange tout ! Mais bon, ça vire bien Inception et la narratrice s'amuse beaucoup de cette situation.
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Re: Cours particuliers
Invité, le  Jeu 29 Nov - 16:14

C’est intemporel, la sensation de n’avoir pas assez dit, pas assez confié. De ne pas avoir assez expliqué son propre apprentissage. Mais la brune souffrait, beaucoup trop. Et elle ne voulait plus laisser les plaies s’ouvrirent à loisir. Elle voulait contrôler, toujours. Alors quand Lizzie la remercie, la brune se contente d’un hochement de tête. La borgne était de celle à qui Elly aurait pu confier sa vie. Sans trop savoir comment, sans trop savoir pourquoi. Ou peut-être, justement, le savait-elle trop bien, ce pourquoi et ce comment.

Lizzie se lève, puis s’avance. Elle tend ses doigts vers l’ancienne auror qui rapproche sa main. Le contact de la main de l’apprentie se fait, doucereux. Une douceur infinie à faire palir les plus brutes. A faire reculer la professeure d’enchantement aussi. Car elle n’est pas habituée de ce genre de chose, elle n’est pas très tactile. Pourtant, elle se laisse faire, elle laisse à Lizzie le soin de mener la danse, après tout il s’agit de son apprentissage de la légilimancie. A elle de se mettre dans les meilleurs conditions pour elle, non pour les autres.

Une première fois, le sortilège fuse. Mais aucun effet n’apparait, pas d’intrusion intempestive dans son esprit. Son regard se vrille dans celui de Lizzie, elle appuie le contact visuel alors que la professeure de vol insiste, signe. D’un ton plus convaincu. Plus convaincant. Et l’intrusion se fait. Petite, d’abord. Puis peu à peu plus grande. Pourtant il y a une retenue. L’ancienne auror ignore si c’est elle qui fait barrage ou si Lizzie se met des bâtons dans les roues toute seule. Une image apparait, une mer agitée, déchainée, nature en colère ?

La borgne vacille, Elly resserre ses doigts autour de la main de la femme. Pour l’empêcher de tomber. La question vient et la réponse se fait très simple, en un hochement de tête négatif. Non, elle ne l’a pas invité à voir ce souvenir-là, elle murmure, presque désolée « Non … mais tu sais, ce n’est pas grave ! C’est presque légitime d’échouer au début ». C’est ainsi que se faisait l’apprentissage, après tout. Nouvelle parole pleine de sens « Tu dois faire le tri, entre mes pensées et les tiennes. Compartimenter encore … en quelque sorte ». Le sourire est compatissant, le regard appelle à un nouvel essai, et la parole abonde en ce sens « Allez, réessaye ».
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Ven 30 Nov - 9:49

Elly me regarde, à moitié déçue, à moitié compatissante. Je n'ai pas envie qu'elle me prenne en pitié, pourtant c'est ce que je m'évoque, à moi-même. Pourtant, j'ai trop pas le temps de l'apitoiement sur soi. J'ai un rêve à transmettre, un monde à révolutionner, alors patience Lizzie. Un choix à la fois, et tu verras, ça va le faire. Il suffit d'y croire suffisamment fort. Enfin, c'est un peu plus complexe que ça.

La Professeure de Sortilèges et Enchantements prend le temps de m'expliquer ce qu'il vient de se passer. J'ai échoué parce que j'ai mélangé nos souvenirs. Compartimenter…
— Je crois que je vois ce que tu veux dire.

Elle a mentionné, plus tôt, les tiroirs de sa mémoire. Quand nos esprits se mêlent, au lieu de former un palais mental chacune, on en dessine un nouveau. Un seul palais mental, à bien analyser. Il ressemblait assez au mien pour que je me tourne vers les tiroirs familiers, mais il fallait chercher les détails inhabituels. Démasquer les armoires et réveils que je ne connaissais pas. Qu'est-ce qui avait changé dans cette nouvelle modélisation mentale ?

Je crois que si j'essayais de bien me représenter son esprit, j'aurais plus de chance de comprendre comment son organisation interne, et ainsi de pouvoir accéder à ses souvenirs et non aux miens. A condition, bien sûr, que nous formions bien un seul palais mental quand nos esprits se touchaient ainsi… Pour m'en assurer, il fallait que je m'approche des coins de la salle dans lesquels je n'avais pas l'habitude de m'aventurer.

Il faut que je découvre les endroits où je n'avais pas l'habitude de déposer mes souvenirs. Débusquer les différences. Mais il ne s'agit pas d'une quête des 7 points d'opposition, non ; il faut que je vois si l'un des coins de la salle n'a pas reculé. S'il n'y a pas un trompe-l'oeil, un miroir, un rideau de perles m'ayant empêchée d'estimer la profondeur de la salle. Encouragée par ses mots et cette nouvelle image, je réitère l'expérience.

Puisqu'elle n'a pas retiré sa main lors de mon premier essai, dont l'échec était, d'après elle, parfaitement naturel, je glisse mes doigts entre les siens. Nos regards se cherchent, se crochètent l'un à l'autre. Il suffit d'y croire. J'invoque l'image de mon palais mental et me prépare à modifier ma trajectoire usuelle.
— Legilimens !


Lentement, je visualise la chambre de mon enfance. Au lieu de rester vers les tiroirs familiers, je m'avance doucement vers le fond de la pièce. Des souvenirs sous clef, d'autres plus accessibles… Une sorte de brouillard trouble mon estimation de la profondeur de la salle, et je le franchis à pas lent. Je crois deviner une forme nouvelle. Tiens, je ne me rappelais pas de cette commode… Lui appartiendrait-elle ?

Ne pas aller vers les tiroirs sous clef ; chercher ceux qu'elle a pu laisser pour moi, accessibles. Cette cuiller, peut-être ? J'entre en contact avec l'objet, et cherche à palper les souvenirs pouvant y être apposés. Dites-moi que je ne fais pas fausse route...
Invité
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Re: Cours particuliers
Invité, le  Sam 8 Déc - 15:17

Le contact physique l’aide-t-elle à se concentrer ? Comme une amie que l’on prendrait par la main pour se soutenir, pour sentir le contact chaleureux d’un allié, pour se souvenir aussi qu’il y avait quelqu’un pour soulager le poids d’un trop lourd fardeau, pour partager la douleur, la souffrance, la propager à deux individus plutôt que de tout prendre en un seul. La brune n’est pas tactile, mais se laisse faire, se laisse guider. Ses doigts se nouent à ceux de Lizzie comme dans un automatisme, comme une sœur à laquelle elle apporterait le réconfort lorsque le moment serait venu. Elle observe un instant leurs mains ainsi reliées, avant de reporter son regard sur l’œil unique de Lizzie, qui la fixe, comme s’apprêtant à lancer l’incantation destinée à perforer son esprit.

L’incantation se fait entendre, rapidement. Elly tente de se concentrer, d’offrir à Lizzie une seule et même image qu’elle répète en boucle, comme un vieux disque moldu qui serait en mauvais état et qui recommencerait encore et encore le même morceau, quelques secondes d’une musique favorite qui devient finalement un véritable fléau lorsqu’il est répété, amplifié. Elle n’arrive pas à se concentrer, la professeure se sent partir dans des pensées, elle ignore si ce sont les siennes ou celles de Lizzie, la connexion est là, mais brutalement, c’est elle qui l’interrompt. Une image fugace, difficilement compréhensible, qui fait qu’elle chasse, purement et simplement, Lizzie de son esprit. Ses pupilles s’adaptent, peut-être qu’à vouloir offrir un souvenir trop récent, elle prenait le risque de ne pas être assez concentrée, elle n’était donc pas d’une grande aide pour Lizzie si cela continuait ainsi.

« Oh je suis … Désolée ». Elle avait toujours du mal à la pénétration de son esprit, comme si quelqu’un pouvait y trouver ses plus sombres secrets, les balafres en priorité. Elle secoue ses cheveux bruns qui ondulent autour de son visage. Il est peut-être temps de choisir un souvenir plus personnel, plus marqué, plus marquant, pour permettre à Lizzie d’en prendre possession. « Je dois t’offrir un souvenir … plus personnel. Je pense ». Alors son esprit se concentre, cherche le personnel qu’elle peut offrir, chasse les pensées d’Evan, se concentrant plutôt sur son noyau familial. Ne pas exposer Arty, ni ne révéler la supercherie de son nom, alors prendre Lïnwe en compte. La lettre envoyée, les mots douteux, et la révélation du cousin en fin de missive, en fin de parchemin.
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Mar 11 Déc - 0:25

Ce nouvel essai est un triste échec, mais je ne suis pas sûre d'en être entièrement responsable. Elly est plus sur la défensive qu'à l'accoutumée. D'ailleurs, quand je quitte ses pensées, elle semble s'excuser. On m'a toujours dit que qui s'excuse s'accuse, alors ça me fait drôle qu'une femme comme elle le fasse. Mais en fait, quand ça vient d'elle, ça fait très responsable. Meh, je sais pas. Je suis sans doute celle qui a un souci avec les excuses, tout simplement.

Elle se prépare, me promettant un souvenir plus personnel, et je lui offre un sourire de remerciement.
— Oh- Elle prend tant mon apprentissage à coeur qu'elle est prête à se livrer à son tour… Je voudrais la remercier, mais une pression de ses doigts me laisse deviner que là, il n'est pas l'heure de dire merci. D'abord, on réussit, après, on remercie. Ou alors je l'ai juste imaginé pour éviter d'être polie. Qui sait.

Ce qui compte, c'est que je reprends l'exercice avec une foi et une curiosité renouvelée. Quand nos esprits se mêlent, ça fait froid dans le dos. C’est comme traverser un fantôme ou s’adosser à un miroir en pensant que c’est un mur. C’est ce gel un peu inconfortable mais terriblement vivifiant.

Je crois que les meilleures idées nous viennent dans les situations les plus inconfortables. Comme la naissance ; d’où le mythe de l’ange faisant se taire les enfants pour éviter qu’ils disent ce qu’ils ont pu percevoir dans leur douleur. Le luxe au contraire abêtit ; finalement, pour bien penser et bien écrire, il faut que le corps et l’esprit soient travaillés d’énergies précises.

Je crois que la prison est un bon exemple, en tout cas il a inspiré de grandes personnalités des mondes sorcier et moldu. Le problème c’est que personnellement, Azkaban j’ai donné, et ça se passe pas du tout comme ça. Non, la solitude devient notre seul étui, la dénégation notre unique amie, et les fenêtres d’espoir sont dérobées à nos yeux.

Enfin bref, ce que j’essaie de dire, c’est qu’en théorie pour penser l’inconfort de la rencontre de nos esprits devrait aider, mais que j’erre dans un grand tout, un magma froid, un lac de brume où je ne sais distinguer le chien du loup. Comme chaque fois qu’on m’offre le potentiel d’une révélation, je gâche tout. Pourquoi ça ne peut pas être plus simple, la rencontre de deux âmes ? Pourquoi faut-il toujours tâtonner, hésiter, estimer ?


Repoussant ces incertitudes, je m'accroche à l'esprit d'Elly. Je m'imagine, cette fois, qu'il s'agit d'un oignon ou d'un artichaut qu'il me faut effeuiller. Je dois pas aller jusqu'au coeur, non, juste entrevoir ce qu'il y a derrière la première couche. Elle a prévu le souvenir directement pour moi, je ne peux pas me permettre d'échouer…

Je m'aperçois que je regarde plus son nez que son oeil ; il faut dire qu'on oublie facilement que l'oeil valide ne se situe pas en plein milieu du visage, mais bien d'un des côtés. Donc pour la profondeur, l'estimation des distances, ce genre de choses, c'est pas top ; et sans doute que le contact visuel doit être à travailler aussi. A mesure que j'insiste, je crois deviner une sorte de volatile — une chouette peut-être ? Epuisée par l'effort de concentration, je me rétracte hors de son esprit.

— Mh… C'était différent cette fois. J'ai l'impression d'avoir vu quelque chose qui réellement n'appartenait pas à mon esprit. Un hibou, une chouette ? C'était ton intention ?
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Re: Cours particuliers
Invité, le  Sam 15 Déc - 11:06

Elle offre ainsi le souvenir, sans détour, sans demi-tour ni demi-mesure. Comme si elle le présentait sur un plateau d’argent, service compris. Plus qu’à ouvrir la cloche, à lever la brume.  Elle attend, les yeux rivés dans l’œil unique de la belle Lizzie. Qu’elle se lance, qu’elle lance le sortilège, qu’elle pénètre dans l’esprit ainsi offert. La brune reste en place, calée dans le fauteuil.  

Et quand enfin Lizzie se décide, la sorcière ne résiste pas. Elle la laisse envahir son espace personnel, son esprit. C’est presque qu’elle lui fait de la place, qu’elle pose des panneaux annonçant « Il est là, le souvenir ! ». Elle se le repasse en boucle, les mots de Lïnwe posés sur le parchemin, les doutes qui l’avaient assaillie. Le mystère crée de cette famille qui semblait s’offrir à elle, s’ouvrir sur un chemin particulier.

Elle se repasse mentalement, l’arrivée du hibou, la missive qui se détache de sa patte, qui se déroule pour dévoiler des mots sincères, pas nécessairement voulus ou attendus. Mais ils étaient là. Le souvenir se termine sur un mot, en transparence sur un visage « Cousin ». Et l’image de Lïnwe s’efface, comme s’il était apposé sur une plage et que l’écume viendrait enlever toutes traces de son passage sur le sable.

Le contact se rompt, elle le sens, elle le sait. Elle voit aussi l’œil interrogateur de la borgne, elle interroge à voix haute, donne ses premières sensations alors que la brune tente de ranger ses pensées éparpillées. Elle hoche la tête, confirme les pensées de Lizzie. « Un hibou, oui ». Un sourire se grave sur les lèvres de l’ancienne auror alors qu’elle passe une main dans sa nuque devenue douloureuse. « Je voulais que tu vois quelque chose de plus … personnel. Mais je crois que tu as seulement effleuré la surface du souvenir, sans y entrer pleinement ».

Elle se redresse, doucement. La fatigue commence à se faire sentir. Pénétrer dans un esprit était éprouvant, tout comme laisser son esprit accessible pouvait l’être également. « Tu n’es pas trop fatiguée ? ». Elle s’interroge, s’intéresse. Mais si Lizzie souhaite continuer, elle continuera sans se poser de question. La professeure d’enchantement était là pour l’aider après tout, si on est incapable d’aider ses propres amis, qui pouvait-on aider ensuite ?
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Dim 20 Jan - 13:10

Elly se masse la nuque. Je sais pas si c'est l'effet de la fatigue ou de la déception, mais sa réponse laisse entrevoir une autre option. De la gêne ? Elle avait envisagé de me donner accès à plus, et peinait à se l'avouer ? Et dans ce contexte précis, ma médiocrité était insultante ? Aaaah je vais avoir du boulot là-dedans. Ça va être dur de percer à jour les secrets des gents si je sais déjà pas démêler ce que son regard veut dire.
— Oh. Pardon.

Elle m'interroge sur ma fatigue. Je n'ose pas répondre. Je voudrais lui dire : "Je te préviens quand même : je suis à la gare de la vie." J’attends le train. Mais je sais pas si je vais monter ou me jeter dessous. Ni pourquoi. La fatigue, l’ennui, l’indifférence, quelque chose me retient. Je suis trop lasse pour prendre une décision. Il m’arrive de confondre les envies de pleurer, dormir et mourir, mais le temps finit par passer.

La routine, les choses à faire pour rendre ce monde meilleur, tout ceci prend le dessus. Cela t’arrivera peut-être un jour. Tant que tu n’es pas sûr, reste à la gare. Ou va faire un tour dehors. Adopte un chat. Repousse les minutes, les heures et les jours en attendant d’être au clair. Et parfois, si tu t’en sens la motivation, prends le métro. Le bus, un vélo. Embarque pour une nouvelle aventure, un mini projet, en attendant de courir vers ta vocation existentielle ou, faute de mieux, de ta mort.

De toute façon, la vie va de gauche à droite sur l’axe naissance•vie•mort, donc c’est pas si ça changeait quelque chose de très fondamental.
— Si. C'est toujours aussi épuisant la legilimancie ?

Parce qu'à un moment moi j'ai besoin de simple. Je suis trop fatiguée pour me prendre la tête avec tout, tout le temps. Alors la tête des autres ? Est-ce vraiment fait pour moi ?
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Re: Cours particuliers
Invité, le  Ven 1 Fév - 11:31

Elle s’excuse alors qu’Elly lui offre un regard interloqué. Prendre pleinement possession d’un souvenir qui n’était pas le sien était un exercice difficile, complexe. Et rares étaient les sorciers à y arriver du premier coup. Il fallait du temps, de l’entraînement, beaucoup de persévérance. Lizzie en était capable, c’était l’intime conviction de l’ancienne auror. Encore fallait-il que la borgne en soit également convaincue.

Ensuite, elle se confie sur la fatigue ressentie, demande si c’est toujours aussi épuisant. L’ancienne auror hoche la tête négativement, mouvement de droite à gauche qu’elle répète. « Non, bien sûr que non ». Une pause dans ses paroles alors qu’elle reprend une inspiration, signe d’un peut-être long discours. « Au début, ça te demande beaucoup d’effort. Car il te faut une concentration sans faille, aucune pensée parasite. Il faut souvent redoubler d’effort pour voir un infime progrès, pour attraper un quart d’une moitié d’un tiers de souvenir ». C’est dire la difficulté de la chose. « Au fur et à mesure de ton entraînement, tu verras que tu seras moins fatiguée, que ton esprit sera davantage apaiser même. Tu arriveras mieux à dissocier tes pensées de celles de ta victime ».

Victime n’était peut-être pas le mot juste, mais la brune n’en avait pas d’autres en réserve. Elle aussi commençait à faiblir, à faillir. Mais il était hors de question de s’arrêter en si bon chemin. Lizzie avait sans doute d’autres ressources, qu’il lui fallait trouver pour qu’elle réussisse à accéder à un souvenir de manière claire et limpide. Toutefois, la question se meurt sur les lèvres de l’enseignante « Tu veux continuer ? ». Pour ne pas forcer, pour ne pas aller au-delà des limites de fatigue ou de souffrance de la professeure de vol. Après tout, si les deux brunes se connaissaient davantage à présent, aucune des deux ne savaient quelles étaient les limites de l’autre.
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Re: Cours particuliers
Lizzie Cojocaru, le  Ven 1 Mar - 18:21

Elly est sage. Elly est douce. Elly prend en compte la fatigue physique induite par l’usage de la magie, et de la légilimancie en particulier. Pourtant Elly utilise “victime” pour désigner les cibles de ses attaques menées sur l’esprit des autres. Peut-être est-ce la première fois qu’elle demande le consentement d’un sorcier sur ce sujet. Elle a sans doute plus de zones d’ombre que le passé me le laissait deviner…

Un sourire d’absence aux lèvres, j’acquiesce.
– Oui. Euh je veux dire, non, oui je suis fatiguée, non je préfère m’arrêter.

Je bredouille, bafouille, mes mots ne sonnent pas juste. L’engourdissement cérébral prend le pas sur la bouche et on ne peut plus se fier à cette dernière pour fonctionner en automate. Pourtant, pourtant laisser le corps aller tout seul, en inertie, j’ai su le faire pendant des années. Tirer sur la corde, combiner trois emplois alors qu’on ne dort plus et succombe à trop d’addictions à la fois, oui tout cela j’ai su le maitriser.

Je crois que j’ai appris de ces erreurs. Je sais que je peux tirer, cela ne signifie pas qu’il faille le faire. Pas à pas, j’identifie mes limites. Je ne les aurais sans doute pas suivies si Elly n’avait rien dit, mais elle me rappelle à l’ordre. Elle a une sorte d’autorité sur moi que j’ai du mal à qualifier. Quelque chose qui passe moins par la brutalité que par la douceur. Je baisse la tête et reste sous le joug de ses mots. Oui : son avis m’importe. Tout simplement.
Est-ce cela, faire confiance ou est-ce seulement se soucier du regard de l’autre ?


Je ne veux plus fuir cependant. Sans trop d'hésitations, je l'invite donc :
– Après un sort, le réconfort… On va manger quelque chose à la Grande Salle ?

Ainsi prit fin mon introduction à l’art délicat de la légilimancie.


(fin du rp pour moi)
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