Quidditch entre amis

Je reprends le sujet, suite du RP qui a lieu là ♥.

Si Lorelaï s'attendait à ce que ce premier cours de vol finisse ainsi !

Après l'avoir félicitée pour ses progrès et lui avoir donné sa bénédiction quant à la possibilité de voler - attention, prudemment - seul un jour, Ethan s’empara du balais qu'il lui avait prêté, et l'enfourcha lui-même. Lorelaï, trop surprise et, surtout, trop excitée à l'idée de monter avec ce virtuose des nuages, ne posa pas de questions et monta derrière lui. Un sourire traversait son visage de part en part quand elle serra ses bras autour de la taille de son ami.
Elle fut surprise un instant de le sentir aussi solide sous ses vêtements amples, elle l'imaginait plus marshmallow que ça. Mais, la blonde n'eut pas le temps de s'étonner plus longtemps, que les deux aigles s'étaient déjà envolé.

Doucement d'abord, pour ensuite commencer un long tour du parc, traversant les gradins et le lac, jusqu'à atteindre la salle commune des Serdaigle, bien différente vue de l'extérieur. Lorelaï eu envie de faire un coucou à ses camarades restés au dedans, mais elle n'osait pas se détacher de son camarade, et même si elle avait fait un mouvement, il y aurait eu peu de chance que quelqu'un la voit avec le sort de désillusion que lui avait lancé Ethan.

L'étudiante profitait du paysage qui s'offrait à elle. Une fois seulement elle était montée à bord d'un avion et avait vu le monde en petit, mais l'expérience qu'elle vivait à l'instant n'avait rien à voir. Elle plongeait là dans une sensation de liberté douce et infinie. A cet instant, elle colla sa joue contre le dos d'Ethan, regardant en bas les étudiants qui vaquaient à leurs occupations, le remerciant intérieurement de lui faire vivre pareil expérience. Elle serra un peu plus ses bras autour de lui, elle pensait qu'elle comprenait mieux maintenant ce qui animait le garçon quand il virevoltait dans les airs.
C'est à cet instant qu'il lui fit la proposition d'aller plus loin. La blonde ne comprit pas ce que cette offre impliquait, mais comme elle n'avait pas été déçue une seule fois de l'après-midi, elle n'hésita pas une seconde,
- Je te suivrais n'importe où sur ce balais Thanthan !

Pv Lolly ♥
🎧 ♫ ^♩ ♬ ^♪

Lolly, qui semblait apprécier le voyage, avait accepté d'aller plus loin, au grand plaisir de l'aigle, qui se demandait si la blondinette savait dans quoi elle s'embarquait. La réponse positive avait ravi le jeune homme, qui affichait désormais ce qui devait être le plus large sourire de toute sa vie, des étoiles brillant dans le creux de ses yeux accompagnant ce visage baigné de joie. Une seule fois Ethan avait osé partir à l'aventure en balai, mais jamais n'avait-il osé imaginer un chemin le menant à l'extérieur de l'enceinte du château, jamais avant aujourd'hui. Le brun s'était exclamé :

-En route alors !

Puis l'enseignant en herbe de la journée s'était détourné de sa camarade, se concentrant sur le village qui se dressait au loin, devant eux. C'était Pré-au lard, Ethan le savait pour y être allé à plusieurs occasions. Ce dernier se pencha alors quelque peu par-devant, et le moyen de transport des deux étudiants reprit du service, démarrant lentement sous le commandement du bleu et bronze, puis gagnant toujours un peu plus de vitesse.

Bientôt, les arbres de la forêt interdite défilèrent loin au-dessous des adeptes des airs, alors que la silhouette des maisonnées se précisait de plus en plus devant eux. Une fois le mur d'enceinte franchie, une magnifique vue du village s'offrit aux deux Serdaigles, obligeant le conducteur à ralentir quelque peu l'allure, pour leur permettre de pouvoir pleinement profiter du spectacle.

À pareille hauteur, le vent sifflant aux oreilles du brun était plus que glacial, et pourtant, les frissons parcourant l'échine du jeune homme ne trouvaient aucunement leur source auprès de la température ambiante. Il existait de ces moments, des découvertes faites par un temps de paix intérieur, parfois il s'agissait d'une rencontre avec un petit animal inoffensif, lors d'une randonnée dans le parc, et aujourd'hui il s'agissait de Pré-au lard, vue à vol d'oiseau. Les chaumières enneigées étaient d'une beauté féériques, digne d'une de ces cartes postales moldus, une carte où il aurait été écrit qu'il s'agissait là du village du père Noël et de ses lutins, décidément, car les gens s'affairant sur la grand-rue étaient si loin qu'il était impossible de bien les distinguer les uns des autres, ou de pouvoir affirmer qu'il ne s'agissait effectivement pas de lutins de Noël. C'était une vision qui donnait le goût au bleu et bronze de toujours explorer davantage, de survoler chaque petit village de Grande-Bretagne, chaque étendue d'eau, chaque rivière et chaque montagne, pour découvrir les secrets cachés à ceux qui n'osaient pas quitter le sol de leurs pieds. À quoi pouvait bien ressembler l'île de Skye sous la neige, le château de Warwick vue des cieux, Big Ben lorsqu'on se trouvait à son sommet?

Une destination était pourtant à porter de balais, un endroit où l'aigle avait été dans sa jeunesse, les pieds bien encrés sur le sol, et ce n'était pas Pré-au-lard.

-Accroches-toi, Pré-au-Lard était simplement sur la route, on n'y est pas encore.

Le bleu avait dû crier ces mots pour s'assurer que ses paroles viennent à bout de la musique que le vent produisait à pareille altitude. Si d'ordinaire, la géographie escarpée des Highlands d'Écosse protégeait ses habitants des grands vents, il n'en était rien pour Ethan et Lorelaï, à cet instant.

Se reconcentrant sur le chemin imaginaire qui se dessinait dans son esprit, et après avoir passé quelques minutes à survoler doucement Pré-au-lard, Ethan accéléra de nouveau, toujours lentement, poussant cette fois la comète à donner tout ce dont elle était capable. Le bleu et bronze savait que le chemin restant serait moins agréable, et que Lolly aurait probablement l'impression d'errer en terre écossaise. À moins qu'elle ne soit prise par le paysage des Highlands d'Écosse, une vaste région peuplée d'innombrables chaînes de montagne rocailleuses et enneigés pour l'occasion.

🎧 ♫ ^♩ ♬ ^♪

Le soleil commençait à se faire bas à l'horizon, lorsque la destination du bleu et bronze apparue sous ses yeux. Il s'agissait de l'An Teallach, une montagne dominant toutes les autres sur des kilomètres à la ronde, et trônant aux côtés d'un magnifique lac luttant contre la glace désireuse de le figer jusqu'au printemps. Le balai, guidé par son pilote, se dirigea un peu plus lentement vers le sommet de l'imposante An Teallach, permettant aux deux jeunes gens de bien s'imprégner de toute la beauté que la nature revêtait à cet endroit du monde, loin des yeux de toute civilisation. Comme Ethan l'avait imaginé, les falaises rocheuses du mont étaient bien plus majestueuses ensevelies sous une épaisse couche de neige. Cela faisait désormais 8 ans qu'il n'avait pas mis les pieds sur cette montagne, mais du peu de souvenirs qu'il en gardait, celui du fameux cairn surplombant ce pic rocheux était toujours bien vif dans son esprit. C'est à cet endroit précis que le bleu et bronze alla poser la comète, sur une couche de neige qui n'avait visiblement pas été bravée depuis plusieurs jours, voir plusieurs semaines. Les pieds des deux étudiants s'enfoncèrent de plusieurs centimètres lorsque ceux-ci quittèrent finalement leur moyen de déplacement aérien.

-Enfin arrivés ! Je te souhaite la bienvenue, sur le toit de cette région du monde !

Sur ces paroles pleines d'enthousiasmes, le brun se laissa tomber, assis dans la neige. Le froid qui s'insinuait d'autant plus facilement sous les vêtements du brun n'était rien à comparer au plaisir de pouvoir enfin souffler de son périple, qui s'était révélé plus douloureux pour son fessier qu'il n'aurait imaginé. La prochaine fois, décidément, ils prendraient chacun un balai, ou a minima un balai possédant plus d'un sortilège de coussinage.

-J'suis venue ici quand j'étais jeune, avec les parents. C'était l'été par contre, et on avait escaladé la montagne à pied, mais la vue est encore mieux que dans mes souvenirs.

En effet, les étudiants auraient pu se croire au sommet du monde, alors que tout paraissait si minuscule autour d'eux. Même de sa position assise, Ethan arrivait à distinguer des escarpements à plusieurs kilomètres de distance; il était aigle, et avait trouvé son perchoir, son nouveau lieu de réflexion favoris.

-Qu'est-ce que tu en pense?

Empreint d'un sourire calme, d'une sérénité qu'il ne connaissait que très rarement, le bleu et bronze regardait une Lolly dont le sortilège de désillusion touchait à sa fin, tout comme celui de l'enseignant de la journée, dont l'apparence n'avait pratiquement plus rien de transparent.

Ils avaient survolé les étendues vertes de la forêt interdite et le village enneigé de Pré-au-Lard dans la brise glacée de l'hiver.
Les oreilles de Lorelaï gelaient sans qu'elle ne s'en inquiète, le froid ne lui avait jamais fait peur. Il l'avait au contraire toujours éveillée, nourrie. Électrifiée, pour la ramener à la vie. Et du haut de ce balais, entourée du vent hivernal, contre le corps chaud d'Ethan, elle sentait le sang battre ses veines comme jamais.

L'aiglon lui indiqua qu'ils n'allaient pas s'arrêter de si tôt. Lorelaï sourit, comme pour elle-même, et colla ses cheveux contre le dos de son ami. Les yeux tournés vers le paysages changeant, se transformant doucement. Toujours plus enneigé, d'une neige sans trace.
La comète s'élevait, s'éloignait du monde mortel, atteignant des sommets préservés et éternels.

Lorelaï s’émerveillait en silence, reconnaissante du cadeau inestimable que lui offrait Ethan.
Ils traversèrent les Highlands qu'elle n'avait vu qu'en photos, elle vit au loin se dessiner, entre les nuages, un pic surmontant les autres.
La grandeur de la montagne la prit à la gorge, et quand Ethan remonta encore un peu, dirigeant parfaitement son balais, elle ne pu s'empêcher de se redresser pour admirer la grandeur d'un paysage qu'elle n'aurait jamais vu autrement.
Une sensation de titanesque, de géant, d'immuable, d'éternel, une sensation qui réveille le souvenir que l'Homme n'est que poussière au creux de l'Univers, la fit resserrer sa prise autour du corps chaud d'Ethan, enfonçant ses doigts glacés dans le pull du jeune homme.

Ce n'est qu'une fois qu'ils atterrirent qu'elle ouvrit les yeux.
Le jeune homme descendit rapidement du balais, expliquant qu'il était venu sur cette montagne avec ses parents, plus jeune. Il semblait heureux de partager ce souvenir avec Lorelaï qui rougit tant elle se savait privilégiée d'une telle confiance de la part du garçon.
Elle s'installa alors dans la neige aux côté d'Ethan, et se pencha par dessus lui pour déposer un doux baiser sur sa joue gelée par le froid du vent.
Et dans un demi mot, entourant son bras du sien, levant les yeux vers le paysage blanc qui se dessinait devant eux, elle ajouta,
- Je n'ai jamais rien vu de pareil.

Elle n'avait pas d'autres mots. Elle n'avait pas envie de parler. Juste de sentir. De se baigner de froid et de blanc, tenant contre elle le bras si chaud et si proche d'Ethan.
Son regard balayait les pleines étendues, l'impression d'immensité se poursuivait, emplissant ses poumons d'espace et de liberté, comme aucun mistral ne l'avait jamais fait.
- Je me suis jamais sentie aussi libre qu'aujourd'hui, souffla-t-elle finalement, avant de poser sa tête contre l'épaule de l'aiglon. Merci.