Cours de Divination n°2 - Le Rêve

BIP BIP BIP

Satané réveil, je crois qu’un jour il risque de ne plus fonctionner avec moi ! Pour la énième fois je tape avec ma main comme une furieuse sur son dos pour qu’il cesse vite de retentir. Je ne supporte plus cette sonnerie, je ne peux malheureusement pas en mettre une autre, c’est la seule que je peux choisir. En plus j’ai mal dormi cette nuit. Je repense à ce cauchemar bizarre qui m’a hanté cette nuit. Je n’ai pas de mal à me remémoré ce mauvais rêve, au contraire les images sont encore imprégnées dans mon cerveau.

Je suis chez mon grand-père dans un petit village d’Angleterre et je suis en train de regarder une vidéo assez étrange, on y voit une personne possédée par un démon. Elle a les yeux noirs et crache un liquide visqueux noir. Je suis effrayée par cette espèce de monstre. Une personne se trouve à côté de moi mais je ne sais pas qui c’est ! Autre personne présente en face de moi : mon grand-père et ma grand-mère (qui est décédée dans la vie réelle). Je leur dis que je n’aimerai en aucun cas rencontrer un spécimen comme dans la vidéo. Juste après ces paroles, mon grand-père devient bizarre et ses yeux deviennent noirs et il commence à cracher du sang noir visqueux, COMME LA VIDÉO ! La peur m’envahit directement et sans réfléchir je me lève et quitte sa maison en courant. Je ne sais plus où aller, je suis essoufflée. Je ne connais quasiment plus personne dans le village, mes copines de jeunesses l'ayant quitté pour aller faire des études à Londres. Je cours encore et encore la peur au ventre jusqu'à ce que je trouve une maison faisant chambre d'hôte. Le propriétaire m'accueille et me demande si je veux une chambre. Je lui réponds immédiatement que oui mais que je ne veux pas lui donner mes vrais coordonnés et que sa sert à rien que je lui explique pourquoi, car il ne me croirait pas ! Il confirme ce que je lui dis. À ce moment-là, la porte grince, une personne entre. La peur surgit à nouveau, mon instinct m'emmène dans la chambre en face. J'essaye en vain de verrouiller la porte mais pas moyen. Panique à bord, je colle mon dos sur la porte et pris que personne ne viennent. J'entends derrière la voix de mon grand-père enfin si on veut ! Mon cœur bat à 1000 à l'heure et une dernière voix, celle du gérant qui défend le démon d'aller plus loin. Et plus rien, soulagement je me réveille mais le cœur encore qui bat.

Étrange, étrange…

J’y attache beaucoup d’importance à mes rêves et je suis persuadée que chaque rêve à une signification. Celui-ci me laisse perplexe et me trouble.
Enfin passons à autre chose, il faut que je me prépare rapidement, la journée va être longue. Aujourd’hui pour la première fois, je vais pouvoir suivre le cours de divination. J’ai vraiment hâte, ce cours m’intrigue beaucoup et m’intéresse au plus haut point. Je trépigne d’impatience.

[…]

La matiné est passé lentement. Il est 13h15 et je suis en direction du cours de divination. C’est bien le seul où je presse mon pas.
Une fois arrivée devant la porte, je ne vois personne. Je ne sais pas si je dois attendre ou entrer. Je décide de frapper contre cette grande porte, soudain elle s’ouvre toute seule légèrement laissant un grincement au passage. Je pousse un peu la porte et passe ma tête dans le semblant d’ouverture. J’arrive à apercevoir quelques matelas au sol. Curieuse, je n’attends plus une seconde de plus et ouvre en grand la porte. Je m’avance dans la salle très atypique qui s’offre devant moi. La porte elle, se referme toute seule. Partout, il y en a partout ! Comme ça nous allons faire cours assis ou couché sur un matelas ? En même temps nous allons parler des rêves ça paraît logique. Oh mon dieu, quelle originalité, ça va changer des autres cours ! Me voilà surexcitée.

Mais que vois-je ? Un homme allongé sur l’un des matelas ! Il porte des lunettes de soleil, il est pieds nus et il respire tellement fort qu’on pourrait croire qu’il dort. Mais dort-il vraiment ? Il ne passe pas inaperçu en tout cas. Est-ce le professeur ? Trop drôle, je me sens vraiment à l’aise dans cet endroit, si bizarre que sa puisse paraître.
Cette salle est vraiment sombre, il n’y a pas de fenêtre, seul des bougies blanches l’éclaire. Cette odeur de noix de coco qui s’installe dans mon nez me détend.

Voyant des élèves sur des matelas, je suppose que je peux en choisir un. Il n’en reste plus beaucoup de libre. Je m’avance vers un matelas où la lettre M est brodée. C’est très joli. Je pose mes affaires sur le bord et j’enlève mes chaussures pour enfin me poser tranquillement sur le matelas qui est plutôt moelleux pour un premier contact.
Je regarde autour de moi, je ne connais personne. Ah si ! Jade, j’aperçois Jade à l’opposé. Elle ne me voit pas. J’espère que je pourrai lui parler rapidement.

Bon, il ne reste plus qu’à attendre que le cours commence !

Bon Dieu. Il fallait vraiment que le cours se déroule sur des matelas, le jour où elle reprenait hein ? Et pendant la période où elle était sensée rester dans cette saleté de fauteuil roulant surtout. Rien que d'y penser, Jade tremblait, de rage ou de honte, aucune idée, mais elle tremblait. Imbécile de Kholov, incapable de faire ce qu'un directeur doit faire de base: protéger son école. Même pas d'intervenir lors d'une action aussi grave que celle d'une attaque.

Si Jade n'avait jusque là pas émis d'avis réel à propos du Russe, ça avait bien changé après l'attaque. Elle était furieuse et elle ne s'en cachait pas, reportant sa haine sur le directeur. Elle aurait pu la reporter sur Spinner, ou sur Evan bien sûr, mais non. Eux, ils étaient profs et plus le temps passait, plus Jade avait la nette impression que Evan n'y était pour rien. Il faudrait vraiment qu'elle pense à le remercier d'ailleurs, pas possible d'oublier les paroles de Lizzie. Il l'avait soignée. L'Italienne avait trois personnes à remercier, Théodore, Evan, et Lizzie. Encore. Pour à peu près la quinzième fois. Bah quoi ?

Le pire, c'est bien le fait que Jade n'était pas sûre d'être reconnaissante. Elle se souvenait d'une chose au coeur de son inconscience, l'envie d'abandonner. Envie bien tentante. Parfois, la blondinette avait du mal à voir les choses positivement, du mal à se battre et à continuer ses actions quotidiennes alors que.. ça devenait trop difficile de lutter. Par moments, seulement par moments, Jade aurait préféré qu'on ne la soigne pas. Passant sa main sur son visage histoire de chasser ces vilaines pensées, Jade poussa un long soupir. Il fallait qu'elle s'estime heureuse de ne pas avoir fini totalement grillée telle une cacahuète hein, pas qu'elle le veuille ! Bon sang.

Soudain, Jade se rendit compte qu'elle fixait ses jambes depuis plusieurs secondes déjà. Saletés de jambes. Il fallait qu'elle se lève là, zut ! Un mouvement et l'Italienne relevait brusquement le regard vers une élève qui s'avançait vers elle. Oh non, pas de moqueries, par pitié..

- Heu salut, je m'appelle Elena. Si tu veux un coup de main pour te mettre sur le matelas n'hésite pas, je vais me mettre sur celui juste à côté.

Et puis, l'élève - une serdaigle apparemment - montra du doigt le matelas tout proche. Surprise par la proposition, Jade ne réagit même pas de suite, la bouche entrouverte, comme si elle avait eu un bug. Violent le bug. Reprenant ses esprits, elle prononça timidement quelques mots.

- C'est gentil mais je.. Je.. je vais me la cavo. Enfin.. me dé..brouiller..

Elle bafouillait et s'emmêlait les pinceaux en anglais, c'était horrible. La jeune fille partit comme prévu, sur le matelas en face, apparemment elle connaissait celle qui y était déjà allongé ? Peut-être. Ça ne la regardait pas après tout. Jade aurait pu accepter de l'aide, mais elle n'en avait pas envie, c'était trop.. enfin ce n'était pas une histoire d'envie. Plus de fierté et d'acharnement. Elle ne voulait pas qu'on l'aide, premièrement parce-qu'elle ne voulait pas déranger - même si on le lui proposait - et deuxièmement parce-qu'elle voulait y arriver seule. C'était bête, certes, mais c'était Jade. Jade qui avait bien du mal à s'en remettre aux autres, plus encore depuis l'attaque. C'était loin d'être méchant. Elle était juste.. trop têtue.

D'ailleurs, elle devait retenter. Sans doute qu'elle n'avait pas fait assez d'efforts au premier essai. Allez, courage, on va y arriver. Confiance. Inspirant légèrement, Jade bougea doucement l'un de ses pieds, le posant à terre. Tout va bien. Il fallait qu'elle se serve de l'appui donné à son autre pied pour pouvoir prendre un minuscule élan et se lever. Et surtout, pousser grâce à ses bras. Si elle se couchait peu élégamment sur le matelas, en mode loque ou poupée de chiffon, ce n'était pas grave. L'important à cet instant, c'était surtout qu'elle se lève et cette tâche était loin d'être accomplie.

- Eh, Jade !

Et un sursaut astronomique, un ! Depuis l'attaque, l'adolescente réagissait au moindre bruit trop brusque, y compris ce genre d'appel. Cependant, la seconde d'après, elle avait reconnu la voix de Shela. Merci mémoire auditive parce-que les deux ne s'étaient parlées en face à face qu'une seule fois véritablement, pendant les vacances. Ça remontait déjà à quelques mois.. Deux seulement ? Bah bon sang. Le temps passait bien trop vite à son goût. L'hiver vient. Ça l'arrangeait encore moins ça. Bref.

- T'as b'soin d'aide ? J'me mettrais à côté de toi, laisses-moi juste te poser là-dessus...

Et une deuxième.. Jade n'avait rien contre le fait que la Serpentard vienne s'allonger sur le matelas avec elle. Elle la connaissait un minimum, c'était plus rassurant qu'un ou une inconnu(e). La blonde était comme ça, elle n'y pouvait rien, déjà qu'elle avait du mal à parler à ceux qu'elle connaissait, alors si en plus elle était obligée de parler avec des inconnus.. Brrr.. Enfin bon, le problème était toujours le même en soit, elle devait y arriver seule.

- Bonjour Shela.. Vai a.. Euh.. Vas-y.. Tu peux.. Mais je dois.. me lever solo.. C'est.. pour ma ried.. zut.. rééducation..

Aaarf, elle ne voulait pas en parler. Vraiment pas. Mais il fallait bien qu'elle se justifie un minimum non ? Oui. Voilà qu'elle était passée au rose radis la Poufsouffle ! Elle n'aimait pas décliner quoi que ce soit, ayant plutôt tendance à accepter tout et n'importe quoi par simple peur de vexer. Mais là, elle était trop têtue pour accepter de l'aide. Aussi simple que ça. Repoussant un peu plus ses essais, la blonde s'adressa de nouveau à la préfète, se rappelant qu'elle était elle aussi présente lors de l'attaque.

- Tu vas bene ?

Rééducation ? Carrément ? Bordel, j'aurais pu risquer bien plus que le simple regard de l'infirmière, tout compte fait. Pas une mauvaise idée qu'elle s'y essaye toute seule, à la descente de son engin. Pas sûre de pouvoir beaucoup l'aider, bien qu'elle n'ait pas l'air de peser grand chose, c'était toujours plus que moi. Je ne lui estimais pas cette fierté, j'en eu même un sourire. Elle cachait bien son jeu. Je m'assis en tailleur sur ledit matelas et balaya la salle du regard. Y'avait Célya, à laquelle j'adressais un petit signe de la main. Pas certaine qu'elle l'ait seulement remarqué, mais pas de problème, je la saluerais en bonne et due forme plus tard. Si le cours s'y prêtait. Et je ne parlais pas du dodo qui se profilait, mais bien de la teneur des activités qui se dérouleraient ici aujourd'hui. Ce serait probablement un poil compliqué de faire sortir Jade de là si jamais un nouveau terroriste pointait le bout de son nez, mais chut, pas besoin de penser à ça. Je retirais ma robe de cours, la douceur de la température ne se prêtant pas à sa touffeur en plus des vêtements que je portais en dessous, et me tournais vers la blonde demoiselle.

- Tu vas bene ?

Hum ? Dépend de quoi elle parle. Sur le plan général ? Sincèrement, ça va. Plutôt badine. Pas de source de conflit en vue, pas de sombres affaires se profilant à l'horizon, seulement l'occasion de paresser sur une surface d'une texture non négligeable par sa douceur. Pas de problème. Non ? Non. Pas du tout. Si tu t'mets à parler de ça, ça a toujours allé, seulement voilà, c'est un mal pour un bien, fallait bien donner la dernière chose qui risquait de faire tanguer la balance. C'avait marché. Maintenant j'essaie de marcher sans béquille. Rééducation, tiens, c'est drôle. Si ça durera, je n'pense pas, et ce n'est pas faute de motivation, juré craché. Ou peut être si. Mais stop. J'avais décidé de pas m'ensevelir de ce genre de pensées, pas vrai ? Et qu'étais-je donc en train de faire ? Juste là, parlementer. Bordel de flux de pensées de m*rde.

- Mieux que toi, je pense, fis-je dans un sourire. Pas moqueur. Pas empreint de pitié non plus. Je hais ça. Moi qui parlais de fierté, ça y ressemble un brin, je crois. Mais personne n'a besoin de pitié. D'aide, oui. Pas autre chose. Un rayon d'soleil me ferais pas de mal. Suffirait que tu souris, ça marche aussi. Pas seulement en référence à la couleur de sa chevelure, soyez en sûr, Jade m'a toujours donné l'impression d'être une bulle de petit bonheur à elle toute seule. A part aujourd'hui, je n'avais pu discerner beaucoup d'autre chose que des émotions positives sur ses traits. Mais après tout, je n'l'avais que peu côtoyée, ces derniers temps, et l'infirmerie est loin d'être un endroit fort salutaire à de chaleureuses discussions. Un gars avait eu le toupet - ou la bêtise - de s'installer aux côtés du prof, me d'mandais quelles têtes ils allaient respectivement tirer au réveil du vétéran. J'étais curieuse de voir en quoi consisterait le cours, malgré une certaine retenue première; impossible de ne pas se demander dans quelle histoire allait se dérouler l'action aujourd'hui.

Cours de divination n°2
- pv tous -

Je rigole ou je pleure, je ne sais pas trop ... En fait, comment je peux le savoir, je suis dans l'eau ! Quoi... ? Ma vue est brouillée et mes oreilles sifflent. Je ne sais pas trop comment je fais pour ne pas couler, ni pour respirer. De petites bulles s'échappent de ma bouche sans que je ne le veuille. Une algue solitaire se balade et vient me chatouiller la joue droite. J'aurais dû rire… Mais je ne ris pas, je gesticule comme un animal prix au piège. Des souvenirs enfuis depuis des millénaires refont surface.

Je suis dans le noir. Une pénombre comme imaginaire. Seulement, je ne suis pas seule dans la… pièce ? Suis-je vraiment quelque part ? Je n'en sais absolument rien et je m'en fiche en fait. Je marche (ou je vole) dans une direction. Je ne commande plus mon corps. Mes jambes vagabondent. Mon corps tout entier se retourne en une fraction de seconde. Un miroir est dressé devant moi, je crois voir un grand sourire sur son visage. Je m'approche de la glace. Mes cheveux châtains et filandreux vont en merveille avec le reste de mes formes. Mon visage est pâle comme un cadavre. Soudain mes traits s'enlaidissent, mon nez se déforme peu à peu. Lui qui était légèrement rondelet devient aquilin puis disparaît. Mon visage rétrécit tout comme mes mains et mes jambes. Ma vue se détériore. Je ne distingue plus mon reflet, non pas parce que je ne vois plus mais parce que je n'atteint plus le miroir. Je rétrécis. Mes yeux verts brillants et globuleux recherchent une lueur d'espoir qui n'existe plus.

Mes palmes viennent percuter une chose dure et froide. Un rocher ? Ça en a tout l'air. Une pierre qui fait ma taille. Des algues et des poissons de toutes sortes sillonnent les fonds à la recherche de lumière sans savoir qu'elle ne se trouve qu'à la surface. Moi, je le sais. Je tente de nager jusqu'au soleil mais je stagne. J'essaye de baisser ma petite tête seulement c'est un échec. C'est en essayant de ramper que je comprend qu'il me manque des bras... Comment ça se fait qu'il me manque deux des plus importants membres d'un corps ?! La panique commence peu à peu à m'envahir. Ou serait-ce plutôt autre chose ? De l'adrénaline ? Je ne ressent rien. Je crois ressentir. Sans plus. Je ne peux compter que sur mes échasses. Je veux voir ce qu'il y a dehors. C'est comme si le vent, les nuages m'appelaient d'une même voix. Ce qui est assez paradoxale, c'est qu'ils semblent aussi me décourager. Comme si je n'avais aucune chance. Ohoh, ils me connaissent mal. Je saute, j'appuie sur mes deux jambes telle une grenouille en fuite. Je bondis dans le vide mais ça à l'air de marcher. L'ombre d'une feuille (une gigantesque feuille face à mon petit corps rondelet) s'approche de plus en plus. Je sens que j'y suis presque. Mes rêves viennent s'échouer comme des étoiles de mer lorsque je sens une forte poigne me tirer vers le fond. Qu'est-ce que c'est ? Encore et toujours, je ne ressens rien. Une vide dans mon esprit m'empêche de réfléchir correctement. La chose me retourne violemment. Je peux enfin lui faire face. Cependant, la seule chose que je vois de lui, c'est un oeil. Une énorme pupille de la taille de ma tête et mes jambes réunis, dans laquelle je vois mon reflet. MON reflet ?! Est-ce possible ? Le monstre me tient les pattes si fort que j'en éprouve presque de la douleur, les noue ensuite comme pour m'empêcher d'atteindre mon but. Je maudis le vent et les nuages. Je coule.

Une chose vient s'affaler sur le rocher de tout à l'heure. Un drôle d'animal avec des pattes nouées. Son regard est vide et le reste aussi.

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BiiiIIIiiip BiiiIIIiiip.

Le son strident vient me réveiller de la pire manière qui soit. Je n'ai même pas encore ouvert les yeux que je me fourre mon coussin sur la tête. Que ce bruit cesse ! Mon réveil a l'air d'avoir entendu car il s'arrête momentanément. J'ouvre timidement mon oeil droit. Ma pupille fait le tour de la pièce. Où suis-je déjà ... ? Le rouge pétant des rideaux de mon lit à baldaquin me met rapidement sur la voie. Je m'assis difficilement. Je plains la fille qui va me voir la première. Elle risque d'avoir une crise cardiaque. Je dois être pâle comme un linge ou cernée comme quelqu'un qui n'a pas dormi depuis des siècles. Je le sais. Je me connais. C'est toujours comme ça lorsque je fais un cauchemar. À croire que mon corps le digère encore moins bien que moi. Cependant, je doute que ce soit réellement un cauchemar. C'était si réaliste. Si ... bizarre. Je me lève et vais me passer un peu d'eau sur le visage. Ça va tout de suite mieux. Je retourne sur mes pas pour voir l'heure qu'il est exactement. Mon cerveau entre en action. À lui de gérer maintenant. Je me suis réveillée plus d'une demi-heure de plus que d'habitude. Hop, je prend ma tenue d'élève studieuse et l'enfile sans attendre. Je regrette aussitôt, se bouger autant un matin, ça ne fait vraiment pas du bien. Je n'aurais pas le temps de prendre mon petit déjeuner. Tout le monde a l'air d'être parti. Je m'approche près de la table de nuit de ma camarade de dortoir et lui chipe une poignée de cacahuètes. De toute façon, elle en a des paquets entiers. Elle ne s'en rendra même pas compte. Et puis, je crève la dalle moi.

Lorsque j'arrive devant le placard qui sert de salle de cours, je ne comprend pas pourquoi je suis étonnée. Il fallait s'y attendre, n'est-ce pas... Je toque. Le reste par contre ne me surprend pas. C'est bien normal de trouver son professeur allonger sur un matelas comme s'il était à la plage... Apparemment, il avait aussi pensé à nous. J'éternuai. Meilleure façon d'annoncer son arrivée ! Une horrible odeur flottait dans l'air. Une odeur de ... radis. Ses bougies parfumées avaient le don de me piquer les yeux. Je ne vais pas être déçue par la suite, je suppose. Une bonne partie des élèves étaient déjà présents. Comme à chaque fois, il y en avait que je connaissais bien, d'autres que je n'avais jamais vu. Même pas en photo. Certains que j'appréciais, d'autres absolument pas. Voyant le silence qui régnait dans la pièce, le manque de lumière et la position de mon 'professeur', je crus plus judicieux de ne pas saluer monsieur Spinner. Le regard perdu d'une des élèves attira mon attention. Je m'approchai d'elle. Célya avait l'air aussi fatiguée que moi. Peut-être qu'elle le faisait exprès.

« Célya ! Comment tu vas ? » lui chuchotai-je. « Je m'installe, ça te dérange pas ? »

Je n'attendis pas sa réponse. Ce matelas était plus confortable que je ne l'aurais cru. Bien plus agréable que les vieilles chaises en bois de la classe d'Histoire de la Magie. Je m'allongeai. Je me croyais toujours dans mon lit. Des images de mon fameux rêve me revinrent en tête. Je me promis d'aller voir le professeur Spinner à la fin du cours. Si je ne me serais pas endormie d'ici là…

Place F

Comme Jade (dont elle ne connaît pas encore le nom) avait décliner sa proposition, Elena s'était assise à côté de Sio et lui avait parlé ce demandant en même temps si elle dormait ou reposes ses yeux. Le temps de laisser son amie revenir d'entre les songes, elle observa les personnes entrées en classe. Elle reconnu quelques visages, Sora un Serdaigle qu'elle avait vu rapidement dans la salle commune lui adressa un sourire avant de confortablement poser son popotin à côté du professeur. Elle rigola doucement, ce demandant ce qu'allait donner le cours. Alors qu'elle pensait dire bonjour à Sora, elle entendit Sio qui émergeait difficilement vu combien elle avait du mal à parler.

- Les... fioles ? Ah... Bah... A vu d'nez je dirais... Peut-être des potions onirique censée... booster nos capacités mentale... ? Un genre de filtre chamanique ou quoi... Ou p'tet que c'est pour faire parler les curieuses. Mais au fait... Qu'est-ce que tu fais là ? J'savais pas que tu étais inscrite à ce genre de cours. Ca me fait plaisir de te voir en tout cas.

- Je m'inscris à un maximum de cours tant que j'ai de la place dans mon emploi du temps. Même si là je suis perplexe, car venir pour dormir.. A moins que l'on parle des rêves ou cauchemar. Ça serait sacrément intéressant d'ailleurs. Même si ça n'explique pas les fioles, j'ai encore beaucoup à apprendre ! Et toi, que fais tu ici ? Je ne te voyais pas assister à ce genre de cours. Et très contente de te voir aussi. Et tout en s'allongeant elle ajouta. Je crois que je vais faire comme toi et dormir si ça continue.

Elle ferma les yeux et écouta attentivement les sons perçus dans la salle. Plusieurs personnes firent leurs entrées, l'une d'entre elle proposa son aide comme elle l'avait fait à Jade qui déclina une secondes fois expliquant devoir le faire seule pour sa rééducation. Elena la comprenait, il était toujours préférable d'essayer avant de demander de l'aide. Entendant d'autre voix, elle perçut le prénom d'une certaine Célya. Par la suite, mis à part des bruits de personne qui s'installaient, il n'y avait rien de plus. D'autres élèves devaient surement encore venir en vue du nombre de place qu'il y avait à son entrée. Elle mit ses mains sur ses yeux tout en ce parlant à elle-même à mi-voix.

- Je sens que ça va être coton de mettre un prénom sur un visage.

A peine avait-t'elle émergée qu'elle s'aper-... Non. En vérité, elle mit bien une poignée de seconde à se rendre compte que pendant qu'elle avait dormi la salle s'était remplie, et plutôt bien ! Elle fit fureter son regard ici et là, les yeux et l'esprit encore embrumés. Elle avait horreur de faire le ping pong entre éveillée et endormie, ça avait le don de la mettre de mauvaise humeur, déjà qu'elle était irritable cette semaine... Mais apparemment, là, ça allait, comme si la jeune fille avait un impact positif sur elle... Enfin quand elle n'escrimait pas avec des mots enduits de vitriol. Elle s'étira alors presque lascivement en laissant échapper quelques bruits et autre soupirs de soulagement et fit craquer chaque os de sa colonne vertébrale et de sa nuque en se contorsionnant de manière peu... conventionnelle. Souple le corbac. Siobhan se laissa alors retomber sur son matelas comme une m*rde puis tourna la tête vers sa jeune amie.

- Je m'inscris à un maximum de cours tant que j'ai de la place dans mon emploi du temps. Même si là je suis perplexe, car venir pour dormir.. A moins que l'on parle des rêves ou cauchemar. Ça serait sacrément intéressant d'ailleurs. Même si ça n'explique pas les fioles, j'ai encore beaucoup à apprendre ! Et toi, que fais tu ici ? Je ne te voyais pas assister à ce genre de cours. Et très contente de te voir aussi. Et tout en s'allongeant elle ajouta. Je crois que je vais faire comme toi et dormir si ça continue.

La brune se fendit d'un mince sourire, c'était le mieux qu'elle pouvait faire dans son état larvaire proche de celui d'un Suisse sous valyum. Sa camarade lui rappelait quelqu'un qu'elle avait bien connu et avec qui elle avait toujours été plus ou moins en conflit pour ce qu'il s'agissait des études, ainsi que de la bienséance et toutes ces conneries là: Elle-même. Sage, studieuse, intelligente et mature pour son âge, mais qui, elle le savait pour l'avoir constatée, ne se laissait pas faire.

- Aaaah... ! fit-elle en riant tout doucement pour ne pas déranger les autres, toujours avachie comme la larve qu'elle était, trop de question. Cerveau en surchauffe, tu veux bien le laisser démarrer ? l'Irlandaise élargit son sourire et laborieusement se retourna sur le dos, les yeux rivés sur... le plafond ? le vide ?... Aucune importance. J'imagine que un bâillement discret l'interrompit le professeur va ouvrir les fioles et laisser les vapeurs des supposés fluides oniriques se répandre dans la pièce ? Qui sait... Tu crois qu'on va simplement aborder le sujet des rêves -ou des cauch'mars- ? Si ça se trouve la réponse se trouvait sous ses yeux, mais son cerveau tournant actuellement à deux à l'heure elle n'aurait pas pu faire mieux. Quelle belle image des dernières années elle donnait. Et puis rien à foutre, elle n'avait rien à prouver à personne. Enfin j'suis d'accord avec toi, contrairement à la lecture du destin et autres bidules qui pour moi sont des sottises, la magie des rêves m'a toujours plu ! J'dois avoir ça dans le sang... Ah, et pour te répondre, j'étais venue voir ce que ce cours avait à donner, j'étais on ne peut plus sceptique au départ. T'as vu juste, en général j'évite ce genre de matière. la brune tourna alors la tête vers son interlocutrice, arborant toujours un petit sourire qui reprenait de son aplomb habituel: la Serdaigle puisait dans ses dernières ressources et émergeait pour de bon... Mais pour combien de temps ? Je ne pense pas que ce sera très long. Mais tu peux roupiller si tu n'as pas forcément envie de parler, je te réveillerais au début du cours... Oh, et pardon, j'en oublie la politesse... Est-ce que tu vas bien Miss Protego ? conclut l'Irlandaise en se parant d'un sourire qui se voulait à la fois porteur de la reconnaissance qu'elle éprouvait envers elle et d'une certaine malice non dissimulée. C'était décidé, ça allait être son nouveau surnom jusqu'à ce qu'elle ai trouvé mieux !

[Place H]

Cauchemar.

La masse ténébreuse glissait dans la poussière. Elle avançait, dévoilait un vieux plancher de bois, lentement. Craquant, craquelle. Si par une malchance maléfique quelque chose de vivant se trouvait là, ses cris se seraient formés en buée. Victimes du froid. C'était une petite pièce, mais peut-être que non. C'était flou. S'aurait pu être un manoir. S'aurait pu être un château aux briques gelées. S'aurait pu être une ferme, une morgue, n'importe quoi. S'aurait pu être chez vous, s'aurait pu être chez vos parents. Ordinaire. C'était ordinaire. Excepté cette horrible chose noire, indistincte, qui rampait, s'approchait d'un être lumineux, un phare dans la noirceur envahissante. Une chaleur artificielle semble s'en dégager. Où était-il ? Où était sa place, là-dedans ? Que voyait-il ? Le blanc et le noir. Le bien, le mal. Lui. Les autres ? L'Ombre et le Phare prenait forme. Des cheveux blonds. Ils tombaient sur les épaules du Phare, dont la luminosité baissait à graduelle rapide, jusqu'à dévoiler un visage qu'il reconnaissait car il l'avait vu vieillir. Aldabella. Sa sœur, sa petite sœur, la lumière, le Phare. La légèreté revenait, s'imposait à la lourdeur du lieu qui s'effaçait progressivement. La noirceur restait et devenait humanoïde aussi. Lui. Il se voyait, de l'extérieur. La masse ténébreuse prenait sa carrure, ses traits. Elle ressemblait en tout traits à Ghrystal Prendergast. Puis, l'image se sature. Le blanc devient gris, le noir devient gris, les couleurs se mélangent. Vert. Tout devenait vert. Un éclat de couleur verte. Image horrible, un souvenir qui ne lui appartenait pas, qui ne venait de si loin qu'on pouvait dire qu'il était de nulle part. Un souvenir commun, qui prenait son origines dans ses veines, dans son sang.

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Essoufflé et fatigué, il se réveilla, l'image du Phare et des Ténèbres disparaissant finalement. Il ne voyait rien. Mais, de toutes ces noirceurs, celle de sa chambre en était la plus réconfortante. Depuis presque un mois, il faisait régulièrement des cauchemars. Il en était habitué, maintenant. Il subissait, mais s'en sortait toujours. Il ne se réveillait plus en sursaut. Il ne se réveillait plus en pleurant. Il se réveillait déjà vaincu, mort. Puis, il retournait dormir, revenant d'entre les morts le lendemain pour subir des cours ennuyeux et une ambiance désolante. Sa septième année se déroulait comme il s'y attendait. Ennuyé, seul. Il parlait plus aux autres depuis qu'il avait rejoins le mouvement de rébellion anti-Kholov. Mais pouvait-il dire qu'il avait des amis ? Non. Il n'osait pas. Il y avait eu ces trois jeunes Serdaigles avec qui il avait duellé dans la salle commune. Parmi eux, il y avait Umbrin, qu'il ne voyait plus malheureusement. Un peu avant, il avait rencontré Ciel (qui ne s'appelait pas Ciel mais bien Célya) qui avait marché sur l'eau avec lui. Leo Keats, le Gryffondor membre de la rébellion, avec qui il s'entendait pas trop mal. Il n'avait pas eu le temps - ou l'envie - de faire connaissance avec les autres révolutionnaires. Et pour ce qui était de l'équipe de Quidditch, il était encore surpris d'avoir été pris, alors faire ami-ami avec les autres joueurs ne lui était pas encore venu à l'esprit. En fait, il était tellement inepte qu'il parlait à peine, voire pas du tout à sa propre collègue de travail, Lizzie Bennet, qui avait pourtant le même âge que lui. Il se trouvait presque con. Comme à tout les soirs, à tout les réveils, il grossissait ses lacunes jusqu'à ce qu'il s'endorme. Cette nuit là n'avait pas été différente.

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Jour du cours.

Octobre. L'automne se faisait sentir alors que les arbres orangers perdaient peu à peu leurs feuilles, leurs branches ressemblaient maintenant à des griffes, des doigts crochus. Il commençait à faire froid et lui sentait un rhume arriver. Cela faisait déjà un petit mois qu'il avait entamé sa dernière année à Poudlard. À fond dans les études, il s'était permis de prendre certains cours supplémentaires mais n'avait encore jamais accordé de chance à la divination, qui était pour lui une matière insignifiante avec beaucoup trop de ''et si'' et pas assez de réponses claires. Un cours sur la spéculation lui avait toujours paru inutile. Cependant, au vent de l'attaque qui avait eu lieu lors du premier cours donné par le nouveau professeur, Harradas Spinner, Ghrystal avait jugé nécessaire qu'il se présente au deuxième. Il était attiré par ces choses là. Les crimes. Car là où il y a des crimes, il y a des opportunités, des chances de se faire valoir. Stupidement, il avait voulu se rendre à ce cours pour contrecarrer les plans de ceux qui voulait causer du mal aux élèves, même si il savait bien que la chance ne serait pas de son côté en face à face avec un mage préparé et décidé à faire cramer une salle de classe. Il n'aurait jamais d'heure de gloire si il ne poursuivait pas les dangers et les décisions idiotes. Ainsi, il s'était préparé pour son premier cours de divination tout en se préparant à être vachement déçu en réalisant que le sujet d'aujourd'hui serait sûrement quelque chose d'approximatif et ennuyeux.

Et donc, s'inventant des scénarios où il ressortait toujours en héros, Ghrystal s'était mis à trotter vers la salle de classe, se mettant presque à gambader et siffloter tellement il était dans son monde. Mais non. Si on l'observait alors, on voyait un presque zombie se déplacer à la vitesse d'un escargot, parchemin et plume sous le bras. C'était près de la Grande Salle et, par conséquent, ce ne fut pas bien long qu'il avait trouvé la bonne porte, n'ayant pas à se battre contre les escaliers pour se rendre là où il souhaitait aller. Ouais bah. Il poussait la porte, entrait dans la pièce, appréciait un peu l'ambiance bizarre. C'était un cours de divination après tout. Il s'attendait au moins à ce que ce soit un peu étrange. En fait, la décoration allait. Le plus dérangeant, c'était qu'il n'y avait pas de chaises ou de tables dans la pièce, en dehors d'un bureau à l'avant. Non. La salle était meublée de matelas et plusieurs personnes étaient déjà installées... dont le professeur. Il ne put s'empêcher de froncer les sourcils, surpris par ce qui se déroulait devant ses yeux.

Il y avait quelque membres de la rébellion parmi eux. Il reconnaissait la préfète de Serpentard parmi eux. Est-ce que Justin allait être là ? Sinon, bien sûr, Leo était là; ils s'étaient déjà parlés de ce cours. Il semblait avoir gardé la place à côté de lui. Ou du moins, personne ne s'y était assis, il ne pouvait pas vraiment savoir. Dans le lit voisin, il y avait Célya, à qui il sourit en guise de bonjour. Tiens. Ça faisait au moins deux personnes qu'il connaissait. Ensuite, il y avait des Serdaigles génériques, il ne les avait jamais vu. Jamais remarqué, sans doute. Peut-être se démarqueraient-ils ? Peut-être avait-il aveugle tout ce temps ? Les Serpentards l'intéressaient pas. Les Poufsouffles, bah... Enfin. Il se dirigeait simplement vers Leo, oubliant ses jugements un peu. Il s'écrasa sur le matelas, celui sur lequel un H était brodé.

« Salut. Ça va ? Tu penses que les matelas sont là pour qu'on soit confortables si c'est trop endormant ? Ok, c'est mieux que les chaises de bois, mais quand même. »

Son regard se posa sur Jade. Il serra les lèvres. De ce qu'il avait compris, elle était une des victimes de l'attaque survenue pendant le premier cours. Elle semblait vraiment mal. Un jour, il aurait la force de prévenir ces choses là. Attaquer un groupe d'innocents ainsi, un groupe d'élèves dont plusieurs n'étaient même pas en mesure de se défendre, c'était dégueulasse. Peu importe le point qu'on voulait faire valoir. Que ce soit pour faire peur, ou pour se rebeller. Il serra sa baguette, revenant à Leo, lui parlant à voix basse.

« La classe est pas en feu, au moins... »

Il ne semblait pas vouloir dire ça en blague. Il se demandait si Spinner allait en parler.

Une petite brise soufflait dans les cheveux d'Arya, les retournant et les emmêlant. Le soleil brillait dans le parc et la journée ne pouvait pas mieux commencer. Un paquet de cacahouètes posé à côté d'elle, la jeune fille pensait au rêve qu'elle avait fait cette nuit. Elle se sentait seule en ce moment n'ayant pu se faire aucun ami. Elle avait peur de sombrer petit à petit mais peut-être que le cours de Divination allait lui faire du bien. Après tout, c'était de la divination, non ? Un moyen de découvrir des choses les plus cachées. * Ok, je m'emballe là. *
L'adolescente ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait rêvé de sa mère et se repassa les images.

Un train filant à toute allure dans la campagne. Des paysages de montagne, de forêt, de mer, des paysages dévastés, en feu, totalement détruits. Il y en avait pour tous les goûts. Des gens passaient, parlant un langage dont elle ne comprenait pas un mot. Ils lui proposaient des radis, des carottes ou autres légumes plus bizarres les uns que les autres. Les gares défilaient sans qu'Arya ne sache à laquelle descendre.
Et là, elle vit la personne à laquelle elle s'attendait le moins. Sa mère. Sa mère, habillé d'une simple robe bleue ciel, devant elle. Et elle souriait, chose qu'elle ne faisait presque jamais. L'adolescente n'arrivait plus à bouger et son corps avait comme pris racine dans le siège. Le bras de sa mère se tendit vers la jeune fille puis, d'un seul coup, elle prit Arya dans ses bras. Comme ça, le plus naturellement possible. C'était seulement un câlin et la sorcière n'en revenait toujours pas. Sa mère se mit à pleurer tout doucement, comme une simple cascade, faite de douceur et de tendresse. La Gryffone se perdit dans les bras de sa mère. Chose qui n'avait pu jamais arriver dans la vraie vie.

Puis elle s'était réveillée avec la lumière du jour et le bruit de personnes qui parlaient.

Maintenant, toujours assise dans l'herbe, les larmes lui venaient aux yeux. Alors elle les laissa couler. Elle n'avait jamais pensé à sa mère depuis son départ à Poudlard et elle aurait aimé l'oublier.
13:20
* Oh mince ! J'allais presque oublier le cours de Divination ! Et arrête de pleurer Arya, tu vas pas commencer le cours comme ça ! *

Arya courait presque dans les couloirs. Elle ne voulait surtout pas rater le début du cours ! La jeune fille s'arrêta devant un miroir. Elle avait toujours les yeux gonflés et rougis par les pleurs et espérait que ça ne se verrait pas trop. Elle repartit en courant et arriva enfin devant la porte en bois qu'elle poussa pour découvrir un " salle " (si on pouvait appeler ça une salle ).
La salle sentait la noix de coco, odeur provenant surement des petits bocaux où se trouvait des bougies. Il y avait des aussi des coussins bleus marines posés sur des matelas ... * Des matelas ? * Arya sursauta. Il n'y avait aucune chaise, aucune table ... Juste un bureau avec des matelas. Plusieurs personnes se trouvaientt déjà là, et il ne restait pas beaucoup de matelas libres dans la classe. Et aussi ... * Le professeur qui dort ? On aura tout vu ... * Les mains posées sur son ventre, il respirait très fort. La sorcière se demanda si elle n'avait pas plutôt atterri dans un asile de fous que dans une salle de classe. Elle lit sur le tableau : " Prenez-place ".
Elle s'avança entre les rangées et s’aperçut qu'elle ne connaissait personne, mais vraiment personne. Il y en avait de toutes les maisons d'on un de Gryffondor mais elle ne l'avais jamais vu. Certains chuchotaient, d'autres étaient juste allongés.
Elle décida de s’allonger place B à coté d'un jeune homme de Serpentard assis en tailleur sur son matelas.

- Si ça te dérange pas, je peux m'asseoir là ?.

Le réveil n'avait pas été dur pour Merry ce matin là, à son plus grand plaisir. Même si, bien évidemment, elle aurait volontiers passé le reste de la journée dans son lit, sous une couette bien chaude alors que les températures commençaient à baisser dehors. Mais ça ne pouvait être ainsi. Levée, la jeune fille s'était préparée en vitesse, prenant une douche à la va vite pour se sentir bien tout le reste de la journée. Vêtue de son habituelle robe de sorcière et les cheveux détachés sur les épaules, la jeune Harper s'était empressé de récupérer ses affaires de cours et son sac avant de descendre à la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner.

Ce dernier prit, la rouquine avait directement prit le chemin de sa salle de cours. Sur le trajet, elle regarda avec peu d'attention les personnes qui passaient autour d'elle. Ce n'est qu'en arrivant devant sa salle que Merry retrouva un minimum de concentration avant d'entrer... et de constater qu'il y avait des matelas partout. Stupéfaite, la jeune fille s'avança simplement, et rejoint son ami, Mathéo Angur, qui était assis sur l'un des premiers matelas. Beaucoup de personnes étaient déjà arrivées et même le professeur s'était confortablement installé sur l'un des matelas. Alors ne cherchant pas à comprendre, la jeune Harper posa son sac par terre et posa ses fesses sur le matelas où la lettre C était brodée.

- Hey ! Le prof a décidé de nous faire un cours sur la sieste ?

Quelques élèves continuèrent à arriver, mais Leo ne les connaissait que de vue, il nota cependant l'arrivée d'une Serpentard et d'une Poufsouffle Il était étonné que tant de personnes ait accepté de venir en cours aujourd'hui, surtout avec ce qu'il s'était passé la dernière fois. De nombreux élèves portaient encore sur eux les séquelles de l'explosion, il suffisait, pour se rendre compte de l'atrocité de ce crime, ne serait ce que regarder Jade. Leo n'avait eut affaire à elle qu'une seule fois, lors d'une séance de travail à la bibliothèque en compagnie d'un Serpentard, mais la jeune femme avait dû partir, et il ne l'avait jamais revu jusqu'à maintenant. Sentant l’énervement le gagner, il préféra détourner le regard et se concentrer sur les autres élèves. L'un d'entre eux, un Serdaigle, était allé se coucher aux côtés du profs, Leo lui adressa un sourire, il savait apprécier ce genre d'audace. Continuant de balader son regard sur la salle, il aperçut aussi Mathéo, un Poufsouffle avec qui il avait déjà passé un après midi à Pré-au-Lard, accompagnés de deux charmantes demoiselles.

Ses pensées furent interrompues par le bruit de la porte qui s'ouvrit de nouveau, laissant cette fois passer une silhouette que le jeune homme reconnut facilement. Ghrystal, que le Rouge et Or connaissait par la rébellion Anti-Kholov. Le courant ne passait pas trop mal, même si les deux jeunes hommes n'étaient pas amis à proprement parler, les discussions qu'ils avaient eu jusqu'ici n'avait pas été désagréables. La réaction du Bleu et Bronze lorsqu'il découvrit la disposition de la classe ne manqua pas de tirer un sourire au Gryffondor, il devait bien lui accorder que cette salle était plus ou moins atypique, et ce même si le cours qui s'y déroulait actuellement était de la Divination.

Voyant que le Serdaigle se dirigeait vers lui, Leo lui adressa un sourire amical tandis que son nouveau voisin le saluait:

« Salut. Ça va ? Tu penses que les matelas sont là pour qu'on soit confortables si c'est trop endormant ? Ok, c'est mieux que les chaises de bois, mais quand même. »

Haussant d'abord les épaules en guise de réponse, le jeune homme montra le professeur Spinner d'un mouvement de tête avant de déclarer:

- Honnêtement, je ne suis pas sure que ça le dérange beaucoup qu'on s'endorme... Et puis comme tu l'as dit... On sera toujours plus à l'aise que sur une chaise.

Jetant un coup d’œil à son interlocuteur, devant le manque de réaction de ce dernier, il suivit rapidement le regard du Serdaigle, qui fixait Jade avec un air on ne peut plus sérieux et grave. Détournant les yeux du jeune homme afin de ne pas non plus le mettre mal à l'aise, Leo fixa de nouveau lui aussi les jambes de la jeune femme, d’avantage peiné qu’énervé cette fois-ci...

« La classe est pas en feu, au moins... »

Le Rouge et Or laissa échapper un léger rire, plus jaune qu'autre chose... Il ne parvint à savoir si son voisin plaisantait ou non, mais à vrai dire il s'en moquait, sa phrase avait, peu importe son interprétation, la même portée... Les élèves n'étaient donc plus en sécurité au château. Poudlard qui était censé être l'un des lieux les plus sécurisés du monde sorcier n'était désormais plus le pâle reflet de son ombre d'antan. L'école avait déjà subit plusieurs attaques, et ce de façon plutôt rapprochées. Cette situation soulevait pour le lion toutes sortes de questions sur la manière dont l'attaquant avait pu pénétrer dans le château.

Puis, relevant la tête, il renchérit, sur le même ton que le Serdaigle:

-Pour l'instant oui, mais le cours est loin d'être fini...

LA porte s'ouvrit de nouveau, cette fois-ci sur deux Lionnes. si la première lui était tout à fait inconnues, Leo salua la seconde d'un signe de tête, il ne connaissait que peu Merry, mais ils étaient tout deux allés boire un verre une fois, et elle lui avait parue très sympathique...

Depuis des années, Jade avait prit une sale habitude, celle d'analyser les expressions. Ça avait commencé avec sa famille d'abord, surveillant les réactions de son oncle ou bien de son frère lorsqu'elle savait que quelque chose les ferait réagir - comme pour savoir à l'avance si ils allaient s'énerver après une de ses bêtises, ou non, par exemple. Comme ce fameux jour où elle avait piqué tous les paquets de cacahuètes disponibles alors que son oncle était sensé organiser un apéro avec des collègues peu de temps après. Hum. Quoi qu'il en soit, c'était resté dans ses habitudes. Ou pouvait même presque appeler ça une manie, si bien qu'elle fixait ses interlocuteurs. Ça aurait pu paraitre très impoli, mais son regard n'était pas insistant, loin de là. Elle observait, se posait des questions, réfléchissait.

Mine de rien, et bien que consciente qu'il s'agissait d'une mauvaise habitude, Jade se aimait utiliser ce don. C'était bien moins précis que ce que devait comprendre un legilimens, qu'on s'entende bien là-dessus, mais au moins la blondinette pouvait se faire une véritable idée des émotions des autres. Décidément, il faut croire que son don pour la magie - don relativement passable - n'est rien comparé à ses petites analyses des actions et réactions de chacun.

Or, l'Italienne avait une impression étrange avec Shela, sauf que.. impossible de mettre la main dessus. C'était comme chercher un radis dans un champs de salades. Juste un petit radis, tout seul. Ou, plus communément, une aiguille dans une botte de foin ! La Serpentard semblait en pleine réflexion, mais ne tarda pas à lui répondre pour autant.

- Mieux que toi, je pense.

Bim. Pour le coup, Jade n'aurait pas dit mieux, elle qui était très bonne oratrice. Enfin, chez elle. Depuis l'arrivée à Poudlard, c'était une toute autre histoire. Automatiquement, les yeux furent baissés. On aurait pu croire à une soumission due à la vérité des mots, mais il ne s'agissait pas de ça. La Poufsouffle observait les réactions des gens, mais elle ne laissait pas les autres faire de même avec elle. Il ne fallait pas qu'elle montre son désarroi, ses peurs, sa faiblesse en règle générale. C'était devenu un mantra à suivre à la lettre. Si elle se dévoilait, ne serait-ce qu'un tout petit peu, elle craquerait. Jade le savait. Et elle l'évitait. Le silence est d'or.

Le regard timidement relevé, la jeune fille fut surprise de trouver un sourire. Mais ce n'était pas le genre de sourire qu'elle avait pu recevoir ces derniers temps. Même le regard était.. normal. Juste normal ! Ahurissant. Comment faisait-elle cette fille, pour être si particulière ? Bon, Jade avait tendance à voir chaque personne d'une façon différente. Les paniers groupés, c'était pas son truc. Shela avait quelque chose qui la faisait tilter. Mais quoi ? Peut-être qu'elle se faisait juste des idées. En fait, elle avait si peu l'habitude qu'on la regarde normalement depuis l'attaque qu'un regard simple, normal, provoquait tout ses sens inlassablement. Stop la paranoïa.

- Un rayon d'soleil me ferais pas de mal. Suffirait que tu souris, ça marche aussi.

Touchée. La flatterie est toujours agréable, non ? Eh bien en tout cas, Jade était très sensible à ce genre de "compliment". C'est bête hein, mais elle était ce genre de fille, sensible aux mots. Ce n'était sans doute pas pour rien qu'elle aimait tant chanter, exprimer ce qu'elle ressentait par la chanson.. Sans même pouvoir le retenir, un petit sourire apparut sur les lèvres rosées, accompagné par ce rougissement des joues qui lui était caractéristique. Mais de nouveau, les yeux baissés. Sensible aux compliments, cela ne voulait pas dire qu'elle y croyait. Confiance en soi, elle ne connaissait pas.

- Ce n'est pas la prima v.. fois que je veux.. voudrais.. faire plus que.. sourire per aiuta.. hum.. aider.. quelqu'un..

Elle avait dit ça à voix basse, mais suffisante pour que son interlocutrice l'entende. Vraiment ? Et en parfaite connaissance de cause en plus ? Mais n'importe quoi. Mordant immédiatement sa lèvre inférieure, la blondinette finit par se murer dans un nouveau silence. C'était sa manière à elle de se protéger, sa carapace contre la vie en général. Rien n'était plus puissant, de son point de vue. Jade relevait le regard vers la porte à chaque fois qu'un nouvel élève entrait. Cette porte ne faisait pas exactement le même bruit que dans la salle du premier cours. C'était bête, totalement idiot, mais elle se souviendrait toujours du grincement qu'avait fait celle-ci lorsque le soi-disant professeur de métamorphose était entré et avait tout détruit. Cependant, malgré la différence de grincement, Jade restait sur ses gardes. Pire, plus la salle se remplissait et plus elle sentait son coeur s'emballer. Il ne fallait pas qu'elle panique, tout se passerait bien.

Le regard ambré finit enfin par croiser celui de Gwen. Quand était-elle entrée au juste ? Sans doute lorsque Shela était arrivée, c'était le seul moment où Jade avait vraiment baissé sa garde. Elle adressa un sourire à la jeune fille, se souvenant encore de leur petit coup dans les tribunes au dernier match. C'était marrant. Un des seuls moments où elle avait pu être vraiment elle-même, loin de sa timidité et de ses peurs. Qu'il semblait loin ce match..

Quelqu'un la regardait. Automatiquement, comme guidée par une autre entité, le regard de l'adolescente dévia. Deux élèves la regardaient. Enfin, ils regardaient surtout ses jambes si elle ne se trompait pas. Rouge pivoine, le retour. Son regard revint de nouveau dans le vide. Elle connaissait l'un d'eux, enfin, brièvement. Des révisions dans la bibliothèque, ça aussi ça paraissait vraiment lointain. Plus que le match, et pour cause. Bref. Il ne fallait pas qu'elle pense au regard des autres, sinon elle n'allait vraiment pas s'en sortir.

Un soupir lui échappa, comme symbole de ce qu'elle avait perdu et continuait de perdre. Sa foi. En quoi, ça la blonde le gardait pour elle, mais il n'était pas bon qu'elle se pose ce genre de question. Ce n'était pas elle qui avait dit vouloir avancer ? Si. Les regards, les arrivées, les questions, les souvenirs.. tout commençait à peser un peu trop, son coeur s'emballait, sa tête réfléchissait moins. Nan, on ne panique pas maintenant ! Ça irait mieux si elle était posée sur le matelas, comme tout le monde.

Inspirant un grand coup, Jade posa de nouveau un pied à terre, lentement. Pas de douleur. Ses bras tremblaient légèrement, où était passée sa force d'antan ? Pas normal. Fronçant légèrement le nez, l'Italienne préféra renoncer de nouveau. Elle était faible. Ce n'était même plus au stade physique, Jade se trouvait faible de ne pas avoir assez de volonté pour remarcher correctement. A ses yeux, et comme dans beaucoup de situations, c'était elle le défaut de l'équation. Elle en avait les larmes aux yeux. Allez, on essaye encore !

La blondinette commençait à se demander ce que le Professeur de Divination leur concoctait. Ce dernier était toujours allongé sur le dos, l'air de dormir et de ne rien capter de ce qui l'entourait. Difficile à dire avec les lunettes qui recouvraient ses yeux. Le matelas sur lequel il se trouvait était juste devant celui de Célya, il lui suffirait de s'approcher doucement pour en avoir le cœur net. Mais la jeune fille, à présent posée sur le dos également, n'avait plus très envie de bouger. C'était dingue comme un simple environnement pouvait affecter le moral d'une personne et faire d'elle un corps amorphe. En même temps, c'était difficile de faire autrement quand le matelas sur lequel on était installé était confortable, quand les bougies donnaient l'impression d'être dans un rêve... et puis le certain calme qui régnait, malgré les quelques bavardages, contribuait grandement à cet état.

« Célya ! Comment tu vas ? Je m'installe, ça te dérange pas ? » dit une voix tout près d'elle.

Célya n'avait pas remarqué qu'elle avait fini par fermer les yeux. Elle se redressa sur un coude pour voir Myosotis s'installer sur la place à côté d'elle. La Poufsouffle était l'une des Préfètes de sa Maison, et par conséquent, son ancienne collègue. La blondinette ne la connaissait pas tellement et maintenant qu'elle-même n'était plus Préfète, il était difficile de la côtoyer plus souvent. En tout cas, elle n'était pas méchante, c'était sûr.

« Salut Myo, je t'en prie, fais comme chez toi. répondit Célya avait un petit sourire, à peine distinguable dans la pénombre. Ça va et toi ? Pas trop curieuse pour ce cours de Divination ? » demanda-t-elle en se recouchant, un bras replié derrière sa tête.

La blondinette remarqua que d'autres élèves avaient fait leur entrée à leur tour. Sur le matelas à côté des deux jeunes filles, Ghrystal venait de s'installer et sourit à Célya en guise de salut. La jeune fille lui fit un petit signe de la main tout en lui rendant son sourire et reporta son attention sur le plafond en attendant la réponse de Myosotis.

Il y avait beaucoup d’obscurité dans la salle de bain, on y voyait presque rien au point qu’Emily faillit se casser la figure une bonne dizaine de fois avant de pouvoir enfin atteindre l’un des éviers. Elle fit couler l’eau et s’en passa sur le visage avant de se regarder dans le miroir fixé face à elle. La Poufsouffle avait une tête qui faisait vraiment peur, les yeux rouges comme jamais, on pouvait voir aussi de la transpiration couler le long de son coup. Elle venait de passer une nuit plutôt active, un cauchemar lui avait pris une bonne partie de sa nuit et lui avait offert en prime un petit réveil en sursaut. Des cauchemars, Emily n’arrêtait pas d’en faire depuis ce fameux jour dans la volière en compagnie de Lizzie, ce qu’elle lui avait annoncé l’avait complètement retournée et depuis, les nuits n’étaient plus aussi reposantes.

Emily aurait été prête à tout pour oublier son mauvais rêve, mais malheureusement, malgré de nombreuses méthodes en tous genres, elle arrivait à se souvenir parfaitement de chaque détail qui composait ses cauchemars. Cette nuit, c’était un qu’elle avait déjà fait plusieurs jours auparavant. Elle se retrouvait seule dans une ruelle embrumée avec pour seule lumière le petit halo du sortilège Lumos qui malheureusement n’éclairait pas plus loin que ses pieds tellement la brume était dense. La Poufsouffle avançait dans la rue quand soudain le nuage devient moins opaque et elle peut apercevoir au loin un homme qui marche, elle semble clairement aller plus vite que lui, mais à chaque fois qu’elle essaye de le rattraper, l’homme la distance de plus en plus jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus le voir. Emily fini par s’arrêter et reste là à regarder le vide durant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’elle sente un coup violant dans son dos, un coup si dur qu’elle n’arrive pas à rester debout. En tombant, elle se retourne et se retrouve en face de son épouventard ce qui la réveille dans une grande panique.

Ce réveille précipité n’allait vraiment pas aider Emily pour cette journée qui promettait d’être chargée. Il y avait pas mal de choses à faire pour cette journée, il y avait d’abord les cours, puis tout un tas de devoirs à faire dont l’échéance était proche pour certain. C’est donc épuisé par cette nuit difficile qu’Emily se rendit dans la grande salle pour prendre son petit-déjeuner. Se rendre jusque-là fut bien difficile, manquant plusieurs fois de tomber au sol et de terminer sa nuit sur place, la rousse était ravie de s’assoir à table pour essayer de se donner un coup de punch avec un bon café. La Pika Pouffy était sur le point de se mettre en route pour son premier cours de la journée quand elle aperçut, là, posé sur la table un grand bol rempli de cacahuètes ! Tentée par la gourmandise, elle se dit que ça n’allait s’en doute pas lui faire de mal et en pris une bonne grosse poignée avant de quitter la grande salle.

Les cours du matin furent plutôt durs, entre envie de dormir et angoisses à cause de son cauchemar, Emily se demandait si elle n’allait pas arrêter de suivre les cours pour la journée et aller se coucher dans son lit où bien se rendre à l’infirmerie, au moins comme cela, elle aurait une excuse valable pour justifier le fait qu’elle n’était guère présente durant les cours de l’après-midi. Elle était décidée, elle n’allait pas assister aux cours ! Elle était sur le chemin de l’infirmerie quand soudain surgi d’un coin un peu sombre un jeune Serdaigle à peine haut comme trois radis ! Il fit une grosse frayeur à Emily qui se trouva boostée tout d’un coup ! Une bonne dose d’adrénaline l’avait relancée, elle réfléchit encore quelques instants puis décida finalement d’assister au cours, c’était celui de divination et honnêtement, elle n’était pas ravie d’y assister, elle n’avait pas vraiment d’affinité avec cette matière.

Elle poussa la porte de la classe et n’arrêtait pas de se demander ce qu’elle faisait là. Pourquoi avait-elle décidé de franchir la porte de la classe ? Maintenant elle s’était piégée elle-même, pas moyen de faire machine arrière, elle était condamnée à assister au cours qui avait sans nul doute le moins d’action après celui d’histoire de la magie. Dans la classe, il y avait déjà pas mal de monde et étrangement, il y avait des matelas au sol ! On aurait dit que le hasard faisait bien les choses, un bon matelas pour faire un petit dodo durant le cours ! C’était parfait ! Elle repéra qui était présent et alla s’installer près de Gwen. Elle laisse tomber son sac sur le matelas.

- Bonjour tout le monde ! Vous allez-bien ? dit-elle avant de se laisser tomber à son tour sur le matelas.

A peine installée, qu’elle senti déjà le sommeil venir à elle, ses paupières étaient vraiment lourdes et elle avait du mal à les maintenir ouvertes. Emily était sur le point de s’endormir et elle n’en demandait pas tant, elle voulait juste attendre que le cours commence avant de se laisser sombrée complètement, histoire que le prof la voit consciente et qu’elle en se fasse pas réprimander dès le début du cours.

[Place N]

Alors que la jeune fille allonger observait la salle de classe et les fioles disposé sur le bureau de façon intriguée, elle entendit Siobhan lui répondre tout en rigolant doucement. Elle n'avait pas l'air très réveillé. Voir même la tête dans le cul carrément.

- Aaaah... ! Trop de question. Cerveau en surchauffe, tu veux bien le laisser démarrer ?

Elena rigola et observa son amie qui s'était mis sur le dos et qui, maintenant regardait le plafond. Elle y jeta un coup d'œil remarquant alors qu'il était vraiment... Très étrange. A croire même qu'il n'y avait même pas de plafond ni rien d'autre.. Un trou noir comme... Non pas cela voyons. On pourrait presque se dire que le plafond s'étend jusqu'à l'infini ? Elle secoua sa tête exaspéré par ses conneries. Sio reprit la parole tout en baillant

- J'imagine que... le professeur va ouvrir les fioles et laisser les vapeurs des supposés fluides oniriques se répandre dans la pièce ? Qui sait... Tu crois qu'on va simplement aborder le sujet des rêves -ou des cauch'mars ? Enfin j'suis d'accord avec toi, contrairement à la lecture du destin et autres bidules qui pour moi sont des sottises, la magie des rêves m'a toujours plu ! J'dois avoir ça dans le sang... Ah, et pour te répondre, j'étais venue voir ce que ce cours avait à donner, j'étais on ne peut plus sceptique au départ. T'as vu juste, en général j'évite ce genre de matière. Je ne pense pas que ce sera très long. Mais tu peux roupiller si tu n'as pas forcément envie de parler, je te réveillerais au début du cours... Oh, et pardon, j'en oublie la politesse... Est-ce que tu vas bien Miss Protego ?

Miss Protego, elle rigola en entendant le surnom que l'Irlandaise lui avait donné. Très certainement dû au cours de défense contre les forces du mal qui suite à un échange verbal avait fini par deux lancés de sortilège entre elle et un Poufsouffle. Elle avait par ailleurs choisis de nommer sa Chouette Protego pour marque le début de son amitié avec Siobhan.

- Je vais bien merci et toi ? Je viens d'avoir ma Chouette, je suis contente je n'aurais plus à utiliser les hiboux de l'école ! Sinon pour revenir sûr le sujet des fioles, je réfléchissais à un truc. Vu qu'il y a des matelas, une salle relativement douteuse, pas de plafond ou plutôt un vide bizarre... Tu ne crois pas, que le prof aurait prévu de nous endormir ?

C'était la seule explication « logique » qu'elle avait réussi à sortir de ses pensées. La jeune fille se disait qu'autant, il allait les faire dormir pour rêver et parler par la suite ? Ou pour un devoir ? Expliquer peut-être ou faire leurs propres supposition, voir même travailler et interprété le rêve de leur voisin de couche ? Voisin sur le matelas bien entendu. La disposition de la salle, l'ambiance, tout paraissait étrange pour la jeune aigle qui avait hâte que le cours commence. Elle referma ses yeux espérant que son amie la secouerai avant de lui répondre.

Sentant son corps s'alourdir elle ouvrit ses yeux et ce réveilla de nouveau, face à l'enfant aux yeux bleu. Essayant de bouger elle remarqua de nouveau que ses pieds étaient figés, elle pouvait bouger ses bras, son buste mais, ne pouvais plus parler. Elle pouvait sentir, voir mais, ne pouvais mettre de nom sur ce qu'elle sentait ou pouvait voir. Souhaitant défier sa propre conscience et son propre esprit, elle ferma les yeux pour ne plus voir ce que le rêve l'obligeait à subir. Elle posa ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre. C'est alors que deux mains froides lui agrippèrent ses poignets l'obligeant a écouté.

- Regarde moi !

Tandis qu'elle laissait sa jeune amie répondre elle reconnut ou plutôt crut reconnaître deux jeune hommes un peu plus loin -il était temps... Huhu.-, tout d'abord Leo, un garçon qu'elle avait rencontré une petite semaine auparavant lors d'une de ses nombreuses escapade nocturne dans la forêt interdite. L'autre était Sora, elle l'avait rencontré le même jour et dans les même circonstance, elle se souvenait tout particulièrement de ce soir là et de leurs deux puisque c'était une nuit de la pleine lune "particulière" pour elle. La brune se promit d'aller les saluer plus tard, ne serait-ce qu'avec un "Bonjour" poli, elle ne voulait pas tenter le diable, les relations humaine et elle ça faisait deux... A croire qu'Elena n'était l'était pas, puisque étrangement le courant passait bien entre les deux jeune femme.

- Je vais bien merci et toi ? Je viens d'avoir ma Chouette, je suis contente je n'aurais plus à utiliser les hiboux de l'école ! Sinon pour revenir sûr le sujet des fioles, je réfléchissais à un truc. Vu qu'il y a des matelas, une salle relativement douteuse, pas de plafond ou plutôt un vide bizarre... Tu ne crois pas, que le prof aurait prévu de nous endormir ?

- Ca va ça va, j'ai peu dormi je suis morte... dit la brune en se passant une main sur le visage et reprit un petit sourire en répondant, ah, c'est cool ça ! Tu lui as déjà donnée un nom ? En tout cas je suis contente pour toi, c'pas que les hiboux prêtés sont incompétent mais avoir son propre animal apporte quelque chose en plus, il y a une relation qui se fait entre l'homme et l'animal. Se rendant bien compte qu'elle devait l'Emmerd*r avec sa philosophie elle s'arrêta là, inspira en gardant un sourire accroché à ses lèvres et reprit sur un ton légèrement plus doux. Pour en revenir au cours, hm... C'est fort probable...

Voyant que son amie glissait lentement dans les bras réconfortants de morphée, elle se tut et s'allongea sur le flanc droit pour l'observer dormir. Elle en profitai pour passer en revue toute les possibilité, lui laissant profiter de son repos. Les minutes passèrent lentement, et le calme était tel qu'elle entendait son coeur cogner doucement dans ses oreilles, et pouvoir le sentir dans ses veines. Plusieurs idées lui passaient par la tête, toute aussi farfelues les unes que les autres, mais on n'allait pas lui en tenir rigueur... Tic, tac, tic, tac... Tac ? *Arythmie chronique ? Haha. Hm... La ferme Sio'.** L'Irlandaise n'aurait pu dire depuis combien de temps Elena dormait, elle hésitait à la réveiller. Et si le cours allait bientôt commencer ? Rah. Dilemme. Oh et puis m*rde. Siobhan posa délicatement sa main sur l'épaule de la jeune fille et la secoua lentement avec douceur -le faire moins fort que ça aurait été la bercer- puis murmura.

- Réveille-toi Elena... Elle se mordit la lèvre avant de continuer, ça sonnait comme une connerie mais au fond, à Poudlard tout était possible non ? Je pense savoir à quoi servent les fioles. Peut-être que les fioles c'est pour... connecter nos rêves en quelque sorte... ? 'fin.. Y'en a plusieurs différente... Peut-être qu'une est une potion d'adrénaline pour garder une personne éveil-... Non, ça exciterait trop. Peut-être qu'une potion sert à éveiller les sens, l'inconscient... Une potion de rêve conscient comme base peut-être... ? Si ça se trouve on va devoir dormir toute les deux et une de nous deux devra examiner le rêve de l'autre...

Elle se surprit à espérer l'espace d'une seconde que si son hypothèse était juste, elle n'allait pas servir de cobaye... Ses pensées les plus secrète étaient quelque chose qu'elle ne montrait pas facilement et elle se serait sentie totalement vulnérable face à sa jeune amie, malgré leurs cinq ans de différence.

Installé, limite faire comme faisait déjà le prof. Dormir. Mais il avait pas envie de dormir. Non, il avait vraiment pas envie. Alors il somnolait sur place. Assis. Pendant que des élèves rentraient. Et il pensait à beaucoup de chose. Comme un rêve éveillé. Mais c'était vraiment le cas. Il rêvait vraiment. Mais c'était un rêve à laquelle on s'en foutrait vraiment. Et puis, de toute façon. Ce petit moment de stase. Ça n'aura durer que quelques secondes tout au plus. Alors tout ça pour ça ? Oui.

En fait, c'était la fameuse Gwen qui l'avait couper dans ce moment de flottement. Ouais, parce que cet homme appréciait énormément cette fille. Et il la regardait passer. Comme un débile et un peu tête en l'air. Et là encore, il répartit dans un moment de flottement. Personne ne pouvait le faire bouger ou l'enlever de ce rêve.

- Hey ! Le prof a décidé de nous faire un cours sur la sieste ?

Ah bah si en fait. Mathéo sursauta à moitié et finalement c'était son amie Merry qui s'était installé a côté de lui. Bien, heureusement que c'était elle, parce que sinon, il aurait etripé la personne l'ayant distrait.

- J'ai comme l'impression que c'est le cas. En tout cas, il dort bien. M'enfin, ça serait bien la première fois que je dormirais littéralement dans un cours !

Il regarda Merry. Bien que sa tête voulait lui faire changer d'avis et de se retourner aller voir la pouffy. Mais, il se retient et sa tête ne bougea pas d'un pouce. Ce qui pouvait être un véritable exploit. Mais bon. À force. On pourrait croire que c'est un vrai rêve. Dormir en classe ? Du jamais vu ! Et pourtant, avec tout les lits. Le professeur qui dormait. Tout pouvait porter à croire qu'ils allaient vraiment le faire.

Mathéo s'allongea parcequ'il avait la flemme de rester assis. Rien à faire de ce qui pouvait arriver. Et ses yeux étaient proche de se refermer. Mais, non, il restait bien ouvert. Il tourna sa tête pour voir Gwen. Mais de là où il était et de la façon dont il essayait de la regarder. Il ne voyait pas vraiment grand chose. Si ce n'est que son visage. C'était déjà pas mal ! Et enfin, il se retourna de nouveau, pour se remettre correctement. Parce qu'il n'était pas dans une situation confortable.

- Vraiment ? Tu penses qu'on va vraiment dormir toi ?

Cette question dépassait sa pensée. Et il se sentait obliger de lui la poser. Enfin bon. C'était quand même bizarre non ?